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Proxmox Virtual Environment 8.4 est disponible

Proxmox Server Solutions GmbH a publiĂ© la version 8.4 de sa plate-forme de virtualisation libre Proxmox Virtual Environment (VE). Proxmox VE est sous licence GNU Affero GPLv3. Proxmox Server Solutions propose un support d’entreprise Ă  partir de 115 € par an et par processeur.

Principales nouveautés de la version 8.4

  • Migration Ă  chaud avec des dispositifs mĂ©diĂ©s :
    Les dispositifs mĂ©diĂ©s permettent de partitionner les ressources matĂ©rielles physiques en plusieurs dispositifs virtuels. Il est dĂ©sormais possible de migrer des machines virtuelles (VM) en cours d’exĂ©cution utilisant des dispositifs mĂ©diĂ©s, tels que les vGPU NVIDIA.

  • API pour les solutions de sauvegarde tierces :
    Proxmox VE propose une API qui simplifie le développement de plug-ins par les fournisseurs de solutions de sauvegarde externes. Ces solutions de sauvegarde tierces peuvent désormais implémenter directement des fonctionnalités de sauvegarde et de restauration dans Proxmox VE, tout en tirant parti de fonctionnalités avancées.

  • Passage direct de rĂ©pertoires via Virtiofs :
    La version 8.4 offre la possibilitĂ© de partager des fichiers et des rĂ©pertoires directement entre un hĂŽte et les machines virtuelles (VM) exĂ©cutĂ©es sur cet hĂŽte. Cette fonctionnalitĂ© est rendue possible par virtiofs, qui permet aux machines virtuelles d’accĂ©der aux fichiers et rĂ©pertoires de l’hĂŽte sans surcharger le systĂšme de fichiers rĂ©seau. Les systĂšmes invitĂ©s Linux modernes sont dotĂ©s de la prise en charge native de virtiofs, tandis que pour les invitĂ©s Windows, l'utilisation de cette fonctionnalitĂ© nĂ©cessite un logiciel supplĂ©mentaire.

  • Mises Ă  jour de tous les composants libres :
    Proxmox VE 8.4 est basĂ© sur Debian 12.10 (“Bookworm”), mais utilise par dĂ©faut le noyau Linux 6.8.12. Cette version de Proxmox VE inclut des mises Ă  jour vers les derniĂšres versions des principales technologies open source pour les environnements virtuels, telles que QEMU 9.2.0, LXC 6.0.0. La solution est livrĂ©e avec ZFS 2.2.7 et Ceph Squid 19.2.1.

D’autres amĂ©liorations incluent un mĂ©canisme de filtrage de sauvegarde plus robuste, des amĂ©liorations de la pile SDN (rĂ©seau dĂ©fini par logiciel), et de nouvelles options dans l’installateur ISO.

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Rendez-nous nos boutons !

Cette dĂ©pĂȘche fait suite Ă  celle sur les interfaces temps rĂ©el ainsi qu’a celle sur l’informatique sans Ă©cran. C’est une dĂ©pĂȘche de rĂ©ac qui se plaint que c’était bien mieux avant et qu’on ferait bien d’écouter les anciens un peu plus.

Sommaire

C’est une note du blog de ploum qui m’a fait rĂ©aliser que l’on a besoin de remettre des boutons, des touches, des joysticks, des potentiomĂštres linĂ©aires et autres boules de pointage (trackball), souris (boutons et molette), manettes
 sur nos ordinateurs, tĂ©lĂ©s, ordiphones, bagnoles et autres mixeurs Ă  soupe mouchard. C’est urgent Ă  l’heure oĂč mĂȘme nos guitares sont menacĂ©es par les Ă©crans tactiles. Bref, une bonne interface Humain/Machine passe par un retour tactile de nos actions : on veut des boutons !

ChatGpt refuse de dessiner les ados boutonneux

Figure 1 - Refus catĂ©gorique de ChatGPT. Peut-ĂȘtre que « Dessine moi un adolescent avec plein de moutons Â» aurait Ă©tĂ© mieux acceptĂ©. Big Data implique Big Culture, non ?

Retour vers le futur boutonneux

Avant de rĂąler et de dĂ©clencher la Guerre des boutons, interrogeons-nous sur ces objets du quotidien. On est sĂ©rieux Ă  nĂŽtre Ăąge, on n’a plus dix-sept ans.

Si on considĂšre les touches des claviers d’instruments de musique comme les ancĂȘtres du bouton, alors on peut remonter jusqu’à l’AntiquitĂ© et aux premiers orgues : l’hydraule, orgue oĂč l’air est mis sous pression par une chute d’eau, date en effet du IIIe siĂšcle avant notre Ăšre (CtĂ©sibios d’Alexandrie). C’est aussi le premier instrument Ă  clavier. Ses touches avaient probablement des mĂ©canismes trĂšs simples et il n’y avait pas de touches blanches et noires, comme dans cette reconstitution d’un orgue antique (avec mĂȘme le son dans la vidĂ©o). Vers 320-322 de notre Ăšre, Claudien Ă©crit un poĂšme contenant ces vers :

« Qu’un autre enfantant, par une lĂ©gĂšre pression, des sons au loin retentissant, modĂšre les mille voix de mille tuyaux d’airain, les fasse tonner sous ses doigts errants, et d’une onde profondĂ©ment agitĂ©e par le jeu du levier, tire d’harmonieuses modulations. Â» (PanĂ©gyrique sur le consulat de Flavius Mallius Theodorus)

Reconstitution d’un orgue romainFigure 2 - Reconstitution d’un orgue romain. [Source : Wikimedia, domaine public]

On trouve dĂ©jĂ  dans cette description le constat qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour dĂ©clencher des tĂąches mobilisant une grande puissance. Seize siĂšcles plus tard, en pleine guerre froide et deux ans aprĂšs la crise des missiles de Cuba, le jeune Bob Dylan (22 ans) chante dans With God On Our Side (The Times They Are A-Changin’, 1964) :

One push of the button
And a shot the world wide

USS Growler launch controlFigure 3 - Tableau de bord des missiles de croisiÚre nucléaires du sous-marin USS Growler (1958-1964). [Source : Wikimedia, licence : CC-BY-SA par Flintmichigan]

C’est en fait dans les deux derniĂšres dĂ©cennies du XIXe siĂšcle, avec la diffusion de l’électricitĂ© dans les villes, que se produit la grande Ă©ruption des boutons. Nous avons bien sĂ»r oubliĂ© Ă  quel point c’était magique Ă  l’époque ! Mais on s’inquiĂšte aussi rapidement de l’avĂšnement d’une humanitĂ© presse-bouton :

Plotnick cite un Ă©ducateur et activiste de 1916 dĂ©plorant que le fait d’appuyer sur un bouton « semble nous dĂ©charger de toute nĂ©cessitĂ© de se sentir responsable quant Ă  ce qui se passe derriĂšre le bouton Â».

Les rĂ©cits d’anticipation s’en emparent. Par exemple, Edward Morgan Forster publie en 1909 une nouvelle intitulĂ©e The Machine Stops (La Machine s’arrĂȘte) dans laquelle les ĂȘtres humains vivent sous terre isolĂ©s chacun dans une piĂšce, quasiment sans contact physique, la Machine satisfaisant tous leurs besoins :

Puis elle activa la lumiĂšre, et la vue de sa chambre, inondĂ©e de lumiĂšre et constellĂ©e de boutons Ă©lectriques, la revigora. Il y avait des boutons et des interrupteurs partout - des boutons pour demander de la nourriture, de la musique, des vĂȘtements. Il y avait le bouton du bain chaud, qui faisait surgir du sol une cuve en (faux) marbre, remplie Ă  ras bord d’un liquide chaud et dĂ©sodorisĂ©. Il y avait le bouton du bain froid. Il y avait le bouton qui produisait de la littĂ©rature. Et il y avait bien sĂ»r les boutons qui lui permettaient de communiquer avec ses amis. La chambre, bien que ne contenant rien, Ă©tait connectĂ©e avec tout ce qui lui importait dans le monde. (Version originale en ligne sur The Project Gutenberg et version française Ă©ditĂ©e par l’échappĂ©e)

C’était mieux avant ! (On Ă©tait jeune)

Tout rĂąleur qui tient Ă  sa crĂ©dibilitĂ© se doit de rĂąler en connaissance de cause. On n’ira donc pas jusqu’à prĂ©tendre que c’était mieux sans bouton et on se contentera de notre vĂ©cu : c’était mieux avant quand il y avait de vrais boutons ! Qu’on pouvait pressurer et qui faisaient de vrais sons, « des clip, crap, des bang, des vlop et des zip Â», qui rĂ©sistaient, qui vibraient, qui glissaient ! Bref, qui nous donnaient des sensations.

