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Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence

Un problème ? Non non, une opportunité
Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence

Le support technique de Windows 10 s’arrête aujourd’hui. Nous avons commencé à explorer le libre comme solution de remplacement et nous nous sommes rapprochés d’associations. À Bordeaux, plusieurs d’entre elles étaient réunies pour faire découvrir Linux et les logiciels libres.

Comme prévu, Windows 10 n’a désormais plus de support technique. En Europe, les utilisateurs peuvent s’inscrire avec leur compte Microsoft pour obtenir un an de support supplémentaire, mais le problème ne fait que se décaler. Comme nous l’avons vu, les ESU (Extended Security Updates) ne s’appliquent que sur les failles critiques et importantes. Les vulnérabilités modérées et faibles ne sont pas corrigées, pas plus que les bugs non liés à la sécurité.

Cette fin de support entraine la question : que faire ? Microsoft aimerait que les systèmes soient mis à jour vers Windows 11 ou remplacés par de nouvelles machines si le matériel d’origine est trop ancien. Si l’on ne sait pas combien d’ordinateurs sont concernés par cette impossibilité, la fourchette donnée est le plus souvent chiffrée en centaines de millions d’appareils. Magali Garnero, présidente de l’April, n’hésitait ainsi pas à évoquer un « écocide total ».

Le libre est souvent présenté comme la solution idéale, grâce à deux arguments majeurs : les logiciels sont gratuits dans l’immense majorité des cas et Linux peut redonner vie à des configurations fatiguées par de longues années de Windows sans entretien. De nombreuses questions se posaient cependant : dans quelle mesure les néophytes adopteraient-ils cette solution, par exemple ? Et surtout, comment les personnes concernées allaient être mises au courant ?

Le 11 octobre, quatre associations étaient réunies à la Maison des Associations à Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, pour faire découvrir le libre. Si l’évènement était le théâtre de plusieurs présentations et discours sur de nombreux sujets (dont une initiation à OpenStreetMap), le principal sujet était bien la fin du support de Windows 10. Sur place, nous avons pu observer que l’information circulait. Et les personnes présentes n’étaient pas nécessairement celles auxquelles on aurait pu s’attendre.

« Merci Microsoft ! »

Dans la salle, plusieurs dizaines de personnes étaient présentes, dont la plupart assises à des tables, face à des ordinateurs. Dans certains cas, il s’agissait de leurs propres appareils, mais d’autres assistaient à des présentations réalisées sur les ordinateurs des membres des associations. Linux Mint y tenait d’ailleurs une bonne place.

Nous avons été surpris par la moyenne d’âge des personnes présentes : la plupart étaient retraitées. Autre surprise, une quasi-parité hommes/femmes dans l’assistance.


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Windows 10 : comment bénéficier d’un an de support technique supplémentaire ?

Windows 10 : comment bénéficier d’un an de support technique supplémentaire ?

Windows 10 s’apprête à recevoir ses dernières mises à jour. Microsoft propose toutefois les ESU, des correctifs de sécurité supplémentaires. Un accès normalement payant, mais que l’entreprise fournit gratuitement en Europe pendant un an pour le grand public. Comment en profiter ?

Nous sommes le 14 octobre 2025, dernier jour du support technique de Windows 10. Après la mise à jour finale qui sera diffusée ce soir, le système sera laissé sans correctifs de sécurité, laissant les failles s’accumuler, ouvertes aux quatre vents.

Toutes les versions de Windows arrivant en fin de support peuvent activer les Extended Security Updates (ESU, ou mises à jour de sécurité étendues), pour continuer à recevoir des correctifs de sécurité (failles critiques et importantes). Sur les anciens systèmes, ces ESU étaient réservées au monde professionnel, jusqu’à trois ans avec une facturation lourde (proportionnelle au nombre de machines, chaque année coûtant plus cher que la précédente). Avec Windows 10, Microsoft permet au grand public d’obtenir la première année.

Il y a principalement deux modes d’obtention. Premier scénario, vous voulez/pouvez utiliser le compte Microsoft. L’inscription permet d’obtenir gratuitement les ESU en Europe. On peut déconnecter ensuite ce compte pour revenir sur une session locale, mais il faudra le reconnecter au minimum tous les 60 jours pour que les ESU continuent d’affluer. Sinon, la procédure sera rompue et il faudra recommencer. Second scénario, vous voulez rester avec le compte local. La seule option est alors un paiement de 31,49 euros pour débloquer les ESU.

Dans les deux cas, les ESU ne portent que jusqu’au 13 octobre 2026. Que vous vous inscriviez maintenant ou dans trois mois, la date butoir ne change pas.

Premier scénario : l’inscription gratuite avec le compte Microsoft

Si vous utilisez un compte Microsoft, vous êtes dans le scénario le plus simple. Commencez par ouvrir les paramètres de Windows et rendez-vous dans Windows Update. Sous le bouton « Rechercher des mises à jour », vous devriez voir un gros message « La prise en charge de Windows 10 se termine en octobre 2025 ». En-dessous, un lien bleu « S’inscrire maintenant » permet de lancer le processus. Signalons que cette fonction semble toujours en cours de déploiement et que tout le monde ne voit pas encore ce lien bleu.

Un panneau dédié s’ouvre alors. Il rappelle brièvement la situation et ce que l’inscription s’apprête à faire. La nécessité du compte Microsoft est précisée.

Le panneau suivant vous demande de choisir entre les deux scénarios : utiliser le compte Microsoft pour débloquer gratuitement les mises à jour étendues, ou un achat définitif de 31,49 euros pour rester sur un compte local. Cliquez simplement sur Suivant pour rester sur l’option du compte Microsoft. Un dernier panneau résumera les choix effectués, le bouton bleu permettant de lancer l’inscription. Une fenêtre vous indiquera alors que l’opération a réussi : « Vous êtes inscrit aux mises à jour de sécurité étendues jusqu’au 13 octobre 2026 ».

Après quoi, vous pouvez vérifier dans Windows Update que le PC a bien effectué l’opération. Vous devriez trouver une ligne « Votre PC est inscrit pour recevoir les mises à jour étendues », dont l’emplacement dépend de la taille de la fenêtre : à droite s’il y a la place, sinon en bas.

Second scénario : vous utilisez un compte local

Si vous utilisez un compte local, l’assistant va proposer les mêmes options. Vous pouvez d’ailleurs choisir quand même d’utiliser le compte Microsoft pour recevoir les ESU. Auquel cas il vous sera demandé de vous connecter, ou de créer un compte si ce n’est pas encore fait. La procédure réclamera que ce compte soit ensuite lié à la session Windows, ce qui suppose un nombre beaucoup plus élevé de donnes personnelles transitant par les serveurs de Microsoft.

Si vous voulez garder le compte local, Microsoft n’essaye pas de vous en dissuader. Mais il faut dans ce cas payer 31,49 euros pour un « achat définitif ». Si l’on choisit cette option, le panneau suivant listera les moyens de paiement rattachés au compte Microsoft s’il existe. Dans le cas contraire, il faudra en ajouter un (carte bancaire, compte PayPal…).

Une fois le paiement effectué, vous recevez le même message que dans le premier scénario : vous voilà inscrit aux mises à jour étendues jusqu’au 13 octobre 2026. Contrairement au premier scénario où on peut perdre le bénéfice des ESU si l’on se déconnecte du compte Microsoft, l’achat définitif débloque les correctifs supplémentaires dans tous les cas, quel que soit le type de compte.

Il peut arriver que vous ne sachiez pas si vous utilisez un compte local ou Microsoft. Ouvrez simplement Paramètres : si vous voyez une adresse e-mail en haut à gauche sous le nom du compte, c’est qu’un compte Microsoft est présent) et que le compte n’est pas local. Dans ce contexte, local signifie « non synchronisé », par opposition au compte Microsoft qui retient de nombreuses informations et paramètres (sur les serveurs de l’entreprise).

