Vente de SFR : le poker menteur a débuté ! On vous explique tous les enjeux.
Tout le monde sait que c’est moji qui va racheter SFR !

Une offre de rachat pour SFR a officiellement été déposée et immédiatement rejetée par Altice. Qu’importe, le processus est lancé et les tractations vont certainement continuer. Nous allons maintenant voir jouer une partition bien connue de poker menteur. Qui remportera la mise ? À quel prix ? En attendant les réponses, faisons le point sur les forces en présence.
Il y a plus de 11 ans, début 2014, Bouygues Telecom et Numericable faisaient monter les enchères pour racheter SFR, à coup de communiqués réhaussant régulièrement leurs offres respectives. Vivendi avait alors préféré le câblo-opérateur, une opération à un peu plus de 13 milliards d’euros à l’époque. L’Autorité de la concurrence avait été notifiée le 4 juin 2014 et avait donné son feu vert (sous conditions) le 27 octobre de la même année.
La suite, on la connait avec la méthode Drahi pour remettre dans le droit chemin « la fille à papa », comme il appelait alors SFR. Des années plus tard, la dette déjà colossale au moment du rachat (10,7 milliards d’euros en France) a augmenté pour atteindre 24 milliards d’euros au début de l’année. Patrick Drahi avait alors négocié avec ses créanciers un échange de 45 % du capital d’Altice contre une réduction de sa dette à 15,5 milliards d’euros à horizon 2033.
Cet été, le plan de sauvegarde d’Altice était validé par la Justice française – contre l’avis du ministère public et des syndicats –, ouvrant la voie à une vente de SFR. Chez les trois concurrents de SFR – Bouygues Telecom, Free (iliad) et Orange – les préparatifs allaient bon train, avec des déclarations officielles des différents dirigeants. Arthur Dreyfuss (PDG d’Altice France) faisait un appel du pied à peine voilé : « Aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n’a été reçue à date ». C’est maintenant chose faite.
On se souviendra aussi qu’en 2015, Altice (alors propriétaire de SFR et de Numericable) avait déposé une offre pour racheter Bouygues Telecom, en partenariat avec Free (iliad). Orange surveillait de près, mais n’était pas officiellement impliqué dans le projet. L’opération ne s’est pas faite et nous sommes restés à quatre opérateurs depuis. Le marché s’est néanmoins contracté puisqu’une bonne partie des opérateurs virtuels (MVNO) ont été rachetés à tour de rôle par les gros opérateurs nationaux.
Comment s’articule l’offre de rachat (ligne par ligne, poke @Marc)
En 2025, nous sommes donc dans un marché avec quatre acteurs, dont un qui bat de l’aile et est en passe de se faire racheter par les trois autres. Mais où en est-on exactement ? Comment se placent les forces en présence ? Qu’en est-il de l’avenir de l’offre de rachat d’Orange, Bouygues Telecom et Free ?
Next vous explique les enjeux et les dessous de cette partie de poker menteur qui a officiellement débuté. On commence par une présentation du « lot » – l’opérateur SFR – avec quelques chiffres pour le situer par rapport aux trois autres.