Airbus avait alerté vendredi soir d’une défaillance de sécurité impliquant une intervention immédiate sur les 6 000 avions A320 en circulation dans le monde, en raison d’un un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires. Lundi matin, la situation semble revenue à la normale au terme d’un week-end perturbé : seule une centaine d’appareils restent en attente de modifications, affirme l’avionneur.
L’alerte, émise vendredi en fin de journée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), laissait redouter un week-end d’intenses perturbations chez les compagnies aériennes du monde entier.
Suite à un incident relevé le 30 octobre dernier à bord d’un Airbus A320 opéré par Jetblue, l’autorité a en effet déclenché une consigne d’urgence imposant une intervention immédiate sur l’ensemble des appareils de la famille Airbus A320, l’avion mono-couloir le plus vendu au monde, avec environ 6 000 exemplaires en exploitation commerciale dans le monde.
Un calculateur perturbé par une éruption solaire
Dans son alerte, immédiatement répercutée par son homologue américaine la FAA, l’EASA indiquait agir sur la base d’une alerte transmise par l’avionneur Airbus, qui a lui-même communiqué publiquement sur le sujet vendredi.
« L’analyse d’un incident récent impliquant un appareil de la famille A320 a révélé qu’un rayonnement solaire intense peut corrompre des données essentielles au fonctionnement des commandes de vol. Airbus a par conséquent identifié un nombre important d’appareils de la famille A320 actuellement en service qui pourraient être concernés ».
La note d’information de l’EASA décrit plus en détails le phénomène rencontré.
« Un Airbus A320 a récemment subi une brève descente en piqué non sollicitée. Le pilote automatique est resté engagé durant tout l’incident, entraînant une perte d’altitude brève et limitée. Le reste du vol s’est déroulé sans incident ».
L’incident en question s’est produit le 30 octobre dernier. Il concernait un A320-200 opéré par Jetblue sur son vol 1230, reliant Cancun, au Mexique, à Newark, dans le New Jersey. L’avion avait connu une perte subite d’altitude, avant que le vol reprenne son cours. Par précaution, les pilotes avaient alors décidé de se dérouter vers l’aéroport de Tampa, en Floride, ou une quinzaine de personnes ont été examinées pour d’éventuelles blessures, rapportait Reuters le 31 octobre dernier.
Il aura a priori fallu près d’un mois pour que l’enquête associée livre ses conclusions. En l’occurrence, l’EASA parle d’une « vulnérabilité introduite par une mise à jour logicielle » au sein de l’un des composants de l’avion, le calculateur de gouverne de profondeur (ELAC).
En cause : une mise à jour logicielle
La note diffusée par Airbus aux compagnies aériennes le 28 novembre confirme : « L’enquête ultérieure a identifié une vulnérabilité du matériel ELAC B équipé du logiciel L104 en cas d’exposition aux éruptions solaires », indique l’avionneur, qui ordonne donc la restauration sans délai à la version précédente du logiciel, la L103+.
Airbus n’a pas précisé qui était le fournisseur de l’ELAC concerné, mais Thales, qui revendique sur son site fournir le calculateur de gouverne de la famille A320, semble un candidat tout indiqué. Le groupe français a cependant décliné toute responsabilité. « La fonctionnalité dont il est question est portée par un logiciel qui n’est pas de responsabilité Thales », a indiqué vendredi l’un de ses porte-paroles à l’AFP.
Comment une mise à jour logicielle a-t-elle pu rendre sensible un calculateur aux radiations solaires ? En attendant l’éventuelle divulgation des détails techniques, il est permis de supposer que la mise à jour a altéré le fonctionnement d’un mécanisme de contrôle de l’intégrité des données, qui aurait sans doute pu, et dû, détecter la survenue d’une anomalie.
Retour à la normale
Du fait de sa nature logicielle, le problème a pu être corrigé rapidement sur la plupart des appareils concernés. Lundi matin, Airbus a en effet déclaré que « sur un total d’environ 6 000 avions potentiellement concernés, la grande majorité a désormais bénéficié des modifications nécessaires ». Il resterait une centaine d’appareils en attente de correction, précise l’avionneur, dont le CEO a publiquement présenté ses excuses sur LinkedIn.
Guillaume Faury, CEO d’Airbus, a présenté samedi ses « sincères excuses » aux passagers et aux compagnies concernés – capture d’écran Next
Si de nombreux vols ont été retardés en Europe ce week-end et si certains passagers ont eu la surprise de voler à bord d’un Boeing 777 pour rallier Toulouse depuis Paris Charles-de-Gaulle lundi matin, l’incident ne semble pas avoir d’impact significatif en matière d’activité aérienne d’après les statistiques d’Eurocontrol. Aux États-Unis, où les festivités de Thanksgiving battent leur plein, plusieurs centaines de vols ont été annulés.
Hasard du calendrier, le parquet général a réclamé mercredi 26 novembre la condamnation d’Airbus, en tant que constructeur, et celle d’Air France, en tant qu’exploitant, dans le procès en appel qui fait suite au crash du vol AF 447 survenu le 1er juin 2009.
Airbus avait alerté vendredi soir d’une défaillance de sécurité impliquant une intervention immédiate sur les 6 000 avions A320 en circulation dans le monde, en raison d’un un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires. Lundi matin, la situation semble revenue à la normale au terme d’un week-end perturbé : seule une centaine d’appareils restent en attente de modifications, affirme l’avionneur.
L’alerte, émise vendredi en fin de journée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), laissait redouter un week-end d’intenses perturbations chez les compagnies aériennes du monde entier.
Suite à un incident relevé le 30 octobre dernier à bord d’un Airbus A320 opéré par Jetblue, l’autorité a en effet déclenché une consigne d’urgence imposant une intervention immédiate sur l’ensemble des appareils de la famille Airbus A320, l’avion mono-couloir le plus vendu au monde, avec environ 6 000 exemplaires en exploitation commerciale dans le monde.
Un calculateur perturbé par une éruption solaire
Dans son alerte, immédiatement répercutée par son homologue américaine la FAA, l’EASA indiquait agir sur la base d’une alerte transmise par l’avionneur Airbus, qui a lui-même communiqué publiquement sur le sujet vendredi.
« L’analyse d’un incident récent impliquant un appareil de la famille A320 a révélé qu’un rayonnement solaire intense peut corrompre des données essentielles au fonctionnement des commandes de vol. Airbus a par conséquent identifié un nombre important d’appareils de la famille A320 actuellement en service qui pourraient être concernés ».
La note d’information de l’EASA décrit plus en détails le phénomène rencontré.
« Un Airbus A320 a récemment subi une brève descente en piqué non sollicitée. Le pilote automatique est resté engagé durant tout l’incident, entraînant une perte d’altitude brève et limitée. Le reste du vol s’est déroulé sans incident ».
L’incident en question s’est produit le 30 octobre dernier. Il concernait un A320-200 opéré par Jetblue sur son vol 1230, reliant Cancun, au Mexique, à Newark, dans le New Jersey. L’avion avait connu une perte subite d’altitude, avant que le vol reprenne son cours. Par précaution, les pilotes avaient alors décidé de se dérouter vers l’aéroport de Tampa, en Floride, ou une quinzaine de personnes ont été examinées pour d’éventuelles blessures, rapportait Reuters le 31 octobre dernier.
Il aura a priori fallu près d’un mois pour que l’enquête associée livre ses conclusions. En l’occurrence, l’EASA parle d’une « vulnérabilité introduite par une mise à jour logicielle » au sein de l’un des composants de l’avion, le calculateur de gouverne de profondeur (ELAC).
En cause : une mise à jour logicielle
La note diffusée par Airbus aux compagnies aériennes le 28 novembre confirme : « L’enquête ultérieure a identifié une vulnérabilité du matériel ELAC B équipé du logiciel L104 en cas d’exposition aux éruptions solaires », indique l’avionneur, qui ordonne donc la restauration sans délai à la version précédente du logiciel, la L103+.
Airbus n’a pas précisé qui était le fournisseur de l’ELAC concerné, mais Thales, qui revendique sur son site fournir le calculateur de gouverne de la famille A320, semble un candidat tout indiqué. Le groupe français a cependant décliné toute responsabilité. « La fonctionnalité dont il est question est portée par un logiciel qui n’est pas de responsabilité Thales », a indiqué vendredi l’un de ses porte-paroles à l’AFP.
Comment une mise à jour logicielle a-t-elle pu rendre sensible un calculateur aux radiations solaires ? En attendant l’éventuelle divulgation des détails techniques, il est permis de supposer que la mise à jour a altéré le fonctionnement d’un mécanisme de contrôle de l’intégrité des données, qui aurait sans doute pu, et dû, détecter la survenue d’une anomalie.
Retour à la normale
Du fait de sa nature logicielle, le problème a pu être corrigé rapidement sur la plupart des appareils concernés. Lundi matin, Airbus a en effet déclaré que « sur un total d’environ 6 000 avions potentiellement concernés, la grande majorité a désormais bénéficié des modifications nécessaires ». Il resterait une centaine d’appareils en attente de correction, précise l’avionneur, dont le CEO a publiquement présenté ses excuses sur LinkedIn.
Guillaume Faury, CEO d’Airbus, a présenté samedi ses « sincères excuses » aux passagers et aux compagnies concernés – capture d’écran Next
Si de nombreux vols ont été retardés en Europe ce week-end et si certains passagers ont eu la surprise de voler à bord d’un Boeing 777 pour rallier Toulouse depuis Paris Charles-de-Gaulle lundi matin, l’incident ne semble pas avoir d’impact significatif en matière d’activité aérienne d’après les statistiques d’Eurocontrol. Aux États-Unis, où les festivités de Thanksgiving battent leur plein, plusieurs centaines de vols ont été annulés.
Hasard du calendrier, le parquet général a réclamé mercredi 26 novembre la condamnation d’Airbus, en tant que constructeur, et celle d’Air France, en tant qu’exploitant, dans le procès en appel qui fait suite au crash du vol AF 447 survenu le 1er juin 2009.
Considérée comme un « levier essentiel » au développement du secteur numérique français dans un contexte d’enjeux de souveraineté accrus, l’implantation de centres de données sur le territoire fait l’objet d’attentions particulières. Bercy et sa direction générale des entreprises publient ainsi un guide dédié, censé déminer les difficultés associées aussi bien pour les porteurs de projet que pour les propriétaires fonciers ou les collectivités.
L’implantation d’un datacenter en France serait trop complexe, la faute à la vieille antienne des lourdeurs administratives, du zéro artificialisation nette, de contraintes techniques ubuesques ou de l’hostilité des collectivités locales ? Que nenni, répondent avec enthousiasme Bercy et sa direction générale des entreprises (DGE), en produisant un guide dédié, censé déminer les difficultés… ou plutôt illustrer à quel point ces dernières sont finalement faciles à surmonter.
« Implanter des centres de données sur notre sol est une priorité, au service de notre souveraineté numérique. Je me réjouis donc de la publication de ce guide qui marque une étape concrète vers la réalisation de l’ambition fixée par le Sommet pour l’action sur l’IA : faire de la France un territoire attractif pour les centres de données. », commente Anne Le Hénanff, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, dans un communiqué cosigné avec Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique.
Soutenir les ambitions d’investissements dans l’Hexagone
S’il faut sensibiliser, c’est en effet que l’ambition fixée en début d’année est élevée : en février dernier, lors du fameux sommet, Emmanuel Macron avait annoncé 109 milliards d’euros d’investissements en direction de l’intelligence artificielle, fléchés principalement vers des projets d’infrastructure, donc des datacenters. Dans la foulée, Bercy a mis sur pied une task force associant la DGE à Business France et à RTE, gestionnaire du réseau électrique, dont le travail a permis « l’identification de 63 sites favorables à l’implantation de centres de données » dans l’Hexagone.
La DGE distingue cinq types de datacenters – crédit DGE
Problème : le temps des grands projets d’infrastructure n’est pas celui du politique et les annonces tardent à se concrétiser, même si plusieurs datacenters d’une envergure industrielle sont déjà dans les tuyaux.
Google prépare par exemple un projet à 58 millions d’euros près de Châteauroux, tandis que l’appel à projet lancé par EDF suite au sommet a permis de déboucher sur l’ouverture de négociations avec OpCore pour un centre de données dont la consommation électrique se chiffrera en centaines de mégawatts, associé à une enveloppe de l’ordre de 4 milliards d’euros. Enfin, impossible bien sûr de ne pas mentionner le Campus IA dont le financement, emmené par le fonds émirati MGX, fait aussi intervenir Bpifrance et NVIDIA, avec une vision cible à 1,4 GW et 50 milliards d’euros d’investissements.