Une fois par machine, Windows 11 en « embuscade »

Précisons à ce sujet que la procédure est à effectuer sur chaque PC concerné. Il en va de même pour les 31,49 euros à régler pour le compte local : la somme devra être déboursée sur chaque PC.

Enfin, il n’est pas impossible que vous voyiez surgir Windows 11 dans Windows Update. La proposition de migration n’a pas été envoyée à toutes les machines pendant longtemps, mais certains verrous ont été levés ces derniers mois, en réponse à des blocages levés sur la compatibilité de certains logiciels et matériels.

Puisque nous sommes à la date fatidique, il est donc possible que des PC auparavant laissés sur le carreau voient la proposition, à condition bien sûr que les conditions matérielles soient réunies. Sur ces machines, on pouvait bien sûr forcer la mise à jour, mais la manipulation n’était pas recommandée, pour éviter justement les incompatibilités.

Microsoft propose toujours son outil pour vérifier la compatibilité de la configuration avec Windows 11. Si vous en avez la possibilité, nous vous recommandons d’effectuer cette migration, car elle règle les problèmes de support technique. Du moins tant que vous souhaitez rester sur la plateforme de Microsoft. Si vous envisagez un passage au libre, les ESU permettront de patienter quelques mois, le temps par exemple de planifier une migration vers Linux.

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Windows 10 : comment bénéficier d’un an de support technique supplémentaire ?

Windows 10 : comment bénéficier d’un an de support technique supplémentaire ?

Windows 10 s’apprête à recevoir ses dernières mises à jour. Microsoft propose toutefois les ESU, des correctifs de sécurité supplémentaires. Un accès normalement payant, mais que l’entreprise fournit gratuitement en Europe pendant un an pour le grand public. Comment en profiter ?

Nous sommes le 14 octobre 2025, dernier jour du support technique de Windows 10. Après la mise à jour finale qui sera diffusée ce soir, le système sera laissé sans correctifs de sécurité, laissant les failles s’accumuler, ouvertes aux quatre vents.

Toutes les versions de Windows arrivant en fin de support peuvent activer les Extended Security Updates (ESU, ou mises à jour de sécurité étendues), pour continuer à recevoir des correctifs de sécurité (failles critiques et importantes). Sur les anciens systèmes, ces ESU étaient réservées au monde professionnel, jusqu’à trois ans avec une facturation lourde (proportionnelle au nombre de machines, chaque année coûtant plus cher que la précédente). Avec Windows 10, Microsoft permet au grand public d’obtenir la première année.

Il y a principalement deux modes d’obtention. Premier scénario, vous voulez/pouvez utiliser le compte Microsoft. L’inscription permet d’obtenir gratuitement les ESU en Europe. On peut déconnecter ensuite ce compte pour revenir sur une session locale, mais il faudra le reconnecter au minimum tous les 60 jours pour que les ESU continuent d’affluer. Sinon, la procédure sera rompue et il faudra recommencer. Second scénario, vous voulez rester avec le compte local. La seule option est alors un paiement de 31,49 euros pour débloquer les ESU.

Dans les deux cas, les ESU ne portent que jusqu’au 13 octobre 2026. Que vous vous inscriviez maintenant ou dans trois mois, la date butoir ne change pas.

Premier scénario : l’inscription gratuite avec le compte Microsoft

Si vous utilisez un compte Microsoft, vous êtes dans le scénario le plus simple. Commencez par ouvrir les paramètres de Windows et rendez-vous dans Windows Update. Sous le bouton « Rechercher des mises à jour », vous devriez voir un gros message « La prise en charge de Windows 10 se termine en octobre 2025 ». En-dessous, un lien bleu « S’inscrire maintenant » permet de lancer le processus. Signalons que cette fonction semble toujours en cours de déploiement et que tout le monde ne voit pas encore ce lien bleu.

Un panneau dédié s’ouvre alors. Il rappelle brièvement la situation et ce que l’inscription s’apprête à faire. La nécessité du compte Microsoft est précisée.

Le panneau suivant vous demande de choisir entre les deux scénarios : utiliser le compte Microsoft pour débloquer gratuitement les mises à jour étendues, ou un achat définitif de 31,49 euros pour rester sur un compte local. Cliquez simplement sur Suivant pour rester sur l’option du compte Microsoft. Un dernier panneau résumera les choix effectués, le bouton bleu permettant de lancer l’inscription. Une fenêtre vous indiquera alors que l’opération a réussi : « Vous êtes inscrit aux mises à jour de sécurité étendues jusqu’au 13 octobre 2026 ».

Après quoi, vous pouvez vérifier dans Windows Update que le PC a bien effectué l’opération. Vous devriez trouver une ligne « Votre PC est inscrit pour recevoir les mises à jour étendues », dont l’emplacement dépend de la taille de la fenêtre : à droite s’il y a la place, sinon en bas.

Second scénario : vous utilisez un compte local

Si vous utilisez un compte local, l’assistant va proposer les mêmes options. Vous pouvez d’ailleurs choisir quand même d’utiliser le compte Microsoft pour recevoir les ESU. Auquel cas il vous sera demandé de vous connecter, ou de créer un compte si ce n’est pas encore fait. La procédure réclamera que ce compte soit ensuite lié à la session Windows, ce qui suppose un nombre beaucoup plus élevé de donnes personnelles transitant par les serveurs de Microsoft.

Si vous voulez garder le compte local, Microsoft n’essaye pas de vous en dissuader. Mais il faut dans ce cas payer 31,49 euros pour un « achat définitif ». Si l’on choisit cette option, le panneau suivant listera les moyens de paiement rattachés au compte Microsoft s’il existe. Dans le cas contraire, il faudra en ajouter un (carte bancaire, compte PayPal…).

Une fois le paiement effectué, vous recevez le même message que dans le premier scénario : vous voilà inscrit aux mises à jour étendues jusqu’au 13 octobre 2026. Contrairement au premier scénario où on peut perdre le bénéfice des ESU si l’on se déconnecte du compte Microsoft, l’achat définitif débloque les correctifs supplémentaires dans tous les cas, quel que soit le type de compte.

Il peut arriver que vous ne sachiez pas si vous utilisez un compte local ou Microsoft. Ouvrez simplement Paramètres : si vous voyez une adresse e-mail en haut à gauche sous le nom du compte, c’est qu’un compte Microsoft est présent) et que le compte n’est pas local. Dans ce contexte, local signifie « non synchronisé », par opposition au compte Microsoft qui retient de nombreuses informations et paramètres (sur les serveurs de l’entreprise).

Une fois par machine, Windows 11 en « embuscade »

Précisons à ce sujet que la procédure est à effectuer sur chaque PC concerné. Il en va de même pour les 31,49 euros à régler pour le compte local : la somme devra être déboursée sur chaque PC.

Enfin, il n’est pas impossible que vous voyiez surgir Windows 11 dans Windows Update. La proposition de migration n’a pas été envoyée à toutes les machines pendant longtemps, mais certains verrous ont été levés ces derniers mois, en réponse à des blocages levés sur la compatibilité de certains logiciels et matériels.

Puisque nous sommes à la date fatidique, il est donc possible que des PC auparavant laissés sur le carreau voient la proposition, à condition bien sûr que les conditions matérielles soient réunies. Sur ces machines, on pouvait bien sûr forcer la mise à jour, mais la manipulation n’était pas recommandée, pour éviter justement les incompatibilités.

Microsoft propose toujours son outil pour vérifier la compatibilité de la configuration avec Windows 11. Si vous en avez la possibilité, nous vous recommandons d’effectuer cette migration, car elle règle les problèmes de support technique. Du moins tant que vous souhaitez rester sur la plateforme de Microsoft. Si vous envisagez un passage au libre, les ESU permettront de patienter quelques mois, le temps par exemple de planifier une migration vers Linux.

