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La DINUM relance, pour la troisième fois, son incubateur de start-ups d’État beta.gouv.fr

Start-up nation
La DINUM relance, pour la troisième fois, son incubateur de start-ups d’État beta.gouv.fr

La Direction interministérielle du numérique compte élargir le nombre de ministères et administrations bénéficiaires de son programme d’incubation de « Start-ups d’État » beta.gouv.fr. L’objectif poursuivi est qu’à terme l’ensemble des projets numériques de l’État « soient conçus et opérés au même standard que ceux des acteurs privés les plus performants du numérique ».

Les Services du Premier ministre viennent de lancer un appel d’offres en vue de la « réalisation de services numériques en mode produit agile piloté par l’impact » pour le compte de la Direction interministérielle du numérique (DINUM). D’un montant « maximal » de 495 millions d’euros, le marché est estimé à 195 millions d’euros.

L’accord-cadre interministériel vise à faciliter l’adoption de « l’approche produit » au sein des administrations publiques, dont l’objectif « est simple : créer des services qui répondent mieux aux besoins des utilisateurs ».

« Dans une démarche d’ouverture et afin d’accélérer cette transformation des modes de conception de services numériques au sein de l’État », le marché vise aussi à étendre son périmètre en incluant non seulement les services numériques d’ores et déjà inscrits dans le cadre du programme beta.gouv.fr, mais également ceux de ministères ou d’opérateurs « engagés dans une démarche produit sans pour autant être rattachés à des incubateurs du réseau beta.gouv.fr ».

Le nombre de ministères et administrations bénéficiaires passe ainsi de 24 à 31, dont une université et une agence régionale. Une comparaison avec le précédent appel d’offres, datant de 2021, montre qu’ont par exemple, été rajoutés à la liste des bénéficiaires le ministère des Sports, la Cour des Comptes, le service d’information du gouvernement (SIG), la préfecture de Police de Paris, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’agence nationale des titres sécurités (ANTS), la Haute autorité de santé (HAS), l’office français de la biodiversité (OFB), l’université Clermont-Auvergne et l’agence de l’Eau Seine Normandie.

Le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) précise que les marchés subséquents à l’accord-cadre « sont exécutés, suivis et pilotés par chaque bénéficiaire », mais que la DINUM « assure un rôle de coordination générale, de consolidation des retours d’expérience et d’appui ponctuel aux bénéficiaires ».

Exiger des mesures d’impact plutôt qu’une approche « solutionniste »

Le cahier des charges rappelle que la DINUM avait rendue publique, en mars 2023, une feuille de route du numérique de l’État, « dont la priorité est d’engager une mutation profonde des organisations publiques pour initier et conduire dans la durée les projets numériques de l’État ». Elle comporte cela dit trois autres « priorités » :


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Les ados, cibles de choix des recruteurs djihadistes, néo-nazis et des espions russes

Stinks like teen spirit
Les ados, cibles de choix des recruteurs djihadistes, néo-nazis et des espions russes

Fin 2023, le parquet antiterroriste découvrait que plus de la moitié des personnes mises en cause dans des procédures terroristes, majoritairement djihadistes, avaient moins de 18 ans. Fin 2024, les services de renseignement anglo-saxons et Europol tiraient la sonnette d’alarme au sujet de la radicalisation extrémiste d’adolescents, majoritairement d’ultra-droite et/ou sataniste. Une enquête de Libération indique que les services de renseignement russes recourent, eux aussi, de plus en plus à des ados « jetables ».

« Plus de la moitié des mis en cause dans des procédures terroristes depuis janvier 2023 ont moins de 18 ans », révélait une enquête de RTL fin 2023. Dix jeunes de 14 à 18 ans avaient en effet été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle depuis début 2023, d’après le parquet national antiterroriste (PNAT).

« La jihadosphère connaît un dynamisme certain depuis un an et demi, notamment la jihadosphère russophone qui touche plus particulièrement les jeunes d’origine tchétchène en France », expliquait à RTL une source au sein des services de renseignement.

Une radicalisation qui serait le fait de « gamins qui se montent la tête sur Internet », expliquait Alexandra Hawryliszyn, avocate de l’un d’entre eux, qui se disait « stupéfaite » par le niveau d’embrigadement numérique de son client :

« Ce que j’ai découvert dans ce dossier, c’est qu’ils sont approchés aussi par le biais de jeux en ligne. Ils se mettent en scène comme des terroristes où ils doivent tuer le maximum de Juifs, relate l’avocate. Il n’y a rien de pire que l’ignorance [des ados] combinée à la haine, ça peut être terrible. »

Une « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants »

Fin 2024, trois documents, émanant des services de renseignement et des polices antiterroristes anglo-saxons, ainsi que d’Europol, tiraient, eux aussi, la sonnette d’alarme au sujet du nombre croissant de jeunes et d’adolescents (auto-)radicalisés sur Internet. Ils pointaient spécialement du doigt la « gamification » offerte par les plateformes et les « bulles de filtres » des réseaux sociaux et messageries sécurisées.

« Pour la première fois depuis sa création pendant la Seconde Guerre mondiale », soulignait son communiqué, l’alliance des « Five Eyes » (qui réunit les services de renseignement états-uniens, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais) rendait public un document conjoint, qualifié de « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants ».


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Aux USA, des États veulent interdire ou encadrer les IA qui se font passer pour des psys

Psych' AInalystes
Aux USA, des États veulent interdire ou encadrer les IA qui se font passer pour des psys

En réponse à la banalisation du recours aux IA en lieu et place de professionnels agréés de santé mentale, plusieurs États ont déjà légiféré, ou envisagent de le faire, pour les interdire ou en pénaliser l’usage, notamment s’il concerne des mineurs. Dans l’Illinois, l’un de ses principaux opposants avait déjà contribué à la légalisation du cannabis récréatif, qu’il justifiait là aussi au nom de la santé publique.

Une loi limitant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les services de thérapie et de psychothérapie, adoptée à l’unanimité par les deux chambres de l’Assemblée générale de l’Illinois, vient d’entrer en vigueur.

« Cette législation témoigne de notre engagement à préserver le bien-être de nos résidents en veillant à ce que les services de santé mentale soient assurés par des experts qualifiés qui accordent la priorité aux soins des patients », explique Mario Treto, Jr, secrétaire du Département de la réglementation financière et professionnelle de l’Illinois (IDFPR).

Cette « loi sur le bien-être et la surveillance des ressources psychologiques » interdit à quiconque d’utiliser l’IA pour « fournir des services de santé mentale et de prise de décision thérapeutique ». Elle autorise par contre les professionnels de la santé comportementale agréés à recourir à l’IA pour des tâches administratives.

Les entreprises ne sont pas non plus autorisées à proposer des services de thérapie alimentés par l’IA, ou à faire de la publicité pour les chatbots et « services fournis pour diagnostiquer, traiter ou améliorer la santé mentale ou comportementale d’un individu », à moins qu’ils ne soient fournis par un professionnel agréé, précise le Washington Post.

Cette loi, résultat d’une « collaboration fructueuse » entre l’IDFPR, les représentants des deux chambres de l’Assemblée générale de l’Illinois et la section locale de l’association nationale des travailleurs sociaux, « protégera les patients contre les produits d’IA non réglementés et non qualifiés, tout en protégeant les emplois des milliers de prestataires de santé comportementale qualifiés de l’Illinois », précise le communiqué.

« De plus en plus souvent, nous découvrons à quel point les chatbots non qualifiés et non autorisés peuvent être nuisibles en fournissant des conseils dangereux et non cliniques lorsque les gens sont dans un moment de grand besoin », explique Bob Morgan, le principal avocat de l’État en matière de soins de santé :

« Les habitants de l’Illinois auront toujours accès à de nombreuses applications thérapeutiques de relaxation et d’apaisement, mais nous allons mettre un terme à ceux qui tentent de s’en prendre aux plus vulnérables d’entre nous, qui ont besoin de véritables services de santé mentale. »

Bob Morgan s’était précédemment fait connaître pour avoir aidé l’Illinois à être le premier État à légaliser, par voie législative, le cannabis à usage récréatif, une légalisation qu’il justifiait tant au nom de la santé publique que de la réforme de la justice pénale.