Rassurer, ou motiver, les collectivités territoriales
Après la Banque des territoires, qui vient elle aussi de se fendre de son « Guide des datacenters de proximité », arrive donc un nouveau document (PDF) aux couleurs de la DGE, qui s’ouvre sur un rappel des raisons pour lesquelles la France cherche à multiplier les projets d’implantation. Aux bénéfices attendus à l’échelle nationale, régulièrement répétés (souveraineté numérique, compétitivité, limitation de la dépendance économique) s’ajoute la liste des retombées positives censées profiter au territoire.
« Au niveau local, l’installation d’un centre de données est source de recettes fiscales pour la collectivité, notamment au travers de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) », rappelle ainsi la DGE avant d’embrayer sur les bénéfices attendus pour l’écosystème économique local.
« L’implantation d’un ou plusieurs centres de données dans un territoire peut alors stimuler l’attractivité de celui-ci auprès d’entreprises, de laboratoires et de centres d’innovation et contribuer à la constitution d’un pôle technologique local. De même, ces projets sont de nature à favoriser l’attraction de talents et peuvent participer au financement d’initiatives en faveur de l’éducation et de la formation dans le numérique ».
Le guide édité par Bercy souligne par ailleurs que si les « externalités négatives » liées à un datacenter peuvent légitimement être questionnées, ces dernières seraient bien souvent surestimées. Les phases de concertation publique associées aux grands projets de centres de données l’ont montré, encore récemment avec Campus IA : la question des externalités se pose sans surprise de façon particulièrement pressante au niveau local, et dans un contexte d’élections municipales (propices au phénomène du not in my backyard) programmées en 2026, le document se veut rassurant.
« Si certaines constructions plus anciennes peuvent souffrir d’une efficacité énergétique et hydrique non optimisées, les infrastructures plus récentes répondent mieux à ces enjeux (les technologies de refroidissement à eau les plus récentes, en circuit fermé, ont une consommation hydrique annuelle équivalente à celle de quelques dizaines de foyers) et prennent également en considération l’intégration paysagère et la réduction des éventuelles nuisances sonores ».
Sur le volet pratique, le guide rappelle que la possibilité d’un raccordement au réseau électrique est un prérequis indispensable, et il invite les porteurs de projet à éviter les régions les plus en tension sur le sujet. « L’Île-de-France, notamment, région très sollicitée pour implanter de nouveaux centres de données, subit actuellement une saturation du réseau de transport d’électricité, dont il résulte une élévation des coûts et des durées de raccordement du fait de la nécessité de renforcer le réseau », remarque notamment la DGE, qui invite également à prendre en compte la présence d’infrastructures réseau, et à considérer des terrains déjà artificialisés ou des friches industrielles. Une carte résume les régions dans lesquelles des sites faisant l’objet d’un accord préalable de raccordement accéléré au réseau RTE ont déjà été identifiés.
Conséquence de leur passé industriel, les Hauts-de-France disposent du plus grand nombre de sites considérés comme propices à l’installation d’un datacenter – crédit DGE
Une grille d’évaluation des projets
Entre autres rappels de la réglementation en vigueur, et notamment des dispositions visant à limiter l’impact environnemental des datacenters, le guide fournit surtout une « grille » des principaux enjeux à considérer pour déterminer l’intérêt, ou non, d’avancer sur un projet d’implantation.
La DGE distingue ici deux niveaux d’enjeux, économiques et environnementaux. Le premier liste donc l’ensemble des critères censés permettre de valider la viabilité du projet (assise financière du porteur, modalités de financement, maturité commerciale, clients envisagés), et les retombées directes en local. Le guide invite par exemple les collectivités à opter pour un bail à construire plutôt que sur une cession pure et simple du foncier, ou à se faire préciser « les contreparties offertes par le projet, qui constituent un élément essentiel et doivent notamment inclure la création d’emplois directs dûment chiffrés ».
Côté environnement, le guide suggère de veiller à la qualité des indicateurs d’exploitation, découlant directement du design du projet, tels que le PUE (efficacité énergétique), le WUE (efficacité de la consommation d’eau) ou le taux prévu de revalorisation de la chaleur fatale. Il liste également l’étude des systèmes de refroidissement, la réduction de l’empreinte globale du bâtiment, et l’étude du cycle de vie des équipements, notamment informatiques.
S’il se conclut avec une liste des portes d’entrée susceptibles de répondre aux questions, faciliter les procédures ou régler les potentiels litiges, le document n’avance cependant aucun chiffre, ni pour avaliser les bénéfices attendus au niveau des territoires (dont la réalité est discutée), ni pour permettre de déterminer les seuils au-delà desquels un projet peut être considéré comme vertueux d’un point de vue environnemental. La DGE renvoie, à ce niveau, vers des « travaux en cours de l’Ademe sur l’implantation des centres de données ».
Considérée comme un « levier essentiel » au développement du secteur numérique français dans un contexte d’enjeux de souveraineté accrus, l’implantation de centres de données sur le territoire fait l’objet d’attentions particulières. Bercy et sa direction générale des entreprises publient ainsi un guide dédié, censé déminer les difficultés associées aussi bien pour les porteurs de projet que pour les propriétaires fonciers ou les collectivités.
L’implantation d’un datacenter en France serait trop complexe, la faute à la vieille antienne des lourdeurs administratives, du zéro artificialisation nette, de contraintes techniques ubuesques ou de l’hostilité des collectivités locales ? Que nenni, répondent avec enthousiasme Bercy et sa direction générale des entreprises (DGE), en produisant un guide dédié, censé déminer les difficultés… ou plutôt illustrer à quel point ces dernières sont finalement faciles à surmonter.
« Implanter des centres de données sur notre sol est une priorité, au service de notre souveraineté numérique. Je me réjouis donc de la publication de ce guide qui marque une étape concrète vers la réalisation de l’ambition fixée par le Sommet pour l’action sur l’IA : faire de la France un territoire attractif pour les centres de données. », commente Anne Le Hénanff, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, dans un communiqué cosigné avec Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique.
Soutenir les ambitions d’investissements dans l’Hexagone
S’il faut sensibiliser, c’est en effet que l’ambition fixée en début d’année est élevée : en février dernier, lors du fameux sommet, Emmanuel Macron avait annoncé 109 milliards d’euros d’investissements en direction de l’intelligence artificielle, fléchés principalement vers des projets d’infrastructure, donc des datacenters. Dans la foulée, Bercy a mis sur pied une task force associant la DGE à Business France et à RTE, gestionnaire du réseau électrique, dont le travail a permis « l’identification de 63 sites favorables à l’implantation de centres de données » dans l’Hexagone.
La DGE distingue cinq types de datacenters – crédit DGE
Problème : le temps des grands projets d’infrastructure n’est pas celui du politique et les annonces tardent à se concrétiser, même si plusieurs datacenters d’une envergure industrielle sont déjà dans les tuyaux.
Google prépare par exemple un projet à 58 millions d’euros près de Châteauroux, tandis que l’appel à projet lancé par EDF suite au sommet a permis de déboucher sur l’ouverture de négociations avec OpCore pour un centre de données dont la consommation électrique se chiffrera en centaines de mégawatts, associé à une enveloppe de l’ordre de 4 milliards d’euros. Enfin, impossible bien sûr de ne pas mentionner le Campus IA dont le financement, emmené par le fonds émirati MGX, fait aussi intervenir Bpifrance et NVIDIA, avec une vision cible à 1,4 GW et 50 milliards d’euros d’investissements.
Rassurer, ou motiver, les collectivités territoriales
Après la Banque des territoires, qui vient elle aussi de se fendre de son « Guide des datacenters de proximité », arrive donc un nouveau document (PDF) aux couleurs de la DGE, qui s’ouvre sur un rappel des raisons pour lesquelles la France cherche à multiplier les projets d’implantation. Aux bénéfices attendus à l’échelle nationale, régulièrement répétés (souveraineté numérique, compétitivité, limitation de la dépendance économique) s’ajoute la liste des retombées positives censées profiter au territoire.
« Au niveau local, l’installation d’un centre de données est source de recettes fiscales pour la collectivité, notamment au travers de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) », rappelle ainsi la DGE avant d’embrayer sur les bénéfices attendus pour l’écosystème économique local.
« L’implantation d’un ou plusieurs centres de données dans un territoire peut alors stimuler l’attractivité de celui-ci auprès d’entreprises, de laboratoires et de centres d’innovation et contribuer à la constitution d’un pôle technologique local. De même, ces projets sont de nature à favoriser l’attraction de talents et peuvent participer au financement d’initiatives en faveur de l’éducation et de la formation dans le numérique ».
Le guide édité par Bercy souligne par ailleurs que si les « externalités négatives » liées à un datacenter peuvent légitimement être questionnées, ces dernières seraient bien souvent surestimées. Les phases de concertation publique associées aux grands projets de centres de données l’ont montré, encore récemment avec Campus IA : la question des externalités se pose sans surprise de façon particulièrement pressante au niveau local, et dans un contexte d’élections municipales (propices au phénomène du not in my backyard) programmées en 2026, le document se veut rassurant.
« Si certaines constructions plus anciennes peuvent souffrir d’une efficacité énergétique et hydrique non optimisées, les infrastructures plus récentes répondent mieux à ces enjeux (les technologies de refroidissement à eau les plus récentes, en circuit fermé, ont une consommation hydrique annuelle équivalente à celle de quelques dizaines de foyers) et prennent également en considération l’intégration paysagère et la réduction des éventuelles nuisances sonores ».
Sur le volet pratique, le guide rappelle que la possibilité d’un raccordement au réseau électrique est un prérequis indispensable, et il invite les porteurs de projet à éviter les régions les plus en tension sur le sujet. « L’Île-de-France, notamment, région très sollicitée pour implanter de nouveaux centres de données, subit actuellement une saturation du réseau de transport d’électricité, dont il résulte une élévation des coûts et des durées de raccordement du fait de la nécessité de renforcer le réseau », remarque notamment la DGE, qui invite également à prendre en compte la présence d’infrastructures réseau, et à considérer des terrains déjà artificialisés ou des friches industrielles. Une carte résume les régions dans lesquelles des sites faisant l’objet d’un accord préalable de raccordement accéléré au réseau RTE ont déjà été identifiés.
Conséquence de leur passé industriel, les Hauts-de-France disposent du plus grand nombre de sites considérés comme propices à l’installation d’un datacenter – crédit DGE
Une grille d’évaluation des projets
Entre autres rappels de la réglementation en vigueur, et notamment des dispositions visant à limiter l’impact environnemental des datacenters, le guide fournit surtout une « grille » des principaux enjeux à considérer pour déterminer l’intérêt, ou non, d’avancer sur un projet d’implantation.
La DGE distingue ici deux niveaux d’enjeux, économiques et environnementaux. Le premier liste donc l’ensemble des critères censés permettre de valider la viabilité du projet (assise financière du porteur, modalités de financement, maturité commerciale, clients envisagés), et les retombées directes en local. Le guide invite par exemple les collectivités à opter pour un bail à construire plutôt que sur une cession pure et simple du foncier, ou à se faire préciser « les contreparties offertes par le projet, qui constituent un élément essentiel et doivent notamment inclure la création d’emplois directs dûment chiffrés ».
Côté environnement, le guide suggère de veiller à la qualité des indicateurs d’exploitation, découlant directement du design du projet, tels que le PUE (efficacité énergétique), le WUE (efficacité de la consommation d’eau) ou le taux prévu de revalorisation de la chaleur fatale. Il liste également l’étude des systèmes de refroidissement, la réduction de l’empreinte globale du bâtiment, et l’étude du cycle de vie des équipements, notamment informatiques.
S’il se conclut avec une liste des portes d’entrée susceptibles de répondre aux questions, faciliter les procédures ou régler les potentiels litiges, le document n’avance cependant aucun chiffre, ni pour avaliser les bénéfices attendus au niveau des territoires (dont la réalité est discutée), ni pour permettre de déterminer les seuils au-delà desquels un projet peut être considéré comme vertueux d’un point de vue environnemental. La DGE renvoie, à ce niveau, vers des « travaux en cours de l’Ademe sur l’implantation des centres de données ».
Saisie par Qwant, l’Autorité de la concurrence a finalement considéré que l’entreprise française n’avait pas réussi à démontrer que Microsoft serait en position dominante sur le marché de la syndication des résultats de recherche. Elle pointe également l’absence d’éléments susceptibles de confirmer que l’éditeur américain entretiendrait la dépendance de son concurrent à ses propres outils.
