Vue lecture

Wee Beastie : un PC 4.75 litres sous GeForce RTX 4070 MXM

Sous ses allures de boitier gaming moderne, le Wee Beastie ne mesure que 20 cm de profondeur et 21.7 cm de haut pour 11 cm d’épaisseur. Un format très compact donc, surtout quand on le met en perspective de ses entrailles.

Dans la bestiole, on retrouve d’abord un processeur Core 17-13700H. Une puce Raptor Lake assez polyvalente avec 14 cœurs, 24 Mo de cache et un TDP de 45 w. Elle sera accompagnée par un montant inconnu de mémoire vive et de stockage et embarquera un circuit graphique au format MXM.

Ce format développé à la base pour les ordinateurs portables permet de monter un circuit graphique, de la mémoire dédiée et tous les composants nécessaires au fonctionnement sur un module amovible. L’idée du MXM étant, au départ, de proposer au client final comme à l’assembleur la possibilité de monter la puce graphique de son choix et de pouvoir la faire évoluer.

Sur le Wee Beastie, le boitier pourrait donc recevoir une carte MXM Nvidia GeForce RTX 4070 avec 16 Go de mémoire dédiée au format GDDR6X. Une combinaison assez intéressante pour ce type de machine qui reste dans un format inférieur à 5 litres de volume.

La MXM RTX 4070

Le prix de base de l’engin est annoncé autour de 600 € HT pour une version barebone, c’est-à-dire sans mémoire ni stockage mais pour une fois avec un système d’exploitation. L’accès à un code d’activation pour Windows 11 Pro est compris dans le tarif. Ce prix comprend bien la partie MXM sous circuit Nvidia RTX 4070 en plus du circuit Intel Iris Xe du processeur de base à son bord. J’avoue avoir du mal à comprendre comment le constructeur arrive à faire entrer le budget de la puce graphique dans cette enveloppe, surtout avec ce format particulier.

Il sera possible de basculer du Core i7-13700H vers un Core Ultra 7 255H en dépensant 766 € HT. Une foule d’autres options tarifaires est possible : il est facile de commander la machine avec de la mémoire vive et du stockage en allongeant quelques dollars supplémentaires. L’engin propose deux slots SODIMM de DDR5-5600 pour un maximum de 128 Go. Le stockage se fera quant à lui sur un double port M.2 2280 PCIe 4.0 x4 qui promet d’embarquer au maximum 16 To (si vous êtes fort riche vu le prix des SSD 8 To) de capacité.

Le Wee Beastie compte treize ventilateurs dans son petit châssis

La problématique de ce genre de solution mêlant un circuit graphique puissant et un processeur performant demeure la dépense en watts de ces composants. Pour compenser cette chauffe, le Wee Beastie embarquera pas moins de treize ventilateurs. Un chiffre qui statistiquement ne lui portera pas chance puisqu’il s’agit ici de treize moteurs et autant d’éléments qui peuvent se désaxer et se mettre à faire du bruit.

Difficile de savoir si le boitier se comportera de manière discrète ou si la montée en puissance des ressources s’accompagnera d’une augmentation de sa ventilation. La combinaison petit volume et grosse puissance étant souvent accompagnée d’une certaine pression auditive.

On distingue très clairement trois ventilateurs centraux, trois autres situés vers le bas du châssis en aspiration, et pas moins de six autres tout en haut en extraction. Une véritable soufflerie. Le treizième est celui de l’alimentation 400 watts fournie.

La foire du trône

Neuf ventilateurs sur treize embarquent des LEDs RGB et une bande lumineuse traverse également le fond du châssis. Le panneau en acrylique sur le côté permettra de voir les entrailles de la machine en marche et d’animer votre intérieur avec les mouvements de lumière de votre choix.

La connectique comprend d’abord un chipset sans fil Intel BE200 en Wi-Fi7 et Bluetooth 5.4 et propose une mise à jour vers du BE211 en Wi-Fi7 et Bluetooth 6. La machine liste un assez joli panel de connecteurs. On retrouve ainsi en façade un USB4, un jack audio combo 3.5 mm, un lecteur de cartes MicroSDXC ainsi qu’un second au format SDXC. Sur la partie arrière, on retrouve quatre ports USB 3.2 Gen 2 Type-A, trois sorties vidéo HDMI 2.1, autant de DisplayPort 1.4a et un Ethernet 5 Gigabit.

