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Le vivant dans tous ses états

Entre le catastrophisme des uns, qui crient au loup à tout bout de champ, le rassurisme des autres, pour qui une hirondelle suffit à faire le printemps, et le déni de ceux qui préfèrent faire l’autruche, difficile de se faire une idée précise de l’état de la biodiversité dans le monde. Les Électrons Libres décident donc de prendre le taureau par les cornes pour vous livrer un panorama aussi nuancé qu’exhaustif.

On parle d’effondrement du vivant comme d’une évidence. Certains affirment que nous vivons déjà la « sixième extinction ». Les chiffres alarmants tombent les uns après les autres : insectes, oiseaux, coraux… Les espèces disparues se compteraient déjà en millions. Pourtant, la notion de biodiversité recouvre des réalités bien plus complexes. Ne serait-ce que définir ce qu’est une espèce relève du casse-tête : les classifications sont mouvantes, les mesures aléatoires.

Deux millions, dix millions, vingt millions, voire cent millions… Combien y a-t-il d’espèces exactement ? Et combien disparaissent chaque année, dans le silence, sans même avoir été répertoriées ?

Certains défenseurs les plus ardents de la biodiversité, avec parfois une foi quasi religieuse, s’accrochent à une vision fantasmée de la nature, bonne par essence, quand l’homme serait une maladie invasive. Mais cette image figée ne résiste pas à l’examen : la vie s’accroche, mute, s’adapte, se déplace — bref, elle évolue.

La question n’est donc pas seulement scientifique, mais aussi éthique et philosophique.
Toutes les espèces se valent-elles ? Faut-il protéger la punaise de lit ? Le moustique — premier tueur d’humains sur la planète — a-t-il une utilité dans la grande chaîne du vivant ?
Doit-on accepter que nos « gros minets » tuent des milliards d’oiseaux chaque année ? Et pourquoi le WWF a-t-il choisi comme logo le panda plutôt que la vipère ?

Les motifs de se réjouir sont réels : le retour du castor, la reconquête des grands mammifères, la reforestation européenne, le rebond de certaines zones humides.
Mais les raisons de s’inquiéter demeurent plus nombreuses : artificialisation, fragmentation des habitats, pollutions diffuses, épuisement des sols, disparition des insectes pollinisateurs.
On s’alarme — souvent à juste titre — des effets du changement climatique, mais il n’est pas la principale cause de l’érosion du vivant.

Nous savons mettre en place des politiques de conservation efficaces, surtout dans les pays riches, car la protection de la nature devient une priorité quand la survie immédiate ne l’est plus. Mais nous savons aussi instrumentaliser la biodiversité pour bloquer des projets de développement qui apporteraient, paradoxalement, cette prospérité indispensable pour la préserver.

Rien n’est blanc, rien n’est noir. Tel est donc le pari des Électrons Libres : montrer patte blanche côté rigueur, sans s’interdire quelques coups de griffe raisonnés qui font mouche. Être optimiste quand les faits le justifient, mais sans vendre la peau de l’ours avant de l’avoir sauvée. Et aussi nommer l’urgence, car dans bien des cas, le temps de l’action, c’est maintenant. Et pas quand les poules auront des dents.

Grande série biodiversité, à retrouver tous les mardi sur lel.media !

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La Bretagne gomme sa dépendance électrique grâce aux énergies renouvelables

La Bretagne brille par ses habitants, ses paysages, ses spécialistes culinaires, mais pas par sa production d’électricité. En la matière, l’emblématique région a toujours joué les vilains petits canards, notamment à cause de l’absence de centrale nucléaire. Pourtant, cette situation est en train de changer grâce aux énergies renouvelables.

Il y a 20 ans, la production électrique bretonne était plus que modeste, avec seulement 0,8 TWh produits, dont 61% assurés par le barrage de la Rance. Cela ne représentait que 0,15% de la production nationale ! Mais le fort développement des énergies renouvelables a permis une progression conséquente en la matière, notamment grâce aux parcs éoliens terrestres. Dès 2014, ces derniers ont permis la production de 1,4 TWh, faisant grimper la production totale de la région à 2,8 TWh.

Si la Bretagne n’a pas pu se passer de la mise en service controversée d’une centrale à cycle combiné en 2021, à Landivisiau, elle a continué ses efforts en matière de production d’électricité. Résultat : la région a atteint les 6,7 TWh d’électricité en 2024, soit 8 fois plus qu’en 2004. Et si la centrale à cycle combiné est à l’origine de 24% de cette électricité, et à une augmentation des émissions de CO2 de la région, le reste est d’origine renouvelable.