Un coup d’épée dans l’eau. L’Autorité de la concurrence a annoncé jeudi 27 novembre le rejet de la saisine déposée par le moteur de recherche français Qwant à l’encontre de son partenaire historique, Microsoft.
« L’Autorité considère que Qwant n’apporte pas d’élément suffisamment probant de nature à démontrer que Microsoft serait en position dominante sur le marché décrit dans sa saisine ou que les conditions de l’abus de dépendance économique seraient réunies », indique le gendarme de la concurrence. Ce rejet au fond de la saisine entraîne logiquement une réponse négative aux mesures conservatoires réclamées par Qwant en juin dernier.
En attendant la publication de sa décision, l’Autorité de la concurrence résume ses conclusions dans un communiqué de presse, qui retrace également les grandes lignes de l’affaire.
Microsoft aurait voulu tuer la concurrence
Rappelons que si Qwant, désormais associée à Ecosia au sein d’une coentreprise baptisée European Search Perspective, travaille à la constitution d’un index de recherche européen surnommé Staan, le moteur de recherche français exploite historiquement les résultats de recherche fournis par Bing, le moteur de Microsoft.
Le différend entre les deux partenaires débute en 2023, quand Microsoft annonce une hausse de tarif pour le moins conséquente des API permettant de se connecter à l’index de Bing. Les prix publics augmentent en effet d’un facteur qui varie de deux à dix, selon les fonctionnalités et le volume de requêtes concernés.
« Le nouveau modèle de tarification reflète plus fidèlement les investissements technologiques que Bing continue de réaliser pour améliorer la recherche », arguait à l’époque Microsoft. Pour Olivier Abecassis, patron de Qwant depuis sa reprise par Octave Klaba (OVHcloud), la manœuvre poursuivait une autre finalité. « Ils voulaient tout simplement tuer le marché des moteurs de recherche alternatifs », affirme ce dernier aux Échos, évoquant par ailleurs une baisse significative des revenus générés par l’intermédiaire de l’offre publicitaire de Bing.
Il y aurait donc un double préjudice : un abus de position dominante, matérialisé par cette augmentation de prix arbitraire, et une discrimination dans l’accès à l’offre publicitaire permettant de rémunérer l’audience réalisée par Qwant. D’où une saisine de l’Autorité de la concurrence, qui a diligenté en début d’année une enquête sur les pratiques de Microsoft en matière de syndication des résultats de recherche.
Difficile de parler de position dominante quand Google est dans la place
Si Google règne en maître sur le marché français de la recherche en ligne, Microsoft occupe historiquement une place particulière sur le segment, plus spécifique, de la syndication des résultats, c’est-à-dire leur mise à disposition au profit de moteurs tiers. Brave Search exploitait par exemple les résultats de Bing jusqu’en avril 2023. DuckDuckGo s’appuie quant à lui toujours de façon significative sur Bing pour ses résultats généraux et sa recherche d’images, même s’il développe aussi des briques d’indexation en propre. Google n’est cependant pas totalement absent de ce marché, puisque ses résultats ont longtemps sous-tendu ceux d’Ecosia.
Dans ce contexte, l’Autorité de la concurrence ne retient pas l’idée selon laquelle Microsoft peut être taxé d’un abus de position dominante. « Ainsi, la position tout à fait prééminente de Google sur la face rémunératrice du marché est susceptible d’exercer une forte pression concurrentielle sur la face syndication du marché, de nature à exclure, en l’absence d’éléments au dossier attestant du contraire, toute hypothèse de dominance de Microsoft sur le marché de la syndication à destination des moteurs de recherche », résume-t-elle.
L’argument de la dépendance économique est également rejeté. Là où Qwant affirme qu’il lui était impossible de recourir, dans un délai raisonnable, à une alternative aux outils de Microsoft, l’Autorité retient que le moteur français « dispose de capacités de recherche propres, mais est même le seul moteur de recherche contractuellement autorisé par Microsoft à développer sa propre technologie de recherche dans le cadre de la syndication ».
« Qwant reprochait à Microsoft une exclusivité d’approvisionnement en publicités et une vente liée des résultats de recherche organique et des résultats payants, une discrimination dans l’accès à la publicité et des restrictions relatives au développement d’un modèle d’intelligence artificielle. Pour chacune de ces pratiques, l’Autorité a estimé qu’aucun élément suffisamment probant n’appuyait les reproches formulés par la requérante », conclut l’institution.
Cette décision n’est a priori pas une surprise pour Qwant. Mi-octobre, Olivier Abecassis laissait en effet entendre à Reuters qu’il était au courant que l’Autorité inclinait vers un rejet de sa saisine au fond. « Dans ce cas, nous n’aurons d’autre choix que d’épuiser tous les recours légaux disponibles pour protéger notre entreprise contre les abus flagrants de Microsoft, défendre nos droits et demander réparation », déclarait-il à cette occasion.
Saisie par Qwant, l’Autorité de la concurrence a finalement considéré que l’entreprise française n’avait pas réussi à démontrer que Microsoft serait en position dominante sur le marché de la syndication des résultats de recherche. Elle pointe également l’absence d’éléments susceptibles de confirmer que l’éditeur américain entretiendrait la dépendance de son concurrent à ses propres outils.
Un coup d’épée dans l’eau. L’Autorité de la concurrence a annoncé jeudi 27 novembre le rejet de la saisine déposée par le moteur de recherche français Qwant à l’encontre de son partenaire historique, Microsoft.
« L’Autorité considère que Qwant n’apporte pas d’élément suffisamment probant de nature à démontrer que Microsoft serait en position dominante sur le marché décrit dans sa saisine ou que les conditions de l’abus de dépendance économique seraient réunies », indique le gendarme de la concurrence. Ce rejet au fond de la saisine entraîne logiquement une réponse négative aux mesures conservatoires réclamées par Qwant en juin dernier.
En attendant la publication de sa décision, l’Autorité de la concurrence résume ses conclusions dans un communiqué de presse, qui retrace également les grandes lignes de l’affaire.
Microsoft aurait voulu tuer la concurrence
Rappelons que si Qwant, désormais associée à Ecosia au sein d’une coentreprise baptisée European Search Perspective, travaille à la constitution d’un index de recherche européen surnommé Staan, le moteur de recherche français exploite historiquement les résultats de recherche fournis par Bing, le moteur de Microsoft.
Le différend entre les deux partenaires débute en 2023, quand Microsoft annonce une hausse de tarif pour le moins conséquente des API permettant de se connecter à l’index de Bing. Les prix publics augmentent en effet d’un facteur qui varie de deux à dix, selon les fonctionnalités et le volume de requêtes concernés.
« Le nouveau modèle de tarification reflète plus fidèlement les investissements technologiques que Bing continue de réaliser pour améliorer la recherche », arguait à l’époque Microsoft. Pour Olivier Abecassis, patron de Qwant depuis sa reprise par Octave Klaba (OVHcloud), la manœuvre poursuivait une autre finalité. « Ils voulaient tout simplement tuer le marché des moteurs de recherche alternatifs », affirme ce dernier aux Échos, évoquant par ailleurs une baisse significative des revenus générés par l’intermédiaire de l’offre publicitaire de Bing.
Il y aurait donc un double préjudice : un abus de position dominante, matérialisé par cette augmentation de prix arbitraire, et une discrimination dans l’accès à l’offre publicitaire permettant de rémunérer l’audience réalisée par Qwant. D’où une saisine de l’Autorité de la concurrence, qui a diligenté en début d’année une enquête sur les pratiques de Microsoft en matière de syndication des résultats de recherche.
Difficile de parler de position dominante quand Google est dans la place
Si Google règne en maître sur le marché français de la recherche en ligne, Microsoft occupe historiquement une place particulière sur le segment, plus spécifique, de la syndication des résultats, c’est-à-dire leur mise à disposition au profit de moteurs tiers. Brave Search exploitait par exemple les résultats de Bing jusqu’en avril 2023. DuckDuckGo s’appuie quant à lui toujours de façon significative sur Bing pour ses résultats généraux et sa recherche d’images, même s’il développe aussi des briques d’indexation en propre. Google n’est cependant pas totalement absent de ce marché, puisque ses résultats ont longtemps sous-tendu ceux d’Ecosia.
Dans ce contexte, l’Autorité de la concurrence ne retient pas l’idée selon laquelle Microsoft peut être taxé d’un abus de position dominante. « Ainsi, la position tout à fait prééminente de Google sur la face rémunératrice du marché est susceptible d’exercer une forte pression concurrentielle sur la face syndication du marché, de nature à exclure, en l’absence d’éléments au dossier attestant du contraire, toute hypothèse de dominance de Microsoft sur le marché de la syndication à destination des moteurs de recherche », résume-t-elle.
L’argument de la dépendance économique est également rejeté. Là où Qwant affirme qu’il lui était impossible de recourir, dans un délai raisonnable, à une alternative aux outils de Microsoft, l’Autorité retient que le moteur français « dispose de capacités de recherche propres, mais est même le seul moteur de recherche contractuellement autorisé par Microsoft à développer sa propre technologie de recherche dans le cadre de la syndication ».
« Qwant reprochait à Microsoft une exclusivité d’approvisionnement en publicités et une vente liée des résultats de recherche organique et des résultats payants, une discrimination dans l’accès à la publicité et des restrictions relatives au développement d’un modèle d’intelligence artificielle. Pour chacune de ces pratiques, l’Autorité a estimé qu’aucun élément suffisamment probant n’appuyait les reproches formulés par la requérante », conclut l’institution.
Cette décision n’est a priori pas une surprise pour Qwant. Mi-octobre, Olivier Abecassis laissait en effet entendre à Reuters qu’il était au courant que l’Autorité inclinait vers un rejet de sa saisine au fond. « Dans ce cas, nous n’aurons d’autre choix que d’épuiser tous les recours légaux disponibles pour protéger notre entreprise contre les abus flagrants de Microsoft, défendre nos droits et demander réparation », déclarait-il à cette occasion.
Une fois de plus, Shine change de main. Moins d’un an après son acquisition par le groupe danois Ageras, la néobanque française, positionnée notamment sur le segment des micro-entreprises et PME, s’apprête en effet à passer dans le giron de l’éditeur Cegid, qui affiche de fait l’ambition de proposer rapidement à ses clients français et européens une plateforme bancaire et comptable intégrée.
« Cette combinaison structurante donnera naissance au premier hub financier cloud-native, piloté par l’IA et entièrement intégré, à destination des PME et des professionnels de la comptabilité en Europe », annonce l’acquéreur dans un communiqué daté du 26 novembre.
Shine, établissement de paiement concurrent d’offres comme Qonto ou N26, apporte dans sa corbeille « plus de 400 000 clients PME, une marque forte et une architecture technologique très évolutive (scalable), élargissant la portée de Cegid sur les principaux marchés européens ». Le montant de l’opération n’a pas été communiqué, mais il serait supérieur à 1 milliard d’euros d’après Les Échos.
Lancée en 2017, Shine a un agrément d’établissement de paiement, sans découvert autorisé
Lancée en 2017 avec un discours tourné vers les indépendants, Shine avait été rachetée par Société Générale en 2020 après avoir levé 10,8 millions d’euros en plusieurs tours. Censée incarner les velléités nouvelles du groupe bancaire dans le monde des fintechs, Shine a cependant été revendue en 2024 au groupe danois Ageras, sur fond de changement de direction générale et de réorganisation stratégique chez Société Générale.
Cette nouvelle opération ramène donc Shine en France, entre les mains du groupe Cegid cette fois (fondé par Jean-Michel Aulas et basé à Lyon, aujourd’hui détenu par plusieurs fonds, dont l’américain Silver Lake en tant qu’actionnaire majoritaire). Connu pour ses solutions de comptabilité et de gestion, d’abord logicielles puis déployées sous forme de services cloud, ce dernier voit dans l’intégration de Shine la possibilité d’ajouter la corde paiement et compte pro à son arc, pour ainsi renforcer l’attractivité de son offre face au grand concurrent Pennylane, lui aussi très actif sur la cible des PME.
Une fois de plus, Shine change de main. Moins d’un an après son acquisition par le groupe danois Ageras, la néobanque française, positionnée notamment sur le segment des micro-entreprises et PME, s’apprête en effet à passer dans le giron de l’éditeur Cegid, qui affiche de fait l’ambition de proposer rapidement à ses clients français et européens une plateforme bancaire et comptable intégrée.
