Pourquoi Elon Musk veut expédier 100 GW de panneaux solaires dans l’espace chaque année ?
Elon Musk est un habitué des annonces fracassantes. Certaines se vérifient, d’autres non. Certaines sont proprement vertigineuses. Dont cette annonce : celle de placer en orbite des datacenters alimentés par un gigantesque réseau de centrales solaires.
Commençons par quelques éléments de contexte. Tout d’abord, du côté de la société spatiale SpaceX, qui poursuit le développement du Starship. Il s’agit de la fusée la plus puissante du monde, et récemment, elle a fait parler d’elle pour son mode de récupération au sol, qui est pour le moins original. L’objectif de cette fusée est de réduire de plusieurs ordres de grandeur les coûts de mise en orbite de satellites, en se basant notamment sur la réutilisation du lanceur et un effet de volume radical.
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Par ailleurs, nous observons une explosion des besoins énergétiques des modèles d’intelligence artificielle (IA), dont celle, par exemple, qui équipe le système de navigation autonome des véhicules Tesla. L’Agence internationale de l’énergie (IEA) estime les besoins des datacenters à pas moins de 945 TWh en 2030.
C’est au cours d’un entretien avec Ron Baron, fondateur de Baron Capital, que Musk a dévoilé un plan en cours d’étude à SpaceX : la possibilité d’envoyer jusqu’à 100 GW par an de capacité de production solaire en orbite, avec pour finalité d’alimenter des datacenters et des systèmes d’IA. Le concept s’appuie sur la fusée Starship, et les évolutions futures du réseau de satellites Starlink. Musk l’assure : « Nous avons un plan pour y parvenir. ». Ce n’est certes pas la créativité qui manque chez le fondateur de SpaceX et de Tesla, ainsi qu’au sein de ses équipes.
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Le solaire spatial est une vieille idée, qui remonte aux années 1970, et qui fait toujours l’objet d’études aujourd’hui. La proposition évoquée par Musk a le mérite de lever une difficulté importante de ces systèmes : la transmission de l’énergie au sol par des faisceaux d’ondes électromagnétiques. Si l’énergie est utilisée dans l’espace pour des datacenters, ce problème est levé, puisque ce sont des données, et non de l’énergie brute, qui seraient transmises. Certains observateurs relèvent toutefois une difficulté d’un autre ordre : dans le vide, il est difficile d’évacuer la chaleur. Or les datacenters en produisent beaucoup – certains constructeurs envisagent même de les placer dans les océans pour cette même raison.
Un projet fou ? Oui, Musk le dit lui-même : « C’est complètement fou. ». Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une idée qui a le vent en poupe. Jeff Bezos, patron d’Amazon et de la société spatiale Blue Origin, l’avait lui même évoquée un mois plus tôt. De ce qui pourrait ressembler à une guerre de la surenchère, nous verrons bien ce qu’il subsistera au final.
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