Le tout est lancé sur Kickstarter au bon plaisir des investisseurs de tous poils. La livraison des machines étant promise pour février prochain. Je ne suis pas franchement convaincu par cette offre, pour deux raisons. D’abord parce que si je chéris les machines compactes, je ne veux pas spécialement compenser la faiblesse de leur encombrement par une souffrance auditive. Treize ventilateurs, c’est énorme et cela me fait un peu peur. Le recours au format MXM est évidemment positif en théorie puisque cela permettrait de faire évoluer la machine dans le futur. Sauf qu’ici l’emploi du MXM est clairement dans une volonté de compacité et non pas d’évolution. D’abord parce que les solutions MXM ne sont pas légion, ensuite parce que toutes ne sont pas compatibles entre elles. Ici la machine est calibrée au chausse-pied. Tant en dissipation de watts qu’en alimentation, même si une MXM RTX 5070 était disponible un jour, il n’est pas dit qu’elle puisse entrer dans ce boitier.

Le boitier du Wee Beastie est mignon, mais injecter 595 € HT sur un engin sorti de nulle part dans sa version de base, sans garantie, ne me parait pas être le meilleur conseil à donner. Surtout si on considère le tarif estimé pour une livraison en France qui va de 388 à 1166 $ de Honk-Kong. C’est le montant que vous réclamera en plus la marque pour vous livrer l’année prochaine. Cela n’a l’air de rien, mais s’ils vous demandent 1166 HK$, cela veut dire que vous allez payer 127 € HT en plus au final.

Wee Beastie présente son PC comme un aquarium, probablement à cause de son côté transparent. La marque semble déjà avoir réuni pas mal de clients avec 56 personnes ayant réservé3 un engin au total. Reste à savoir s’ils seront livrés un jour. C’est un autre risque lié à ce genre de promesses, il peut s’agit d’un scam pur et simple et la boite derrière le projet peut disparaitre avec toutes les précommandes. Ou un de ces projets qui a bien du mal à voir le jour au final et qui sera reporté sans cesse. Il ne faut pas perdre de vue qu’une GeForce RTX 4070 12 Go de format classique coute encore souvent plus de 600 € TTC neuve en France aujourd’hui. Il faut faire attention à ce que le poisson qui tombe dans l’aquarium ce ne soit pas vous.

Wee Beastie : un PC 4.75 litres sous GeForce RTX 4070 MXM © MiniMachines.net. 2025

  •  

Open Printer : une imprimante papier Open Source sous RPi

Vous avez été très nombreux à m’envoyer le lien vers le financement participatif de l’Open Printer. Cette imprimante papier étant assez surprenante dans son approche comme dans son esthétique, elle a semble-t-il, interrogé beaucoup d’entre vous.

Il faut dire que les deux mots sont historiquement assez antinomiques. « Open Printer » c’est un peu comme « gentil dictateur » ou « fantôme incarné », cela ne colle pas bien ensemble. Quand on parle d’imprimante classique sur Minimachines, c’est souvent pour parler des dérives des marques qui les fabriquent et qui les enferment toujours plus dans un système absolument étanche. L’exact inverse de tout ce qui est « Open » donc. On parle de DRM, d’incompatibilité, de composants et de consommables protégés et d’obsolescence programmée. Associer « Open » et « Printer » revêt presque un caractère sacrilège et pourtant, c’est bien ce qui est proposé ici en financement participatif. 

Le projet est simple, proposer au public une imprimante ouverte et libre, constructible, réparable et dont les consommables ne soient pas liés à une marque tierce. Cela parait évident mais c’est un vrai défi à relever. Sur le papier, cela ne semble avoir que des avantages. On retrouve une imprimante couleur capable de manger aussi bien des formats A4 que A3. Il sera également possible de lui donner à imprimer en longueur avec du papier en rouleau. La définition est plus  que correcte avec du 600 PPP en noir et blanc et jusqu’à 1200 PPP en couleur. Pour parvenir à ce résultat, l’imprimante se base sur une tête d’impression HP 302 massivement disponible sur le marché. L’encre peut être de n’importe quel type adapté, il suffira de remplir une cartouche pensée pour être rechargée. Une solution qui permettra de changer facilement la tête  d’impression en cas de pépin et qui évitera d’acheter de l’encre coutant au millilitre autant qu’un parfum de luxe.

La connexion à l’imprimante pourra se faire de manière classique via un port USB type-C qui se branchera à la carte Raspberry Pi Zero 2W qui servira de cerveau à l’Open Printer. L’appareil profitera de la connexion Wi-Fi de la carte pour recevoir des documents distants sans fil. Un port USB Type-A permettra également de lancer une impression en direct en connectant une clé USB et en contrôlant le tout avec un petit écran de 1.47 pouces en 320 x 172 pixels grâce à une molette de navigation. Un détail qui me fait d’ailleurs penser aux premières imprimantes 3D avant l’arrivée des petits écrans tactiles. Le tout mesurera 50 cm de large pour 10 cm de profondeur et 11 cm de hauteur. Un format qui permet d’accrocher l’Open Printer au mur pour gagner de l’espace.