Hard Rock Cafe Florence - Touchscreen with The Doors quoteFigure 4 - MalgrĂ© cet appel touchant, les portes de la perception semblent dĂ©sormais presque fermĂ©es. Le monde est devenu plat et lisse ; les ĂȘtres humains se sont enfermĂ©s dans leur caverne numĂ©rique. [Source : Wikimedia, licence : CC-BY par SunOfErat]

Bien que la technologie des Ă©crans tactiles soit assez ancienne, c’est surtout l’envolĂ©e des ventes de smartphones et tablettes autour de 2010 qui va propager les interfaces tactiles Ă  d’autres objets du quotidien : des appareils Ă©lectromĂ©nagers jusqu’aux voitures, pour le meilleur et pour le pire. Probablement parce qu’un Ă©cran tactile avec des menus permet de remplacer de nombreux boutons et aussi par effet de mode (ça fait moderne, en attendant les interfaces cĂ©rĂ©brales). Dans nos interfaces graphiques, telles que GTK, on retrouve des ersatz de boutons : interrupteurs On/Off, boutons radio (quand on presse sur l’un, l’autre ressort), commutateurs (switches), etc. Mais tout ça manque de relief !

Sur les lecteurs de K7, on pouvait avoir des boutons poussoir qui remettaient Ă  zĂ©ro le compteur (mĂ©canique). Et Ă©galement des boutons qu’on poussait vers le bas et qui restaient bloquĂ©s (lecture) ou non (Ă©jection). Press the Eject and Give Me the Tape est par exemple le titre d’un album live du groupe britannique Bauhaus sorti en 1982.

RadioShack CTR-119Figure 5 - Un magnĂ©tophone : appuie sur Eject et file-moi la K7 ! [Source : Wikimedia, domaine public]

Sur une chaĂźne Hi-Fi, on trouve de bons gros boutons cylindriques que l’on peut prendre Ă  pleine main. Ils peuvent ĂȘtre continus (par exemple pour le volume), c’est-Ă -dire que ce sont des potentiomĂštres rotatifs, ou Ă  crans (par exemple pour sĂ©lectionner une source). Ces gros boutons ont Ă©tĂ© longtemps Ă©galement utilisĂ©s pour sĂ©lectionner les frĂ©quences des stations de radio et ils faisaient bouger un curseur au-dessus des graduations. Sur nos chaĂźnes, on peut aussi avoir des boutons de type manette, avec deux positions ou plus. Sur les radio-K7 on pouvait Ă©galement rencontrer des potentiomĂštres linĂ©aires pour rĂ©gler le volume ou la tonalitĂ©. On les utilise aussi sur les Ă©galiseurs, comme ci-dessous.

Sharp CD-S400 Hi-Fi system, ca. 1993Figure 6 - Une éruption de boutons divers et variés, sensations garanties [source : Wikimedia, licence : CC0].

Dans la suite de cette dĂ©pĂȘche, on va surtout Ă©voquer les boutons poussoir (qu’ils restent bloquĂ©s ou non) car ce sont ceux que l’on rencontre le plus dans les interfaces tactiles. Mais le discours serait similaire pour les autres types de boutons.

Ça change quoi ? Un bouton c’est un bouton, non ?

Le problĂšme de l’écran tactile, c’est que c’est l’écran qui est tactile, qui touche, qui sent notre doigt. Le doigt, quant Ă  lui, sent juste qu’il a touchĂ© une surface, mais il ne sait pas s’il est au bon endroit. L’écran est soi-disant tactile, mais c’est avant tout un Ă©cran, ce qui implique la vue. Lorsque l’on touche le bouton avec son doigt, on le cache. Pour savoir s’il on a bien appuyĂ© sur le bouton il faut donc retirer son doigt et regarder Ă  nouveau si le bouton virtuel a changĂ© d’état.

Du point de vue de l’utilisateur, on a donc plutĂŽt affaire Ă  des « boutons visuels Â» plutĂŽt qu’à un « Ă©cran tactile Â». Tout au plus l’émission d’un clic Ă©lectronique ou d’une vibration non localisĂ©e confirmera qu’on a appuyĂ© sur un bouton (parmi d’autres).

Avec de vrais boutons, c’est du 3D. Si on a mĂ©morisĂ© leur disposition, on peut s’en sortir sans la vue, uniquement au toucher. IntĂ©ressant quand on conduit par exemple, les doigts se promĂšnent par exemple sur les six boutons pour choisir la station de radio et trouvent sans problĂšme le troisiĂšme bouton. Une personne aveugle sera bien dĂ©munie face Ă  un Ă©cran tactile. Un bouton mĂ©canique est quant Ă  lui vraiment tactile, c’est-Ă -dire que les doigts le sentent : le toucher prĂ©domine alors sur la vision. D’ailleurs en français, les « boutons Â» d’un clavier, qu’il soit musical ou informatique, s’appellent des touches.

On peut aussi noter que les vrais boutons sont gĂ©nĂ©ralement en nombre limitĂ© (car ça prend de la place et ça coĂ»te). Ils permettent donc d’effectuer les actions les plus courantes. Les Ă©crans permettent de crĂ©er des menus, pour des choix plus complexes. Mais cela peut ĂȘtre redoutable pour certaines personnes ĂągĂ©es, qui n’ont pas Ă©tĂ© habituĂ©es Ă  ces technologies, ou dont les fonctions cĂ©rĂ©brales dĂ©clinent. Ne parlons mĂȘme pas des mises Ă  jours logiciels incessantes qui changent l’aspect et la disposition des menus.
Le pire étant le manque de performance (c'est rarement temps réel) qui nous force souvent à ré-apppuyer pour se retrouver avec un comportement que l'on avait pas prévu quand ça se débloque.

Autre problĂšme, on a parfois besoin de protĂ©ger ses doigts avec des gants, qu’il fasse froid ou qu’on soit en train de faire une activitĂ© dangereuse pour les mains. Un bon vieux bouton reste gĂ©nĂ©ralement utilisable. MĂȘme avec des moufles, on pourra encore y arriver si les boutons ne sont pas trop rapprochĂ©s !

Technician mounting glove on Hoshides EMU during SSATA traning for Expedition 32Figure 7 - Parfois on doit travailler avec des gants, ce qui entraĂźne une perte au niveau tactile. Il y a vraiment lĂ  de quoi faire la moue. [Source : Wikimedia, domaine public]

Revenons sur le son. Les boutons sur lesquels on appuie Ă©mettent souvent un son qui constitue un retour sensoriel supplĂ©mentaire qui nous indique si nous les avons correctement enfoncĂ©s. Au point que l’on parle de « cliquer Â» sur le bouton d’une souris plutĂŽt que d’appuyer dessus. On a donc Ă  la fois un retour tactile (une certaine rĂ©sistance ou vibration) et un retour sonore, en plus de l’éventuel retour visuel si on regarde le bouton.

Avec un Ă©cran dit tactile, le retour tactile est justement bien maigre, on ne fait qu’effleurer les choses : la pression exercĂ©e importe peu, la rĂ©sistance opposĂ©e par l’écran sera la mĂȘme si j’appuie sur le soit-disant bouton ou Ă  cĂŽtĂ© ! Et le vibreur de mon tĂ©lĂ©phone fera vibrer tout le tĂ©lĂ©phone au lieu de ne faire vibrer que l’endroit oĂč j’ai appuyĂ©. Triste topique


Le patch de Colombia

Les constructeurs d'ordiphone s'Ă©chinent Ă  virer les boutons de leurs appareils ? Qu'Ă  cela ne tienne, des Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de Colombia proposent une coque pour en remettre !

Sans aucune connexion électrique, ces étudiants proposent de faire vibrer le téléphone au moyen de clapet et ressort et de les détecter en utilisant l'accéléromÚtre.

Coque_Boutons_Colombia

Le type de vibration reçue permet à un logiciel de traitement du signal de détecter le type de bouton actionné et ainsi récupérer la fonctionnalité perdue.

C'est intĂ©ressant, mais pourquoi ne pas tout simplement nous rendre nos boutons !

