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Solaire : l’éclipse espagnole

Le 28 avril 2025, l’Espagne et le Portugal ont basculé dans l’obscurité. En quelques secondes, près de 60 millions d’habitants ont été plongés dans un black-out massif. Transports figés, communications coupées, hôpitaux sous tension : une panne d’une ampleur inédite, qui a mis en lumière les fragilités de réseaux électriques de plus en plus dépendants des énergies renouvelables.

Alors que l’Espagne est un pionnier dans l’adoption des énergies vertes, cet incident a relancé une interrogation brûlante : le photovoltaïque, jadis célébré comme une solution miracle pour la transition énergétique, est-il en train de perdre de son éclat ?

Le black-out ibérique : une crise révélatrice

Ce 28 avril 2025, à 12 h 33, le réseau ibérique s’effondre. Selon Red Eléctrica de España (REE), le gestionnaire du réseau espagnol, une perte soudaine de 15 GW de production, principalement d’origine solaire, a été enregistrée, représentant environ 60 % de la demande nationale à ce moment précis. Elle fait chuter la fréquence à 49,2 hertz (au lieu de 50 hertz). Une série d’arrêts automatiques se déclenche, les interconnexions avec la France et le Maroc se coupent. L’Espagne et le Portugal entrent alors dans une nuit artificielle qui durera de dix à vingt heures selon les régions.

Très vite, une suspicion se porte sur la centrale solaire Nuñez de Balboa, exploitée par Iberdrola. Selon plusieurs fuites relayées par la presse, des anomalies auraient déstabilisé le réseau, provoquant une réaction en chaîne, amplifiée par la forte proportion de sources renouvelables (70 % de l’électricité provenait du solaire et de l’éolien au moment de l’incident). Mais la ministre de la Transition écologique, Sara Aagesen, tempère. Ce ne serait pas un site isolé qui aurait plongé le pays dans le noir, mais bien un enchaînement de défaillances – erreurs de pilotage de Red Eléctrica de España (REE), manque de capacités de secours disponibles, fragilité structurelle d’un réseau saturé d’énergies intermittentes.

Ce black-out a révélé une réalité technique fondamentale : les énergies renouvelables, bien qu’essentielles à la transition énergétique, posent des défis majeurs en termes de stabilité. Contrairement aux centrales thermiques ou nucléaires, les installations solaires et éoliennes n’apportent pas l’inertie électromécanique indispensable au réseau. Dans un système classique, cette inertie vient des masses en rotation – turbines, alternateurs – qui, comme la roue d’un vélo, permettent de continuer à avancer malgré une secousse ou une variation de cadence. Sans elle, la moindre oscillation de fréquence se transforme en choc violent.

Les panneaux solaires produisent du courant continu à partir de la lumière du soleil, ensuite converti en courant alternatif par des onduleurs. Or, ces équipements électroniques n’apportent aucune inertie. Les éoliennes modernes, pour la plupart connectées via des convertisseurs, ne transmettent pas non plus directement l’énergie cinétique de leurs pales au réseau. Résultat : au moment où l’Espagne fonctionnait avec près de 70 % de renouvelables, la moindre anomalie locale a suffi à faire vaciller l’ensemble du système.

Photovoltaïque : de l’euphorie au désenchantement

L’Espagne s’est longtemps enorgueillie d’être championne européenne du solaire. En 2024, les renouvelables représentaient déjà 56 % de son mix électrique, et le pays vise 81 % en 2030. À certaines heures, le photovoltaïque couvre plus de 60 % de la demande nationale. Mais cette réussite est aussi une fragilité.

Le 28 avril, la surproduction solaire atteignait 32 000 MW pour une demande limitée à 25 000 MW. Face à ce déséquilibre, les systèmes automatiques ont déconnecté en cascade des centrales entières, dès que la fréquence sortait de la plage tolérée. Ce n’est pas tant le solaire lui-même qui est en cause que l’incapacité du réseau à absorber des flux aussi massifs et variables. Sans stockage suffisant, sans mécanismes de régulation modernes, la solution du photovoltaïque se mue en problème.

Une panne aussitôt instrumentalisée

À peine les lumières revenues sur la péninsule ibérique, le débat politique s’est enflammé. En Europe, des figures de l’extrême droite comme l’Allemande Alice Weidel (AfD) ou l’Italien Antonio Tajani (Fratelli d’Italia) ont saisi l’occasion pour accuser le Pacte vert d’affaiblir la sécurité énergétique. En Espagne, l’opposition a réclamé le retour du nucléaire comme garantie de stabilité. Le Premier ministre Pedro Sánchez a répondu que les centrales nucléaires s’étaient elles-mêmes arrêtées lors du black-out, et que seules les centrales hydroélectriques et à gaz avaient permis le redémarrage.