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Indemnités journalières : la Cnam renonce à son logiciel Arpège

Un logiciel, des dizaines de bugs, des milliers d'assurés
Indemnités journalières : la Cnam renonce à son logiciel Arpège

La Caisse nationale d’assurance maladie renonce à son logiciel Arpège, développé par Sopra Steria. Introduit en septembre 2024 dans deux départements, il a engendré une grande quantité de problèmes, provoquant plaintes chez les assurés et manifestations chez les agents.

En septembre de l’année dernière, le logiciel Arpège était lancé en production pour des tests en condition réelle. Une décision qui, dès le départ, était critiquée. Développée par Sopra Steria pour un budget de 37 millions d’euros, le logiciel était pourtant attendu. Il devait rien moins que permettre à terme l’automatisation du traitement des indemnités journalières, versées dans le cadre d’arrêts de longue durée ou encore des accidents et maladies du travail.

Le gain de temps attendu était conséquent, à tel point que l’objectif initial était sa généralisation courant 2026. La Vendée et la Loire-Atlantique avaient été choisies par la Cnam pour servir de départements pilotes et vérifier le fonctionnement d’Arpège en situation réelle.

Rapidement, un nombre important de problèmes avaient été signalés, aboutissant à des retards très importants, se chiffrant parfois en plusieurs mois.

La Cnam renonce à Arpège

Comme signalé notamment par France Télévisions et France 3 Loire-Atlantique, la Cnam a décidé d’arrêter les frais. Nos confrères évoquent « un an de galère » et des assurés ayant « essuyé les plâtres ». À Ouest-France, on se demande même si Arpège est « enfin hors d’état de nuire ».

Depuis son introduction, Arpège a reçu un très grand nombre de corrections, aboutissant à une amélioration nette dans le traitement de certains dossiers. Pour les versements des arrêts maladie par exemple, la moyenne est de 17,4 jours en Vendée et de 19,2 jours en Loire-Atlantique, contre 23,6 jours au niveau national. Mais le logiciel a toujours du mal avec les accidents et maladies du travail, pour lesquels les deux départements sont plus lents que la moyenne nationale : « 33,6 jours en Vendée et 42,1 jours en Loire-Atlantique, contre 30,8 jours » au niveau national, a indiqué la Cnam à nos confrères.

En conséquence, la Cnam stoppe le déploiement d’Arpège. Les 99 autres départements vont ainsi rester sur la solution actuelle, mais le statut est plus flou pour la Vendée et la Loire-Atlantique. Selon France 3 Régions notamment, les assurés réclament le retour à l’ancien système.

La Cnam, elle, indique qu’Arpège « montre encore des limites importantes et nécessite d’autres évolutions correctives ou évolutives », expliquant son abandon, du moins sous cette forme. La Caisse nationale explique en effet que « ce qui fonctionne aujourd’hui dans l’outil sera préservé, notamment l’automatisation du traitement des arrêts de travail simples ». Tout le reste est mis de côté et sera « revu en profondeur ».

Arpège : un « scandale » et un « fiasco »

Rarement une solution logicielle aura autant concentré les critiques. En décembre 2024, après à peine trois mois, le Canard Enchainé évoquait déjà de très nombreux problèmes et décrivait Arpège comme « une catastrophe ». 15 000 personnes assurées étaient ainsi en attente de leurs versements, qui comprenaient à cette époque aussi bien des arrêts maladie que des congés maternité. « Malgré des dizaines de correctifs », le logiciel était « incapable de gérer certains dossiers ». La gestion agile du produit – lancer le produit et corriger les problèmes ensuite – était copieusement critiquée.

En mai dernier, Ouest-France rapportait que des agents de la CPAM de Loire-Atlantique avaient manifesté devant les locaux pour exprimer leur colère. « Arpege est un logiciel déployé à marche forcée au 1er octobre 2024 pour réaliser des gains de productivité et réduire le nombre d’agents. Le chaos a été immédiat avec des blocages généralisés sur plus de 15 000 dossiers », malgré le déploiement de 70 correctifs, pointaient les agents. Ils dénonçaient l’impact « désastreux » des bugs, aussi bien sur leurs conditions de travail que sur les assurés.

Le mois suivant, le syndicat FO FEC en remettait une couche. Parlant d’un « scandale Arpège » et fustigeant « l’entêtement » de la Cnam, le syndicat pointait nombre de situations précaires, voire « dramatiques » : « assurés devant quitter leur logement, car dans l’incapacité de payer leur loyer, d’autres écrasés par les agios bancaires ou contraints de contracter des prêts pour survivre, de piocher dans leur épargne durement constituée… Sans parler de l’angoisse permanente éprouvée par les intéressés ».

Toujours en juin, L’indépendant relatait également des situations dramatiques chez de nombreuses personnes. Magali Mazoué, assurée de Loire-Atlantique, indiquait ainsi avoir appelé plusieurs fois en pleurs la CPAM, allant jusqu’à lui déclarer qu’elle allait se « foutre en l’air ». Opérée de l’épaule, elle avait repris en mi-temps thérapeutique, mais les retards dans les versements l’ont conduite à reprendre à temps complet, contre l’avis médical.

Où est la DINUM ?

L’abandon d’Arpège est donc vécu par beaucoup comme une victoire. C’est le cas de Philippe Latombe, députée de Vendée qui exprime « son soulagement » dans un communiqué, sur LinkedIn et X. Il dit avoir été lui-même « sollicité à de très nombreuses reprises par des personnes en grande détresse ». Il ajoute que « des effectifs supplémentaires sont prévus afin de permettre un meilleur suivi des dossiers pour les arrêts de travail complexes ».

S’il ne voit aucun problème dans la numérisation progressive de l’administration, il lance quand même une pique : « L’implémentation de nouveaux dispositifs ne peut bien se passer que si l’entreprise externe en charge de ce chantier trouve en face d’elle des interlocuteurs suffisamment compétents […]. Ces personnes ressources ne sont malheureusement pas toujours présentes au sein des organismes publics ».

Il propose que la DINUM soit chargée du contrôle centralisé de tous les gros chantiers numériques pour « améliorer la qualité, l’efficacité et la fiabilité des services rendus », plutôt que de « s’éparpiller, comme elle le fait actuellement », en référence au développement interne de solutions techniques au lieu de remplir sa mission d’accompagnateur.

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Indemnités journalières : la Cnam renonce à son logiciel Arpège

Un logiciel, des dizaines de bugs, des milliers d'assurés
Indemnités journalières : la Cnam renonce à son logiciel Arpège

La Caisse nationale d’assurance maladie renonce à son logiciel Arpège, développé par Sopra Steria. Introduit en septembre 2024 dans deux départements, il a engendré une grande quantité de problèmes, provoquant plaintes chez les assurés et manifestations chez les agents.

En septembre de l’année dernière, le logiciel Arpège était lancé en production pour des tests en condition réelle. Une décision qui, dès le départ, était critiquée. Développée par Sopra Steria pour un budget de 37 millions d’euros, le logiciel était pourtant attendu. Il devait rien moins que permettre à terme l’automatisation du traitement des indemnités journalières, versées dans le cadre d’arrêts de longue durée ou encore des accidents et maladies du travail.

Le gain de temps attendu était conséquent, à tel point que l’objectif initial était sa généralisation courant 2026. La Vendée et la Loire-Atlantique avaient été choisies par la Cnam pour servir de départements pilotes et vérifier le fonctionnement d’Arpège en situation réelle.

Rapidement, un nombre important de problèmes avaient été signalés, aboutissant à des retards très importants, se chiffrant parfois en plusieurs mois.

