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[Gamescom 2025] Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2 sortira le 21 octobre, mais ça sent le boudin

C’est à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Gamescom que The Chinese Room a révélé la date de sortie de Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2. La sortie est prévue pour le 21 octobre. Le trailer, bien réalisé, nous montre de courtes séquences de gameplay qui ont l’air plutôt pas mal, oscillant entre narration et action.

Mais le problème semble venir de Paradox, l’éditeur du jeu. En effet, les précommandes ont été ouvertes et sur la page Steam, on peut voir l’abomination suivante : dans le jeu de base et l’édition deluxe (respectivement 60 € et 80 €), les joueurs auront accès à quatre clans : Banu Haqim, Brujah, Tremere et Ventrue. Mais s’ils veulent avoir accès aux deux autres, Lasombra et Toreador, il faudra posséder l’édition premium à 90 €, ou acheter le DLC Shadows & Silk à 22 € ! Et ce n’est pas du futur contenu, il sera disponible le jour de la sortie du jeu. Ce qui est d’autant plus condamnable, c’est que chaque clan possède ses propres mécaniques de gameplay, ce qui oblige à payer un supplément pour accéder au jeu complet. Une telle décision de la part de l’éditeur pourrait trahir un gros manque de confiance dans la qualité du jeu, dont le développement a été particulièrement chaotique : il pourrait tenter de drainer un maximum de thunes avant la sortie, avant que les joueurs ne se rendent compte de l’état du titre.

On vous invite donc à ne surtout pas précommander le jeu (encore moins que d’habitude) en attendant de voir ce qu’est réellement Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2. Vous pouvez néanmoins le garder dans votre liste de souhaits Steam ou Epic Games Store, en attendant d’en savoir plus.

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La monétisation dans les jeux rend l’expérience plus fun ! Merci Ubisoft pour la révélation !

Qu’est-ce qu’on est bêtes ! Depuis tout ce temps, on crachait sur les microtransactions, mais on était dans le faux ! Nos confrères de GamesRadar sont tombés sur une petite phrase issue du Document d’Enregistrement Universel 2025, publié le 19 juin sur le site officiel d’Ubisoft, et celle-ci nous révèle qu’en fait, leur « offre de monétisation dans les jeux premium rend l’expérience des joueurs plus fun » (p10). Bon sang, mais c’est bien sûr ! Le seul moyen de véritablement s’amuser dans un jeu vidéo est de faire chauffer la carte bleue de maman afin de s’acheter des nouvelles tenues pour ses personnages !

Rainbow Six Siege X - Elite Skin
La définition du fun.

Heu, attendez, on s’est peut-être un peu emballés… C’est complètement débile ! Non, ça doit plutôt être un message caché. Mais oui, c’est évident : les cadres d’Ubisoft n’ont aucune putain d’idée de ce qui rend un jeu vidéo amusant, et pensent que ce sont les microtransactions ! Maintenant qu’on le dit, tout fait sens ! Les mondes ouverts chiants comme la mort, les mécaniques sans âme, le pompage des idées des copains, refaire le même jeu encore et encore chaque année… Ils font tout simplement des trucs au hasard, mais ce qui ne change jamais, ce sont les microtransactions. Elles sont là dans tous les jeux du géant Breton, sans exception. Bon, maintenant qu’on a compris, on peut enfin lui dire : non, Yves, des cosmétiques à 10 balles ne rendent pas un jeu plus amusant. Merci.

On est taquins, mais pour ne pas écrire que sur du vent, on a tout de même survolé le reste du rapport, qui fait pas loin de 400 pages. Et on a noté deux ou trois trucs intéressants :

Les liens renvoient vers l’information en question dans le document, mais tous les navigateurs ne supportent pas cette fonction (notamment sur smartphone). C’est pourquoi le numéro de page est également précisé.

  • Ils estiment que le risque « d’échec dans le développement et le lancement d’un jeu vidéo » ou de « toxicité dans les jeux et services » est élevé (p28). Sur le point toxicité, ils parlent, entre autres, des cheaters, et indiquent notamment employer des hackers éthiques pour tenter de les contrer (p32).
  • Un autre risque, le bashing, est évalué à « modéré ». On l’aurait plutôt mis à « élevé », puisque la page 36 décrit parfaitement ce qui va se passer dans les prochaines heures avec cette petite phrase anodine sur les « microtransactions funs » : atteinte à la réputation d’Ubisoft. Mince alors, rédiger un bon plan ne suffit pas toujours, il faut aussi l’appliquer !
  • Il y a ensuite une vingtaine de pages (p55 à p73) de fiches de personnages avec toutes leurs caractéristiques pour faire des parties endiablées du très bon jeu de rôle papier L’Appel d’Ubisoft : 5ème Édition. On sent qu’ils ont une bonne équipe à la narration, car le lore de chaque perso est bien développé, mais on aurait aimé un peu plus de variété dans les classes de personnages.
L'Appel d'Ubisoft - 5ème Édition
Eudes-Édouard apprenait à ses dépens qu’on ne choisit pas son perso pour la couleur de ses cheveux dans l’Appel d’Ubisoft : 5ème Édition.
  • Yves Guillemot a perçu un salaire de 599 448 € pour l’année fiscale 2025 (p115), ce qui représente 14 fois le salaire moyen de la boîte (p113), mais ce n’est pas celui qui a touché le plus. Et c’est sans compter les attributions d’actions, qu’on n’a pas eu le courage d’éplucher, à partir de la page 121. Pour ceux qui voudraient des détails et qui aiment beaucoup s’amuser, la partie rémunération s’étend de la page 96 à 120, et celle sur les actions, de la 121ᵉ à 128ᵉ.
  • Le nombre d’employés au 31 mars 2025 était de 17 782 (p166), dont 3 965 en France. On peut également voir le turnover : 1 431 embauches pour 2 672 départs. Il n’y a d’ailleurs que 671 licenciements, contre 1 548 départs volontaires (p167). Quels petits joueurs.
  • La partie sur les résultats financiers est détaillée à partir de la page 220, et nous rappelle que le chiffre d’affaires sur l’année fiscale 2025 est de 1 899,2 millions d’euros, mais que le résultat net est de -157,8 millions d’euros (p221 & p222).