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Le chemin est encore long

Malgré cette progression, la Bretagne reste très largement déficitaire en électricité, et a dû importer 13,2 TWh d’électricité en 2023. Pour continuer d’augmenter sa production d’électricité, elle devra nécessairement aller plus loin que l’éolien terrestre, et compter sur l’éolien offshore. Mis en service en mai 2024, le parc éolien de Saint Brieuc montre tout ce potentiel maritime. En moins de 8 mois, sur l’année 2024, il a produit 1,2 TWh, soit 18% de la production régionale.

À partir de 2031, cette production devrait nettement grimper grâce à la mise en service du parc Bretagne Sud, et ses 250 MW, puis de son extension de 500 MW. L’année prochaine, un autre appel d’offres devrait paraître pour la création d’un parc de 110 éoliennes et d’une puissance de 2 GW à l’horizon 2035. Puis, un vaste projet pourrait voir le jour au large du Finistère. Mais pour ce dernier, rien n’est encore défini.

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LFI et le PS règlent leurs comptes sur fond de débats budgétaires

Les accusations entre La France insoumise et le Parti socialiste illustrent les différences stratégiques des deux pôles forts de la gauche. Des échanges hostiles qui pourraient se poursuivre autour de la taxe Zucman, débattue cette semaine.

© JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Le député (La France insoumise) Manuel Bompard, lors de la suite de l’examen du projet de loi de finances pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 25 octobre 2025.
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Au Louvre, une semaine après le braquage, le bal des touristes et le blues des agents

Le vol spectaculaire des bijoux n’a pas réduit l’afflux de visiteurs, tandis que les gardiens sur place, choqués par l’événement, doutent de l’intérêt d’intégrer un commissariat au sein du musée.

© AXELLE DE RUSSÉ POUR « LE MONDE »

Au Musée du Louvre, à Paris, le 27 octobre 2025.
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Chez Amazon, les 30 000 licenciements annoncés signent l’ère de l’IA

Les premiers départs, qui devraient intervenir mardi, touchent essentiellement les cols blancs. Cinquième valorisation boursière au monde et deuxième employeur privé aux Etats-Unis après Walmart, la multinationale n’avait pas réduit ses effectifs aussi massivement depuis 2022.

© Dado Ruvic / REUTERS

Le logo Amazon le 11 février 2025.
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EN DIRECT, guerre en Ukraine : les dernières informations

Visé par des sanctions américaines, le pétrolier russe Lukoil a annoncé la cession de ses actifs étrangers. Washington a attaqué les deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, avec pour objectif d’amputer la manne financière de la Russie et la conduire à la table des négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine.

© ALEXANDER NEMENOV / AFP

Au siège social du géant pétrolier russe Lukoil, à Moscou, le 23 octobre 2025.
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EN DIRECT, Gaza : Israël a récupéré le corps d’un seizième otage rendu par le Hamas

Douze dépouilles mortelles d’otages n’ont pas été restituées à l’Etat hébreu, malgré les termes de l’accord du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre. Le Hamas argue de difficultés pour retrouver les corps au milieu d’un champ de ruines.

© Dawoud Abu Alkas / REUTERS

La Croix-Rouge transporte le corps d’un otage, qui a été enlevé le 7 octobre 2023, dans la bande de Gaza, le 27 octobre 2025.
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En France, une transition climatique laissée pour compte

Avec une planification écologique à l’arrêt depuis 2023, le personnel politique accrédite l’idée qu’il est incapable de penser le long terme, même sur des enjeux aussi importants que ceux du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité.

© ADRIENNE SURPRENANT/MYOP POUR « LE MONDE »

A Tournissan (Aude), le 25 septembre 2025, un peu plus d’un mois après un incendie au cours duquel près de 17 000 hectares de végétation ont brûlé.
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La mission chinoise Chang’e-6 découvre des traces d’astéroïde sur la face cachée de la Lune

L’étude des échantillons lunaires rapportés par la sonde chinoise en juin 2024 a révélé la présence de chondrites de type CI, très rares sur Terre. Leur examen pourrait contribuer à lever le voile sur l’histoire de notre satellite.

© Yi-Gang Xu

L’un des rares fragments de météorite découverts sur la face cachée de la Lune, analysé avec un microscope électronique.
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