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IA dans la musique : après Udio, Warner signe avec Suno

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IA dans la musique : après Udio, Warner signe avec Suno

Les deux plaintes initiées par Warner Music Group ont finalement débouché sur des partenariats commerciaux. La maison de disque vient en effet d’annoncer coup sur coup deux accords de licence avec les services d’IA générative musicale Suno et Udio.

Les plateformes de musique générée par IA Suno et Udio rémunèreront bientôt Warner Music Group pour l’utilisation, directe ou indirecte, faite de son catalogue. La maison de disque a en effet annoncé, à une semaine d’intervalle, la signature d’accords de gré à gré avec ces deux services.

Mardi 25 novembre, Warner Music Group et Suno ont ainsi révélé avoir enterré la hache de guerre et conclu un partenariat « inédit qui ouvrira de nouvelles perspectives en matière de création, d’interaction et de découverte musicales, tout en rémunérant et en protégeant les artistes, les auteurs-compositeurs et l’ensemble de la communauté créative ».

Un accord à la portée inédite

Les modalités financières de l’accord sont tenues secrètes, mais les deux sociétés précisent qu’il met un terme à leurs différends judiciaires. Leur annonce révèle également une évolution à venir dans les modèles d’IA générative développés par Suno. En 2026, l’entreprise devrait ainsi remplacer son offre actuelle par de nouveaux modèles « plus avancés et sous licence ».

On ne sait pas, à ce stade, dans quelle mesure la prise en compte de cette licence octroyée par Warner aura un impact sur les fonctionnalités offertes aux utilisateurs de Suno.

Les deux entreprises promettent toutefois que l’accord se révélera protecteur pour les artistes signés chez la major. « Les artistes et les auteurs-compositeurs auront un contrôle total sur l’utilisation de leurs noms, images, ressemblances, voix et compositions dans les nouvelles musiques générées par l’IA ».

Cette nouvelle licence sous-tendra par ailleurs un modèle économique basé à terme sur une logique de freemium.

Vers un freemium pour l’IA musicale de Suno

« À l’avenir, le téléchargement de fichiers audio nécessitera un compte payant. Suno introduira des restrictions de téléchargement dans certains cas : notamment, les morceaux créés avec la version gratuite ne seront plus téléchargeables, mais pourront être écoutés et partagés. Les utilisateurs d’un abonnement payant disposeront d’un nombre de téléchargements mensuel limité, avec la possibilité d’en obtenir davantage en payant ».

L’accord prévoit également que Warner transfère à Suno la responsabilité de Songkick, sa plateforme dédiée à la promotion et au référencement de concerts. Rachetée en 2017, cette startup avait été privée un an plus tard de sa principale composante business, la billetterie, en raison d’un litige avec Live Nation, maison mère de Ticketmaster. Sous la houlette de Suno, Songkick a vocation à renforcer sa dimension de « lieu de rencontre prisé des fans, alliant la puissance de la musique interactive aux performances en direct », évoquent vaguement les deux entreprises.

Warner a également signé avec Udio, Stability et Klay

Une semaine plus tôt, c’est avec Udio, autre startup emblématique de l’IA générative appliquée à la musique, que signait Warner Music Group. Là aussi, l’accord permet de solder les poursuites judiciaires, et suppose la construction d’un modèle économique intégrant cette logique de droits concédés sous licence.

« Grâce à cette collaboration, Udio développera une plateforme de création, d’écoute et de découverte musicale de nouvelle génération, alimentée par des modèles d’IA génératifs entraînés sur des œuvres musicales sous licence », affirment cette fois les deux entreprises, en soulignant que ce nouveau service doit donc générer des revenus pour les artistes et auteurs-compositeurs signés chez Warner, « tout en garantissant la protection de leurs œuvres ».

Là aussi, l’accord suppose une remise à plat du fonctionnement du service Udio, et de son modèle économique. « Le service d’abonnement repensé d’Udio proposera une série d’expériences créatives permettant aux utilisateurs de réaliser des remixes, des reprises et de nouvelles chansons à partir des voix d’artistes et des compositions d’auteurs-compositeurs participants, tout en garantissant la rémunération de ces derniers », décrit à ce niveau la startup, tout en indiquant que ses outils actuels resteront en service jusqu’à la bascule vers ce nouveau fonctionnement, programmée pour 2026.

Warner a par ailleurs annoncé deux accords similaires avec deux autres éditeurs d’IA générative musicale : Stability AI, qui propose la famille des modèles Stable Audio, et Klay Vision, un service encore en cours d’élaboration, qui promet de révolutionner l’expérience d’écoute de la musique grâce, bien sûr, à l’IA générative.

Partenariats similaires chez Universal Music Group

Klay, qui s’est lancée en octobre 2024 avec la bénédiction d’Universal Music Group, profite d’ailleurs de l’occasion pour annoncer la mise en place de contrats avec les principales majors du disque. Outre Warner, elle indique avoir signé avec Sony et Warner Chappell Music, et affiche son intention d’élargir le périmètre à « tous les labels indépendants, artistes, éditeurs et auteurs-compositeurs ». Un vœu pieux ?

Jusqu’ici, les principaux accords entre IA et représentants du monde de la musique n’ont été signés qu’avec les grandes majors, dont le pouvoir de négociation a sans doute profité des poursuites lancées à l’été 2024 contre les acteurs de l’IA générative retranchés derrière la logique de fair use. Universal, première maison de disque du marché, a elle aussi signé avec Udio et Stability.

