Le lenacapavir, un traitement préventif révolutionnaire contre le VIH débarque en Europe sous le nom de Yeztugo. Développé par le laboratoire américain Gilead, il agit avec une efficacité impressionnante… malgré un prix encore prohibitif.
Approuvé le 26 août 2025 par la Commission européenne, après un avis favorable du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA), ce traitement injectable change la donne dans la prévention du VIH. Il est le fruit du développement du Sunlenca, également fondé sur le lenacapavir. Un traitement contre le sida commercialisé depuis août 2022 en Europe. C’est un inhibiteur de capside, qui bloque la réplication du VIH en s’attaquant à sa coque protectrice. Les essais cliniques, lancés en 2022, ont démontré son efficacité en prévention.
Le lenacapavir est administré par injection sous-cutanée tous les six mois, une révolution par rapport aux pilules quotidiennes de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) classique, comme le Truvada. Les essais ont montré une efficacité impressionnante : 100 % de protection chez 5 300 jeunes femmes en Afrique du Sud et en Ouganda, et 96 % chez des hommes.
Lors du premier essai clinique, aucune infection n’a été enregistrée parmi les participantes sous lenacapavir, contre 2 % dans le groupe sous PrEP orale. En Europe, où entre 20 et 30 000 nouveaux cas de séropositivité sont diagnostiqués chaque année, ce traitement serait capable de les réduire drastiquement, notamment chez les populations vulnérables et à risques. En France, où près de 6 000 cas annuels persistent, le lenacapavir pourrait combler les lacunes de la prévention actuelle.
Malgré son potentiel, le lenacapavir n’est pas parfait. L’administration nécessite une infrastructure médicale pour les injections, un défi dans les zones rurales. De plus, des effets secondaires comme des nausées ou des nodules au site d’injection ont été rapportés.
Mais le principal obstacle à sa diffusion réside dans son coût. Aux États-Unis, les injections coûtent 28 000 à 42 000 dollars par an, rendant le traitement inabordable pour beaucoup. Une étude de l’université de Liverpool estime qu’une version générique pourrait coûter 40 dollars par an avec une production massive. Et Gilead est critiqué pour restreindre ces types de licences, limitant l’accès dans les pays à faibles revenus. L’ONG Médecins Sans Frontières et l’ONUSIDA exigent des licences ouvertes via le Medicines Patent Pool pour démocratiser l’accès. En Europe, où les systèmes de santé publics pourraient absorber les coûts, l’inégalité d’accès reste une préoccupation, notamment pour les populations marginalisées. Mais malgré son coût et les freins à la production de génériques, le lenacapavir s’annonce comme une réelle révolution dans la prévention du VIH. Enfin…
Des cas de suicide impliquant ChatGPT amènent OpenAI à revoir le fonctionnement du chatbot. Outre des efforts pour recadrer la façon dont le service traite de certaines discussions sensibles et difficiles, l'entreprise prévoit un contrôle parental.
Fruitz rebondit. L'application de rencontre, initialement condamnée à la nuit sur décision de son ancien propriétaire Bumble, va survivre. Les trois fondateurs reprennent la main.
La touche « Retour arrière » sur le clavier est bien pratique pour effacer ce que vous avez écrit. Mais si vous voulez supprimer beaucoup de texte, il y a une combinaison qui permet d'aller très vite.
Version
25.08 of the niri scrollable-tiling Wayland compositor has been
released. Notable changes include xwayland-satellite
integration, modal exit confirmation, and the introduction of basic
support for screen readers:
A series
of posts by fireborn earlier this year on the screen reader
situation in Linux got me curious: how does one support
screen readers in a Wayland compositor? The documentation is
unfortunately scarce and difficult to find. Thankfully, @DataTriny from the AccessKit project came across my issue,
pointed me at the right protocols, and answered a lot of my questions.
So, as of this release, niri has basic support for screen readers!
We implement the org.freedesktop.a11y.KeyboardMonitor D-Bus
interface for Orca to listen and
grab keyboard keys, and we expose the main niri UI elements via
AccessKit. [...]
