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Quand le web ne tient qu’à un fil

Hier, le monde s’est arrêté. Pas à cause d’une météorite ou d’une guerre nucléaire, mais d’un bug. Comment notre civilisation ultra-moderne est-elle devenue dépendante d’un système où tout ou rien ne fonctionne ? Récit d’une fragilité invisible.

Pendant trois heures, certains sites dont les très populaires fournisseurs d’IA ChatGPT et Claude étaient bloqués, votre paiement en ligne a pu être refusé, des professionnels de santé n’avaient plus accès aux dossiers patients, le réseau social X/Twitter fonctionnait mal et votre jeu vidéo en ligne ne pouvait pas se lancer. L’incident a été bref, mais il a montré notre vulnérabilité – et notre impatience.

Car l’instantanéité est devenue notre drogue. Quand vous cliquez sur une vidéo, vous exigez qu’elle démarre dans la seconde, que vous soyez à Paris, Tokyo ou au fond de la Creuse. Pour réussir ce tour de magie quotidien, Internet ne se contente pas de serveurs classiques, centralisés. Il a fallu inventer des « super-livreurs ».

Dans le jargon, on les appelle les CDN (Content Delivery Networks) ou les plateformes d’« edge computing ». Pour comprendre, imaginez un auteur à succès. S’il devait envoyer chaque livre par la poste depuis sa propre maison, les délais seraient infernaux. La solution ? Il stocke des milliers d’exemplaires dans des entrepôts locaux pour les commandes Internet ou dans des librairies, au plus près des lecteurs. Sur le web, c’est pareil : des géants comme Cloudflare ou CloudFront (Amazon) ont une copie des contenus des sites web de leurs clients dans des milliers de « petits entrepôts numériques », redondants, partout sur la planète.

Le résultat est spectaculaire : Cloudflare gère à lui seul le trafic de plus de 20 % des sites mondiaux. Amazon a récemment pulvérisé les records en faisant transiter l’équivalent de millions de films HD (268 térabits !) en une seule seconde pour la sortie d’un jeu vidéo. Sauf qu’à force de vouloir aller vite, nous avons mis tous nos œufs numériques dans le même panier.

L’effet papillon : une erreur locale, une catastrophe mondiale

Gérer ces milliers d’entrepôts numériques ne se fait pas à la main. C’est là qu’intervient l’automatisation, la véritable épée à double tranchant du cloud moderne.

Les ingénieurs utilisent des outils surpuissants capables de mettre à jour la sécurité de la planète entière en un clic. C’est une force inouïe : une faille est découverte ? Elle est colmatée partout en dix secondes. Mais c’est aussi notre talon d’Achille. Si la mise à jour contient une erreur, une instruction contradictoire ou déclenche un bug non détecté auparavant (le cas pour cette panne), cette erreur se propage, elle aussi, à la vitesse de la lumière.

Il n’y a plus de fusible local. L’erreur ne fait pas sauter les plombs de la cuisine, elle se propage et éteint la ville, le pays, le continent. Le système est binaire : tout fonctionne à merveille, ou plus rien ne marche.

Les signes avant-coureurs étaient là

Ce scénario de « Grand Black-out » est la suite logique d’une série d’avertissements que nous avons collectivement ignorés.

Souvenez-vous (ou pas) de juillet 2019. Une grande partie du web devient inaccessible pendant trente minutes. La cause ? Une règle de pare-feu applicatif (WAF) mal écrite chez Cloudflare. Ce logiciel, censé trier les visiteurs légitimes des pirates, s’est emballé et a consommé toute la capacité de calcul des serveurs, bloquant tout le monde, même les gentils.

Rebelote en juin 2022. Une opération de maintenance, destinée ironiquement à rendre le réseau plus solide, a provoqué une panne. Depuis, les parts de marché de Cloudflare ne cessent de progresser, car le service est gratuit, simple et efficace, faisant oublier son aspect systémique.

