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Le récap du The UploadVR Showcase 2025

Après l’indigestion des gros événements vidéoludiques du mois dernier, on reprend doucement avec le live du The UploadVR Showcase qui s’est déroulé la semaine dernière. Comme d’habitude, la rédac vous propose une petite sélection exhaustive de jeux plus ou moins intéressants.


World War Z VR – L’apocalypse zombie en solo est prévue pour le 12 août prochain

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

C’est World War Z en VR avec beaucoup moins de de zombies à l’écran et toujours autant de skins, mais ça n’en reste pas moins une expérience qui s’annonce plutôt fun.

Dixotomia – La guerre contre les vampires débutera le 21 août

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Découvert l’année dernière et initialement prévu pour fin d’année 2024, Dixotomia, un jeu d’aventure et de science-fiction avec des vampires pour ennemis, sortira finalement en accès anticipé fin août.

MEMOREUM – Le FPS VR d’action et d’horreur sortira le 9 octobre

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Alors que vous sortez d’un sommeil cryogénique, une infection d’origine inconnue engendre des créatures hideuses et assoiffées de sang dans un vaisseau spatial, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

SMASHER – Le rail shooter hyper flashy avec un style voxel est prévu courant octobre

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Si d’ici là vous n’avez pas perdu la vue en visionnant la bande-annonce, SMASHER est un rail shooter où des hordes d’ennemis débouleront pour vous faire la peau.

What Comes After VR – Une expérience narrative avec un gunplay et des graphismes tout pourris annoncée pour cette fin d’année

Sur NoFrag / Fiche Steam

Parfois certaines expériences devraient uniquement se centrer sur le narratif.

Zero Caliber 2 – Le COD-like VR débarquera prochainement sur Steam

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Sorti l’année dernière sur Meta Quest, Zero Caliber 2, le COD-like VR, débarquera dans une version remasterisée sur Steam dans le courant du troisième trimestre 2025.

REACH – Une aventure prometteuse qui se la pète un peu trop

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest / Fiche PSVR

Bien que l’expérience présentée semble plutôt sympa, il faudrait peut-être un peu se calmer sur les superlatifs et autres termes marketeux présents sur la page Steam du jeu.

Of Lies and Rain – Un monde postapocalyptique entre le réel et le numérique

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Beau avec un gunplay qui a l’air plutôt réussi, Of Lies and Rain se dévoile et se veut plus intéressant qu’un certain What Comes After.

Trenches VR – La guerre c’est moche

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest / Fiche PSVR

Un jeu d’horreur psychologique se déroulant dans les tranchés de la Première Guerre mondiale où chaque bruit peut vous conduire à la mort.

System Critical 3 – L’action platformer pour dégommer des robots

Sur NoFrag / Fiche PSVR

Nerveux et rapide, System Critical 3 est un jeu d’action et de plateformes où des robots et d’immenses boss seront à dégommer à la pelle.

Contractors Showdown : ExfilZone – L’extraction shooter multi dévoile du gameplay

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest

Spécialisé dans le multi VR, le studio Caveman dévoile du gameplay de leur dernier jeu tiré de leur licence Contractors, Showdown : ExfilZone, un savant mélange d’extraction shooter et de battle royale intégrant de la monnaie virtuelle, sorti l’année dernière.

ColdVR – Le cousin germain de SUPERHOT a reçu une mise à jour

Sur NoFrag / Fiche Steam / Fiche Meta Quest / Fiche PSVR

Si vous souhaitez en apprendre davantage, le billet de blog Steam est consultable ici.

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Comment sont fabriqués les MiniPC Beelink en vidéo

La chaine Youtube Satifactory Process vient de publier une longue vidéo qui détaille toutes les étapes de la fabrication d’un MiniPC de la marque Beelink. 

On découvre toutes les étapes de création du boitier en aluminium, de la découpe des emplacements de la connectique et de sa finition sablée. Mais également les traitements chimiques du métal pour le stabiliser ainsi que la gravure au laser du logo de la marque.

Vient ensuite l’étape d’encollage du support plastique interne sur le métal qui permettra de fixer les composants internes et servira à laisser passer les signaux sans fil sur la partie arrière de l’engin.

Dans un autre atelier, l’électronique est assemblée. Les PCB des cartes mères nues passent par de multiples robots qui vont les préparer pour recevoir les différents composants, étape par étape. Chaque machine rajoute des composants spécifiques délivrés par des rubans de pièces qui sont installés automatiquement.

Des systèmes de surveillance analysent le montage des cartes au fur et à mesure pour vérifier que les différents éléments ont bien été installés.

Le reste du montage nécessite des étapes plus manuelles avec notamment la mise en place de la connectique. Cela s’explique par la difficulté à adapter les différents connecteurs suivant la production. Autant un robot peut installer un composant facilement sur un support toujours identique en suivant le positionnement dicté par le schéma d’implantation. Autant il est plus difficile – et nécessite un investissement plus couteux – d’avoir un robot capable d’adapter la mise en place de connecteurs variés. Le recours à une installation manuelle est donc souvent jugée plus souple et plus efficace.

Là encore, un robot analyse l’ensemble des composant et alerte s’il manque un connecteur avant de passer à l’étape d’après.

Étape qui consiste en une « cuisson » de la carte mère pour que les composants soient soudés correctement. Les cartes sont ensuite nettoyées des pattes de fixation qui dépassent et une pile de BIOS est ajoutée manuellement. Quelques points de soudure supplémentaires peuvent être réalisés et les résidus de soudure ou de flux sont nettoyés à la main. À ce stade, les processeurs sont toujours « à nu » sur les cartes.

Diverses étapes de finition comme la suppression de protection ou l’identification de composants comme le type de barrettes de mémoire sont mis en place. Des tests de continuité électriques sont également réalisés avant d’aller plus loin dans le processus. Une inspection visuelle générale est effectuée pour s’assurer qu’aucun problème visible n’est détecté.

Les cartes partent ensuite pour un test fonctionnel. On leur ajoute de la mémoire vive, un stockage et un test de fonctionnement est effectué à nu avec un câble HDMI, un port USB et une alimentation. Le processeur est protégé par la pose simple d’un dissipateur avec un pad thermique.

La machine est alors démarrée et des tests sont pratiqués. Le BIOS est implanté par flashage automatique avant que l’engin soit validé par l’opérateur.

Un second test sert à confirmer le comportement de la machine sous le système d’exploitation choisi. Le logiciel de test est préinstallé sur un SSD directement intégré sur la carte mère. Tout est semi automatisé.

Vient l’étape de « fixation » du processeur à la carte mère. Celui-ci est déjà soudé mais avec l’installation d’un support supplémentaire, cela va permettre d’installer le système de refroidissement. Une nouvelle inspection est effectuée ainsi qu’un éventuel nettoyage de la carte. À ce stade, la partie électronique pure est terminée. Les cartes sont ensachées dans des protections anti-statiques.

Vient ensuite l’installation du système de refroidissement. Des pads thermiques sont positionnés sur les composants qui dégagent le plus de chaleur. Des supports sont vissés et des protections sont mises en place pour éviter à l’engin d’accumuler de la poussière. 

La mise en place standardisée du dissipateur monobloc avec caloducs et ailettes est ensuite effectuée par-dessus les pads thermiques.

Cet ensemble va bientôt accueillir le ventilateur qui sera fixé dessus avant d’être connecté à la carte mère pour son contrôle et son alimentation.

La carte est ensuite fixée dans le châssis et les différents connecteurs externes sont positionnés et vissés sur les faces avant et arrière.

Les antennes Wi-Fi sont mises en place et fixées au même moment avant d’être reliée à la carte Wi-Fi montée sur l’appareil. 

Chaque étape est tracée par le scan d’un code barre permettant de savoir quel composant est ensuite installé : mémoire vive et SSD. Cela permet de savoir précisément quelle barrette a été installée sur quel appareil. Beelink pourra ainsi mieux gérer son SAV en cas de problème. 

Les systèmes d’exploitation sont préchargés par le fabricant sur les SSD en amont.

Vient une étape de contrôle du fonctionnement de chaque minimachine. De manière à vérifier si un engin a un souci technique ou si un système n’est pas fiable.

Une fois cette étape passée, il ne reste plus qu’à fixer les dissipateurs du SSD, à refaire une énième inspection visuelle des entrailles de l’engin…

Puis à identifier avec une étiquette et à fermer la machine. D’autres inspections visuelles sont réalisées avant de diriger les MiniPC sur un banc de test qui va permettre de vérifier leur comportement dans un temps plus long de manière automatique. Une dernière étape de test et surtout d’enregistrement de la licence de Windows est effectuée pour que le MiniPC soit reconnu par Microsoft en cas de réinstallation.

Vient enfin l’étape d’emballage de l’engin suivant une procédure très stricte puisque ces machines peuvent voyager sur des milliers de kilomètres. A la fin de la chaine, chaque boite est pesée avant d’être scellée pour éviter qu’il ne manque quoi que ce soit dans le paquet. La machine alerte si le poids n’est pas le bon et détermine suivant l’écart l’élément à rajouter : du manuel au chargeur en passant par un câble ou un adaptateur VESA.

Cette vidéo est très intéressante car elle montre le nombre de personnes impliquées dans ce genre de fabrication, la somme des investissements nécessaires et le temps passé à construire ces machines. Elle est également très valorisante pour la marque Beelink qui montre ici de manière transparente ses process et la qualité de son intégration.

Comment sont fabriqués les MiniPC Beelink en vidéo © MiniMachines.net. 2025

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La Bérézina des batteries mobiles

Anker a réagi à la fin du mois dernier en annonçant un rappel massif de batteries mobiles sur toute la planète et en particulier aux USA. En cause, des cellules fabriquées par un tiers qui se sont révélées potentiellement dangereuses.

Mais ce mouvement de la marque internationale qu’est Anker cache d’autres évolutions sur ce secteur ces derniers temps. Les batteries mobiles sont au coeur de nombreuses évolutions en Chine et certaines pourraient bousculer le marché.

Pour assembler leurs batteries mobiles, les marques font appels à des fabricants de cellules. Différents types de composants qui ont pour but de stocker l’énergie en fonction de ce que recherchent les marques pour leur clientèle. Pour se démarquer, les différents fabricants vont jouer sur la capacité de leurs produits, mais aussi l’électronique embarquée qui autorisera différents niveaux de charge ainsi que sur le design et le prix de leurs offres. Mais, pour beaucoup d’acteurs, le fournisseur des cellules de base est identique.

L’affaire Anker a déjà poussé cet acteur important à changer de fournisseur. Basculant de la société Apex Wuxi – totalement inconnue chez nous – à une nouvelle entité baptisée Amperex Technology Limited ou ATL. Il ne s’agit pas d’un petit contrat, les commandes engagées par Anker pour Wuxi sont dénoncées et ATL hérite d’un carnet de commande de 45 millions de cellules supplémentaires. Amperex est un acteur majeur de l’industrie des cellules de batteries mobiles. Il fabrique pour de grands noms internationaux comme Samsung ou encore Apple. 

Anker ne précise pas directement que Apex Wuxi est responsable de la crise actuelle que l’entreprise traverse, mais que certains des produits problématiques qui sont rappelés sont équipés de leurs cellules. Il n’est donc pas difficile de voir au travers de ces deux évènements qui se télescopent que la source des soucis de Anker pourrait venir de là.