The current screen reader support and further considerations are
documented on the new Accessibility wiki page.
Version
12.4 of Linux From Scratch (LFS) and Beyond Linux From Scratch
(BLFS) have been released. LFS
provides step-by-step instructions on building a customized Linux
system entirely from source, and BLFS helps to extend an LFS
installation into a more usable system. Notable changes in this
release include updates to GNU Binutils 2.45, GCC 15.2, GNU C Library
(glibc) 2.42, and Linux 6.15.1. See the Changelog
for all updates since 12.3.
Des cas de suicide impliquant ChatGPT amènent OpenAI à revoir le fonctionnement du chatbot. Outre des efforts pour recadrer la façon dont le service traite de certaines discussions sensibles et difficiles, l'entreprise prévoit un contrôle parental.
Fruitz rebondit. L'application de rencontre, initialement condamnée à la nuit sur décision de son ancien propriétaire Bumble, va survivre. Les trois fondateurs reprennent la main.
Cet été, les équipes de Google ont publié deux alertes au sujet d’un nouveau type d’attaques d’utilisateurs du cloud. Alors qu’elles ciblaient les identifiants de salariés de Salesforce et Salesloft, et que les identifiants de 700 de leurs clients auraient été affectés, de nombreux médias les ont présentées à tort comme affectant l’ensemble des utilisateurs de Gmail. Debunk d’une rumeur.
La semaine passée, de nombreux médias ont repris une rumeur affirmant que Google aurait été victime d’une « cyberattaque » ayant « compromis » tout ou partie des 2,5 milliards de comptes Gmail et ayant entraîné une « fuite massive » de données. Ils enjoignaient les utilisateurs de Gmail à changer de mots de passe « en urgence ». Pour les articles francophones, cette thèse semble émaner de sites d’information générés par IA (GenAI, cf la colonne de gauche), qui avaient traduit en français des articles initialement parus en anglais.
À gauche, des sites d’info générés par IA (GenAI), à droite, des sites (a priori) alimentés par des humains
Si Google avait bien communiqué, en décembre 2024, que Gmail comptait « plus de 2,5 milliards », il a fallu attendre ce 1er septembre pour que l’entreprise évoque cette supposée cyberattaque et compromission, en mode « damage control ».
« Nous voulons rassurer nos utilisateurs sur le fait que les protections de Gmail sont fortes et efficaces », souligne l’entreprise dans un court billet de blog intitulé « Les protections de Gmail sont solides et efficaces, et les allégations d’un avertissement de sécurité majeur de Gmail sont fausses » :
« Plusieurs affirmations inexactes ont récemment fait surface, affirmant à tort que nous avions émis un avertissement général à tous les utilisateurs de Gmail concernant un problème majeur de sécurité de Gmail. C’est entièrement faux. »
« Nos protections continuent d’empêcher plus de 99,9 % des tentatives de phishing et de logiciels malveillants d’atteindre les utilisateurs », ajoute Google, reprenant un chiffre évoqué fin 2024. Évoquant son investissement dans la cybersécurité, l’entreprise souligne qu’« Il est crucial que la conversation dans cet espace soit exacte et factuelle ». Ce qui n’a donc pas été le cas.
Après avoir renoncé à deux reprises à consacrer un article à cette fuite, faute d’éléments permettant de la confirmer, profitons de l’occasion pour revenir sur l’itinéraire de cette infox’, maintenant que nous en savons plus sur les entreprises réellement affectées.
Vishing et ingénierie sociale, « sans exploiter aucune vulnérabilité »
Google ne le précise pas, mais la rumeur remonte à une alerte initialement publiée en juin dernier. Le Google Threat Intelligence Group (GTIG) y détaillait le modus operandi du groupe de pirates informatiques ShinyHunters (ou UNC6040). Accusé d’avoir « pompé l’équivalent de 200 millions de données d’une dizaine d’entreprises dans le monde », ce groupe serait en partie composé de Français.
L’un d’entre eux, extradé aux États-Unis, y a été condamné à trois ans de prison pour avoir volé les données d’une soixantaine d’entreprises, dont GitHub, Microsoft et AT&T, pour les revendre en ligne.