L’urgence ergonomique

Nous savons bien que les temps changent, mais il ne faut pas cĂ©der Ă  la mode sans raison. L’écran tactile peut ĂȘtre adaptĂ© Ă  certaines machines ou situations et pas Ă  d’autres. Faut-il vraiment « ĂȘtre absolument moderne Â», juste pour le plaisir ? Non, il faut ĂȘtre absolument ergonomique. Alors, si vous ne voulez pas vous faire appeler Arthur, rendez-nous nos bons vieux boutons lĂ  oĂč ils sont parfaitement adaptĂ©s Ă  nos besoins ! Rouvrons les portes de la perception !

RimbaudFigure 8 - Un adolescent peut aussi avoir des boutons au niveau de son gilet. De plus, en voilĂ  un qui ne sourit pas et n’a pas l’air niais. Ce qui finalement justifie peut-ĂȘtre le refus de ChatGPT en haut de cette dĂ©pĂȘche. [Source : Wikimedia, Étienne Carjat (1871), domaine public]

Bibliographie

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20 ans de Fedora-fr : deuxiĂšme entretien avec Remi empaqueteurs de paquets RPM

Dans le cadre des 20 ans de Fedora-fr (et du Projet Fedora en lui-mĂȘme), nous – Charles-Antoine Couret (Renault) et Nicolas Berrehouc (Nicosss) – avons souhaitĂ© poser des questions Ă  des contributeurs francophones du Projet Fedora et de Fedora-fr.

GrĂące Ă  la diversitĂ© des profils, cela permet de voir le fonctionnement du Projet Fedora sous diffĂ©rents angles pour voir le projet au-delĂ  de la distribution mais aussi comment il est organisĂ© et conçu. Notons que sur certains points, certaines remarques restent d’application pour d’autres distributions.

N’oublions pas que le Projet Fedora reste un projet mondial et un travail d’équipe ce que ces entretiens ne permettent pas forcĂ©ment de reflĂ©ter. Mais la communautĂ© francophone a la chance d’avoir suffisamment de contributeurs de qualitĂ© pour permettre d’avoir un aperçu de beaucoup de sous projets de la distribution.

Chaque semaine un nouvel entretien sera publié sur le forum Fedora-fr.org, LinuxFr.org et le blog de Renault.

L’entretien du jour concerne Remi Collet (pseudo remi), empaqueteur du Projet Fedora en particulier concernant l’écosystĂšme PHP.

    Sommaire

    Peux-tu prĂ©senter briĂšvement ton parcours ?

    40 ans, c’est long !

    J’ai dĂ©couvert l’informatique Ă  une Ă©poque prĂ©historique oĂč l’on travaillait sur des terminaux (texte) connectĂ©s Ă  de gros systĂšmes avec des langages oubliĂ©s (Cobol
). Ensuite j’ai eu la chance de voir les choses changer.

    Travaillant pendant 20 ans dans une grande administration française, et parallĂšlement dans une universitĂ© Ă  la gestion du matĂ©riel pĂ©dagogique. J’ai vu arriver les ordinateurs personnels, les premiers rĂ©seaux locaux, GNU, Linux, Windows, Internet
 Rapidement Ă  l’universitĂ© (veille technologique) et progressivement dans le monde professionnel. Les solutions OpenSource ont toujours Ă©tĂ© au cƓur de mon activitĂ©, et la contribution un but personnel.

    Au départ développeur, je suis aussi devenu administrateur systÚme et réseau.

    Je travaille désormais chez Red Hat comme développeur, principalement chargé de PHP.

    Peux-tu prĂ©senter briĂšvement tes contributions au Projet Fedora ?

    Lorsque j’ai migrĂ© mon ordinateur personnel sous Linux il y a plus de 20 ans, j’ai passĂ© beaucoup de temps sur les forums, pour apprendre des autres et aider les nouveaux.
    Cela a été trÚs formateur.

    Ensuite je me suis investi dans la maintenance de paquets RPM pour mes besoins et pour partager. Et je me suis concentré sur le monde PHP.

    Qu’est-ce qui fait que tu es venu sur Fedora et que tu y es restĂ© ?

    J’ai commencĂ© avec Red Hat Linux 5 (1997), qui est devenu Fedora Core, puis Fedora. Au dĂ©part c’est le hasard d’un serveur livrĂ© avec un CD. Et depuis j’ai toujours Ă©tĂ© fidĂšle Ă  l’une des premiĂšres distributions majeures.

    Pourquoi contribuer Ă  Fedora en particulier ?

    Parce que c’est “la” distribution oĂč les choses changent.

    Peux-tu prĂ©ciser les Ă©lĂ©ments qui confirment cela de ton point de vue ?

    L’exemple le plus marquant est sans doute “systemd” qui a provoquĂ© lors de sa sortie un dĂ©bat technique trĂšs vif, mais qui est dĂ©sormais sur toutes les distributions (ou presque).

    Contribues-tu Ă  d’autres Logiciels Libres ? Si oui, lesquels et comment ?

    Principalement PHP et de nombreux projets autour (extensions, bibliothùques, applications
).

    Utilises-tu Fedora dans un contexte professionnel ? Et pourquoi ?

    Oui, depuis 1997 avec l’installation d’un serveur d’accùs à Internet. Et aujourd’hui sur tous mes serveurs et postes de travail.

    Tu as Ă©tĂ© recrutĂ© par Red Hat alors que tu Ă©tais dĂ©jĂ  dans la communautĂ© de Fedora, comment cela s’est passĂ© ?

    Depuis la fusion de Fedora Core + extras (2007), j’étais devenu le mainteneur du paquet PHP. Donc quand Red Hat a cherchĂ© Ă  recruter un mainteneur spĂ©cifique pour PHP (2012), j’étais le mieux placĂ©.

    Ils t’ont contactĂ© ou tu as postulĂ© ?

    Ils m’ont contactĂ© (cooptation), ce qui tombait bien puisque je cherchais un nouvel emploi.

    Est-ce que la contribution Ă  Fedora a Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant dans le processus ?

    Clairement oui, ainsi que mon implication dans PHP, en amont.

    Est-ce que tes contributions dans Fedora se font entiĂšrement dans le cadre de ton travail ? Si non, pourquoi ?

    Non.
    Je contribuais au Projet Fedora avant de rejoindre Red Hat, et si j’ai la chance de pratiquer ma passion (l’OpenSource) dans mon travail, je continue aussi en dehors. Ma position m’a aussi permis d’augmenter mes contributions sur les autres projets.

    Par contre, aujourd’hui je cherche Ă  maintenir un Ă©quilibre afin de garder une vie privĂ©e et sociale saine.

    Est-ce que ĂȘtre employĂ© Red Hat te donne d’autres droits ou opportunitĂ©s au sein du Projet Fedora ?

    Non (en dehors du temps), et heureusement. Fedora est avant tout un projet communautaire.

    Tu es actif au sein de SIG PHP, quel est le rĂŽle de cette Ă©quipe de travail et de ton activitĂ© dans cette Ă©quipe ?

    Ce groupe n’a jamais Ă©tĂ© trĂšs actif, et je suis dĂ©sormais pratiquement seul.

    Tu es Ă©galement contributeur au sein du projet PHP lui-mĂȘme, quelle est la nature de ton travail pour ce projet ?

    Je contribue réguliÚrement au code, surtout sur des corrections de défauts rapportés par les utilisateurs de mon dépÎt, de Fedora ou de RHEL. Je maintiens aussi quelques extensions (zip, mailparse, rpminfo
). Je participe aussi activement au processus de publication des nouvelles versions (QA avant annonce).

    Quels bĂ©nĂ©fices retires-tu de travailler sur les deux aspects du projet PHP Ă  savoir upstream mais aussi sur la conception de ces paquets ?

    Il me semble indispensable de communiquer entre l’amont (le projet PHP) et l’aval (le Projet Fedora). Être impliquĂ© dans les 2 projets simplifie Ă©normĂ©ment les choses. Et Ă©videment, il est plus facile de faire Ă©voluer un projet lorsqu’on y contribue activement.

    Quelles simplifications cela comporte plus en dĂ©tail selon toi ?

    Lorsqu’un utilisateur de Fedora (ou de mon dĂ©pĂŽt) signale un bug, il est plus simple de le corriger en Ă©tant contributeur, soit directement, soit par le dialogue avec les autres dĂ©veloppeurs.

    De mĂȘme pour les Ă©volutions de la distribution qui peuvent avoir un impact sur PHP (exemple: l’intĂ©gration Ă  systemd).

