Le partenariat annoncé le 6 octobre 2025 entre OpenAI et le concepteur de puces AMD a fait bondir l’action du groupe à un niveau historique. Une alliance stratégique qui rebat les cartes d’un marché de l’IA dominé jusqu’ici par Nvidia.
Sous ses allures de boitier gaming moderne, le Wee Beastie ne mesure que 20 cm de profondeur et 21.7 cm de haut pour 11 cm d’épaisseur. Un format très compact donc, surtout quand on le met en perspective de ses entrailles.
Dans la bestiole, on retrouve d’abord un processeur Core 17-13700H. Une puce Raptor Lake assez polyvalente avec 14 cœurs, 24 Mo de cache et un TDP de 45 w. Elle sera accompagnée par un montant inconnu de mémoire vive et de stockage et embarquera un circuit graphique au format MXM.
Ce format développé à la base pour les ordinateurs portables permet de monter un circuit graphique, de la mémoire dédiée et tous les composants nécessaires au fonctionnement sur un module amovible. L’idée du MXM étant, au départ, de proposer au client final comme à l’assembleur la possibilité de monter la puce graphique de son choix et de pouvoir la faire évoluer.
Sur le Wee Beastie, le boitier pourrait donc recevoir une carte MXM Nvidia GeForce RTX 4070 avec 16 Go de mémoire dédiée au format GDDR6X. Une combinaison assez intéressante pour ce type de machine qui reste dans un format inférieur à 5 litres de volume.
La MXM RTX 4070
Le prix de base de l’engin est annoncé autour de 600 € HT pour une version barebone, c’est-à-dire sans mémoire ni stockage mais pour une fois avec un système d’exploitation. L’accès à un code d’activation pour Windows 11 Pro est compris dans le tarif. Ce prix comprend bien la partie MXM sous circuit Nvidia RTX 4070 en plus du circuit Intel Iris Xe du processeur de base à son bord. J’avoue avoir du mal à comprendre comment le constructeur arrive à faire entrer le budget de la puce graphique dans cette enveloppe, surtout avec ce format particulier.
Il sera possible de basculer du Core i7-13700H vers un Core Ultra 7 255H en dépensant 766 € HT. Une foule d’autres options tarifaires est possible : il est facile de commander la machine avec de la mémoire vive et du stockage en allongeant quelques dollars supplémentaires. L’engin propose deux slots SODIMM de DDR5-5600 pour un maximum de 128 Go. Le stockage se fera quant à lui sur un double port M.2 2280 PCIe 4.0 x4 qui promet d’embarquer au maximum 16 To (si vous êtes fort riche vu le prix des SSD 8 To) de capacité.
Le Wee Beastie compte treize ventilateurs dans son petit châssis
La problématique de ce genre de solution mêlant un circuit graphique puissant et un processeur performant demeure la dépense en watts de ces composants. Pour compenser cette chauffe, le Wee Beastie embarquera pas moins de treize ventilateurs. Un chiffre qui statistiquement ne lui portera pas chance puisqu’il s’agit ici de treize moteurs et autant d’éléments qui peuvent se désaxer et se mettre à faire du bruit.
Difficile de savoir si le boitier se comportera de manière discrète ou si la montée en puissance des ressources s’accompagnera d’une augmentation de sa ventilation. La combinaison petit volume et grosse puissance étant souvent accompagnée d’une certaine pression auditive.
On distingue très clairement trois ventilateurs centraux, trois autres situés vers le bas du châssis en aspiration, et pas moins de six autres tout en haut en extraction. Une véritable soufflerie. Le treizième est celui de l’alimentation 400 watts fournie.
La foire du trône
Neuf ventilateurs sur treize embarquent des LEDs RGB et une bande lumineuse traverse également le fond du châssis. Le panneau en acrylique sur le côté permettra de voir les entrailles de la machine en marche et d’animer votre intérieur avec les mouvements de lumière de votre choix.
La connectique comprend d’abord un chipset sans fil Intel BE200 en Wi-Fi7 et Bluetooth 5.4 et propose une mise à jour vers du BE211 en Wi-Fi7 et Bluetooth 6. La machine liste un assez joli panel de connecteurs. On retrouve ainsi en façade un USB4, un jack audio combo 3.5 mm, un lecteur de cartes MicroSDXC ainsi qu’un second au format SDXC. Sur la partie arrière, on retrouve quatre ports USB 3.2 Gen 2 Type-A, trois sorties vidéo HDMI 2.1, autant de DisplayPort 1.4a et un Ethernet 5 Gigabit.
