RabbitOS 2.0 est une mise à jour du système du petit assistant personnel IA de la marque. Au menu, une transformation en smartphone Android plus évidente encore, des fonctionnalités « avancées », d’autres fonctions qui disparaissent et des services dont vous ne voulez probablement pas.

Jesse Lyu
On va dire que je m’acharne mais ce n’est pas moi qui ai commencé. C’est eux. RabbitOS 2.0 est l’occasion de recroiser Jesse Lyu, le super charismatique CEO de la boite, en vidéo. Au milieu d’un désert très BreakingBadien, il nous indique qu’il a bien compris l’ampleur du retour de flamme d’utilisateurs et de testeurs de la première version de son système. Un retour qui l’on pourrait d’ailleurs aisément comparer à un coup de pelle en plein visage tant l’appareil faisait l’unanimité. Inconfortable, inabouti et peu pratique, tels étaient les retours de ceux qui avaient déboursé 199$ HT pour se le procurer en janvier 2024.
Avec RabbitOS 2.0, la marque veut rebattre les cartes. Le matériel ne change pas, on garde le même appareil jugé par de nombreux utilisateurs comme presque insultant l’année dernière : caméra médiocre, écran juste potable, SoC entrée de gamme, interface molette bancale et toujours aucune connexion réseau en dehors du Wi-Fi. Le problème comptable de la boite ne change pas non plus. Elle vend des appareils à 199$ HT sans abonnement. Des engins qui ne vivent qu’adossés à un service exploitant des serveurs IA qui coûtent de l’argent chaque mois à la société mère. Ce qui entrainera tôt ou tard un assèchement de sa trésorerie.
Non, ce qui change fondamentalement, c’est l’approche logicielle de l’appareil. En 2024, RabbitOS était essentiellement un outil piloté à la voix où on naviguait dans des menus textuels très fermés. Jessie, à l’époque, racontait en creux qu’il savait mieux que l’utilisateur ce qui était utile pour lui. Et que pour le reste, ma foi, il fallait s’en remettre à la sacro-sainte IA. Après le coup de pelle dans la gueule, le discours change un peu. On est toujours dans une navigation de menus à la molette, mais désormais, on a droit à un clavier tactile… Il faut dire qu’entre temps la sauce secrète de RabbitOS a été dévoilée. Il s’agissait juste d’un bon vieil Android maquillé qui ne respectait pas la licence GPL. Autrement dit, tout le système était une simple App qui changeait l’interface et qu’on pouvait d’ailleurs installer sur n’importe quel smartphone.

Pour se faire pardonner, la version 2025 apporte du nouveau. Des sortes d’onglets que l’on va pouvoir faire défiler et qui ne sont rien de moins que des applications Android classiques dans une interface sans icône. Vous allez voir, c’est la révolution. On retrouve donc une appli caméra, une appli galerie, une appli chronomètre, une fonction de traduction, un truc pour enregistrer des notes vocales, une alarme, un pseudo agenda, et des fonctionnalités un peu plus spécifiques que je détaillerai plus bas. Bref, en majorité des trucs que tout le monde a déjà sur son smartphone. La boite est toute fière de présenter un menu qui permet de régler la luminosité de l’écran et du volume en scrollant la partie haute de l’écran vers le bas. Amazing.

Un Pong créé en Vibe-Coding
Une nouveauté de l’offre est un truc mis en avant comme encore en cours de développement, ce qui veut dire que c’est vraiment une grosse Beta et que cela risque de ne pas bien fonctionner. Il s’agit d’ajouter une fonction de « Vibe coding » permettant d’ajouter des applications sur mesure. On demande à l’interface de créer un jeu et, au bout de quelques échanges et quelques minutes plus tard, celle-ci nous propose un nouvel onglet avec le jeu décrit. Au vu des extrêmes précautions prises dans la vidéo pour parler de la fonction. Et au vu de l’état de l’art en « Vibe Coding » actuellement, je suis assez dubitatif qu’on puisse arriver créer quoi que ce soit d’original avec cette solution.

Pour Rabbit dans tous les cas, c’est l’occasion de proposer un magasin regroupant toutes les applications développées par des utilisateurs. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que toute création effectuée avec Rabbit OS 2.0 soit d’office la propriété intellectuelle de la boite.
Mais où est passée l’autre IA de RabbitOS 1.0 ?
La version 1.0 du système promettait un truc formidable, une IA capable de tout faire sur le web à votre place. vous lui demandiez de remplir votre panier de courses pour inviter des amis les Week-End, elle s’en occupait. Elle trouvait le menu, passait commande chez un traiteur, envoyait les invitations à vos amis et vous faisait un rapport détaillé à la fin. Cette IA était censée scruter en permanence des millions de sites web pour réagir comme un humain. Sauf que finalement, cela n’a jamais marché. Enfin il y a bien eu un ou deux services qui répondaient présent une fois sur deux.
On pouvait vaguement commander une course en voiture ou une pizza après un échange pénible avec l’IA. Mais c’était beaucoup moins pratique finalement que de cliquer sur… une application de livraison sur son smartphone. Avec l’énorme avantage de pouvoir le faire loin d’un spot Wi-Fi. Ou alors, il fallait sortir son smartphone, lancer le partage réseau, ranger le smartphone, sortir le Rabbit R1, se connecter au réseau Wi-Fi de son smartphone pour ensuite demander à l’appareil de commander un truc à bouffer. Un scénario absolument logique et brillamment évident. Cette super-méga-fonctionnalité révolutionnaire a, semble-t-il, totalement disparu. Étrange non ?
RabbitOS 2.0 : le retour du lapin maudit © MiniMachines.net. 2025