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[TEST] Transience : décevant et très amateur, mais parfois amusant

S’il y a bien une expression anglophone qui représente Transience, c’est « put your money where your mouth is », à la fois au sens propre et figuré. En effet, BigfryTV, YouTuber de son état, est connu pour ses critiques plutôt virulentes des jeux faits à la va-vite, souvent des asset-flip ou sortis dans un état lamentable, malgré un prix parfois élevé. Mais depuis trois ans, il explique qu’avec son équipe – et sur fonds propres –, ils développent un jeu d’infiltration et d’action en hommage à Project I.G.I., Max Payne et Splinter Cell en faisant tout eux-mêmes. Malheureusement, avoir de la bonne volonté ne suffit pas forcément à faire un excellent jeu. Si ce n’est pas non plus une catastrophe, on s’attendait à une production de bien meilleure qualité.

Genre : Infiltration & action | Développeur : RESURGENT | Éditeur : RESURGENT | Plateforme : Steam | Prix : 19,99 € | Langues : Anglais | Configuration recommandée : Core i7-8700K / Ryzen 5 3600, RTX 2060 / RX 5700 XT, 16 Go de RAM | Date de sortie : 04/12/2025 | Durée : 7 à 8 heures

Test effectué sur une version commerciale.

Mais tu vas la fermer, ta gueule ?

Transience est un jeu incroyablement bavard. À un point que vous ne pouvez sans doute pas imaginer. Le jeu est donné pour 8 heures à 12 heures. Pourtant, je l’ai terminé en 7 heures, malgré une pelletée de morts inutiles. Pourquoi cet écart ? J’ai passé tous les dialogues possibles. J’ai essayé de m’intéresser un peu à cette histoire rocambolesque de mercenaire trahi par ses employeurs ou un truc comme ça, mais j’ai vite abandonné. En plus des commentaires à la Max Payne pendant les phases de jeu, il y a des cutscenes dont l’aspect des visages nous fait faire un retour au début des années 2000, et qui sont beaucoup trop longues. Et pareil pour les planches de bande dessinée, là encore comme Max Payne, avec des bulles qui s’ajoutent au fur et à mesure que le narrateur les lit, et qui ne s’arrêtent jamais. Le fait que ce soit en anglais uniquement a sans doute un peu accéléré ma lassitude, mais de nombreuses critiques d’anglophones vont aussi dans ce sens. On notera cependant le très bon travail des doubleurs, que ce soit pour notre héros ou pour les personnages secondaires.

On met la partie à chier au début, comme ça on est débarrassé, non ?

En plus de l’histoire, il y a un mode avec des vagues d’ennemis, qui permet de continuer à jouer en profitant de ce qui est finalement le plus intéressant : le combat. Une bonne idée, même si la progression m’a semblée un peu lente pour avoir de meilleures armes.

Si le premier problème touche au scénario, et peut finalement être contourné par des pressions frénétiques de la touche Entrée, l’introduction du titre, elle, est malheureusement imposée. Bigfry l’a lui-même concédé après avoir vu les vagues d’avis négatifs échouer sur la page Steam, ils n’auraient pas dû ouvrir le jeu sur cette longue partie dans des couloirs sans l’équipement complet, rendant le personnage très fragile. D’autant plus que l’IA, assez mauvaise de manière générale, est encore pire dans ces espaces restreints. Il est assez facile de faire une pile de corps sur le pas d’une porte, les ennemis arrivant tranquillement les uns derrière les autres pour prendre leur balle dans la tête. Une séquence longue, inintéressante et parfois frustrante, surtout quand on crève et qu’il faut se retaper une partie du niveau, parce que le checkpoint est un poil trop loin. Heureusement, l’intérêt arrive avec les zones plus ouvertes, permettant des affrontements beaucoup plus amusants, et laissant enfin l’IA s’exprimer un peu. On notera par exemple des échanges radio indiquant qu’ils vont nous contourner – ce qu’ils font effectivement –, procédé très malin repris directement de F.E.A.R. pour générer un comportement crédible. Ça marche la plupart du temps, mais il arrive que nos adversaires nous perdent de vue et reprennent leur routine, malgré l’amoncellement de corps sur leur chemin. C’est expliqué par l’aspect infiltration, qui serait sans doute beaucoup trop compliquée s’ils avaient une réaction vraiment cohérente. Ils sont donc sourds et aveugles, afin de nous laisser jeter un œil ou aller nous cacher derrière une caisse, alors qu’on se trouvait trois mètres devant eux. Il en résulte un sentiment plutôt mitigé : j’ai trouvé l’infiltration assez peu intéressante, car pas immersive pour un sous, mais les combats plutôt sympas.

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Un sound design décevant, pour un feeling tout juste correct

S’il y a bien un sujet sur lequel on était sûrs d’avoir un bon résultat, c’était sur le gunfeel. En effet, c’est un sujet souvent abordé par Bigfry, et il semblait impensable qu’il soit raté. C’est donc avec une certaine déception que j’ai constaté que le sound design des armes n’était pas à la hauteur : même sans « silencieux », elles font un bruit d’agrafeuse ! Incompréhensible. D’autant plus qu’on peut les modder en changeant deux ou trois pièces avec un menu diégétique très bien fait, directement inspiré de Crysis. Heureusement, le feedback visuel et le recul sont très bien réglés, ce qui redresse la barre et donne un bon ressenti. On a tout de même un sentiment d’amateurisme qui vient gâcher le plaisir. Dans le même registre, je n’ai pas adhéré à la mécanique de fouiller les moindres recoins des niveaux pour trouver les équipements à fixer sur les armes. Personnellement, je n’en ai pas découvert beaucoup, ce qui ne m’a pas encouragé à expérimenter toutes les armes. Je suis généralement resté sur ce qu’on me proposait au début du niveau, ou j’ai basculé sur l’AK, qui me semblait avoir un peu plus de punch.

