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Quand les dictionnaires Harper Collins me prennent pour un jambon

Harper Collins, c’est un acteur majeur de l’édition, un mastodonte du secteur. Comme beaucoup de monde, j’ai croisé leurs ouvrages pendant ma scolarité et j’ai toujours un de leurs dictionnaires dans ma bibliothèque. Le 13 octobre, un représentant de la maison d’édition me contacte par email.

Leur proposition est la suivante. Je partage l’entièreté du contenu de Minimachines avec eux gratuitement pour qu’ils puissent l’ajouter à leur « corpus » de texte. Un méli-mélo qu’ils présentent comme « 4.5 milliards de mots anglais venant de livres, de magazines, de journaux, de sites internet et de données orales retranscrites ». Je ne vois pas trop ce que vient faire un contenu, ma foi, très spécialisé, dans ce corpus. L’éditeur produit des dictionnaires en français à destination des anglophones. Il serait sans doute ravi de retrouver des extraits de Minimachines pour illustrer leurs exemples.

La carotte Harper Collins

Pour motiver mon accord, l’email met en avant que leurs dictionnaires pourraient illustrer certains mots grâce à des passages de Minimachines. C’est clairement flatteur. On s’imagine entrer dans un dictionnaire qui prendrait exemple sur une de vos formules. Dans une idée de partage des données et d’éducation. Minimachines est totalement gratuit et partage déjà librement son contenu, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas un droit d’auteur dessus. Tout un chacun peut lire les billets du site, mais personne n’a le droit de les reproduire sans mon accord. Il est impossible pour un magazine de copier-coller mon contenu dans leurs pages sans mon autorisation. Leur demande a donc du sens.

Mais plus loin, on peut lire dans leurs conditions de cession de droits que les auteurs des textes utilisés pour illustrer des mots ne sont pas cités. Une phrase laconique remerciant des auteurs externes étant utilisée à la place. Aucune source n’étant spécifiquement citée, cette cession de droits se fait de manière absolument anonyme. C’est râpé pour la carotte.

Le bâton Harper Collins

Pourquoi donc ? Pourquoi Harper Collins voudrait enrichir leur corpus de descriptions d’ordinateurs, de billets datés et de guides sur l’installation ou l’exploitation de tel ou tel logiciel ? Cela n’a pas de sens. L’éditeur indique que cela participera à des recherches linguistiques innovantes, recherches à la base de leur travail de lexicographes. J’en doute tout de même un peu pour ce qui est du contenu trouvé ici.

Tout cela n’a donc aucun sens jusqu’au moment où l’on croise une petite phrase sibylline. « Nous pouvons également autoriser d’autres organisations à utiliser les données du corpus pour leurs propres recherches. » puis « Quand cela génère des revenus commerciaux, nous reversons une petite partie des droits d’auteur aux sources originales du corpus. » Vous voyez venir le gros coup de bâton ?

Blanchiment de données numériques

En gros, Harper Collins n’en a rien à foutre du contenu de Minimachines, ils ne vont pas illustrer un traitre mot avec mes élucubrations sur les ordinateurs ou les chaises ergonomiques. Par contre, l’éditeur aimerait sans doute bien rajouter les 11 300 billets du blog dans sa base de données. Pour en faire quoi ? Vous avez déjà surement votre petite idée. Probablement pour revendre le tout légalement aux appétits d’ogres d’IA en manque de légitimité. Je ne serais pas surpris que Harper Collins ne joue ici que le rôle de blanchisseur de données déjà happées par des algorithmes qui veulent pouvoir éviter des procès dans le futur. 

Le site indique d’ailleurs clairement qu’il est possible de retirer ses contenus une fois cédés au dictionnaire et même de les retirer de leur Corpus au bout d’un délai de trois mois. Par contre, une fois revendus à des tiers, impossible de revenir en arrière. Si votre contenu part alimenter une IA légalement au travers de l’excuse lexicographique, impossible d’effacer votre prose.

En novembre, on apprenait que l’éditeur proposait à ses auteurs de partager leurs anciens livres avec l’IA de Microsoft. En proposant jusqu’à 2500$ par bouquin, ce que certains auteurs avaient dénoncé comme une manœuvre « abominable ».

Donc, NON, Harper Collins, je ne vous autorise en rien à ajouter mon contenu à votre corpus. Allez bien vous faire cuire le cul.

Quand les dictionnaires Harper Collins me prennent pour un jambon © MiniMachines.net. 2025

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En supplément au programme : un soutien pour minimachines ?

