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Comment une économie de 20 centimes rendent les NAS Synology tout nuls

Les derniers Synology NAS DS225+ et DS445+ embarquent un processeur Intel Celeron J4125. Un processeur Gemini Lake Refresh désormais très ancien que la marque connait par cœur et qu’elle continue d’employer depuis 2019 parce qu’ils doivent en avoir des tonnes en stock5

Cette puce est largement capable de répondre aux besoins du système d’exploitation sur mesures embarqué dans ces NAS. Ils répondent parfaitement à ce cahier des charges consistant à piloter une série de disques et a héberger différents services. Ils sont d’ailleurs désormais sciemment sous-exploités par la marque.

En effet, sur ces derniers modèles, Synology a décidé d’économiser les 20 centimes d’euro que coûte la licence HEVC pour que ses NAS puissent décoder et encoder matériellement ce format. Si la puce a toutes les capacités pour le faire matériellement, l’exploitation du codec est soumis au paiement d’une licence à la société MPEG LA. Chaque smartphone, chaque téléviseur, chaque machine proposant de décoder ou d’encoder ce format H.265 propriétaire, doit payer sa dîme pour le faire. Synology a dit, et avait prévenu auparavant, que les futurs NAS de ces séries ne seraient plus en mesure d’effectuer ces opérations. C’est désormais le cas, et cela, sans même la possibilité pour l’utilisateur d’acheter la licence a posteriori.

La logique est simple pour Synology. L’appareil censé afficher des films sait lire de son côté les formats HEVC. Le téléviseur, la tablette ou l’ordinateur qui vont lire le format ont déjà payé la licence d’une manière ou d’une autre. Aucun besoin de payer une seconde fois. Problème, les utilisateurs utilisant un outil comme Plex pour décoder en amont sur le NAS un film et l’envoyer sur un vieux téléviseur ou un vidéoprojecteur un peu ancien… Ceux-là ne pourront plus le faire. Matériellement, les NAS sauront le faire, ils auront les compétences pour décoder parfaitement le flux de manière fluide et efficace. Mais sans licence, ils n’auront plus ce droit.

C’est typiquement un cas que j’appelle le « l’excès d’Excel ». Un décideur chez Synology a dû regarder le montant global du cout des dépenses externes de la société sur l’année. À essayer de gratter un peu de sous sur le montant global des dépenses. Typiquement, on retrouve des décisions qui conduisent à la transformation annexe des produits : moins de plastique d’emballage, une doc en ligne et un petit papier avec un QR Code dans le paquet, un chargeur en moins ou une boite plus petite… Ce sont là les effets de cet excès d’Excel. La somme dépensée sur l’année pour inclure un chargeur ou un câble HDMI supplémentaire fait peur sur le tableur. Quand on vend XXX milliers de machines par an, si on paye quelques euros un petit câble HDMI à chaque fois, cela fini par faire une somme énorme. 

Pour Synology, la logique a dû être la même. Pourquoi dépenser des milliers de fois 20 centimes alors que c’est inutile. Si on vend 100 000 NAS dans l’année, on va économiser 20 000€ ! Ce n’est pas rien ! Problème, les utilisateurs de NAS qui ont pris l’habitude d’exploiter l’outil de manière multimédia vont vite se tourner vers des solutions alternatives, de plus en plus nombreuses. Parce que si la somme parait importante du côté de Synology, elle est totalement dérisoire pour le client final qui ne comprend pas la situation. Perdre une fonctionnalité utile pour économiser la pièce qui reste au fond de sa poche sur la monnaie du pain, c’est perçu comme une sorte de trahison. Pire cela implique pour le client final que le produit sera médiocre sur d’autres points. Comment se dire qu’un boitier sera robuste si la nouvelle politique de la marque est d’être prête à gâcher son produit pour économiser 20 centimes ?

Bref, encore une bonne nouvelle pour la concurrence de Synology.

A lire : le papier de Pierre sur MacGénération.

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