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[TEST] Killing Floor 3 : promis, c’est pas de l’accès anticipé

Troisième épisode d’une franchise vieille de seize ans, Killing Floor 3 vient essayer d’insuffler un peu de nouveauté au concept des deux premiers KF. Et le qualificatif « un peu » est très approprié, on y reviendra. Après une phase de bêta laissant présager un jeu nul à chier très moyen, Tripwire avait repoussé la date de sortie, pour poser quelques rustines, avant une sortie en version 1.0 qui arriva bien plus vite qu’on ne l’aurait cru. Et malheureusement, on sent bien que cette « version finale » n’en a que le nom, et n’est probablement que la résultante de l’impossibilité de sortir un jeu en accès anticipé sur la console de Sony. Est-ce que tout est à jeter ? Non, mais Killing Floor, c’est comme NoFrag : c’était mieux avant.

Genre : Horde shooter coop | Développeurs : Tripwire Interactive | Éditeur : Tripwire Interactive | Plateforme : Steam, Epic Games Store | Prix : 39,99 € | Langues : Français, Anglais | Date de sortie : 24/07/2025 | Durée : Jusqu’à lassitude, sans doute très proche

Test effectué sur la version Steam.

KF3 Carousel 1
KF3 Carousel 2
KF3 Carousel 3
KF3 Carousel 4

Unreal Angine 5

On va commencer directement par le plus gros point noir du jeu : les performances. Killing Floor 3 a été développé sous Unreal Engine 5, et comme souvent avec ce moteur, ça rame du cul. Si le jeu n’est pas moche, les cartes sont assez restreintes – plus petites que celles de Killing Floor 2 –, et on atteint péniblement les 60 fps avec de l’upscaling sur un 5800X3D et une 7800 XT à 1440p. Et, bien sûr, ça descend lorsque les vagues d’ennemis spawnent. Regrettablement, le meilleur moyen d’augmenter significativement le framerate est de désactiver Lumen pour la gestion des reflets et des lumières dynamiques. L’abaissement de qualité visuelle est parfois peu significatif, mais altère tout de même sensiblement l’ambiance générale du titre. Néanmoins, je préférais laisser ces options désactivées, tant jouer sous les 60 fps était désagréable. Si vous n’êtes pas concerné pas ces jérémiades, puisque vous avez une machine de RoXoR, vous pourrez quand même apprécier les quelques problèmes de ghosting, qu’on remarque notamment sur la mire des armes simplement en bougeant de gauche à droite. On pinaille, mais ça fait chier.

KF3 Knife
La découpe de Zeds à coups de couteau est toujours aussi rigolote.

Pour terminer cette première section sur la technique, on admettra volontiers que le design des Zeds est très soigné, qu’on adhère ou pas avec la direction futuriste prise par Tripwire. Idem pour les environnements qui sont assez détaillés, avec des cartes moins grises et sans âme que lors des playtests de mars dernier. Côté sonore, c’est moins réussi. La musique n’a rien de mémorable, et si les bruitages des armes sont corrects, ils sont souvent noyés dans le brouhaha ambiant. Tout comme quelques sons qui annoncent la présence de certains ennemis, ce qui est plus gênant pour le gameplay.

KF3 Zed time
Le Zed time est toujours là, et cette fois, on rempli une barre visible en haut de l’écran pour le déclencher.

Glissade et fast-FPS

KF3 ne révolutionne pas la formule de la série : on survit à des vagues de monstres, on achète de meilleures armes entre chacune, et tout ça en coop jusqu’à six joueurs. Et comme auparavant, la stratégie par défaut reste de camper une zone de la carte, tout en priorisant les ennemis les plus dangereux. On a tout de même droit à de nouvelles possibilités de mouvement telles que la glissade, des tyroliennes, le vaulting, et le dash latéral. Et c’est bien utile, puisque beaucoup d’ennemis vont plus vite que votre vitesse de sprint. Dans l’ensemble, les changements de gameplay visent à accélérer l’action et, malheureusement, cela concerne aussi la durée de jeu. Exit les parties en quatre, sept ou dix vagues avant le boss, c’est cinq pour tout le monde. C’est bien dommage, mes meilleures parties de KF2 étant toutes en Hell on Earth avec dix vagues.

KF3 Boss
Trois boss sont actuellement présents, mais aucun d’aussi charismatique que le Patriarch.

L’autre tentative de renouvellement de gameplay vient des Gadgets spécifiques à chaque classe : le Medic place un bouclier qui soigne les copains et fait mal aux Zeds, le Ninja  utilise un grappin pour se rapprocher d’un ennemi, le Commando déploie un aimbot un robot qui tire sur les méchants à sa place… Rien de bien folichon, mais ces derniers peuvent s’avérer fort utiles dans certaines situations, d’autant plus qu’ils sont améliorables via l’arbre de compétence bien plus étoffé qu’avant. On peut acquérir un nouveau skill tous les deux niveaux, jusqu’au trentième, et chacun peut ensuite être augmenté. S’il y a sans doute déjà des builds plus meta que d’autres, on a bien plus de flexibilité pour ajuster une classe au style de jeu que l’on souhaite adopter. Cette adaptabilité est encore renforcée par la possibilité d’utiliser n’importe quelle arme avec n’importe quel spécialiste, sans malus. Et si le grind pour monter en niveau semble moins long que dans le précédent jeu, il est maintenant remplacé par le système de craft tout droit sorti d’un jeu Fatshark.

