Vue lecture

Vente à la découpe

Vous souvenez-vous de Tequila Works ? On connaît surtout les Madrilènes pour RiME, mais ils n’ont pas fait que ça. Ils ont également collaboré avec Microsoft, Sony et Riot, codéveloppé The Sexy Brutale (plutôt bien accueilli) et ont parié sur trois mauvais chevaux : le mobile, la VR et Stadia. Une suite de piètres décisions stratégiques qui n’a pas permis à la société de résister à la crise qui touche toute l’industrie depuis quelques années. Après son dépôt de bilan le 13 novembre dernier, le site VGC a remarqué le 10 avril l’apparition d’une page offrant à n’importe qui d’acheter aux enchères les propriétés intellectuelles du studio. Vous voulez récupérer la marque RiME ? C’est possible ! Alors que j'écris ces lignes, le montant culmine à 16 000 €. Cette aubaine, aussi triste soit-elle, s’arrête le 14 mai. K.

Ça grimpe

Si la période est à l’augmentation du côté de Nintendo, elle n’est pas beaucoup plus reluisante du côté de chez Sony. En effet, « en raison d’un environnement économique exigeant » (un bien bel euphémisme pour évoquer le bazar trumpien dans lequel on vit), le constructeur a pris la décision de majorer à partir du 14 avril le prix conseillé de sa PS5 Édition numérique, celle sans le lecteur galette, en le passant de 450 € à 500 € (soit quasiment le prix d’un bundle Switch 2 avec Mario Kart World). Cela dit, peut-être pour passer un peu de pommade, le consolier annonce également baisser le prix du lecteur disque (pour ceux qui regrettent d’avoir opté pour le tout dématérialisé) en le passant de 120 € à 80 €. Heureusement que sur PC, on n’a pas à se poser ce genre de question, puisqu’on sait qu’une carte graphique n’est plus dans nos moyens depuis bien longtemps. K.

Télex

Larian Studios a sorti son fameux Patch 8 pour Baldur's Gate 3 qui ajoute sans frais un milliard de trucs à son jeu déjà trop plein, dont de nouvelles classes, un mode photo, le cross play, le split screen sur Xbox Series S, et, certainement, un abonnement d’un an à Overachiever Monthly. K.

Double triple

Je le confesse, je n’ai pas aimé la Triple-i Initiative qui s’était tenue il y a un an. Et j’en suis le premier désolé, car dans l’absolu, une présentation qui se focalise sur les (gros) jeux indés et qui n’est pas tributaire des conférences des consoliers ou des bouffeurs de Doritos, c’est une excellente idée. Mais si c’est pour nous casser la tête à balancer 35 annonces de jeux en 45 minutes, ce n’était pas la peine. La Triple-i Initiative est donc revenue le 10 avril dernier et… elle nous a bourré le crâne avec 35 annonces en 45 minutes. Sale histoire. On notera quelques trailers sympathiques. Comme Neverway, sorte de Stardew Valley horrifique. Ou bien OPUS : Prism Peak, un jeu narratif où l'on prend le train, mais aussi des photos. Ou encore le DLC de Katana Zero (2019), qui n’est bizarrement pas mort. Contrairement à moi, à la fin de cette présentation épuisante. K.

Premier contact

Avec trois longues vidéos publiées le 12 avril, Bungie a mis les petits plats dans les grands pour révéler le revival de Marathon. Ce reboot prévu pour le 23 septembre se démarque de la trilogie originelle, puisqu'il ne proposera qu'un mode multijoueur dans lequel des équipes de trois joueurs s'affrontent pour extraire les ressources d'une arène et ressortir en un seul morceau. Il suffit d'un tour dans les commentaires pour se rendre compte que, hormis le magnifique court-métrage de présentation de cet univers coloré Uniqlopunk (réalisé par l'Espagnol Alberto Mielgo à qui l'on doit un épisode de Love, Death and Robots), l'accueil est frisquet quant à la proposition, d'autant qu'il a déjà été annoncé que le jeu ne sera pas un free-to-play. Oui, moi aussi, je pense à Concord. Qui ne pense pas à Concord ? K.