Il y a bien sûr plein d’autres informations dans le Document d’Enregistrement Universel 2025, mais on s’en voudrait de tout vous divulgâcher. Vous pouvez le consulter sans modération si ça vous tente.

Allez, un petit effort, on a bientôt terminé. On profite de cette délicieuse capsule sur Ubisoft pour évoquer la nomination de Christophe Derennes et Charlie Guillemot à la co-direction de la filiale créée avec Tencent en mars dernier. On vous avait d’ailleurs parlé de Charlie quand il avait rejoint l’équipe de choc pour sauver la boîte. Évidemment, le fait que le premier soit le cousin d’Yves Guillemot et que le second soit son fils est tout à fait fortuit.

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Le développement de Battlefield 10 dans la tourmente : pression monstre sur les devs et objectifs débiles

En début de semaine dernière, Ars Technica publiait un long papier sur l’état du développement du prochain Battlefield. Le journaliste a pu interroger des employés de plusieurs studios d’Electronic Arts et le constat n’est pas brillant. On vous a sélectionné quelques points qui ont retenu notre attention :

  • L’objectif est d’atteindre 100 millions de joueurs. Alors que le meilleur épisode de la série, Battlefield 1, n’a pas dépassé les 30 millions. Une bascule vers le free-to-play serait envisagée pour tenter de reproduire les exceptions que sont Fortnite et Call of Duty: Warzone. De notre point de vue, cet objectif défini par la direction est complètement débile et hors sol, et les développeurs n’en pensent pas moins.
  • Le budget prévu du prochain Battlefield était de 400 millions de dollars en 2023, il est possible qu’il ait été encore ré-évalué. Cela s’explique notamment par les retards, les soucis techniques, les renforts d’autres studios, etc.
  • Côté solo, après deux ans de travail sans réussir à proposer un prototype satisfaisant, Ridgeline Games a été fermé, puis le projet a été repris à zéro par d’autres studios, mais n’a pas encore été présenté en alpha. Les différentes personnes interrogées pensent qu’il est impossible d’avoir un solo correct d’ici à la date de sortie souhaitée par les dirigeants (avant avril 2026).
  • D’un point de vue opérationnel, le jeu est entré en phase de production, sans pour autant respecter les jalons normalement imposés par les process internes. Selon les sources d’Ars Technica, il manque le planning, certaines fonctionnalités et une estimation des risques. Cela mènera inévitablement à des coûts imprévus et à des retards.
  • Les différentes équipes sont en crunch constant et le taux de burnout semble anormalement élevé par rapport aux autres projets chez EA.

Ce n’est qu’une partie des éléments évoqués dans l’article, que l’on vous encourage à lire (en anglais) si vous souhaitez en apprendre un peu plus.

Avec toutes ces infos, autant dire qu’on croit encore moins à une sortie dans moins d’un an. Et si c’est vraiment le cas, on ne voit pas comment Battlefield 10 pourrait ne pas être une catastrophe industrielle à l’image de Battlefield 2042.

De toute façon, la révélation complète du jeu est prévue pour cet été. On pourra enfin savoir si le dixième épisode majeur de la série a un petit nom et quand il est prévu précisément.

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Subnautica 2 prendrait-il l’eau ? Krafton vire les trois dirigeants historiques, mais assure que ça ne change rien

Au beau milieu des annonces de licenciements par milliers chez Microsoft, Krafton a publié un communiqué à propos de Subnautica 2, pour annoncer que les trois dirigeants d’Unknown Worlds avaient été virés et remplacés par Steve Papoutsis avec effet immédiat. Néanmoins, ce dernier reste toujours PDG de Striking Distance, le studio derrière le TPS plutôt moyen The Callisto Protocol. Aucune raison n’a été évoquée pour ce changement, mais connaissant l’éditeur (InZoi, mais surtout PLAYERUNKNOWN’S BATTLEGROUNDS: BATTLEGROUNDS), le pire a tout de suite été imaginé. Le lendemain, l’équipe de dev, qui, elle, n’a a priori pas bougé, a publié un billet sur Steam pour rassurer la communauté. Même si ça sent le message rédigé par l’éditeur, on peut tout de même noter ce passage :

Rien n’a changé dans la structure du jeu. Il restera avant tout une expérience solo, avec un mode multijoueur coopératif optionnel. Pas d’abonnement. Pas de loot boxes. Pas de battle pass. Pas de microtransactions.