KF3 Gun
Certains flingues ont un impact très satisfaisant, comme le Samaritan du Sharpshooter qui projette les plus petits ennemis sur plusieurs mètres.

Jouer à la roulette, tu aimeras

Comme dans Darktide, le endgame de KF3 consiste à farmer des matériaux pour crafter des trucs. Les trucs en questions sont des accessoires pour augmenter les stats de nos armes qui, en contrepartie, coûteront plus cher chez le trader. Il faut donc choisir judicieusement ce qu’on décide d’apposer ou non à un flingue. Si l’idée est intéressante, elle est quelque peu gâchée par le fait que, comme dans Darktide, chaque accessoire fabriqué possède aussi un bonus déterminé aléatoirement. Mais ça permet de faire durer le plaisir, il suffit de recycler ce qui ne nous plaît pas, et de retourner farmer jusqu’à obtenir le bonus tant convoité. On se serait bien passé de ce système à la con, et pas que de ça d’ailleurs, puisque Tripwire a aussi repris une autre idée de merde aux copains : un magasin de skins avec un compte à rebours pour nous faire croire qu’on rate une affaire incroyable sur des skins dégueulasses, et des packs de monnaie virtuelle dont les montants ne correspondent pas aux packs de skins les plus chers. Point positif, il n’y a plus de loot boxes ; la peste a laissé place au choléra.

À notre grand dam, cette partie monétisation semble être un des éléments les mieux finis du jeu. Si on a déjà mis un taquet à l’utilisation trop amateure de l’UE5 plus haut, on déplore aussi des bugs de cliping entre les ennemis et le décor, des animations manquantes pour le spawn des Zeds qui, dans le jeu de 2016, sortaient de bouches d’aérations ou d’égouts, pour maintenant apparaître bêtement dans un coin, des crashs pendant les chargements entre les cartes, et des bugs de collision qui envoient valser les plus gros ennemis et boss à trente mètres du sol. Pire, les problèmes de stabilité et de chute de framerate s’accentuent en solo, puisque tout est alors géré côté client, rendant l’expérience particulièrement exécrable.

Ce sera sans doute mieux dans six mois.

On craignait une catastrophe, et finalement c’est juste moyen. Killing Floor 3 reprend ce que faisait Killing Floor 2, à savoir, défoncer des vagues de Zeds avec de bons effets de gore, mais avec des trucs en moins, et des performances qui ternissent le plaisir de jeu. Avec huit cartes et six Perks, on ne peut pas tellement se plaindre du contenu pour le prix, mais le gameplay reste essentiellement inchangé : on campe un coin de carte en encaissant les vagues de monstres jusqu’à l’arrivée du boss. Bien que certains systèmes aient été repensés, tels les gadgets des classes ou les seringues de soin, cela pourrait être trop peu pour renouveler l’intérêt pour la franchise, surtout lorsqu’on a déjà passé quelques dizaines d’heures sur KF2. Peut-être vaudrait-il mieux attendre une promotion pour ne pas se sentir trop floué. Et avec un peu de chance, Tripwire aura corrigé quelques problèmes au passage.

Vous vous perdez dans l’immensité du catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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Killing Floor 3 : un démarrage en trombe, mais des avis mitigés

Comme prévu, Killing Floor 3 est sorti cet après-midi. Et comme on pouvait s’y attendre, les retours sur Steam sont plutôt mitigés, puisqu’on peine à atteindre les 50 % d’avis positifs. Les joueurs remontent, entre autres, qu’il y a de gros problèmes de performances (même si c’est mieux que pendant la bêta) et que ça n’apporte pas tant de nouveautés que ça par rapport à Killing Floor 2. Du côté des aspects positifs, on peut noter un gunplay correct et des mouvements dynamiques, mais rien de transcendant, ce qui ne suffit pas à faire oublier ses défauts. Pour autant, le nombre de joueurs est étonnamment élevé, puisqu’il a atteint 30 000 personnes simultanées au lancement.

À la rédac, les avis sont également partagés. Mardi dernier, nous avons fait un stream avec quelques nofragés, gros joueurs sur le précédent opus. Ils ont trouvé l’expérience plutôt sympa, notamment grâce aux mouvements, bien moins rigides que dans KF2, et au système de modification des armes. Stuka, au contraire, n’a pas accroché, ne voyant pas l’intérêt par rapport aux précédents titres de la série, et déplorant les performances vraiment pas folles. De mon côté, j’ai trouvé ça plaisant, mais sans être exceptionnel. On se relance dans l’aventure ce soir en stream sur Twitch pour tenter de se faire un avis un peu plus tranché.

Hier, Tripwire Interactive a publié une roadmap pour l’année à venir, mais elle ne fait pas vraiment rêver. On peut s’attendre à de nouveaux opérateurs, cartes, zombies et quelques armes. Et surtout, ils bossent sur le chat textuel. Incroyable.

Killing Floor 3 - Roadmap Year 1

En attendant, si vous êtes un gros client et que vous ne pouvez pas vous empêcher de l’acheter, sachez que notre partenaire Gamesplanet propose une réduction de 10 % avec le code promo KILLINGFRAG. Par contre, l’édition standard n’est actuellement pas disponible, suite à un changement de dernière minute de la part de l’éditeur… Est-ce un choix de Tripwire ou de la maison mère Embracer Group ? On ne sait pas. Mais les autres versions sont, pour l’instant, toujours disponibles : l’édition Deluxe est à 54 €, et l’édition Elite à 72 €.

Gamesplanet Killing Floor 3 - KILLINGFRAG plus tard

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