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Counter-Strike 2 : le jeudi noir

Si vous stockiez depuis dix ans des skins Counter-Strike 2 dans l'espoir de les revendre un jour pour vous acheter une Lambo, il faudra peut-être faire l'impasse sur les jantes 22 pouces incrustées d'émeraudes. Sans prévenir personne, Valve a en effet décidé de modifier la façon dont on peut obtenir les skins les plus recherchées. Au lieu de claquer votre PEL en loot boxes pour décrocher, si la chance vous sourit, un couteau hors de prix, il est désormais possible de l'échanger contre cinq items cosmétiques moins précieux. Résultat : une explosion de l'offre des skins rares sur le marché, et donc un effondrement des prix qui a réduit d'environ un tiers – deux milliards de dollars, tout de même – la valeur totale des skins Counter-Strike 2. Comme quoi votre oncle Jean-Louis avait raison, il fallait mieux investir dans un Livret A et des actions Eurotunnel. A.
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Télex

Pour les dix ans de Fallout 4 (le meilleur Fallout selon moi, mais je suis très minoritaire), Bethesda sortira le 10 novembre une édition Anniversaire comprenant le jeu complet, les six extensions officielles et 150 éléments du Creation Club. A.
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Town to City

Moi, je vous le dis cash, je n'allume pas mon PC pour enfiler des perles. Je veux souffrir. Je veux du jeu vidéo radical, intransigeant, sans compromis, je suis un fondamentaliste du gameplay. Quand je joue à des jeux de gestion, je me mets torse nu et je me fouette avec du fil de fer barbelé si mes résultats ne sont pas optimaux.
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Massive le devient un peu moins

J'ai une tendresse particulière pour le studio suédois Massive. C'était mon tout premier voyage de presse, il y a 26 ans, pour le jeu de stratégie Ground Control. Ils devaient être une douzaine à l'époque. Depuis, que de changements. Moi, je suis devenu un vieillard en bout de course. Massive, en revanche, a grossi, s'est fait racheter par Ubisoft en 2008 et compte désormais plus de 700 employés. Ils ont travaillé sur The Division 2, Avatar et plus récemment Star Wars : Outlaws. Mais le temps est assassin. Selon Le Figaro, l'éditeur français, dont je ne vais pas vous rappeler les déboires, lance un grand plan de départ volontaire pour réduire les effectifs du studio. Si l'on ne sait pas combien de personnes seront touchées, on peut raisonnablement en déduire que la grosse licence Star Wars chopée chez Disney n'a pas eu l'effet escompté sur le bilan comptable d'Ubisoft. A.
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Steam : un dépotoir

Steam est-il en train de devenir une décharge à ciel ouvert dans laquelle les développeurs balancent au pif des jeux sans avenir commercial ? La question est un peu brutale, mais elle mérite d'être posée. Depuis le début de l'année, comme le rapporte GamesRadar, les deux tiers des 13 000 jeux sortis sur Steam n'auraient même pas généré 1 000 dollars de revenus. Parmi ces worst-sellers, 5 000 titres ont rapporté moins de 100 dollars, soit le montant des frais d'entrée sur la plateforme. Le revenu médian d'un jeu (50 % font mieux, 50 % font moins bien) serait donc de... 205 dollars. Notez que ces chiffres ne sont pas exacts au centime près, puisqu'ils viennent des estimations de vente du site spécialisé Gamalytic, mais il confirme l'intuition que j'ai chaque fois que j'ouvre l'onglet « Nouveautés » de Steam. A.
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Générative désenchantée

Le site TechRaptor a réalisé un décompte sur les 2960 jeux disponibles en démo à l'occasion de la Steam Next Fest d'octobre. Dans cet échantillon, plus de 500 jeux, près de 20%, ont été développés en utilisant, sous une forme ou une autre, l'Intelligence artificielle générative. Le chiffre est sûrement sous-estimé, puisqu'il s'agit seulement des cas où les studios ont rempli, sur la base du volontariat, leur petite déclaration IA sur Steam. Reste maintenant à savoir comment l'IA a été exploitée. A-t-elle servi à générer 50 PNJ génériques et 10 000 lignes de dialogues pourries (en mettant au passage des gens compétents au chômage) ou simplement à coder plus rapidement trois lignes d'un bout d'algorithme via ChatGPT ? Comme les chasseurs, il y a probablement la « bonne IA » et la « mauvaise IA ». Du coup, il nous faudrait peut-être une IA pour détecter comment l'IA est utilisée dans un jeu. A.
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Battlefield 6 ? Ça marchouille