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The last published gABI documents were the Fourth Edition and a draft
of Edition 4.1, both published in March 1997. The ELF portions of the
document were updated several times between 1998 and 2015, published
online [...]
I've published the last draft from 2015 as Version 4.2, and collected
the several changes since then, along with new e_machine values, as
Version 4.3.
The source for the draft is on GitHub in reStructuredText
format, and Coutant has collected the mailing list discussions for
changes in 4.3 as GitHub
issues. Thanks to Jose E. Marchesi for the tip.
Le démantèlement de Google et la dénonciation de certains contrats pouvaient constituer une menace existentielle pour l'avenir de Firefox, le navigateur web de Mozilla. Mais le verdict du procès antitrust visant le géant du web éloigne ce risque.
ChatGPT occupe désormais une place notable dans notre quotidien. Le chatbot d'OpenAI excelle pour des tâches parfois chronophages et permet de gagner beaucoup de temps. Mais il n'est pas la seule IA générative performante, une bonne nouvelle puisque ChatGPT n'est pas infaillible. En cas de panne, il existe plusieurs alternatives à ChatGPT à considérer. Voici les meilleures.
La touche « Retour arrière » sur le clavier est bien pratique pour effacer ce que vous avez écrit. Mais si vous voulez supprimer beaucoup de texte, il y a une combinaison qui permet d'aller très vite.
Ce mercredi 3 septembre au matin, plusieurs centaines de signalements ont été faits sur la plateforme Down Detector pour une panne d'OpenAI et plus précisément, de ChatGPT. La panne a été confirmée par OpenAI.
Google s'attaque plus directement au partage de compte sévissant sur YouTube Premium. Des personnes suspectées de ne pas se trouver dans le foyer du propriétaire de l'abonnement familial peuvent recevoir un mail annonçant la fin de leur accès aux avantages.
« La France est trop importante, elle ne peut pas faire défaut », « la dette ne se rembourse pas », « il suffit de supprimer les 211 milliards d’aides aux entreprises »… Autant de clichés qui pourrissent le débat et empêchent de regarder la réalité des finances publiques françaises. Débunk.
La première chose qui vous est demandée lorsque vous rejoignez les Alcooliques Anonymes, c’est d’admettre votre problème avec l’alcool. Sans cet aveu, rien n’est possible. À maints égards, il en va de même concernant la réalité de la crise de la dette française : tant que le pays ne reconnaîtra pas qu’elle constitue un sérieux problème, nul salut n’est envisageable pour ses finances. Et l’illusion dangereuse dans laquelle nous vivons se perpétuera…
Car, de cette reconnaissance, nous sommes encore très éloignés. Notamment parce qu’il persiste au sujet de la dette un certain nombre de fausses croyances, abondamment entretenues par le personnel politique et certaines sphères militantes. Soit par manque de culture économique, soit par pur cynisme, parfois pour les deux raisons. Hélas, ces fantasmes délétères rendent impossible l’établissement d’un diagnostic lucide de la situation économique du pays. Si nous persistons à croire qu’il n’y a pas de problème, il est impossible d’y remédier.
Raison pour laquelle nous allons nous atteler à examiner un certain nombre de ces croyances et tenter de débusquer les mensonges qu’elles recèlent.
1 – « Il est impossible que les marchés financiers refusent de prêter à la France tant elle est importante dans la zone euro. »
Ou, dans le même ordre d’idée :
« La France ne peut pas faire défaut, comme ce fut le cas de la Grèce en 2012. »
Ici, la croyance – quelque peu prétentieuse – est dans la singularité d’une France capable de s’affranchir des lois de l’économie. Parce que nous sommes « un grand pays », « l’un des deux principaux moteurs de l’Europe », nous serions à l’abri de la faillite. C’est oublier que d’autres grandes nations, comme le Canada ou la Nouvelle-Zélande, ont connu de violentes crises de la dette auparavant. Mais aussi, plus près de nous, l’Italie, troisième économie de la zone euro, avec des marqueurs assez proches des nôtres au moment du désastre, en 2011*.
