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Mars, la quête de la vie

Trouver de la vie ailleurs… Une incroyable découverte, passée presque inaperçue dans le tumulte de la rentrée politique, a relancé ce vieux rêve, à quelques millions de kilomètres de nous, sur cette planète rouge qui fascine l’humanité depuis l’invention de la lunette astronomique.

Été 1877. Les conditions d’observation sont idéales. L’astronome italien Giovanni Schiaparelli scrute la planète rouge lorsqu’il croit distinguer un réseau de lignes géométriques. Intrigué, il tente de les schématiser et les baptise « canali », c’est-à-dire « canaux » en italien.

Lorsqu’il prend connaissance de ces travaux, son collègue américain Percival Lowell brûle d’enthousiasme. Car pour lui, ces lignes sont la signature indiscutable d’une civilisation extraterrestre. Porté par sa conviction, il fonde en 1894 son propre observatoire, dédié à l’étude de Mars et de ses mystérieux « canaux ». Et il ne se contente pas d’observer. Il médiatise ses certitudes, fascine le public et impose l’idée que Mars est habitée.

Peu importent les mises en garde des astronomes sceptiques, qui soupçonnent une simple illusion d’optique. Le récit s’installe, gagne l’opinion, et inspire bientôt des œuvres majeures de science-fiction, comme La Guerre des Mondes de H.G. Wells. Le mythe des « Martiens » venait de naître.

Le mystère de la vie

Il faudra attendre 1909 pour que la fable des « canaux martiens » s’effondre. Cette année-là, l’astronome franco-grec Eugène Antoniadi profite de conditions exceptionnelles et de la puissante lunette de l’Observatoire de Meudon. Son verdict est sans appel : aucune ligne droite sur Mars, seulement des formations diffuses, irrégulières, naturelles. Qu’importe, la machine est lancée. Mars est entrée dans l’imaginaire scientifique et populaire, et elle n’en sortira plus.

Peu à peu, au fil de la première moitié du XXe siècle, l’idée d’une civilisation martienne s’effrite. Les images de plus en plus nettes de la planète révèlent un monde désertique, bien loin de l’oasis de vie que l’on avait imaginée. Pourtant, une conviction demeure : Mars pourrait malgré tout abriter des organismes plus discrets.

Car la vie ne se limite pas aux êtres intelligents. Elle peut exister sous des formes bien plus simples, presque invisibles. Définir la vie est un défi, à la fois scientifique et philosophique, mais on peut toutefois la résumer comme un système organisé, capable de s’entretenir grâce à un métabolisme, et de se reproduire. Une cellule rudimentaire, avec une membrane, un liquide interne et un brin d’ARN, c’est déjà de la vie. Alors, pourquoi n’en trouverait-on pas sur Mars, même si sa surface paraît aride, bombardée de météorites et hostile à première vue ?

D’autant que Mars coche toutes les cases au départ. Les biologistes en conviennent, pas de vie sans eau liquide, ce milieu réactif idéal où s’enchaînent les réactions métaboliques. Or Mars est la seule planète, avec la Terre, à se situer dans la « zone habitable » de notre système : ni trop près du Soleil, ni trop loin, juste à la bonne distance pour que l’eau puisse rester liquide.

Et même si découvrir une forme de vie primitive sur Mars ne serait pas aussi spectaculaire que de croiser de « petits hommes verts » ambassadeurs d’une civilisation extraterrestre, ce serait déjà une révolution scientifique. Car cela signifierait que l’apparition de la vie n’est pas une anomalie rarissime. Si elle a émergé deux fois, sur deux planètes voisines d’un même système solaire, alors elle doit pulluler ailleurs dans l’Univers. Et qui dit vie fréquente dit, par extension, civilisations évoluées probablement nombreuses. De surcroît, étudier d’éventuelles bactéries martiennes offrirait un éclairage unique sur nos propres origines, encore très mystérieuses.

Vénus, une atmosphère d’enfer

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Un problème de taille

Pourtant, dès la fin des années 1950, un doute s’installe. L’atmosphère martienne pourrait être trop ténue pour permettre la présence d’eau sous la forme liquide. Les premières estimations laissent penser que la pression serait très faible. Or, en dessous de 6,11 mbar — la fameuse pression du « point triple » de l’eau, là où les trois états peuvent coexister — l’eau passe directement de la glace à la vapeur, et inversement.

La confirmation tombe en 1965 avec le lancement de la sonde Mariner 4. L’humanité découvre pour la première fois les paysages martiens, aussi arides et désertiques que les scientifiques le redoutaient. Mais surtout, ses capteurs livrent un verdict implacable : la pression atmosphérique n’est que de 6 mbar. Juste en dessous du seuil fatidique. Le couperet tombe, à la surface de Mars, l’eau liquide est physiquement impossible.