Sur le terrain industriel, le jeu des responsabilités a vite tourné à la passe d’armes en mode renvoi de la patate chaude. Iberdrola s’est exemptée de toute faute, REE a incriminé la proportion excessive de renouvelables, tandis que la fédération patronale Aelec a dénoncé l’absence de centrales synchrones pour assurer la stabilité du réseau. La panne a ainsi révélé une évidence. La transition énergétique n’est pas qu’un enjeu technique, c’est aussi un champ de bataille politique et économique.

Le solaire : un pilier indispensable des ENR

Malgré ce désenchantement, nul ne peut se passer du photovoltaïque. Son association avec les batteries lui confère un rôle potentiel dans le lissage de la demande, dont ne peut se targuer l’éolien, à l’intermittence bien moins cyclique et plus imprévisible. Il s’installe vite, nécessite peu d’investissements lourds, ne présente pas de risque industriel majeur et affiche des progrès constants en matière de rendement et de recyclage. Aujourd’hui, les taux de récupération des matériaux (verre, aluminium, silicium) peuvent aller jusqu’à 95 %. Quant aux batteries, elles gagnent en compacité et en durabilité, en plus d’être moins onéreuses et de voir leurs matériaux (lithium, cobalt, nickel) être recyclables à près de 90 % contre moins de 50 % il y a encore dix ans.

Solaire : la France contre-attaque

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Mais l’intégration efficace et sûre du photovoltaïque aux réseaux exige une transformation profonde de ces derniers. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudra ajouter ou remplacer 80 millions de kilomètres de lignes électriques dans le monde d’ici 2040 pour atteindre les objectifs climatiques. Et l’Espagne, enclavée derrière les Pyrénées, doit renforcer ses interconnexions avec le reste de l’Europe pour éviter que de futures perturbations locales ne tournent au désastre continental.

Les pistes existent, comme le développement du stockage hydraulique par stations de pompage-turbinage, la production de batteries de grande capacité, mais aussi les innovations technologiques comme l’inertie virtuelle. Ces convertisseurs électroniques de nouvelle génération permettraient aux installations solaires d’imiter le comportement stabilisateur des centrales conventionnelles. Des équipes de recherche, notamment à l’IMDEA Energía, travaillent déjà sur ces solutions, qui nécessiteront des incitations économiques et des réformes réglementaires pour se déployer à grande échelle.

L’Europe en première ligne

L’Union européenne a lancé une enquête indépendante, confiée à l’ENTSO-E et à l’ACER, pour tirer toutes les leçons du black-out ibérique. Les priorités relevées pointent la nécessité de renforcer la résilience des réseaux, d’améliorer la coordination transfrontalière et d’intégrer les renouvelables dans une architecture plus robuste.

Pour l’instant, la France, protégée par son parc nucléaire et ses dispositifs de protection réseau, a échappé à ce genre de pannes. Mais ce répit ne doit pas masquer une tendance de fond : l’Europe entière est confrontée au défi d’une intégration massive des renouvelables sans fragiliser ses systèmes. Le solaire, par son ampleur et son développement rapide, est au cœur de cette équation.

L’avenir de l’énergie française au cœur d’une guerre de chapelles

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Une transition sous tension

L’éclipse espagnole ne signe pas l’échec du photovoltaïque. Elle rappelle que la transition énergétique ne peut se résumer à déployer toujours plus de panneaux ou d’éoliennes sans investissements massifs sur les réseaux, ses mécanismes de régulation et l’innovation technologique.

Si le solaire reste une pièce maîtresse du mix énergétique, il n’a rien d’un miracle au maniement aisé. Le 28 avril en a témoigné. À l’heure actuelle, un simple excès de production peut plonger une large partie d’un continent dans la nuit.

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La facture d’électricité va changer : de nouvelles règles de calcul arrivent le 1er août

EDF électricité

De nouvelles règles de calcul pour la TVA vont s'appliquer sur votre facture d'électricité, et cela dès le 1er août 2025. Cette évolution vise à mettre la France en conformité avec le cadre européen. Pour limiter les perspectives d'une hausse, le gouvernement actionne par ailleurs certains leviers.

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Attention, les règles de calcul de votre facture d’électricité changent dès le 1er août 2025

EDF électricité

De nouvelles règles de calcul pour la TVA vont s'appliquer sur votre facture d'électricité, et cela dès le 1er août 2025. Cette évolution vise à mettre la France en conformité avec le cadre européen. Pour limiter les perspectives d'une hausse, le gouvernement actionne par ailleurs certains leviers.