Le 4 octobre, le site a signé ses treize ans d’existence. Treize ans de travail quotidien, souvent six jours sur sept, sur des plages horaires assez ahurissantes. Pendant treize années, le site n’a pas ramassé un seul cookie, n’a pas vendu une seule donnée, n’utilise pas d’IA, n’a pas affiché une seule publicité ni glissé le moindre billet sponsorisé. L’ensemble de ses contenus est lisible depuis la plateforme de son choix (web, RSS, email) totalement gratuitement. Aujourd’hui, il a besoin de votre soutien.

Si je fais le bilan, vous êtes moins de 80 personnes à apporter activement un soutien au site. Certains le soutiennent fortement, d’autres le font depuis ses débuts avec une régularité incroyable. Et je les en remercie. Mais la grande, très grande majorité des lecteurs, n’avez pas jugé utile ou nécessaire de participer à son financement. Alors je sais, je sais. Tout le monde vous demande des sous. Toute la presse indépendante, tous les services en ligne, tout le monde. Et je comprends bien le problème. 1€ par ci, 2€ par là. À la fin du mois, cela représente une petite ou une grosse somme, et c’est embêtant ces sous qui filent. Et puis tout le monde n’a pas forcément les moyens de s’offrir ce luxe.

Je n’ai donc toujours pas envie de coller un Paywall devant le site. J’aime qu’il soit lu, qu’il rende service et j’aime cette culture du partage. La preuve, de mon côté, je paye moi pour que vous puissiez vous, le lire de manière indépendante et sans frais au travers d’emails ou de flux RSS. Je n’ai toujours pas envie de mettre de la pub sur le site, je hais la pub autant que vous. Même si aux dernières nouvelles, je pourrais doubler mon chiffre d’affaires en faisant comme tout le monde. En collant des bandeaux de pub partout. Je ne veux pas faire de billets sponsorisés non plus car je ne crois pas du tout dans ce système. Même si on me propose des sommes assez ahurissantes parfois.

Me voilà confronté à un problème. J’ai envie de me remettre à la vidéo. Je ne peux pas financièrement. J’ai envie de refaire des tests de MiniPC et d’autres trucs. Je ne peux pas financièrement. Faute de temps. Quand je prends le temps de vous faire des billets complexes comme pour présenter Panther Lake ou une série comme le succès des Mini-PC. Je sais que je m’engage dans un tunnel de recherche, d’illustration et d’écriture qui va me prendre des jours en étant totalement à perte financièrement. Je le fais parce que j’en ai l’opportunité à cause d’autres choses qui m’empêchent de travailler de manière classique. Des transports, des rendez-vous ou autres. Passer 10 à 12 heures sur un sujet qui ne contient aucune pub et n’a aucun moyen de s’auto-financer, c’est également la définition d’un blog. C’est une liberté folle pour moi.  Mais la situation est telle que je ne peux pas me permettre de tester un MiniPC ou faire tout ce que j’aimerais faire. Et ça m’ennuie.

Alors, il y a le sponsoring, qui fonctionne, mais malgré le prix demandé, cela n’attire pas grand monde. Le site attire bien les profils de lecteurs recherchés par plein de marques, mais comme je me refuse de tracker les lecteurs avec des outils statistiques, cela ne colle pas à leurs besoins. A chaque fois que des marques se rapprochent du site pour afficher leur logo, il leur faut des chiffres que je n’ai pas. À la rigueur, je pourrais tricher, en inventer des faux, faire des refresh de malade sur des pages cachées ou tout autre stratagème du genre. Coller des nouvelles sur des sujets « qui marchent » avec les mots clés « qui vont bien » pour faire la cour aux algorithmes et gonfler artificiellement des nombres… Le pire c’est que les marques préfèreraient un gros chiffre bidon que pas de chiffre du tout. À ce jour, aucune marque française, hormis Top Achat, n’a accepté de financer un sponsoring du site en espèces sonnantes et trébuchantes. Mes trois sponsors sont asiatiques. Et ce sont eux qui financent le très gros des frais de gestion du site. L’affiliation existe également et heureusement que vous êtes nombreux à passer par les liens du site et les bons plans pour aider son financement.