Tout douille

Nintendo n’a décidément rien compris au film avec le lancement de la Switch 2. Après avoir subi l’ire des joueurs qui scandent désormais « drop the price » (« baissez le prix ») sous toutes ses publications, après avoir reporté les précommandes en Amérique du Nord à cause de la guerre des taxes initiée par l’administration Trump, après avoir décidé que la démo technique ne serait pas incluse avec la machine et coûtera 10 balles, après avoir embrouillé tout le monde avec des histoires de cartouches qui ne seraient que des clés de téléchargement dans certains cas (mais qu’on pourra revendre et prêter comme d’habitude), après avoir laissé son SAV donner de fausses informations, voici qu’on apprend que l’édition Switch 2 de Zelda : Breath of the Wild (une version « ultime » qui peut tourner jusqu’à 120 FPS) ne contiendra pas le DLC. Reggie, reviens, ils sont devenus fous. K.

Haste : Broken Worlds

Vous connaissez l’adage anglophone « Fool me once, shame on you. Fool me twice, … ». Eh bien, très clairement « … shame on me », car j’aurais dû voir arriver de très loin le shadow drop de Haste : Broken Worlds, sorti le 1er avril dernier. Parce qu’après Content Warning, apparu le 1er avril de l'année dernière, également sans aucune annonce préalable, c’est quand même le deuxième poisson très concret que nous concocte le facétieux studio suédois Landfall.

Promise Mascot Agency

On savait les Britanniques de Kaizen Game Works un peu mabouls. Mais on ne pensait pas le pet au casque suffisamment profond pour se lancer sérieusement dans un jeu de gestion de mascottes. Pourtant, avec Promise Mascot Agency, nous y voilà.

South of Midnight

On est en droit de se méfier des Canadiens de Compulsion Games. Leur Contrast de 2013 n’était pas convaincant et leur We Happy Few de 2018 s’est littéralement écroulé sous les attentes démesurées suscitées par son imaginaire orwellien prometteur. Sept ans et un rachat par Microsoft plus tard, le studio revient avec South of Midnight, un jeu d'action empreint du folklore du sud des États-Unis. Il semble cependant que cette plongée dans le southern gothic soit enfin parvenue à conjurer le mauvais sort.

On a essayé la Switch 2

Jeudi 3 avril, dès potron-minet, j’ai eu l’opportunité de me rendre au Grand Palais afin de mettre mes vilaines pattes grasses sur la Nintendo Switch 2. La console a la tâche impossible de succéder à un des plus grands succès commerciaux de l’histoire du jeu vidéo.

Den of Wolves

C’est à Copenhague, dans les locaux d’Unity, que l’équipe pourtant stockholmoise de 10 Chambers nous accueille pour nous présenter son nouveau projet, Den of Wolves. Ce FPS coopératif cherche à concilier la chèvre des masochistes de GTFO avec le chou de ceux qui veulent justement ne pas trop se le prendre lors d’une partie de Payday 2 occasionnelle.

Assassin’s Creed Shadows

Tout comme Bloom and Rage ne sauvera pas Don't Nod, Assassin’s Creed Shadows ne sauvera pas Ubisoft. Même si ce titre obtenait une moyenne de 100 sur Metacritic et était porté aux nues par un public exalté, cela ne changerait strictement rien aux problèmes systémiques d’une société malade de ses crises de management, de culture toxique d’entreprise, mais surtout de gouvernance et de vision.

Crown Gambit

Quand on arrive devant un deck-builder, les grands pontes du milieu – comme Slay the Spire, Wildfrost ou Pyrène pour ceux qui me viennent immédiatement en tête – s’emparent du cerveau. Les notions de run courts, de morts inévitables (en tout cas au début) et de méta-progression flottent naturellement dans notre esprit.

Afterlove EP

Le studio indonésien Pikselnesia délivre, trois ans après la mort de son principal artisan, Afterlove EP. Un titre qui parle du deuil, mais qui implore le joueur de ne pas oublier les vivants.