Le 20 mars dernier, un Airbus A320 a connu un incident lors d’un départ de feu lié à une batterie de la marque Romoss

D’autres marques semblent pris dans la tourmente alors que le gouvernement chinois a largement serré la vis sur le secteur. La crainte de dommages industriels et évidemment d’accidents au sein de la population autour de ces produits que l’on retrouve partout, a poussé à prendre des mesures drastiques. Ainsi, il est devenu impossible de voyager aujourd’hui sur les compagnies d’aviation chinoises avec une batterie qui aurait été fabriquée avant 2024. Quelle que soit sa capacité. La crainte de voir un départ de feu lors d’un vol étant très importante en Chine.

La certification CCC

D’autres actions sont menées et les certifications obligatoires du marché local sont examinées à la loupe. Pour pouvoir commercialiser des produits en Chine, il vous faut un China Compulsory Certificate ou « CCC » ou « 3C », délivré par un organisme de régulation. Organisme qui va pratiquer divers tests sur les matériels électroniques. Une pratique assez semblable aux normes CE en Europe ou à la FCC américaine. Suite aux problèmes relevés sur les batteries Apex Wuxi, des marques ont perdu leurs certifications CCC pour leurs produits. Leurs batteries mobiles ne peuvent donc plus ni être commercialisées localement ni être exportées. Il va falloir repasser des tests de certifications pour assurer au gouvernement chinois que ces modèles de batteries mobiles sont bien conformes et ne présentent pas de risques à l’utilisation.

Sans logo CCC pleinement visible sur votre batterie, il est normalement impossible de la faire décoller depuis le 26 juin dernier en Chine. C’est vrai pour les batteries mobiles mais également pour celles d’une batterie d’appareil photo par exemple. Un logo FCC ou CE ne sera pas jugé suffisant par les autorités et votre batterie restera au sol, à l’aéroport. Cette certification CCC est auto-déclarative, comme la norme CE en Europe.

Cela veut dire que le fabricant ou l’importateur d’un produit doit lui-même faire tester ses produits dans un laboratoire local et agrémenté par l’état Chinois avant d’obtenir un certificat. Élément qu’il produira ensuite au travers d’un parcours de certification et d’enregistrement en ligne pour pouvoir obtenir le droit d’imprimer le logo. Évidemment, il est très facile d’obtenir d’une usine qu’elle marque vos produits des logos que vous désirez mais si vous indiquez que votre produit est certifié alors qu’il ne l’est pas, les risques sont grands.

 

Romoss rappelle 3 batteries 20 000 mAh : les PAC20-272, PAC20-392, PLT20A-152

L’affaire Romoss

Parmi les acteurs qui pourraient le plus subir cette réévaluation de la part des autorités Chinoises, la marque Romoss semble être en première ligne. Assez connue en Chine et à l’international pour des produits abordables, Romoss a organisé un rappel massif d’un demi million de batteries juste avant l’affaire Anker. Toutes normalement uniquement commercialisées en Chine. Suite à un incident lié à un voyage en avion en Chine et un départ de feu d’un modèle 20 000 mAh, la marque a été réévaluée par les autorités chinoises.

Romoss a donc demandé à ses clients de ne plus utiliser certaines de ses batteries et de les lui renvoyer pour traitement afin de recevoir un modèle de qualité égale. Petit souci, Romoss a indiqué à ses clients de renvoyer les batteries par transporteur sans préciser de méthode de protection adaptée. De telle sorte que les entreprises de courrier locales allaient devoir se confronter à un demi-million de colis problématiques dans leurs livraisons. Chose impensable pour ces sociétés qui ont immédiatement refusé de prendre en charge les colis vers l’adresse de traitement indiquée. De son côté, Anker a mis en place un système plus adapté en envoyant à ses clients locaux des enveloppes spéciales pour pouvoir transporter les colis et en communiquant avec un transporteur pour la gestion de ces paquets problématiques.

Les rumeurs d’une cessation d’activité vont bon train et si l’entreprise se veut rassurante, il est possible qu’elle ait perdu toutes ses certifications et ne puisse donc plus vendre ses batteries. Localement, les boutiques partenaires de Romoss n’auraient plus de stock. Ou uniquement des accessoires annexes comme des câbles ou des chargeurs secteur. La rumeur veut que Romoss ait également stoppé toute nouvelle production de batteries mobiles pour le moment. Comme Anker, Xiaomi ou Ugreen, Romoss se fournissait en partie chez Apex Wuxi.

Un mal pour un bien dans le monde des batteries mobiles ?

Les conséquences vont être multiples. Si le fabricant de cellules Apex Wuxi disparait ou s’il perd toute sa clientèle, cela sera évidemment un problème à court et moyen terme. Ses concurrents ne vont pas pouvoir absorber la totalité du besoin de marché actuel. Anker a réussi à sécuriser une production de plusieurs dizaines de millions de cellules justement parce que le contrat était suffisamment juteux pour que son nouveau fournisseur y voie une opportunité. Mais des marques plus petites n’auront pas forcément la possibilité de retrouver une production suffisante. La demande étant plus grande que l’offre, je vous laisse imaginer les conséquences sur le prix de ces composants.

D’un autre côté, il suffit de jeter un œil à un catalogue en ligne pour comprendre à quel point ce secteur est devenu fou. Des dizaines et des dizaines de marques inconnues aux noms exotiques et aux designs affolants promettent une densité de capacité impossible à tenir. Croiser une batterie estampillée 30 000 mAh de la taille d’un demi smartphone pour 15€ ne semble choquer personne.

Des modèles qu’on dirait sortis du chapeau d’un scientifique fou sont proposés à tous les prix et dans toutes les configurations possibles. Promettant des fonctions protégées par des brevets qui ne leur appartiennent pas ou n’ayant aucune mention de certification. Peut-être que cette affaire de cellules dangereuse va mettre un peu d’ordre dans la production et arrêter de dévaloriser tout un secteur.

Beaucoup d’acheteurs ne comprennent pas aujourd’hui pourquoi dépenser 40€ dans une batterie 20 000 mAh quand on leur promet 51 600 mAh dans une batterie à moins de 30€… La majorité des acheteurs étant dans l’absolue incapacité de vérifier précisément les capacités de ce qu’ils achètent, ce marché est devenu un bourbier de fausses promesses. Si la Chine se décide à régulariser les choses en amont, nous auront probablement bientôt moins de déchets en aval.

Anker rappelle cinq batteries potentiellement dangereuses

L’illustration est évidemment une reprise du mème tiré de la BD « This Is fine » de KC Green

La Bérézina des batteries mobiles © MiniMachines.net. 2025

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Bien acheter sur AliExpress, le guide 2025

Alors que le magasin en ligne AliExpress est désormais mis en valeur par des médias très grand public, beaucoup de gens ne comprennent pas forcément son mode de fonctionnement. Faire un petit point assez simple me semble donc opportun pour répondre aux principales questions autour de son offre. 

Si la marque fait désormais partie du paysage Européen physiquement avec des boutiques, des casiers de type Locker et des entrepôts, elle interroge encore beaucoup quand à son mode de fonctionnement.

AliExpress est une « place de marché », au même titre que La Fnac, Amazon ou CDiscount à présent. C’est-à-dire un endroit où des vendeurs se rassemblent pour profiter d’une interface unique et d’outils techniques et logistiques pour gérer les commandes. AliExpress est un acteur énorme avec des centaines de milliers de vendeurs, des millions de clients et un chiffre d’affaires colossal. Pour résumer simplement la situation, lorsque vous commandez un produit sur AliExpress tout se passe sur deux niveaux distincts. Le premier est l’interface du site qui sera votre moyen de dialogue et de gestion unique. Le second est beaucoup plus sous-marin puisqu’il s’agira de la manière dont AliExpress dialogue avec votre vendeur. 

Quand vous commandez un produit sur AliExpress. Votre interface, le panier, le paiement, la sécurité de la transaction mais également le suivi de votre commande, tout sera régulé par la place de marché. Vous n’entrez généralement jamais en contact avec le vendeur. Son rôle se bornera à intégrer les produits de son catalogue sur une interface qui lui est propre, à gérer son stock et à attendre les commandes.

Vous dialoguez donc avec AliExpress en permanence et c’est lui qui va, de son côté, donner les informations de votre commande au vendeur de manière standardisée. De telle sorte qu’il n’a qu’à emballer votre produit et coller une étiquette dessus. Le vendeur ne voit jamais vos coordonnées bancaires et ne perçoit même pas d’argent immédiatement. Il va devoir attendre que vous soyez livré et satisfait de votre produit pour que les fonds soient débloqués.

Pourquoi un tel succès pour AliExpress ?

Ce système permet à des vendeurs n’ayant aucune connaissance en langues de pouvoir aussi bien toucher un public Italien que Français, Espagnol ou Anglais. Le vendeur peut ne lire et écrire que le chinois traditionnel et utiliser l’interface du site pour procéder à toute l’opération. Il n’a pas besoin d’avoir l’aval des autorités pour accepter des devises étrangères. N’a pas besoin d’avoir un compte bancaire « International ». Pas même besoin de savoir gérer toute la partie expédition de son colis. AliExpress s’occupe de tout, même du ramassage et du groupage des différents éléments pour un envoi dans ses centres logistiques. 

Cela a permis à des dizaines de milliers de petites marques et revendeurs de venir se positionner à l’international. En jouant sur un argument massue pour se distinguer, celui du tarif. En ayant un minimum d’efforts à fournir pour chaque vente, ces vendeurs ont pu trouver de larges débouchés. Mouvement qui a été suivi, plus ou moins laborieusement, par les marques plus connues qui se sont mises à installer leurs propres boutiques sur la plateforme en parallèle de leurs propres sites web. Car AliExpress propose un élément supplémentaire très important, la visibilité.

Comment choisir un produit sur AliExpress ?

Choisir un produit sur AliExpress n’a pas grand-chose de différent d’une place de marché classique. Il y a quelques éléments auxquels il faut faire attention pour éviter tout problème, mais rien de vraiment exotique par rapport à un achat chez un autre site du même genre. 

Pour un achat d’une batterie mobile par exemple, j’entre dans la partie recherche (1) du site la description du produit recherché. Ici batterie mobile portable et j’obtiens un listing de produits correspondant à cette recherche. La colonne de gauche (2) liste des options de filtres variées qui correspondent à votre recherche. Sur ma batterie mobile on va me demander quelle capacité je recherche, quelles options elle doit proposer, d’où elle doit partir et si je recherche une marque en particulier. Cela permet d’affiner l’énorme catalogue d’offres proposées.

En (3) si vous êtes identifié, l’interface pourra vous indiquer le lieu de livraison et donc vous informez des éventuels frais inhérents à votre commande. Certains produits ne pouvant pas non plus circuler vers toutes les destinations, il est utile de s’identifier pour éviter de sélectionner des produits que vous ne pourrez jamais recevoir. Cette zone permet également de choisir sa devise. En (4) vous avez enfin le lien vers le panier qui comprend les différents produits sélectionnés.

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Une fois que vous avez choisi un produit, le site affiche sa page d’achat. Si on retrouve les détails habituels avec une fiche technique, une fiche commerciale, des avis utilisateurs et des informations sur la boutique, le haut de cette fiche renferme les principales caractéristiques. En (1) on retrouve évidemment le prix de l’objet.

Ce prix est affiché TTC. Depuis 2021 AliExpress n’affiche que des prix englobant les taxes que la plateforme reverse aux différents états Européens vers lesquels les produits sont expédiés. Il n’est ainsi plus possible d’avoir des frais de dédouanement depuis le site sauf mention contraire. En survolant le petit i à droite du prix, on peut voir que le prix est TTC. Certains produits professionnels sont proposés Hors Taxes mais ils sont très rares et vraiment spécifiques.