Pourquoi une atmosphère aussi fine ? À cause de la petite taille de la planète. Avec un diamètre deux fois plus petit que celui de la Terre, Mars s’est refroidie trop vite, jusqu’à se figer entièrement. Contrairement à la Terre, plus massive, qui conserve un noyau partiellement liquide. Et c’est ce bouillonnement métallique interne qui, chez nous, génère un champ magnétique protecteur. Mars, elle, en est dépourvue. Ainsi, sans magnétosphère pour dévier les particules ioniques, son atmosphère a été lentement érodée par le vent solaire.

Et si l’espoir gravitait autour des géantes gazeuses ?

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Autrement dit, si Mars avait eu la taille de la Terre ou de Vénus, l’histoire aurait sans doute été différente. Mais dans l’état actuel des choses, l’idée de trouver une forme de vie à sa surface s’éloigne… 

Les nodules de l’espoir

Il reste pourtant une dernière carte à jouer. Car si aujourd’hui la vie en surface semble compromise, il n’en a probablement pas toujours été ainsi. Les sondes ont détecté dans les roches martiennes les traces d’un ancien champ magnétique, preuve que la planète possédait bel et bien une magnétosphère jusqu’il y a 3,7 milliards d’années.

En conséquence, à l’époque, l’atmosphère devait être plus épaisse qu’aujourd’hui, assez pour maintenir de l’eau liquide en surface. Par ailleurs, les indices topographiques abondent : anciens canyons, deltas, lits de lacs, roches sédimentaires stratifiées… Il semble avéré que Mars ait connu une longue période — près de 800 millions d’années — où les conditions semblaient favorables à l’émergence de la vie. Était-ce suffisant ? C’est précisément ce que tentent d’élucider les rovers actuels.

Traces d’écoulement sur la surface martienne – © ESA / DLR / FU Berlin (G. Neukum)

Car la vie laisse des traces. Parfois directes, comme la fossilisation dans les roches. Parfois indirectes, à travers ce qu’on appelle des biosignatures : molécules organiques, minéraux particuliers ou textures caractéristiques des métabolismes biologiques. Et c’est peut-être bien ce que Perseverance vient de révéler.

Son terrain de chasse : le cratère Jezero, ancien lac martien riche en sédiments argileux, parfaits pour piéger des restes biologiques. C’est là, dans la vallée de la Neretva, au sein d’une formation baptisée Bright Angel, que le rover a foré d’anciennes couches de boue fossilisée jusqu’à découvrir… de minuscules nodules riches en fer et en phosphore, entourés de carbone organique.

Nodules riches en vivianite et en greigite – © NASA / JPL-Caltech / MSSS

Du carbone organique d’origine abiotique, on sait que c’est possible. Mais la composition de ces nodules intrigue : ils semblent faits de deux minéraux, la vivianite (phosphates de fer) et la greigite (sulfures de fer). Or, ces minéraux résultent de réactions d’oxydo-réduction très spécifiques. Théoriquement, elles peuvent se produire sans intervention biologique… mais seulement dans des conditions environnementales très contraignantes, et difficiles à reconstituer ici. L’autre hypothèse, bien plus séduisante, est que ces réactions auraient été catalysées… par des micro-organismes. Un scénario crédible, puisqu’on observe sur Terre des nodules similaires produits par l’action de bactéries.

Les chercheurs restent toutefois prudents. Pour trancher, il faudra rapatrier et analyser directement les échantillons sur Terre. C’est tout l’enjeu du programme Mars Sample Return (MSR). Mais ce projet titanesque se heurte à la réalité. Le plan initial, trop lent et trop coûteux (11 milliards de dollars pour un retour vers 2040), a été abandonné. La NASA planche sur d’autres solutions, avec possiblement l’appui du secteur privé — SpaceX et Blue Origin en tête — pour accélérer la cadence. Mais l’avenir du programme reste suspendu aux arbitrages politiques : l’administration Trump évoque même la possibilité de couper son financement pour privilégier les missions habitées, notamment vers la Lune.

En somme, les indices d’une vie passée sur Mars n’ont jamais été aussi solides, mais il faudra encore patienter — et peut-être affronter quelques batailles politiques — avant de lever le voile sur l’un des mystères les plus fascinants de notre système solaire.

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La rumeur qui a fait déborder la Somme !

Au printemps 2001, la Somme est en crue. Tandis que l’eau monte inexorablement, inondant terres et villages, une idée folle émerge… Et si c’était de la faute… des Parisiens ?