« Cette combinaison structurante donnera naissance au premier hub financier cloud-native, piloté par l’IA et entièrement intégré, à destination des PME et des professionnels de la comptabilité en Europe », annonce l’acquéreur dans un communiqué daté du 26 novembre.
Shine, établissement de paiement concurrent d’offres comme Qonto ou N26, apporte dans sa corbeille « plus de 400 000 clients PME, une marque forte et une architecture technologique très évolutive (scalable), élargissant la portée de Cegid sur les principaux marchés européens ». Le montant de l’opération n’a pas été communiqué, mais il serait supérieur à 1 milliard d’euros d’après Les Échos.
Lancée en 2017, Shine a un agrément d’établissement de paiement, sans découvert autorisé
Lancée en 2017 avec un discours tourné vers les indépendants, Shine avait été rachetée par Société Générale en 2020 après avoir levé 10,8 millions d’euros en plusieurs tours. Censée incarner les velléités nouvelles du groupe bancaire dans le monde des fintechs, Shine a cependant été revendue en 2024 au groupe danois Ageras, sur fond de changement de direction générale et de réorganisation stratégique chez Société Générale.
Cette nouvelle opération ramène donc Shine en France, entre les mains du groupe Cegid cette fois (fondé par Jean-Michel Aulas et basé à Lyon, aujourd’hui détenu par plusieurs fonds, dont l’américain Silver Lake en tant qu’actionnaire majoritaire). Connu pour ses solutions de comptabilité et de gestion, d’abord logicielles puis déployées sous forme de services cloud, ce dernier voit dans l’intégration de Shine la possibilité d’ajouter la corde paiement et compte pro à son arc, pour ainsi renforcer l’attractivité de son offre face au grand concurrent Pennylane, lui aussi très actif sur la cible des PME.
Les deux plaintes initiées par Warner Music Group ont finalement débouché sur des partenariats commerciaux. La maison de disque vient en effet d’annoncer coup sur coup deux accords de licence avec les services d’IA générative musicale Suno et Udio.
Les plateformes de musique générée par IA Suno et Udio rémunèreront bientôt Warner Music Group pour l’utilisation, directe ou indirecte, faite de son catalogue. La maison de disque a en effet annoncé, à une semaine d’intervalle, la signature d’accords de gré à gré avec ces deux services.
Mardi 25 novembre, Warner Music Group et Suno ont ainsi révélé avoir enterré la hache de guerre et conclu un partenariat « inédit qui ouvrira de nouvelles perspectives en matière de création, d’interaction et de découverte musicales, tout en rémunérant et en protégeant les artistes, les auteurs-compositeurs et l’ensemble de la communauté créative ».
Un accord à la portée inédite
Les modalités financières de l’accord sont tenues secrètes, mais les deux sociétés précisent qu’il met un terme à leurs différends judiciaires. Leur annonce révèle également une évolution à venir dans les modèles d’IA générative développés par Suno. En 2026, l’entreprise devrait ainsi remplacer son offre actuelle par de nouveaux modèles « plus avancés et sous licence ».
On ne sait pas, à ce stade, dans quelle mesure la prise en compte de cette licence octroyée par Warner aura un impact sur les fonctionnalités offertes aux utilisateurs de Suno.
Les deux entreprises promettent toutefois que l’accord se révélera protecteur pour les artistes signés chez la major. « Les artistes et les auteurs-compositeurs auront un contrôle total sur l’utilisation de leurs noms, images, ressemblances, voix et compositions dans les nouvelles musiques générées par l’IA ».
Cette nouvelle licence sous-tendra par ailleurs un modèle économique basé à terme sur une logique de freemium.
Vers un freemium pour l’IA musicale de Suno
« À l’avenir, le téléchargement de fichiers audio nécessitera un compte payant. Suno introduira des restrictions de téléchargement dans certains cas : notamment, les morceaux créés avec la version gratuite ne seront plus téléchargeables, mais pourront être écoutés et partagés. Les utilisateurs d’un abonnement payant disposeront d’un nombre de téléchargements mensuel limité, avec la possibilité d’en obtenir davantage en payant ».
L’accord prévoit également que Warner transfère à Suno la responsabilité de Songkick, sa plateforme dédiée à la promotion et au référencement de concerts. Rachetée en 2017, cette startup avait été privée un an plus tard de sa principale composante business, la billetterie, en raison d’un litige avec Live Nation, maison mère de Ticketmaster. Sous la houlette de Suno, Songkick a vocation à renforcer sa dimension de « lieu de rencontre prisé des fans, alliant la puissance de la musique interactive aux performances en direct », évoquent vaguement les deux entreprises.
Warner a également signé avec Udio, Stability et Klay
Une semaine plus tôt, c’est avec Udio, autre startup emblématique de l’IA générative appliquée à la musique, que signait Warner Music Group. Là aussi, l’accord permet de solder les poursuites judiciaires, et suppose la construction d’un modèle économique intégrant cette logique de droits concédés sous licence.
« Grâce à cette collaboration, Udio développera une plateforme de création, d’écoute et de découverte musicale de nouvelle génération, alimentée par des modèles d’IA génératifs entraînés sur des œuvres musicales sous licence », affirment cette fois les deux entreprises, en soulignant que ce nouveau service doit donc générer des revenus pour les artistes et auteurs-compositeurs signés chez Warner, « tout en garantissant la protection de leurs œuvres ».
Là aussi, l’accord suppose une remise à plat du fonctionnement du service Udio, et de son modèle économique. « Le service d’abonnement repensé d’Udio proposera une série d’expériences créatives permettant aux utilisateurs de réaliser des remixes, des reprises et de nouvelles chansons à partir des voix d’artistes et des compositions d’auteurs-compositeurs participants, tout en garantissant la rémunération de ces derniers », décrit à ce niveau la startup, tout en indiquant que ses outils actuels resteront en service jusqu’à la bascule vers ce nouveau fonctionnement, programmée pour 2026.
Warner a par ailleurs annoncé deux accords similaires avec deux autres éditeurs d’IA générative musicale : Stability AI, qui propose la famille des modèles Stable Audio, et Klay Vision, un service encore en cours d’élaboration, qui promet de révolutionner l’expérience d’écoute de la musique grâce, bien sûr, à l’IA générative.
Partenariats similaires chez Universal Music Group
Klay, qui s’est lancée en octobre 2024 avec la bénédiction d’Universal Music Group, profite d’ailleurs de l’occasion pour annoncer la mise en place de contrats avec les principales majors du disque. Outre Warner, elle indique avoir signé avec Sony et Warner Chappell Music, et affiche son intention d’élargir le périmètre à « tous les labels indépendants, artistes, éditeurs et auteurs-compositeurs ». Un vœu pieux ?
Jusqu’ici, les principaux accords entre IA et représentants du monde de la musique n’ont été signés qu’avec les grandes majors, dont le pouvoir de négociation a sans doute profité des poursuites lancées à l’été 2024 contre les acteurs de l’IA générative retranchés derrière la logique de fair use. Universal, première maison de disque du marché, a elle aussi signé avec Udio et Stability.
Les deux plaintes initiées par Warner Music Group ont finalement débouché sur des partenariats commerciaux. La maison de disque vient en effet d’annoncer coup sur coup deux accords de licence avec les services d’IA générative musicale Suno et Udio.
Les plateformes de musique générée par IA Suno et Udio rémunèreront bientôt Warner Music Group pour l’utilisation, directe ou indirecte, faite de son catalogue. La maison de disque a en effet annoncé, à une semaine d’intervalle, la signature d’accords de gré à gré avec ces deux services.
Mardi 25 novembre, Warner Music Group et Suno ont ainsi révélé avoir enterré la hache de guerre et conclu un partenariat « inédit qui ouvrira de nouvelles perspectives en matière de création, d’interaction et de découverte musicales, tout en rémunérant et en protégeant les artistes, les auteurs-compositeurs et l’ensemble de la communauté créative ».
Un accord à la portée inédite
Les modalités financières de l’accord sont tenues secrètes, mais les deux sociétés précisent qu’il met un terme à leurs différends judiciaires. Leur annonce révèle également une évolution à venir dans les modèles d’IA générative développés par Suno. En 2026, l’entreprise devrait ainsi remplacer son offre actuelle par de nouveaux modèles « plus avancés et sous licence ».
On ne sait pas, à ce stade, dans quelle mesure la prise en compte de cette licence octroyée par Warner aura un impact sur les fonctionnalités offertes aux utilisateurs de Suno.
Les deux entreprises promettent toutefois que l’accord se révélera protecteur pour les artistes signés chez la major. « Les artistes et les auteurs-compositeurs auront un contrôle total sur l’utilisation de leurs noms, images, ressemblances, voix et compositions dans les nouvelles musiques générées par l’IA ».
Cette nouvelle licence sous-tendra par ailleurs un modèle économique basé à terme sur une logique de freemium.
Vers un freemium pour l’IA musicale de Suno
« À l’avenir, le téléchargement de fichiers audio nécessitera un compte payant. Suno introduira des restrictions de téléchargement dans certains cas : notamment, les morceaux créés avec la version gratuite ne seront plus téléchargeables, mais pourront être écoutés et partagés. Les utilisateurs d’un abonnement payant disposeront d’un nombre de téléchargements mensuel limité, avec la possibilité d’en obtenir davantage en payant ».
L’accord prévoit également que Warner transfère à Suno la responsabilité de Songkick, sa plateforme dédiée à la promotion et au référencement de concerts. Rachetée en 2017, cette startup avait été privée un an plus tard de sa principale composante business, la billetterie, en raison d’un litige avec Live Nation, maison mère de Ticketmaster. Sous la houlette de Suno, Songkick a vocation à renforcer sa dimension de « lieu de rencontre prisé des fans, alliant la puissance de la musique interactive aux performances en direct », évoquent vaguement les deux entreprises.
Warner a également signé avec Udio, Stability et Klay
Une semaine plus tôt, c’est avec Udio, autre startup emblématique de l’IA générative appliquée à la musique, que signait Warner Music Group. Là aussi, l’accord permet de solder les poursuites judiciaires, et suppose la construction d’un modèle économique intégrant cette logique de droits concédés sous licence.
« Grâce à cette collaboration, Udio développera une plateforme de création, d’écoute et de découverte musicale de nouvelle génération, alimentée par des modèles d’IA génératifs entraînés sur des œuvres musicales sous licence », affirment cette fois les deux entreprises, en soulignant que ce nouveau service doit donc générer des revenus pour les artistes et auteurs-compositeurs signés chez Warner, « tout en garantissant la protection de leurs œuvres ».
Là aussi, l’accord suppose une remise à plat du fonctionnement du service Udio, et de son modèle économique. « Le service d’abonnement repensé d’Udio proposera une série d’expériences créatives permettant aux utilisateurs de réaliser des remixes, des reprises et de nouvelles chansons à partir des voix d’artistes et des compositions d’auteurs-compositeurs participants, tout en garantissant la rémunération de ces derniers », décrit à ce niveau la startup, tout en indiquant que ses outils actuels resteront en service jusqu’à la bascule vers ce nouveau fonctionnement, programmée pour 2026.
Warner a par ailleurs annoncé deux accords similaires avec deux autres éditeurs d’IA générative musicale : Stability AI, qui propose la famille des modèles Stable Audio, et Klay Vision, un service encore en cours d’élaboration, qui promet de révolutionner l’expérience d’écoute de la musique grâce, bien sûr, à l’IA générative.
Partenariats similaires chez Universal Music Group
Klay, qui s’est lancée en octobre 2024 avec la bénédiction d’Universal Music Group, profite d’ailleurs de l’occasion pour annoncer la mise en place de contrats avec les principales majors du disque. Outre Warner, elle indique avoir signé avec Sony et Warner Chappell Music, et affiche son intention d’élargir le périmètre à « tous les labels indépendants, artistes, éditeurs et auteurs-compositeurs ». Un vœu pieux ?
Jusqu’ici, les principaux accords entre IA et représentants du monde de la musique n’ont été signés qu’avec les grandes majors, dont le pouvoir de négociation a sans doute profité des poursuites lancées à l’été 2024 contre les acteurs de l’IA générative retranchés derrière la logique de fair use. Universal, première maison de disque du marché, a elle aussi signé avec Udio et Stability.