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Attention, le montant de votre facture d’électricité va être chamboulé dès le 1er août

EDF électricité

De nouvelles règles de calcul pour la TVA vont s'appliquer sur votre facture d'électricité, et cela dès le 1er août 2025. Cette évolution vise à mettre la France en conformité avec le cadre européen. Pour limiter les perspectives d'une hausse, le gouvernement actionne par ailleurs certains leviers.

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Attention, le montant de votre facture d’électricité va être chamboulé dès le 1er août

EDF électricité

De nouvelles règles de calcul pour la TVA vont s'appliquer sur votre facture d'électricité, et cela dès le 1er août 2025. Cette évolution vise à mettre la France en conformité avec le cadre européen. Pour limiter les perspectives d'une hausse, le gouvernement actionne par ailleurs certains leviers.

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Votre frigo consomme plus d’électricité que 3 milliards de personnes

En 2013, Todd Moss fait ses courses dans un magasin d’électroménager. Sur l’étiquette énergétique de son nouveau réfrigérateur, un chiffre le frappe : 459 kWh par an. Le déclic est immédiat : son frigo familial va consommer plus d’électricité que la plupart des Africains. Pour Todd Moss l’urgence est là : aucun pays n’est jamais sorti de la pauvreté sans avoir accès à une énergie abondante. Plutôt que de faire des leçons de morale aux pays en développement, assurons-nous qu’ils aient accès à suffisamment d’électricité stable et bon marché.

Les chiffres donnent le vertige. 3,3 milliards de personnes vivent encore aujourd’hui dans des régions où la consommation électrique par habitant est inférieure à celle d’un réfrigérateur américain standard. 4 personnes sur 10 sur cette planète appartiennent à ce que l’on pourrait appeler le « monde débranché ». Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, la consommation moyenne n’est que de 172 kWh par personne et par an. Si l’on exclut l’Afrique du Sud, la consommation d’énergie par habitant en Afrique subsaharienne n’est que de 180 kWh par an – la même que celle d’un frigo de nouvelle génération. À titre de comparaison, un Français consomme en moyenne 7 000 kWh par an, un Américain plus de 12 000.

La pauvreté énergétique en Afrique se traduit par des drames humains quotidiens. 3,8 millions de personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air intérieur, selon l’Organisation mondiale de la santé. La cause ? Les 2,6 milliards d’individus qui cuisinent encore au bois, au charbon ou aux excréments d’animaux dans des espaces confinés.

L’énergie abondante, clé du développement humain

Hans Rosling, le regretté statisticien suédois, estimait que 5 milliards de personnes portent aujourd’hui des vêtements lavés à la main. Cela signifie que 2,5 milliards de femmes et de filles passent une partie de leur temps à frotter du linge dans des bassines plutôt qu’à étudier ou travailler.

L’impact de l’électrification sur l’éducation féminine est spectaculaire. Au Bangladesh, une étude a montré que le taux d’alphabétisation des femmes était 31% plus élevé dans les villages électrifiés que dans ceux qui ne l’étaient pas. Chaque heure passée au lavoir est une heure perdue en classe.

Au Nigeria, le réseau électrique national ne fonctionne que 7 heures par jour. Les entreprises subissent en moyenne 32 coupures par mois, chacune durant près de 12 heures. Au Ghana les black-outs sont si fréquents que les Ghanéens ont inventé un argot spécial pour désigner les délestages sauvages. Les entreprises sont contraintes de renvoyer leurs employés chez eux, de licencier leur personnel le plus coûteux et de suspendre leur production.

L’instabilité chronique s’enracine aussi dans les manipulations politiques qui transforment l’électricité en outil de pouvoir. Avant certaines échéances électorales, un phénomène troublant se répète : les coupures diminuent miraculeusement et les dirigeants revendiquent leurs “succès” énergétiques. Cette stabilisation artificielle, financée à coups d’investissements de dernière minute et de renflouements d’urgence, s’évapore sitôt les urnes fermées. Au Gabon des coupures massives ont même été dénoncées comme des sabotages politiques visant à discréditer l’opposition.

Résultat ? Dans les rues de Lagos ou d’Abuja, une symphonie assourdissante de générateurs diesel empoisonne l’air jour et nuit. 71% des entreprises nigérianes possèdent un générateur, tout comme près de la moitié des ménages. Les restaurants et hôtels ne peuvent plus garantir la réfrigération de leurs denrées et doivent régulièrement jeter leur stock. Les épiceries ferment boutique dès que l’électricité s’interrompt.

L’engrenage fatal des prix artificiellement bas de l’électricité en Afrique

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Comme le résume Todd Moss : « Il n’existe pas de pays riche avec une faible consommation d’énergie. » L’électricité alimente les cuisines, les hôpitaux, les systèmes d’assainissement, les pompes à eau, les usines, les écoles, les machines des entreprises, la climatisation. Elle est un carburant indispensable du développement humain.