Quand, le 9 avril, Lionel Jospin débarque à Abbeville, il est déjà trop tard. Le Premier ministre, attendu de pied ferme, est violemment pris à partie par des riverains furieux. Sur la défensive, il tente maladroitement de balayer la rumeur : « Vous pouvez imaginer que quelqu’un décide, à Paris, d’aller noyer la Somme ? Ça n’a pas de sens ! » Dans la foule, une femme réplique aussitôt : « Il y a sûrement quelque chose qui participe… », exprimant la conviction des sinistrés : Abbeville a payé le prix fort pour que Paris reste au sec.

Car des crues, la Somme en a connues, mais jamais d’identiques. Les anciens l’assurent : « Une telle intensité, on n’avait jamais vu. » Et ce détail qui rend tout suspect : l’eau continue de monter… alors qu’il ne pleut plus. Mystère ? Ou plutôt évidence. Pour les habitants, le scénario est clair. Les politiciens parisiens, paniqués à l’idée de voir la capitale sous l’eau, auraient détourné les flots vers la vallée picarde. Après tout, ce ne serait pas la première fois que la province servirait de variable d’ajustement, non ?

Abracadabrantesque !

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Lycée : les sciences au dernier rang

Plutôt S, ES ou L ? À la veille de la rentrée, souvenez-vous de ces séries qui ont marqué toute une génération. Du passé, désormais. Car la réforme Blanquer, effective depuis 2020, a bouleversé le lycée général. Modernisation nécessaire d’un système archaïque, ou nouvelle usine à gaz made in Éducation nationale ?

La seconde : une porte d’entrée préservée

En classe de seconde, peu de choses ont changé. Les élèves suivent toujours plus ou moins les mêmes matières, avec quelques options facultatives. La répartition horaire reste équilibrée, avec environ un tiers du temps consacré aux matières scientifiques « classiques » (maths, SVT, physique-chimie), un peu plus si l’on inclut les sciences numériques et technologiques (SNT), nouvelles venues dans le tronc commun. On pourrait juste regretter la faible place offerte aux sciences du vivant, reléguées en fond de grille depuis quelques décennies, alors que leurs enjeux (écologie, réchauffement climatique, agriculture, vaccination…) sont centraux dans le débat public.

À l’issue de la seconde, les élèves se répartissent entre le lycée technologique, peu chamboulé par la réforme, et le lycée général, qui accueille environ deux tiers des élèves.

Première et terminale générale : un casse-tête organisationnel

C’est là que la réforme change vraiment la donne. Fini les séries : désormais, un tronc commun assure un socle de culture générale (environ la moitié de l’emploi du temps), tandis que les élèves choisissent trois spécialités en première (4 h chacune), dont ils ne gardent que deux en terminale (6 h chacune).

Simple, vraiment ? En apparence peut-être. Car derrière cette façade se cache un véritable cauchemar organisationnel. En permettant d’innombrables combinaisons de spécialités, la réforme a dynamité les groupes-classes. Concrètement, on compose les classes autour du tronc commun, puis les élèves sont éclatés dans différents groupes pour leurs spécialités — soit 12 heures par semaine.

À l’arrivée, l’entraide entre élèves en prend un coup et les emplois du temps virent au casse-tête. Car il faut caler les spécialités au même moment de la semaine pour tout le monde, en plus de jongler avec les options, les groupes de langues et les dédoublements… Résultat : des emplois du temps individualisés, donc verrouillés à l’extrême. Déplacer une heure, organiser du soutien, programmer un devoir commun ? Mission quasi impossible.

Cerise sur le gâteau : on se retrouve avec des emplois du temps en gruyère, qui sapent l’efficacité et compliquent la vie de tous — des élèves comme des profs.

Et ce n’est pas tout. Le suivi des élèves prend aussi du plomb dans l’aile. Les professeurs de spécialité, éclatés sur plusieurs classes, ne peuvent tout simplement pas assister à tous les conseils. Résultat : certains sont clairsemés, privés bien souvent… des enseignants des matières principales. Quant aux professeurs principaux, forcément issus du tronc commun, ils disposent de trop peu d’heures avec leurs élèves pour réellement bien les connaître.

Plus de choix… mais moins de marge de manœuvre

Du côté des élèves, le constat est tout aussi négatif. Désormais, tout se joue en seconde. Le choix des spécialités, déterminant pour le traitement des vœux sur Parcoursup, conditionne l’orientation post-bac. Avant la réforme, au temps des séries, il suffisait de se situer globalement dans un profil ; aujourd’hui, dès leur première année de lycée, les jeunes doivent faire un choix crucial pour leur avenir, souvent sans avoir la moindre idée de leur projet et sans nécessairement disposer de la maturité requise.