En (2) on peut voir le descriptif du produit. C’est un élément important car il détaille ce que vous aller commander. Le site vous propose une traduction automatique en Français mais il est parfois plus judicieux de le basculer en Anglais qui sera peut être mieux traduit. En règle générale, le descriptif de base englobe le détail des éléments principaux. Juste en dessous on note d’autres informations importantes.

Le nombre d’articles identiques vendus, la note laissée par les avis des acheteurs et le nombre d’avis ayant généré cette note. Ici, on est sur un cinq étoiles laissés par 10 acheteurs sur les 72 produits vendus. Il faut savoir que le site AliExpress donne systématiquement cinq étoiles à un objet si l’acheteur ne laisse aucun avis de son côté. Le mieux est donc de parcourir les avis pour voir s’ils sont pertinents… Et vérifier également qu’ils n’ont pas été générés par une IA.

En (3) et en (4) c’est un grand classique d’AliExpress. Il s’agit de choisir le type de produit que vous commandez. Cela peut être la couleur du produit mais également d’autres éléments importants. Et c’est vraiment un élément à repérer car votre page peut très bien lister quatre variantes d’un même produit ainsi que des accessoires. Il faudra préciser ici l’élément exact que vous voulez acheter.

En (5) on a le nom du vendeur qui propose le produit. Un nom qui est en fait un lien qui mènera vers plus d’informations dont un élément primordial, la date de lancement de la boutique. Ici la marque a lancé sa page sur AliExpress en 2017 et a d’excellentes notes. D’autres boutiques peuvent n’exister que depuis 15 jours et n’avoir aucune note. En général, il n’est pas conseillé d’acheter sur les boutiques très jeunes, surtout si leurs prix ne sont pas réalistes.

En (6) on retrouve le détail du prix de la livraison et une date approximative pour celle-ci. Cette date est généralement assez juste, elle correspond à quelques jours près au moment où vous allez effectivement recevoir votre produit. En cas de livraison plus rapide ou de retard, vous serez prévenu par email. Certains marchands peuvent également vous indiquer qui va vous livrer votre colis. Enfin, en (7), vous avez le détail des produits disponibles en stock. Cela n’a l’air de rien mais ce dernier élément est parfois intéressant a noter. Pour une boutique connue, étaler ici son stock permet de rassurer le client. Pour une promo ponctuelle, le stock est très souvent faible.

Offres groupées : le « double panier » d’AliExpress

Le site de vente s’est probablement rendu compte que l’achat d’impulsion était un élément important de sa réussite et de celle de ses nouveaux concurrents comme Temu ou Shein. Les réseaux sociaux étant aujourd’hui des partenaires publicitaires importants, AliExpress a décidé de proposer un système de double panier qui peut être assez pertubant.

Imaginez vous sur un réseau social quand d’un coup vous tombez sur une publicité pour un jeu de cartes à l’image du jeu vidéo « Balatro ». Vous êtes fan du jeu, vous l’avez installé sur votre smartphone aussi ce n’est pas une surprise de voir que votre réseau social préféré va mettre en avant ce type de publicité. Avec un prix au raz des pâquerettes, l’envie est trop forte. Vous cliquez et découvrez que le jeu de cartes est  bel et bien à moins de 2.5€ sur AliExpress. Vous l’ajoutez dans vore panier et… il n’apparait pas dans le panier habituel du site mais dans celui des « Offres groupées ». Ce second panier est totalement étanche avec le système classique. Il fonctionne à part. Et tout l’enjeu pour AliExpress est de vous faire remplir ce second panier de gadgets à petits prix pour atteindre une certaine somme.

Parce que le jeu de cartes de base ne peut pas vraiment s’acheter seul en passant par cette interface et pour ce prix. Il faut en réalité remplir un panier avec au moins 3 produits (et en général un panier à plus de 10€) pour pouvoir simplement commander. En échange vous avez la livraison gratuite. Maintenant que vous avez ajouté ces produits, le site vous propose une réduction de 2€ en ajoutant… 2 gadgets de plus.

Et ainsi de suite… En partant d’un produit gadget à 2.5€ et en dévoilant des centaines de babioles en tous genres, le site finit par vous faire dépenser 10, 15 ou 20€ pour des produits dont vous ignoriez même l’existence une heure avant. Evidemment ces offres sont limitées dans le temps pour vous inciter a ne pas réfléchir trop longtemps.

C’est assez malin et cela permet de profiter de cet engouement pour les achats spontanés qu’ont lancé des plates formes comme Wish et maintenant Temu et Shein. Cela n’empéche pas le site de conserver votre panier « classique » et très souvent des produits que vous aurez dans votre panier pourront être listés dans le catalogue de ces offres groupées.

 

Une logistique qui a vraiment bien évolué

Un reproche qui était fait très fréquemment à AliExpress jusqu’en 2020-2021 était l’absence de suivi de commande. La chaine logistique ne donnait que peu d’informations entre le moment où le colis partait de Chine jusqu’au moment où il arrivait chez vous. Cela, combiné avec des délais à rallonge, a fait reculer beaucoup d’acheteurs. Surtout parmi les plus impatients et ceux qui ne réalisaioent pas l’exploit d’une livraison gratuite sur plus de 10 000 kms.

Les deux postes ont clairement évolué. Si en 2020 les délais de livraisons étaient souvent de plus de 30 jours et fréquemment de 45 jours, ceux-ci sont désormais régulièrement d’une dizane de jours, voire beaucoup moins si le produit commandé fait partie d’un des centre logistique que la plateforme a installé en Pologne, en Belgique ou en Espagne. Là, votre produit peut arriver en moins d’une semaine.

Pour faire beaucoup de commande de materiel électronique en provenance de Chine, les délais sont passés de 30 à 15 jours voir, fréquemment, à une petite semaine. Notamment sur les petits éléments techniques qui peuvent s’emballer dans des enveloppes. Ici cette commande n’a mis qu’une semaine à faire le voyage de Chine jusqu’à chez moi. Il s’agit d’un petit appareil USB pour vérifier l’état de l’alimentation USB Type-C que vous envoyez dans vos appareils. Il est parti le 14 juin de Chine, a été collecté par AliExpress avec d’autres produits, puis a été livré chez moi le 21 juin. soit 7 jours plus tard. La date de livraison estimée était le 24 juin. C’est un exemple typique de livraison actuellement assurée par AliExpress. Pour un MiniPC, comptez plutôt une quinzaine de jour minimum et souvent 20. 

Pas de mystère ici, cette évolution est liée à l’amélioration de la chaine logistique de la marque qui emploie de plus en plus le train. Des convois spécialement affétés, immenses et rapides, qui traversent toute l’Europe. C’est également lié au fait que la plate forme a mis en place un système de paiement de la TVA complet vers vers l’Europe. Cela a permis de fluidifier les exportations en proposant un dédouanement rapide et une injection beaucoup plus simple dans les services de livraison des différents pays. Les investissements de la plateforme pour gérer la recollection des colis et mutualiser les envois est également une raison du succès de cette évolution.

Et un suivi exemplaire

Autre point qui a énormément évolué depuis ces dernières années, le suivi des colis. Le reproche d’une communication trop légère qu’on pouvait faire à AliExpress a totalement disparu pour sombrer dans l’excès inverse. Désormais ce sont des emails presque trop nombreux qui vous parviennent. Surtout lorsque vous commandez beaucoup de materiels épars. 

Vous recevez désormais un email à chaque étape de la progression de votre commande. Lors du paiement, lors de la validation de celui-ci et la confirmation du marchand. AliExpress vous prévient également de la récupération du colis, de son expédition, du passage en douane et de l’arrivée dans le pays de destination. Le relais est alors passé à l’entreprise choisie pour assurer la livraison locale et vous recevez encore quelques emails pour vous tenir au courant de la livraison. Ensuite, encore un ou deux emails pour vous demander de valider la réception du colis qui va déclencher le paiement du marchand. 

C’est l’étape de validation qui va vous permettre de qualifier le produit et de faire valoir vos droits.

 

Service après vente, droit de rétractation et remboursement sur AliExpress

A reception de votre produit, il est impératif de valider votre commande. Vous avez quelques jours pour le faire avant que le site le fasse automatiquement. Tant que votre validationn’est pas effectuée, il faut bien comprendre que le vendeur n’est pas payé. Si vous avez un souci avec votre produit, c’est le moment de le faire savoir.

AliExpress ne fait pas dans la dentelle à ce niveau. Si vous pouvez manifestement prouver qu’il y a eu erreur sur la commande, que le produit ne correspond pas à la description du site ou tout autre problème de ce type, il suffit de le signaler. Pour avoir gain de cause, tout se passe par un système piloté par des agents internes qui, devant la masse de problèmes à gérer, taillent dans le vif.

Un exemple, je commande un chargeur secteur USB 80W pour smartphone OnePlus avec la technologie SuperVooc. Il est proposé à 4.31€… Je me doute pertinemment qu’il ne s’agit pas d’un chargeur 80W à ce tarif mais, tout au plus, d’un modèle 7 ou 15 watts. Cela n’empêche pas certains filous de tenter de les vendre. Je le commande pour deux raisons simples. La première, c’est qu’une fois ajouté à mon panier, je ne paye plus les frais de port. La seconde c’est parce que j’ai besoin d’un chargeur USB classique pour alimenter un montage. Je reçois donc mon chargeur et, comme prévu, il ne propose pas du tout les 80 watts promis.

L’interface d’AliExpress lié au produit me propose de faire une réclamation. Quelques lignes pour décrire le problème rédigées en français, deux images du chargeur qui montrent qu’il ne donne pas satisfaction et une demande de remboursement. Une demie heure plus tard, AliExpress a tranché, je suis immédiatement remboursé, la somme est créditée sur mon compte Paypal. Ce service est valable 90 jours après la réception de votre produit mais, évidemment, plus vous tardez et moins les chances d’être remboursé existent. Le site peut vous demander de renvoyer le produit ou trancher en la faveur du vendeur.

Dans tous les cas de figure, n’oubliez pas que sous AliExpress, vous êtes importateur du produit depuis la plateforme. Et même si le stock est situé dans un pays Europée, c’est le droit commercial du vendeur qui s’applique. Si celui-ci est Chinois alors votre garantie n’est pas de deux ans comme chez nous mais peut n’être que de quelques mois. La fiche technique et/ou un message au vendeur devrait vous informer sur ce point.

Là encore, AliExpress a énormément amélioré son Service Après Vente et fait fructifier les services de sa plateforme avec un système mettant à proit de la traduction automatique. Le dialogue s’en retrouve facilité mais il faut veiller à ne pas employer des tournures de phrases complexes pour limiter tout souci de communication. Ne vous noyez pas dans les détails en décrivant un problème complexe. Soyez factuels : « le chargeur livré ne correspond pas à la descritpion. » accompagné d’une photo sera bien plus efficace qu’un long roman sur tous vos tests. Si le service après vente a besoin de plus d’informations, il vous le fera savoir.

Ne jetez pas le paquet de votre livraison !

Dans l’excitation du déballage d’un colis que vous attendez depuis plusieurs jours, il peut arriver que vous ayez envoie de déchirer l’emballage de votre paquet. Il faut absolument veiller à ne pas le faire, à le conserver et à garder une étiquette lisible. Ce paquet avec son étiquette est un élément indispensable pour faire jouer toute réclamation. Lorsque vous recevez votre colis, ouvrez le paquet en préservant l’étiquette et conservez le jusqu’à ce que vous ayez testé le produit. Si vous recevez un paquet avec d’autres paquets à l’intérieur, conservez les tous ensemble en identifiant chaque paquet. Par exeple, une série de composants dans un petit paquet , écrivez au dos de l’enveloppe quel élément était dans chaque emballage.