La Cnam renonce à Arpège

Comme signalé notamment par France Télévisions et France 3 Loire-Atlantique, la Cnam a décidé d’arrêter les frais. Nos confrères évoquent « un an de galère » et des assurés ayant « essuyé les plâtres ». À Ouest-France, on se demande même si Arpège est « enfin hors d’état de nuire ».

Depuis son introduction, Arpège a reçu un très grand nombre de corrections, aboutissant à une amélioration nette dans le traitement de certains dossiers. Pour les versements des arrêts maladie par exemple, la moyenne est de 17,4 jours en Vendée et de 19,2 jours en Loire-Atlantique, contre 23,6 jours au niveau national. Mais le logiciel a toujours du mal avec les accidents et maladies du travail, pour lesquels les deux départements sont plus lents que la moyenne nationale : « 33,6 jours en Vendée et 42,1 jours en Loire-Atlantique, contre 30,8 jours » au niveau national, a indiqué la Cnam à nos confrères.

En conséquence, la Cnam stoppe le déploiement d’Arpège. Les 99 autres départements vont ainsi rester sur la solution actuelle, mais le statut est plus flou pour la Vendée et la Loire-Atlantique. Selon France 3 Régions notamment, les assurés réclament le retour à l’ancien système.

La Cnam, elle, indique qu’Arpège « montre encore des limites importantes et nécessite d’autres évolutions correctives ou évolutives », expliquant son abandon, du moins sous cette forme. La Caisse nationale explique en effet que « ce qui fonctionne aujourd’hui dans l’outil sera préservé, notamment l’automatisation du traitement des arrêts de travail simples ». Tout le reste est mis de côté et sera « revu en profondeur ».

Arpège : un « scandale » et un « fiasco »

Rarement une solution logicielle aura autant concentré les critiques. En décembre 2024, après à peine trois mois, le Canard Enchainé évoquait déjà de très nombreux problèmes et décrivait Arpège comme « une catastrophe ». 15 000 personnes assurées étaient ainsi en attente de leurs versements, qui comprenaient à cette époque aussi bien des arrêts maladie que des congés maternité. « Malgré des dizaines de correctifs », le logiciel était « incapable de gérer certains dossiers ». La gestion agile du produit – lancer le produit et corriger les problèmes ensuite – était copieusement critiquée.

En mai dernier, Ouest-France rapportait que des agents de la CPAM de Loire-Atlantique avaient manifesté devant les locaux pour exprimer leur colère. « Arpege est un logiciel déployé à marche forcée au 1er octobre 2024 pour réaliser des gains de productivité et réduire le nombre d’agents. Le chaos a été immédiat avec des blocages généralisés sur plus de 15 000 dossiers », malgré le déploiement de 70 correctifs, pointaient les agents. Ils dénonçaient l’impact « désastreux » des bugs, aussi bien sur leurs conditions de travail que sur les assurés.

Le mois suivant, le syndicat FO FEC en remettait une couche. Parlant d’un « scandale Arpège » et fustigeant « l’entêtement » de la Cnam, le syndicat pointait nombre de situations précaires, voire « dramatiques » : « assurés devant quitter leur logement, car dans l’incapacité de payer leur loyer, d’autres écrasés par les agios bancaires ou contraints de contracter des prêts pour survivre, de piocher dans leur épargne durement constituée… Sans parler de l’angoisse permanente éprouvée par les intéressés ».

Toujours en juin, L’indépendant relatait également des situations dramatiques chez de nombreuses personnes. Magali Mazoué, assurée de Loire-Atlantique, indiquait ainsi avoir appelé plusieurs fois en pleurs la CPAM, allant jusqu’à lui déclarer qu’elle allait se « foutre en l’air ». Opérée de l’épaule, elle avait repris en mi-temps thérapeutique, mais les retards dans les versements l’ont conduite à reprendre à temps complet, contre l’avis médical.

Où est la DINUM ?

L’abandon d’Arpège est donc vécu par beaucoup comme une victoire. C’est le cas de Philippe Latombe, députée de Vendée qui exprime « son soulagement » dans un communiqué, sur LinkedIn et X. Il dit avoir été lui-même « sollicité à de très nombreuses reprises par des personnes en grande détresse ». Il ajoute que « des effectifs supplémentaires sont prévus afin de permettre un meilleur suivi des dossiers pour les arrêts de travail complexes ».

S’il ne voit aucun problème dans la numérisation progressive de l’administration, il lance quand même une pique : « L’implémentation de nouveaux dispositifs ne peut bien se passer que si l’entreprise externe en charge de ce chantier trouve en face d’elle des interlocuteurs suffisamment compétents […]. Ces personnes ressources ne sont malheureusement pas toujours présentes au sein des organismes publics ».

Il propose que la DINUM soit chargée du contrôle centralisé de tous les gros chantiers numériques pour « améliorer la qualité, l’efficacité et la fiabilité des services rendus », plutôt que de « s’éparpiller, comme elle le fait actuellement », en référence au développement interne de solutions techniques au lieu de remplir sa mission d’accompagnateur.

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☕️ Première bêta pour FreeBSD 15.0

La nouvelle version majeure de FreeBSD se rapproche, avec à son bord de nombreuses nouveautés importantes.

Comme toujours avec ces étapes majeures, FreeBSD 15.0 élargira son support matériel de manière notable. Ce sera par exemple le cas avec le Wi-Fi des ordinateurs portables, notamment le support des fonctions liées à la gestion de l’énergie, ce qui devrait permettre des mises en veille plus efficaces et une consommation moindre.

Parmi les autres nouveautés, citons la possibilité de choisir KDE comme environnement à l’installation, la dernière version du système de fichiers OpenZFS, ou encore du nettoyage dans son code pour supprimer des pans obsolètes.

Le développement de FreeBSD 15.0 a également reçu un financement de la Sovereign Tech Agency allemande pour accentuer les efforts sur le Zero-Trust Build. La conséquence est que le code fourni dans les images ISO est intégralement reproductible (on parle aussi de compilation déterministe).

Cela signifie que n’importe qui peut vérifier que ces versions compilées correspondent strictement au code source du projet. Une personne décidant de compiler soi-même FreeBSD aura ainsi l’assurance d’aboutir au même résultat. Les builds reproductibles sont depuis longtemps considérées comme un facteur essentiel de confiance. L’équipe de développement a également renforcé sa documentation sur le processus de construction (build).

Les personnes intéressées par un test de cette bêta 1 de FreeBSD 15.0 pourront récupérer l’image ISO depuis la page dédiée. FreeBSD supporte de nombreuses architectures, dont x64, arm64, powerpc ou encore riscv.

Comme on peut le voir sur le planning, trois autres bêtas sont prévues, suivies de trois release candidates. La version finale est attendue pour le 2 décembre.

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☕️ Première bêta pour FreeBSD 15.0

La nouvelle version majeure de FreeBSD se rapproche, avec à son bord de nombreuses nouveautés importantes.

Comme toujours avec ces étapes majeures, FreeBSD 15.0 élargira son support matériel de manière notable. Ce sera par exemple le cas avec le Wi-Fi des ordinateurs portables, notamment le support des fonctions liées à la gestion de l’énergie, ce qui devrait permettre des mises en veille plus efficaces et une consommation moindre.

Parmi les autres nouveautés, citons la possibilité de choisir KDE comme environnement à l’installation, la dernière version du système de fichiers OpenZFS, ou encore du nettoyage dans son code pour supprimer des pans obsolètes.

Le développement de FreeBSD 15.0 a également reçu un financement de la Sovereign Tech Agency allemande pour accentuer les efforts sur le Zero-Trust Build. La conséquence est que le code fourni dans les images ISO est intégralement reproductible (on parle aussi de compilation déterministe).

Cela signifie que n’importe qui peut vérifier que ces versions compilées correspondent strictement au code source du projet. Une personne décidant de compiler soi-même FreeBSD aura ainsi l’assurance d’aboutir au même résultat. Les builds reproductibles sont depuis longtemps considérées comme un facteur essentiel de confiance. L’équipe de développement a également renforcé sa documentation sur le processus de construction (build).