Si on considère l’ensemble de ces éléments et le fait que l’objet soit documenté en format Open Source via un format Creative Commons 4.0, on a là un projet à l’étendue absolument considérable. Il faut se souvenir que les toutes premières imprimantes 3D accessibles du marché ont été fabriquées par des passionnés qui ont développé des logiciels Open Source et assemblé du matériel disponible à la vente pour tout un chacun. Soit exactement le schéma repris ici par ce projet Open Printer. Petit à petit, le foisonnement d’idées des internautes et la mise en commun des compétences de milliers d’ingénieurs et de programmeurs a fini par produire des imprimantes 3D, des protocoles et des développements de haut niveau. Un microprogramme comme Klipper est un développement libre, Open-Source qui anime le cœur de nombreux modèles d’imprimantes 3D aujourd’hui. 

Ma toute première imprimante 3D, une Anet A8, nécessitait un temps de montage et de calibration démentiel.

Aujourd’hui les imprimantes 3D sont Plug’n’Play dès la sortie du carton

La suite, on la connait. L’émulation du libre a conduit des entreprises à développer leurs propres modèles d’impression 3D en s’appuyant plus ou moins sur les développements libres. Créant un foisonnement d’idées et de solutions tel que des progrès incroyables ont été portés en quelques années. L’impression 3D qui était un loisir pour passionnés fortunés ayant beaucoup de temps libre il y a 10 ans est désormais une pratique accessible et facile aujourd’hui. 

A la lecture de la fiche technique de l’Open Printer, un détail a retenu mon attention. Le fait que le projet ne présente aucune vidéo de fonctionnement ni aucun détail sur la vitesse d’impression proposée par l’imprimante. Je suppose que l’impression d’une page ne doit pas être des plus rapide. Le détail du tarif de l’engin n’est pas non plus spécifié. Cela me chiffonnait au départ et puis je me suis posé dans la perspective de l’impression 3D. Les prix du début ont fondu très rapidement. La vitesse d’impression a également explosé. Ce qui prenait 4 heures à imprimer à ma toute première imprimante ne prend plus que 15 minutes à la toute dernière arrivée au labo.

Si Open Printer crée le même genre de mouvement de fond. Si cette imprimante Open Source est le premier domino d’un long jeu de développement et d’améliorations techniques. Il y a fort à parier que dans quelques années des kits de constructions d’imprimantes similaires soient disponibles sur le marché. Un constructeur tiers pourra très bien développer une tête d’impression sur-mesures. Un autre des kits d’alimentation en encre ou un jeu de moteurs plus rapides. Des internautes pourront proposer des formats encore plus grands pour imprimer sur du A2, par exemple, ou pour imprimer des plans ou des affiches. On peut même imaginer que d’autres constructeurs se mettent à développer des modèles basés sur le même principe comme cela a été fait dans le monde de l’impression 3D. Et tout cela serait une excellente nouvelle pour les consommateurs. Un peu moins pour les marques qui proposent depuis toujours des imprimantes à 50€ pour se rattraper ensuite sur la durée avec des kits d’encre à 35€…

Open Priner sur Crowd Supply

Open Printer : une imprimante papier Open Source sous RPi © MiniMachines.net. 2025

  •  

Falco Prime A2 : un drôle de MiniPC en financement participatif

Mise à jour du 15/09/2025 : Presque un an après, un commentaire sur ce billet me rappelle son existence. Je vous mettais en garde contre le projet de ce Falco Prime A2 l’année dernière en vous disant qu’il était très bancal. Manque de lisbilité, prix peu crédible, commercialisation étrange et impossibilité d’un retour sur investissement. Aujourd’hui le bilan est clair. Sans nouvelles depuis des mois, plus de 300 personnes se sont fait voler leurs économies. Encore une fois, faites attention au financement participatif et surtout, ne vous engagez jamais sur un coup de tête sans fouiller sérieusement le sujet pour en vérifier la cohérence.

Billet original du 14/11/2024 : Pas de marque, pas de soutien connu derrière cette création ex-nihilo. Le Falco Prime A2 est une machine vraiment étrange et tout m’appelle à vous signaler de ne pas investir dedans.