Ce qui est effrayant, c’est l’effet domino. Aujourd’hui, un site web est comme un jeu de construction Lego. Il pioche ses briques un peu partout : la police d’écriture vient d’un CDN, la bibliothèque qui permet au site de s’afficher dépend des serveurs de Google et le panier d’achat s’appuie sur un élément JavaScript hébergé chez Cloudflare. Si l’un de ces géants de l’infrastructure tombe, il emporte tout le château avec lui. Votre site préféré n’est peut-être pas en panne, mais s’il ne peut plus charger ses briques essentielles, il s’affiche partiellement ou comme une page blanche. Pour vous, le résultat est le même : écran noir.

Le casse-tête de la souveraineté : quand le garde du corps est américain

J’approfondis

Le vaccin du chaos : casser pour mieux réparer

Faut-il pour autant jeter nos smartphones et revenir au papier carbone ? Certainement pas. L’innovation porte en elle les solutions à ses propres excès. Face à cette fragilité, une nouvelle philosophie d’ingénierie émerge, audacieuse et contre-intuitive : le « chaos engineering ».

L’idée est simple mais radicale : pour éviter la panne surprise, il faut provoquer des pannes volontaires. Des pionniers comme Netflix ont ouvert la voie avec un programme nommé « Chaos Monkey ». C’est un petit logiciel qui se promène dans leur infrastructure et « tue » des serveurs au hasard, en pleine journée, pendant que vous regardez votre série.

Cela semble suicidaire ? C’est en fait du génie. C’est un vaccin numérique. En inoculant des petites doses de désordre contrôlé, on force les ingénieurs à concevoir des systèmes capables de s’autoréparer, de cicatriser instantanément. Si un serveur meurt, un autre doit prendre le relais sans que l’image ne saute.

L’avenir d’un web robuste ne réside pas dans la perfection statique, mais dans la résilience dynamique. Nous ne devons plus prier pour que « ça tienne », nous devons brutaliser nos technologies pour les endurcir, à tous les niveaux. Grâce à cette culture du crash-test permanent, nous détectons mieux nos faiblesses structurelles et dépendances technologiques. Le web de demain ne doit pas tenir qu’à un fil, mais à une toile capable de se retisser elle-même.

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Kimi K2 Thinking, l’IA qui pense et qui agit

Une IA open source, capable de rivaliser avec les meilleurs modèles, entraînée pour seulement quelques millions d’euros ? C’est la révolution Moonshot AI : une prouesse qui balaie les scénarios catastrophes sur le coût énergétique de l’intelligence artificielle.

La start-up chinoise Moonshot AI, soutenue par Alibaba, vient de dévoiler Kimi K2 Thinking, son modèle de langage qui ne se contente pas de répondre, mais qui réfléchit et agit en exécutant de 200 à 300 appels d’outils séquentiellement, grâce à un raisonnement adaptatif et à long terme. Tel un ingénieur, il peut enchaîner les cycles de réflexion, de recherche, de navigation Internet, de développement — en boucle — jusqu’à trouver la solution à un problème complexe.

Comme la plupart des solutions d’IA chinoises, Kimi K2 Thinking est proposé en open source, ce qui va permettre aux autres acteurs de s’en inspirer et de progresser à leur tour. Un cycle vertueux de développement et de partage qui fait l’excellence et la fertilité de l’IA chinoise et que pratiquement aucune société américaine n’applique, sinon sur de petits modèles parfois destinés à faire de la communication plutôt qu’a un usage réel.

Ici, le modèle compte 1 000 milliards de paramètres : il rivalise donc en taille avec les plus grands opus des géants américains OpenAI, Google et Anthropic. Mais si la taille est une métrique, la performance en est une autre — et c’est là que Kimi K2 Thinking fait fort, en battant assez largement ses concurrents payants dans de nombreux benchmarks de raisonnement, notamment ceux qui n’impliquent pas d’étapes de programmation.

