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Un nouveau projet de surgénérateur nucléaire en France ? L’idée germe au sommet de l’État

Le 17 mars 2025, le président de la République a réuni à l’Élysée le quatrième Conseil de politique nucléaire (CPN). Cette instance, qui fixe les grandes orientations de la politique nucléaire française, a permis d’arrêter plusieurs décisions stratégiques sur le programme EPR2, le financement du nouveau nucléaire, l’approvisionnement en uranium et la fermeture du cycle du combustible.

Un conciliabule resserré pour acter des changements sur le programme EPR2. Initialement prévue pour 2035 au mieux, la mise en service du premier des six nouveaux réacteurs devrait finalement intervenir en 2038. Pour rappel, ils seront implantés à Penly, Gravelines et au Bugey. EDF est désormais sommé par l’Élysée de présenter d’ici la fin de l’année un chiffrage engageant sur les coûts et le calendrier du projet. Mais l’énergéticien français s’y refuse, arguant la difficulté de chiffrer précisément ce type de chantier alors que l’Élysée ne veut pas revivre les dépassements de Flamanville.

Pour assurer la construction des EPR2, l’Élysée a confirmé le recours à un modèle de financement hybride : l’État garantira un prêt bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction, suivant un modèle déjà validé par l’Union européenne pour la centrale tchèque de Dukovany. Un contrat pour différence a été adopté pour fixer un prix maximal de 100 euros par mégawattheure (euro 2024). Ce dispositif devrait permettre d’aboutir à une décision finale d’investissement en 2026.

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Un projet Astrid 2.0 pour relancer la filière des surgénérateurs ?

Face aux enjeux de sécurisation des approvisionnements, le CPN a validé une stratégie de développement des activités minières d’Orano. Dans la même logique, le Conseil a confirmé la poursuite des investissements dans l’aval du cycle à la Hague avec une nouvelle piscine d’entreposage des combustibles usés qui devrait être mise en service d’ici 2040. Le gouvernement a aussi souhaité relancer les recherches sur la fermeture du cycle du combustible pour, à long terme, se passer des importations d’uranium naturel. EDF, Framatome, Orano et le CEA devront remettre un programme de travail et une proposition d’organisation industrielle d’ici la fin de l’année 2025.

Le Conseil a acté le lancement de travaux préparatoires sur les réacteurs à neutrons rapides. Ils permettent de fermer le cycle du combustible. L’idée de relancer un projet comparable à Astrid, abandonné en 2019, refait ainsi surface. Le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) est, quant à lui, chargé de piloter la poursuite de l’accompagnement des petits réacteurs modulaires, en vue de la mise en service d’un démonstrateur dès le début des années 2030.

Les détracteurs du CPN accusent son fonctionnement – Médiapart parle d’une « anomalie démocratique -, sa cible 100 % nucléaire (excluant les renouvelables) et la subvention publique déguisée, sous forme de prêt à taux zéro, de 57 à 125 milliards d’euros selon l’association Énergies renouvelables pour tous.

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Cette société récupère 99 % des matériaux contenus dans les panneaux solaires bifaciaux

Aux États-Unis, une entreprise spécialisée dans le recyclage lance la première ligne entièrement dédiée au traitement des panneaux solaires bifaciaux. Cette installation de pointe permettrait de séparer les différents composants avec précision, pour ainsi atteindre un taux de récupération de 99 %.

Il y a plus de deux ans, le monde a franchi la barre du térawatt de puissance solaire installée. Depuis, ce chiffre ne cesse d’augmenter à un rythme impressionnant, boosté par la multiplication des centrales photovoltaïques qui se développent à grande échelle. Cette croissance fulgurante du solaire a également donné naissance à un nouveau marché : celui du recyclage des panneaux solaires. La demande est d’autant plus pressante que la première génération de modules approche de la fin de son cycle de vie, estimé entre 20 et 30 ans.

Jusqu’à présent, la grande majorité des modules traités dans les usines de recyclage sont des modèles monofaciaux. Pourtant, une entreprise américaine, Solar panel recycling (SPR), investit déjà dans une ligne de recyclage spécialement dédiée à la technologie des panneaux bifaciaux. Conçue par l’équipe interne de la société, cette installation est revendiquée comme la première de son genre.

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Une récupération à 99 %

SPR n’a pas dévoilé les détails techniques du fonctionnement de sa nouvelle machine, mais affirme que celle-ci permettrait d’atteindre un taux de récupération allant jusqu’à 99 % ou plus. Le PDG de l’entreprise a également précisé que cette technologie assurerait une séparation minutieuse des composants, contrairement au broyage. Le procédé permet ainsi une meilleure réintégration des matériaux dans la chaîne d’approvisionnement. De plus, la société garantit une séparation « propre » du verre, le composant le plus lourd d’un module, pour en optimiser la réutilisation.

À l’instar d’autres entreprises de recyclage, SPR constate une part croissante de panneaux bifaciaux parmi le flux de modules entrants. Ces appareils sont souvent endommagés lors de leur transport, de leur installation ou à la suite de conditions météorologiques extrêmes. Toutefois, le traitement de ces modules à l’aide de lignes conventionnelles a conduit à un taux de récupération relativement faible, selon l’équipe de SPR. Le lancement de la nouvelle ligne vise ainsi à remédier à cette inefficacité.

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Vers une normalisation des panneaux bifaciaux ?

Cet investissement est surtout pour SPR une préparation à faire face à une demande croissante de recyclage des panneaux bifaciaux dans les années à venir. Ces modules, choisis pour leur rendement supérieur — de 5 à 15 % de plus que les monofaciaux — séduisent de plus en plus les opérateurs. Par ailleurs, de nombreux grands nouveaux projets de centrales solaires dans le monde ont déjà adopté cette technologie. C’est par exemple le cas du projet Midong en Chine, la plus grande centrale solaire actuellement en service, qui compte plus de cinq millions de panneaux bifaciaux.

L’Agence internationale de l’énergie souligne même que la technologie bifaciale commence à dominer le marché photovoltaïque. Elle prévoit qu’elle représentera jusqu’à 70 % du marché d’ici 2033 — des panneaux qui, tôt ou tard, devront, eux aussi, être recyclés.

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