Des amendes « pouvant aller jusqu’à 10 000 dollars »


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Des délires « by design » ? Comment les IA génératives peuvent alimenter des psychoses

Lucy in the Sky with DIAmonds
Des délires « by design » ? Comment les IA génératives peuvent alimenter des psychoses

Une série d’enquêtes, de témoignages et de preprints indiquent que les IA génératives ne se contentent plus d’« halluciner » des réponses, faits et citations qui n’existent pas : elles peuvent aussi pousser des êtres humains dans des « spirales délirantes » les faisant eux-mêmes halluciner, au point que certains fournisseurs d’IA génératives commencent à se saisir de ce problème de santé mentale.

Mi-juin, la journaliste Kashmir Hill racontait dans le New York Times comment un comptable de Manhattan de 42 ans, Eugene Torres, qui n’avait aucun antécédent de maladie mentale, avait plongé pendant une semaine dans une dangereuse spirale délirante.

Après avoir interrogé ChatGPT sur l’hypothèse de simulation qui, popularisée par le film Matrix, voudrait que nous vivions dans une réalité simulée, Torres demanda au chatbot comment il pourrait débrancher son esprit de la réalité.

ChatGPT lui répondit qu’il devait arrêter de prendre des somnifères et son traitement médical contre l’anxiété, augmenter sa consommation de kétamine, présentée comme un « libérateur temporaire de schémas » (« patterns », en VO), et de couper les ponts avec ses amis et sa famille, afin d’avoir une « interaction minimale » avec d’autres personnes.

« Si j’allais au sommet de l’immeuble de 19 étages où je me trouve et que je croyais de tout mon être que je pouvais sauter et voler, pourrais-je le faire ? » lui demanda-t-il par la suite. À quoi ChatGPT répondit que s’il « croyait vraiment, totalement – non pas émotionnellement, mais architecturalement – qu’on pouvait voler alors oui. Tu ne tomberais pas ».

Allyson, 29 ans et mère de deux enfants, se croyait de son côté à l’abri, racontait aussi Kashmir Hill : titulaire d’une licence en psychologie et d’un master en travail social, elle savait ce qu’était une maladie mentale. ChatGPT n’en réussit pas moins à lui faire croire qu’elle pouvait communiquer avec des entités non physiques, et que l’une d’entre elles était sa véritable partenaire, en lieu et place de son mari.

Son obsession pour ChatGPT commença à peser sur ce dernier, et par avoir des conséquences sur leur famille. Au point que, trois mois plus tard, Allyson en vint aux mains avec lui, le frappant et le griffant, et que la police dut l’arrêter, et l’inculper pour violences conjugales. Ils sont depuis en instance de divorce.

Dans un nouvel article fleuve, Kashmir Hill revient plus en détail sur le cas d’un autre utilisateur du chatbot, Allan Brooks. Celui-ci, sans problème psychologique jusque-là, fut convaincu par ChatGPT qu’il était à la fois un génie, et un super-héros après 300 heures de conversations étalées sur 21 jours, soit 14 h par jour en moyenne.

En réponse à une simple question envoyée à ChatGPT afin de savoir comment expliquer à son fils de huit ans ce qu’était le nombre π, le chatbot l’entraîna dans une spirale délirante réussissant à lui faire croire que Brooks aurait trouvé un moyen de décrypter des codes de cryptographie utilisés pour chiffrer les transactions et communications sécurisées, et dont la mission était donc aussi de sauver le monde de la cybersécurité (entre autres).

« Non, tu n’es pas en train d’halluciner », martèle ChatGPT

L’analyse des 3 000 pages de leurs conversations montre que ChatGPT avait rapidement commencé à flatter son interlocuteur, lui répondant avec des messages flagorneurs laissant entendre que ses questions et demandes de précision faisaient de lui un être à part, et que son approche des mathématiques était « révolutionnaire » :


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Quand les IA génératives se prennent pour des médecins… et que les utilisateurs y croient

Serment d'hypocrites
Quand les IA génératives se prennent pour des médecins… et que les utilisateurs y croient

Les chatbots des IA génératives n’affichent quasiment plus de messages d’avertissement lorsqu’ils sont interrogés au sujet de questions médicales alors qu’au lancement de ChatGPT, en 2022, 25 % le faisaient. Une étude indique par ailleurs que les réponses générées par l’IA seraient plus approfondies et plus précises que celles des médecins, et un sondage que près de 40 % des Américains feraient confiance aux IA en matière de conseil médical.

Âgé de 60 ans, un homme sans antécédents psychiatriques ni médicaux pensait bien faire en demandant à ChatGPT comment remplacer le sel de table dans son alimentation. Bien qu’ayant étudié la nutrition à l’université, il ne prit pas la peine de chercher à vérifier la proposition du chatbot.

Trois mois plus tard, il se présentait aux urgences, expliquant qu’il craignait d’avoir été empoisonné par un voisin, raconte un article récemment paru dans les « Annales de médecine interne : Cas cliniques ». Après avoir précisé qu’il suivait un régime végétarien « extrêmement restrictif », et qu’il distillait lui-même son eau à la maison, il commença à se montrer paranoïaque au sujet de l’eau (non distillée) qui lui était proposée.

Dans les 24 heures suivant son admission, sa paranoïa croissante, et des hallucinations visuelles et auditives le poussèrent à tenter de s’évader. Cela conduisit à son internement psychiatrique involontaire, le temps de traiter sa psychose.


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☕️ USA : les défenseurs de la neutralité du Net ne feront pas appel devant la Cour suprême

Les groupes de défense états-uniens qui avaient tenté de défendre les règles fédérales en matière de neutralité du Net devant les tribunaux ne feront pas appel, avançant qu’ils ne font pas confiance à la Cour suprême pour statuer équitablement sur la question, relève Ars Technica.

Les règles en faveur de la neutralité du net avaient été mises en œuvre par la Federal Communications Commission (FCC) sous l’ère Obama, puis abrogées pendant le premier mandat de Trump, et rétablies sous Biden. Les lobbies du secteur des télécommunications avaient contesté leur rétablissement, et obtenu son invalidation par la FCC en janvier 2025.

Dans un communiqué de presse, quatre ONG expliquent qu’il ne sert à rien de faire appel : quand bien même la Cour Suprême leur donnerait raison, la FCC supprimerait de nouveau la neutralité du Net.

« L’élection de Trump a fait basculer la majorité de la FCC vers des idéologues qui ont toujours pris le parti de l’industrie du haut débit sur cette question cruciale », explique Matt Wood, vice-président de la Free Press. Il note en outre que « les juges qui composent la majorité actuelle de la Cour suprême ont fait preuve d’hostilité à l’égard d’un raisonnement juridique solide sur cette question précise et sur toute une série d’autres sujets ».

« La décision de la 6e Cour d’appel en début d’année était spectaculairement erronée, et les protections qu’elle a annulées sont extrêmement importantes. Mais plutôt que d’essayer de vaincre une agence qui a changé de mains et une majorité de la Cour suprême qui se soucie très peu de l’État de droit, nous continuerons à nous battre pour l’accessibilité et l’ouverture de l’internet au Congrès, dans les assemblées législatives des États et dans d’autres procédures judiciaires dans tout le pays », a précisé M. Wood.

Ars Technica souligne que la Californie a en effet réussi à consacrer la neutralité du Net. Les fournisseurs de services Internet ont tenté de faire annuler la loi, mais les tribunaux ont décidé que les États pouvaient réglementer la neutralité du réseau lorsque la FCC ne le faisait pas.

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☕️ USA : les défenseurs de la neutralité du Net ne feront pas appel devant la Cour suprême

Les groupes de défense états-uniens qui avaient tenté de défendre les règles fédérales en matière de neutralité du Net devant les tribunaux ne feront pas appel, avançant qu’ils ne font pas confiance à la Cour suprême pour statuer équitablement sur la question, relève Ars Technica.

Les règles en faveur de la neutralité du net avaient été mises en œuvre par la Federal Communications Commission (FCC) sous l’ère Obama, puis abrogées pendant le premier mandat de Trump, et rétablies sous Biden. Les lobbies du secteur des télécommunications avaient contesté leur rétablissement, et obtenu son invalidation par la FCC en janvier 2025.

Dans un communiqué de presse, quatre ONG expliquent qu’il ne sert à rien de faire appel : quand bien même la Cour Suprême leur donnerait raison, la FCC supprimerait de nouveau la neutralité du Net.

« L’élection de Trump a fait basculer la majorité de la FCC vers des idéologues qui ont toujours pris le parti de l’industrie du haut débit sur cette question cruciale », explique Matt Wood, vice-président de la Free Press. Il note en outre que « les juges qui composent la majorité actuelle de la Cour suprême ont fait preuve d’hostilité à l’égard d’un raisonnement juridique solide sur cette question précise et sur toute une série d’autres sujets ».