Ainsi, paradoxalement, la prétendue flexibilité se mue en spécialisation imposée, aggravée par la suppression de la troisième spécialité en terminale. Au final, on retrouve des élèves piégés dans leurs choix. Une fois embarqués, nul retour en arrière possible : de la première au bac, le parcours est verrouillé. Et les lycéens le confirment eux-mêmes : ce système ne fait que leur ajouter du stress, ce qui est parfaitement compréhensible.

Et les sciences, dans tout ça ?

Les sciences paient un lourd tribut. Dans le tronc commun, leur enseignement est marginalisé avec seulement 2 heures par semaine, soit deux fois moins que le français ou les langues vivantes. Les programmes, souvent déconcertants, peinent à transmettre une véritable culture scientifique (cf. encart). Maigre compensation : depuis la rentrée 2023, les maths ont fait leur retour dans le tronc commun pour les élèves n’ayant pas opté pour la spécialité… mais seulement à raison d’1 h 30 par semaine, et uniquement en première.

Du côté des spécialités scientifiques, la situation est aussi préoccupante. Pendant des décennies, la série S jouissait d’une image flatteuse. Réputée exigeante, elle imposait moins de spécialisation que les autres séries en conservant la majorité des matières. Il était clair qu’avec un bac S en poche, toutes les portes post-bac étaient ouvertes. Cette filière aimantait ainsi naturellement les élèves indécis, souvent parmi les plus sérieux

L’enseignement scientifique sacrifié sur l’autel de la modernité

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Casser cette hégémonie pouvait sembler un objectif légitime de la réforme. Mais le prix payé est lourd, car les filières scientifiques en sortent fragilisées. La liberté de choix des spécialités a mis les matières en concurrence et, dans ce contexte, les disciplines scientifiques, parfois jugées trop difficiles ou trop calculatoires, séduisent moins. Si, avant la réforme, plus de la moitié des lycéens choisissaient la série S, aujourd’hui, à peine un tiers conserve deux spécialités scientifiques en terminale, un net décrochage au profit des autres matières.

On pourrait tenter de relativiser ces problèmes en supposant que cette évolution corrige simplement l’anomalie qui attirait dans la série S des élèves peu scientifiques. Mais là où les choses se compliquent, c’est que ces tendances se répercutent sur le supérieur : comme le souligne le collectif « Maths&Sciences » dans une tribune du Monde en 2024, les effectifs en première année d’école d’ingénieur, qui étaient en hausse constante depuis les années 2000, diminuent depuis la réforme (cf. figure).

Un constat inquiétant alors que les besoins dans les métiers exigeant un haut niveau de compétences scientifiques et technologiques continuent de croître.

Des spécialités inséparables

Dernier point délicat : la liberté de choix des spécialités se heurte à l’interdépendance des matières scientifiques. La physique-chimie exige des bases solides en maths, tandis que les SVT reposent souvent sur ces deux matières. Conséquence : un élève ayant jeté son dévolu sur la physique-chimie, mais non les maths, rencontrera rapidement des difficultés. De plus, de nombreuses filières post-bac, notamment celles axées sur les sciences du vivant, requièrent un niveau correct dans les trois disciplines scientifiques. Or, en terminale, les élèves ne conservent que deux spécialités. L’option « maths complémentaires » (qui avait été créée pour pallier ce problème) ne suffit pas toujours, et beaucoup en viennent à abandonner les SVT en terminale pour se tourner vers médecine ou STAPS, filières qui, paradoxalement, dépendent majoritairement de cette matière.

La complexe simplification du bac

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Repenser le lycée pour plus d’efficacité

La réforme Blanquer a voulu moderniser le lycée et offrir plus de liberté aux élèves. Mais dans les faits, cette flexibilité crée du stress, complique l’organisation et fragilise l’enseignement des sciences. Une fois encore, le mieux s’est révélé l’ennemi du bien. En voulant abolir le carcan des séries, on a instauré un système qui ne satisfait personne.

Le véritable progrès pourrait finalement passer par un retour à plus de simplicité, quitte à réduire la liberté de choix. Un véritable « choc de simplification » permettrait de clarifier le fonctionnement du lycée, d’en accroître l’efficacité et de redonner aux sciences la place qu’elles méritent.

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Le bio qui cache la forêt

Agriculture de conservation des sols, agriculture de précision, agroforesterie… tous ces noms ne vous disent peut-être rien. Et c’est normal, tant l’agriculture biologique monopolise la lumière dans le débat public. Elle représenterait le seul modèle agricole « acceptable », celui qu’il faudrait généraliser pour sauver la planète. Et pourtant.

On l’a vu, le bio est loin d’être la solution miracle sur le plan environnemental. En cause notamment : ses rendements plus faibles, qui nécessitent, à production constante, d’occuper plus de terres. Ce qui n’est pas franchement une bonne nouvelle pour les écosystèmes naturels.