Cette étape est fastidieuse mais le vendeur va quasiment systémtiquement vous demander une photo du paquet de votre livraison. Dans la majorité des cas, ils n’en ont absolument pas besoin. Mais ils savent que le public a tendance à jeter ses paquets à la poubelle à réception et ils se servent de ce stratagème pour éviter tout remboursement en cas de pépin ou de manque dans votre commande. Ne faites donc pas cette erreur.

 

La validation et la construction de votre « crédit score »

Au même titre que vos avis viennent construire la réputation des différentes boutiques de la plateforme, celles-ci peuvent également vous noter. Cette note sert d’indication sur votre compte d’acheteur et peut vous aider à mieux négocier des produits. Au bout de quelques achats, votre score se crée et devient une sorte d’assurance auprès des vendeurs. 

Pour améliorer ce score, il est nécessaire de rentrer un avis sur votre produit et de proposer une note au marchand. Si votre livraison s’est faite sans encombre, si le colis était bien emballé, si tout a été rapide et évidemment si le produit correspond à la description de ce que vous avez acheté, alors vous pouvez mettre 5 étoiles.

Quelques petits trucs à savoir 

Sur AliExpress il est difficile pour un vendeur de se faire repérer, aussi, il existe plusieurs méthodes largement employées pour essayer d’augmenter la visibilité des boutiques et certaines peuvent poser soucis. 

  1. On l’a vu plus haut, le site permet aux marchands de lister plusieurs produits sur une seule page. Vous pouvez par exemple vendre une batterie, un câble USB et le duo batterie et câble. Jusque là, rien d’anormal. Sauf qu’un vendeur qui veut se faire remarquer va mettre en avant une image d’un pack complet mais n’indiquera que le prix du composant le moins cher. Résultat, vous aurez un listing qui fera apparaitre une photo de la batterie, un titre précisant qu’il s’agit d’une batterie et un prix qui ne correspondra qu’au câble. Autrement dit, sur la page de listing de choix, cela apparaitra comme l’offre la plus intéressante. Une fois arrivé sur la fiche produit, il faudra alors bien se rendre compte que seul le câble est sélectionné.
  2. Deuxième méthode très classique, compenser le prix frontal par les frais de port. Cette méthode est vieille comme le monde. Elle est pratiquée par toutes les places de marché. Votre batterie USB de marque est affichée à 14.99€ quand toutes les autres offres pour le même produit la listent à 19.99€. Seulement, là où les autres marques proposent des frais de port gratuits, celle à 14.99€ demande 5.99€ pour vous livrer. Résultat, la batterie la moins chère en frontal est en fait la plus chère une fois arrivé au moment du paiement.
  3. Même scénario avec les délais. Certains marchands indiquent un prix plus intéressant d’un ou deux euros par rapport aux concurrents. Ils n’ont pas de frais de port mais leur délai de livraison est extrêmement long. On passe de quinze jours d’attente à un mois ou deux.  Cela peut être intéressant si vous n’êtes vraiment pas pressé mais en règle générale cela veut surtout dire que le vendeur n’a pas réellement de stock et va attendre d’avoir beaucoup de commandes. Puis acheter ses produits encore moins cher et livrer tout le monde d’un coup. Le problème étant que s’il n’atteint pas le seuil critique nécessaire pour rentabiliser l’opération, le délai peut s’allonger vraiment très très longtemps. A vous de voir si vous préfèrer attendre 2 mois pour économiser 2€.

Le prix d’appel périmé relayé par les affiliés

Minimachines est affilié AliExpress comme la grande majorité des sites qui relayent les promotions des boutiques de la plateforme. Comme tous les autres affiliés je reçois des codes promos et autres informations concernant des produits en promo. Une des grandes « techniques marketing » des boutiques AliExpress est de générer des codes journaliers. Des codes ayant un nombre d’usages limités.

L’idée est assez simple, vous avez un produit à vendre et vous ciblez un public particulier. Vous générez un code qui va permettre de communiquer à ce public. Par exemple un code pour toutes les livraisons en France, un autre pour l’Italie ou l’Espagne. Vous limitez ce code à un certainn nombre d’achat et vous communiquez cela à vos contacts dans la presse. Je recois ainsi souvent des codes pour des MiniPC de certaines marques pour pointer vers leur boutique en ligne sur AliExpress.

Seulement, évidemment, cela a amené à des dérives assez fréquentes. D’abord certains marchands se sont mis à proposer des réductions qui n’en étaiient pas. Quand un prpoduit est vendu 150€ partout et que vous vendez le votre 200€ mais que vous faites un code de réduction de -40€, on ne peut pas appeler cela une promotion. 

Mais surtout les vendeurs comptent sur l’inertie des affiliés en proposant un nombre d’usage des codes promos très limité. Pour le début de leur offre, un code va être généré pour qu’il soit utilisé 50 fois. Les 50 premiers clients pourront avoir une baisse de 20€ sur leur commande. Cela fait un manque à gagner de 1000 euros pour le marchand mais un onvestissement très rentable pour ce dernier car, en échange, il va avoir une couverture sur des dizaines de sites, parfois nationaux, pour un investissement minimal. Vraiment minimal. 

Parce qu’au bout des 50 premiers clients, les liens mèneront toujours à sa boutique et tout le « tunnel » d’achat sera mis en place avant que le client ne se rende compte que le code ne fonctionne plus. Des études montrent que si la majorité des acheteurs renoncent alors à leur investissement, un bon pourcentage commande quand même. Et cela compense très vite l’investissement de base. 

Surtout si, le lendemain, la boutique génère non pas un code avec 50 usages mais seulement 10, 5 ou 1 seul usage. Le classique coupon « premier arrivé, premier servi » qu l’on recontre régulièrement sur la plateforme. Histoire de pouvoir laisser sa promotion en place. C’est pour cela que beaucoup d’internautes tombent sur  des sites vantant des produits en promo mais quand ils arrivent au moment du paiement, AliExpress leur indique que le code a déjà été utilisé. 

Apres des centaines de commandes passées sur la plateforme, mon avis est toujours aussi positif. Pas pour tous les produits mais pour certains, elle reste un moyen de faire de très bonnes affaires. D’abord parce que les prix sont souvent très intéressants sur certains produits mais ensuite et surtout parce qu’il est littéralement impossible d’obtenir certains objets ailleurs. Beaucoup de références n’existent que sur AliExpress. D’autres réclament des comptes professionnels pour les acquérir. D’autres enfin permettent d’acheter au détail à l’autre bout du monde des objets qui ne sont disponibles qu’en quantités industrielles en France.

Le site n’est toujours pas dénué de défauts mais a corrigé beaucoup de soucis qui rendaient l’expérience moins plaisante précédemment. Avec plusieurs centaines de commandes à mon actif, j’ai senti une montée des prix des produits ces dernières années avec l’intégration systématique de la TVA. Mais également une montée en gamme des services que la plateforme propose. 

 

Guide : Comment bien acheter en Asie

Bien acheter sur AliExpress, le guide 2025 © MiniMachines.net. 2025

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IA et DropShipping : le nouvel eldorado de l’arnaque en ligne

Le DropShipping est une pratique légale, c’est même devenu un grand classique de la vente en ligne. On repère un produit commercial intéressant et on le présente du mieux possible pour le rendre appétissant. Si on reste dans les clous d’une présentation honnête, la pratique n’a rien de problématique.

Il faut ainsi présenter le produit tel qu’il est, sans inventer de caractéristiques fantaisistes. Indiquer sa provenance, par exemple qu’il est manufacturé en Chine et qu’il partira de là-bas. Il faut également indiquer la garantie réelle, le délai de livraison et éviter autant que possible de proposer des témoignages bidons. Si vous respectez toutes les règles, le DropShipping ne pose aucun problème. L’acheteur sait où il met les pieds.

Évidemment, beaucoup de gens malhonnêtes ont vite compris l’intérêt du processus dans une optique de rentabilité à court terme. Des outils simples et accessibles permettent aujourd’hui d’interfacer des boutiques en ligne avec des stocks disponibles sur AliExpress. Pour le « vendeur », chaque commande générée sur un site de DropShipping génère à leur place le produit qui sera livré ensuite au client. Du coup ils peuvent se concentrer sur la fabrication de ce genre de site et les multiplier à l’infini.

DropShipping

Un exemple ? La barre de son Qinux Soudvol réunit tous les éléments d’un Dropshipping. On arrive sur un site qui vous met directement face à un achat pressé : -50% pour obtenir un bon prix à -50% du tarif catalogue. Un drapeau français est visible, l’engin est « testé aux USA » (ce qui ne veut rien dire mais bon…)  et la livraison est gratuite.

Suit une page web à dérouler avec des arguments techniques classiques. Puissance, qualité du son, gestion de l’appareil. Quelques détails clochent comme un tutoiement de rigueur qui vient du fait que le logiciel qui a servi à traduire le site ne sait pas faire la différence avec le vouvoiement. Des fautes simples comme des accords de genre et de nombre dans les textes… Un total d’avis indécent qui classe le produit 4.5 étoiles sur 5. Des logos de sécurité, des images et surtout des témoignages plus ou moins habiles.

DropShipping

On retrouve ici un charabia issu d’une génération d’avis par IA. Cela fait un bon moment que cela existe et jusque-là, on ne dépassait pas ce stade en matière de DropShipping. Le site explique d’ailleurs qu’il pratique le DropShipping et indique à la fois que les délais de livraison seront longs et qu’il est possible d’avoir à payer des droits de douane.

DropShipping

Le produit vendu est une barre de son noname affichée à un prix catalogue de 239.99€ en promotion à 119.95€. On trouve exactement la même barre de son sur AliExpress à 62€ sans trop fouiller. Le vendeur gagnera donc plusieurs dizaines d’euros à chaque vente réalisée en DropShipping sans n’avoir rien d’autre à faire que de maintenir le site et répondre plus ou moins automatiquement aux questions qui lui parviendront.

On note au passage que sur le site, on ne voit que des profils « seniors ». Des retraités grisonnants, mais en forme et souriants. Et cela n’est pas un hasard, les sites de Dropshipping adorent ces profils d’acheteurs qui font plus facilement confiance dans ce type de communication. Ils les visent en particulier dans leurs publicités en demandant aux réseaux sociaux qu’ils payent pour faire de la publicité à leurs pages de les sélectionner en priorité.

Le DropShpping boosté à l’IA va faire des ravages

Là où le paysage est largement en train de changer, c’est sur l’exploitation beaucoup plus large de l’IA pour toucher plus efficacement le public visé. Une copine a envoyé un lien vers le site Colette-dubois.fr qui est l’exemple parfait de cette exploitation nouvelle de l’Intelligence Artificielle pour vendre des babioles à des prix délirants en DropShipping.

Le site présente donc une certaine Colette Dubois, femme mûre au regard tourné vers le lointain, qui pose dans son atelier. Le site explique qu’il sera bientôt fermé car Colette part à la retraite. Elle a consacré toute sa vie à la joaillerie, a commencé à travailler à 19 ans dans l’atelier familial et désormais, elle se fait vieille et a donc décider de se reposer. Chacun de ses bijoux est unique, chaque pièce est travaillée à la main, avec des matériaux nobles… Le site indique que le stock est en France, que la livraison est gratuite et qu’il accepte les retours comme le stipule la loi Française.

DropShipping

Mais en creusant un peu on découvre de petites incohérences. D’abord que le paiement comme un éventuel remboursement sera fait en dollars US. Ce qui est franchement étrange pour une boutique française pilotée par une française qui stocke en France.