Si le défaut de paiement fut loin d’être atteint dans ces trois pays, et d’autres ayant connu des situations analogues, la potion qui leur a été infligée pour résoudre la crise fut extrêmement violente. Nous l’avons déjà montré à partir de plusieurs infographies – que nous reproduisons ici – rappelant les conséquences des mesures prises pour les fonctionnaires, les retraités, les salaires, l’emploi et les entreprises, dont nombre furent confrontées à la faillite.
*Italie 2011 : Dette publique : 116,5 % du PIB (France 113 %) – Déficit budgétaire 2011 : -3,7 % (France -5,7 % en 2024) – Croissance 2011 : +0,6 % (France prévision 2025 : +0,7 %) – Taux de chômage 2011 : 8,4 % (France 7,5 % et 8,5 % prévu en 2026) – Taux d’inflation 2,9 % (France entre 0,9 et 1,5 % selon les sources pour 2025).
Certes, la France est une économie clé de la zone euro. Mais les marchés financiers évaluent le risque sur la base de ratios comme la dette publique (113 % du PIB en 2024 selon l’INSEE) et le déficit budgétaire (5,8 % du PIB). Une dégradation de la solvabilité ou une perte de confiance, comme lors de la crise des dettes souveraines de 2010-2012, pourrait entraîner des hausses de taux d’intérêt (ce qui est déjà le cas) ou un rationnement du crédit, y compris pour la France.
Même si un « scénario à la grecque » est encore lointain, aucun État n’est immunisé contre un défaut souverain. Si la France bénéficie encore d’un large accès aux marchés et conserve le soutien de la Banque centrale européenne (BCE), la montée des taux (passés de 1,6 % pour les remboursements actuels à 3,4 %, voire 3,6 %), couplée à la crise des liquidités que nous connaissons, est franchement de mauvais augure. Et ce, de manière encore plus évidente au regard de l’incapacité du Parlement à s’accorder sur l’adoption d’un budget, dans un contexte d’instabilité politique et de fortes tensions sociales.
2 – « La dette n’aura aucun impact sur moi ! »
Encore raté ! Une crise de la dette a un impact sur tous les citoyens. Nous l’avons vu plus haut, en prenant les exemples du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l’Italie. Nous pourrions aussi évoquer la crise espagnole de 2012, même si celle-ci est autant liée à l’explosion de la bulle immobilière locale qu’à un dérapage des finances publiques. Elle a entraîné une explosion du chômage qui a touché 1 actif sur 4 et un jeune sur 2. Un prélèvement obligatoire de 2 % sur tous les salaires a été imposé pour financer les retraites. Quant aux fonctionnaires, ils ont perdu 8 % de leur pouvoir d’achat. Enfin, les 35 heures des fonctionnaires ont été jetées aux orties, voyant le temps de travail augmenter de deux heures et demie.
Concernant l’Italie, à partir de 2011, un dixième des emplois de la fonction publique a été sabré, tandis que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 10 % et celui des retraités de 5 %, tandis que l’âge de départ a été repoussé de 4 ans pour atteindre celui de 66.
Les fonctionnaires et les retraités ne sont pas les seuls touchés. Durant les crises financières suédoise de 1992 et canadienne de 1995, les entreprises ont été soumises à rude épreuve, les faillites s’étant accumulées de manière effrayante. Chemin que la France semble désormais emprunter depuis 2024, avec 66 422 dépôts de bilan, selon la BPCE, soit une hausse de 64,5 % par rapport à 2022 et de 18 % par rapport à 2023.
Certes, la dette publique française n’est pas la cause unique de ces faillites. Mais, couplée à l’incertitude politico-économique, elle aggrave les possibilités de financement par la limitation des aides publiques et la hausse des taux d’intérêt, faisant particulièrement souffrir les sociétés ayant contracté des prêts garantis par l’État (PGE), non encore remboursés lors de la pandémie de Covid. Chacun – particulier, entreprise, fonctionnaire – est donc bien impacté par une crise de la dette.
“La notation des agences n’a pas d’impact”, vraiment ?
