En 2019, le logiciel espion Pegasus de NSO avait ciblé 1 223 utilisateurs de WhatsApp
New Surveillance Order

Plus des deux tiers résidaient au Mexique, 100 en Inde et, pour la plupart, dans des pays semi-autoritaires, plus une soixantaine dans des pays occidentaux, dont 7 en France. L’entreprise israélienne s’est depuis dotée d‘une charte en matière de protection des droits humains, et d’une liste noire de 60 pays ne les respectant pas. Elle revendique 54 clients dans 31 pays, contre 60 clients dans 40 pays en 2021.
Les chiffres émanent d’un document judiciaire, rendu public dans le cadre de l’action intentée par WhatsApp contre NSO, et repéré par Ctech et TechCrunch. La messagerie, propriété de Meta, accusait l’entreprise d’avoir ciblé « environ 1 400 » de ses utilisateurs, dont 100 défenseurs des droits humains et journalistes.
Le document ne fournit pas la liste des clients de NSO, mais un tableur intitulé « décompte des victimes par pays », estampillé « Highly Confidential – Attorneys’ Eyes Only » (« Hautement confidentiel – réservé aux avocats ») permet de s’en faire une idée. Mais également de découvrir, souligne Ctech, qu’un « nombre disproportionné » de victimes vivaient dans des pays « qui ne sont pas des démocraties occidentales », et que nombre des clients de NSO (qui doivent être validés par les autorités israéliennes) seraient des régimes semi-autoritaires.
On y découvre en effet que plus des deux tiers (456) résidaient au Mexique, 100 en Inde, 82 au Bahreïn, 69 au Maroc, 58 au Pakistan, 54 en Indonésie, et 51 en Israël. Parmi les autres pays comptant un nombre important de victimes figurent l’Ouzbékistan (43), l’Algérie (38), Chypre (31) et la Turquie (26).


Le nombre de victimes résidant dans des pays occidentaux est sans commune mesure, puisque si l’Espagne en dénombre que 21, les Pays-Bas n’en compte que 11, la Hongrie 8, la France 7, la Belgique et la Finlande 4, la Suisse 3, le Royaume-Uni et l’Allemagne 2, le Canada et États-Unis 1.