Je suis toujours méfiant quand je vous parle de projets participatifs, car cette méthode est facile pour lever des fonds mais vraiment semée d’embûches pour les personnes qui vont financer un projet. Ici le Falco Prime A2 réveille mes inquiétudes à cause de plusieurs éléments. Non pas qu’ils soient forcément incohérents mais leur accumulation me pose problème.

D’abord et avant tout, l’objet lui même a du mal à se justifier techniquement parlant. Le Falco Prime A2 est un MiniPC cubique de 20 cm de côté qui ressemble à une sorte de caisson de basse posé sur des pieds anti-dérapant. A l’intérieur, on retrouve une base de carte mère AMD qui pilote un circuit mobile Dragon Range Ryzen 9 7940HX, une puce 16 cœurs Zen 4 et 32 Threads sortie en début d’année 2024 et qui fonctionne avec un TDP de 55 watts de base. Une puce particulière puisque son circuit graphique est clairement plus faible que les autres solutions de la marque. Un Radeon 610M avec 2 cœurs graphiques seulement. L’idée derrière cette solution est de mettre le paquet sur la partie calcul et d’associer ce processeur à un circuit graphique externe.

C’est ce qui est fait ici puisque le Falco Prime est livré au choix avec une intégration de GeForce RTX 4060M ou une RTX 4070M. La mémoire vive évoluera de 32 à 64 Go de DDR5-5200 (le maximum supporté par la puce AMD) sur deux modules SODIMM et le stockage de 1 à 2 To de SSD M.2 2280 NVMe PCIe 4.0. Un second stockage NVMe PCIe 5.0 M.2 2280 libre sera disponible sur la carte mère.

Mais ce n’est pas tout, là où le MiniPC se distingue vraiment des autres c’est dans les petits « à-côtés » qu’il propose. On retrouve ainsi un module avant de baies de stockage au format M.2 NVMe qui propose pas moins de 8 emplacements. De petits « caddies » permettront de positionner les SSD aux formats M.2 2230 à 2280 les uns à côté des autres pour profiter d’un stockage impressionnant avec une gestion RAID 0, 1 ou 10. Soit les modes RAID supportés par la puce d’AMD nativement.

On ne va pas s’arrêter là ont du se dire les personnes qui sont en charge de cette machine et ils ont rajouté en plus un module Wi-Fi7 et Bluetooth sur un port M.2 2230 pour la partie réseau sans fil. De son côté la partie Ethernet est tout aussi impressionnante avec deux ports Gigabit classiques et deux ports 10 Gigabit en prime.

On retrouve également une connectique classique avec deux ports USB 3.2 Type-A et Type-C en façade, un USB 3.2 Type-A au dos de l’engin, pas moins de quatre ports USB4, deux lecteurs de cartes MicroSDXC et SDXC, une sortie HDMI, un DisplayPort et enfin un jack audio combo 3.5 mm. La connectique de façade n’est pas directement accessible, il faut retirer une protection avant pour pouvoir brancher une simple clé USB ou insérer une carte SDXC.

Le tout est proposé à 799$ en version Ryzen 7940HX avec une RTX 4060M, 32 Go de mémoire et 1 To de stockage en financement participatif et 1299$ une fois « commercialisé ». Le modèle plus haut de gamme est équipé du même processeur mais bascule en RTX 4070M avec 64 Go de DDR5 et 2 To de SSD pour 999$ sous Kickstarter et 1599$ une fois dans le commerce. Ces prix sont HT mais cela revient à quelque chose comme 900€ avec 20% de TVA pour le premier modèle et 1135€ pour le second.

Qu’est-ce qui cloche dans le Falco Prime A2 ?

D’abord le tarif. 799$ pour le modèle « entrée de gamme », c’est fort peu. Entre les composants de base, le circuit Nvidia, la baie de stockage, les ports Ethernet et autres subtilités. Il me semble très difficile de construire cet objet pour si peu. Le modèle à 999$ parait plus cohérent mais le circuit graphique reste onéreux et très compliqué à obtenir pour un nouvel acteur sur ce marché. Les marques « connues » de MiniPC me disent souvent combien il reste complexe pour elles de mettre la main sur assez de pièces pour construire leurs machines.