Le colonialisme vert, nouvelle forme d’oppression

Pourtant, au moment où l’Afrique tente de combattre sa pauvreté énergétique, une nouvelle forme de paternalisme émerge : ce que certains appellent le « colonialisme vert ». Cette doctrine consiste pour les pays riches à imposer leurs priorités climatiques aux nations pauvres, reproduisant des schémas coloniaux sous couvert d’écologie. En 2017, la Banque mondiale a annoncé qu’elle cesserait de financer les projets pétroliers et gaziers. 20 pays riches, dont la Norvège, se sont engagés à arrêter tout financement de projets fossiles à l’étranger d’ici 2025.

L’ironie est cruelle. La Norvège, qui tire 41% de ses exportations du pétrole et du gaz, explique aux Africains qu’ils doivent se contenter de panneaux solaires et de « micro-réseaux intelligents ». Comme l’écrit l’économiste Vijaya Ramachandran dans Foreign Policy en 2021, le message implicite est : « Nous resterons riches, nous vous empêcherons de vous développer, et nous vous enverrons un peu de charité tant que vous maintiendrez vos émissions à un niveau bas. »

Cette approche n’est pas seulement hypocrite, elle est mortelle. Quand les institutions internationales découragent l’usage du gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour la cuisine sous prétexte qu’il s’agit d’un combustible fossile, elles condamnent de facto des millions de femmes et d’enfants africains à continuer de s’intoxiquer avec la fumée de leurs foyers traditionnels.

Pour les experts en santé publique comme Nigel Bruce de l’Université de Liverpool, la réalité est pourtant limpide : le GPL reste pour les 10 à 20 prochaines années le seul combustible propre qui coche toutes les cases pour l’Afrique. Il est populaire, répond aux besoins des ménages, facile à stocker et transporter, et surtout disponible dès maintenant dans les quantités nécessaires.

Critiquer l’usage du gaz naturel en Afrique au nom du climat relève de l’aveuglement. Si l’Afrique subsaharienne triplait sa production électrique en utilisant uniquement du gaz, cela ne représenterait que 0,6% des émissions mondiales supplémentaires. Et l’énergie domestique au GPL émet 60% de gaz à effet de serre en moins que la cuisson traditionnelle au bois.

L’abondance énergétique pour tous

Todd Moss est catégorique : son graphique du réfrigérateur n’est pas « un graphique d’austérité » mais  « un graphique d’opportunité manquée ». Le problème n’est pas que les Occidentaux consomment trop d’énergie, mais que des milliards d’êtres humains n’en consomment pas assez.

L’objectif ne devrait pas être de réduire la consommation suédoise ou américaine, mais d’amener chaque personne à au moins 1 000 kWh par personne par an à court terme, puis 5 000 à 10 000 kWh à moyen et long terme. Si le Nigeria, le Libéria, le Sénégal ou Haïti atteignaient le niveau de consommation électrique de la Suède, ce ne serait pas un cauchemar climatique mais un succès humanitaire retentissant. Un monde d’égalité énergétique n’est pas un monde de pauvreté forcée, mais un monde d’abondance universelle.

Pour les nations développées, l’enjeu majeur réside dans un double défi énergétique : décarboner leur production électrique tout en l’accroissant substantiellement pour accompagner l’électrification du chauffage et des transports. L’écart demeure saisissant entre les 6 000 kWh largement décarbonés que consomme annuellement un Français et cette même consommation chez un Allemand, où charbon et gaz fossiles conservent une emprise prépondérante sur le mix électrique.

La nécessaire transition énergétique à l’échelle mondiale ne doit toutefois pas faire l’impasse sur le besoin fondamental d’énergie stable et abondante pour tous. Les aides à destination de l’Afrique doivent inclure toutes les technologies disponibles : renouvelables, fossiles et nucléaires. L’objectif est d’offrir à chaque être humain ce que nous tenons pour acquis dans les pays riches : une électricité toujours disponible et à bon marché. N’oublions jamais que l’accès à l’énergie n’est pas qu’une question technique ou climatique, mais avant tout une question de dignité humaine.

Cet article est inspiré de « Why The Fridge Continues to Resonate » de Todd Moss, publié le 23 février 2023 sur Substack.

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Notre sélection des meilleurs pommeaux de douches avec compteur d’eau

Dans la catégorie « faire baisser sa facture », le thème de l’eau revient fréquemment avec la douche dans le viseur. Heureusement, il existe des solutions. Voici trois pommeaux de douche high-tech qui devraient vous aider à consommer moins d’eau.