« La décision de la 6e Cour d’appel en début d’année était spectaculairement erronée, et les protections qu’elle a annulées sont extrêmement importantes. Mais plutôt que d’essayer de vaincre une agence qui a changé de mains et une majorité de la Cour suprême qui se soucie très peu de l’État de droit, nous continuerons à nous battre pour l’accessibilité et l’ouverture de l’internet au Congrès, dans les assemblées législatives des États et dans d’autres procédures judiciaires dans tout le pays », a précisé M. Wood.

Ars Technica souligne que la Californie a en effet réussi à consacrer la neutralité du Net. Les fournisseurs de services Internet ont tenté de faire annuler la loi, mais les tribunaux ont décidé que les États pouvaient réglementer la neutralité du réseau lorsque la FCC ne le faisait pas.

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Les articles scientifiques frauduleux croissent deux fois plus vite que les rétractations

Science Lives Matter
Les articles scientifiques frauduleux croissent deux fois plus vite que les rétractations

Une analyse statistique indique que le nombre de publications scientifiques frauduleuses produites par les « usines à articles » (« paper mills » en VO) doublerait tous les 18 mois, au point d’être devenues une « industrie ». Seules 25 % d’entre elles seraient finalement rétractées. Un chiffre d’autant plus inquiétant que le nombre de rétractations ne double quant à lui que tous les 40 mois, et celui des publications scientifiques que tous les 15 ans.

« Les entités qui permettent la fraude scientifique à grande échelle sont de grande taille, résilientes et se développent rapidement », titre un article de recherche publié ce lundi dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la revue à comité de lecture de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

Les cinq chercheurs co-signataires de la publication ont en effet découvert « un vaste réseau d’éditeurs et d’auteurs qui coopèrent pour obtenir la publication d’articles scientifiques qui échappent aux normes traditionnelles d’évaluation par les pairs » :

« Certains suggèrent que la facilité de communication offerte par l’internet et la publication en libre accès ont créé les conditions nécessaires à l’émergence d’entités – usines à articles (c’est-à-dire vendeurs de recherches fabriquées et de faible qualité produites en masse), courtiers (c’est-à-dire intermédiaires entre les producteurs et les éditeurs de recherches frauduleuses), revues prédatrices, qui n’effectuent aucun contrôle de qualité sur les soumissions – qui facilitent la fraude scientifique systématique. »

Luís A. Nunes Amaral, spécialiste des données à l’université Northwestern et co-auteur de l’étude, émet l’hypothèse que les faussaires utiliseraient les mêmes banques d’images pour générer « des lots entiers d’articles, qu’ils vendent ensuite à certains éditeurs corrompus », résume le New York Times (NYT). Une production en série et à la chaîne que les IA génératives risquent de démultiplier.

Reese Richardson, l’un des co-auteurs de l’étude, relève par ailleurs que le nombre d’articles publiés par des candidats à l’internat de médecine « est monté en flèche ces dernières années », avec des étudiants « revendiquant la paternité de dizaines d’articles », note Science.org. Ils émanent notamment d’étudiants étrangers titulaires de visas, et acculés à devoir démontrer qu’ils sont autant, voire plus productifs que leurs pairs.

Un fact-checking de Nature révèle par ailleurs que 30 % des publications rétractées de la mégarevue PLoS émane d’une quarantaine d’éditeurs seulement, représentant 1,3 % seulement du corpus des publications étudiées.

La fraude scientifique « est devenue une industrie »

Si les premières « usines à articles » (« paper mills » en VO) dateraient du milieu du XIXe siècle et que l’expression « Publier ou périr », apparue dans les années 30, a explosé dans les années 1980, le web et la publication ouverte (open publishing) les rendent plus faciles à mettre en œuvre et à faire fonctionner, mais également plus lucratives.


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☕️ Pour la seconde fois, un juge californien bloque une loi anti deepfake

« Elon Musk et X obtiennent gain de cause contre la loi californienne sur le deepfake », titre POLITICO. Le juge fédéral John Mendez vient en effet d’estimer que la loi fédérale l’emportait sur la loi de l’État, précise Courthouse News, et qu’elle était en conflit avec la section 230 de la loi fédérale sur la décence des communications (Communications Decency Act), qui protège les plates-formes en ligne de toute responsabilité pour ce que des tiers publient sur leurs sites.

X.com et la plateforme de vidéos prisée par l’extrême-droite et les complotistes Rumble avaient contesté le projet de loi 2655 « Defending Democracy from Deepfake Deception Act of 2024 », qui exige que certaines plateformes suppriment les « contenus matériellement trompeurs » concernant les candidats politiques, les responsables des élections et les fonctionnaires élus, au motif que de tels « deepfakes » sont des outils dangereux en termes de désinformation.

En octobre dernier, John Mendez avait déjà bloqué une loi relativement similaire, pour inconstitutionnalité. La loi AB 2839 visait spécifiquement tout contenu faux ou trompeur « raisonnablement susceptible » de nuire « à la réputation ou aux perspectives électorales d’un candidat ». Or, pour le juge fédéral, elle violait le premier amendement de la Constitution états-unienne, qui interdit d’adopter des lois limitant la liberté de religion, d’expression et de la presse.

Gavin Newsom, gouverneur de la Californie, avait signé ces lois l’an passé après qu’Elon Musk avait partagé une vidéo « deepfake » de l’ancienne vice-présidente Kamala Harris.

« Je pense que la loi échoue lamentablement à accomplir ce qu’elle voudrait faire », a déclaré M. Mendez. Les lois qui restreignent la liberté d’expression doivent passer un test strict, et notamment déterminer s’il existe des moyens moins restrictifs d’atteindre les objectifs de l’État, souligne POLITICO. Et Mendez s’est précisément demandé s’il ne serait pas préférable d’adopter des approches moins susceptibles d’entraver la liberté d’expression. Mais sans non plus préciser comment.

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☕️ Pour la seconde fois, un juge californien bloque une loi anti deepfake

« Elon Musk et X obtiennent gain de cause contre la loi californienne sur le deepfake », titre POLITICO. Le juge fédéral John Mendez vient en effet d’estimer que la loi fédérale l’emportait sur la loi de l’État, précise Courthouse News, et qu’elle était en conflit avec la section 230 de la loi fédérale sur la décence des communications (Communications Decency Act), qui protège les plates-formes en ligne de toute responsabilité pour ce que des tiers publient sur leurs sites.

X.com et la plateforme de vidéos prisée par l’extrême-droite et les complotistes Rumble avaient contesté le projet de loi 2655 « Defending Democracy from Deepfake Deception Act of 2024 », qui exige que certaines plateformes suppriment les « contenus matériellement trompeurs » concernant les candidats politiques, les responsables des élections et les fonctionnaires élus, au motif que de tels « deepfakes » sont des outils dangereux en termes de désinformation.

En octobre dernier, John Mendez avait déjà bloqué une loi relativement similaire, pour inconstitutionnalité. La loi AB 2839 visait spécifiquement tout contenu faux ou trompeur « raisonnablement susceptible » de nuire « à la réputation ou aux perspectives électorales d’un candidat ». Or, pour le juge fédéral, elle violait le premier amendement de la Constitution états-unienne, qui interdit d’adopter des lois limitant la liberté de religion, d’expression et de la presse.

Gavin Newsom, gouverneur de la Californie, avait signé ces lois l’an passé après qu’Elon Musk avait partagé une vidéo « deepfake » de l’ancienne vice-présidente Kamala Harris.

« Je pense que la loi échoue lamentablement à accomplir ce qu’elle voudrait faire », a déclaré M. Mendez. Les lois qui restreignent la liberté d’expression doivent passer un test strict, et notamment déterminer s’il existe des moyens moins restrictifs d’atteindre les objectifs de l’État, souligne POLITICO. Et Mendez s’est précisément demandé s’il ne serait pas préférable d’adopter des approches moins susceptibles d’entraver la liberté d’expression. Mais sans non plus préciser comment.

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☕️ La gendarmerie française a arrêté un affilié ukrainien du rançongiciel LockBit

Des gendarmes de l’Unité nationale cyber (UNCyber) du général Hervé Pétry se sont rendus en Ukraine, en juillet, pour interpeller un membre du groupe de rançongiciels LockBit, révèle Franceinfo. Âgé d’une trentaine d’années, il serait impliqué dans plusieurs dizaines d’attaques, dont plusieurs en France.