    Et la rĂ©ciproque est vraie pour les Ă©volutions du projet qui peuvent affecter la distribution (exemple: la suppression d’extension ou l’ajout de nouvelles fonctionnalitĂ©s nĂ©cessitant de nouveaux outils).

    Être actif dans une communautĂ© permet d’ĂȘtre connu et reconnu et donc d’ĂȘtre Ă©coutĂ©.

    Tu as aussi l’un des dĂ©pĂŽts externes les plus populaires et actifs de Fedora centrĂ© sur PHP, pourquoi as-tu créé ce dĂ©pĂŽt ? Pourquoi tu continues Ă  l’alimenter alors que le projet Fedora fourni dĂ©jĂ  PHP ?

    Ce dépÎt existe depuis 2005 et me permettait de partager mon travail avant de contribuer à Fedora.

    Aujourd’hui c’est lĂ  que je prĂ©pare les Ă©volutions avant qu’elles soient intĂ©grĂ©es dans Fedora (puis dans CentOS Stream, puis dans RHEL). Par exemple PHP 8.3 prĂ©sent dans Fedora 40 Ă©tait dans mon dĂ©pĂŽt depuis presque 1 an (Juin 2023, version 8.3.0alpha1)

    Alors que Fedora fournit une seule version de PHP et une cinquantaine d’extensions, mon dĂ©pĂŽt propose 5 versions (mĂȘme 10 pour EL), ~150 extensions et 2 modes d’installation.

    Pourquoi ne pas utiliser le systĂšme de COPR pour ce travail ?

    Copr est trĂšs intĂ©ressant pour les petits projets. Dans mon cas, ce sont des milliers de paquets. Et Copr n’est pas adaptĂ© pour les modules, ni pour les quelques paquets non libres que je maintiens (ex: Oracle).

    Peux-tu expliquer l’importance du mainteneur de paquet dans la distribution ? Quels choix il faut effectuer, les difficultĂ©s techniques rencontrĂ©es, etc.

    C’est celui qui essai de coordonner les projets amont / aval et les utilisateurs en essayant de satisfaire des besoins parfois incompatibles de stabilitĂ©, de compatibilitĂ©, d’innovation.

    Les “Modules” de Fedora Ă©taient censĂ©s ĂȘtre un pilier de Fedora.next pour fournir diffĂ©rentes versions des piles technologiques, comme PHP, pour une version donnĂ©e de Fedora. Maintenant que c’est abandonnĂ©, peux-tu expliquer les raisons derriĂšre cet Ă©chec ? Pour un empaqueteur, quelles ont Ă©tĂ© les difficultĂ©s derriĂšre ?

    https://blog.remirepo.net/post/2024/03/29/DNF-5-and-Modularity. Je retiendrais que ce projet rĂ©pondait avant tout Ă  un besoin de distribution entreprise qui n’est pas vraiment utile Ă  Fedora avec un cycle de version trĂšs rapide (6 mois).

    La complexitĂ© du systĂšme de construction a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© une raison de son Ă©chec.

    Tu as aussi Ă©crit la documentation française pour faire ses propres paquets RPM et tu as aidĂ© de nombreux francophones Ă  rĂ©aliser leurs premiers paquets, qu’est-ce qui t’intĂ©resse Ă  guider les dĂ©butants dans cette activitĂ© ?

    Le partage.
    Accompagner un dĂ©butant est toujours passionnant, humainement et techniquement. Cela permet aussi de rĂ©pondre Ă  des questions qu’on ne se pose pas forcĂ©ment, et donc de se remettre en cause.

    Les paquets traditionnels ne sont plus l’unique voie d’avoir un logiciel qui tourne sous Fedora. Avec Flatpak, Snap ou des solutions tels que Docker / Podman cela devient possible de s’en affranchir. Comment vois-tu l’évolution des paquets au sein d’une distribution dans Fedora ? Que penses-tu de ces Ă©volutions ?

    Avant on cherchait à créer une distribution cohérente ou chaque composant était partagé et utilisé par les autres (une sorte de Lego).

    Aujourd’hui, et je le regrette, beaucoup ont abandonnĂ© cet objectif et beaucoup de projets prĂ©fĂšrent embarquer tous les composants qu’ils utilisent.

    C’est le cas de PHP avec “composer”, de langages comme Rust oĂč la notion de bibliothĂšques partagĂ©es n’existe mĂȘme plus. Flatpack / Snap n’en sont qu’un dĂ©veloppement extrĂȘme.

    N’est-ce pas aussi parce que cela rĂ©sout certaines problĂ©matiques liĂ©es Ă  la rigiditĂ© des paquets qui rendent notamment la cohabitation de versions diffĂ©rentes dĂ©licates ou de rendre l’environnement de travail plus modulaire ?

    Je pense que cela ne rĂ©sout rien. On sait parfaitement installer plusieurs versions d’une bibliothĂšque simultanĂ©ment.

    Disons que c’est la solution de facilitĂ©, on n’essaie mĂȘme plus de faire propre. Sans parler des projets qui embarquent des copies modifiĂ©es, sans que les modifications soient reversĂ©es ou discutĂ©es.

    Si tu avais la possibilitĂ© de changer quelque chose dans la distribution Fedora ou dans sa maniĂšre de fonctionner, qu’est-ce que ce serait ?

    La communauté Fedora est composée de gens passionnés. La passion entraine parfois des positions excessives et des discussions sans consensus possible.
    La communautĂ© des contributeurs a tuĂ© de beaux projets, comme les « Softwares Collections Â» ou les “modules”. Je trouve cela dommage.

    Peux-tu expliquer ce que sont les Software Collections et pourquoi cela n’a pas abouti ? Quelles diffĂ©rences avec les modules notamment ?

    Les Software Collections permettent une mĂ©thode standard d’installation de plusieurs versions d’une application sans conflit espace de nom diffĂ©rent, installation sous /opt et sans risque d’altĂ©ration du systĂšme de base.

    Le projet ayant Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par Red Hat pour les besoins de sa distribution Entreprise il a provoquĂ© un vif dĂ©bat technique (ex: non respect de la FHS, ce qui a Ă©tĂ© corrigĂ© par la suite) et a mĂȘme provoquĂ© l’épuisement et le dĂ©part de 2 membres du FPC.

    La complexitĂ© d’utilisation (activation de la SCL) a aussi Ă©tĂ© des raisons de leur dĂ©testation.

    Ce besoin Ă©tant quasi inexistant pour Fedora, personne n’a eu la force d’amĂ©liorer la solution qui a Ă©tĂ© abandonnĂ©e.

    Les modules permettent de fournir plusieurs versions alternatives d’une application, mais sans permettre une installation simultanĂ©e. Fonctionnellement c’est comme si chaque version est disponible dans un dĂ©pĂŽt diffĂ©rent qu’il suffit d’activer.

    À l’inverse, est-ce qu’il y a quelque chose que tu souhaiterais conserver Ă  tout prix dans la distribution ou le projet en lui-mĂȘme ?

    La passion justement, qui reste un moteur indispensable. S’il n’y a plus de passion, plus de plaisir, autant arrĂȘter (j’ai abandonnĂ© quelques projets pour cela).

    Que penses-tu de la communautĂ© Fedora-fr que ce soit son Ă©volution et sa situation actuelle ? Qu’est-ce que tu amĂ©liorerais si tu en avais la possibilitĂ© ?

    La communautĂ© Fedora est surtout composĂ©e de contributeurs. D’autres distributions ont une communautĂ© d’utilisateurs et sont excellentes pour leur promotion.

    Je n’ai malheureusement pas d’idĂ©e magique pour augmenter la communautĂ© Fedora-Fr.

    Je pense aussi que les contributeurs français sont souvent actifs dans la communauté globale (en anglais) plutÎt que dans la communauté française.

    Trouves-tu que c’est spĂ©cifique Ă  la communautĂ© francophone ?

    Je ne sais pas, je ne connais pas trop les autres communautés, mais je rencontre beaucoup de nationalités différentes dans la communauté anglophone.

    Merci Remi pour ta contribution !

    Conclusion

    Nous espĂ©rons que cet entretien vous a permis d’en dĂ©couvrir un peu plus sur l’empaquetage de Fedora.

    Si vous avez des questions ou que vous souhaitez participer au Projet Fedora ou Fedora-fr, ou simplement l’utiliser et l’installer sur votre machine, n’hĂ©sitez pas Ă  en discuter avec nous en commentaire ou sur le forum Fedora-fr.