Après des semaines de teasing, le cofondateur de Ledger et de Coinhouse Éric Larchevêque a dévoilé son nouveau projet : The Bitcoin Society (TBSO), une société cotée en bourse chargée d’accumuler du bitcoin pour ses actionnaires. L’entrepreneur y ajoute une dimension d’éducation financière et à l’entrepreneuriat, et la promesse encore vague d’agir sur le débat public mondial…
Veste en cuir, effets lumineux, salle comble et discours grandiloquent aux accents libertariens assumés : après plusieurs semaines d’un teasing effréné sur ses réseaux sociaux, Éric Larchevêque a dévoilé lundi soir dans une salle parisienne et en direct sur YouTube son nouveau « projet d’une vie ».
Il prend la forme d’une entreprise baptisée The Bitcoin Society, grâce à laquelle l’entrepreneur ambitionne de « redonner envie à tous ceux qui produisent, innovent et prennent des risques ». Au cours de sa (longue) présentation, il a dessiné les contours d’un projet censé revêtir trois dimensions distinctes mais imbriquées, basé sur le bitcoin.
Une réserve boursière de bitcoin
The Bitcoin Society, abrégée en TBSO, se présente avant tout comme une bitcoin treasury company, c’est-à-dire une société cotée en bourse qui fait régulièrement appel au marché pour acquérir des bitcoins. Chaque nouvelle augmentation de capital lui permet ainsi d’augmenter la taille de son trésor de guerre, et la progression du cours du bitcoin est censée compenser la dilution engendrée au niveau de chaque actionnaire au prochain tour de table.
Comme ses homologues, TBSO fait valoir à ses petits porteurs qu’il est plus simple d’acheter des actions que d’entretenir et sécuriser son propre portefeuille de cryptomonnaies. Elle suggère également que ses performances financières peuvent se révéler supérieures à celles du bitcoin proprement dit. « Dans un marché haussier où la confiance des investisseurs est présente, la détention de l’action d’une Bitcoin Treasury Company peut donc être plus performante financièrement que la détention de bitcoins en direct », vante ainsi TBSO dans une FAQ.
« Comment faire de bitcoin un étalon monétaire reconnu et utilisé partout sur la planète ? »
Plutôt que de créer une nouvelle structure, qui obligerait à passer par la case complexe de l’entrée en bourse, Éric Larchevêque et ses associés ont mis la main sur une entreprise déjà cotée en bourse : Société de Tayninh. Véhicule financier sans activité opérationnelle, celle-ci était initialement dédiée à la détention d’investissements et devenue une coquille vide depuis son rachat par la foncière Unibail-Rodamco-Westfield (URW). Le contrôle en a été cédé le 6 novembre dernier (PDF) à Larchevêque et ses associés, dont Tony Parker, qui disposent ainsi d’une structure prête à l’emploi.
Le 24 novembre, Société de Tayninh a informé le marché (PDF), conformément à ses obligations légales, de son prochain changement de destination. Après avoir précisé qu’elle ne détient à ce stade aucun bitcoin, l’entreprise indique qu’elle envisage de procéder à une première levée de fonds auprès d’un nombre limité d’investisseurs afin de poser les fondations de cette transformation.
Elle devrait ensuite s’adresser aux petits porteurs par le biais d’une nouvelle augmentation de capital « sous réserve de l’approbation par l’Autorité des marchés financiers d’un prospectus détaillant l’offre ainsi que tous les risques associés et permettant l’entrée de nouveaux actionnaires souhaitant participer au projet de la Société ».
Un club d’investisseurs, un club d’entrepreneurs
Outre sa réserve de bitcoins, TBSO promet également l’ouverture de deux « clubs », dédiés respectivement aux investisseurs et aux entrepreneurs. Le premier doit donner accès à des « opportunités d’investissement uniques et non-commissionnées », ainsi qu’à des contenus de formation, des événements privés ou des conseillers en gestion de patrimoine. Ici, l’entreprise surfe sur la vague des Club Deals, dans la lignée de projets tels que Blast, lancé par Anthony Bourbon, avec qui Larchevêque a partagé le plateau de Qui veut être mon Associé sur M6.
Baptisé SKL Club (SKL pour scale, la capacité à passer à l’échelle), le club entrepreneurs doit quant à lui offrir à ses membres « un accès direct aux experts spécialistes, stratégies et outils capables de débloquer votre croissance en quelques conseils ciblés ». En attendant l’ouverture programmée au 9 décembre prochain, TBSO ne communique pas le montant de l’abonnement, mais promet plus de 40 experts « issus du réseau personnel d’Eric », plusieurs lives par jour, et une communauté orientée business « où les membres collaborent, s’associent et concluent des deals ».
D’après la conférence de lancement, les revenus générés par ces deux clubs alimenteront la mécanique d’acquisition de bitcoin de TBSO.
La « network society » selon Larchevêque
Le système est ainsi présenté comme particulièrement vertueux avec, au-delà du bitcoin, un socle idéologique. « On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas son pays de naissance, mais on peut choisir les valeurs communes qui nous donnent envie de collaborer et d’échanger ensemble. Celles de The Bitcoin Society sont la liberté, l’indépendance financière et la responsabilité », écrit TBSO dans son manifeste.
Priorité à l’individu, à son indépendance et à sa liberté de choix : le texte en question déroule une vision libertarienne, basée sur « une économie libérée des entraves, simplifiée, fondée sur la responsabilité individuelle et la liberté d’entreprendre ». Éric Larchevêque a lourdement appuyé le trait lundi soir dans sa conférence de présentation, décrivant la France comme un pays moribond, étouffé sous le poids des normes, de la dette et de l’inflation, où l’esprit d’entreprendre serait découragé, voire méprisé. « Futur sacrifié », affiche la vidéo d’ambiance, avant que l’entrepreneur ne déroule sa vision opposant un État obèse qui imprime sans limite de l’argent et des entrepreneurs prêts à se serrer la ceinture pour créer de la valeur.
Pour emmener avec lui ceux qui souscrivent à cette approche, l’entrepreneur annonce que TBSO a également vocation à devenir une « network society ». Derrière ce terme quelque peu nébuleux, l’entrepreneur propose de façon plus prosaïque une communauté, basée principalement sur un forum et sur la mise à disposition de contenus de formation ou d’éducation au fonctionnement du bitcoin, aux bonnes pratiques en matière d’investissement, que ce soit en bourse, en cryptomonnaies, dans l’IA ou dans les industries liées à l’économie de guerre.
Bref, du contenu gratuit comme en proposent tous les influenceurs et plateformes spécialisés dans l’investissement, que l’on peut vraisemblablement interpréter comme une porte d’entrée vers les clubs payants.
Dans le discours de Larchevêque, cette network society se pare cependant d’atours nettement plus politiques. Lundi, il a ainsi déclaré qu’elle avait vocation à constituer une force capable de peser dans le débat public, en insistant bien sur le fait que cette influence n’avait pas vocation à s’arrêter aux frontières françaises. Le site officiel confirme :
« En lançant sa Network Society, The Bitcoin Society a pour objectif de proposer une nouvelle voix pour représenter ceux qui partagent les mêmes valeurs de responsabilité individuelle, de travail, d’autonomie financière et de liberté. Nous allons mettre en œuvre des actions visant à impacter le débat, éclairer les positions et défendre les intérêts de ses membres, le tout au-delà des frontières ».
Faut-il y voir un prélude à des ambitions politiques ? « C’est trop tôt pour le dire dans le jeu politique actuel. Notre objectif n’est pas de sauver la France mais d’aider les entrepreneurs face à une hystérie fiscale. On va vraiment aller au-delà des frontières et fonctionner comme une diaspora avec des antennes internationales », répond au Parisien l’entrepreneur, dont le plan de com bien huilé prévoyait quelques interviews réalisées à l’avance avec de grands médias.
« Un club, c’est une petite équipe fermée qui s’entraîne ensemble. Un réseau, c’est beaucoup de monde qui discute ensemble sans vraiment d’objectif commun. Une network society, c’est des MILLIONS de personnes dans le monde entier qui s’unissent pour devenir puissants et libres ensemble », vante de son côté la FAQ de TBSO. C’est officiellement à Tony Parker que reviendra la mission de faire rayonner TBSO à l’international.
En attendant l’action politique (Éric Larchevêque a récemment fait partie des détracteurs les plus virulents de la taxe Zucman), The Bitcoin Society reste avant tout un projet d’entreprise, dont le lancement intervient dans un contexte de recul du bitcoin. Après avoir atteint ses plus hauts historiques cet été, la reine des cryptomonnaies a reculé sur la deuxième moitié de l’année, ce que le fondateur voit plutôt d’un bon œil. « J’aurais été gêné que [le lancement] se déroule dans une phase de frénésie. On nous l’aurait aussi reproché. Le Bitcoin s’inscrit dans le temps long à trois ou cinq ans et il est inéluctable que c’est le meilleur actif pour transmettre de la valeur », affirme-t-il au Parisien.
La création de TBSO intervient également dans un contexte particulier pour les bitcoin treasury companies. Alors que plusieurs petites sociétés françaises cotées en bourse et malmenées sur leurs activités d’origine tentent de se reconvertir avec plus ou moins de succès dans l’acquisition et le stockage de bitcoin, l’entreprise la plus emblématique du secteur engendre une nouvelle controverse à Wall Street.
La société en question n’est autre que Strategy Inc, anciennement baptisée MicroStrategy qui, sous la houlette de son CEO, a pivoté d’une activité d’informatique traditionnelle vers la détention de bitcoin. Elle en stocke aujourd’hui près de 650 000 en portefeuille, mais a vu son cours s’effondrer dans le sillage de la baisse du bitcoin par rapport au dollar US. À tel point que la banque JP Morgan estime que l’action Strategy pourrait être retirée dès janvier prochain de certains indices boursiers de premier plan, comme le MSCI USA ou le Nasdaq 100. Une telle décision entrainerait une baisse significative du cours de l’action Strategy, dans la mesure où cette dernière serait privée des investissements réalisés par l’intermédiaire des fonds chargés de répliquer ces indices.
Le cours de l’action Strategy traduit une accentuation des variations du bitcoin, ici sur l’année 2025 – source Google Finance, capture d’écran Next
Interrogé par le Wall Street Journal, Michael Saylor s’est dit confiant quant à sa stratégie de création de valeur et affirme ne pas redouter une telle exclusion. La nouvelle a cependant suscité une vague d’inquiétude, voire de protestation, dans l’univers crypto, où d’aucuns dénoncent les velléités conservatrices de l’ancien monde bancaire face à un environnement qu’il ne peut pas contrôler de façon aussi stricte qu’il en a l’habitude. De quoi, sans doute, amener de l’eau au moulin d’Éric Larchevêque…
Après des semaines de teasing, le cofondateur de Ledger et de Coinhouse Éric Larchevêque a dévoilé son nouveau projet : The Bitcoin Society (TBSO), une société cotée en bourse chargée d’accumuler du bitcoin pour ses actionnaires. L’entrepreneur y ajoute une dimension d’éducation financière et à l’entrepreneuriat, et la promesse encore vague d’agir sur le débat public mondial…
Veste en cuir, effets lumineux, salle comble et discours grandiloquent aux accents libertariens assumés : après plusieurs semaines d’un teasing effréné sur ses réseaux sociaux, Éric Larchevêque a dévoilé lundi soir dans une salle parisienne et en direct sur YouTube son nouveau « projet d’une vie ».
Il prend la forme d’une entreprise baptisée The Bitcoin Society, grâce à laquelle l’entrepreneur ambitionne de « redonner envie à tous ceux qui produisent, innovent et prennent des risques ». Au cours de sa (longue) présentation, il a dessiné les contours d’un projet censé revêtir trois dimensions distinctes mais imbriquées, basé sur le bitcoin.
Une réserve boursière de bitcoin
The Bitcoin Society, abrégée en TBSO, se présente avant tout comme une bitcoin treasury company, c’est-à-dire une société cotée en bourse qui fait régulièrement appel au marché pour acquérir des bitcoins. Chaque nouvelle augmentation de capital lui permet ainsi d’augmenter la taille de son trésor de guerre, et la progression du cours du bitcoin est censée compenser la dilution engendrée au niveau de chaque actionnaire au prochain tour de table.
Comme ses homologues, TBSO fait valoir à ses petits porteurs qu’il est plus simple d’acheter des actions que d’entretenir et sécuriser son propre portefeuille de cryptomonnaies. Elle suggère également que ses performances financières peuvent se révéler supérieures à celles du bitcoin proprement dit. « Dans un marché haussier où la confiance des investisseurs est présente, la détention de l’action d’une Bitcoin Treasury Company peut donc être plus performante financièrement que la détention de bitcoins en direct », vante ainsi TBSO dans une FAQ.