« Nous savons précisément ce qu’il a fait, quel était son rôle dans le système, lui était plus un affilié », précise le général : « Cela lui assurait un revenu confortable, mais il faudra évaluer précisément combien il a réussi à gagner avec ce type d’activité ».

Pour autant, « Lockbit est affaibli, les affiliés voient que ce n’est pas aussi fiable qu’auparavant et donc se détournent aussi de Lockbit. Son système n’est plus aussi attractif » et il a « perdu en crédibilité », se félicite le général.

LockBit, dont l’infrastructure avait été saisie en février 2024 dans le cadre de l’opération Cronos coordonnée par Europol, aurait fait plus de 2 500 victimes, dont plus de 200 en France, rappelle Franceinfo, qui ne précise pas si le pirate ukrainien a été extradé ou incarcéré.

Saisie de l'infrastructure du rançongiciel LockBit
NCA LockBit

Si quelques-uns de ses affiliés ont depuis été identifiés, voire arrêtés, son cerveau, Dmitry Khoroshev, un Russe de 32 ans, ne risque rien car il vit en Russie. Les autorités états-uniennes offrent jusqu’à 10 millions de dollars de récompense pour toute information susceptible de permettre son arrestation.

Poster US proposant une récompense de 10M$ pour toute information sur LockBitSupp
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☕️ La gendarmerie française a arrêté un affilié ukrainien du rançongiciel LockBit

Des gendarmes de l’Unité nationale cyber (UNCyber) du général Hervé Pétry se sont rendus en Ukraine, en juillet, pour interpeller un membre du groupe de rançongiciels LockBit, révèle Franceinfo. Âgé d’une trentaine d’années, il serait impliqué dans plusieurs dizaines d’attaques, dont plusieurs en France.

« Nous savons précisément ce qu’il a fait, quel était son rôle dans le système, lui était plus un affilié », précise le général : « Cela lui assurait un revenu confortable, mais il faudra évaluer précisément combien il a réussi à gagner avec ce type d’activité ».

Pour autant, « Lockbit est affaibli, les affiliés voient que ce n’est pas aussi fiable qu’auparavant et donc se détournent aussi de Lockbit. Son système n’est plus aussi attractif » et il a « perdu en crédibilité », se félicite le général.

LockBit, dont l’infrastructure avait été saisie en février 2024 dans le cadre de l’opération Cronos coordonnée par Europol, aurait fait plus de 2 500 victimes, dont plus de 200 en France, rappelle Franceinfo, qui ne précise pas si le pirate ukrainien a été extradé ou incarcéré.

Saisie de l'infrastructure du rançongiciel LockBit
NCA LockBit

Si quelques-uns de ses affiliés ont depuis été identifiés, voire arrêtés, son cerveau, Dmitry Khoroshev, un Russe de 32 ans, ne risque rien car il vit en Russie. Les autorités états-uniennes offrent jusqu’à 10 millions de dollars de récompense pour toute information susceptible de permettre son arrestation.

Poster US proposant une récompense de 10M$ pour toute information sur LockBitSupp
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Le secrétaire d’État britannique à la technologie déconseille l’utilisation de VPN

VIPHaine
Le secrétaire d’État britannique à la technologie déconseille l’utilisation de VPN

L’Online Safety Act, qui oblige les internautes britanniques à devoir démontrer leur majorité, continue à faire scandale au Royaume-Uni. Le secrétaire d’État britannique à la Science, à l’Innovation et à la Technologie enchaine gaffes et déclarations hasardeuses.

« Pour tous ceux qui envisagent d’utiliser des VPN, permettez-moi de vous dire directement que la vérification de votre âge assure la sécurité des enfants dans notre pays. N’essayez donc pas de trouver un moyen de contourner le problème », a expliqué à la BBC Peter Kyle, le secrétaire d’État britannique à la Science, à l’Innovation et à la Technologie.

These Online Safety Act protections are the biggest step forward in child safety since the internet was created.

My words on @BBCBreakfast this morning 📷 pic.twitter.com/JyCuUm8R9X

— Peter Kyle (@peterkyle) July 29, 2025

Pour lui, l’Online Safety Act « constitue la plus grande avancée en matière de sécurité des enfants depuis la création de l’internet ». Il oblige notamment les sites pornographiques et de nombreuses plateformes sociales à vérifier l’âge des internautes qui les visitent au Royaume-Uni.

Spotify, par exemple, explique recourir à une « estimation faciale de l’âge » ou à une « vérification de pièce d’identité » pour « accéder à certains contenus à accès restreint », comme des vidéos portant la mention « Plus de 18 ans », y compris en France, selon Billboard.

Billboard

L’interdiction des VPN n’est « pas à l’ordre du jour », a cela dit précisé Peter Kyle, relève POLITICO : « Je souhaite simplement inciter à la prudence quant à la manière dont les gens les utilisent ».

La promotion de VPN pourrait faire l’objet de sanctions financières

« Il existe toute une série de raisons légitimes pour lesquelles les adultes peuvent utiliser des VPN, qui ne portent pas atteinte à la sécurité des enfants en ligne », a souligné un porte-parole du gouvernement. Il demande cependant aux plateformes d’empêcher si possible les enfants d’y avoir recours :

« Nous ne nous excusons pas de demander aux plateformes de rendre des comptes et de veiller à ce qu’elles empêchent les enfants de contourner les mesures de protection. Il s’agit notamment de bloquer les contenus qui font la promotion des VPN et d’autres solutions de contournement, lorsqu’ils s’adressent spécifiquement aux jeunes utilisateurs. »

Des propos figurant mot pour mot dans la FAQ du gouvernement britannique consacrée au Online Security Act. Elle souligne que « les plateformes qui ciblent délibérément les enfants britanniques et encouragent l’utilisation de VPN pourraient faire l’objet de mesures coercitives, y compris d’importantes sanctions financières ».

POLITICO a par ailleurs analysé les dépenses des députés britanniques et découvert que plusieurs d’entre eux, y compris des ministres de haut rang, utilisent des VPN commerciaux qu’ils se font rembourser dans le cadre de leurs frais de mandats.

Y figure notamment la députée travailliste Sarah Champion. En 2022, elle avait exhorté le gouvernement conservateur à vérifier si le recours aux VPN par les adolescents « pouvait saper les protections offertes par les contrôles d’âge », note POLITICO.

Il n’est pas surprenant que les législateurs utilisent des VPN. Ils « traitent quotidiennement des informations très sensibles » et se connectent souvent à des réseaux non sécurisés lorsqu’ils voyagent ou travaillent à distance, explique à POLITICO Marijus Briedis, directeur de la technologie chez NordVPN.

Les opposants à la loi sont « du côté des prédateurs »

Alors que l’Online Safety Act est entré en vigueur le 25 juillet, l’usage de VPN a bondi au Royaume-Uni, et plus de 420 000 personnes appelaient le Parlement à abroger le texte, relevait Next la semaine passée.

« Le gouvernement n’a pas l’intention d’abroger la loi sur la sécurité en ligne et travaille en étroite collaboration avec l’Ofcom [Office of communications, l’équivalent britannique de la CNIL, ndlr] pour mettre en œuvre la loi aussi rapidement et efficacement que possible afin de permettre aux utilisateurs britanniques de bénéficier de ses protections […] y compris le suivi de sa mise en œuvre proportionnée », a répondu le Department for Science, Innovation and Technology (DSIT) du gouvernement à la pétition, qui vient de franchir les 490 000 signataires.

Le Parlement britannique doit en effet envisager de soumettre les pétitions à débat à partir du moment où elles dépassent les 100 000 signatures.

La semaine passée, Peter Kyle avait déjà fait polémique en déclarant que ceux qui critiquaient l’Online Safety Act voulaient « revenir à l’époque où des adultes inconnus peuvent entrer en contact avec des enfants via des applications de messagerie », et allant jusqu’à tweeter : « Si vous voulez annuler la loi sur la sécurité en ligne, vous êtes du côté des prédateurs. C’est aussi simple que ça ».

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Le secrétaire d’État britannique à la technologie déconseille l’utilisation de VPN

VIPHaine
Le secrétaire d’État britannique à la technologie déconseille l’utilisation de VPN

L’Online Safety Act, qui oblige les internautes britanniques à devoir démontrer leur majorité, continue à faire scandale au Royaume-Uni. Le secrétaire d’État britannique à la Science, à l’Innovation et à la Technologie enchaine gaffes et déclarations hasardeuses.