Et cela nous amène à la seconde question autour de ces engins. La campagne Kickstarter présente en tout et pour tout 150 machines seulement. 150 MiniPC Falco Prime A2 sont mis en vente en financement participatif. 20 machines en version RTX 4060M, 130 en version 4070M. C’est… fort peu. 150 machines avec des marges au mieux extrêmement serrées au vu des composants, ce n’est tout simplement pas rentable pour personne.  Entre l’assemblage de si peu de pièces, la gestion et la Recherche et Développement du projet, il n’y a pas de quoi payer les composants, leur assemblage et la fabrication des cartes mères sans parler de payer les frais de gestion Kickstarter et tout le reste. Je ne parle pas des frais de fabrication, des moules et autres qui nécessitent des investissements importants et qui ne seront jamais rentabilisés avec 150 pièces.

je ne m’attarde pas sur le ridicule de la comparaison avec un Mac M4…

Si on considère cette campagne de financement participatif comme un moyen pratique de se faire de la publicité pour ensuite vendre des engins plus rentables parce que plus chers, pourquoi pas. Mais là se pose une seconde question : avec quels canaux de distribution ? Qui va vendre ce Falco Prime A2 et avec quelle marge ?

L’équipe en place pourrait le proposer en direct via une plateforme de distribution mais il ne s’agit pas ici d’un MiniPC classique abordable et sans grosse complexité technique. Personne ne va commander un engin commercialisé à 1599$ (1820€ avec 20% de TVA) sans un soutien un peu plus local. Sans une grosse équipe de développement derrière prête à assurer la correction de bugs, l’optimisation d’un BIOS et de pilotes. La complexité de ce MiniPC particulier est vraiment importante et le risque à prendre en le commandant à distance sans un support plus dense et local est difficile à accepter.

Que nous montre la campagne du Falco Prime A2 ? 

Rien, enfin si, un boitier vide en photo et des images issues d’un catalogue libre de droits. Il est difficile de voir la ligne directrice du projet avec une solution qui serait à la fois experte en stockage, en jeu, en usage classique et également en réseau. Mais à la rigueur pourquoi pas, il y a probablement des gens à qui ce tout-en-un peut convenir. Mais qu’en est t-il réellement du produit ?

Mis à part une vidéo très peu informative, sans son qui montre quelqu’un assis devant un écran et qui lance un bench de stockage, rien. On connait la technique de l’écran posé à côté du PC. Atari nous l’a faite pour la démo de sa console VCS. Rien ne nous dit que cet écran est connecté au MiniPC. Et même si c’est le cas, cela ne veut pas dire que ce prototype est autre chose qu’un assemblage unique et artisanal. Le reste des vidéos sont des captures d’écran qui peuvent être issues de n’importe quelles solutions commerciales ou bricolées.

Si on regarde d’un peu plus près l’équipe en charge du développement, le MiniPC ne repose que sur les épaules d’une toute petite équipe. Le créateur du projet, la personne en charge de l’électronique, un type pour la partie mécanique et le design et quatre personnes en charge respectivement du marketing, du développement commercial et de la communication. Cela fait un MiniPC extrêmement complexe à concevoir et à réaliser aux mains de deux personnes. Alors je veux bien qu’il y ait des génies capables de faire des choses affolantes comme ceux que je vous montre régulièrement dans des projets Do It Yourself. Mais concevoir une carte mère avec autant de fonctionnalités, piloter les différents éléments en jeu et ajouter à cela la partie mécanique du système de SSD sur caddies à deux personnes, cela me parait extrêmement hasardeux. Pour ne pas dire impossible.

Le développement de MiniPC beaucoup moins complexes se font par équipes d’ingénieurs expérimentés et ayant pas mal de support dans leur domaine. Chacun faisant sa part sous la direction d’un chef d’équipe. Cela permet de construire des choses assez rapidement et en se basant énormément sur les designs de référence des concepteurs de processeurs. Ici le nombre de points qui sont hors du cadre de ce que documente AMD sont nombreux : la gestion des quatre ports Ethernet dont deux en 10 Gigabit par exemple. La gestion des 8 SSD M.2 NVMe également. Tout cela est d’une complexité démentielle pour une équipe de deux.

Et surtout, encore une fois, tout cela n’a aucune possibilité d’être rentable avec 150 machines vendues seulement. Même en imaginant 50% de marge sur les machines (ce qui est totalement délirant et ne prend pas en compte les frais de gestion de la campagne ni aucune espèce de réalité de prix du marché.), cela ne fait que 73 000$ de chiffre d’affaire au final. Pas de quoi assumer la gestion d’un tel projet à 7 personnes.

Mais pour finir, ce qui m’interpelle le plus avec ce projet, c’est sa simple faisabilité technique. Toute personne ayant déjà essayé de fabriquer quelque chose de ce type sait à quel point cela est complexe. Un simple appareillage comme cette baie de caddies à l’avant du boitier est d’une difficulté incroyable à mettre en place. Alors fabriquer tout un PC autour, faire tenir le tout dans un cube de 20 cm de côté et y ajouter tout ce qui est promis me parait très très délicat.