DropShipping

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Autre détail étrange, la livraison en France métropolitaine parle d’éventuels retards liés au dédouanement des produits. Ce qui suppose une traversée de frontière extraeuropéenne. D’un côté la boutique est située en France, de l’autre on nous indique que les produits viennent du Royaume uni. Le fait que Colette prenne sa retraite mais ne livre que la France « pour le moment » est également énigmatique… Pourquoi une future retraitée planifierait une expansion à l’international ?

Evidemment, on retrouve les alertes classiques qui doivent nous mettre la puce à l’oreille. Comme l’absence de tout numéro d’identification de la boutique. Pas de SIRET ni de coordonnées physiques et encore moins de contact précis : juste un formulaire et un email. C’est bien un site de Dropshipping, toute l’histoire de Colette est une invention, elle n’existe tout simplement pas. 

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Ce qu’il y a de terrible c’est que le site a été découvert au travers d’une publicité taillée de A à Z pour séduire les séniors à grands coups d’Intelligence Artificielle. Et je suis certain que c’est très efficace. Cela commence par un contenu sponsorisé sur un réseau social. L’accroche est simple : je ferme ma boutique, je prends ma retraite, faites y des affaires… En dessous des images des bijoux proposés.

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En cliquant sur la pub, on arrive sur le site qui met en scène des femmes portant des bijoux et « témoignent » de la qualité des produits vendus. Evidemment, pour toute personne un peu habituée, la supercherie de portraits générés par une IA est évidente. Aucune de ces femmes n’existe réellement, elles ont été générées par une machine.  On se demande d’ailleurs assez vite qui enverrait un portrait de cette qualité mettant en scène son propre visage vers un site de vente en ligne. Les témoignages proposés sont également risibles. Il suffit de lire les véritables témoignages laissés en général sur un vrai site pour comprendre le grand écart effectué par l’algorithme qui les a générés par rapport au réel.

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Mais cela ne s’arrête pas là, suivant le parcours que vous avez pour tomber sur le site, vous ne verrez pas la même chose. En provenant d’un réseau social type Facebook qui vous aura identifié d’une manière précise (âge, sexe, situation), le site affichera des pages différentes. Ainsi, vous pouvez tomber sur l’histoire larmoyante de Colette Dubois et de sa passion pour la joaillerie. Colette, littéralement enfermée dans son atelier, y passe toute sa jeunesse pour acquérir son savoir faire. On parle de patience, de racines, de valeurs. On parle d’un temps où l’ouverture de la porte faisait tinter une clochette, où on pouvait avoir des relations humaines… Des éléments rassurants même si au final, on navigue sur un site internet sans âme. L’important, c’est de créer un sentiment de confiance.

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Vient ensuite le côté dramatique de l’histoire. Celle de Colette Dubois qui a « tout perdu » lors de l’incendie de sa boutique lorsqu’elle avait 22 ans. On glorifie ici les notions de courage, de ténacité et on flatte l’égo de personnes du même âge. L’idée est que le visiteur se dise qu’il fait partie de cette génération de gens courageux qui savaient lutter contre l’adversité. Qu’il s’identifie à la boutique pour créer un sentiment de confiance.

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Et la courageuse petite Colette Dubois qui avait vu partir son avenir en flammes a réussi à remonter la pente. Trois ans plus tard, elle a ouvert une boutique tout en prenant le temps de se marier et d’avoir une fille. Là encore, un œil exercé verra sans trop de difficulté que Colette a été générée par un ordinateur. Mais une personne un peu plus crédule pourra sans problème y croire.

Le fait de voir une personne « vieillir » en image permet encore plus d’ancrer l’idée de la qualité du personnage. De la véracité du propos, de son authenticité. On a moins de peine à croire en son expérience artisanale en voyant ses traits changer. Cela signe le passage du temps bien plus efficacement qu’un discours de grande marque. Et du reste le site parle sans arrêt d’une grande histoire d’artisanat.

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Vient ensuite le moment de ferrer le poisson avec un accès au catalogue de Colette Dubois. On découvre alors des bijoux aux prix sabrés par rapport à leur prix d’origine. Passant de 150 à 30€… Une affaire cette fermeture pour cause de départ en retraite ! On va pouvoir se faire plaisir ou offrir un cadeau de qualité à sa moitié sans investir de fortes sommes. Une bague par ci, un collier par là, facile d’arriver a une coquette somme en ayant l’impression de faire une très bonne affaire.

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Sauf que, évidemment, il ne s’agit que de grosse camelote. Une fois bien endormi par le boniment précédent, la garde bien baissée devant ces visages affables, la personne qui dépenserait 30€ pour une bague en provenance probable de Chine serait largement perdante. Ce collier « fait à la main » de « qualité authentique » et « fabriqué avec amour par Colette » cache assez mal son jeu.

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Il ne faut que quelques minutes pour retrouver le même collier à 4€ sur Amazon… avec une note de 1 étoile sur 5 … Il s’agit d’un bijou de pacotille fariqué dans un atelier en Chine.

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Les photos du vrai bijou ne laissent pas trop de doutes, c’est quelque chose que personne n’irait acheter s’il le croisait sur un marché ou dans une boutique. 

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Et si vous doutez encore de la sincérité de Colette Dubois, je pourrais vous parler de Theresa Klein… La version Allemande de Colette Dubois. Le site theresa-klein.de reprend mot pour mot la même histoire, mais de Française notre joaillière passe à Allemande, elle se rebaptise Theresa et vit pourtant exactement la même histoire d’incendie. 

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Cette fois-ci la boutique à un nom et elle est située Outre Rhin. Colette Theresa y travaille en famille, prête a passer le flambeau à sa fille qui a bien grandi. Bref, vous l’aurez comprix Colette Dubois et Theresa Klein n’existent pas. Les produits sont minables et si vous les commandez, jamais vous ne reverrez votre argent. Renvoyer les « bijoux » à une adresse exotique en Asie vous coutera beaucoup trop cher.

Le véritable propriétaire de ces sites a domicilié leur enregistrement dans une entreprise de domiciliation à Londres. En cas de pépins ou de trop de plaintes, il lui suffira de quelques heures pour transformer le site Colette-Dubois.fr en Josiane-Gradoux.fr. Il ne lui restera qu’a changer sa publicité sur Facebook, Instagram et autres pour lui livrer des profils séniors qu’il pourra plumer de la même manière, en leur racontant la même histoire.

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La différence entre notre barre de son du début et le site de bijoux ? L’arrivée de l’IA exploitée de manière très efficace dans le second cas. Le point commun entre les deux ? Il s’agit du même groupe de vente en ligne. Le premier est le E Com Group enregistré en Espagne, les sites de Colette et de Theresa est piloté par E-COM BUY-UP COMPANY LIMITED enregistrée à Londres. Et cette entité spécialisée dans le Dropshiping propose tout un catalogue de produits noname achetés une misère en Chine et vendus en Dropshipping à différents profils contre une fortune.

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Ce qu’il faut retenir de tout cela ?

Sans surprise, les escrocs s’adaptent et embrassent les nouvelles technologies aussi efficacement que rapidement. N’hésitez pas à vous servir du site de Colette Dubois pour éduquer autour de vous vos proches à ces nouveaux dangers liés à l’usage de l’IA. Dans l’absolu, un excellent conseil est de ne pas cliquer sur les liens sponsorisés en provenance des réseaux sociaux, c’est une des nouvelles plaies de l’humanité.

En cas de doute sur un site, même un très léger doute, n’hésitez pas a demander conseil à un proche. Si ces « boutiques » mettent en avant le fait qu’il faut se presser pour en profiter avec des offres a durée limitée et des compteurs de temps avant la fin de la promotion, c’est justement pour vous éviter de prendre conseil. Quand tout est trop beau pour être vrai, il faut se poser quelques questions.

Et si vous avez peur d’embêter vos proches parce que vous ne savez pas si le super « drone 4K » à 99€ vanté sur le super site que vous avez découvert dans votre journal local est un vrai, sachez que vous les embêterez encore plus si ils découvrent qu’on vous a envoyé un jouet à 15€ en se moquant de vous.

Tout savoir sur la VPC

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Les jeunes sont devenus nuls en informatique, vraiment ?

Depuis plusieurs semaines, je lis de nombreux papiers qui semblent tous avoir le même point de vue. Les jeunes sont devenus nuls en informatique alors qu’on les pense tous compétents dans le domaine. Et je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette vision. Je ne dis pas que les personnes proposant ces avis ont forcément tort, je pense que leur témoignage est précieux et nous alerte sur une certaine évolution des pratiques informatiques. Mais il est plus directement témoin de l’évolution globale de notre société que d’un véritable constat concernant les « jeunes » en général.

Les jeunes sont nuls en informatique, mais quels jeunes ?

Il y a d’abord une définition qui entre en jeu. Car «jeune » ne veut rien dire. S’il s’agit d’une tranche d’âge, elle varie suivant chaque interlocuteur. Pour certains, les jeunes sont des collégiens et lycéens, peut-être aussi des étudiants. Pour d’autres, cela englobe jusqu’aux trentenaires voir plus. Parler de « jeunes » est aussi flou que parler de « vieux ». On emploie ces concepts générationnels pour ranger des gens dans des profils comportementaux. C’est souvent une approximation très fausse des populations et ces termes ont une fiabilité tellement faible qu’ils ne servent à rien sinon à créer des antagonismes. Quand les jeunes parlent des vieux ou quand les vieux parlent des jeunes, tout se mélange. Il s’agit de projeter une idée sans jamais vouloir la comprendre.

Et, du reste, constater que les jeunes ne s’intéressent plus à l’informatique sans prendre en compte l’évolution toute entière de la société, l’ensemble des problématiques liées justement à cette pratique informatique, tout cela crée une vision assez fausse de ce que l’on tente d’analyser.

Les clubs informatique ferment, signe d’un désamour pour l’informatique ?

Dans un article publié récemment sur Ouest France, un octogénaire qui animait un club d’informatique annonce avoir du abandonner son association. La raison est qu’elle est désertée par les jeunes. Ce qui fait dire, entre autres, à notre animateur qu’ils « ne s’y connaissent pas » en informatique. Un des arguments qui revient en boucle est lié au désamour pour ces clubs qui ont vécu, et survécu, jusqu’ici. C’est l’angle choisi pour parler de notre Papy volontaire qui ne trouve pas de repreneur pour son club en perte de vitesse.

Ce constat d’un abandon des clubs n’est pas spécifiquement lié à l’informatique. Il touche tout le milieu associatif. Clubs d’échecs, sportifs ou artistiques, toutes les associations peuvent témoigner de la large désertification opérée dans leurs rangs ces dernières années. Sur tous les secteurs et… toutes les tranches d’âge. Le COVID et les phases de restrictions de mouvements liées à celui-ci ayant semble t-il largement accéléré une érosion déjà en route. Le jeu vidéo et les réseaux sociaux ayant ajouté deux énormes ancres aux chevilles de nombreux ados. Le poids est devenu extrêmement lourd à gérer pour des parents qui, en essayant de les ouvrir à diverses pratiques, se retrouvent a payer des associations pour qu’au final leur enfant leur « fasse la tronche ». Payer pour voir son enfant traîner des pieds vers un club et revenir en disant que c’était nul, ce n’est pas vraiment le rêve d’un parent.