« Pour tous ceux qui envisagent d’utiliser des VPN, permettez-moi de vous dire directement que la vérification de votre âge assure la sécurité des enfants dans notre pays. N’essayez donc pas de trouver un moyen de contourner le problème », a expliqué à la BBC Peter Kyle, le secrétaire d’État britannique à la Science, à l’Innovation et à la Technologie.

These Online Safety Act protections are the biggest step forward in child safety since the internet was created.

My words on @BBCBreakfast this morning 📷 pic.twitter.com/JyCuUm8R9X

— Peter Kyle (@peterkyle) July 29, 2025

Pour lui, l’Online Safety Act « constitue la plus grande avancée en matière de sécurité des enfants depuis la création de l’internet ». Il oblige notamment les sites pornographiques et de nombreuses plateformes sociales à vérifier l’âge des internautes qui les visitent au Royaume-Uni.

Spotify, par exemple, explique recourir à une « estimation faciale de l’âge » ou à une « vérification de pièce d’identité » pour « accéder à certains contenus à accès restreint », comme des vidéos portant la mention « Plus de 18 ans », y compris en France, selon Billboard.

Billboard

L’interdiction des VPN n’est « pas à l’ordre du jour », a cela dit précisé Peter Kyle, relève POLITICO : « Je souhaite simplement inciter à la prudence quant à la manière dont les gens les utilisent ».

La promotion de VPN pourrait faire l’objet de sanctions financières

« Il existe toute une série de raisons légitimes pour lesquelles les adultes peuvent utiliser des VPN, qui ne portent pas atteinte à la sécurité des enfants en ligne », a souligné un porte-parole du gouvernement. Il demande cependant aux plateformes d’empêcher si possible les enfants d’y avoir recours :

« Nous ne nous excusons pas de demander aux plateformes de rendre des comptes et de veiller à ce qu’elles empêchent les enfants de contourner les mesures de protection. Il s’agit notamment de bloquer les contenus qui font la promotion des VPN et d’autres solutions de contournement, lorsqu’ils s’adressent spécifiquement aux jeunes utilisateurs. »

Des propos figurant mot pour mot dans la FAQ du gouvernement britannique consacrée au Online Security Act. Elle souligne que « les plateformes qui ciblent délibérément les enfants britanniques et encouragent l’utilisation de VPN pourraient faire l’objet de mesures coercitives, y compris d’importantes sanctions financières ».

POLITICO a par ailleurs analysé les dépenses des députés britanniques et découvert que plusieurs d’entre eux, y compris des ministres de haut rang, utilisent des VPN commerciaux qu’ils se font rembourser dans le cadre de leurs frais de mandats.

Y figure notamment la députée travailliste Sarah Champion. En 2022, elle avait exhorté le gouvernement conservateur à vérifier si le recours aux VPN par les adolescents « pouvait saper les protections offertes par les contrôles d’âge », note POLITICO.

Il n’est pas surprenant que les législateurs utilisent des VPN. Ils « traitent quotidiennement des informations très sensibles » et se connectent souvent à des réseaux non sécurisés lorsqu’ils voyagent ou travaillent à distance, explique à POLITICO Marijus Briedis, directeur de la technologie chez NordVPN.

Les opposants à la loi sont « du côté des prédateurs »

Alors que l’Online Safety Act est entré en vigueur le 25 juillet, l’usage de VPN a bondi au Royaume-Uni, et plus de 420 000 personnes appelaient le Parlement à abroger le texte, relevait Next la semaine passée.

« Le gouvernement n’a pas l’intention d’abroger la loi sur la sécurité en ligne et travaille en étroite collaboration avec l’Ofcom [Office of communications, l’équivalent britannique de la CNIL, ndlr] pour mettre en œuvre la loi aussi rapidement et efficacement que possible afin de permettre aux utilisateurs britanniques de bénéficier de ses protections […] y compris le suivi de sa mise en œuvre proportionnée », a répondu le Department for Science, Innovation and Technology (DSIT) du gouvernement à la pétition, qui vient de franchir les 490 000 signataires.

Le Parlement britannique doit en effet envisager de soumettre les pétitions à débat à partir du moment où elles dépassent les 100 000 signatures.

La semaine passée, Peter Kyle avait déjà fait polémique en déclarant que ceux qui critiquaient l’Online Safety Act voulaient « revenir à l’époque où des adultes inconnus peuvent entrer en contact avec des enfants via des applications de messagerie », et allant jusqu’à tweeter : « Si vous voulez annuler la loi sur la sécurité en ligne, vous êtes du côté des prédateurs. C’est aussi simple que ça ».

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Les « experts » de Beauvau veulent faire parler vélos et trottinettes électriques

La tacatacatique des gens d'armes
Les « experts » de Beauvau veulent faire parler vélos et trottinettes électriques

Les vélos et trottinettes électriques sont des ordinateurs (de bord) presque comme les autres, susceptibles d’enregistrer les traces horodatées de leurs trajets géolocalisés, loueurs et locataires, fabricants et mises à jour, etc. À l’instar des traces laissées dans les ordinateurs et objets connectés, elles peuvent dès lors intéresser les enquêteurs de police judiciaire et administrative.

L’Agence du numérique des Forces de Sécurité Intérieure (ANFSI) vient de lancer une demande d’information (DI, ou RFI pour Request For Information) « portant sur les nouvelles mobilités », à savoir les vélos électriques, trottinettes, monoroues et autres engins de déplacement personnel motorisés (EDPM).

Elle vise à identifier les acteurs du marché et les solutions relatives à « la détection, l’extraction, l’exploitation […] et l’analyse » de données contenues dans un EDPM dans le cadre d’investigations numériques, « tels que par exemples : les informations d’identification de l’EDPM, les journaux d’activités, les données GPS ».

Données GPS, historique des trajets, paramètres d’utilisation (vitesse, freinage, arrêt)

La demande d’information évoque ainsi la possibilité de retrouver un EDPM privé à proximité d’une scène d’intérêt ou lors d’une perquisition effectuée à l’occasion d’enquêtes judiciaires ou administratives :

« Dans ce contexte, les forces de sécurité intérieure souhaitent être en mesure d’exploiter les informations contenues dans cet EDPM pour identifier son propriétaire et dernier utilisateur ainsi que l’historique des trajets. Selon les équipements de l’EDPM, des données pertinentes seraient : les appairages, les données GPS, les paramètres d’utilisation (vitesse, freinage, arrêt), les journaux d’activité. »


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Le FBI et la CIA s’inquiètent de la « surveillance technique ubiquitaire »

La ruée vers l'or, well
Le FBI et la CIA s’inquiètent de la « surveillance technique ubiquitaire »

Les techniques, tactiques et procédures traditionnelles, utilisées depuis des lustres par les services de sécurité et de renseignement, ne résistent pas à la banalisation et généralisation des technologies de surveillance et de géolocalisation, ainsi qu’à la traçabilité des réseaux de télécommunications. Aux États-Unis, d’anciens espions et militaires créent des start-ups afin d’identifier et commercialiser des moyens d’échapper à ce que les autorités US qualifient elles-mêmes d’ère de la « surveillance technique ubiquitaire ».

Fin juin, l’inspecteur général du ministère américain (OIG) de la Justice rendait public un rapport, en partie caviardé, consacré aux efforts entrepris par le Federal Bureau of Investigation (FBI) pour protéger ses employés, ses enquêtes et ses opérations contre l’identification par la « surveillance technique ubiquitaire » (UTS).

La division de contre-espionnage du FBI définit l’UTS comme « la collecte généralisée de données et l’application de méthodologies analytiques dans le but de relier des personnes à des objets, des événements ou des lieux » grâce aux traces identifiables via les réseaux de caméras de vidéosurveillance, aux empreintes numériques et téléphoniques, transactions bancaires et voyages, notamment.

L’OIG y soulignait que « les progrès récents des technologies disponibles dans le commerce ont rendu plus facile que jamais pour des nations et des entreprises criminelles moins sophistiquées d’identifier et d’exploiter les vulnérabilités créées par les UTS ». Au point que certains membres du FBI et d’agences partenaires, telles que la Central Intelligence Agency (CIA), qualifient cette menace d’« existentielle ».

Le FBI y racontait comment, en 2018, le cartel de trafic de drogue d’El Chapo avait recruté un hacker qui, exploitant le réseau téléphonique et le système de vidéosurveillance de la ville de Mexico, avait identifié des « personnes d’intérêts » aux abords de l’ambassade des États-Unis. Il avait tracé l’agent de liaison du FBI via ses appels téléphoniques, afin de menacer, voire de tuer les témoins gênants qu’il cherchait à faire parler et coopérer.