Les personnes intéressées par un test de cette bêta 1 de FreeBSD 15.0 pourront récupérer l’image ISO depuis la page dédiée. FreeBSD supporte de nombreuses architectures, dont x64, arm64, powerpc ou encore riscv.

Comme on peut le voir sur le planning, trois autres bêtas sont prévues, suivies de trois release candidates. La version finale est attendue pour le 2 décembre.

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☕️ Linux Mint Debian Edition 7 est disponible en version finale

La version Debian de Linux Mint est désormais disponible dans sa version 7, un peu moins d’un mois après le début de sa phase bêta. Rappelons que Linux Mint, dans sa version classique, est basée sur Ubuntu LTS.

Comme nous l’avions indiqué en septembre, les nouveautés de cette mouture sont vite résumées, car elles reprennent tout ce que l’équipe de développement a ajouté dans Linux Mint 22.2. Ainsi, rien ne sépare fonctionnellement les deux distributions, et on retrouve les derniers apports comme le support des lecteurs d’empreintes digitales, la compatibilité améliorée avec libadwaita, plusieurs changements esthétiques, etc.

LMDE 7 dispose quand même d’une nouveauté propre : la prise en charge des installations OEM, qui permet la pré-installation simplifiée sur un parc. Rappelons également que LMDE 7, qui s’appuie sur Debian 13 (Trixie), reprend son noyau Linux 6.12, là où Linux Mint 22.2 dispose d’un noyau 6.14.

L’image ISO du système peut être récupérée depuis la page dédiée. Elle n’est disponible que pour l’architecture x64.

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☕️ Linux Mint Debian Edition 7 est disponible en version finale

La version Debian de Linux Mint est désormais disponible dans sa version 7, un peu moins d’un mois après le début de sa phase bêta. Rappelons que Linux Mint, dans sa version classique, est basée sur Ubuntu LTS.

Comme nous l’avions indiqué en septembre, les nouveautés de cette mouture sont vite résumées, car elles reprennent tout ce que l’équipe de développement a ajouté dans Linux Mint 22.2. Ainsi, rien ne sépare fonctionnellement les deux distributions, et on retrouve les derniers apports comme le support des lecteurs d’empreintes digitales, la compatibilité améliorée avec libadwaita, plusieurs changements esthétiques, etc.

LMDE 7 dispose quand même d’une nouveauté propre : la prise en charge des installations OEM, qui permet la pré-installation simplifiée sur un parc. Rappelons également que LMDE 7, qui s’appuie sur Debian 13 (Trixie), reprend son noyau Linux 6.12, là où Linux Mint 22.2 dispose d’un noyau 6.14.

L’image ISO du système peut être récupérée depuis la page dédiée. Elle n’est disponible que pour l’architecture x64.

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☕️ Modélisation, animation : Blender 5.0 a sa bêta

Elle arrive avec une semaine de retard, mais la bêta de Blender 5.0 est disponible au téléchargement. Comme le laisse supposer le numéro de version, il s’agit d’une mouture majeure, avec d’importantes nouveautés.

Parmi les principaux apports, il faut déjà signaler l’arrivée d’ACES 1.3 et 2.0. ACES, pour Academy Color Encoding System, est un workflow conçu pour préserver la fidélité des couleurs à travers l’ensemble de la chaine de production.

Crédits : Blender

Signalons également des améliorations pour Cycles, qui gagne par exemple une capacité Thin Film sur surface métallique et un nouvel algorithme Volumetrics. On peut citer également la gestion du multi-bounce dans SSS Random Walk, permettant de supprimer les lignes noires qui apparaissent entre les objets qui se croisent. Les nœuds géométriques et de shaders ont reçu des Bundles et Closures. D’autres nouveautés ont trait à l’interface, comme la disponibilité des assets dans le Compositor. La liste des changements est particulièrement longue.

Cette bêta est « feature complete », ce qui signifie que toutes les fonctions prévues pour la version finale sont en place. L’équipe de développement se concentre désormais sur la correction des bugs et d’éventuelles optimisations. Blender 5.0 est attendu pour la mi-novembre. La branche de développement active, quant à elle, est passée sur la version 5.1.

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☕️ Modélisation, animation : Blender 5.0 a sa bêta

Elle arrive avec une semaine de retard, mais la bêta de Blender 5.0 est disponible au téléchargement. Comme le laisse supposer le numéro de version, il s’agit d’une mouture majeure, avec d’importantes nouveautés.

Parmi les principaux apports, il faut déjà signaler l’arrivée d’ACES 1.3 et 2.0. ACES, pour Academy Color Encoding System, est un workflow conçu pour préserver la fidélité des couleurs à travers l’ensemble de la chaine de production.

Crédits : Blender

Signalons également des améliorations pour Cycles, qui gagne par exemple une capacité Thin Film sur surface métallique et un nouvel algorithme Volumetrics. On peut citer également la gestion du multi-bounce dans SSS Random Walk, permettant de supprimer les lignes noires qui apparaissent entre les objets qui se croisent. Les nœuds géométriques et de shaders ont reçu des Bundles et Closures. D’autres nouveautés ont trait à l’interface, comme la disponibilité des assets dans le Compositor. La liste des changements est particulièrement longue.

Cette bêta est « feature complete », ce qui signifie que toutes les fonctions prévues pour la version finale sont en place. L’équipe de développement se concentre désormais sur la correction des bugs et d’éventuelles optimisations. Blender 5.0 est attendu pour la mi-novembre. La branche de développement active, quant à elle, est passée sur la version 5.1.

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YouTube veut offrir une « seconde chance » à des créateurs bannis

Here we go again
YouTube veut offrir une « seconde chance » à des créateurs bannis

Dans un billet de blog, Google annonce presque en fanfare le lancement d’un programme pilote permettant à des personnes précédemment bannies de recréer une chaine. Officiellement, il s’agit de suivre les évolutions de la société, mais la désinformation n’est pas là.

Le billet, publié ce 9 octobre par Google, est très neutre. Il commence par insister sur la grande opportunité que peut représenter la plateforme de vidéos puisque 100 milliards de dollars ont été reversés aux chaines au cours des quatre dernières années. Ce chiffre, qui peut en attirer plus d’un, met d’autant en exergue les personnes bannies. « Nous savons que notre approche de longue date consistant à imposer des interruptions à vie peut être difficile pour les créateurs », affirme Google.

YouTube rappelle bien sûr qu’il existe un processus permettant de faire appel, si l’on estime que la décision est injuste. Cependant, comme l’entreprise le reconnait elle-même, « la majorité des décisions portées en appel sont confirmées ».

Selon l’entreprise, la communauté aurait insisté « haut et fort » pour avoir d’autres options. Elle annonce donc le lancement d’un programme pilote, afin que « certains créateurs qualifiés » puissent « reconstruire leur présence sur YouTube ».

Seconde chance

YouTube assure savoir que de nombreuses personnes bannies de la plateforme « méritent une seconde chance ». Après tout, le service a « évolué et changé au cours des 20 dernières années » et eu lui-même son lot de secondes chances, philosophe Google.

La disponibilité du processus n’est pas très claire. Dans un premier temps, Google parle d’une diffusion « au cours des prochains mois » pour les personnes éligibles, qui pourront alors faire la demande. Peu après, l’éditeur indique que les créateurs éligibles pourront demander la création d’une nouvelle chaine « au cours des prochaines semaines ». Ces demandes devront être faites depuis les chaines supprimées.

YouTube ajoute, qu’à l’instar « de nombreuses autres plateformes », les personnes bannies pourront reconstruire leur communauté via leurs nouvelles chaines. Le billet précise même que toutes les vidéos précédemment publiées pourront être chargées de nouveau dans l’interface, à condition qu’elles respectent les règles en vigueur. YouTube évoque « un nouveau départ ».