Je suppose que pour les clubs d’informatique, ce constat est encore plus sévère. Pour la simple et excellente raison que ces jeunes qui se réunissaient avant en groupe pour découvrir l’informatique, apprendre à programmer, jouer, échanger des infos ou se dépanner… Ces jeunes sont les premiers a avoir appris à se passer des clubs pour y parvenir. Les premiers à trouver toutes les réponses dont ils ont besoin en ligne. Envie d’apprendre les bases de l’informatique ? De savoir comment faire de la musique assistée par ordinateur ? De monter des vidéos ? De changer de carte graphique ? Toutes ces infos se trouvent en quelques clics sur internet. Avec le choix dans un catalogue de dizaines de conseils, de tutos et de vidéos qui auront toutes les réponses à vos questions. Vous voulez apprendre comment utiliser des fonctions avancées dans votre tableur ? Des forums entiers de passionnés connaissent tous les trucs et peuvent vous y aider. Des compétitions existent sous Excel.

Vous voulez savoir comment optimiser votre carte graphique ? Des guides pas à pas recensent spécifiquement votre modèle. Vous êtes néophyte mais on vous a offert une carte Raspberry Pi ou une imprimante 3D ? Les deux produits seront abondamment couverts par une somme astronomique de guides dans toutes les langues. Notre Papy se plaint que « les jeunes » ne savent plus comment fonctionne un ordinateur mais un « jeune » curieux peut trouver la réponse à cette question en quelques clics. Il peut trouver une vidéo d’un acteur célèbre qui monte un PC de A à Z en trois clics. Et cette démarche est beaucoup plus efficace, naturelle et évidente pour lui que de poser ses questions à quelqu’un. C’est d’ailleurs ce que tout le monde fait toute la journée désormais.

Que font la majorité des clubs informatiques aujourd’hui quand une question un peu pointue leur est posée ? Avant ils disaient « je ne sais pas, je vais fouiller, on verra ça la semaine prochaine ». Aujourd’hui, ils font la même chose que vous. Ils vont fouiller en ligne pour avoir la bonne réponse. Les membres de ces clubs finissent logiquement par recomposer des communautés en ligne autour de leurs principaux centres d’intérêt. Des ensembles de personnes aux compétences hyper pointues, souvent très disponibles pour régler un problème immédiatement s’y retrouvent. Et du reste, vous qui êtes face à votre écran, si vous avez un problème, quel qu’il soit aujourd’hui, que feriez-vous si vous aviez le choix : vous poseriez la question à votre moteur de recherche habituel pour trouver une réponse en quelques clics ou vous noteriez la question quelque part et attendriez ensuite la réunion hebdomadaire de votre club ?

Ce rythme de la réunion hebdomadaire est terminé, il continue d’exister pour tout un tas de loisirs comme le sport, la musique, le dessin, le théâtre ou toute autre échange qui dépasse les simples compétences techniques. Mais pour apprendre a utiliser un traitement de texte ou brancher un SSD, c’est un fonctionnement totalement dépassé.

Le jeu en ligne est également devenu un excellent facteur d’éloignement des clubs. Dans les années 90 à 2000 on fréquentait des associations pour jouer ensemble. On montait des LAN party pour simplement pouvoir techniquement s’affronter en réseau local. Il n’y avait pas vraiment d’autres alternatives pour jouer à plusieurs à l’époque. Mais depuis de nombreuses années, il est préférable de jouer en ligne et donc sur des réseaux différents et éloignés géographiquement pour pouvoir se « rencontrer » en ligne. Le jeu vidéo est devenu un véritable facteur d’éloignement des clubs alors qu’il était tout l’inverse il y a vingt-cinq ou trente ans.

Je ne nie pas l’importance de ces clubs, notamment pour les gens n’ayant aucune compétence en informatique – et donc pas spécifiquement « les jeunes » – mais il faut qu’ils changent totalement de vision et d’objectifs.

Aujourd’hui, un club d’informatique attirera plus de monde avec une mission proche d’une association d’alphabétisation qu’un club pour apprendre à se servir d’une suite office ou à gérer physiquement son ordinateur. Prendre par la main quelqu’un qui ne connaît rien du tout à l’outil et le guider étape par étape dans cet univers aura du sens. Proposer une formation contre les arnaques en ligne fera sûrement salle comble si vous proposez une formation locale à votre mairie. Mais un « jeune » saura exactement comment trouver tout seul les ressources dont il a besoin pour peu qu’il veuille le faire. Comme je peux moi-même trouver en ligne les compétences que je ne possède pas. Comment changer un chauffe-eau ou faire une recette de légumes au Curry. En quelques minutes sur Youtube, je peux trouver tous les tutos nécessaires. Les « jeunes » ont exactement ce même réflexe.

Le marché informatique a largement évolué

Autre constat d’évidence, l’informatique a beaucoup changé. Si dans les années 1990-2010 acheter un ordinateur en pièce détachées était l’alternative la plus économique, ce temps est révolu. Cette passion est devenue de plus en plus dure à assumer financièrement. L’usage qui va au-delà de la simple exploitation d’un ordinateur, comme le conçoit notre bienveillant Papy. Celle qui consiste a connaître les composants de son ordinateur sur le bout des doigts. Qui permet de réaliser leur assemblage et assurer le bon fonctionnement de son PC. Celle qui veut qu’on installe soi-même son système d’exploitation et connaître toutes les ficelles du monde numérique, celle-là même est devenue hors de prix.

Avec des composants dont les tarifs se sont envolés ou sont chroniquement indisponibles pendant des mois entiers, comme les cartes graphique, beaucoup changent d’optique et ne réinvestissent tout simplement pas dans un PC classique. Acheter une machine basique et prête à l’emploi n’a jamais été aussi peu cher. Les MiniPC ne coûtent littéralement que le prix d’un seul composant de PC classique. Les ordinateurs portables sont également devenus beaucoup plus abordables et sont livrés avec une licence système préinstallée vendue à prix cassé.

Quand les clubs info étaient à la mode, les ordinateurs se construisaient à la pièce, les boutiques de composants pullulaient et les passionnés avaient droit à des dizaines de magazines spécialisés en rayon.

Aujourd’hui ces magazines n’existent plus, 01Net Magazine vient de se placer en liquidation. Les boutiques de composants ont largement disparu du paysage. Les gens achètent des machines prêtes à l’emploi et les clubs ferment. Commander un ordinateur monté sur mesure est devenu un véritable luxe pour peu qu’on veuille une configuration récente. Pourquoi les boutiques, les magazines papier et les clubs disparaissent ? Par manque d’intérêt pour ces formats physiques et par l’évidente force de la concurrence en ligne. Tous ces éléments sont sociétaux, sans aucun rapport avec l’âge de qui que ce soit.

Un gros changement dans les équipements

Un point souvent mis en avant pour parler de « l’incompétence » des jeunes vient de leur préférence pour l’interface et les outils du smartphone plutôt que pour ceux de l’ordinateur. Elle est clairement visible mais elle n’est absolument pas antagoniste avec l’usage d’un PC, comme on aime a nous le répeter. Le smartphone a simplement cet énorme avantage d’être un outil personnel et qui accompagne les utilisateurs tout au long de la journée. De ce fait il a la préférence de certains dans l’usage. Faire une recherche en ligne est souvent plus rapide sur smartphone que sur un PC parce que l’appareil est déjà allumé et en service. Il est également toujours connecté au contraire des ordinateurs qui réclament un bout de Wi-Fi en mobilité. Mais quelqu’un déjà devant un PC connecté ne va pas chercher a allumer son smartphone pour lancer une recherche. Il la fera bien évidemment sur son ordinateur. C’est toujours la disponibilité de l’objet qui prime.

Je lis toujours les témoignages de profs qui voient des élèves mieux maîtriser le clavier du smartphone que celui de leur portable avec un certain étonnement. Evidemment, comme pour toutes les pratiques du genre, l’usage aide à l’apprentissage. Un enfant a qui on confie un téléphone portable comme premier appareil personnel ayant une véritable valeur, y investira beaucoup de temps et d’énergie. S’étonner ensuite que tout son univers tourne autour de cet objet est assez étrange. Du reste, prendre un bus, aller à la terrasse d’un café ou simplement déjeuner avec des gens montre aujourd’hui que les moins jeunes ne sont pas moins accrocs à cet objet. Ne voir l’impact du smartphone uniquement sur « les jeunes » ne trahit que la facilité de jugement portée à cette population particulière. Le prof est enclin au jugement des comportements de ses élèves mais ne relèvera pas celui d’un de ses collègues. Celui qui passe pourtant la totalité de son déjeuner les yeux fixé sur son smartphone à la cantine.

L’autre grosse différence c’est qu’un « jeune » n’aura souvent pas d’autre envie ni d’autre solution que de profiter de cet outil formidable qu’est le smartphone. Entre cet objet très personnel et l’ordinateur familial qu’il doit forcément partager. Entre le petit écran largement associé aux loisirs et au jeu et l’ordinateur qui reflète devoirs et apprentissages, la balance n’est clairement pas équilibrée.

Certaines pratiques qui découlent de cette préférence ont tendance a fortement crisper les adultes et en particulier les enseignants. Je comprends parfaitement leur logique car l’emploi d’un smartphone pour prendre des notes n’a en réalité rien de maîtrisé ni d’efficace. Il paraît complètement délirant pour un prof de voir un étudiant pianoter sur l’écran de son téléphone ses cours plutôt que de profiter de ses dix doigts pour pianoter sur un clavier. Mais si le premier est plus maîtrisé que le second cela fait pourtant totalement sens.

Surtout, cette problématique n’est absolument pas liée à la jeunesse des protagonistes mais plutôt à leur apprentissage. Si la pratique de certaines choses sur smartphone vous paraît incompréhensible, il suffit de regarder derrière vous pour comprendre qu’il ne s’agit que du reflet d’une expérience. Combien de fois avez-vous croisé des manœuvres informatiques totalement délirantes dans votre vie professionnelle ou personnelle ? Des gens qui font des photos de leur écran avec leur smartphone pour capturer une info a transmettre en pièce jointe ? Au lieu d’appuyer sur la si énigmatique touche « PrtSc » du clavier. Combien de personnes qui tentent pour la cinquantième fois de suite de glisser un dossier de photos de 500 Go sur une clé USB de 2 Go et qui se plaignent que « rien ne marche » ? Des utilisateurs qui jonglent avec des fenêtre en plein écran sans savoir comment les organiser ? Des tours de passe-passe invraisemblables pour compenser une mauvaise compréhension d’un outil. J’ai croisé à une époque des gens avaient réussi à glisser trois disquettes dans un lecteur… On critique « des jeunes » qui ne savent pas gérer leurs fichiers ou qui ne comprennent pas comment piloter leur système mais avez-vous vu « les autres âges » gérer leur informatique ? Pas les spécialistes mais des collègues à vous du bureau d’à côté ? Des gens perdus devant un réseau problématique ? Des adultes totalement largués face à des problèmes aussi simples qu’un fichier « zip » ou comment imprimer en réseau ? Vous verrez que la fleur de l’âge n’est pas vraiment le point commun de toutes ces personnes.

Là encore, désolé de me répéter, je ne vois pas un problème lié à la jeunesse mais bien à une curiosité, un appétit pour le sujet. Il n’y a pas plus de jeunes incompétents en informatique que de personnes plus agées. C’est juste que la société estime désormais que toute personne née avec un outil informatique accessible dans un univers professionnel quasi tout entier tourné vers son usage, est logiquement censée en connaître les rouages sur le bout des doigts. C’est clairement une projection de la part des adultes sur les jeunes. Le stéréotype du môme incompétent qui vient se fracasser sur l’idée que l’on se fait de lui comme forcément très à l’aiset. Et rien de cela n’est vrai.