Et d’ailleurs, si on additionne les lignes PCIe disponibles sur la puce AMD Ryzen 9 7940HX et celles nécessaires à la machine, on se rend compte d’un petit problème. Le Ryzen gère en tout 28 lignes PCie qui servent à piloter différents éléments du PC. A elle seule la solution graphique RTX 4070M est censée occuper 16 lignes PCIe pour exploiter toutes ses capacités. Il ne reste alors plus que 12 lignes PCIe libre. Les SSD intégrés à la carte mère sont indiqués comme occupant à minima 8 lignes en tout. Cela ne fait donc plus que 4 lignes disponibles… Et il faut ajouter à cela 8 SSD M.2 NVMe, de l’USB4, un Wi-Fi7, des ports Ethernet Gigabit et 10 Gigabit ? Par quel miracle tout cela fonctionne t-il ? En dégradant les performances de tous les composants au minimum pour tout faire tenir ? Tout cela ne tient pas debout.

Vous l’aurez compris, pour moi ce Falco Prime A2 me parait fort bancal. Autant techniquement que commercialement parlant. Le recours à un financement participatif « tout ou rien » comme le propose Kickstarter n’est pas non plus très rassurant puisque si la plateforme assure que l’engin ne sera financé que si un certain plafond est atteint, ce n’est pas vraiment un gros défi. La somme à recueillir pour ce plafond n’est que de 4739€. Autrement dit, pas grand chose avec des engins à 799$ pièce minimum.

Je peux me tromper mais mes sens d’araignée sont en alerte maximale. J’ai tenté de rechercher des infos sur les différents noms des protagonistes de cette histoire sans ne trouver aucun retour lié à du développement informatique. L’équipe a recruté tout ce qui existe en terme de solutions de promotion de sa page. Des « collaborateurs » spécialisés dans le buzz maximal de ce type de campagne. Pas moins de 11 équipes qui doivent également demander leur part du gâteau et qui diminuent d’autant les rentrées d’argent sur les 150 machines annoncées. Un gros effort de marketing d’un côté et le service minimum côté conception. Une balance assez étrange pour un produit aussi complexe.

Derrière la page Kisckstarter, il n’y a pas de site, pas de marque, pas même une page Facebook. Rien d’autre qu’une liste de noms assez génériques et une chaine Youtube « @readygrip » au nom de Winnie Wong avec 2 abonnés.

De là à dire que cette campagne est un scam, il y a un pas que je ne vais pas franchir. Mais je vous décourage vraiment d’investir dedans. Il y a beaucoup trop de risques ici pour dormir tranquille. Le principal étant que comme toutes les campagnes de financement participatif, la date annoncée de livraison pour mars 2025 pouvant être repoussée encore et encore avant que les livraisons soient finalement annulées et votre argent englouti. Comme d’habitude, ne perdez pas de vue que vous n’êtes pas client de cette société en passant par Kickstarter. Vous êtes un investisseur. Et qui dit investissement dit risques sans aucune garantie légale de revoir votre argent.

Source : Kickstarter
Merci à Michel pour l’info.

Falco Prime A2 : un drôle de MiniPC en financement participatif © MiniMachines.net. 2025

  •  

DuRoBo Krono : un autre lecteur E-Ink de poche

Avec un écran E Ink Carta 1200 de 6.13″ de diagonale, le DuRoBo Krono est une liseuse ultra-compacte qui tient dans la poche. Au format smartphone, l’appareil mesure 15.4 cm de long pour 8 cm de large et 9 m d’épaisseur. Il ne pèse que 173 g.

L’autre point commun que le DuRoBo Krono a avec la téléphonie vient de son système puisque c’est bien un système Android 13 qui est au cœur de ce dispositif. On retrouve ici l’idée d’un smartphone coiffé d’un écran 1648 x 824 pixels en niveaux de gris, tactile et équipé d’un éclairage frontal deux niveaux. Une solution facilitant grandement la lecture et les usages passifs. L’engin sera moins adapté au multimédia. Les vidéos ne seront pas agréables et la photo perdra évidemment ses couleurs. On pourra néanmoins naviguer en ligne et scroller sans souci. Un micro permettra de dicter des notes vocales facilement en restant appuyé sur le bouton légèrement proéminent de la tranche gauche de l’appareil. Vous pourrez ensuite profiter d’un service de transcription de celles-ci en texte.