Avant la sortie de Battlefield 6, il avait été révélé que les comptables d'Electronic Arts espéraient en vendre 100 millions d'exemplaires. Quelques semaines après la sortie du jeu, ils n'y sont pas encore, mais quelques bouchons de champagne ont dû sauter. Alinea Analytics estime que le jeu s'est vendu à 6,5 millions d'exemplaires sur ses premiers jours de commercialisation, générant 350 millions de dollars d'argent de poche pour l'éditeur américano-saoudien. C'est la première fois qu'un Battlefield réalise une telle performance, s'approchant ainsi des démarrages de son éternel rival, Call of Duty. On notera qu'une belle majorité de ces ventes se sont faites sur la version PC : 57 % contre 24 % pour la PlayStation 5 et 19 % pour la Xbox Series. A.
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Télex

Comme il le fait une ou deux fois par an, Steam a battu son record de fréquentation avec une pointe à 41,6 millions d'utilisateurs en jeu le 14 octobre. C'est l'équivalent de la population du Canada. Mais rappelons que « le jeu vidéo PC, c'est mort ».
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MindsEye : une belle aventure humaine

La catastrophe MindsEye arrive lentement à son épilogue. Et comme la BBC le raconte après avoir interrogé quelques-uns des 250 employés licenciés par le studio BARB (soit la moitié des effectifs), on y retrouve les vieux démons de l'industrie du jeu vidéo. Les ex-employés parlent d'un management incompétent qui a obligé les salariés à faire huit heures supplémentaires par semaine (non payées, bien sûr) pendant quatre mois. Ils racontent comment Leslie Benzies, le grand boss visionnaire du studio, a flingué les plannings en signalant sans cesse des bugs mineurs dont il exigeait la correction immédiate, tout en rejetant la responsabilité de l'échec du jeu sur des « saboteurs aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du studio ». L'ambiance est donc au beau fixe, et le pique-nique se poursuivra devant la justice puisque le syndicat IWGB veut y contester certains licenciements. A.
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Junxions

Il existe des gens qui se paluchent devant des photos de ronds-points et d'échangeurs autoroutiers. Si si, je vous jure, je les ai côtoyés sur certains forums dédiés aux city-builders comme Cities : Skylines 2, Transport Fever 2 ou Workers & Resources : Soviet Republic.
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Plan B : Terraform

Je vais vous parler d'un jeu indé, développé par des Français, dans lequel il faut terraformer une planète d'inspiration martienne en changeant lentement la composition de son atmosphère, en modifiant son climat, puis en y faisant pousser des forêts entières.
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Oasis Driver

L'année dernière, avec la sortie du patch 24H2 de Windows 11, Microsoft mettait un dernier coup de poignard dans le dos de Windows Mixed Reality (WMR), le module VR de son système d'exploitation.
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Star Birds

J'adore Kurzgesagt. La célèbre chaîne YouTube de vulgarisation scientifique fut même mon tout premier abonnement sur YouTube, j'ai acheté leur merchandising pour les soutenir (ils ont des posters splendides) et je ne rate aucune de leurs vidéos.
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Seelen

Alors que Linux donne une totale liberté à ses utilisateurs, Microsoft continue de nous emprisonner dans son interface Windows de base, avec un menu Démarrer et une barre des tâches rigides comme un cadavre.
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B-17 Flying Fortress The Bloody 100th

Depuis que David Lagettie a ressuscité MicroProse en 2018, il semble déterminé à nous faire revivre la grande époque des simulations militaires des années 1990. Le résultat est parfois décevant, à cause d'un manque d'ambition (par exemple Apache Longbow ou Silent Depth 2), mais il y a aussi de bonnes surprises, comme Carrier Command 2 ou Sea Power.
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inKONBINI