Subnautica 2
A priori, ceci n’est pas un artwork, mais du contenu in-game.

Hier, l’ancien game director Charlie Cleveland a réagi sur X pour parler de son parcours et de son amour pour les jeux sur lesquels il a travaillé. Il exprime sa surprise et sa tristesse de ne plus pouvoir travailler dans la boîte qu’il a lui-même créée, mais il est difficile d’en déduire autre chose. Il parle beaucoup des aspects bénéfiques qu’ont eu les accès anticipés pour les titres d’Unknown Worlds, et évoque le fait que Subnautica 2 aurait potentiellement pu être déjà prêt pour un lancement en early access. Serait-ce le point de friction avec Krafton, qui aurait préféré attendre encore un peu pour le peaufiner, quitte à raccourcir le délai avant de le basculer en version finale ? Pour l’instant, on n’en sait rien, puisque la date de sortie n’a toujours pas été précisée. Elle reste néanmoins prévue pour 2025.

En attendant d’en savoir plus, vous pouvez toujours ajouter Subnautica 2 à votre liste de souhaits depuis sa page Steam.

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Les devs de Ready Or Not font des concessions sur la qualité de leur jeu à cause des consoles

On vous le dit depuis des années : les consoles, c’est trop naze ! Un nouvel exemple est à ajouter à la longue liste des titres PC abîmés par les manettes : Ready Or Not. Mais ici, point de limitation de framerate ou d’aimbot intégré, on va parler d’ambiance. En effet, l’excellent titre de VOID Interactive est prévu pour sortir sur les consoles de salon dans quelques semaines. Mais comme ces plateformes sont, a priori, majoritairement utilisées par de gros bébés, il faut bien faire attention au contenu proposé et choisir à leur place ce qu’on peut montrer ou non, même lorsque le sujet est légitime. Dans un devlog publié sur Steam le 27 juin dernier, l’équipe indique qu’ils ont dû légèrement édulcorer leur jeu pour se plier aux exigences des plateformes de Sony et Microsoft. Pour cela, de nombreuses textures ont été modifiées, mais heureusement, cela n’affectera pas les PC.  À la limite, on s’en battrait bien les reins, mais le problème se porte sur la modification pour tout le monde de certains modèles et animations, justifiée par le crossplay et la difficulté de maintenir plusieurs versions.

Ready Or Not - différences PC - consoles
À gauche, la version PC qui ne changera pas ; à droite, la version console

Il y a trois points évoqués. Le premier porte sur l’impossibilité désormais de démembrer un corps sans vie. Ok, on est d’accord, ça, on s’en fout, surtout que le démembrement des corps « en vie » est toujours actif. Par contre, ce qui est un peu plus gênant, c’est d’avoir habillé des personnages (masculins et féminins) auparavant nus, et supprimé l’animation de convulsion d’un enfant dans l’une des premières missions. Certes, ce n’est pas grand-chose, mais on vient tout de même directement s’attaquer la direction artistique et la narration environnementale, qui sont absolument folles dans Ready Or Not. Ce ne sont pas des choix gratuits ou du torture porn : ils ont un sens et renforcent l’immersion. Par exemple, impossible de rester insensible la première fois que l’on pénètre dans le sous-sol de Valley of the Dolls. Ce passage est à la fois effroyable et sans doute le meilleur de tout le jeu, grâce à une myriade de détails dont certains seront sans doute coupés pour les consoles.

Ready Or Not - Review Bombing

On se rassure en se disant que le travail le plus important est porté sur les textures, qui ne seront pas touchées sur PC, et qu’on peut passer outre. Néanmoins, beaucoup ne sont pas de cet avis et ont décidé de faire du review bombing, arguant qu’ils ont payé pour un jeu, et qu’il ne devrait pas être censuré après coup. Ils considèrent ces modifications comme une trahison de la vision originale, et espèrent faire reculer VOID Interactive. Pourtant, avec les soldes Steam et le passage du jeu à –50 %, on voit plutôt un nombre croissant de joueurs, avec des pics à plus de 12 000 simultanés.

On comprend tout à fait que le studio fasse son possible pour sortir le jeu sur console, et donc malheureusement, doive altérer les qualités de son titre pour rentrer dans les cases. Mais il est regrettable d’affecter également la version PC, même pour des éléments plutôt mineurs. Dans tous les cas, il ne faut pas que cela vous empêche de vous y mettre si Ready Or Not vous tente, car il reste très largement le meilleur de sa catégorie. Vous pouvez le retrouver à –50 % sur Steam, soit 25 € jusqu’au 10 juillet.

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