Si le sujet revient moins dans l’actualité que l’énergie, la gestion de l’eau constitue l’un des enjeux majeurs de notre siècle. Pour cette raison, tout comme pour la question de l’énergie et du chauffage, il convient d’optimiser son utilisation pour préserver au maximum cette ressource… et faire baisser sa facture !

Parmi les points d’amélioration de la consommation d’eau à la maison, la gestion des bains et des douches est un élément incontournable. Évidemment, le bain, avec ses 150 à 200 litres d’eau, est à éviter au maximum. Mais l’enjeu de la douche est également important. Sans dispositif de réduction de débit, une douche de 5 minutes représente environ 60 litres d’eau, du fait d’un débit moyen proche des 12 litres par minute.

Dans ce contexte, l’utilisation de système de réduction d’eau, mais également de visualisation de la quantité d’eau consommée peut être d’une grande aide pour réduire sa consommation, et éduquer les jeunes générations sur la quantité d’eau utilisée au quotidien. Nous avons sélectionné les 3 pommeaux de douche connectés les plus adaptés à cet effet.

À lire aussi Transformer le réseau d’eau potable en centrale hydroélectrique ? C’est possible

Hydrao Aloé : meilleur pommeau de douche connecté du marché

Commençons tout de suite par la Rolls des pommeaux de douche connectés. Oui, ça existe ! Le pommeau Aloé de la marque Hydrao se distingue d’abord par son installation très rapide, mais également par sa facilité d’utilisation. Il est composé de nombreuses LED qui le colorent en fonction de la quantité d’eau consommée pendant la douche. De 0 à 10 litres, le pommeau est vert. Il passe ensuite au bleu entre 10 et 20 litres avant de passer au violet jusqu’à 30 litres et finit en rouge au-delà.

Cet indicateur, très pratique pour toute la famille, est associé à un système de limiteur de débit. Il est ainsi possible de réduire son débit à 9 L/min, voiree même 6,6 L/min ! En comparaison à un débit classique de 12 ou 15 L/min, la différence est très importante. Enfin, le pommeau de douche est doté d’un petit module Bluetooth qui permet de le connecter au smartphone, et ainsi de suivre sa consommation en temps réel. Enfin, le pommeau peut fonctionner avec une pression de 4,5 L/min.

Pommeau Hydrao Aloé Pommeau douche Hydrao Aloé

Edouard Rousseau Ekogest Tempo : pratique et bon marché

Beaucoup moins cher que l’Aloé de chez Hydrao, le pommeau de douche économique du fabricant Edouard Rousseau propose un fonctionnement similaire avec 3 jets différents (pluie, massage ou pluie + massage), et un code couleur permettant de savoir quelle quantité d’eau on a consommé jusque-là.

Si celui-ci n’est pas réellement connecté, son écran central permet de suivre facilement la température de l’eau, le nombre de litres d’eau consommés et le temps passé sous la douche. Pratique ! On apprécie également les picots anti-calcaires qui allongeront la durée de vie du pommeau. Sur les aspects négatifs, la consommation reste relativement élevée par rapport au Hydrao Aloé, avec 9 L/min.

Pommeau douche Edouard Rousseau Ekogest Pommeau Edouard Rousseau Ekogest

Ilo de chez Ilya : le capteur de douche Made in France

Pour finir ce top 3, ce n’est pas tout à fait un pommeau de douche que nous avons choisi de mettre à l’honneur, mais plutôt un capteur conçu et fabriqué en France. Cocorico ! La petite startup occitane Ilya, qui a de la suite dans les idées, a mis au point un compteur ultra-lisible et facile à installer pour suivre en direct sa consommation d’eau pendant la douche. On apprécie sa simplicité, et son design particulièrement discret. Il est ainsi facile à lire et à utiliser pour les grands, mais aussi pour les petits.

Néanmoins, celui-ci n’est pas parfait. D’abord, le compteur s’éteignant automatiquement au bout de 1 min 30 à chaque fois que l’eau est coupée. Ainsi, il faut, au choix, se savonner très rapidement, ou sortir la calculatrice pour connaître sa consommation d’eau totale. Surtout, le capteur nécessite un débit minimal de 8 L/min pour pouvoir fonctionner. Il ne sera donc pas possible de l’associer avec n’importe quel pommeau de douche économique tel que le Hydra Aloé. Le produit est (très) cher avec un tarif de 99 €, mais c’est le prix à payer pour encourager une jeune pousse française qui mise beaucoup sur le Made in France. Toujours dans la même démarche, l’entreprise commercialise d’ailleurs une douche cyclique, qui peut recycler l’eau pour en limiter la consommation.

Capteur Ilya

Tout savoir sur la consommation d’eau dédiée à la douche

Un bain est-il vraiment plus gourmand qu’une douche ?