Ce bouton propose également une couronne qui servira à plusieurs usages comme le rafraichissement de l’écran ou le réglage du rétro éclairage. Je ne sais pas si l’usage de cette molette est contextuel, mais ce serait une excellente idée à développer pour la marque. Permettre à chaque programme de prendre en charge cette molette pour une action précise au sein des applications lancées.

Sur la tranche droite, en plus de LEDs, on retrouve un second bouton. Je n’ai pas vu de mention spécifique à son usage autre que démarrer ou réveiller l’engin. Aucune solution physique permettant de « tourner » les pages ne semble disponible. Je suppose que cette option est présente en mode lecture. Si ce n’est pas le cas, elle pourrait être ajoutée assez facilement, car ce serait pour moi un des gros avantages de ce type d’appareil qui s’utilise à une main.

Les applications classiques comme votre lecteur de mail, gestionnaire de musique, outils de stockage et autres seront exploitables sur l’appareil. Le DuRoBo Krono précise bien qu’il est compatible avec le Google Play Store. La marque a infusé de l’IA un peu partout dans l’appareil pour des tâches plus ou moins utiles. La reconnaissance de vos messages audio en texte est évidemment un plus. Générer un résumé de vos propres idées ensuite via une IA me semble un peu tiré par les cheveux.

DuRoBo Krono  
Écran 6,13″ HD Carta 1200
824 × 1648 (300 PPP)
Écran tactile capacitif
Éclairage frontal à double niveau
Dimensions 154 × 80 × 9,0 mm 
Poids Environ 173 g (6,10 oz)
Processeur Processeur Octa-Core
Connectivité Wi-Fi + Bluetooth
Port USB-C
Mémoire & Stockage 6 Go RAM + 128 Go ROM
Système d’exploitation Android 13
Batterie 3 950 mAh Li-ion polymère
Formats documents EPUB, EPUB3, AZW3, MOBI, PDF, TXT, DOC, DOCX, etc.
Formats images PNG, JPG, BMP, TIFF
Formats audio WAV, MP3
Autres caractéristiques Bouton de démarrage
boutons de volume
molette intelligente
Haut-parleur & double microphone
Capteur de gravité (G-sensor)
Voyants lumineux

L’intérêt est donc de pouvoir lire partout et dans toutes les conditions de luminosité avec la gestion de tous types de fichiers classiques. On pourra par ailleurs lire des fichiers audio ou des podcasts en Bluetooth et se connecter en Wi-Fi à une source. Attention cependant, il ne s’agit pas d’un smartphone et l’appareil n’a aucune connexion de données 4G ou 5G. Il est bien piloté par un SoC 8 cœurs avec 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage interne, mais impossible de lui ajouter une carte SIM. 

Le DuRoBo Krono est proposé en financement participatif sur Kickstarter à 259€ avec une protection adaptée. La livraison est prévue pour novembre. Elle entre en totale concurrence avec la Onyx Book Palma 2 déjà en vente à 299.99€ avec des caractéristiques très proches (et un délai de livraison délirant). 

Je ne sais pas si cela vaut ce tarif ou non, je suis par contre ravi de voir que l’offre de micro liseuses de ce type s’élargit. Bien entendu, pour le même prix, on peut trouver de très bons smartphones qui feront bien plus de choses. J’aimerais que les constructeurs s’en rendent compte et qu’un jour un acteur propose donc un appareil de ce type à un tarif un peu plus concurrentiel. Je ne suis plus si certain qu’il y ait une si grande différence de tarif entre un écran E Ink Carta 1200 et un bon écran IPS ou AMOLED de même diagonale.

Onyx Boox Palma 2, la liseuse de poche évolue

DuRoBo Krono : un autre lecteur E-Ink de poche © MiniMachines.net. 2025

  •  

Torsin lance un netbook 10.5 sous Intel N150 sur Kickstarter

Torsin est une marque qui semble sortir de nulle part. Au grand jeu des solutions proposées en financement participatif, elle tente l’aventure avec un netbook assez intéressant sur le papier.

Le Torsin 10.5 pouces propose un écran IPS de 1920 x 1280 pixels tactile qui se tourne sur un axe central pour se superposer au clavier. Une manière de se transformer en tablette tactile. Un accéléromètre est présent pour basculer en mode portrait ou paysage. L’écran annonce une luminosité de 300 nits ainsi qu’une couverture de 100% de la colorimétrie sRGB.