Alors une question s’impose : n’existe-t-il pas d’autres voies, capables de concilier production agricole et performance écologique ?

L’intensification écologique, ou comment sortir des vieux débats

Longtemps, deux modèles agricoles se sont affrontés. D’un côté, l’agriculture intensive : des rendements élevés, donc une emprise au sol plus faible, mais des impacts importants sur les parcelles cultivées. C’est le modèle du land sparing, ou « séparation des usages ». De l’autre, une agriculture extensive, souvent bio, qui mobilise plus de surface à cause de rendements plus faibles, mais où les pratiques sont plus favorables à la biodiversité sur les parcelles. C’est le land sharing, ou « partage des usages ».

Mais depuis quelques années, ce vieux débat pourrait bien être dépassé par une troisième voie : l’intensification écologique. L’intensification écologique, c’est un peu vouloir le beurre et l’argent du beurre. Il s’agit d’un concept qui fait le pari de préserver les rendements tout en améliorant l’impact environnemental des pratiques agricoles. Cette voie, qui fait de plus en plus consensus dans la littérature scientifique (notamment dans le rapport de l’IPBES), pourrait bien ringardiser l’agriculture bio, pas assez productive.

Mais concrètement, quels sont les leviers de cette intensification écologique ?

On remet le couvert (végétal), et on fait tourner…

Premier levier : la gestion de l’assolement. En diversifiant les cultures dans le temps et dans l’espace, on casse les cycles des ravageurs, on limite les maladies, on réduit les adventices (mauvaises herbes, etc.)… et donc l’usage de produits phytosanitaires. Allonger les rotations, c’est donc bon pour le sol, bon pour la biodiversité et bon pour la productivité.

Autre outil : les cultures intermédiaires, ou « couverts végétaux ». Semées entre deux cultures principales, elles protègent les sols de l’érosion, améliorent leur structure et captent l’azote résiduel. Certaines seront détruites pour enrichir le sol, d’autres récoltées : ce sont alors des « cultures dérobées », qui augmentent l’efficience des terres sans les épuiser.

Des plantes plus robustes

Autre levier clé : l’amélioration variétale. Depuis toujours, les agriculteurs sélectionnent les meilleures plantes. Mais les outils ont changé : aujourd’hui, les biotechnologies permettent d’aller plus vite et plus loin pour effectuer ce choix de manière judicieuse.

La transgenèse, d’abord. Elle autorise l’introduction de gènes d’intérêt dans une plante donnée. Plus récemment, l’édition génomique (type CRISPR-Cas9) permet de modifier de manière ciblée un gène existant, sans introduction d’ADN étranger. Ces techniques pourraient s’avérer décisives dans la transition agroécologique… mais elles sont interdites en agriculture biologique.

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Moins de labour, plus de vie

Troisième levier : les techniques culturales simplifiées (TCS). Le principe : réduire le travail du sol pour préserver sa biodiversité. Moins de labour, c’est plus de vers de terre, plus de microfaune et plus de stockage de carbone.

Dans certains cas, on peut même semer directement, sans aucun travail du sol préalable : c’est le semis direct. Mais attention : sans herbicides, ces techniques favorisent la prolifération des adventices – autrement dit, les mauvaises herbes – ce qui entraîne des pertes de rendement. C’est pourquoi le sans-labour est difficilement compatible avec les contraintes du bio.

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Et ce n’est pas fini

D’autres leviers existent. L’agriculture de précision, par exemple, permet d’ajuster très finement les doses d’intrants (eau, engrais, phytos…) aux besoins réels des plantes. Une stratégie qui peut encore gagner en efficacité grâce aux capteurs, aux satellites ou à l’intelligence artificielle… à condition, bien sûr, de ne pas rejeter en bloc les nouvelles technologies !

Un colosse guidé au centimètre près

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L’agroforesterie, elle, consiste à introduire des arbres dans ou autour des champs. Peu pénalisante pour les rendements, elle offre des refuges pour la biodiversité, améliore les sols, réduit l’évaporation… et stocke du carbone.

Quels labels pour ces pratiques ?

Soyons clairs : aucune de ces pratiques ne figure au cahier des charges de l’agriculture biologique. Mais il existe deux autres labels, moins connus, qui leur sont associés.

D’abord, l’agriculture de conservation des sols (ACS), fondée sur trois principes : allongement des rotations, couverture végétale permanente et non-labour. Depuis peu, elle est valorisée par le label « Au cœur des sols ». Résultat : une biodiversité du sol aussi bonne, voire meilleure, qu’en bio. Un meilleur bilan carbone. Et une perte de rendement limitée (entre -5 et -10 % environ), bien inférieure à celle observée en AB. En revanche, ce modèle est difficilement compatible avec le cahier des charges bio à cause de sa dépendance aux herbicides.