En moyenne, un bain utilise entre 150 et 200 litres d’eau. Une douche de 5 minutes avec un pommeau classique consomme autour de 60 litres. Réduire le débit et la durée de la douche rend cet écart encore plus significatif.

Quels autres équipements peuvent aider à réduire la consommation d’eau ?

Outre les pommeaux de douche économes, il existe des mousseurs pour robinets, des chasses d’eau double débit et des récupérateurs d’eau de pluie pour arroser le jardin ou laver la voiture.

Est-il possible de recycler ses eaux grises ?

Des systèmes existent pour recycler les eaux grises (issues des lavabos ou de la douche) et les utiliser pour les toilettes ou l’arrosage. Ce type d’installation demande cependant un budget et une étude préalable.

Quelle est la consommation moyenne d’eau d’un foyer en France ?

Environ 150 litres par personne et par jour en France. La salle de bain en représente plus de 40 %. Agir sur les habitudes et sur les équipements peut faire baisser cette moyenne de façon significative.

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C’est officiel : 20 réacteurs nucléaires français se préparent à repartir pour 10 ans

centrale nucléaire

Une étape clé vient d’être franchie. L'ASNR vient de donner son feu vert à la perspective d'une prolongation de la durée de vie des 20 réacteurs de 1 300 MWe au-delà de leur quatrième réexamen périodique, c'est-à-dire après 40 ans. Des travaux seront toutefois nécessaires, qui s'étaleront de 2026 à 2040.

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Top départ pour la prolongation de 20 réacteurs nucléaires français pour 10 ans de plus

centrale nucléaire

Une étape clé vient d’être franchie. L'ASNR vient de donner son feu vert à la perspective d'une prolongation de la durée de vie des 20 réacteurs de 1 300 MWe au-delà de leur quatrième réexamen périodique, c'est-à-dire après 40 ans. Des travaux seront toutefois nécessaires, qui s'étaleront de 2026 à 2040.

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Drones, lasers, brouillage : l’armée devra-t-elle passer aux mini-réacteurs nucléaires pour survivre à la guerre moderne ?

armée soldat guerre

Face à l'électrification du champ de bataille, faudra-t-il doter les armées de mini-réacteurs nucléaires ? C'est la réflexion avancée par une agence de l'UE, constatant l'émergence d'armes de plus en plus énergivores, mais aussi une transition dans la mobilité militaire.

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« Aucune armée ne peut fonctionner sans énergie » : les mini-réacteurs nucléaires sont-ils l’avenir des champs de bataille ?

armée soldat guerre

Face à l'électrification du champ de bataille, faudra-t-il doter les armées de mini-réacteurs nucléaires ? C'est la réflexion avancée par une agence de l'UE, constatant l'émergence d'armes de plus en plus énergivores, mais aussi une transition dans la mobilité militaire.

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Une IA pour réduire sa facture d’électricité : voici Zenki, pour optimiser la gestion d’énergie du foyer [Sponso]

Cet article a été réalisé en collaboration avec Zendure

En France et en Europe, de plus en plus de foyers se tournent vers les dispositifs d’autoconsommation d’énergie et s'équipent de panneaux solaires et de batteries de stockage. La société Zendure dévoile aujourd’hui une brique logicielle complémentaire : une IA qui s’occupe de piloter les économies d’énergie.

Cet article a été réalisé en collaboration avec Zendure

Il s’agit d’un contenu créé par des rédacteurs indépendants au sein de l’entité Humanoid xp. L’équipe éditoriale de Numerama n’a pas participé à sa création. Nous nous engageons auprès de nos lecteurs pour que ces contenus soient intéressants, qualitatifs et correspondent à leurs intérêts.

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La clim n’est pas un crime

En France, on meurt plus de la chaleur qu’au Mexique ou aux Philippines. Notre population, vieillissante, est plus fragile que d’autres. Pourtant, elle a moins accès à la climatisation qu’ailleurs. Une diabolisation meurtrière.

Plus de 10 000 morts en excès pendant l’été 2022, selon Santé publique France. Plus de 5000 en 2023. 47 690 en Europe. Notre continent est celui des étés meurtriers : la chaleur y tue plus qu’en Afrique, qu’en Asie ou qu’en Amérique Latine. 

Pourtant, malgré cette réalité devenue chronique, la climatisation reste chez nous perçue comme un gadget, voire une menace. On en parle du bout des lèvres, comme si admettre son utilité revenait à trahir un certain art de vivre. Résultat, la France est une anomalie : moins d’un ménage sur quatre est équipé. À des années-lumière des 90% d’américains ou de japonais, champions en la matière.