Il propose un équipement intéressant avec un processeur Intel N150 suffisant pour la majorité des tâches grand public. De 16 et jusqu’à 32 Go de mémoire vive DDR4-3200 sur un slot et un stockage SSD de type M.2 allant de 1 à 2 To. Aucune info précise quant au SSD employé, on sait qu’il s’agit d’un M2 NVMe mais on ne connait pas sa taille ni le type de technologie utilisée.

D’après les images, il semble que ce soit un M.2 2280 mais cela reste assez flou. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de la mémoire ou du stockage, l’incidence ne sera par énorme sur les performances globales du processeur. La puce Intel ne gère que la mémoire monocanal et l’impact entre un NVMe Gen2, 3 ou 4 reste assez faible d’un point de vue traitement. Pour piloter ce système, le netbook propose une version de Windows 11 Pro préinstallée (enfin presque, voir plus bas).

Le Torsin 10.5″ propose une connectique basique avec deux ports USB 3.0 Type-A, un jack audio combo 3.5 mm, un lecteur de cartes MicroSD, une sortie vidéo MiniHDMI et deux ports USB Type-C décrits comme « toutes options ». Ce qui veut dire qu’ils font circuler des données, sont Power Delivery et peuvent proposer un signal DisplayPort. Pas d’infos, par contre, sur  le débit des données, on imagine des ports au moins USB 3.0.

L’engin embarque deux cameras, une solution 1 Mégapixel 720P pour la vidéo conférence et une seconde caméra 0.3 MP en infrarouge pour la reconnaissance faciale. Ces deux capteurs semblent situés sur la partie basse de l’écran, à droite de la charnière centrale. Ce qui ne sera pas forcément formidable pour dialoguer en vidéo. La machine propose un clavier QWERTY avec rétro éclairage et des enceintes intégrées. 

Le pavé tactile est étroit et… ovale. Une idée toujours aussi peu intelligente puisqu’elle ne correspond pas à la forme de l’écran. Les bords de cette zone tactile ont en plus l’excellente mauvaise idée de proposer des boutons. À gauche baisse du volume et réduction de luminosité et à droite le contraire. On imagine qu’en manipulant le pavé, on pourra appuyer malencontreusement sur ces boutons par inadvertance. Glorieuse idée.

La batterie intégrée est une solution 5500 mAh qui se recharge via USB Type-C. Torsin ne donne aucun détail précis d’autonomie. Le tout est intégré dans un châssis métallique mesurent 24.5 cm de large pour 18.8 cm de profondeur et 2.05 cm d’épaisseur. Il pèse 980 grammes.

L’engin est proposé à partir de 378$ HT. Soit 324€ HT. Plus les frais de port. Mais attention, pour ce tarif, vous recevrez un barebone, c’est à dire un engin livré sans mémoire vive, sans stockage et sans système d’exploitation. il faudra rajouter 85€ pour 16 Go de mémoire et 1 To de stockage. Et 214€ HT pour 32 Go de DDR4 et 2 To de SSD. Ce qui est assez cher si on regarde les prix du marché. Une barrette de RAM Corsair DDR4-3200 32 Go coute 100€, un SSD NVMe Kingston de 2 To coute 112€. On arrive donc à 212€ au lieu de 214€ mais avec une petite différence, les 214€ demandés sont Hors Taxes et les 100€ sont TTC…

Mon plus gros souci vient de Torsin lui même. Cette marque est absolument inconnue au bataillon et je suis persuadé qu’elle n’est pas à l’origine de cette machine qui ressemble fortement à de nombreux netbooks-like apparus ces dernières années sur le marché Chinois. Quasiment tous sous processeur Atom ou Celeron. Ce modèle sous Intel N150 est peut-être juste un des premiers à être commercialisés alors qu’ils sont encore en pré-production. Je ne serais pas surpris que l’on voie des clones sur AliExpress assez rapidement.

Torsin dit se situer en Californie sur la page de Kickstarter de ce qui est son premier projet. Il semble pourtant évident qu’il s’agit d’une société Chinoise, la vidéo de présentation ne laisse pas de doute à ce sujet. Cette campagne est la première de la marque, et avant cette date, je ne trouve absolument aucune mention de Torsin où que ce soit.

Chuwi MiniBook X 2025 : le netbook 10.51″ Intel N150 à 283€

Pour rappel, le Chuwi MiniBook X 2025 sous Intel N150 en version 12/512 Go avec une licence de Windows 11 est à moins de 284€ sur AliExpress… Mais vous faites ce que vous voulez.

Source : NotebookCheck

Torsin lance un netbook 10.5 sous Intel N150 sur Kickstarter © MiniMachines.net. 2025

  •