Supermarket Simulator puis Supermarket Together m'ont transformé en junkie du carton d'emballage, en obsédé de la mise en rayon, en désaxé de la caisse enregistreuse. Depuis, je surveille tout ce qui ressemble de près ou de loin à un simulateur de commerce. Et inKONBINI vient d'illuminer mon écran radar comme une guirlande de Noël.
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Everwind

Non, ne me parlez pas de Resident Evil Requiem ou de Super Meat Boy 3D. Pour moi, la révélation de la dernière Gamescom a été Everwind, et je suis prêt à parier deux tickets restau que ce jeu fera parler dans les chaumières lorsqu'il sortira.
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La plus grosse baleine de Steam

Après avoir installé Steam l'année de sa sortie, en 2003, puis acheté des tonnes de jeux et reçu tout autant de clés gratos pour faire mon boulot, ma bibliothèque compte un peu plus de 700 titres. Ce que je trouvais déjà énorme. Mais ce n'est rien en comparaison des détraqués qui se battent pour avoir la première place du classement des plus gros clients Steam. Le numéro un mondial, un Chinois nommé Sonix, a franchi la barre des 40 000 jeux amassés en 15 ans, comme le rapporte Techspot. Il devient le seul client à posséder le badge Game Collector : 40 000+ pour une bibliothèque Steam dont la valeur aujourd'hui est d'environ 610 000 euros. De quoi vous déculpabiliser lorsque vous lâcherez 15 € lors des prochains soldes Steam (qui commencent d'ailleurs dans quelques jours, le 29 septembre). A.
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Faut-il revoir son (Deus) ex ?

Attention, nouveau drame en perspective. Le studio Aspyr annonce que le sacro-saint Deus Ex sortira en version remasterisée le 5 février 2026. Vous pourriez vous dire que c'est plutôt sympatoche, qu'on aura l'occasion de rejouer à l'immersive sim la plus glorifiée de l'an 2000 avec tout le confort moderne, notamment des modèles 3D retravaillés, une meilleure gestion de la lumière, le support du 4K, etc. Le problème est que le dernier remaster d'Aspyr, Star Wars Battlefront Classic Collection, publié en 2024, a été une petite catastrophe. Ils ont vendu, pour 35 €, deux jeux des années 2000 à peine retouchés, avec des graphismes « améliorés » par IA et des bugs à foison. Les premiers screenshots de ce Deus Ex remasterisé, annoncé à 30 €, ne laissent pas non plus présager un incroyable travail de restauration. A.
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Steam : le bug qui tue (littéralement) les jeux

Après une dizaine d'années en version anticipée, le jeu indé Planet Centauri, développé par le studio montpelliérain Permadeath, est sorti en décembre 2024. Avec 138 000 wishlists Steam et plus de 100 000 exemplaires déjà vendus, les développeurs s'attendaient à ce que la version 1.0 déclenche un pic d'achats, comme cela se constate généralement. Et puis... rien. La courbe des ventes est restée plate, au grand désespoir des développeurs. Six mois plus tard, ils reçoivent un e-mail de Valve leur expliquant que leur jeu fait partie d'une centaine de produits malchanceux qui, en raison d'un bug technique présent depuis dix ans, ont été zappés par le système de notification de Steam. En clair, les acheteurs ayant mis Planet Centauri dans leur liste de souhaits n'ont pas été avertis qu'il venait de sortir en version 1.0, ôtant ainsi toute visibilité au jeu. « Je n'ai même pas la force d'être en colère. Nous avons été tellement frustrés et dégoutés. [...] Nous avons commencé un second projet, car c'est financièrement impossible de patcher notre jeu après ça. [...] C'est le genre de problème que cause une plateforme qui détient 99 % du marché du jeu PC », se lamente Laurent Lechat, le patron du studio, sur Reddit. Pour tenter de se faire pardonner, Valve leur a offert... 24 heures de mise en avant sur les pop-up à l'ouverture de Steam. A.
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