    À dans 10 jours pour un entretien avec Emmanuel Seyman, ancien prĂ©sident de Borsalinux-fr et actuel empaqueteur dans l’écosystĂšme du langage Perl.

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    Raspberry Pi 5, évolution ou révolution ?

    Les mĂ©andres de l'espace de rĂ©daction sont parfois mystĂ©rieux. La rĂ©daction de certaines dĂ©pĂȘches s'Ă©talent parfois sur de long mois, parfois sans mĂȘme comprendre pourquoi la dĂ©pĂȘche ne part pas vers le stade de la publication. C'est ce qui est arrivĂ© Ă  cette dĂ©pĂȘche qui ne suit donc pas autant qu'elle aurait pu l'actualitĂ© de la sortie de la nouvelle mouture de la microcarte de la Fondation Raspberry Pi, qui porte le nom trĂšs original de Raspberry Pi 5. Cette dĂ©pĂȘche - qui nous offre une comparaison de cette nouvelle Ă©dition avec son illustre ancĂȘtre ainsi qu'une investigation de ses nouveautĂ©s - reste substantielle et il nous a semblĂ© qu'il valait mieux la publier mĂȘme tardivement plutĂŽt que de la plonger dans l'oubli Ă©ternel.

      Sommaire

      Cette dĂ©pĂȘche ne traitera pas de l’ensemble de ce que l’on peut faire, la prĂ©cĂ©dente dĂ©pĂȘche sur les SoC faite pour la sortie de la Raspberry Pi 4 est toujours d’actualitĂ© en ce qui concerne ces sujets.

      Comparaison entre Raspberry Pi 4 et Raspberry Pi 5

      Sorti en 2019, le RPi4 avait fait forte impression—mais quasiment en constante pĂ©nurie entre 2020 et 2023, il commençait par accuser le coup par rapport Ă  la concurrence du Rockchip RK3588 (Quad-core Cortex-A76 + Quad-core Cortex-A55).

      Aussi, la Raspberry Pi 5 introduit des avancĂ©es significatives par rapport Ă  la Raspberry Pi 4, dont le Tableau 1 prĂ©sente une synthĂšse des diffĂ©rences.

      Composants Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5
      SoC Broadcom BCM2711 Broadcom BCM2712
      CPU Quad-core Cortex-A72 (1.8 GHz) Quad-core Cortex-A76 (2.4 GHz)
      GPU VideoCore VI (500 MHz) VideoCore VII (800 MHz)
      Mémoire 1, 2, 4, 8 GB LPDDR4-3200 SDRAM 4, 8 GB LPDDR4X-4267 SDRAM
      Wi-Fi Dual-band 802.11ac Dual-band 802.11ac
      Bluetooth 5.0, BLE 5.0, BLE
      USB 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port 2 USB 3.0, 2 USB 2.0, 1 Type-C port
      Stockage MicroSD MicroSD (SDR104âŸčR/W↗ˣÂČ) + ligne PCIe pour NVME M.2 SSD
      Ethernet Gigabit Ethernet Gigabit Ethernet
      Puissance Jusqu’à 7.5 W 2 modes : jusqu’à 15 W et jusqu’à 25 W
      Gestion HDMI 2 HDMI 2.0 (1 gĂ©rant 4k@60 Hz) 2 HDMI 2.0 (tous les deux gĂ©rant 4k@60 Hz)
      Format vidéo H.264 (AVC) H.265 (HEVC)
      PCIe Non 1 lane PCIe pour périphériques haute performance
      Bouton d’alimentation Non Oui

      Tableau 1 : comparatif des Raspberry Pi 4 et 5

      Détail des améliorations de la Raspberry Pi 5

      La Raspberry Pi 5 introduit des avancĂ©es significatives par rapport Ă  la Raspberry Pi 4, en particulier avec l’introduction du southbridge RP1. Voici une comparaison dĂ©taillĂ©e mettant en Ă©vidence les principales diffĂ©rences et l’impact du RP1 :

      • Processeur : La Raspberry Pi 5 est Ă©quipĂ©e d’un CPU ARM Cortex-A76, une amĂ©lioration substantielle par rapport au Cortex-A72 trouvĂ© dans la Raspberry Pi 4. Cette mise Ă  niveau fait que la Pi 5 est deux Ă  trois fois plus rapide que son prĂ©dĂ©cesseur.
      • RAM : La Raspberry Pi 5 utilise de la LPDDR4X-4267 SDRAM, nettement plus rapide que la LPDDR4-3200 SDRAM utilisĂ©e dans la Pi 4. Cette amĂ©lioration offre plus de bande passante, contribuant Ă  des performances globalement plus rapides.
      • Puissance graphique : La Raspberry Pi 5 dispose d’un GPU VideoCore VII plus puissant, cadencĂ© Ă  800 MHz et prenant en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.2. C’est une avancĂ©e par rapport au GPU VideoCore VI de la Raspberry Pi 4, qui prend en charge OpenGL ES 3.1 et Vulkan 1.0. Le GPU de la Pi 5 comprend Ă©galement un nouveau processeur de signal d’image pour la gestion des donnĂ©es des camĂ©ras.
      • Chip RP1 Southbridge : La puce RP1 est une innovation majeure dans la Raspberry Pi 5. Elle agit comme un southbridge, gĂ©rant la plupart des fonctions I/O (entrĂ©e/sortie), rĂ©duisant ainsi la charge sur le CPU. Cela permet une augmentation de la bande passante I/O, bĂ©nĂ©ficiant aux dispositifs de stockage, USB et autres pĂ©riphĂ©riques.
      • Vitesse des cartes MicroSD : Le port microSD de la Pi 5 prend en charge le mode haute vitesse HDR 104 avec les cartes microSD UHS-1, offrant des vitesses de lecture de 80-90 Mbps, soit le double de la vitesse de 40-50 Mbps de la Pi 4.
      • Ports USB : Dans la Raspberry Pi 5, chacun des deux ports USB 3.0 dispose d’une bande passante dĂ©diĂ©e de 5 Gbps, grĂące Ă  la puce RP1. C’est une amĂ©lioration par rapport Ă  la Pi 4, oĂč les deux ports USB 3.0 partageaient la bande passante de 5 Gbps.
      • Connecteur PCIe : La Pi 5 inclut un connecteur PCIe (PCI Express), une nouvelle addition rĂ©pondant Ă  la demande pour des interfaces plus rapides. Cependant, l’interface PCIe de la Pi 5 n’est pas un connecteur M.2 standard ; elle nĂ©cessite un cĂąble ruban pour se connecter Ă  un HAT, et le dispositif M.2 se connectera au HAT. CaractĂ©ristiques
      • Un bouton marche/arrĂȘt : Eh oui, on est quand mĂȘme dans le 3ᔉ millĂ©naire ;-)
      • Alimentation : Tout comme la Raspberry Pi 4, la Raspberry Pi 5 utilise un connecteur d’alimentation au format USB Type-C. En revanche, doublement de la puissance oblige, la puissance nĂ©cessaire Ă  son fonctionnement passe de 7.5 W Ă  15 W, il faudra donc une alimentation en 3A minimum pour ĂȘtre tranquille. À noter que si vous souhaitez utiliser des pĂ©riphĂ©riques externes qui consomment beaucoup comme des disques durs ou SSD, il est conseillĂ© d’avoir une alimentation de 25 W (5A). La Raspberry Pi dĂ©tecte si l’alimentation fournit plus de puissance et passe la limite de consommation USB Ă  1,6A au lieu de 1,2A.

      Raspberry Pi 5 : Nouveau South Bridge RP1 vs Raspberry Pi 4

      Le RP1 est un contrĂŽleur d’entrĂ©e/sortie (I/O) conçu pour le Raspberry Pi 5, reprĂ©sentant le programme d’ingĂ©nierie le plus complexe et coĂ»teux entrepris par Raspberry Pi, avec un dĂ©veloppement s’étendant sur plus de sept ans et ayant coĂ»tĂ© environ 25 millions de dollars. Ce contrĂŽleur est le premier produit phare de Raspberry Pi Ă  utiliser une puce conçue en interne​.