3 – « Cela fait 30 ans qu’on nous dit la même chose et regardez, nous sommes toujours en vie ! »
Ici, la croyance est le produit de ce qu’en psychologie on appelle le biais de normalité. Il consiste à nier ou minimiser des avertissements relatifs à un danger, donc à sous-estimer la probabilité d’une catastrophe. En suivant la logique d’un tel raisonnement, toute personne vivante peut se croire immortelle. On retrouve là le fameux « jusque-là tout va bien », popularisé par le film La Haine, faisant le récit des considérations d’un homme chutant d’un précipice sans avoir encore touché le sol.
Certes, la France est toujours « en vie », mais sa dette va progressivement lui coûter très cher, après une période pré-Covid où les taux étaient particulièrement avantageux. Par ailleurs, n’oublions pas que l’histoire progresse par paliers et que les facteurs de crise mettent longtemps à produire leurs effets. Mais lorsque le drame se présente, c’est de manière soudaine et brutale. Cela n’est pas sans rappeler la fameuse citation d’Hemingway : « Comment avez-vous fait faillite ? De deux façons. Progressivement, puis soudainement. » Or, si la France continue patiemment à courir à sa perte, sans changer de trajectoire, elle risque d’y parvenir brutalement.
Particulièrement dans un moment où la charge de la dette atteint un seuil très inquiétant (près de 70 milliards d’euros annuels prévus pour 2026) et ne cesse d’augmenter, tout comme les taux d’intérêt. Ceux de l’obligation française à 30 ans viennent d’ailleurs de franchir les 4,5 %, ce qui est très inquiétant et n’était pas arrivé depuis 2011, date de la crise de la zone euro.
4 – « Pas d’inquiétude, la dette ne se rembourse jamais ! »
Cette croyance, encore reprise dans une tribune publiée dans Le Monde il y a quelques jours, sous la plume d’économistes d’Attac et de la Fondation Copernic, est dangereuse, tant elle est couramment diffusée. Car si la dette totale semble effectivement se perpétuer sans être remboursée, ce n’est qu’une impression. Les États comme la France ne remboursent généralement pas le principal de leur dette de manière massive. Mais ils le font concernant les anciens emprunts arrivés à échéance et en contractent de nouveaux de manière continue.
Cette pratique est standard en économie publique, permettant de maintenir la liquidité sans choc budgétaire immédiat. Problème : plus les taux d’intérêt montent, plus ces échéances et les intérêts à rembourser obligatoirement augmentent. Tant que les taux restaient sous les 2 %, cela semblait soutenable. Mais avec la dynamique actuelle de remontée des taux, conjuguée à un montant de dette global sidérant, cela change la donne en profondeur et grève considérablement les finances publiques et les marges budgétaires.
En résumé : on rembourse les anciens emprunts à taux faible, mais on contracte les nouveaux à des taux plus élevés. Pire, cette situation peut conduire à l’introduction d’une spirale auto-réalisatrice si les marchés financiers perdent confiance, comme l’a illustré la crise italienne de 2011. À l’époque, l’Italie, avec une dette publique autour de 120 % du PIB et une croissance atone, a vu ses taux d’emprunt à 10 ans bondir à plus de 7 %, en raison d’une contagion depuis la Grèce, d’un déficit budgétaire persistant et d’une forte instabilité politique.
Pour la France, un tel épisode pourrait survenir si le ratio dette / PIB dépasse durablement 115 % (projeté à 116 % fin 2025), entraînant une hausse des spreads obligataires (différentiel avec l’Allemagne), qui obligerait l’État à pratiquer des ajustements brutaux. C’est ce que rappellent les avertissements de la Cour des comptes, soulignant notre vulnérabilité accrue aux chocs externes.
Seulement 3 % de déficit ? N’est-ce pas insignifiant ?
5 – « La dette ne pèse pas sur les enfants, mais finance un patrimoine bénéfique. »
Cette autre croyance, figurant dans la tribune du Monde précitée, est séduisante, car la dette peut financer des actifs productifs. Mais, en réalité, elle sert surtout à couvrir des dépenses courantes. Elle ignore aussi les coûts d’opportunité : des intérêts élevés absorbent des fonds qui pourraient aller à l’éducation ou à la transition écologique.