Un an d’attente après la fermeture forcée d’une chaine

Peu d’informations en revanche sur la manière dont les demandes vont être évaluées. « Nous prendrons en compte plusieurs facteurs », indique YouTube. Seuls deux exemples sont fournis : la gravité de l’infraction initiale au règlement de la communauté ou aux conditions d’utilisation, et si l’activité « a nui ou pourrait continuer de nuire à la communauté YouTube, comme les chaînes qui mettent en danger la sécurité des enfants ».

Le billet répond quand même à quelques questions courantes. Ainsi, la monétisation sera de nouveau possible et il faudra à nouveau postuler au Programme Partenaire YouTube. De plus, si le projet pilote débouche sur un processus permanent, il faudra quand même attendre un an avant de pouvoir demander l’ouverture d’une nouvelle chaine si la précédente a été fermée pour infraction. C’est la période pendant laquelle l’appel est disponible, et YouTube recommande donc de mettre ce temps à profit.

L’ombre de la désinformation

Bien que la communication de YouTube soit savamment rédigée comme une évolution positive de la plateforme, The Verge affiche une grille de lecture différente. Nos confrères rappellent ainsi que fin septembre, Google a fait parvenir à la Commission judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis un courrier (PDF), dans lequel les avocats de l’entreprise affirment que le gouvernement Biden avait fait pression pour supprimer les contenus liés au covid-19.

2020 avait vu en effet l’apparition d’une ligne plus stricte chez YouTube, allant de la démonétisation à la suppression des chaines faisant la promotion de théories du complot. Après l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, nouvelle salve de tirs. Plusieurs créateurs de contenus perdent leur chaine, y compris Donald Trump.

Or, depuis que le magnat des affaires est de retour à la Maison-Blanche, l’atmosphère politique a changé. Dans le courrier envoyé au Parlement américain, les avocats de Google relèvent ainsi que les directives communautaires du service ont considérablement évolué depuis 2020. En conséquence, pour mieux refléter son « engagement en faveur de la liberté d’expression », une possibilité de revenir serait offerte aux personnes bannies.

L’annonce d’hier est une concrétisation de cette promesse. Le député républicain Jim Jordan, à la tête de la Commission judiciaire, s’en était copieusement félicité sur X le 23 septembre. La décision est lourde d’implications politiques, car parmi les personnes bannies se trouve par exemple Dan Bongino, directeur adjoint du FBI depuis quelques mois.

Rappelons que fin septembre, YouTube a accepté de dédommager Donald Trump à hauteur de 24,5 millions de dollars pour sa suspension en 2021, à la suite des évènements du Capitole dans lesquels il avait joué un rôle avéré. Enfin, le groupe Alphabet est poursuivi par le ministère américain de la Justice et la Federal Trade Commission pour abus de position dominante dans le domaine de la publicité.

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YouTube veut offrir une « seconde chance » à des créateurs bannis

Here we go again
YouTube veut offrir une « seconde chance » à des créateurs bannis

Dans un billet de blog, Google annonce presque en fanfare le lancement d’un programme pilote permettant à des personnes précédemment bannies de recréer une chaine. Officiellement, il s’agit de suivre les évolutions de la société, mais la désinformation n’est pas là.

Le billet, publié ce 9 octobre par Google, est très neutre. Il commence par insister sur la grande opportunité que peut représenter la plateforme de vidéos puisque 100 milliards de dollars ont été reversés aux chaines au cours des quatre dernières années. Ce chiffre, qui peut en attirer plus d’un, met d’autant en exergue les personnes bannies. « Nous savons que notre approche de longue date consistant à imposer des interruptions à vie peut être difficile pour les créateurs », affirme Google.

YouTube rappelle bien sûr qu’il existe un processus permettant de faire appel, si l’on estime que la décision est injuste. Cependant, comme l’entreprise le reconnait elle-même, « la majorité des décisions portées en appel sont confirmées ».

Selon l’entreprise, la communauté aurait insisté « haut et fort » pour avoir d’autres options. Elle annonce donc le lancement d’un programme pilote, afin que « certains créateurs qualifiés » puissent « reconstruire leur présence sur YouTube ».

Seconde chance

YouTube assure savoir que de nombreuses personnes bannies de la plateforme « méritent une seconde chance ». Après tout, le service a « évolué et changé au cours des 20 dernières années » et eu lui-même son lot de secondes chances, philosophe Google.

La disponibilité du processus n’est pas très claire. Dans un premier temps, Google parle d’une diffusion « au cours des prochains mois » pour les personnes éligibles, qui pourront alors faire la demande. Peu après, l’éditeur indique que les créateurs éligibles pourront demander la création d’une nouvelle chaine « au cours des prochaines semaines ». Ces demandes devront être faites depuis les chaines supprimées.

YouTube ajoute, qu’à l’instar « de nombreuses autres plateformes », les personnes bannies pourront reconstruire leur communauté via leurs nouvelles chaines. Le billet précise même que toutes les vidéos précédemment publiées pourront être chargées de nouveau dans l’interface, à condition qu’elles respectent les règles en vigueur. YouTube évoque « un nouveau départ ».

Un an d’attente après la fermeture forcée d’une chaine

Peu d’informations en revanche sur la manière dont les demandes vont être évaluées. « Nous prendrons en compte plusieurs facteurs », indique YouTube. Seuls deux exemples sont fournis : la gravité de l’infraction initiale au règlement de la communauté ou aux conditions d’utilisation, et si l’activité « a nui ou pourrait continuer de nuire à la communauté YouTube, comme les chaînes qui mettent en danger la sécurité des enfants ».

Le billet répond quand même à quelques questions courantes. Ainsi, la monétisation sera de nouveau possible et il faudra à nouveau postuler au Programme Partenaire YouTube. De plus, si le projet pilote débouche sur un processus permanent, il faudra quand même attendre un an avant de pouvoir demander l’ouverture d’une nouvelle chaine si la précédente a été fermée pour infraction. C’est la période pendant laquelle l’appel est disponible, et YouTube recommande donc de mettre ce temps à profit.

L’ombre de la désinformation

Bien que la communication de YouTube soit savamment rédigée comme une évolution positive de la plateforme, The Verge affiche une grille de lecture différente. Nos confrères rappellent ainsi que fin septembre, Google a fait parvenir à la Commission judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis un courrier (PDF), dans lequel les avocats de l’entreprise affirment que le gouvernement Biden avait fait pression pour supprimer les contenus liés au covid-19.

2020 avait vu en effet l’apparition d’une ligne plus stricte chez YouTube, allant de la démonétisation à la suppression des chaines faisant la promotion de théories du complot. Après l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, nouvelle salve de tirs. Plusieurs créateurs de contenus perdent leur chaine, y compris Donald Trump.

Or, depuis que le magnat des affaires est de retour à la Maison-Blanche, l’atmosphère politique a changé. Dans le courrier envoyé au Parlement américain, les avocats de Google relèvent ainsi que les directives communautaires du service ont considérablement évolué depuis 2020. En conséquence, pour mieux refléter son « engagement en faveur de la liberté d’expression », une possibilité de revenir serait offerte aux personnes bannies.

L’annonce d’hier est une concrétisation de cette promesse. Le député républicain Jim Jordan, à la tête de la Commission judiciaire, s’en était copieusement félicité sur X le 23 septembre. La décision est lourde d’implications politiques, car parmi les personnes bannies se trouve par exemple Dan Bongino, directeur adjoint du FBI depuis quelques mois.

Rappelons que fin septembre, YouTube a accepté de dédommager Donald Trump à hauteur de 24,5 millions de dollars pour sa suspension en 2021, à la suite des évènements du Capitole dans lesquels il avait joué un rôle avéré. Enfin, le groupe Alphabet est poursuivi par le ministère américain de la Justice et la Federal Trade Commission pour abus de position dominante dans le domaine de la publicité.