      Architecture du South Bridge RP1

      — Description : Le RP1 est un southbridge de 12×12 mm avec un pas de 0.65 mm en BGA (Ball Grid Array), fournissant la majoritĂ© des capacitĂ©s d’E/S pour la Raspberry Pi 5.
      — CaractĂ©ristiques : Il comprend un point de terminaison PCIe 2.0 Ă  4 voies, un contrĂŽleur Ethernet MAC Gigabit et deux contrĂŽleurs hĂŽtes USB 3.
      — AmĂ©liorations : Plus du double de la bande passante USB utilisable par rapport Ă  la Raspberry Pi 4.
      — Documentation RP1 : RP1 Datasheet

      Sources des informations sur le RP1

      — L’article d’Eben Upton pour annoncer le RP1 : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5 (ce court article est accompagnĂ© d’une vidĂ©o YT de 35 minutes Ă  ce sujet, mais dont le contenu est reproduit textuellement en suivant un lien)
      — Lien direct vers la vidĂ©o YT : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5

      Impacts du RP1

      Le RP1 constitue une avancĂ©e importante, puisque les GPIOs “physiques” de la carte ne sont plus directement reliĂ©es aux GPIOs du microprocesseur et de leurs fonctions possibles (SPI/I2C/UART/I2S) attribuĂ©es par le fondeur dans le silicium.

      1. ConnectivitĂ© principale : Le RP1 se connecte Ă  un processeur d’application (AP) via un bus PCIe 2.0 x4, consolidant de nombreux contrĂŽleurs numĂ©riques et PHYs analogiques pour les interfaces externes du Raspberry Pi 5​​.
      2. ContrĂŽle du trafic : Le tissu interne du RP1 permet de prioriser le trafic en temps rĂ©el de la camĂ©ra et de l’affichage sur le trafic non en temps rĂ©el de l’USB et de l’Ethernet. Des signaux de qualitĂ© de service (QoS) sur le lien PCI Express soutiennent la priorisation dynamique entre le trafic provenant du RP1 et le trafic des maĂźtres de bus en temps rĂ©el et non en temps rĂ©el au sein de l’AP​​.
      3. FonctionnalitĂ©s supplĂ©mentaires : Pour une flexibilitĂ© maximale des cas d’utilisation, le RP1 dispose de plusieurs fonctionnalitĂ©s telles qu’un contrĂŽleur DMA Ă  huit canaux pour les pĂ©riphĂ©riques Ă  basse vitesse, trois PLL intĂ©grĂ©es pour la gĂ©nĂ©ration d’horloges vidĂ©o et audio indĂ©pendantes, un convertisseur analogique-numĂ©rique Ă  cinq entrĂ©es, 64kB de SRAM partagĂ©e, et des gĂ©nĂ©rateurs de base temporelle pour le rythme de la DMA ou pour le debouncing des Ă©vĂ©nements GPIO​​​​.
      4. Gestion des contrĂŽleurs de bus : Les modules de rĂ©gulation intĂ©grĂ©s Ă  chaque port de contrĂŽleur de bus permettent de surveiller ou de limiter leur comportement. Ces modules rĂ©gulent le flux de donnĂ©es selon le nombre de transactions en attente, assurent le respect des limites d’adresses AXI et PCIe, et disposent de compteurs statistiques pour Ă©valuer la qualitĂ© de service ou les performances.
      5. Interfaces clĂ©s externes : Le RP1 fournit des interfaces externes clĂ©s telles que deux contrĂŽleurs XHCI indĂ©pendants connectĂ©s Ă  un seul PHY USB 3.0 et un seul PHY USB 2.0, deux contrĂŽleurs de camĂ©ra MIPI CSI-2 et deux contrĂŽleurs d’affichage MIPI DSI connectĂ©s Ă  deux PHY transceivers MIPI DPHY Ă  4 voies partagĂ©es, et un contrĂŽleur d’accĂšs mĂ©dia (MAC) intĂ©grĂ© pour l’Ethernet Gigabit​​​​.
      6. CompatibilitĂ© et Ă©volution : Le RP1 maintient la compatibilitĂ© avec la gamme de fonctions offerte sur le Raspberry Pi 4 Model B, tout en permettant une Ă©volution vers des processus de gĂ©omĂ©trie rĂ©duite, sans avoir Ă  reproduire tous les Ă©lĂ©ments analogiques du systĂšme. Cela pourrait permettre Ă  changer plus facilement de fournisseur de SoC.

      Évolution des performances

      Afin de permettre de mieux visualiser les évolutions des performances Alasdair Allan a fait un benchmark complet dont certains éléments sont repris ici.

      Tout d’abord une analyse des performances du CPU avec geekbench. Les Figures 1 et 2 montrent une augmentation des performances en single core d’approximativement 2.2x,
      performances single core

      Figure 1. : Comparaison des performances single core entre RPi4 et 5
      performances multi core

      Figure 2. : Comparaison des performances multi core entre RPi4 et 5

      Compilation de différents benchmarks entre RPi 4 et 5

      Benchmark Unités Raspberry Pi 4 Raspberry Pi 5 Augmentation de Performance
      Sysbench Mono-Thread MBps 699 1041 x1,49
      Sysbench Multi-Thread MBps 2794 4165 x1,49
      Stress-ng Mono-Thread op/s 104,78 182,68 x1,74
      Stress-ng Multi-Thread op/s 413,12 737,21 x1,78
      Bzip Mono-Thread secondes 44,98 20,53 x2,19
      Bzip Multi-Thread secondes 28,59 14,36 x1,99
      Gimp Redimensionner secondes 67,01 29,95 x2,24
      Gimp Rotation secondes 77,24 32,77 x2,36
      Gimp Niveaux Auto secondes 80,52 34,64 x2,32
      Gimp Masque Flou secondes 115,16 49,71 x2,32
      Speedometer 2.1 score 20,5 62,5 x3,05
      Glmark2 score 97 202 x2,08
      Openarena Timedemo FPS 8,77 27,05 x3,08
      RAMspeed Écriture MBps 4391 29355 x6,69
      RAMspeed Lecture MBps 5902 27931 x4,73
      HDparm Lecture MBps 43,81 90,05 x2,06
      dd Écriture MBps 34,49 61,23 x1,78
      Iozone 4 K Écriture RAND MBps 9,38 15,22 x1,62
      Iozone 4 K Lecture RAND MBps 4,71 4,6 x0,98
      Temps de démarrage secondes 33,4 19,1 x1,74

      performances des I/O

      La Figure 3. issue du travail d’Adafruit permet de mettre Ă  jour le graphique sur la vitesse performance de la commutation des I/O proposĂ© dans la dĂ©pĂȘche sur la RPi4. La Figure 4. quant Ă  elle montre une lĂ©gĂšre amĂ©lioration de la performance par Watt sur le nouveau modĂšle.

      Titre de l’image
      Figure 3. Évolution de la vitesse de commutation d’une sortie numĂ©rique

      Titre de l’image
      Figure 4. Évolution de la performance en fonction de la puissance Ă©lectrique

      Interfaces USB et Ethernet

      — Interfaces: Le RP1 fournit deux interfaces USB 3.0 et deux interfaces USB 2.0, ainsi qu’un contrĂŽleur Ethernet Gigabit.
      — Source: Circuit Digest – The New Raspberry Pi 5 is here

      Le Gigabit Ethernet fourni par le RP1 est en tout point semblable Ă  celui du RBPi4 (voir : RP1 : the silicon controlling Raspberry Pi 5:

      Liam 13:21: So we’ve got the Ethernet MAC but not the PHY. So the Ethernet’s brought out to an RGMII interface, which then connects to an on-board Ethernet PHY.

      Eben 13:35: And this is a fairly similar architecture to Raspberry Pi 4, except that in that case, the MAC was in the Broadcom device, but there was still an external – in fact exactly the same external – PHY, [BCM]54213. Cool. So that’s the overall structure of the design.

      Interfaces MIPI CSI/DSI

      Ces interfaces d’entrĂ©e/sortie vidĂ©o peuvent ĂȘtre qualifiĂ©es d’historiques dans l’écosystĂšme RaspberryPi puisqu’elles sont prĂ©sentes depuis la version 1. Le RBPi5 apporte toutefois une nouveautĂ© assez remarquable par rapport Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs : au lieu d’avoir un port CSI (pour une camĂ©ra) et un port DSI (pour un Ă©cran), les ports du RBPi5 peuvent ĂȘtre configurĂ©s pour l’une ou l’autre fonction. Malheureusement, cela s’est traduit par des changements notables au niveau de la disposition des composants sur la carte, qui ne sont pas sans susciter quelques grincements de dents parmi les utilisateurs.