Un PC monté par Top Achat

« A mon époque on montait des PC les yeux fermés. »

Le second message souvent véhiculé par ce discours est une constatation de la méconnaissance technique de l’outil informatique. Une incompétence jugée comme incroyable aujourd’hui.

Faire un petit pas de côté historique et technique permet de mieux comprendre la situation. Au début du siècle précédent, en 1900 / 1910, rares étaient les automobiles. En 1905 on en compte un peu plus de 20 000 dans le pays. Et c’est compréhensible, outre le prix de ces engins, c’était un temps où il était délicat d’imaginer partir en balade à la campagne en voiture sans aucune connaissance en mécanique. Je ne parle pas de savoir changer une roue ni de régler un retroviseur. Je parle d’avoir toujours sous la main une généreuse burette d’huile, de clés à molette graisseuses au fond d’une sacoche goudronnée, de savoir calmer un carburateur qui vide goulûment le réservoir et de dépanner des bougies encrassées. Il ne s’agit pas de régler un ralenti qui ne tourne pas rond mais plutôt de déposer la moitié du moteur sur une nappe, au bord de la route, sous les yeux de toute la famille alors qu’on devait partir en pique-nique.

J’imagine comment le conducteur automobile de l’époque regarderait un siècle plus tard « les jeunes » comme des analphabètes du moteur à explosion. Les rares personnes qui s’intéressaient à la mécanique automobile au début du vingtième sont comparables aux personnes qui s’intéressaient aux entrailles des ordinateurs à la fin du même siècle. Elles se classent à chaque fois en deux grandes catégories. Les gens qui n’avaient pas d’autre choix parce que c’était leur métier d’un côté et des gens absolument passionnés de l’autre. Cela ne concernait qu’une infime partie de la population et tout le reste des utilisateurs de ces engins ne comprenait absolument pas comment ils fonctionnaient.

Aujourd’hui, en ouvrant le capot d’une voiture moderne on ne voit pas grand-chose. La protection carénée d’un moteur, quelques rares bouchons qui protègent des tubes pleins de liquides variés à remplir de temps en temps. Et un objet souvent totalement inaccessible. Le tableau de bord est dans les deux cas purement informatif. On se sert du véhicule en utilisant une interface simple : un volant, des pédales et quelques accessoires. Il n’est plus nécessaire de comprendre comment l’engin fonctionne pour rouler des milliers et des milliers de kilomètres avec. On a un contrat avec un garage spécialisé qui s’occupe de son entretien. Il y a quelques générations encore, les gens savaient réparer eux-même leurs voitures, changer les pièces détachées ou, au pire, faire appel à un voisin qui maîtrisait cet art. Aujourd’hui la situation est beaucoup plus complexe avec l’obligation de posséder un équipement électronique indispensable avant tout entretien. On est devenus nuls en mécanique.

L’analogie avec un ordinateur moderne est assez flagrante. Beaucoup moins de personnes ne s’intéressent au fonctionnement de l’informatique qu’il y a quelques dizaines d’années tout simplement parce que cela n’a plus aucun intérêt pour la majorité d’entre eux. Plus le temps passe et, comme pour la voiture, on est bien obligés de faire confiance en l’objet plutôt que dans sa propre maîtrise. Qui va savoir réparer un ordinateur portable ? Qui va dépanner une carte mère de MiniPC ? Il reste bien les PC au format tour classique qui permettent des évolutions et qui demandent des compétences supplémentaires. Mais leurs ventes réduit d’année en année et le grand public s’en désintéresse.

Et que nous réserve le futur ? Les régions investissent dans des portables irréparables pour les Lycéens, certains ont même droit à des Chromebooks qui confisquent l’accès au matériel et au logiciel. Apple se tourne vers un système de plus en plus fermé. Les puces ARM ont débarqué dans les PC sous Windows et limitent les systèmes exploitables, de plus en plus de composants sont soudés, blindés, cachés… Les capots de portables aujourd’hui n’ont souvent plus rien à envier aux capots des voitures électriques. Ce sont des coffre-forts dont l’acheteur n’a plus la clé.

Le paradoxe de l’expertise

Cette situation amène à un paradoxe évident. Avec des sources d’information très complètes d’un côté et des gens qui ne voient plus l’intérêt de mettre le nez dans des entrailles de plus en plus fermées de l’autre, les utilisateurs ont évolué vers deux classes distinctes.

Il y a d’abord des néophytes pur et durs, qui ne savent pas comment un ordinateur fonctionne parce qu’il n’y a aucune raison qu’ils le sachent. Leur ordinateur portable comme leur smartphone sont quasiment montés d’un seul bloc, entièrement composés de pièces soudées et non accessibles. Ils n’ont aucune raison de chercher a comprendre comment leur matériel affiche et calcule des données. C’est un… outil, au même titre qu’un photocopieur ou un marteau.

Qu’un ingénieur système ou un joueur dont c’est le loisir principal ne comprenne pas comment son ordinateur fonctionne est un problème, au même titre qu’un garagiste ou un coureur automobile doivent savoir leur mécanique sur le bout des doigts. Mais qu’un étudiant en histoire, un futur diplomate ou un apprenti boulanger ne maîtrisent pas l’informatique technique n’a rien de choquant. Pas plus qu’ils ne maîtrisent la réparation de leur voiture.

Évidemment il serait bon qu’ils sachent piloter les machines avec des réflexes, des habitudes et des compétences plus poussées. Ils ne les maîtrisent pas forcément mais… a bien y regarder. Est-ce que leurs aînés font mieux ? Absolument pas.

Je pense même que les jeunes générations ont plus de compétences que les précédentes sur plein de domaines. Ils maîtrisent le web, savent envoyer une pièce jointe du premier coup, retouchent des images, font des montages vidéo, surfent, communiquent. Ce ne sont pas les jeunes qui sont nuls en informatique, ce sont les Français en général, un certain pourcentage de jeunes y compris.

Et le paradoxe de tout cela c’est que les gens qui nous alertent de cette nullité des jeunes en informatique sont souvent les moins exposés aux compétences de cette population. Mis à part dans les voies spécialisées, le niveau actuel des plus férus d’info fait que les leçons distribuées dans les établissements scolaires peinent à réveiller leur curiosité. Les notions distillées par l’éducation nationale au travers de QCM et autres applications en ligne d’auto-évaluation comme le fameux « PIX » ne font que survoler les sujets. Les profs n’ont absolument pas le temps d’approfondir ces champs et souvent aucune notion réelle de programmation, de vigilance et de comportement en ligne ne sont proposées. Un adolescent curieux maîtrisera tellement plus de notions informatiques que le programme n’en propose qu’il pourrait largement rattraper des heures de sommeil en cours sans jamais déranger le prof. Ce dernier se retrouve donc avec un retour de classe qui ne fait que signaler les manques des moins curieux, des moins équipés ou des moins compétents. Et cela se traduit par un reflet de jeunes « nuls en infos ».

Est-ce que les moins jeunes ne sont-ils pas tout aussi nuls en informatique ?

Si j’en crois ma propre expérience, relayée et entretenue par des milliers de discussions au fil des années en tant que vendeur informatique à une époque et avec mes lecteurs depuis lors, le constat fait de cette incompétence en informatique est le même depuis toujours. On accuse les jeunes de ne pas s’intéresser à l’informatique mais les moins jeunes sont tout autant incompétents. Et cela sur toutes les tranches d’âges. Des trentenaires qui ne comprennent rien à Excel, j’en connais. Des quarantenaires qui ne pigent pas un traître mot quand on leur parle technique et qui ne savent pas où sont rangés leurs fichiers, j’en connais. Des cinquantenaires qui préfèrent utiliser un smartphone en dictée pour rédiger un email, j’en connais également. Au-delà des soixante ans on touche peut être du doigt la réalité que cache cette appellation généraliste des « jeunes ».

Car à mon avis, le problème n’est pas lié à l’âge, il est clairement lié à l’appétit. On connaît tous un papy ou une mamie très à l’aise avec l’informatique. Et on le regarde un peu comme un énergumène dans son genre. Autour de lui, une vaste majorité de personnes du même âge ne s’y intéresse pas, n’y comprend rien et ne veut rien y comprendre. La différence de ce comportement s’explique par une simple caractéristique : la curiosité. Et c’est le cas pour toutes les tranches d’âge. La proportion réelle de gens qui ont le goût de l’informatique est quasiment toujours la même. Et elle est faible. Jeunes ou vieux, cela ne change rien.

Ce que cette vision des « jeunes incompétents» trahit c’est la projection que l’on fait sur eux de nos propres centres d’intérêt. Un peu comme cette personne de notre connaissance passionnée d’un sujet précis qui ne comprend pas pourquoi nous, nous n’aimons pas la philatélie, l’histoire du Marais-Poitevin, la mécanique des fluides ou l’entomologie. Tout le monde n’a tout simplement pas envie d’investir du temps dans l’apprentissage d’une matière pour laquelle il n’est pas curieux.

Je reste persuadé que la proportion de gens intéressés par l’informatique a largement augmenté ces 30 dernières années. Le niveau global a également fortement progressé avec des gens possédant des compétences sans commune mesure avec ce qui est représenté comme les années « glorieuses » de l’auto apprentissage. Les fameuses années 80-90 avec ces magazines qui livraient des programmes en Basic qu’on copiait laborieusement ligne par ligne pour pouvoir faire avancer une vilaine tortue en pixels CGA… Ces années vues comme l’âge d’or de passionnés font face à des collégiens qui savent piloter des outils pour inventer des mondes 3D avec une narration complète, un univers sonore et des mécaniques de jeu. Des mômes qui font de l’impression 3D à partir de modèles dessinés par leurs soins avec des outils autrement plus complexes et puissants que ce que nous proposait l’informatique disponible des années 90. Des lycéens qui créent des albums audio de toutes pièces dans leur chambre. Des graphistes en herbe dont le portfolio numérique n’a pas a rougir face à des artistes chevronnés et reconnus.

On reproche à « des jeunes » de ne pas savoir se servir d’un tableur. Et c’est tout à fait vrai, plein d’adolescents sortent du lycée avec une très vague notion des bases informatiques que sont la gestion bureautique. Mais la grande majorité d’entre eux savent tout de même se servir d’un traitement de texte mieux que leurs parents au même âge.

La proportion de ces jeunes gens qui savent réellement se servir de l’outil informatique est au pire identique à celle précédente et à mon avis supérieure. La qualité des productions des plus passionnés de ces jeunes est largement au-dessus de ce que proposaient leurs aînés. Les limites logicielles et techniques ont sauté. Ce qui était uniquement disponible à Hollywood en 1990 est désormais accessible en supermarché.

Tout le monde semble avoir également gommé l’énorme sacrifice de temps que représentaiy l’apprentissage informatique dans les années 80-90. Les après-midis en solo dans sa chambre avec un ordinateur en pleine « défragmentation » en face de soi pendant que tous les copains jouaient dehors au ballon ou faisaient du vélo. Le temps passé a éplucher des ressources peu nombreuses pour juste réussir a faire tourner son PC correctement sous MS-DOS. Les jeunes d’hier réellement passionnés d’informatique n’étaient pas plus nombreux que ceux d’aujourd’hui. Loin de là. Et ils étaient très motivés. Avoir 15 ans en 1990 avec un ordinateur en main c’était également la promesse de trouver du boulot. L’avenir dans la branche informatique semblait radieux et cela motivait pas mal de monde. Aujourd’hui c’est l’inverse, si on ne maîtrise pas un maximum de compétences jugées comme minimales ont ne trouvera simplement pas de travail.