Mais ce n’est pas tout. Moonshot AI, loin des élucubrations actuelles sur les gigadatacenters pour l’entraînement de l’IA, qui consommeraient l’équivalent de la production d’une tranche complète de centrale nucléaire (la France en possède 56), annonce un coût d’entraînement record de 4,6 millions de dollars, contre des sommes des dizaines de fois plus importantes chez ses concurrents américains. Ce chiffre ne concerne que la puissance de calcul nécessaire pour entraîner le modèle, pas les salaires des ingénieurs, ni la collecte de données ou les autres frais de développement.

Cette prouesse est obtenue grâce à une astuce intelligente : Kimi K2 Thinking est entrainé à partir de son petit frère Kimi K2 (Instruct – modèle sans raisonnement) avec une précision ultra-réduite (QAT 4 bits), ce qui divise, sans perte notable de qualité, jusqu’à quatre fois la mémoire et les calculs requis. De plus, il n’active à chaque utilisation que quelques experts de 32 de ses 1 000 milliards de paramètres (architecture dite Mixture of Experts (MoE)). C’est le premier modèle de raisonnement à utiliser le QAT et le MoE, ce qui le place aussi premier à offrir un coût d’inférence aussi compétitif avec un usage plus rapide.

Puisqu’il est gratuit, combien cela vous coûterait-il de faire tourner cet ingénieur maison 24/7 ? Le ticket d’entrée, qui ne cesse de baisser, est d’environ 200 000 euros pour le serveur capable de s’y mettre. La compétition avec l’humain se rapproche.

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Datacenter spatial : dessine-moi un mouton de Panurge

Envoyer les data centers dans l’espace ? C’est l’idée d’Ascend, le projet fou de la Commission européenne, qui a séduit Thales Alenia Space et même Carbone 4, le cabinet de Jean-Marc Jancovici. Mais les maths sont cruelles, et annoncent un désastre financier et écologique.

La promesse : un « Green Deal » pour le numérique ?

Sur le papier, le projet se veut révolutionnaire. Pour réduire l’empreinte écologique des data centers, souvent comparée à celle de l’aviation, Ascend propose une solution radicale : tout envoyer dans l’espace. Une fuite en avant technologique qui répond de façon démesurée à un problème largement surestimé, tant l’industrie du numérique sur Terre améliore déjà fortement son efficacité énergétique.

Les promoteurs du projet vendent une carte postale idyllique : une indépendance énergétique totale grâce au Soleil et au froid spatial. Dans le ciel étoilé, plus de factures d’électricité ni de débats sur nos mix énergétiques. D’immenses panneaux solaires, baignés dans une lumière perpétuelle, capteraient une énergie pure et inépuisable, 24 h/24. Le Graal de l’énergie verte. Mais aussi le radiateur parfait, par la grâce du vide glacial de l’espace (-150 °C à -180 °C), pouvant agir comme un dissipateur thermique ultime. Finis les systèmes de climatisation énergivores et les tonnes d’eau évaporées, le cosmos ferait tout le travail, gratuitement et en silence.

Le mur de la réalité fait atterrir le rêve cosmique

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Le robot : notre prochain compagnon ?

Chef cuisinier, majordome, concierge personnel et confident, il fera nos courses, notre ménage et révolutionnera votre quotidien. Pendant que l’Occident imagine le robot humanoïde comme un super-ouvrier sans affect, à même de remplacer l’homme dans nos usines ou nos hôpitaux, la Chine joue une tout autre partition. Sans tabou et avec une ambition dévorante, elle prépare déjà le robot-compagnon qui s’intégrera dans tous nos foyers.