      Les points discutables/discutés

      Le réarrangement de la carte

      — Le port audio a disparu, pour laisser sa place au port MIPI DSI (qui peut faire CSI Ă  prĂ©sent), lui-mĂȘme remplacĂ©, au-dessus du lecteur de carte microSD, par un connecteur FPC exposant les lignes PCIe.
      — le port DSI est passĂ© de 15 pins Ă  22 pins (comme sur la carte CMIo4)
      — Et, encore une fois, les ports Ethernet et USB ont Ă©tĂ© inversĂ©s.

      Si cela ne pose pas de problÚmes particuliers pour un utilisateur lambda, de nombreux projets basés sur les cartes RasperryPi à la recherche de performance de calcul (et donc potentiellement intéressés par ce nouveau RBPi5) doivent entiÚrement revoir la conception de leur matériel.

      Le non réarrangement de la carte

      C’est un reproche que l’on peut trouver dans de nombreux tĂ©moignages : mettre un HAT (carte d’extension) sur un RBPi, juste au dessus du CPU, c’est un non-sens en termes de refroidissement (et ce, quelle que soit la version du RBPi).
      Mais, pour relativiser, on peut dire la mĂȘme chose de quasiment toutes les autres solutions alternatives au RBPi.

      Les limites du format carte de crédit

      Ce format (86x56 mm) est devenu une rĂ©fĂ©rence pour presque tous les acteurs du monde des SBC. Et donc, il s’agit lĂ  aussi d’un constat plus gĂ©nĂ©ral, non spĂ©cifiquement adressĂ© Ă  RaspberryPi. Mais sachant que ce sont les locomotives du marchĂ©, peut ĂȘtre pourraient-ils initier une nouvelle approche

      Certes, ce format permet d’élaborer des solutions compactes, mais l’on peut constater :

      — qu’augmenter la puissance et les fonctionnalitĂ©s des puces embarquĂ©es tout en restant sur ce format conduit Ă  un gaspillage inutile de ressources : il est en effet impossible d’implĂ©menter toutes les fonctionnalitĂ©s matĂ©rielles proposĂ©es par les puces sur une si petite surface, et par ailleurs il devient difficile de refroidir efficacement le systĂšme.
      — pour exposer le port PCIe, RaspberryPi a supprimĂ© le port audio, dĂ©placĂ© le port DSI ; mais pour alimenter le bouzin, il vous faut du 5V 4A. Ensuite un peu tout le monde se trouve plantĂ© lĂ  : dĂ©brouillez-vous.

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      Hyprland, un compositeur Wayland « tiling »

      Hyprland est un compositeur Wayland pavant (tiling) créé par Vaxri et placĂ© sous licence BSD 3-Clause. Si vous n’avez aucune idĂ©e de ce que cela signifie, un compositeur inclut des fonctionnalitĂ©s de gestion de fenĂȘtres. D’autres compositeurs Wayland incluent GNOME, KDE et ceux basĂ©s sur wlroots.

      Plus de dĂ©tails dans la suite de la dĂ©pĂȘche.

      Sommaire

      Hall of fame

      Avant Hyprland, Vaxri avait créé Hypr, qui fonctionnait sous Xorg et utilisait XCB, tout en adoptant une philosophie similaire en matiĂšre de gestion des fenĂȘtres. Revenons Ă  Hyprland : c’est un « compositeur moderne avec du style Â» pour traduire leur formulation. La derniĂšre version est la v0.47.2 (une mise Ă  jour mineure), la v0.47 datant de janvier 2025. Il existe des paquets officiels pour Arch et NixOS, mais le site fournit des instructions pour l’installer ailleurs. Je l’ai testĂ© sur Arch, j’ai voulu me faire une idĂ©e et j’ai trouvĂ© que ça valait le coup de partager l’expĂ©rience (NdM: « Je Â» est l’auteur du journal, saltimbanque).

      Notez que Hyprland est principalement un compositeur avec des fonctionnalitĂ©s de gestion des fenĂȘtres, mais pas un environnement de bureau complet. Plus de dĂ©tails sur ça plus tard.

      D’aprĂšs le site officiel : « Hyprland fournit les derniĂšres fonctionnalitĂ©s de Wayland, un tiling dynamique, de nombreux effets visuels, des plugins puissants et bien plus, tout en restant lĂ©ger et rĂ©actif Â». Sans surprise, son crĂ©ateur apprĂ©cie tout ce qui touche Ă  l’esthĂ©tique graphique.

      Ah, l’apparence !
 a probablement beaucoup contribuĂ© Ă  faire connaĂźtre Hyprland. D’aprĂšs les sondages du crĂ©ateur, r/unixporn a Ă©tĂ© l’un des principaux vecteurs de sa popularitĂ©. J’aime aussi, dans une certaine mesure, les effets visuels et j’apprĂ©cie l’effort fait en ce sens : de beaux espacements, des bordures, des animations. Nous avons tous jouĂ© avec Compiz quelques minutes
 avant de le jeter Ă  la poubelle car ça ne sert Ă  rien. Heureusement, Hyprland ne se limite pas Ă  l’esthĂ©tique et lorsque nous travaillons quotidiennement sur un ordinateur, nous pouvons apprĂ©cier son autre atout : la configurabilitĂ©. Vous pouvez utiliser plusieurs fichiers de configuration ou un seul, mais tout passe par fichier texte.

      Petit dĂ©tail : modifiez le fichier texte de config, enregistrez-le et votre configuration se recharge automatiquement Ă  chaud. Simple dĂ©tail, mais agrĂ©able. Si vous faites une erreur de syntaxe, un bandeau apparaĂźtra et affichera les erreurs qui empĂȘchent le rechargement. Il vous suffira alors de corriger et de sauvegarder Ă  nouveau.

      Gestion des fenĂȘtres

      Pour comprendre la personnalisation, il faut d’abord comprendre les bases. Hyprland est un gestionnaire en mosaĂŻque. Par dĂ©faut, il utilise la mise en page (layout) “Dwindle”, qui Ă©tait dĂ©jĂ  utilisĂ© par le gestionnaire de fenĂȘtres BSPWM. La description la plus courte de ce layout serait : « Pensez Fibonacci ! Â»

      Fibonacci

      Bon appliquĂ© Ă  des fenĂȘtres
 voilĂ  un extrait du README de BSPWM

                           a                          a                          a
                          / \                        / \                        / \
                         1   b         --->         1   c         --->         1   d
                            / \                        / \                        / \
                           2   3                      4   b                      5   c
                           ^                          ^  / \                     ^  / \
                                                        3   2                      b   4
                                                                                  / \
                                                                                 3   2
      
               +-----------------------+  +-----------------------+  +-----------------------+
               |           |           |  |           |           |  |           |           |
               |           |     2     |  |           |     4     |  |           |     5     |
               |           |     ^     |  |           |     ^     |  |           |     ^     |
               |     1     |-----------|  |     1     |-----------|  |     1     |-----------|
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               +-----------------------+  +-----------------------+  +-----------------------+
      
                           X                          Y                          Z
      
      

      Un autre layout standard est “Master”. Vous pouvez modifier votre fichier de configuration pour l’utiliser Ă  la place ou mĂȘme assigner une touche pour basculer entre eux. Le layout Master fonctionne avec une fenĂȘtre occupant la moitiĂ© de l’écran, tandis que les autres s’empilent sur l’autre moitiĂ©. Vous pouvez Ă©galement changer la fenĂȘtre maĂźtresse.

      Bon cette fois partageons les GIF enragés du wiki de Hyprland :

      MasterLayout

      Hyprland offre aussi des fonctionnalitĂ©s de gestion des fenĂȘtres, communes aux diffĂ©rents layouts :

      • plusieurs espaces de travail (avec placement manuel ou automatique des fenĂȘtres),
      • un espace de travail spĂ©cial,
      • un systĂšme de “groupement”, permettant de regrouper et dĂ©grouper des fenĂȘtres,
      • mode plein Ă©cran,
      • fenĂȘtres flottantes.

      Hyprland propose aussi un systĂšme de plugins. Et devinez quoi, un plugin a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour ajouter le layout de i3 (i3 Ă©tant un WM pavant sous Xorg, dont l’équivalent sous Wayland est Sway, qui est dĂ©v. par Drew DeVault). Ce plugin s’appelle hy3. Dans i3, il y a des conteneurs, en gros c’est un layout « manuel avec des dĂ©coupages horizontaux/verticaux, trĂšs simple et efficace, et la doc i3 est trĂšs bien. Parce que la doc Sway, ce sont juste des man page, ok c’est trĂšs bien aussi passons
 Bref, voilĂ , maintenant j’ai un compositeur i3 avec des gaps et de belles animations, vous vous souvenez de i3-gaps – qui a entre-temps Ă©tĂ© intĂ©grĂ© Ă  i3 ? Bref, hy3 c’est ça en mieux.