« Comment faire de bitcoin un étalon monétaire reconnu et utilisé partout sur la planète ? »
Plutôt que de créer une nouvelle structure, qui obligerait à passer par la case complexe de l’entrée en bourse, Éric Larchevêque et ses associés ont mis la main sur une entreprise déjà cotée en bourse : Société de Tayninh. Véhicule financier sans activité opérationnelle, celle-ci était initialement dédiée à la détention d’investissements et devenue une coquille vide depuis son rachat par la foncière Unibail-Rodamco-Westfield (URW). Le contrôle en a été cédé le 6 novembre dernier (PDF) à Larchevêque et ses associés, dont Tony Parker, qui disposent ainsi d’une structure prête à l’emploi.
Le 24 novembre, Société de Tayninh a informé le marché (PDF), conformément à ses obligations légales, de son prochain changement de destination. Après avoir précisé qu’elle ne détient à ce stade aucun bitcoin, l’entreprise indique qu’elle envisage de procéder à une première levée de fonds auprès d’un nombre limité d’investisseurs afin de poser les fondations de cette transformation.
Elle devrait ensuite s’adresser aux petits porteurs par le biais d’une nouvelle augmentation de capital « sous réserve de l’approbation par l’Autorité des marchés financiers d’un prospectus détaillant l’offre ainsi que tous les risques associés et permettant l’entrée de nouveaux actionnaires souhaitant participer au projet de la Société ».
Un club d’investisseurs, un club d’entrepreneurs
Outre sa réserve de bitcoins, TBSO promet également l’ouverture de deux « clubs », dédiés respectivement aux investisseurs et aux entrepreneurs. Le premier doit donner accès à des « opportunités d’investissement uniques et non-commissionnées », ainsi qu’à des contenus de formation, des événements privés ou des conseillers en gestion de patrimoine. Ici, l’entreprise surfe sur la vague des Club Deals, dans la lignée de projets tels que Blast, lancé par Anthony Bourbon, avec qui Larchevêque a partagé le plateau de Qui veut être mon Associé sur M6.
Baptisé SKL Club (SKL pour scale, la capacité à passer à l’échelle), le club entrepreneurs doit quant à lui offrir à ses membres « un accès direct aux experts spécialistes, stratégies et outils capables de débloquer votre croissance en quelques conseils ciblés ». En attendant l’ouverture programmée au 9 décembre prochain, TBSO ne communique pas le montant de l’abonnement, mais promet plus de 40 experts « issus du réseau personnel d’Eric », plusieurs lives par jour, et une communauté orientée business « où les membres collaborent, s’associent et concluent des deals ».
D’après la conférence de lancement, les revenus générés par ces deux clubs alimenteront la mécanique d’acquisition de bitcoin de TBSO.
La « network society » selon Larchevêque
Le système est ainsi présenté comme particulièrement vertueux avec, au-delà du bitcoin, un socle idéologique. « On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas son pays de naissance, mais on peut choisir les valeurs communes qui nous donnent envie de collaborer et d’échanger ensemble. Celles de The Bitcoin Society sont la liberté, l’indépendance financière et la responsabilité », écrit TBSO dans son manifeste.
Priorité à l’individu, à son indépendance et à sa liberté de choix : le texte en question déroule une vision libertarienne, basée sur « une économie libérée des entraves, simplifiée, fondée sur la responsabilité individuelle et la liberté d’entreprendre ». Éric Larchevêque a lourdement appuyé le trait lundi soir dans sa conférence de présentation, décrivant la France comme un pays moribond, étouffé sous le poids des normes, de la dette et de l’inflation, où l’esprit d’entreprendre serait découragé, voire méprisé. « Futur sacrifié », affiche la vidéo d’ambiance, avant que l’entrepreneur ne déroule sa vision opposant un État obèse qui imprime sans limite de l’argent et des entrepreneurs prêts à se serrer la ceinture pour créer de la valeur.
Pour emmener avec lui ceux qui souscrivent à cette approche, l’entrepreneur annonce que TBSO a également vocation à devenir une « network society ». Derrière ce terme quelque peu nébuleux, l’entrepreneur propose de façon plus prosaïque une communauté, basée principalement sur un forum et sur la mise à disposition de contenus de formation ou d’éducation au fonctionnement du bitcoin, aux bonnes pratiques en matière d’investissement, que ce soit en bourse, en cryptomonnaies, dans l’IA ou dans les industries liées à l’économie de guerre.
Bref, du contenu gratuit comme en proposent tous les influenceurs et plateformes spécialisés dans l’investissement, que l’on peut vraisemblablement interpréter comme une porte d’entrée vers les clubs payants.
Dans le discours de Larchevêque, cette network society se pare cependant d’atours nettement plus politiques. Lundi, il a ainsi déclaré qu’elle avait vocation à constituer une force capable de peser dans le débat public, en insistant bien sur le fait que cette influence n’avait pas vocation à s’arrêter aux frontières françaises. Le site officiel confirme :
« En lançant sa Network Society, The Bitcoin Society a pour objectif de proposer une nouvelle voix pour représenter ceux qui partagent les mêmes valeurs de responsabilité individuelle, de travail, d’autonomie financière et de liberté. Nous allons mettre en œuvre des actions visant à impacter le débat, éclairer les positions et défendre les intérêts de ses membres, le tout au-delà des frontières ».
Faut-il y voir un prélude à des ambitions politiques ? « C’est trop tôt pour le dire dans le jeu politique actuel. Notre objectif n’est pas de sauver la France mais d’aider les entrepreneurs face à une hystérie fiscale. On va vraiment aller au-delà des frontières et fonctionner comme une diaspora avec des antennes internationales », répond au Parisien l’entrepreneur, dont le plan de com bien huilé prévoyait quelques interviews réalisées à l’avance avec de grands médias.
« Un club, c’est une petite équipe fermée qui s’entraîne ensemble. Un réseau, c’est beaucoup de monde qui discute ensemble sans vraiment d’objectif commun. Une network society, c’est des MILLIONS de personnes dans le monde entier qui s’unissent pour devenir puissants et libres ensemble », vante de son côté la FAQ de TBSO. C’est officiellement à Tony Parker que reviendra la mission de faire rayonner TBSO à l’international.
En attendant l’action politique (Éric Larchevêque a récemment fait partie des détracteurs les plus virulents de la taxe Zucman), The Bitcoin Society reste avant tout un projet d’entreprise, dont le lancement intervient dans un contexte de recul du bitcoin. Après avoir atteint ses plus hauts historiques cet été, la reine des cryptomonnaies a reculé sur la deuxième moitié de l’année, ce que le fondateur voit plutôt d’un bon œil. « J’aurais été gêné que [le lancement] se déroule dans une phase de frénésie. On nous l’aurait aussi reproché. Le Bitcoin s’inscrit dans le temps long à trois ou cinq ans et il est inéluctable que c’est le meilleur actif pour transmettre de la valeur », affirme-t-il au Parisien.
La création de TBSO intervient également dans un contexte particulier pour les bitcoin treasury companies. Alors que plusieurs petites sociétés françaises cotées en bourse et malmenées sur leurs activités d’origine tentent de se reconvertir avec plus ou moins de succès dans l’acquisition et le stockage de bitcoin, l’entreprise la plus emblématique du secteur engendre une nouvelle controverse à Wall Street.
La société en question n’est autre que Strategy Inc, anciennement baptisée MicroStrategy qui, sous la houlette de son CEO, a pivoté d’une activité d’informatique traditionnelle vers la détention de bitcoin. Elle en stocke aujourd’hui près de 650 000 en portefeuille, mais a vu son cours s’effondrer dans le sillage de la baisse du bitcoin par rapport au dollar US. À tel point que la banque JP Morgan estime que l’action Strategy pourrait être retirée dès janvier prochain de certains indices boursiers de premier plan, comme le MSCI USA ou le Nasdaq 100. Une telle décision entrainerait une baisse significative du cours de l’action Strategy, dans la mesure où cette dernière serait privée des investissements réalisés par l’intermédiaire des fonds chargés de répliquer ces indices.
Le cours de l’action Strategy traduit une accentuation des variations du bitcoin, ici sur l’année 2025 – source Google Finance, capture d’écran Next
Interrogé par le Wall Street Journal, Michael Saylor s’est dit confiant quant à sa stratégie de création de valeur et affirme ne pas redouter une telle exclusion. La nouvelle a cependant suscité une vague d’inquiétude, voire de protestation, dans l’univers crypto, où d’aucuns dénoncent les velléités conservatrices de l’ancien monde bancaire face à un environnement qu’il ne peut pas contrôler de façon aussi stricte qu’il en a l’habitude. De quoi, sans doute, amener de l’eau au moulin d’Éric Larchevêque…
L’association de consommateurs CLCV a initié une action de groupe à l’encontre d’Apple devant la justice française pour pratiques commerciales trompeuses liées à la façon dont l’entreprise régit l’accès aux offres de streaming musical sur iOS et via l’App Store.
Déjà sanctionnée par la Commission européenne à 1,8 milliard d’euros pour abus de position dominante, Apple pourrait-elle bientôt se voir condamnée à indemniser les consommateurs français en raison de ses pratiques en matière de streaming musical ? Pendant que l’examen du recours déposé par l’entreprise se poursuit à l’échelle européenne, tel est l’objectif affiché par l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie). Elle a en effet annoncé lundi avoir lancé une action collective à l’encontre d’Apple et de son App Store.
Un double préjudice
Dans son assignation, déposée début novembre au tribunal de Paris et que Next a pu consulter, l’association souhaite obtenir réparation de ce qu’elle estime être les préjudices associés à l’utilisation d’un service de streaming musical par l’intermédiaire de l’App Store sur iOS. Outre l’abus de position dominante sanctionné par Bruxelles, la CLCV « considère que les pratiques d’Apple constituent également des pratiques commerciales trompeuses, en ce qu’elles ont privé les consommateurs d’une information essentielle sur les tarifs réellement disponibles », explique l’association dans un communiqué.
L’assignation, qui se fonde sur l’exemple et les pièces justificatives de plusieurs consommateurs considérés comme représentatifs, distingue deux cas de figure. D’abord, ceux qui ont acquitté leur abonnement par l’intermédiaire de l’App Store et subi la commission appliquée par Apple quand cette dernière a été répercutée par le service de streaming musical.
À ce préjudice qualifié d’économique, « du fait du surcoût payé chaque mois », CLCV en ajoute un deuxième, qualifié de moral cette fois. Cette fois, elle cible les pratiques, qualifiées d’anti-steering, un temps mises en œuvre par Apple pour limiter l’information sur les possibilités d’abonnement hors App Store, comme l’interdiction d’intégrer des liens dans l’application pointant vers un parcours de souscription extérieur. Et réclame donc que soit compensé, pour les abonnés Spotify par exemple, le préjudice « lié à la privation d’une information loyale et à la restriction de leur liberté de choix ».
Une action sans fondement pour Apple
Elle réclame de ce fait l’indemnisation de l’ensemble des consommateurs concernés, soit les « utilisateurs d’iOS qui ont payé leurs abonnements à des services de musique en streaming (Deezer, Spotify, YouTube Music, Tidal, Qobuz) via l’App Store, entre 2011 et 2025, en particulier lorsqu’ils ont payé via l’App Store ». L’association demande au tribunal d’étudier une réparation forfaitaire, calculée au prorata du nombre de mois d’abonnement sur la période concernée, et de l’habiliter pour pouvoir négocier avec Apple l’indemnisation des participants à son action collective.
« Cette action en justice est sans fondement, a réagi un porte-parole d’Apple, cité par l’AFP. Le marché européen de la musique numérique est prospère et compétitif, et les consommateurs ont plus de choix que jamais en matière de services de streaming musical ».
L’association CLCV s’inscrit dans le sillage des actions collectives déjà entreprises en Belgique, en Italie, en Espagne et au Portugal par l’association Euroconsumers. Dans ses différentes procédures, initiées en septembre 2024, cette dernière réclame que les consommateurs soient indemnisés à hauteur de 3 euros par mois d’abonnement concerné par un surcoût lié aux pratiques d’Apple et souscrit depuis juillet 2013.
L’association de consommateurs CLCV a initié une action de groupe à l’encontre d’Apple devant la justice française pour pratiques commerciales trompeuses liées à la façon dont l’entreprise régit l’accès aux offres de streaming musical sur iOS et via l’App Store.