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☕️ La fonction « Secouer pour résumer » de Firefox mise à l’honneur par TIME

Dans sa liste des meilleures inventions de 2025, le magazine TIME vient d’accorder une mention spéciale à une fonctionnalité de Firefox mobile : « Secouer pour résumer ».

Si vous n’avez jamais entendu parler de cette fonction, c’est normal. Elle n’est arrivée qu’en septembre, sous une forme expérimentale et uniquement pour les personnes utilisant l’anglais comme langue maternelle. De plus, elle n’est utilisable pour l’instant que sur iOS et nécessite d’avoir activé Apple Intelligence.

Si vous remplissez toutes les conditions, les pages pouvant être résumées affichent une petite icône d’éclair à droite de la barre d’adresse. De là, deux possibilités : soit on appuie sur ce bouton pour afficher le résumé, soit on secoue le téléphone.

C’est cette dernière fonction et surtout sa facilité d’utilisation qui ont valu à Mozilla cette mention spéciale. L’éditeur n’obtient rien en tant que tel, mais elle établit un précédent en faisant de Firefox le premier navigateur à proposer cette fonction simple. On notera également que si le navigateur peut se servir de l’IA par petites touches, la fonction se base uniquement sur les modèles présents sur le téléphone. Seule limitation, selon Mozilla, que le texte d’origine ne dépasse pas les 5 000 mots.

Dans un billet publié ce 9 octobre, Mozilla se dit bien sûr ravie : « Notre travail sur Secouer pour Résumer reflète l’évolution de Firefox. Nous réinventons notre navigateur pour qu’il s’adapte parfaitement à la vie moderne, en aidant les gens à naviguer avec moins d’encombrement et plus de concentration. Cette fonctionnalité s’inscrit également dans le cadre de nos efforts visant à offrir aux utilisateurs mobiles une interface plus claire et des outils plus intelligents qui rendent la navigation en déplacement rapide, transparente et même amusante ».

On ne sait pas quand la fonction arrivera sur les appareils Android. L’utilisation de l’IA chez Google, via Gemini, est très différente, tout ou presque passant par les serveurs. Pour les opérations sur les textes, tout est exécuté localement chez Apple. Ce qui signifie aussi qu’en fonction de l’appareil et de la taille du texte, les performances peuvent varier.

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☕️ La fonction « Secouer pour résumer » de Firefox mise à l’honneur par TIME

Dans sa liste des meilleures inventions de 2025, le magazine TIME vient d’accorder une mention spéciale à une fonctionnalité de Firefox mobile : « Secouer pour résumer ».

Si vous n’avez jamais entendu parler de cette fonction, c’est normal. Elle n’est arrivée qu’en septembre, sous une forme expérimentale et uniquement pour les personnes utilisant l’anglais comme langue maternelle. De plus, elle n’est utilisable pour l’instant que sur iOS et nécessite d’avoir activé Apple Intelligence.

Si vous remplissez toutes les conditions, les pages pouvant être résumées affichent une petite icône d’éclair à droite de la barre d’adresse. De là, deux possibilités : soit on appuie sur ce bouton pour afficher le résumé, soit on secoue le téléphone.

C’est cette dernière fonction et surtout sa facilité d’utilisation qui ont valu à Mozilla cette mention spéciale. L’éditeur n’obtient rien en tant que tel, mais elle établit un précédent en faisant de Firefox le premier navigateur à proposer cette fonction simple. On notera également que si le navigateur peut se servir de l’IA par petites touches, la fonction se base uniquement sur les modèles présents sur le téléphone. Seule limitation, selon Mozilla, que le texte d’origine ne dépasse pas les 5 000 mots.

Dans un billet publié ce 9 octobre, Mozilla se dit bien sûr ravie : « Notre travail sur Secouer pour Résumer reflète l’évolution de Firefox. Nous réinventons notre navigateur pour qu’il s’adapte parfaitement à la vie moderne, en aidant les gens à naviguer avec moins d’encombrement et plus de concentration. Cette fonctionnalité s’inscrit également dans le cadre de nos efforts visant à offrir aux utilisateurs mobiles une interface plus claire et des outils plus intelligents qui rendent la navigation en déplacement rapide, transparente et même amusante ».

On ne sait pas quand la fonction arrivera sur les appareils Android. L’utilisation de l’IA chez Google, via Gemini, est très différente, tout ou presque passant par les serveurs. Pour les opérations sur les textes, tout est exécuté localement chez Apple. Ce qui signifie aussi qu’en fonction de l’appareil et de la taille du texte, les performances peuvent varier.

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☕️ Marco Pieters est le nouveau directeur technique d’ASML

L’entreprise néerlandaise ASML a une position unique dans le domaine des semi-conducteurs : elle est pratiquement incontournable, car elle fournit les machines permettant la gravure des puces, notamment par photolithographie. Début septembre, elle a d’ailleurs investi massivement dans Mistral, récupérant 11 % du capital pour 1,3 milliard d’euros.

ASML a désormais un nouveau directeur technique (CTO) : Marco Pieters, qui devient également vice-président exécutif de l’entreprise. Il ne répondra qu’à Christophe Fouquet, le CEO français d’ASML depuis 18 mois environ. La société n’est d’ailleurs pas allée chercher bien loin, car Marco Pieters travaille depuis longtemps au sein d’ASML.

Deux exemplaires du Twinscan EXE:5000, scanner lithographique High-NA d’ASML

« Dans le cadre de notre solide processus de planification de la relève, je suis fier de nommer Marco, un dirigeant de longue date d’ASML, au poste de directeur technique. Après avoir travaillé à ses côtés pendant de nombreuses années, Marco a tout mon soutien pour faire avancer notre feuille de route technologique au service de nos clients. Je me réjouis de la poursuite de notre collaboration. En outre, le conseil de surveillance d’ASML a annoncé son intention de nommer Pieters au conseil d’administration à partir de la prochaine assemblée générale annuelle (AGA) de la société qui se tiendra le 22 avril 2026 », a déclaré Christophe Fouquet. Le conseil passera alors de cinq à six membres.

La nomination est cruciale, car ASML est souvent considérée comme l’un des piliers invisibles du monde de la tech.

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☕️ Marco Pieters est le nouveau directeur technique d’ASML

L’entreprise néerlandaise ASML a une position unique dans le domaine des semi-conducteurs : elle est pratiquement incontournable, car elle fournit les machines permettant la gravure des puces, notamment par photolithographie. Début septembre, elle a d’ailleurs investi massivement dans Mistral, récupérant 11 % du capital pour 1,3 milliard d’euros.

ASML a désormais un nouveau directeur technique (CTO) : Marco Pieters, qui devient également vice-président exécutif de l’entreprise. Il ne répondra qu’à Christophe Fouquet, le CEO français d’ASML depuis 18 mois environ. La société n’est d’ailleurs pas allée chercher bien loin, car Marco Pieters travaille depuis longtemps au sein d’ASML.

Deux exemplaires du Twinscan EXE:5000, scanner lithographique High-NA d’ASML

« Dans le cadre de notre solide processus de planification de la relève, je suis fier de nommer Marco, un dirigeant de longue date d’ASML, au poste de directeur technique. Après avoir travaillé à ses côtés pendant de nombreuses années, Marco a tout mon soutien pour faire avancer notre feuille de route technologique au service de nos clients. Je me réjouis de la poursuite de notre collaboration. En outre, le conseil de surveillance d’ASML a annoncé son intention de nommer Pieters au conseil d’administration à partir de la prochaine assemblée générale annuelle (AGA) de la société qui se tiendra le 22 avril 2026 », a déclaré Christophe Fouquet. Le conseil passera alors de cinq à six membres.