Ensuite, le label HVE (Haute Valeur Environnementale), fondé sur plusieurs critères classés selon 4 axes : biodiversité, gestion des phytos, fertilisation et eau. Plus souple, il permet de valoriser des stratégies variées. Certaines exploitations cumulent d’ailleurs HVE et AB. Mais le label est régulièrement critiqué par une partie du secteur bio, ainsi que par la Confédération paysanne, pour son manque d’exigence. Des critiques qui semblent également motivées par le succès croissant du label, qui commence à marcher sur les plates-bandes du bio.

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En conclusion…

Des alternatives crédibles au modèle bio existent. Mieux encore : certaines d’entre elles obtiennent de meilleurs résultats environnementaux, pour des pertes de rendement moindres. Pourquoi sont-elles si peu connues ? Sans doute parce que le débat public tourne en boucle autour de l’agriculture biologique, parfois érigée en solution unique. Un sérieux facteur de risque. Car, à force de mettre tous les projecteurs sur le bio, on finit par invisibiliser d’autres modèles tout aussi, voire plus, vertueux – mais incompatibles avec son cahier des charges.

Ce n’est pas seulement injuste. C’est contre-productif.

Tout l’été, nous publions ici gratuitement les bonnes feuilles de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? ». Pour le lire en intégralité, c’est par là :

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Dernier épisode la semaine prochaine avec la conclusion : Le bio des légendes

Épisode précédent : Lobby et marchands de (ci)trouilles bio 

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Environnement, le vert à moitié plein

Des intrants ? Oui, mais « naturels » ! Dans l’imaginaire collectif, bio rime avec « sans intrants ». En réalité, c’est faux. L’agriculture biologique autorise engrais et pesticides d’origine naturelle. Or, « naturel » ne veut pas dire « inoffensif »

Pour fertiliser, le bio utilise surtout des effluents d’élevage (fumier, lisier), qui peuvent, eux aussi, occasionner des pollutions azotées dans les milieux aquatiques. Côté protection des cultures, certains produits autorisés posent question. Le plus connu : le sulfate de cuivre, ou « bouillie bordelaise », ce fongicide persistant qui s’accumule dans les sols et nuit à la vie souterraine et aquatique. Et il n’est pas seul : huile de neem, pyrèthres naturels, spinosad ou soufre – tous ces biopesticides font l’objet de controverses scientifiques, notamment pour leurs effets négatifs sur la biodiversité. Ils soulèvent aussi des enjeux à l’autre bout de la chaîne. Produits à partir de végétaux cultivés spécifiquement (neem en Inde, pyrèthre au Kenya…) — et souvent à grand renfort de pesticides —, ces intrants mobilisent des surfaces agricoles dédiées, parfois au détriment des écosystèmes locaux, surtout si la demande explose. C’est donc un paradoxe du bio : vouloir « préserver la nature ici » peut conduire à délocaliser les impacts plutôt que de les supprimer.

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Un vrai bonus pour la biodiversité locale

Faut-il pour autant mettre les intrants bio et conventionnels dans le même sac ? Pas tout à fait. Les études convergent sur un point : à l’échelle des parcelles, l’agriculture biologique favorise une biodiversité plus riche. Les sols y sont globalement de meilleure qualité, avec davantage de micro-organismes et de petits animaux comme les vers de terre. Cela s’explique en grande partie par l’usage de fertilisants organiques, et ce malgré un recours plus fréquent au labour pour contrôler la prolifération des adventices (en gros, les mauvaises herbes et autres plantes poussant spontanément et pouvant avoir un rôle néfaste et étouffant pour les cultures), en l’absence de glyphosate. Et ce n’est pas tout : autour des parcelles en bio, on observe aussi une plus grande diversité d’oiseaux et d’insectes, notamment parmi les pollinisateurs. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, comme une moindre disponibilité de substances actives, ce qui pourrait limiter le nombre de produits utilisés, ou encore le fait que les agriculteurs en bio adoptent plus souvent certaines pratiques vertueuses non exigées par le cahier des charges, comme les rotations longues ou la préservation de zones refuges pour la biodiversité.

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Moins de gaz à effet de serre… par hectare

Autre atout souvent mis en avant : les émissions de gaz à effet de serre. Par hectare, une exploitation en bio en émet en moyenne moins qu’une ferme conventionnelle. Pourquoi ?

D’une part, parce que les engrais de synthèse – très gourmands en énergie lors de leur fabrication – sont interdits en agriculture biologique. D’autre part, parce que l’épandage de fumier ou de lisier génère globalement moins de protoxyde d’azote (N₂O) que les engrais chimiques. Or, ce N₂O est un gaz à effet de serre redoutable, environ 300 fois plus puissant que le CO₂.