Mais le fait qu’en treize ans de service, moins de 120 personnes4 aient eu envie d’apporter un soutien financier à la vie du site. Alors que tout le monde se rend bien compte qu’ici, il n’y a pas de dérives publicitaires, me rend un peu maussade. Principalement parce que je me retrouve coincé encore et encore à devoir mener d’autres activités pour arriver à payer mes factures. Récemment, on m’a proposé une « pige » pour un autre média. Et je me suis rendu compte que finalement cela me plaisait de pouvoir tester un truc un peu exotique. Et en plus que je gagnais mieux ma vie à faire ça. Faire des piges pour d’autres médias, des magazines ou des entreprises. Parce que j’ai un bon background, un beau carnet d’adresse et qu’à force de, je sais disséquer une fiche technique d’à peu près n’importe quoi rapidement. Et quand on se rend compte de ça. Qu’on serait plus prospère à faire ce genre de job tout en n’ayant plus à gérer les spams, les soucis techniques et autres problématiques liées à la gestion d’un site. On a le droit d’être maussade.

Un petit don mensuel pour soutenir le blog ?

En bas de chaque billet, il y a un appel pour apporter son soutien à la vie du site. Ce n’est pas compliqué, il suffit d’une carte bleue et de quelques clics. Vous pouvez verser le montant de votre choix. C’est facile et sans engagement.

soutien

Vous pouvez participer avec votre CB ou avec Paypal

Si vous ne voulez pas vous lancer dans un financement type Patreon ou Tipeee, c’est une solution simple accessible à tous. Chaque semaine, je reçois des mails de gens que je dépanne et souvent, on me remercie en me disant « Si tu passes par ici, je te paye un café« . J’adore l’idée, vraiment, mais j’aimerais parfois pouvoir me payer mon café tout seul comme un grand chez moi. J’ai même fini par faire une page de don spécifique et une boutique Amazon pour du café exclusivement. Mais si vous avez les moyens de sortir 2€ pour un café, n’hésitez pas à le faire, et pourquoi pas mensuellement. Au bout de treize ans…

En échange, promis, je vous refais les tests et les vidéos que j’ai envie de faire à nouveau.

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La mailing-list de Minimachines revient ! (MAJ)

Mise à jour : Les abonnés à la mailing-list ont reçu hier un message plein de pub et j’en suis désolé. Le service (payant) que j’utilise pour vous envoyer la mailing-list est tombé à court de crédits. Le rappel pour que je réalimente le service est, quant à lui, tombé dans ma boite de spam. Le système a donc basculé en mode gratuit et a ainsi lancé la lettre quotidienne du blog avec de la pub. J’ai réinjecté des sous et donc tout est revenu à la normale. Désolé !

Billet original du 7 avril 2025 : Emilio a été le dernier à m’envoyer un message pour me signaler le fait qu’il ne recevait plus la mailing-list de Minimachines. Comme vous le savez, le blog ne diffuse pas de publicité, aussi, je propose l’entièreté de son contenu sur son fil RSS et par email depuis sa création il y a bientôt 18 ans.

Victime collatérale des soucis de flux RSS, la mailing-list a disparu il y a quelques semaines en même temps que le flux s’est mis à poser problème. J’ai réactivé cette dernière aujourd’hui en changeant de service.

Josiane (de la compta) ajoutant les adresses des abonnés dans le système.

Vous pouvez désormais vous abonner facilement en inscrivant votre adresse mail dans la colonne de droite du site. Vous recevrez alors un message intitulé : « Please confirm your subscription to « Minimachines.net » vous demandant donc de confirmer cet abonnement. Une fois cette opération faite, vous serez abonnés à la lettre du site contenant la globalité de son contenu quotidien. Rien que de très habituel donc. Je tiens à souligner le fait que jamais le blog ne proposera les adresses de ses lecteurs à des tiers. Aucune vente ou cession de vos adresses ne sera jamais effectuée. Vous pourrez également vous désabonner quand bon vous semblera de 

Je ne sais pas encore si je vais pouvoir réinjecter les emails des abonnés précédents dans la liste du nouveau service. Pour des raisons de sécurité, le prestataire qui assure le nouveau service n’est pas certain d’accepter l’injection de plusieurs centaines d’adresses mail d’un coup. Dans tous les cas vous recevrez un email vous demandant de confirmer votre abonnement.

Finalement, le nouveau prestataire a bien pu injecter les emails des anciens abonnés de la mailing list à la nouvelle. Si vous étiez abonnés précédemment, vous avez donc reçu un email intitulé « La lettre quotidienne de Minimachines » vous demandant si vous vouliez vous réabonner. Il est peut-être tombé dans vos spams. N’hésitez pas à faire une recherche avec le mot clé Minimachines et à valider l’email reçu pour recevoir de nouveau les emails.

Si vous voulez voir à quoi cela ressemble : un PDF est disponible ici.

A propos du flux RSS de Minimachines

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