2030 : une journée ordinaire de Lyon à New York

Lyon, 7 h 00. Léo le robot commence sa journée. Il connaît par cœur les us et coutumes, comme les désirs et exigences de sa nouvelle famille. Il accepte sans broncher le prénom dont on l’a affublé. Sans doute est-ce le patronyme qui lui convient. Qu’importe : l’heure n’est pas à l’introspection, mais à l’action. Il entre doucement dans les chambres et ouvre les volets pour laisser entrer la lumière naturelle. La meilleure manière de réveiller les humains doucement, sans brutalité. Pour la petite Julia, il lance la préparation d’un chocolat chaud. Puis s’active devant la machine à café et le grille-pain pour satisfaire le reste de la maisonnée. L’arôme se répand dans la cuisine… Pendant que la famille se lève, il dresse la table du petit-déjeuner, s’assurant qu’il reste également une bouteille de lait en réserve pour le retour de l’école de Julia et de son frère, Max. Parfois, les matinées sont agitées, des conflits éclatent. Alors, il reste en retrait, silencieux. Les êtres humains sont moins dociles que lui.

8 h 30. Les enfants et les parents sont partis. Léo entame alors ses tâches domestiques. Il débarrasse la table, remplit le lave-vaisselle, puis passe l’aspirateur. Mais son rôle va bien au-delà du simple nettoyage et du ménage. Il accède aux données du réfrigérateur connecté qui fait office de garde-manger intelligent, en conservant un inventaire du contenu des placards. Il croise ces informations avec le calendrier partagé de la famille. Sébastien a un dîner d’affaires mardi, les enfants mangent à la cantine et des amis sont invités samedi soir…

10 h 00. Il élabore ensuite une proposition de menus pour chaque jour de la semaine, en tenant compte des préférences alimentaires et des éventuelles allergies des uns et des autres. Une notification est envoyée sur le smartphone des parents, accompagnée d’une demande de validation de la commande. Un simple clic suffit et les instructions sont transmises au supermarché en ligne pour une livraison prévue à 16 h 00. Le luxe n’est plus seulement question d’espace et de confort intérieur. Il se manifeste désormais aussi par le gain de temps et la libération de la charge mentale des parents.

16 h 15. Le livreur sonne à la porte. Un robot, lui aussi. Léo réceptionne les courses, vérifie la commande, puis range chaque article à sa place avec une précision millimétrique. Il profite de ce moment pour aller retirer le courrier et gérer les éventuels colis.

New York, 11 h 00. Depuis quelques semaines, la vie de Nonna Nunzia, grand-mère italienne de 85 ans, immigrée en 1948, n’est plus la même. Ses enfants, dont la réussite l’emplit de fierté, lui ont offert un robot humanoïde. Une folie ! Les premiers jours, elle a eu un peu peur de « la bête ». Il faut dire qu’Antonio – son nouveau compagnon de puces et de circuits – est imposant, avec son mètre quatre-vingts et ses reflets métalliques. Mais la greffe a vite pris. Et surtout, il l’aide à économiser sa jambe droite et son dos souffrants. Et aussi à prendre soin de sa santé grâce à l’option health monitoring dont il est équipé. Elle permet à Antonio d’être en liaison permanente avec les appareils connectés de la maison (matelas, toilettes, montre captant les données vitales de sa porteuse), de surveiller l’hydratation de Nunzia et son niveau d’activité physique minimal requis au quotidien. Mais ce matin, nulle question sanitaire. Le moment est aux réjouissances culinaires dont Nonna Nunzia est friande. Il propose d’activer son mode NAIL (Not Another Imitation Learning), pour apprendre et reproduire la recette du jour, la partager avec la famille de Nunzia et avec les internautes détenteurs de l’option. Aujourd’hui, elle a envie de confectionner ses « Pasta alla Turiddu di Nonna Nunzia ». Son secret ? Faire revenir les tomates dans le vinaigre balsamique avec une cuillère de miel… Elle déroule les éléments de sa recette, permettant à Antonio de les enregistrer et de les analyser. Le plat à peine terminé, son mode de préparation est déjà partagé avec les autres robots du groupe « famille ». Quant aux utilisateurs possédant des robots disposant du mode NAIL, ils pourront l’acheter sur la marketplace dédiée. « OK Nunzia, WE NAILED IT ! » s’exclame Antonio. [« On l’a eue, cette recette ! »]