Déjà sanctionnée par la Commission européenne à 1,8 milliard d’euros pour abus de position dominante, Apple pourrait-elle bientôt se voir condamnée à indemniser les consommateurs français en raison de ses pratiques en matière de streaming musical ? Pendant que l’examen du recours déposé par l’entreprise se poursuit à l’échelle européenne, tel est l’objectif affiché par l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie). Elle a en effet annoncé lundi avoir lancé une action collective à l’encontre d’Apple et de son App Store.
Un double préjudice
Dans son assignation, déposée début novembre au tribunal de Paris et que Next a pu consulter, l’association souhaite obtenir réparation de ce qu’elle estime être les préjudices associés à l’utilisation d’un service de streaming musical par l’intermédiaire de l’App Store sur iOS. Outre l’abus de position dominante sanctionné par Bruxelles, la CLCV « considère que les pratiques d’Apple constituent également des pratiques commerciales trompeuses, en ce qu’elles ont privé les consommateurs d’une information essentielle sur les tarifs réellement disponibles », explique l’association dans un communiqué.
L’assignation, qui se fonde sur l’exemple et les pièces justificatives de plusieurs consommateurs considérés comme représentatifs, distingue deux cas de figure. D’abord, ceux qui ont acquitté leur abonnement par l’intermédiaire de l’App Store et subi la commission appliquée par Apple quand cette dernière a été répercutée par le service de streaming musical.
À ce préjudice qualifié d’économique, « du fait du surcoût payé chaque mois », CLCV en ajoute un deuxième, qualifié de moral cette fois. Cette fois, elle cible les pratiques, qualifiées d’anti-steering, un temps mises en œuvre par Apple pour limiter l’information sur les possibilités d’abonnement hors App Store, comme l’interdiction d’intégrer des liens dans l’application pointant vers un parcours de souscription extérieur. Et réclame donc que soit compensé, pour les abonnés Spotify par exemple, le préjudice « lié à la privation d’une information loyale et à la restriction de leur liberté de choix ».
Une action sans fondement pour Apple
Elle réclame de ce fait l’indemnisation de l’ensemble des consommateurs concernés, soit les « utilisateurs d’iOS qui ont payé leurs abonnements à des services de musique en streaming (Deezer, Spotify, YouTube Music, Tidal, Qobuz) via l’App Store, entre 2011 et 2025, en particulier lorsqu’ils ont payé via l’App Store ». L’association demande au tribunal d’étudier une réparation forfaitaire, calculée au prorata du nombre de mois d’abonnement sur la période concernée, et de l’habiliter pour pouvoir négocier avec Apple l’indemnisation des participants à son action collective.
« Cette action en justice est sans fondement, a réagi un porte-parole d’Apple, cité par l’AFP. Le marché européen de la musique numérique est prospère et compétitif, et les consommateurs ont plus de choix que jamais en matière de services de streaming musical ».
L’association CLCV s’inscrit dans le sillage des actions collectives déjà entreprises en Belgique, en Italie, en Espagne et au Portugal par l’association Euroconsumers. Dans ses différentes procédures, initiées en septembre 2024, cette dernière réclame que les consommateurs soient indemnisés à hauteur de 3 euros par mois d’abonnement concerné par un surcoût lié aux pratiques d’Apple et souscrit depuis juillet 2013.
Plusieurs patrons de la tech ont récemment commenté l’hypothèse de l’éclatement d’une bulle financière autour de l’IA, ravivant les inquiétudes de certains observateurs. Les derniers résultats de NVIDIA n’ont pas suffi à rassurer les marchés jeudi, en dépit d’une croissance de 62 % sur un an.
En cette période de résultats trimestriels, les boursicoteurs engagés sur les valeurs liées à la tech et à l’IA ont retenu leur souffle : après des mois d’un rallye haussier d’une rare intensité, la machine boursière a en effet connu quelques ratés ces derniers jours. Ces soubresauts ont ravivé l’inquiétude de ceux qui appréhendent l’éclatement d’une bulle de l’IA, et les déclarations récentes de Sundar Pichai n’ont rien fait pour calmer leurs angoisses.
Google atteint des sommets et n’exclut pas l’éclatement
D’ordinaire plutôt discret, le patron de Google a répondu le 18 novembre dernier aux questions de la BBC, et il a admis que si l’on traversait une période « extraordinaire » du fait des investissements massifs dans l’IA, ces derniers présentaient aussi des éléments d’irrationalité. Quid dans ce contexte des risques associés à l’éclatement d’une bulle ? « Je pense qu’aucune entreprise ne sera épargnée, nous y compris », lâche Sundar Pichai.
Google n’a pour l’instant pas de soucis à se faire. L’entreprise a publié fin octobre les meilleurs résultats trimestriels de son histoire, avec un chiffre d’affaires qui franchit pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars, en hausse de 16 % sur un an.
Et l’IA est présentée comme l’un des moteurs de cette croissance. « En plus de dominer les classements, nos modèles propriétaires, comme Gemini, traitent désormais 7 milliards de jetons par minute, grâce à l’utilisation directe de l’API par nos clients. L’application Gemini compte aujourd’hui plus de 650 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Nous continuons de générer une forte croissance dans de nouveaux secteurs d’activité », avance ainsi Sundar Pichai dans le communiqué qui accompagne ses résultats.
Bien que Google soit actuellement à son plus haut historique à Wall Street, et la seule des grandes valeurs de la tech à rester dans le vert suite aux derniers cahots du marché, c’est l’engagement financier nécessaire pour tenir son rang dans la course à l’IA qui semble alerter Sundar Pichai.
Sur trente jours glissants, les valeurs emblématiques de la scène IA sont en recul, à l’exception notable de Google – source Google Finance, capture d’écran Next
« Il y a environ quatre ans, Google dépensait moins de 30 milliards de dollars par an [en capital dédié à l’investissement, NDLR], cette année ce nombre sera supérieur à 90 milliards de dollars. Et si on additionne ce que font, ensemble, toutes les sociétés, on arrive à plus de 1000 milliards de dollars d’investissements dans la construction des infrastructures du moment », déclare-t-il.
Autrement dit, ceux qui auront trop investi durant cette phase risquent d’en subir les conséquences, indique Pichai, qui n’annonce cependant aucun ralentissement des dépenses d’Alphabet, notamment parce que les modèles développés par le groupe enregistrent des progrès « tout à fait excitants », se déploient toujours plus largement dans les produits du groupe et, in fine, « sont utilisés ».
Une bulle des LLM plutôt qu’une bulle de l’IA ?
Au fait, si bulle il y a, de quel périmètre parle-t-on vraiment ? La question n’est pas triviale, dans la mesure où les investissements en matière d’intelligence artificielle interviennent à plusieurs niveaux : l’achat de composants informatiques, mais aussi la construction de centres de données, ou la création des infrastructures énergétiques chargées d’alimenter ces derniers. De la même façon, il n’y a pas une unique IA, mais différents domaines dans lesquels l’intelligence artificielle trouve des débouchés.
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Ubisoft a finalement publié vendredi les résultats financiers de son premier semestre, avec huit jours de retard. L’éditeur français fait état de net bookings en hausse et confirme ses objectifs annuels. Il confirme par ailleurs la mise en œuvre imminente de l’accord avec Tencent, qui va conduire au transfert de trois des licences phare du groupe vers une filiale dédiée.
Prise de contrôle par Tencent, OPA hostile ou simple erreur comptable ? Les rumeurs vont bon train depuis qu’Ubisoft a soudainement annoncé, le 13 novembre dernier, le report de la publication de ses résultats financiers pour le premier semestre 2025 et la suspension de la cotation de son action en bourse. C’est finalement l’explication la moins romanesque qui s’impose. Vendredi matin, Ubisoft a en effet invoqué un différend comptable pour justifier ce délai de la publication.
D’après les explications données par Yves Guillemot, PDG du groupe, dans une conférence aux investisseurs, les nouveaux auditeurs nommés par Ubisoft en juillet dernier auraient décelé un problème dans la façon dont l’éditeur a comptabilisé les revenus issus de certains partenariats commerciaux. Il aurait donc fallu retraiter l’ensemble des chiffres du premier semestre, qui se révèlent par ailleurs supérieurs aux prévisions.
Des ventes supérieures aux attentes
Ubisoft a en effet fait état (PDF) d’un volume de net bookings (l’indicateur qui tient lieu de chiffre d’affaires hors éléments différés dans l’industrie du jeu vidéo) de 772,4 millions d’euros sur le semestre, en hausse de 20,3 % sur un an. La performance est particulièrement marquée sur le deuxième trimestre au cours duquel l’éditeur enregistre 490,8 millions d’euros, contre 450 initialement prévus.
« La surperformance a été portée par des partenariats plus importants qu’anticipés et soutenue par un back-catalogue robuste, tous deux illustrant la force des marques du Groupe », avance Ubisoft, qui profite de l’occasion pour confirmer ses objectifs annuels, et rappeler ses sorties encore à venir sur la deuxième moitié de son exercice, dont la prochaine extension d’Avatar Frontiers of Pandora, le remake de Prince of Persia : the sands of time ou de nouvelles déclinaisons mobiles de The Division et Rainbow Six. Ubisoft se réjouit par ailleurs de l’accueil critique positif réservé à Anno 117 : Pax Romana, en dépit d’une petite controverse liée à des visuels intempestifs générés par IA.
L’accueil des marchés s’est révélé positif : l’action Ubisoft a ouvert en hausse de plus de 8 % vendredi matin.
Mise en œuvre imminente de l’accord avec Tencent
Confronté au poids de la dette et après plusieurs exercices inférieurs aux attentes, Ubisoft doit cependant encore mener l’important chantier de restructuration annoncé en début d’année. Outre un plan continu de réduction des coûts, qui « progresse conformément au plan », ce dernier prévoit pour mémoire une réorganisation de grande ampleur, avec le transfert d’au moins trois des licences phares du groupe (Assassin’s Creed, Far Cry, et Tom Clancy’s Rainbow Six) à Vantage Studio, une filiale qui comptera Tencent comme actionnaire minoritaire, en échange d’un apport d’argent frais à hauteur de 1,16 milliard d’euros.
« La finalisation de notre transaction stratégique avec Tencent est désormais imminente, toutes les conditions suspensives ayant été satisfaites », a déclaré vendredi matin Yves Guillemot, selon qui Vantage Studio disposera d’une équipe de direction dédiée, avec la mission de développer aussi loin que possible les trois licences concernées sur tous les écrans.
Ubisoft va mener en parallèle une réorganisation des équipes qui restent sous son contrôle direct, selon un modèle dit de « Creative Houses ». « Nous aurons finalisé la conception de cette nouvelle organisation d’ici la fin de l’année autour d’entités autonomes, efficaces, focalisées et responsables, chacune dotée de sa propre direction, de sa vision créative et de sa feuille de route stratégique », décrit encore le PDG, selon qui les détails complets de ce nouveau mode de fonctionnement seront dévoilés en janvier.
Les efforts de réduction de coût engagés par le groupe se ressentent déjà au niveau des effectifs globaux, qui « s’élevaient à 17 097 fin septembre 2025, soit une baisse d’environ 1 500 employés sur les 12 derniers mois et d’environ 700 depuis la fin mars 2025 ». En octobre, un programme de départs volontaires ciblé ainsi qu’une proposition de projet de restructuration ont été mis en place dans les studios du Nord de l’Europe, indique par ailleurs l’éditeur.
L’IA générative aussi importante que la 3D en son temps
Yves Guillemot a également évoqué vendredi la tendance, sans doute difficile à éviter, de l’IA générative, sur laquelle Ubisoft affiche des ambitions depuis début 2023. « C’est un tournant aussi important pour l’industrie du jeu vidéo que le passage à la 3D », estime le PDG. Il a rajouté que le groupe aurait des choses à montrer en la matière d’ici la fin de l’année, notamment autour de « Neo NPC », le moteur d’IA générative qui doit permettre de donner naissance à des PNJ (les personnages non joueurs, c’est-à-dire gérés par le jeu, traduits par non playable characters en anglais, d’où le NPC) capables de dialoguer de façon nettement plus avancée en langage naturel.
Ubisoft a finalement publié vendredi les résultats financiers de son premier semestre, avec huit jours de retard. L’éditeur français fait état de net bookings en hausse et confirme ses objectifs annuels. Il confirme par ailleurs la mise en œuvre imminente de l’accord avec Tencent, qui va conduire au transfert de trois des licences phare du groupe vers une filiale dédiée.