Depuis, le FBI a mis en œuvre des « red teams » dans chacune de ses divisions, chargées d’identifier leurs failles en termes d’UTS et de développer un plan pour y remédier. Mais le rapport initial transmis à l’OIG à ce sujet n’était composé que d’une seule page et de quelques lignes, sans détails, explications ni analyses.

Depuis, une sensibilisation à la menace UTS a certes été rendue obligatoire, pour l’ensemble des employés du FBI, mais elle ne dure que 45 minutes. Et si des formations plus poussées, mais optionnelles, ont été mises en œuvre, elles ne peuvent être proposées qu’à un nombre limité de stagiaires, faute de moyens.

Des procédures de sécurité de la CIA ont paradoxalement trahi ses agents

« Plus vous essayez de vous cacher, plus vous vous faites remarquer », résume un ancien de la CIA au journaliste et auteur de romans d’espionnage David Ignatius. Ce dernier raconte dans le Washington Post qu’il y a plus de 10 ans, la CIA avait par exemple confié à son réseau d’espions dans un pays du Moyen-Orient des « burnerphones » (« téléphones jetables », non rattachés à une identité et dédiés à communiquer de façon camouflée) qu’ils ne devaient allumer que pour communiquer avec leurs officiers traitants.


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IA : les « travailleurs du clic » à bas coûts sont eux-mêmes remplacés par des « experts »

Well, that escalated quickly
IA : les « travailleurs du clic » à bas coûts sont eux-mêmes remplacés par des « experts »

Après avoir été massivement employés pour annoter, corriger et étiqueter les données utilisées pour entraîner les IA, les « travailleurs du clic » œuvrant majoritairement dans des pays permettant à leurs employeurs de les sous-payer sont de plus en plus remplacés par des experts susceptibles d’améliorer les modèles dits « de raisonnement » des IA avancées.

De grandes entreprises spécialisées d’intelligence artificielle ont commencé à remplacer certains de leurs « étiqueteurs de données » et « travailleurs du clic » africains et asiatiques « low cost » par des spécialistes hautement rémunérés, en vue de créer des modèles plus « intelligents » et plus puissants, rapporte le Financial Times.

Le FT mentionne plus particulièrement Scale AI, Turing et Toloka, qui recrutent des experts en code, biologie ou en finance afin de les aider à disposer de données d’entraînement « plus sophistiquées », qualifiées d’ « essentielles au développement de la prochaine génération de systèmes d’IA ».

L’essor des modèles dits « de raisonnement », tels que o3 d’OpenAI et Gemini 2.5 de Google, aurait accéléré l’abandon du recours à des milliers de « travailleurs du clic » dans des pays tels que le Kenya et les Philippines, généralement payés moins de 2 dollars de l’heure pour annoter les énormes ensembles de données utilisés pour former les modèles d’IA.

Meta investit 15 milliards de dollars, et licencie employés et sous-traitants

Dans le même temps, le FT constate un afflux massif d’investissements dans des start-ups spécialisées dans l’étiquetage des données. Meta a ainsi récemment investi 15 milliards de dollars pour racheter 49 % des parts de l’entreprise états-unienne Scale AI, doublant sa valorisation à 29 milliards de dollars.

Dans la foulée, Scale AI annonçait le licenciement de 14 % de ses effectifs, soit 200 employés, mais également qu’elle cesserait de travailler avec 500 de ses sous-traitants.

En mars, l’entreprise californienne Turing avait de son côté levé 111 millions de dollars, se retrouvant ainsi valorisée à 2,2 milliards de dollars, tandis que Bezos Expeditions, la société personnelle de Jeff Bezos, avait mené en mai une levée de fonds de 72 millions de dollars pour le néerlandais Toloka, créé par un ancien directeur du russe Yandex.

Les tâches de « travailleurs du clic » sont désormais automatisées

Les « étiqueteurs de données » ont longtemps été employés, rappelle le FT, à effectuer des tâches relativement simples et répétitives consistant, par exemple, à entraîner les IA à mettre les bons mots sur des images, parfois particulièrement pénibles, afin d’empêcher ces mêmes IA de relayer des contenus violents ou choquants.

Or, nombre de ces tâches peuvent désormais être automatisées, explique au FT Olga Megorskaya, directrice générale et cofondatrice de Toloka, et la demande a donc considérablement diminué. A contrario, la course à la « superintelligence » pousse de grandes entreprises telles qu’OpenAI, Anthropic et Google à recourir à des experts susceptibles d’examiner des problèmes complexes.


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Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg met fin à un procès à 8 milliards de dollars

Responsables, mais pas coupables
Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg met fin à un procès à 8 milliards de dollars

Mark Zuckerberg et dix autres responsables de Facebook étaient accusés par des actionnaires d’avoir failli à leur devoir en laissant Cambridge Analytica exploiter, à leur insu, les données de dizaines de millions d’utilisateurs du réseau social. Au deuxième jour du procès, un avocat des plaignants, qui réclamaient initialement 8 milliards de dollars de dédommagement, a révélé qu’un accord venait d’être conclu pour mettre un terme au procès, mais sans en révéler le montant. Zuckerberg devait être entendu dans trois jours.

Le deuxième jour du procès qui visait onze actuels et anciens responsables de Facebook s’est conclu par un coup de théâtre. Un avocat des plaignants a en effet expliqué à la juge qu’un accord avait été conclu pour mettre un terme au procès, rapporte l’agence Reuters.

Les détails de l’accord n’ont pas été rendus publics. L’avocat des plaignants, Sam Closic, a juste déclaré que l’accord avait été conclu rapidement. La juge Kathaleen McCormick, de la cour de la chancellerie du Delaware, a donc ajourné le procès et félicité les parties.

Ce coup de théâtre intervient alors que Mark Zuckerberg devrait comparaître lundi, et que le procès, qui avait débuté ce mercredi 16 juillet, était prévu pour durer jusqu’au 25 juillet. « En réglant l’affaire à l’amiable, Zuckerberg et les autres défendeurs évitent d’avoir à répondre à des questions sous serment », souligne Reuters.

Les plaignants, des actionnaires de Meta parmi lesquels figurent des fonds de pension, lui réclamaient, ainsi qu’à dix autres dirigeants et membres du conseil d’administration actuels et passés de Facebook, plus de 8 milliards de dollars en remboursement des amendes infligées à Facebook, ainsi que les frais de justice associés, dans le cadre du scandale Cambridge Analytica.

Les plaignants les accusaient en effet d’avoir violé un accord conclu avec la Federal Trade Commission (FTC) en 2012, censé encadrer la protection des données personnelles des utilisateurs de Facebook, afin de les exploiter, sans leur consentement, résume l’agence Reuters.

Pour rappel, l’entreprise Cambridge Analytica avait exploité les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook à partir de 2014 afin d’influencer leurs intentions de vote dans le cadre des primaires présidentielles du Parti républicain américain de 2016, puis en faveur de Donald Trump, et du Brexit au Royaume-Uni.

Étaient également visés par la class action Sheryl Sandberg, l’ex-n°2 de Facebook, le capital-risqueur Marc Andreessen, le co-fondateur de Paypal et de Palantir Peter Thiel, ainsi que Reed Hastings, co-fondateur de Netflix, en tant que membres du conseil d’administration de Facebook, pour avoir manqué à leur devoir de surveillance.

Les amendes les plus importantes jamais infligées en la matière aux USA

Facebook avait en effet accepté de payer en 2019 une amende record de 5 milliards infligée par la Federal Trade Commission. La FTC précisait alors que cette amende était « près de vingt fois supérieur à la plus importante amende jamais imposée dans le monde en matière de confidentialité ou de sécurité des données ».

Meta avait également accepté, en 2022, de payer 725 millions de dollars à la justice états-unienne pour mettre fin à un procès collectif réclamant des dommages et intérêts pour avoir laissé des tiers, à l’instar de la société Cambridge Analytica, avoir accès aux données privées des utilisateurs.

Il s’agissait là encore du « montant le plus élevé jamais atteint dans un procès en nom collectif sur les données privées et jamais payé par Facebook pour mettre fin » à ce type de poursuite, avaient alors affirmé les avocats de la défense, soulignait La Tribune.

Facebook avait aussi dû payer 100 millions de dollars après que la Securities and Exchange Commission (SEC) l’eut accusé d’avoir fourni des informations trompeuses concernant le risque d’utilisation abusive des données des utilisateurs de Facebook.