Lyon, 18 h 30. Tout le monde est rentré à la maison… Changement de programme pour ce soir, Julia et Max veulent manger italien. Sébastien, le quadragénaire heureux propriétaire de Léo, demande à celui-ci quelques suggestions de recettes avec les ingrédients déjà en stock. Léo parcourt la marketplace de recettes et en propose plusieurs à Sébastien. Une retient son attention : Pasta alla Turiddu di Nonna Nunzia. Pâtes, aubergines, oignons, ail, tomates… C’est acté, Sébastien valide le téléchargement du scénario sur le robot pour 1,50 €. Si elle plaît, il pourra désormais refaire cette recette à volonté. Le robot demande s’il doit exécuter la recette en mode hybride (le robot fait le commis et Sébastien s’occupe des cuissons) ou en mode délégation totale. Toute la famille veut profiter d’un peu de repos après cette longue journée : Léo sera seul en cuisine ce soir.

New York, 20 h 40. L’Europe dort, mais alors que Nunzia commence à piquer du nez devant son poste de télé, Antonio lui propose de lui faire un rapport sur le succès de sa recette enregistrée quelques heures plus tôt : « Elle a été téléchargée 20 fois aujourd’hui. Tu as gagné 10 dollars et obtenu une note moyenne de 4,2 étoiles sur 5. » Nunzia sourit… Elle ne pensait pas devenir influenceuse cuisine à 85 ans. Voilà une bonne journée, merci Antonio. 20 h 47, il lui lit un message vocal de son petit-fils reçu à l’instant au travers de la messagerie inter-robot : « Merci Nonna pour ta recette ! J’ai hâte de l’essayer, on t’embrasse. Bonne soirée. »

Revenons à la réalité

Cette vision, certes ici encore légèrement fictive, qui relevait de la science-fiction il y a peu, est devenue une feuille de route de San Francisco à Shanghaï, avec un centre de gravité penchant vers la dernière cité mentionnée. Alors que le robot Optimus d’Elon Musk est annoncé à plus de 20 000 dollars, les modèles chinois sont déjà présentés dans une fourchette de 6 000 à 16 000 dollars. La stratégie est claire et rappelle celle de DJI, leader incontesté des drones : inonder le marché avec un matériel de qualité à prix raisonnable pour imposer un standard mondial.

Ce schisme n’est pas seulement philosophique, il est profondément économique. Si le robot à usage professionnel et sa maintenance se vendent plus cher à l’unité, garantissant des marges confortables sur chaque contrat, le modèle avec un hardware low-cost, abonnement et marketplace, calqué sur celui des smartphones, vise une tout autre échelle. Le robot n’est que le cheval de Troie. La véritable mine d’or réside dans la marketplace, un écosystème où s’échangeront scénarios ou compétences et abonnements à des services ou capacités premium. Ce sont les importants volumes de ventes additionnelles générés par ces micro-transactions qui créeront les futurs Apple et Google, des géants contrôlant à la fois le matériel et le système d’exploitation de notre quotidien. La voie est toute tracée, et elle ne mène pas à l’usine, mais directement à notre salon.

Reste la question du logiciel, historiquement considéré comme le talon d’Achille de l’ingénierie chinoise. Cet obstacle est en passe d’être largement dépassé. Grâce à ses avancées fulgurantes, l’IA aide désormais les développeurs chinois à générer du code plus performant et des interfaces plus intuitives, comblant leur retard à une vitesse phénoménale. La boucle est bouclée : l’IA développe le logiciel du robot, lui-même propulsé par l’IA.

La course aux « modèles de fondation pour la robotique » est lancée. En se focalisant sur le foyer en parallèle de l’usine, la Chine ne se contente pas de viser un marché plus grand ; elle cherche à redéfinir notre rapport à la technologie, à la famille et même à la transmission des savoirs. Loin d’un simple gadget, ce robot-compagnon est un projet de société. Une proposition constructive à laquelle l’Europe ferait bien de réfléchir pour ne pas devenir simple consommatrice d’un futur imaginé par d’autres.

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