Un bon point pour le climat, donc ? Pas si vite. Ce raisonnement tient à l’hectare… mais pas au kilo produit.

Le problème de fond : les rendements

En raison des contraintes du cahier des charges, la productivité de l’agriculture biologique prend, c’est la loi du label, du plomb dans l’aile. En moyenne, les rendements y sont 20 à 30 % plus faibles qu’en conventionnel, et parfois beaucoup plus dans certaines cultures (jusqu’à -60 % pour les céréales, par exemple). Ce déficit de rendement pose un double problème : économique, bien sûr, mais aussi écologique.

Pourquoi ? Parce que la principale cause d’érosion de la biodiversité, ne provient pas de l’agriculture en soi, mais de l’extension des terres qu’elle exploite. Or, à production constante, moins l’hectare est efficient, plus on a besoin de surface. Résultat : une généralisation du bio pourrait conduire, paradoxalement, à grignoter davantage d’espaces naturels.

C’est d’ailleurs l’un des principaux avertissements de l’IPBES (le « GIEC de la biodiversité ») dans ses rapports. L’agriculture biologique y est peu citée comme levier majeur, car ses effets bénéfiques sont annulés — voire retournés — par la perte de productivité qu’elle induit.

Climat : même constat

Le GIEC, de son côté, tient un discours assez similaire. Si l’on regarde les émissions par hectare, avantage au bio. Mais si l’on raisonne en émissions par unité de production – ce qui est la logique – alors l’écart se réduit, voire s’inverse dans la majorité des cas.

L’agriculture bio ? Le GIEC et l’IPBES tempèrent l’enthousiasme

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Enfin, les bénéfices du bio sur les gaz à effet de serre reposent en grande partie sur l’utilisation d’effluents d’élevage — une ressource à la fois limitée et convoitée. Une généralisation du bio poserait donc problème : il n’y en aurait pas pour tout le monde. Et déjà aujourd’hui, leur captation par le bio prive parfois le conventionnel, contraint de recourir à des engrais de synthèse pour compenser.

Une piste parmi d’autres, pas la panacée

Les baisses de rendement de l’agriculture biologique sont, sauf exceptions, comme dans le maraîchage ou la viticulture, un handicap rédhibitoire. Elles conduisent, en réalité, à des performances environnementales inférieures par kilogramme de nourriture produite, comparées à l’agriculture conventionnelle, et à un besoin en surface cultivée plus important.

Certaines pratiques issues du bio peuvent toutefois contribuer à une transition vers une alimentation plus durable, à condition de ne pas sacraliser le label.

Car à force de tout miser sur le bio, on en oublie d’autres leviers, parfois plus efficaces mais moins « sexy » médiatiquement : agriculture de conservation, sélection variétale, outils de précision, techniques culturales simplifiées, agroforesterie, amélioration génomique… 

La vérité, c’est que l’agriculture de demain ne sera ni 100 % bio, ni 100 % conventionnelle. Elle sera — espérons-le — 100 % pragmatique.

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Pseudo-alternatives à l’acétamipride : le naufrage d’une partie de la presse française

Ces derniers jours, la rengaine tourne en boucle : la réautorisation de l’acétamipride serait un non-sens, car — tenez-vous bien — les rendements en betteraves ne se sont pas effondrés depuis l’interdiction des néonicotinoïdes (NNI). En plus, l’ANSES aurait dévoilé plein d’alternatives à ces poisons ! Hélas, c’est faux.

« Loi Duplomb : les alternatives à l’acétamipride existent” (Reporterre), « aucune alternative à l’acétamipride ? (…) C’est en grande partie faux. » (L’Alsace), « Insectes prédateurs… des alternatives aux néonicotinoïdes existent » (Ouest France)… Cette semaine, une volée d’articles aux titres accrocheurs laisse croire à l’existence de solutions miraculeuses. La palme revenant probablement au journal Le Monde, qui laisse sous-entendre que les conclusions de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail sont sans appel : « Loi Duplomb : des « solutions alternatives efficaces et opérationnelles » à l’acétamipride existent depuis des années, selon l’Anses ».

Une manière de prétendre que les agriculteurs exagèrent. Non contents de nous empoisonner, ils ne font aucun effort pour adopter ces solutions de remplacement ! Mais est-ce si facile de se débarrasser de ces NNI ?

Alternatives ? Vraiment ?