La nomination est cruciale, car ASML est souvent considérée comme l’un des piliers invisibles du monde de la tech.

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☕️ Windows 11 embarque désormais Edit, un outil d’édition en ligne de commande

Edit est un petit programme que Microsoft a présenté lors de sa dernière conférence Build. Gratuit, écrit en Rust et open source (sous licence MIT), il a son propre dépôt GitHub.

La petite application est particulièrement légère (moins de 250 ko) et se veut autant un outil pratique pour dépanner (ou pour les personnes ayant cette préférence) qu’un hommage à MS-DOS. Comme nous l’indiquions en mai dernier, Edit propose bon nombre de fonctions que l’on s’attend à trouver dans ce genre d’outil, comme la possibilité de chercher et remplacer du texte, le support des majuscules et minuscules, la prise en charge des expressions régulières ou encore la rotation entre plusieurs fichiers ouverts en parallèle (via Ctrl + P).

À l’époque, Microsoft indiquait que la principale motivation derrière la création d’Edit était le besoin d’avoir dans Windows un éditeur CLI en 64 bits et par défaut.

Justement, l’éditeur a mis à jour la fiche descriptive de la mise à jour KB5065789 pour Windows 11. Elle a été diffusée fin septembre et est présente aussi bien sur les versions 24H2 et 25H2 du système (qui partagent pour rappel la même branche de service). Comme repéré par Neowin, Microsoft a ajouté un élément : l’inclusion par défaut d’Edit. 

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☕️ Windows 11 embarque désormais Edit, un outil d’édition en ligne de commande

Edit est un petit programme que Microsoft a présenté lors de sa dernière conférence Build. Gratuit, écrit en Rust et open source (sous licence MIT), il a son propre dépôt GitHub.

La petite application est particulièrement légère (moins de 250 ko) et se veut autant un outil pratique pour dépanner (ou pour les personnes ayant cette préférence) qu’un hommage à MS-DOS. Comme nous l’indiquions en mai dernier, Edit propose bon nombre de fonctions que l’on s’attend à trouver dans ce genre d’outil, comme la possibilité de chercher et remplacer du texte, le support des majuscules et minuscules, la prise en charge des expressions régulières ou encore la rotation entre plusieurs fichiers ouverts en parallèle (via Ctrl + P).

À l’époque, Microsoft indiquait que la principale motivation derrière la création d’Edit était le besoin d’avoir dans Windows un éditeur CLI en 64 bits et par défaut.

Justement, l’éditeur a mis à jour la fiche descriptive de la mise à jour KB5065789 pour Windows 11. Elle a été diffusée fin septembre et est présente aussi bien sur les versions 24H2 et 25H2 du système (qui partagent pour rappel la même branche de service). Comme repéré par Neowin, Microsoft a ajouté un élément : l’inclusion par défaut d’Edit. 

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La Free Software Foundation a 40 ans : nouveau président et projet de téléphone libre

Un ADN en pleine forme
La Free Software Foundation a 40 ans : nouveau président et projet de téléphone libre

L’ONG a fêté ses 40 ans le 4 octobre. Elle a profité d’un évènement dédié pour faire plusieurs annonces, dont la nomination de son nouveau président, Ian Kelling. La FSF a également provoqué une petite surprise en annonçant un projet de téléphone libre, nommé sobrement LibrePhone.

La Free Software Foundation existe désormais depuis plus de 40 ans. Elle avait été fondée le 4 octobre 1985 par Richard Stallman et lutte inlassablement depuis pour promouvoir le logiciel libre, en établissant une différence très nette avec l’open source. « Le logiciel libre signifie que les utilisateurs ont la liberté d’exécuter, d’éditer, de contribuer et de partager le logiciel », indique ainsi que la fondation sur son site officiel. L’open source, qui consiste techniquement à voir les sources, n’entraine pas de lui-même ces libertés, tout dépendant de la licence accompagnant le code.

Pour fêter dignement cet anniversaire, la fondation avait organisé un évènement. De nombreux intervenants étaient présents, avec de nombreuses discussions sur le logiciel libre et des retours d’expérience sur certains projets, dont Debian, Trisquel et Emacs.

Un nouveau président et un téléphone libre

Ce 40ᵉ anniversaire était aussi l’occasion de faire quelques annonces importantes. La FSF a ainsi confirmé que Ian Kelling était le nouveau président de la structure. La fondation avait cependant annoncé la nouvelle deux jours avant dans un communiqué. Il prend ainsi la relève de Geoffrey Knauth, qui tenait la barre depuis 2020.

« Depuis qu’il a rejoint le conseil d’administration en 2021, Ian a fait preuve d’une compréhension claire de la philosophie du logiciel libre dans la technologie d’aujourd’hui, et d’une vision forte. Il reconnaît les menaces que représentent les technologies à venir, favorise la transparence, a joué un rôle important dans la conception et la mise en œuvre de nouveaux processus de recrutement du conseil d’administration, et a toujours adhéré aux principes éthiques. Il m’a également donné de précieux conseils dans des moments critiques, pour lesquels je suis très reconnaissant », a ainsi déclaré Geoffrey Knauth.

Zoë Kooyman reste la directrice exécutive de la fondation. Et c’est elle, justement, qui a fait la deuxième grande annonce : le LibrePhone. Il s’agira d’un téléphone entièrement libre, conçu depuis une page blanche. On n’en sait guère plus pour l’instant, sinon que le travail se fera notamment en partenariat avec Rob Savoye, développeur travaillant sur le logiciel libre depuis une quarantaine d’années lui aussi.

« Puisque l’informatique sur téléphone mobile est désormais si omniprésente, nous sommes très enthousiastes à propos de LibrePhone et pensons qu’il a le potentiel d’apporter la liberté du logiciel à de nombreux autres utilisateurs dans le monde », a déclaré Rob Savoye.

Pour Richard Stallman, les choses ne vont pas dans le bon sens

Dans une interview publiée ce 8 octobre par Linuxfr.org, Richard Stallman est revenu sur le cœur de sa mission et celle de la Free Software Foundation. De ce point de vue, rien n’a changé : il établit toujours un distinguo net entre open source et libre, revient sur la précision du vocabulaire à employer (« depuis vingt ans, je n’emploie plus “free” pour dire gratuit, je dis gratis »), la distinction autour du copyleft, ou encore la lutte contre les logiciels privateurs.

Cette dernière est bien sûr au centre des actions de la Free Software Foundation. La notion de logiciel privateur ne regroupe d’ailleurs pas seulement le code propriétaire. Il y inclut tout ce qui géolocalise les personnes, passe obligatoirement par des serveurs, analyse les données personnelles et ainsi de suite. Stallman insiste : « Tout programme privateur, fait toujours du mal à ses utilisateurs. Ma mission est de faire comprendre aux gens cette question ».

Il regrette d’ailleurs que Debian ait changé son fusil d’épaule en assouplissant sa ligne de conduite, en permettant notamment une installation plus simple des pilotes propriétaires depuis son dépôt « main ». Ce n’est toutefois pas exactement le cas : on peut installer des pilotes et firmwares non-libres depuis un dépôt dédié et activé par défaut, mais il s’agit de « non-free-firmware ». Mais ce choix a quand même conduit la Free Software Foundation à ne plus recommander Debian.

Dans l’ensemble, après 40 ans de lutte, Richard Stallman se dit déçu du résultat. La situation générale se dégrade selon lui, notamment « la direction que prennent les choses ». Il encourage d’ailleurs les Français à « exiger que les services numériques de l’État respectent le logiciel libre. Spécifiquement, qu’ils cessent de transmettre des programmes privateurs à exécuter sur la machine des utilisateurs, et qu’ils respectent davantage l’anonymat des individus. Parce que les données personnelles, une fois collectées dans une base, finiront par être abusées, peut-être même par l’État ».

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