Il fallait sauver le soldat Mark, « force motrice » de Facebook

Pour leur défense, les mis en cause rétorquaient que Meta disposait bien d’une équipe chargée de la conformité, qu’elle avait également fait appel à un cabinet indépendant pour encadrer la protection des données, mais qu’ils avaient été victimes d’une « tromperie méthodique » de la part de Cambridge Analytica.

Les plaignants avançaient en outre que Mark Zuckerberg aurait vendu pour 1 milliard de dollars d’actions Facebook, anticipant une chute de son cours en bourse suite au scandale. Ses défenseurs rétorquaient que ces ventes avaient été effectuées conformément à la réglementation sur les délits d’initiés, afin de financer des activités caritatives.

Toujours d’après Reuters, qui a assisté à l’ouverture du procès ce mercredi, un ancien conseiller de Barack Obama et Joe Biden a affirmé que le conseil d’administration de Facebook n’avait pas cherché à protéger Mark Zuckerberg lorsqu’il avait accepté de payer l’amende de la FTC, mais à soutenir la croissance de l’entreprise.

Jeffrey Zients, qui fut chef de cabinet de la Maison Blanche sous la présidence de Joe Biden après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité du temps de Barack Obama, avait été nommé au conseil d’administration de Facebook en 2018, suite au scandale Cambridge Analytica, afin d’en diriger son comité d’audit et de supervision des risques, avant de le quitter en 2020.

M. Zients a précisé que la FTC avait initialement demandé « des dizaines de milliards de dollars », mais aussi qu’elle était prête à accepter 5 milliards de dollars, et que Facebook estimait alors qu’il était important de parvenir à un accord qui ne mentionnerait pas Zuckerberg en tant que défendeur.

« Rien n’indiquait qu’il ait fait quelque chose de mal », a soutenu M. Zients au tribunal, ajoutant que Zuckerberg était la « force motrice » de Facebook, et qu’ « il était important qu’il continue dans ce rôle ».

Des notes prises par M. Zients lorsqu’il siégeait au conseil d’administration semblaient par ailleurs montrer qu’il incitait le conseil d’administration à faire de la protection de la vie privée des utilisateurs une priorité absolue, ce qui affaiblirait les allégations des plaignants, relève Reuters.

Des « allégations d’actes répréhensibles à une échelle vraiment colossale »

Les avocats des plaignants affirmaient cela dit que Mme Sandberg et M. Zients avaient utilisé des comptes de messagerie personnels pour communiquer sur des questions essentielles liées au procès et qu’ils n’avaient pas désactivé la fonction de suppression automatique, bien qu’il leur ait été demandé de préserver leurs archives.

Cela avait d’ailleurs valu à Sheryl Sandberg d’être sanctionnée, en janvier dernier, rapportait Reuters, pour avoir utilisé un compte personnel sous pseudonyme, et effacé des messages susceptibles d’être pertinents pour le procès intenté par les actionnaires.

« Étant donné que Mme Sandberg a supprimé de manière sélective des éléments de son compte Gmail, il est probable que les échanges les plus sensibles et les plus probants aient disparu », avait souligné le Vice-chancelier Travis Laster, de la Cour de la chancellerie du Delaware.

Les actionnaires avaient également demandé à Laster de sanctionner Jeffrey Zients, qui avait lui aussi utilisé et supprimé des courriels personnels lorsqu’il siégeait au conseil d’administration de Meta. Le juge avait cela dit estimé que ses messages étaient moins pertinents parce qu’il avait rejoint le conseil de Meta en 2018, après le scandale Cambridge Analytica, et qu’il n’était pas un dirigeant de l’entreprise.

En 2023, Laster avait par ailleurs refusé de rejeter l’action en justice intentée par les actionnaires, qu’il a qualifiée d’ « affaire impliquant des allégations d’actes répréhensibles à une échelle vraiment colossale ».

Une juge connue pour avoir fait plier Elon Musk

La juge Kathaleen McCormick, elle aussi de la Cour de la chancellerie du Delaware, s’était fait connaître en contraignant Elon Musk à débourser 44 milliards de dollars pour finaliser l’acquisition de Twitter, puis en cherchant à annuler l’an passé sa rémunération de 56 milliards de dollars de la part de Tesla, ce qui avait incité l’entreprise à quitter le Delaware pour le Texas.

Les deux tiers des sociétés du Fortune 500 y sont en effet domiciliées, ce qui en fait une plaque tournante des litiges relatifs à la gouvernance d’entreprise aux États-Unis, et l’un des principaux tribunaux de commerce du monde.

Meta, qui n’est pas directement mise en cause, a refusé de commenter le procès. Sur son site web, relève Reuters, l’entreprise explique avoir investi des milliards de dollars dans la protection de la vie privée des utilisateurs depuis 2019.

C’est la deuxième fois que Zuckerberg évite de témoigner devant le tribunal, souligne Reuters. En 2017, Facebook avait déjà abandonné un projet d’émission d’une nouvelle catégorie d’actions pour permettre à Zuckerberg d’étendre son contrôle sur l’entreprise tout en vendant ses actions. La décision était intervenue une semaine avant que Zuckerberg ne doive témoigner devant la Cour de chancellerie.

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Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg met fin à un procès à 8 milliards de dollars

Responsables, mais pas coupables
Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg met fin à un procès à 8 milliards de dollars

Mark Zuckerberg et dix autres responsables de Facebook étaient accusés par des actionnaires d’avoir failli à leur devoir en laissant Cambridge Analytica exploiter, à leur insu, les données de dizaines de millions d’utilisateurs du réseau social. Au deuxième jour du procès, un avocat des plaignants, qui réclamaient initialement 8 milliards de dollars de dédommagement, a révélé qu’un accord venait d’être conclu pour mettre un terme au procès, mais sans en révéler le montant. Zuckerberg devait être entendu dans trois jours.

Le deuxième jour du procès qui visait onze actuels et anciens responsables de Facebook s’est conclu par un coup de théâtre. Un avocat des plaignants a en effet expliqué à la juge qu’un accord avait été conclu pour mettre un terme au procès, rapporte l’agence Reuters.

Les détails de l’accord n’ont pas été rendus publics. L’avocat des plaignants, Sam Closic, a juste déclaré que l’accord avait été conclu rapidement. La juge Kathaleen McCormick, de la cour de la chancellerie du Delaware, a donc ajourné le procès et félicité les parties.

Ce coup de théâtre intervient alors que Mark Zuckerberg devrait comparaître lundi, et que le procès, qui avait débuté ce mercredi 16 juillet, était prévu pour durer jusqu’au 25 juillet. « En réglant l’affaire à l’amiable, Zuckerberg et les autres défendeurs évitent d’avoir à répondre à des questions sous serment », souligne Reuters.

Les plaignants, des actionnaires de Meta parmi lesquels figurent des fonds de pension, lui réclamaient, ainsi qu’à dix autres dirigeants et membres du conseil d’administration actuels et passés de Facebook, plus de 8 milliards de dollars en remboursement des amendes infligées à Facebook, ainsi que les frais de justice associés, dans le cadre du scandale Cambridge Analytica.

Les plaignants les accusaient en effet d’avoir violé un accord conclu avec la Federal Trade Commission (FTC) en 2012, censé encadrer la protection des données personnelles des utilisateurs de Facebook, afin de les exploiter, sans leur consentement, résume l’agence Reuters.

Pour rappel, l’entreprise Cambridge Analytica avait exploité les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook à partir de 2014 afin d’influencer leurs intentions de vote dans le cadre des primaires présidentielles du Parti républicain américain de 2016, puis en faveur de Donald Trump, et du Brexit au Royaume-Uni.

Étaient également visés par la class action Sheryl Sandberg, l’ex-n°2 de Facebook, le capital-risqueur Marc Andreessen, le co-fondateur de Paypal et de Palantir Peter Thiel, ainsi que Reed Hastings, co-fondateur de Netflix, en tant que membres du conseil d’administration de Facebook, pour avoir manqué à leur devoir de surveillance.

Les amendes les plus importantes jamais infligées en la matière aux USA

Facebook avait en effet accepté de payer en 2019 une amende record de 5 milliards infligée par la Federal Trade Commission. La FTC précisait alors que cette amende était « près de vingt fois supérieur à la plus importante amende jamais imposée dans le monde en matière de confidentialité ou de sécurité des données ».

Meta avait également accepté, en 2022, de payer 725 millions de dollars à la justice états-unienne pour mettre fin à un procès collectif réclamant des dommages et intérêts pour avoir laissé des tiers, à l’instar de la société Cambridge Analytica, avoir accès aux données privées des utilisateurs.