Prise de contrôle par Tencent, OPA hostile ou simple erreur comptable ? Les rumeurs vont bon train depuis qu’Ubisoft a soudainement annoncé, le 13 novembre dernier, le report de la publication de ses résultats financiers pour le premier semestre 2025 et la suspension de la cotation de son action en bourse. C’est finalement l’explication la moins romanesque qui s’impose. Vendredi matin, Ubisoft a en effet invoqué un différend comptable pour justifier ce délai de la publication.
D’après les explications données par Yves Guillemot, PDG du groupe, dans une conférence aux investisseurs, les nouveaux auditeurs nommés par Ubisoft en juillet dernier auraient décelé un problème dans la façon dont l’éditeur a comptabilisé les revenus issus de certains partenariats commerciaux. Il aurait donc fallu retraiter l’ensemble des chiffres du premier semestre, qui se révèlent par ailleurs supérieurs aux prévisions.
Des ventes supérieures aux attentes
Ubisoft a en effet fait état (PDF) d’un volume de net bookings (l’indicateur qui tient lieu de chiffre d’affaires hors éléments différés dans l’industrie du jeu vidéo) de 772,4 millions d’euros sur le semestre, en hausse de 20,3 % sur un an. La performance est particulièrement marquée sur le deuxième trimestre au cours duquel l’éditeur enregistre 490,8 millions d’euros, contre 450 initialement prévus.
« La surperformance a été portée par des partenariats plus importants qu’anticipés et soutenue par un back-catalogue robuste, tous deux illustrant la force des marques du Groupe », avance Ubisoft, qui profite de l’occasion pour confirmer ses objectifs annuels, et rappeler ses sorties encore à venir sur la deuxième moitié de son exercice, dont la prochaine extension d’Avatar Frontiers of Pandora, le remake de Prince of Persia : the sands of time ou de nouvelles déclinaisons mobiles de The Division et Rainbow Six. Ubisoft se réjouit par ailleurs de l’accueil critique positif réservé à Anno 117 : Pax Romana, en dépit d’une petite controverse liée à des visuels intempestifs générés par IA.
L’accueil des marchés s’est révélé positif : l’action Ubisoft a ouvert en hausse de plus de 8 % vendredi matin.
Mise en œuvre imminente de l’accord avec Tencent
Confronté au poids de la dette et après plusieurs exercices inférieurs aux attentes, Ubisoft doit cependant encore mener l’important chantier de restructuration annoncé en début d’année. Outre un plan continu de réduction des coûts, qui « progresse conformément au plan », ce dernier prévoit pour mémoire une réorganisation de grande ampleur, avec le transfert d’au moins trois des licences phares du groupe (Assassin’s Creed, Far Cry, et Tom Clancy’s Rainbow Six) à Vantage Studio, une filiale qui comptera Tencent comme actionnaire minoritaire, en échange d’un apport d’argent frais à hauteur de 1,16 milliard d’euros.
« La finalisation de notre transaction stratégique avec Tencent est désormais imminente, toutes les conditions suspensives ayant été satisfaites », a déclaré vendredi matin Yves Guillemot, selon qui Vantage Studio disposera d’une équipe de direction dédiée, avec la mission de développer aussi loin que possible les trois licences concernées sur tous les écrans.
Ubisoft va mener en parallèle une réorganisation des équipes qui restent sous son contrôle direct, selon un modèle dit de « Creative Houses ». « Nous aurons finalisé la conception de cette nouvelle organisation d’ici la fin de l’année autour d’entités autonomes, efficaces, focalisées et responsables, chacune dotée de sa propre direction, de sa vision créative et de sa feuille de route stratégique », décrit encore le PDG, selon qui les détails complets de ce nouveau mode de fonctionnement seront dévoilés en janvier.
Les efforts de réduction de coût engagés par le groupe se ressentent déjà au niveau des effectifs globaux, qui « s’élevaient à 17 097 fin septembre 2025, soit une baisse d’environ 1 500 employés sur les 12 derniers mois et d’environ 700 depuis la fin mars 2025 ». En octobre, un programme de départs volontaires ciblé ainsi qu’une proposition de projet de restructuration ont été mis en place dans les studios du Nord de l’Europe, indique par ailleurs l’éditeur.
L’IA générative aussi importante que la 3D en son temps
Yves Guillemot a également évoqué vendredi la tendance, sans doute difficile à éviter, de l’IA générative, sur laquelle Ubisoft affiche des ambitions depuis début 2023. « C’est un tournant aussi important pour l’industrie du jeu vidéo que le passage à la 3D », estime le PDG. Il a rajouté que le groupe aurait des choses à montrer en la matière d’ici la fin de l’année, notamment autour de « Neo NPC », le moteur d’IA générative qui doit permettre de donner naissance à des PNJ (les personnages non joueurs, c’est-à-dire gérés par le jeu, traduits par non playable characters en anglais, d’où le NPC) capables de dialoguer de façon nettement plus avancée en langage naturel.
Adobe a formulé mercredi une offre de rachat portant sur son compatriote Semrush, également coté à la bourse de New York, pour un montant de 1,9 milliard de dollars, soit une prime de près de 80 % par rapport au cours précédent l’annonce. Cette opération de croissance externe est présentée comme le prolongement stratégique des développements déjà réalisés par Adobe en direction de l’IA à des fins marketing.
Bien connu des spécialistes du SEO (Search Engine Optimization), Semrush édite pour mémoire une suite d’outils dédiés au référencement et à la visibilité des marques sur Internet, et c’est précisément la question de la visibilité des marques au sein des outils d’intelligence artificielle générative qui semble motiver l’opération. En analogie avec le SEO, un acronyme marketing a déjà émergé pour qualifier cette problématique : GEO, pour Generative Engine Optimization.
Logos d’Adobe et de Semrush – crédit Adobe
« La visibilité des marques est en pleine mutation grâce à l’IA générative, et celles qui ne saisissent pas cette nouvelle opportunité risquent de perdre en pertinence et en chiffre d’affaires, déclare Anil Chakravarthy, président de la division Expérience numérique d’Adobe, dans un communiqué. Avec Semrush, nous offrons aux marketeurs la possibilité d’exploiter la géolocalisation comme un nouveau canal de croissance, au même titre que le SEO, pour une visibilité accrue, un engagement client renforcé et des conversions optimisées au sein de l’écosystème. »
Semrush devrait logiquement s’interfacer avec les différents outils marketing d’Adobe, qu’il s’agisse de son système de gestion de contenus numériques (AEM), ou de sa nouvelle offre d’agents conversationnels Adobe Brand Concierge.
L’acquisition a déjà fait l’objet d’une validation de la part du conseil d’administration de Semrush. Adobe indique avoir ainsi déjà recueilli l’approbation de l’équivalent de 75 % des droits de vote combinés de l’actionnariat de sa cible.
Début novembre, lors de la présentation de ses résultats financiers pour le troisième trimestre, Semrush indiquait tabler, pour l’ensemble de son exercice 2025, sur un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 445 millions de dollars, en croissance de 18 % sur un an, principalement grâce à l’appétit de ses clients pour l’IA générative.
Adobe a formulé mercredi une offre de rachat portant sur son compatriote Semrush, également coté à la bourse de New York, pour un montant de 1,9 milliard de dollars, soit une prime de près de 80 % par rapport au cours précédent l’annonce. Cette opération de croissance externe est présentée comme le prolongement stratégique des développements déjà réalisés par Adobe en direction de l’IA à des fins marketing.
Bien connu des spécialistes du SEO (Search Engine Optimization), Semrush édite pour mémoire une suite d’outils dédiés au référencement et à la visibilité des marques sur Internet, et c’est précisément la question de la visibilité des marques au sein des outils d’intelligence artificielle générative qui semble motiver l’opération. En analogie avec le SEO, un acronyme marketing a déjà émergé pour qualifier cette problématique : GEO, pour Generative Engine Optimization.
Logos d’Adobe et de Semrush – crédit Adobe
« La visibilité des marques est en pleine mutation grâce à l’IA générative, et celles qui ne saisissent pas cette nouvelle opportunité risquent de perdre en pertinence et en chiffre d’affaires, déclare Anil Chakravarthy, président de la division Expérience numérique d’Adobe, dans un communiqué. Avec Semrush, nous offrons aux marketeurs la possibilité d’exploiter la géolocalisation comme un nouveau canal de croissance, au même titre que le SEO, pour une visibilité accrue, un engagement client renforcé et des conversions optimisées au sein de l’écosystème. »
Semrush devrait logiquement s’interfacer avec les différents outils marketing d’Adobe, qu’il s’agisse de son système de gestion de contenus numériques (AEM), ou de sa nouvelle offre d’agents conversationnels Adobe Brand Concierge.
L’acquisition a déjà fait l’objet d’une validation de la part du conseil d’administration de Semrush. Adobe indique avoir ainsi déjà recueilli l’approbation de l’équivalent de 75 % des droits de vote combinés de l’actionnariat de sa cible.
Début novembre, lors de la présentation de ses résultats financiers pour le troisième trimestre, Semrush indiquait tabler, pour l’ensemble de son exercice 2025, sur un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 445 millions de dollars, en croissance de 18 % sur un an, principalement grâce à l’appétit de ses clients pour l’IA générative.
Championne de jeux vidéo, cofondatrice d’Interplay, cheville ouvrière de The Bard’s Tale 3: Thief of Fate, développeuse renommée, spécialiste du portage sur Mac et avocate de la cause transgenre dans une industrie essentiellement masculine, Rebecca Heineman s’est éteinte le 17 novembre dernier.
Elle avait été diagnostiquée deux mois plus tôt d’un adénocarcinome pulmonaire avancé, et documentait non sans humour son douloureux combat contre la maladie sur son compte Bluesky. « Je n’aurais jamais cru que ce vœu se réaliserait. C’est étrange de voir des éloges funèbres avant ma mort », postait-elle le 17 novembre. Quelques heures plus tard, Scott Miller, cofondateur d’Apogee et de 3DRealm, confirmait sa mort : « Une légende de l’industrie du jeu vidéo est décédée ».
Surnommée « Burger Becky », Rebecca Ann Heineman s’est illustrée en remportant à 16 ans ce qui est considéré comme la première compétition de jeux vidéo organisée sur le sol américain : en 1980, elle s’était imposée en effet comme la grande championne d’un concours organisé par Atari autour de Space Invaders, ce qui lui avait permis de repartir chez elle, en Californie, avec le premier prix : une borne d’arcade, alors qu’elle rêvait de gagner le deuxième lot, un Atari 800.
Rebecca Ann Heineman a lancé le 10 octobre un appel aux dons sur GoFundMe pour l’aider à financer ses soins
Devenue développeuse, elle est créditée au générique de pas moins de 67 jeux d’après la base de données Moby Games, parmi lesquels bon nombre de titres cultes. Elle a participé à la création du studio Interplay en 1983, où ses travaux prépareront le terrain à des titres aussi emblématiques que Wasteland, qui donnera naissance à Fallout, ou Baldur’s Gate. Chez Interplay, elle a aussi conçu Bard’s Tale III: The Thief of Fate et Dragon Wars, et participé à des portages considérés comme particulièrement difficiles tels que ceux de Wolfenstein 3D et Battle Chess.
Côté portage, elle accède justement à une certaine notoriété dans les années 90 en s’attelant à la version 3DO de Doom, rappelle Ars Technica. Une mission de quelques semaines, réalisée sous une pression intense, comme Rebecca Heineman l’a elle-même raconté sur son GitHub. Habituée des conférences pour développeurs (c’est lors de la dernière PAX qu’elle a ressenti les premiers symptômes qui conduiront au diagnostic de son cancer), elle est unanimement saluée pour son talent et sa débrouillardise technique.
En 2025, elle avait été honorée d’un Gayming Awards, un trophée célébrant les défenseurs de la cause LGBTQ+ dans l’industrie du jeu vidéo. Rebecca Ann Heineman avait réalisé et assumé publiquement sa transition de genre en 2003 et a longtemps vécu en couple avec Jennell Jaquays, une célèbre conceptrice et illustratrice de jeux de rôle, décédée début 2024.
Début octobre, Rebecca Ann Heineman avait lancé une campagne de dons sur GoFundMe pour soutenir les frais élevés associés à son traitement. C’est aussi là qu’elle avait annoncé, le 17 novembre, sa fin imminente. « Il est temps. D’après mes médecins. Tout traitement supplémentaire est inutile. Alors, s’il vous plaît, faites un don pour que mes enfants puissent organiser des funérailles dignes de mon clavier, Pixelbreaker ! Pour que je puisse faire une entrée digne de mes retrouvailles avec mon unique amour, Jennell Jaquays ».