Avec une durée moyenne de la dette de 8 à 9 ans, les remboursements futurs (via les impôts ou de nouvelles coupes budgétaires) affecteront bien les générations futures. Surtout, les prêts que nous contractons ne financent pas des investissements, mais des dépenses de fonctionnement. En 2023, le manque à gagner de notre système de retraite, évalué à 70 milliards, a ainsi représenté quasiment la moitié du déficit public.
6 – « Avec 211 milliards de cadeaux aux entreprises ces dernières années, on sait où trouver les économies budgétaires ! »
Problème : le chiffre de 211 milliards – soit trois fois le budget de l’Éducation nationale – régulièrement avancé est faux. Il inclut de nombreux financements qui ne vont pas aux entreprises privées ou dépendent de politiques vertueuses. Par exemple, les aides à l’audiovisuel public, aux affaires maritimes, à l’agriculture, aux territoires ultramarins ou aux emplois aidés. Mais aussi des subventions environnementales, et bien d’autres.
Ce chiffre provient d’un rapport du Sénat qui recense plus de 2 200 dispositifs en faveur des entreprises pour l’année 2023. Son montant diverge d’ailleurs d’autres évaluations officielles, comme celle du Haut-Commissariat au Plan, qui trouve 111,9 milliards en adoptant un périmètre plus précis.
Comme l’a expliqué Benjamin Dard dans Franc-Tireur, sans ces aides, « notre économie ne résisterait pas dans la compétition internationale. Depuis les années 1990, l’État tente d’amortir le coût du travail. Pas par idéologie néolibérale, mais parce que, pour financer un modèle social à part, les entreprises françaises ploient sous les charges. C’est même le pays où le coût du travail est le plus élevé, selon l’OCDE. […] Supprimez ce dopage et bon courage pour rester compétitif face à la Chine ou à l’Allemagne. »
Et pourtant, ces aides ne suffisent pas à « remédier aux déséquilibres mondiaux entre puissances », comme l’écrit un rapport de Rexecode (Centre de recherches pour l’expansion de l’économie et le développement des entreprises). D’autant que d’autres grandes nations utilisent les mêmes méthodes avec des montants variables : environ 202 milliards pour l’Allemagne, 181 milliards pour les États-Unis, 335 milliards pour la Chine, qui n’ont pourtant pas les mêmes contraintes liées aux cotisations sociales.
Il n’est donc pas question de cadeaux, mais de dispositifs indispensables pour limiter l’impact de notre modèle social par rapport à celui des autres grandes puissances. La suppression de ces aides viendrait immédiatement renchérir le coût de fonctionnement des entreprises bénéficiaires, ce qui aurait un impact négatif sur leurs résultats et réduirait leur contribution aux finances publiques.
Ainsi, en supprimant ces aides, l’État et les finances publiques seraient sans doute finalement perdants.
Conclusion
Tant que la question de la dette sera publiquement abordée sur le fondement de ces fausses croyances – et d’autres, voir encarts abonnés –, la France continuera à se rapprocher d’une crise majeure dont les remèdes pèseront lourdement sur le portefeuille de chacun de ses citoyens. Et cela, ni les institutions, ni les entreprises, ni les citoyens ne peuvent se le permettre.
Pour défendre l'espace aérien ukrainien, et protéger les civils, des voix appellent depuis longtemps à verrouiller le ciel. En France, le principe de ce plan, appelé SkyShield, fait l'objet d'une pétition pour persuader le gouvernement à mobiliser davantage d'avions et de systèmes de défense sol-air.
As a rule, if a package is shipped with a Debian release, users can
count on it being available, and updated, for the entire
life of the release. If package foo is included in the stable
release—currently Debian 13
("trixie")—a user can
reasonably expect that it will continue to be available with security
backports as long as that release is supported, though it may not be
included in Debian 14 ("forky"). However, it is likely that the
Guix package manager will soon
be removed from the repositories for Debian 13 and
Debian 12 ("bookworm", also called oldstable).