Un écart qui se creuse à cause des besoins de notre société

La première fois que, en sixième, j’ai rendu un devoir d’anglais imprimé grâce à un traitement de texte à ma prof, elle m’a mis zéro. Son argument était que le devoir avait été traduit par mon ordinateur. Pour donner un peu de contexte c’était un devoir pianoté sur Papyrus, un traitement de texte basique disponible sur Apple IIe. Il a fallu plusieurs décennies pour que des solutions de traduction de l’anglais vers le français rattrapent mon maigre niveau d’anglais en sixième. Pourtant, la prof n’a rien voulu savoir et j’ai du ré-écrire mon devoir à la main pour qu’elle daigne changer ma note. C’était la première fois qu’un élève lui rendait un devoir comme cela. Elle n’avait pas d’ordinateur personnel et fort peu de mes camarades de classe avaient une machine de ce type à la maison.

Aujourd’hui c’est l’inverse, les profs abandonnent les devoirs de traduction à la maison par peur de lire les travaux rédigés par une IA. Les enfants, dès le collège, ont bien compris comment dompter ces nouveaux outils pour faciliter leur vie. Le monde a totalement basculé dans l’informatique au cours de ma simple petite existence.

Et ce qui a surtout changé, ce ne sont pas les lycéens ni les étudiants, c’est le contexte du marché, les attentes du monde du travail. On voit aujourd’hui des postes de manutention basique exiger un niveau de compétence avancé en bureautique avec une « maîtrise de la suite Office ». On estime donc logiquement que chaque enfant doit acquérir lors de sa scolarité un bagage minimal dans ce domaine. Ce n’est pas pour autant que tous les « jeunes » vont avoir de l’appétit pour la pratique. La proportion d’enfants et adolescents réellement intéressés par la programmation, le matériel, son fonctionnement ou les protocoles de communication employés en son sein est sans doute restée la même qu’en 1990. Et ce n’est pas parce qu’on juge aujourd’hui certains éléments comme indispensables que cette proportion va changer. Mélanger passion personnelle et obligation professionnelle n’a pas de sens.

Ce que je remarque, pour avoir beaucoup d’enfants autour de moi dans le milieu associatif, c’est que la majorité d’entre eux sont largement plus capables d’absorber des notions complexes d’informatique qu’à mon époque. J’ai donné par exemple des « cours » à des enfants de niveau CM2/5e pour une approche de l’impression 3D. Les programmes a utiliser sont, pour utiliser un euphémisme, assez « touffus ». Des centaines de réglages, d’options, de notions se mélangent pour préparer un fichier avant de l’envoyer vers l’imprimante. Ces enfants, clairement intéressés par l’informatique, ont saisi l’ensemble des problématiques de préparation de fichiers mais également des notions de durée d’impression et de coût suivant les réglages en une heure trente de formation.

Ces mêmes enfants, et beaucoup de leurs camarades, absorbent désormais parfaitement les éléments nécessaires à l’exploitation de la majorité des programmes grand public. Quand je lis qu’un jeune aujourd’hui peut sortir du Lycée sans avoir de compétence en bureautique. Ce n’est pas de sa faute à lui. C’est clairement un échec dans sa formation. Il rattrapera ce retard dans la plupart des cas. Atteignant les besoins attendus en quelques jours si il ne s’agit que de comprendre un traitement de texte ou un tableur.

Cela ne veut pas dire que c’est la faute des profs ou des établissements fréquentés mais bien d’un système tout entier qui ne donne pas assez d’opportunités pour apprivoiser ces outils. Prenez un jeune de 16 ans, de n’importe quel milieu social, promettez-lui qu’il trouvera un meilleur boulot à terme en se mettant devant un ordinateur une ou deux après midi avec vous pour apprendre les bases d’une suite office ainsi que le fonctionnement d’un ordinateur et les mécanismes de base du web. Et vous aurez un jeune formé au bout de quelques heures.

Mon jeune couvreur n’a pas vraiment pris des cours d’informatique

Il y a quelques temps j’ai fait réparer le toit de ma maison. J’ai choisi des artisans locaux, dont l’entreprise est dans ma rue et qui ont été formés au Lycée d’Enseignement Professionnel de ma ville. Deux frères assez « jeunes » qui ont tout juste lancé leur entreprise l’année dernière après des années d’apprentissage. Ils n’ont jamais eu de cours d’informatique sérieux lors de leur scolarité. Et pourtant ils ont trouvé, tous seuls, toutes les ressources dont ils ont besoin pour leur entreprise. Un outil en ligne de facturation qui gère leurs devis, leurs factures, leurs emails et leur comptabilité qu’ils maîtrisent aussi bien sur téléphone que sur leur vieux PC. Mais aussi et surtout un système de suivi de chantier digne du suivi de projets de grandes sociétés.

Dans leur entreprise de bâtiment chaque tâche est documentée au travers de nombreuses photographies sur le vif. Une cloison est montée ? Toutes les étapes sont documentées sous la forme d’images. Avant le chantier, pendant le travail avec le détail des finitions et des options choisies et à la fin, une fois le chantier terminé, le résultat est également pris en photo avec le nettoyage des lieux. De telle sorte qu’à la moindre question, il est possible de remonter dans le temps et montrer au client tout ce qui a été fait. A une question du traitement de la toiture avec un agent de protection, je reçois immédiatement une photo de la dispersion du produit sur mon toit.

Chaque chantier est ainsi géré sous la forme d’un dossier dans les nuages. Un classeur qui s’appelle du nom du client et du mois du début des travaux. Tous les ouvriers agissant sur chaque chantier sont sommés de partager leur travail en photos et respectent cette consigne. Ils peuvent ainsi garder une trace précise de leurs actions. Avec un budget minimal, sans aucune compétence de base en informatique, ces deux trentenaires ont mis en place un système de suivi de projet complet et adapté à leur situation de travail. Un suivi qui permet en plus de rassurer leur clientèle et même de répondre précisément, des années après un chantier, aux éventuelles questions sur les travaux effectués. Un suivi qui leur sert de publicité très efficace pour montrer leurs compétences aux autres clients.

Ce que je veux démontrer ici c’est que, comme souvent, la nécessité fait son ouvrage. Face à des problématiques nouvelles, les gens s’adaptent. Et si un jeune adulte se retrouve dans la situation où son futur nécessitera une prise en main d’un outil informatique, il s’en accommodera sans doute rapidement. Certains seront toujours rétifs et totalement incapables de s’y intéresser mais probablement dans les mêmes proportions qu’auparavant. Pourtant, je suis persuadé que face à un expert qui leur poserait des questions techniques informatiques, mes deux couvreurs seraient catalogués dans le camp des « nuls ».

Les jeunes ne sont pas plus nuls que les autres.

Je pense sincèrement que le stéréotype des jeunes « nuls en informatique » est le résultat d’un changement des attentes de la société. C’est parce que les employeurs ambitionnent de n’embaucher que des gens capables de faire du « reporting » sur toutes leurs tâches en fin de journée ou de suivre un terminal, que tout le monde ne recherche que des informaticiens en herbe. Mais si cette recherche s’accentue jusqu’à toucher des métiers autrefois purement manuels comme l’agriculture ou la pêche, la formation nécessaire ne suit pas.

Si un stéréotype doit être retenu pour les jeunes, c’est qu’ils sont très souvent curieux et qu’ils apprennent vite. Le souci va être de profiter de ces atouts innés pour les intéresser à la chose informatique, à la programmation, au fonctionnement des machines qui les entourent. Leur donner assez de billes pour qu’ils aient envie d’apprendre un minimum et ne soient pas perdus devant un clavier et un écran. La totalité de la population ne sera jamais passionnée d’informatique mais si la majorité parvient au moins a maîtriser correctement les outils et les protocoles, ce sera bien plus performatif que de déplorer qu’ils n’aient pas réussi a apprendre tous seuls. Comme le mythe de leurs aînés tente de le faire croire.

Les jeunes sont devenus nuls en informatique, vraiment ? © MiniMachines.net. 2025

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Le Non-E3 2025 : la liste des FPS des conférences du Summer Game Fest

Comme l’année dernière, c’est le Summer Game Fest, un événement avec plein d’annonces, qui attire autour de lui plein d’autres conférences. Mais cette fois-ci, impossible de trouver un calendrier complet chez les copains. On a été obligés de bosser nous-même. Voici donc le programme de ce qu’on a suivi. On a pu restreamer sur notre chaîne Twitch quasiment chacune des présentations. Pour chaque conférence, vous retrouverez tous les jeux que l’on a retenus, et un lien pour vous emmener sur la news en qui en parle.

On a également enregistré un NoScope pour parler des FPS qui nous ont le plus marqué :


Les conférences pré-summer game fest

OTK Games Expo 2025 25/05/2025 Summer Game Fest - OTK Games Expo 2025 PIONER
Breathedge 2
Moros Protocol
Total Chaos
Ad Mortem
Tiny Build Connect 2025 27/05/2025 Summer Game Fest - TinyBuild Connect 2025 FEROCIOUS
Hello Neighbor 3
VOIN
AG French Direct 28/05/2025 Summer Game Fest - AG French Direct Deadcore Redux
Species: Unknown
Lifelong
Black One Blood Brother
How 2 Escape: Lost Submarine
MIX Summer Game Showcase 03/06/2025 Summer Game Fest - Mix Summer Game Showcase 2025 Athanasia
State of Play 04/06/2025 Summer Game Fest - State of Play juin 2025 Thief VR: Legacy of shadow
Tides of Tomorrow 🌊

Les conférences de la soirée du 6 juin

Conférence d’ouverture
du Summer Game Fest 2025
06/06/2025
23h00
Summer Game Fest 2025 ILL
Dying Light: The Beast
Atomic Heart II

The Cube

Wildgate
Splitgate 2

Resident Evil Requiem
Day of the Devs 07/06/2025
01h00
Summer Game Fest - Day of The Devs Thick As Thieves

Les conférences de la soirée du 7 juin

Wholesome Direct 07/06/2025
18h00
Summer Game Fest - Wholesome Direct 2025 The Berlin Apartment
Women-led Games Showcase 07/06/2025
19h00
Summer Game Fest - Women Led Games Showcase 2025 Will: Follow The Light
Drywall Eating Simulator
Dark Hours
Latin American Games Showcase

07/06/2025
20h00

Summer Game Fest - Latin American Games Showcase LAN Party Adventure
A.I.L.A
South East Games Showcase 07/06/2025
21h00
Summer Game Fest - Southeast Asian Games Showcase Summer 2025 Mala Petaka
Future Games Show 07/06/2025
22h00
 

Summer Game Fest - Future Game Show

Whispers in the Fog
The Finals Saison 7
SLEEP AWAKE
The Explorator
Call of the Elder Gods
Ascendant
How To Escape: Lost Submarine
Deathground
Crisol: Theater of Idols
Ritual Tides
System Shock 2 Remaster
Deepest Fear
DAVY x JONES
Blind Descent
Dimhaven – The Lost Source
Frosty Games Fest 08/06/2025
01h00
Summer Game Fest - Frosty Game Fest 2025 Total Chaos

Les conférences de la soirée du 8 juin

Les conférences du 9 juin

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NoScope #75 : Spécial Summer Game Fest 09/06/2025
21h00
NoScope #75 - Spécial Summer Game Fest Le récap ultime des FPS
du Summer Game Fest.
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Les stages de récupération de points : une bouée de sauvetage pour les conducteurs Français ?

En France, le permis de conduire est un précieux sésame pour la liberté de mouvement. Cependant, avec les infractions routières qui peuvent survenir à tout moment...

Les stages de récupération de points : une bouée de sauvetage pour les conducteurs Français ? est un article de Blog-Moteur, le blog des passionnés d'automobile !

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