Un succès qui donne des ailes

New York, le 15 janvier 2009. Le pilote de ligne Chesley Sullenberger a sur les bras une des missions les plus casse-gueules de l’histoire de l’aviation : faire amerrir en catastrophe sur le fleuve Hudson son Airbus A320 dont les moteurs étaient détruits par un régime indigeste d’oiseaux. Au cours de ce qui deviendra « le Miracle sur l’Hudson », il immobilise son appareil sans causer aucune perte parmi les passagers. Le 8 octobre 2024, un exploit encore plus grand se déroule à Cracovie. La Bloober Team parvient à faire atterrir son remake de Silent Hill 2 sans heurts, quand ce dernier était clairement très difficile à manœuvrer à cause des attentes insoutenables à son endroit. Pour remercier cet équipage héroïque dont la confiance est désormais acquise, l’éditeur japonais Konami annonce le 25 février 2025 leur confier à nouveau une de ses licences pour tenter un nouvel exploit. K.

Télex

Les Game Developers Choice Awards qui se tiendront le 19 mars en marge de la GDC récompenseront Sam Lake (pour l'ensemble de sa carrière) et Lucas Pope (pour son génie d'innovation). L'un est flamboyant, l'autre discret. Est-il possible de trouver deux figures plus diamétralement opposées ? K.

Warner Bof

Le logo Warner Bros. est pour moi une madeleine de Proust. Enfant, ces deux lettres étaient le signe annonciateur d’un bon moment quand elles étaient floquées sur le château d’eau qui dissimulait les Animaniacs ou qu’elles s’approchaient du spectateur de manière inquiétante avant chaque film Harry Potter. Le 25 février, on apprend par Jason Schreier, le sémillant journaliste de Bloomberg, que la société s’apprête à sèchement fermer trois de ses studios pour raison stratégique : celui de San Diego, Player First Games (racheté en juillet dernier, qui s’occupait de MultiVersus) et surtout Monolith Productions (qui s’attelait à un jeu Wonder Woman, désormais annulé). Ajoutez à cela leur manie intolérable de jeter à la poubelle des longs-métrages filmés et montés pour de basses considérations fiscales, comme Coyote vs. Acme, et la madeleine est désormais entachée d’un goût de cendres. K.

Télex

Dans une introspection digne d’un pro, l’ex-vice-président de Prime Gaming s’est fendu d’un billet très pro sur LinkedIn, le réseau des pros, pour expliquer pourquoi Amazon s’est toujours cassé les dents sur le monopole de Steam. La conclusion, très pro : leur produit était simplement meilleur. K.

Dans la sauce samouraï

Avec les quelques années que je cumule dans ce métier, les accès à mon cœur ont tendance à se gripper et je n’accueille plus avec la plus aveugle des excitations les nouvelles d’une industrie qui a abandonné des principes pourtant sympathiques de « conférences pré-E3 » ou de « ne pas virer systématiquement les gens, en particulier quand ils font du bon travail, ça n’a aucun sens ». Mais avant de parachever cette mutation désolante en Scrooge de la presse vidéoludique, voilà qu’Ubisoft, en salutaire fantôme des noëls passés, confirme que l’intégralité d’Assassin’s Creed Shadows est dans la nature. Les raisons suspectées : des revendeurs qui ont eu la gâchette un peu facile ou le PSN qui aurait oublié que le jeu était repoussé au 20 mars et aurait brièvement permis son téléchargement. Ces choses qui ne changent pas rappellent le goût de l’enfance et pourquoi nous faisons ce boulot. K.

Âge de raison

Après une âpre lutte, Balatro obtient gain de cause auprès du PEGI et fait changer sa signalétique, passant d’un incompréhensible 18+ a un bien plus raisonnable 12+. Autre bonne nouvelle, La Chance du Locataire, inspiration déclarée du jeu de cartes à succès, bénéficie également d’une telle révision. Il s’agit de la fin d’un petit feuilleton qui avait tout de même valu à Balatro d’être exclu temporairement de certaines plateformes d’achat. Dans son communiqué, PEGI reconnaît un besoin de mieux s’adapter aux attentes culturelles du public et annonce adopter une approche plus « granulaire » des jeux arborant une esthétique de casino, automatiquement sanctionnés du plus haut chiffre jusqu’alors. Cet excès d’intransigeance évacué, on aimerait désormais qu’il soit redirigé vers les jeux qui usent réellement de pratiques de casinos, comme, à tout hasard, EA Sports FC (PEGI 3+). K.
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