Des conséquences désastreuses…

Dans les Ehpad, la situation est souvent catastrophique. Durant l’été 2022, 60,7 % des établissements ont été thermiquement inconfortables dans les espaces privatifs. Dans les écoles, on apprend à composer avec des salles surchauffées, alors que la chaleur inhibe le développement des capacités d’apprentissage, notamment pour les étudiants à faible revenu, qui bénéficient de moins de confort chez eux. Quand les établissements ne décident pas tout simplement de jeter l’éponge.

Nos services publics suivent parfois la même voie, avec des horaires restreints. Au-delà de 25°C, nos performances chutent drastiquement. La clim, meilleure alliée de notre productivité, devrait mettre tout le monde d’accord, des salariés aux patrons. Pourtant, son absence est si marquante que notre pays est devenu une inépuisable source de moqueries, jusque dans les séries Netflix.

…qui pourraient s’amplifier

A mesure que les étés deviennent plus torrides, ce retard risque de devenir critique. Une étude récente a simulé le Paris de 2100, en pleine vague de chaleur. Le constat est sans appel : sans climatisation, les Parisiens seront exposés à un stress thermique intense pendant 15 heures par jour à l’extérieur, et plus de 7 heures à l’intérieur, chez eux comme sur leur lieu de travail. 

Comment fonctionne une clim’ ?

J’approfondis

Avec des systèmes de climatisation réglés à 23°C, cette exposition chute immédiatement à zéro en intérieur et n’augmente que de 20 minutes en extérieur. L’étude envisage également des alternatives, particulièrement volontaristes : convertir 10 % de la surface de Paris en parcs et isoler massivement les logements. Des dépenses importantes, pour un résultat peu probant : seulement 1h23 de stress thermique en moins à l’intérieur, trente minutes à l’extérieur. Et irréaliste : lors des canicules, toute l’eau potable consommée en région parisienne ne suffirait pas à arroser ces nouveaux espaces verts. Les réseaux collectifs de froid pourraient être une autre piste. Mais leur coût peut-il se justifier pour quelques semaines d’utilisation par an ?

Des reproches climatiques fragiles

Pourtant, la crainte du changement climatique pousse certains à lutter contre la clim plutôt qu’à l’adopter. Les rejets de chaleur en extérieur sont une première critique récurrente. La climatisation rejette effectivement de l’air chaud, mais dans des proportions très limitées, n’entraînant qu’une augmentation de 0,25°C à 0,75°C en moyenne, même lors d’une canicule. Des pics à +2,4°C ont été observés, mais uniquement après neuf jours consécutifs de chaleur extrême, et sur des zones très localisées. Pour compenser, la végétalisation a un vrai rôle à jouer. D’autant qu’une maison bien isolée rejette presque autant de chaleur qu’une maison climatisée. Dans un logement passif, l’énergie solaire est réfléchie ; dans un logement climatisé, elle est évacuée. Dans les deux cas, des kilowatts thermiques sont renvoyés dehors. 

Non, la clim’ ne « donne » pas le rhume

J’approfondis

Les fluides réfrigérants, les HFC, gaz à effet de serre très puissants, sont aussi pointés du doigt. Ils sont pourtant utilisés en circuit fermé, et ne peuvent s’échapper qu’en cas de défaut d’entretien. La réglementation F-gaz de l’Union Européenne prévoit par ailleurs le basculement progressif vers des gaz à Pouvoir de Réchauffement Planétaire (PRP) plus faible.

On lui reproche enfin sa consommation d’énergie. Un argument difficilement audible : l’été, la France produit plus d’électricité bas carbone que nécessaire, grâce à son parc nucléaire et à l’énergie solaire. Et les pompes à chaleur réversibles – qui chauffent l’hiver et refroidissent l’été – sont deux à quatre fois plus efficaces que les chaudières à gaz, trois à cinq fois plus que des radiateurs électriques. 

La climatisation, vecteur de progrès humain

« Elle a été l’invention la plus marquante de l’histoire. Ma première action a été de l’installer dans les bâtiments publics. C’était la clé de l’efficacité de l’administration. » Lee Kuan Yew, fondateur du Singapour moderne, ne s’y est pas trompé. La chaleur emporte les plus âgés, les plus pauvres, les plus fragiles. Face à elle, la clim’ est en train de devenir un outil fondamental de justice climatique. Il est urgent qu’enfin, la France l’adopte sans remords. Grâce à notre électricité bas-carbone, elle sera même la plus vertueuse du monde. 

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Nucléaire : le monde s’emballe, la France s’enlise

Depuis quelques années, la France fourmille de projets nucléaires innovants, notamment du côté des SMR, ces petits réacteurs plus sûrs et plus industrialisables que leurs aînés. Mais lundi soir, les députés ont peut-être mis un coup d’arrêt à cet enthousiasme, en donnant à EDF le monopole de la construction et de l’exploitation de tous les réacteurs nationaux.