Il s’agissait là encore du « montant le plus élevé jamais atteint dans un procès en nom collectif sur les données privées et jamais payé par Facebook pour mettre fin » à ce type de poursuite, avaient alors affirmé les avocats de la défense, soulignait La Tribune.

Facebook avait aussi dû payer 100 millions de dollars après que la Securities and Exchange Commission (SEC) l’eut accusé d’avoir fourni des informations trompeuses concernant le risque d’utilisation abusive des données des utilisateurs de Facebook.

Il fallait sauver le soldat Mark, « force motrice » de Facebook

Pour leur défense, les mis en cause rétorquaient que Meta disposait bien d’une équipe chargée de la conformité, qu’elle avait également fait appel à un cabinet indépendant pour encadrer la protection des données, mais qu’ils avaient été victimes d’une « tromperie méthodique » de la part de Cambridge Analytica.

Les plaignants avançaient en outre que Mark Zuckerberg aurait vendu pour 1 milliard de dollars d’actions Facebook, anticipant une chute de son cours en bourse suite au scandale. Ses défenseurs rétorquaient que ces ventes avaient été effectuées conformément à la réglementation sur les délits d’initiés, afin de financer des activités caritatives.

Toujours d’après Reuters, qui a assisté à l’ouverture du procès ce mercredi, un ancien conseiller de Barack Obama et Joe Biden a affirmé que le conseil d’administration de Facebook n’avait pas cherché à protéger Mark Zuckerberg lorsqu’il avait accepté de payer l’amende de la FTC, mais à soutenir la croissance de l’entreprise.

Jeffrey Zients, qui fut chef de cabinet de la Maison Blanche sous la présidence de Joe Biden après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité du temps de Barack Obama, avait été nommé au conseil d’administration de Facebook en 2018, suite au scandale Cambridge Analytica, afin d’en diriger son comité d’audit et de supervision des risques, avant de le quitter en 2020.

M. Zients a précisé que la FTC avait initialement demandé « des dizaines de milliards de dollars », mais aussi qu’elle était prête à accepter 5 milliards de dollars, et que Facebook estimait alors qu’il était important de parvenir à un accord qui ne mentionnerait pas Zuckerberg en tant que défendeur.

« Rien n’indiquait qu’il ait fait quelque chose de mal », a soutenu M. Zients au tribunal, ajoutant que Zuckerberg était la « force motrice » de Facebook, et qu’ « il était important qu’il continue dans ce rôle ».

Des notes prises par M. Zients lorsqu’il siégeait au conseil d’administration semblaient par ailleurs montrer qu’il incitait le conseil d’administration à faire de la protection de la vie privée des utilisateurs une priorité absolue, ce qui affaiblirait les allégations des plaignants, relève Reuters.

Des « allégations d’actes répréhensibles à une échelle vraiment colossale »

Les avocats des plaignants affirmaient cela dit que Mme Sandberg et M. Zients avaient utilisé des comptes de messagerie personnels pour communiquer sur des questions essentielles liées au procès et qu’ils n’avaient pas désactivé la fonction de suppression automatique, bien qu’il leur ait été demandé de préserver leurs archives.

Cela avait d’ailleurs valu à Sheryl Sandberg d’être sanctionnée, en janvier dernier, rapportait Reuters, pour avoir utilisé un compte personnel sous pseudonyme, et effacé des messages susceptibles d’être pertinents pour le procès intenté par les actionnaires.

« Étant donné que Mme Sandberg a supprimé de manière sélective des éléments de son compte Gmail, il est probable que les échanges les plus sensibles et les plus probants aient disparu », avait souligné le Vice-chancelier Travis Laster, de la Cour de la chancellerie du Delaware.

Les actionnaires avaient également demandé à Laster de sanctionner Jeffrey Zients, qui avait lui aussi utilisé et supprimé des courriels personnels lorsqu’il siégeait au conseil d’administration de Meta. Le juge avait cela dit estimé que ses messages étaient moins pertinents parce qu’il avait rejoint le conseil de Meta en 2018, après le scandale Cambridge Analytica, et qu’il n’était pas un dirigeant de l’entreprise.

En 2023, Laster avait par ailleurs refusé de rejeter l’action en justice intentée par les actionnaires, qu’il a qualifiée d’ « affaire impliquant des allégations d’actes répréhensibles à une échelle vraiment colossale ».

Une juge connue pour avoir fait plier Elon Musk

La juge Kathaleen McCormick, elle aussi de la Cour de la chancellerie du Delaware, s’était fait connaître en contraignant Elon Musk à débourser 44 milliards de dollars pour finaliser l’acquisition de Twitter, puis en cherchant à annuler l’an passé sa rémunération de 56 milliards de dollars de la part de Tesla, ce qui avait incité l’entreprise à quitter le Delaware pour le Texas.

Les deux tiers des sociétés du Fortune 500 y sont en effet domiciliées, ce qui en fait une plaque tournante des litiges relatifs à la gouvernance d’entreprise aux États-Unis, et l’un des principaux tribunaux de commerce du monde.

Meta, qui n’est pas directement mise en cause, a refusé de commenter le procès. Sur son site web, relève Reuters, l’entreprise explique avoir investi des milliards de dollars dans la protection de la vie privée des utilisateurs depuis 2019.

C’est la deuxième fois que Zuckerberg évite de témoigner devant le tribunal, souligne Reuters. En 2017, Facebook avait déjà abandonné un projet d’émission d’une nouvelle catégorie d’actions pour permettre à Zuckerberg d’étendre son contrôle sur l’entreprise tout en vendant ses actions. La décision était intervenue une semaine avant que Zuckerberg ne doive témoigner devant la Cour de chancellerie.

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Économie de guerre : la France veut devenir le plus grand vivier de talents cyber d’Europe

OTAN que faire se peut
Économie de guerre : la France veut devenir le plus grand vivier de talents cyber d’Europe

La France vient de mettre à jour sa Revue nationale stratégique à l’horizon 2030. En 2022, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle évoquait « une économie concourant à l’esprit de défense ». Elle parle désormais d’ « une économie qui se prépare à la guerre », notamment via le renforcement des capacités cyber et de lutte contre la désinformation.

Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a mis en ligne ce 14 juillet la Revue nationale stratégique (RNS) 2025. Elle complète et actualise la précédente RNS, publiée en novembre 2022 et qui, relève Le Monde, « avait été effectuée dans la précipitation au début de la guerre en Ukraine ».

En 2022, Emmanuel Macron concluait la présentation de la RNS par ces mots : « Je veux qu’en 2030, la France ait conforté son rôle de puissance d’équilibres, unie, rayonnante, influente, moteur de l’autonomie européenne et qui assume ses responsabilités en contribuant, en partenaire fiable et solidaire, à la préservation de mécanismes multilatéraux fondés sur le droit international. »

Signe du changement de ton, et de perspectives, la plaquette de présentation de la RNS 2025 avance de son côté que « d’ici 2030, la principale menace pour la France et les pays européens est désormais celle d’une guerre ouverte contre le cœur de l’Europe, impliquant un engagement majeur de nos armées en dehors du territoire national qui s’accompagnerait, en parallèle, d’une augmentation massive des attaques hybrides sur notre sol et contre nos intérêts dans le monde ».

Ce qu’elle justifie au motif que « depuis le début de la guerre d’agression qu’elle mène en Ukraine, la Russie a multiplié les actions hostiles d’intimidation, les cyberattaques, les sabotages, l’espionnage, les manipulations d’informations à l’encontre de la France et de ses partenaires européens », et que « la menace russe est désormais sans équivalent pour nos intérêts et ceux de nos alliés et partenaires ».

« Jamais, depuis 1945, la liberté n’avait été si menacée », avait affirmé, à deux reprises selon Le Monde, Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés et de fonctionnaires du ministère des Armées ce 13 juillet, avant d’ajouter : « pour être libres dans ce monde, il faut être craint et, pour être craint, il faut être puissant ». Ce pourquoi le budget des Armées, qui était de 32 milliards en 2017, et de 50,5 milliards d’euros aujourd’hui, devrait atteindre 64 milliards d’euros à la fin de son mandat.

Une arsenalisation de l’alimentation, l’énergie, l’eau, et une France à+ 4°

Dans sa RNS 2025, le SGDSN évoque également « le recentrage américain sur l’Indopacifique » et « la possibilité d’un soutien américain fortement réduit[e] ». Il souligne aussi que « l’OTAN reste la seule organisation en mesure de faire face collectivement à un conflit majeur sur le continent ».


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