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IA dans la musique : après Udio, Warner signe avec Suno

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IA dans la musique : après Udio, Warner signe avec Suno

Les deux plaintes initiées par Warner Music Group ont finalement débouché sur des partenariats commerciaux. La maison de disque vient en effet d’annoncer coup sur coup deux accords de licence avec les services d’IA générative musicale Suno et Udio.

Les plateformes de musique générée par IA Suno et Udio rémunèreront bientôt Warner Music Group pour l’utilisation, directe ou indirecte, faite de son catalogue. La maison de disque a en effet annoncé, à une semaine d’intervalle, la signature d’accords de gré à gré avec ces deux services.

Mardi 25 novembre, Warner Music Group et Suno ont ainsi révélé avoir enterré la hache de guerre et conclu un partenariat « inédit qui ouvrira de nouvelles perspectives en matière de création, d’interaction et de découverte musicales, tout en rémunérant et en protégeant les artistes, les auteurs-compositeurs et l’ensemble de la communauté créative ».

Un accord à la portée inédite

Les modalités financières de l’accord sont tenues secrètes, mais les deux sociétés précisent qu’il met un terme à leurs différends judiciaires. Leur annonce révèle également une évolution à venir dans les modèles d’IA générative développés par Suno. En 2026, l’entreprise devrait ainsi remplacer son offre actuelle par de nouveaux modèles « plus avancés et sous licence ».

On ne sait pas, à ce stade, dans quelle mesure la prise en compte de cette licence octroyée par Warner aura un impact sur les fonctionnalités offertes aux utilisateurs de Suno.

Les deux entreprises promettent toutefois que l’accord se révélera protecteur pour les artistes signés chez la major. « Les artistes et les auteurs-compositeurs auront un contrôle total sur l’utilisation de leurs noms, images, ressemblances, voix et compositions dans les nouvelles musiques générées par l’IA ».

Cette nouvelle licence sous-tendra par ailleurs un modèle économique basé à terme sur une logique de freemium.

Vers un freemium pour l’IA musicale de Suno

« À l’avenir, le téléchargement de fichiers audio nécessitera un compte payant. Suno introduira des restrictions de téléchargement dans certains cas : notamment, les morceaux créés avec la version gratuite ne seront plus téléchargeables, mais pourront être écoutés et partagés. Les utilisateurs d’un abonnement payant disposeront d’un nombre de téléchargements mensuel limité, avec la possibilité d’en obtenir davantage en payant ».

L’accord prévoit également que Warner transfère à Suno la responsabilité de Songkick, sa plateforme dédiée à la promotion et au référencement de concerts. Rachetée en 2017, cette startup avait été privée un an plus tard de sa principale composante business, la billetterie, en raison d’un litige avec Live Nation, maison mère de Ticketmaster. Sous la houlette de Suno, Songkick a vocation à renforcer sa dimension de « lieu de rencontre prisé des fans, alliant la puissance de la musique interactive aux performances en direct », évoquent vaguement les deux entreprises.

Warner a également signé avec Udio, Stability et Klay

Une semaine plus tôt, c’est avec Udio, autre startup emblématique de l’IA générative appliquée à la musique, que signait Warner Music Group. Là aussi, l’accord permet de solder les poursuites judiciaires, et suppose la construction d’un modèle économique intégrant cette logique de droits concédés sous licence.

« Grâce à cette collaboration, Udio développera une plateforme de création, d’écoute et de découverte musicale de nouvelle génération, alimentée par des modèles d’IA génératifs entraînés sur des œuvres musicales sous licence », affirment cette fois les deux entreprises, en soulignant que ce nouveau service doit donc générer des revenus pour les artistes et auteurs-compositeurs signés chez Warner, « tout en garantissant la protection de leurs œuvres ».

Là aussi, l’accord suppose une remise à plat du fonctionnement du service Udio, et de son modèle économique. « Le service d’abonnement repensé d’Udio proposera une série d’expériences créatives permettant aux utilisateurs de réaliser des remixes, des reprises et de nouvelles chansons à partir des voix d’artistes et des compositions d’auteurs-compositeurs participants, tout en garantissant la rémunération de ces derniers », décrit à ce niveau la startup, tout en indiquant que ses outils actuels resteront en service jusqu’à la bascule vers ce nouveau fonctionnement, programmée pour 2026.

Warner a par ailleurs annoncé deux accords similaires avec deux autres éditeurs d’IA générative musicale : Stability AI, qui propose la famille des modèles Stable Audio, et Klay Vision, un service encore en cours d’élaboration, qui promet de révolutionner l’expérience d’écoute de la musique grâce, bien sûr, à l’IA générative.

Partenariats similaires chez Universal Music Group

Klay, qui s’est lancée en octobre 2024 avec la bénédiction d’Universal Music Group, profite d’ailleurs de l’occasion pour annoncer la mise en place de contrats avec les principales majors du disque. Outre Warner, elle indique avoir signé avec Sony et Warner Chappell Music, et affiche son intention d’élargir le périmètre à « tous les labels indépendants, artistes, éditeurs et auteurs-compositeurs ». Un vœu pieux ?

Jusqu’ici, les principaux accords entre IA et représentants du monde de la musique n’ont été signés qu’avec les grandes majors, dont le pouvoir de négociation a sans doute profité des poursuites lancées à l’été 2024 contre les acteurs de l’IA générative retranchés derrière la logique de fair use. Universal, première maison de disque du marché, a elle aussi signé avec Udio et Stability.

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