      Configuration, doc, outils

      Notez que d’autres plugins existent, pour les animations, pour changer des comportements. La communautĂ© pourrait ĂȘtre un bel axe de dĂ©veloppement maintenant que d’aprĂšs l’auteur le code se calme.

      À un moment un gestionnaire de plugins a Ă©tĂ© ajoutĂ©, hyprpm (pm pour package manager je suppose). Alors j’ai essayĂ© d’installer hy3 avec, mais j’ai rencontrĂ© des soucis de versions me rappelant le bon vieux temps oĂč les dĂ©v. de plugins gnome-shell hurlaient comme des putois quand une nouvelle version sortait. Bon bref j’ai compilĂ© hy3 Ă  la main Ă  la place, mais sortez cpp et une bonne tasse de cafĂ©, c’est pas juste un script Emacs en Lisp qui prend 3 secondes. Mais au moins ça a bien marchĂ©.

      Sinon la configuration permet de personnaliser le layout clavier, la rĂ©solution d’écran, l’esthĂ©tique et les animations. Beaucoup de possibilitĂ©s, par ex. pour les raccourcis on peut faire des “submap” (oui je sais, i3 aussi). On peut modifier plein de choses sans redĂ©marrer.

      On peut aussi utiliser la commande hyprctl pour communiquer avec hypr.

      CĂŽtĂ© documentation, l’API technique est trĂšs bien couverte, mais il manque une documentation simplifiĂ©e pour une prise en main rapide. Et puis de base ne vous attendez pas Ă  plein de raccourcis claviers prĂ©-configurĂ©s, vous allez devoir faire les vĂŽtres.

      Ou alors vous pouvez aussi utiliser des configurations prĂ©existantes. On se croirait dans Doom Emacs !

      Hyprland n’est pas un environnement de bureau complet. Il vous faudra un tableau de bord, un lanceur d’applications et d’autres outils. Quelques options populaires :

      • barre d’état : Ashell (prĂȘt Ă  l’emploi) ou Waybar (trĂšs personnalisable). A noter qu’il y a maintenant des mini libs pour se faire ses barres facilement comme quickshell, astal ;
      • lanceur d’applications : Wofi (simple, clavier + souris) ;
      • ou le fait d’utiliser un tiling peut mĂȘme vous donner envie de changer de terminal ? Foot, Kitty, Alacritty, etc.

      Mais Awesome Hyprland vous listera bien plus de choses.

      Je n’ai pas encore testĂ© ibus, et je sais que je vais rencontrer des soucis avec cela, comme j’en aurai sous Sway
 (Pas trop envie de passer sous fcitx mais on verra)

      Aspects techniques, conclusion

      Au cours du dĂ©veloppement de Sway, Drew Devault a conçu une bibliothĂšque, wlroots, qui est devenue indĂ©pendante de Sway et utilisĂ©e par d’autres compositeurs wayland.

      Hyprland a dĂ©marrĂ© en 2022. En 2024, la dĂ©pendance Ă  wlroots, qui Ă©tait inclus sous forme de « submodule git Â», a Ă©tĂ© abandonnĂ©e au profit de Aquamarine, un moteur de rendu en C++. L’abandon de wlroots, d’aprĂšs l’auteur, tient au fait que

      • wlroots est en C,
      • wlroots manque de doc,
      • faire Ă©voluer wlroots prend du temps,
      • et accessoirement parce qu’il a Ă©tĂ© banni ! (Bon lĂ  dĂ©solĂ© je prĂ©fĂšre passer du temps sur la revue de Hyprland que sur les feux de l’amour, voyez ici).

      Mais Aquamarine n’est pas un compĂ©titeur de wlroots.

      Conclusion

      Hyprland, comme d’autres, ça prend un max de temps Ă  s’approprier. Il faut lire et configurer Ă  tout-va, mĂȘme si aprĂšs-coup on se rend compte que c’était simple. Ce qui l’est moins, c’est de choisir sa maniĂšre de travailler.

      J’adore jouer avec les gestionnaires de fenĂȘtre en mosaĂŻque et Hyprland est une belle dĂ©couverte. J’avais peur d’un simple ensemble d’animations flashy, mais il offre bien plus que cela. J’aimerais voir un tableau de bord style “ActivitĂ©s” de GNOME pour visualiser toutes les fenĂȘtres et espaces de travail en un coup d’Ɠil. Peut-ĂȘtre qu’avec le temps, quelqu’un dĂ©veloppera cette fonctionnalité  ou alors je finirai par coder un petit quelque chose moi-mĂȘme ! j’ai dĂ©jĂ  remarquĂ© que quelqu’un a codĂ© « hot corner Â», surprenant pour un tiling!

      Commentaires du journal

      Sources 1 et 2

      • multi-Ă©cran possible
      • dĂ©finition des raccourcis et des rĂšgles.

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      Cloonix version 46

      Cloonix est un outil d’aide Ă  la construction de rĂ©seau virtuel, sous AGPLV3 (inclus qemu-kvm, openvswitch, spice, crun et wireshark).

      C'est pensĂ© comme Docker, dont le succĂšs provient de l'absence de tracasseries au moment de l'empaquetage, en mettant bibliothĂšques et binaires dans un espace de nommage (namespace). Docker est un produit de grande qualitĂ© mais il n'y a pas que sa mĂ©thode. Cloonix utilise les mĂȘmes principes de namespace, sans infrastructure d'accueil pour faire tourner les conteneurs. Notez qu'un logiciel qui s'installe puis tourne avec les droits limitĂ©s d'un utilisateur normal est la meilleure façon de dĂ©courager un pirate. Donc, pour essayer Cloonix 46, un fichier auto-extractible sans dĂ©pendance Ă  la distribution qui l'hĂ©berge vous attend ! TĂ©lĂ©chargez, cliquez


      Cloonix est un outil pour Ă©tudier les rĂ©seaux. Il permet de faire des scripts de scĂ©narios avec plusieurs machines connectĂ©es, les machines Ă©tant soit des vraies machines virtuelles tournant avec kvm, soit des conteneurs tournant avec crun. Cette maquette simplifiĂ©e de rĂ©seaux avec leur visualisation permet de transmettre des dĂ©monstrations rĂ©seaux entre utilisateurs. J'ai prĂ©sentĂ© Cloonix plus largement dans mes dĂ©pĂȘches prĂ©cedentes.

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      Atelier : Mieux comprendre l'impact du Cyber Resilience Act sur les pratiques Open Source !

      ATELIER du lundi 31 mars de 11h30 Ă  13h30 Ă  Paris (participation en ligne possible).

      Titre de l'image

      Etes-vous prĂȘts pour les Ă©chĂ©ances de 2026 et 2027 du Cyber Resilience Act (CRA) ?

      Le CRA est un dispositif adpoté par la Commission Européenne en 2024 pour répondre à la vulnérabilité accrue aux cyberattaques des entreprises et services publics européens,. Il vise à renforcer la cybersécurité et la cyberrésilience des produits logiciels (et matériels qui comportent des éléments numériques) connectés.

      Le premier guide de conformitĂ© au CRA dĂ©diĂ© aux acteurs de l’open source, proposĂ© par le CNLL et innoÂł a pour objectif de faciliter la comprĂ©hension du CRA et les effets attendus, et de proposer des recommandations concrĂštes.

      N'attendez pas pour commencer Ă  Ă©valuer vos obligations nouvelles Ă  venir et les adaptations nĂ©cĂ©ssaires de vos processus, rejoignez l'atelier du 31 mars !

      📅 Quand ? Le 31 mars de 11h30 Ă  13h30, la rencontre sera suivie d'un buffet pour les personnes sur place.

      📍 OĂč ? 137 Boulevard de Magenta 75010 Paris (nombre de places limitĂ©, participation en ligne possible).

      L'objectif est de rendre la session de discussion la plus active possible, n'hĂ©sitez pas Ă  lire d'un Ɠil critique et intĂ©ressĂ© le guide en amont. Vous pouvez mĂȘme nous envoyer dĂšs aujourd'hui vos diverses questions ou remarques afin de nous aider Ă  prĂ©parer l'atelier : mission-cra-cnll@framagroupes.org.

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