Le tout est lancé sur Kickstarter au bon plaisir des investisseurs de tous poils. La livraison des machines étant promise pour février prochain. Je ne suis pas franchement convaincu par cette offre, pour deux raisons. D’abord parce que si je chéris les machines compactes, je ne veux pas spécialement compenser la faiblesse de leur encombrement par une souffrance auditive. Treize ventilateurs, c’est énorme et cela me fait un peu peur. Le recours au format MXM est évidemment positif en théorie puisque cela permettrait de faire évoluer la machine dans le futur. Sauf qu’ici l’emploi du MXM est clairement dans une volonté de compacité et non pas d’évolution. D’abord parce que les solutions MXM ne sont pas légion, ensuite parce que toutes ne sont pas compatibles entre elles. Ici la machine est calibrée au chausse-pied. Tant en dissipation de watts qu’en alimentation, même si une MXM RTX 5070 était disponible un jour, il n’est pas dit qu’elle puisse entrer dans ce boitier.
Le boitier du Wee Beastie est mignon, mais injecter 595 € HT sur un engin sorti de nulle part dans sa version de base, sans garantie, ne me parait pas être le meilleur conseil à donner. Surtout si on considère le tarif estimé pour une livraison en France qui va de 388 à 1166 $ de Honk-Kong. C’est le montant que vous réclamera en plus la marque pour vous livrer l’année prochaine. Cela n’a l’air de rien, mais s’ils vous demandent 1166 HK$, cela veut dire que vous allez payer 127 € HT en plus au final.
Wee Beastie présente son PC comme un aquarium, probablement à cause de son côté transparent. La marque semble déjà avoir réuni pas mal de clients avec 56 personnes ayant réservé3 un engin au total. Reste à savoir s’ils seront livrés un jour. C’est un autre risque lié à ce genre de promesses, il peut s’agit d’un scam pur et simple et la boite derrière le projet peut disparaitre avec toutes les précommandes. Ou un de ces projets qui a bien du mal à voir le jour au final et qui sera reporté sans cesse. Il ne faut pas perdre de vue qu’une GeForce RTX 4070 12 Go de format classique coute encore souvent plus de 600 € TTC neuve en France aujourd’hui. Il faut faire attention à ce que le poisson qui tombe dans l’aquarium ce ne soit pas vous.
Je vous parlais de pragmatisme dans mon billet sur les Intel x86 RTX et c’est le maitre mot pour comprendre la situation. Aujourd’hui Intel n’arrive pas à lutter face à AMD et ses Radeon sur certains segments du marché. Des produits comme les puces Strix Halo d’AMD sont sans concurrence chez le fondeur. Chez Nvidia, les solutions RTX mobile en viennent aussi à se faire rattraper par les puces AMD. Pour proposer une alternative, Intel va donc travailler avec Nvidia comme la marque a pu travailler par le passé avec… AMD. Ce que l’on voit souvent comme un antagonisme entre des sociétés concurrentes n’est finalement que des décisions de business logiques.
Aujourd’hui la situation s’est éclaircie. Intel a d’abord indiqué continuer le développement de ses puces Arc. Leur feuille de route n’a pas changé et pour cause, ce ne sont pas vraiment les mêmes cibles que celles visées par les puces embarquées qui seront développées par la suite. Si on considère le délai nécessaire à la conception et la mise en place sur le marché des puces Intel/Nvidia, les propositions Arc ont largement leur place sur le calendrier. Il sera toujours temps de voir à terme l’état du marché lors de leur sortie.
D’un point de vue plus global, le segment des cartes graphiques Intel Arc n’est pas réellement une grosse épine dans la patte de l’éléphant Nvidia. Les parts de marché sont fiables voir souvent confondues avec la ligne du cadre des statistiques. Nvidia, de son côté, se porte très bien et fait également beaucoup d’ombre à AMD. Trop d’ombre même selon certains. Avec 94% du marché actuellement pour Nvidia contre 6% pour AMD, la survie du segment Arc est même importante pour le géant graphique. Le risque d’une plainte et d’un démantèlement pour des raisons de concurrence étant bien présent, l’existence d’un troisième larron sur ce segment est aussi une sécurité pour la marque.
Une offre d’emploi Intel ARC
Aujourd’hui, on apprend qu’Intel cherche à embaucher un ingénieur dont le rôle sera d’optimiser les compétences en jeu des futures plateformes Arc. Preuve que la marque continue bien son développement technique sur ce segment. Le plan d’Intel sur ce segment était prévu dès le départ comme une vision à très long terme. La marque savait dès le lancement de la gamme que la bataille serait perdue les premières années. Il est impossible de sortir gagnant d’un test face aux concurrents actuels sur ce marché avec si peu d’expérience.
Intel a donc deux possibilités, soit poursuivre la stratégie entamée et compter sur ses déploiements futurs pour proposer des puces plus compétentes. Il ne s’agit pas d’être forcément plus rapide que la concurrence, il suffit d’être assez rapide, efficace et abordable pour venir grignoter des parts à AMD et Nvidia sur ce segment. Soit arrêter les frais maintenant. Cela permet d’éviter des dépenses, mais couterait également des années d’investissement en pure perte sur le secteur. Intel semble avoir choisie la première voie. Celle qui consistera à proposer des puces avec Nvidia d’un côté et des puces graphiques indépendantes ayant d’autres intérêts de l’autre.
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