Pas plus tard qu’hier, nous nous réjouissions de la vitalité de nos jeunes pousses atomiques. C’était sans compter sur un improbable coup de théâtre. Dans un hémicycle vide des partis centristes, un amendement déposé par le groupe LFI-NFP et voté par le Rassemblement national a suspendu l’avenir de ces startups au vote du Sénat. En l’état, impossible pour elles de construire des réacteurs ou de les exploiter sur notre sol.

Un vote, deux visions

Pour la gauche, il ne s’agit pas tant de garantir le monopole d’EDF que de sortir du nucléaire. Leurs amendements demandent purement et simplement la suppression de l’objectif de construire de nouveaux réacteurs et réclament un avenir 100 % renouvelables, suivant les scénarios Negawatt et M0 de RTE – malgré les incertitudes et les coûts pointés par les spécialistes du secteur.

Pour le Rassemblement National, cette initiative se fonde sur l’étonnante croyance que le public est plus à même de garantir la sécurité que le privé, alors même que le seul accident d’envergure fut, à Tchernobyl, l’œuvre d’un monopole d’État. Interpellé, Maxime Amblard, le « spécialiste énergie » du mouvement, se défend de vouloir mettre fin à l’entrepreneuriat nucléaire tricolore. « L’amendement adopté n’empêche absolument pas les initiatives privées en matière de recherche, de développement et de conception de nouveaux réacteurs », se défend-il sur X. On imagine pourtant mal EDF construire les SMR de ses concurrents et les investisseurs continuer à financer des entreprises interdites de fabriquer leurs produits.

Mettre fin à l’atome, ou se passer du privé ? Deux visions à contre-courant de la marche du monde. Car depuis deux ans, le nucléaire entame une véritable renaissance, porté par une multitude d’initiatives entrepreneuriales et par le boom de l’intelligence artificielle.

Le printemps des start-up du nucléaire français

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Vers un nouvel âge atomique ?

L’an dernier, Google signait un contrat à long terme avec Kairos Power, concepteur de petits réacteurs, pour que l’entreprise puisse commencer à les fabriquer en série. TerraPower, la startup atomique de Bill Gates, assemble les éléments de son réacteur avancé au sodium, Natrium, dans le Wyoming. Microsoft finance la remise aux normes de Three Mile Island. Il y a 15 jours, Meta scellait un partenariat de 20 ans avec la centrale de Clinton, dans l’Illinois, pour alimenter ses datacenters IA en énergie continue. Amazon s’est branché à celle de Susquehanna via Talen Energy, avec une connexion directe à 960 MW. Plus que de simples consommateurs, à ce rythme, les GAFAM pourraient presque devenir les premiers énergéticiens bas carbone de la planète.

Et les Américains ne sont pas les seuls à avoir chopé le coup de foudre pour l’atome. À l’échelle internationale, sa cote est sans précédent. Le Royaume-Uni injecte des gigawatts d’espoir dans le projet Sizewell C et dans les SMR Rolls-Royce, destinés à réactiver le réseau bas carbone. En Belgique, nous assistons à un vrai retournement de polarité : en mai dernier, le pays a abrogé sa loi de sortie du nucléaire et compte désormais doubler sa capacité d’ici 2035. En Suisse, après des années de refroidissement politique, le moratoire sur la construction de nouvelles centrales est sur le point de sauter. La Finlande et la Suède poursuivent leur montée en charge sans bruit mais avec constance. Même le Danemark, jusqu’ici allergique à l’atome, commence à réévaluer sa doctrine et à considérer l’hypothèse nucléaire dans son mix énergétique.

Le financement, carburant discret de la relance

J’approfondis

Longtemps sous tension, parfois mis en veille, le nucléaire redémarre partout où la demande monte en flèche et où le carbone devient un fardeau. Ce n’est plus un simple retour, c’est une remontée en pression. De l’Illinois à l’Ardèche, du Wyoming à Bruxelles, les neutrons s’agitent, les lignes bougent, les réacteurs s’éveillent. Tous les projets n’aboutiront pas. Nul doute que la concurrence fera le tri entre les plus innovants, les plus rentables et les autres. Ce que la France, en privilégiant les choix politiques aux choix du marché, tente de rejeter. En matière d’énergie, de Super Phénix à Astrid, les innombrables tergiversations du pouvoir devraient pourtant faire douter quant à sa capacité à avoir une vision claire et soutenue sur le long terme. Le triste spectacle actuellement donné à l’Assemblée, où chacun défend des visions irréalistes et inconciliables, ne pousse pas non plus à une confiance excessive dans la lucidité du personnel politique. Dommage, parce que l’énergie du XXIe siècle pourrait bien finalement être… celle dont la France a longtemps été le fleuron.

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