En 2018, l’ANSES a produit un rapport explorant les alternatives aux néonicotinoïdes. Concernant la betterave, la désillusion est réelle :

« Pour lutter contre les ravageurs des parties aériennes, dont les pucerons, sur betterave industrielle et fourragère, aucune alternative non chimique suffisamment efficace et opérationnelle n’a été identifiée. »

Plusieurs pistes sont envisagées : le paillage (le fait de couvrir le sol avec de la paille), dont l’efficacité reste modérée et la mise en œuvre très contraignante ; les rotations culturales, qui ont un impact limité ; ou encore l’association avec des plantes « compagnes », intercalées avec les plants cultivés, et capables de limiter la propagation des ravageurs… Mais au prix d’une concurrence avec la betterave. D’autres options non homologuées sont également évoquées, comme les lâchers de prédateurs des pucerons, les champignons entomopathogènes (capables d’émettre des toxines létales pour les insectes), ou les substances répulsives.

Du côté de la chimie, deux molécules de remplacement sont mises en avant : le flonicamide et le spirotétramate. Le premier est jugé efficace en conditions normales, mais insuffisant face à des infestations massives comme en 2020 ; le second, d’une efficacité plus modérée, nécessite des méthodes complémentaires — et son fabricant n’a pas demandé le renouvellement de son autorisation en 2024.

La conclusion du rapport est d’ailleurs sans appel :
« Cette synthèse conclut qu’il n’y a pas d’alternative réelle à l’enrobage [non réintroduit par la loi Duplomb, NDLR] des semences de betterave avec des néonicotinoïdes, alors que les ravageurs semblent déjà montrer des résistances aux principaux insecticides de substitution par traitement foliaire. »

La mise à jour dudit rapport, en 2021, confirme les limites des ces solutions de remplacement, notamment lorsqu’elles sont utilisées isolément. Les auteurs proposent une approche dite « intégrée » : une combinaison de leviers agronomiques associée à un usage ciblé du flonicamide et du spirotétramate, déjà évoqués en 2018. Mais sa mise en œuvre est complexe, et ces deux molécules sont déjà confrontées à l’émergence de résistances préoccupantes chez les pucerons. Le spirotétramate n’étant d’ailleurs, on l’a vu, plus autorisé en Europe. Vous avez dit « alternatives » ?

Et les rendements dans tout ça ?

Les opposants à la loi Duplomb brandissent un histogramme : depuis la fin des dérogations en 2023, les rendements ne se sont pas effondrés. Preuve que les NNI ne servaient à rien ? Pas si vite.

D’abord, les rendements varient fortement selon les années, en fonction de la météo ou de la pression des pucerons. Par exemple, en 2020, après l’interdiction des NNI (2018), mais avant la fameuse « dérogation betterave » (qui les réautorisa de façon exceptionnelle en 2021 et en 2022), les rendements se sont effondrés à cause notamment d’une véritable invasion de pucerons — coïncidence ? Pas sûr.

Certes, les autres années sans NNI (2019, 2023, 2024) n’ont pas été aussi désastreuses que 2020, mais sur l’ensemble des quatre années sans traitement de semences, les rendements restent nettement en retrait : en moyenne, on perd environ 13 % par rapport aux années avec NNI.

Pour minorer les effets climatiques, on peut comparer avec l’Allemagne, où l’acétamipride est resté autorisé. Résultat : alors que les rendements d’outre-Rhin sont généralement inférieurs aux nôtres (climat oblige), en 2020 et 2024, ils ont dépassé ceux de la France — deux années sans NNI chez nous, mais avec NNI chez eux.

Sources : Zuckerverbaende (Allemagne) et Cultures Sucre (France)

Le cas de la noisette est encore plus radical : depuis l’interdiction des NNI en 2018, les rendements s’écroulent, victimes du balanin, un insecte ravageur contre lequel les alternatives peinent à convaincre.

Que faire alors ?

Les NNI ne sont pas sans défauts. Mais dans certains cas, ils restent les seules solutions réellement efficaces. À terme, la sélection génétique pourrait changer la donne, avec des betteraves résistantes aux virus. Mais la diversité des virus en jeu rend la tâche ardue. Peut-être que les nouvelles techniques d’édition génomique (NGT) offriront une voie de sortie ?

En attendant, prétendre que les NNI ne servent à rien relève plus du slogan militant que de l’analyse technique. Retrouver cette idée exposée sans nuance dans de grands quotidiens français est d’autant plus troublant. Ce parti-pris fait tache, alors qu’ils se posent en garants de la rationalité face à la désinformation parfois colportée par les réseaux sociaux. On imagine aisément qu’au sein des rédactions, le cœur de certains journalistes saigne de voir la réputation de leur institution écornée par de tels raccourcis.

Il y a bien, à ce jour, une alternative à l’acétamipride… l’importation.

L’article Pseudo-alternatives à l’acétamipride : le naufrage d’une partie de la presse française est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

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