Une direction artistique quelconque qui s’améliore jusqu’au bouquet final

Dans un monde absurde, on pourrait mélanger tous les niveaux de Transience dans un grand mixeur, et cela donnerait une direction artistique correcte, sans plus. Avec son très léger cel shading, parfois presque imperceptible, certains environnements ne sont franchement pas très beaux, tandis que d’autres flattent la rétine. Encore une fois, l’amateurisme vient mettre à mal le titre, puisque les premiers niveaux sont clairement les plus moches. On passe donc plusieurs heures dans des zones neutres, sans âme, avant d’arriver sur des choses plus surprenantes. Le clou du spectacle est évidemment la boîte de nuit, avec toutes ses couleurs et lumières, vraiment très réussie. Il arrive, de temps à autre, que l’on se balade dans des zones où l’on ne peut pas sortir son arme, dans lesquelles on croisera des PNJ. Mais leur rendu est très amateur, notamment à cause des animations et des positions des personnages qui nous renvoient quinze à vingt ans en arrière. Du côté des performances, le jeu propose un framerate très acceptable quasiment partout. C’est certainement expliqué par l’utilisation de l’Unreal Engine 4 qui peut encore proposer de jolies choses. Le seul endroit où j’ai constaté une chute (à 60 FPS en 4K avec ma RTX 4090) était un passage assez court dans une zone très peuplée, dans laquelle on n’avait pas d’arme.

Des bonnes idées gâchées par un certain amateurisme

Transience est une déception. Ce n’est pas un jeu raté, mais plutôt un jeu gâché par de grosses erreurs de game design et une IA parfois nulle. L’intro est trop longue et chiante, tout comme les dialogues parfaitement inintéressants. Mais une fois passé un cap, on arrive à ce qui fait le sel du jeu : les combats. Même si le sound design est lui aussi décevant, le gunfeel est assez bon, et on s’amuse bien à éclater la tête de nos adversaires qui parviennent à nous contourner. La partie infiltration a le mérite d’exister et ne fonctionne que par l’inaptitude des ennemis, mais c’est quand même moins marrant que de truffer tout le monde de plomb. Visuellement, on alterne encore une fois entre de l’amateurisme – notamment dans les cutscenes – et des coups d’éclat, prouvant que l’Unreal Engine 4 en a encore sous le capot. En définitive, un jeu très imparfait, mais avec des séquences sympas. Difficile de dire de quel côté de la balance il penchera pour vous.

Vous vous perdez dans l’immensité du catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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Un lancement difficile pour Transience, le FPS d’action/infiltration de BigfryTV

Le 4 décembre, Transience, l’aboutissement de trois ans de travail de l’influenceur BigfryTV et son équipe, est sorti sur Steam. On vous en parle maintenant depuis un moment : c’est un jeu d’action/infiltration fortement inspiré des titres solo d’il y a 15 ou 20 ans, comme Max Payne ou Splinter Cell. On nous promet des gadgets, mais également des bons gunfights, qu’on imagine qualitatifs vu le passif du créateur du projet. En effet, depuis de nombreuses années, il teste des jeux – principalement des FPS –, et ne mâche pas ses mots quand c’est nul. On suppose donc qu’il a acquis une certaine expertise en la matière, et qu’il sait ce qu’il faut faire, et surtout, ce qu’il ne faut pas faire.

Malheureusement, il semblerait que quelques problèmes majeurs soient passés entre les mailles du filet, car 24 heures après la sortie, les avis Steam sont mitigés : seulement 59 % des avis sont positifs. Les critiques pointent du doigt des incohérences dans les visuels, qui oscillent entre plutôt corrects et absolument dégueulasses. Lors des cinématiques, par exemple, on se croirait propulsé dans les années 2010, principalement à cause des visages. Du côté de la narration, beaucoup ont envie de frapper la tête de notre personnage contre tous les murs possibles pour qu’il ferme enfin sa grande gueule. C’est hélas impossible, puisque Bigfry explique qu’ils ont voulu faire une sorte de monologue à la Max Payne tout au long du jeu. La différence, c’est que dans Max Payne, il ne causait quasiment que dans les cutscenes. Un autre point très négatif remonté est l’attitude complètement débile des ennemis, en particulier sur la première heure, dans des appartements : ils viennent un à un prendre leur balle dans la tête comme des Lemmings. Dans une vidéo publiée il y a quelques heures, l’influenceur analyse ces critiques et tente d’expliquer les choses. D’après lui, il a fait l’erreur de faire une séquence d’introduction beaucoup trop calme et beaucoup trop longue, ce qui fait que la pleine expérience n’arrive qu’après les deux premières heures.

Il assure que les IA ont un comportement plus intéressant, car ils peuvent se coordonner et contourner le joueur quand les niveaux sont un peu plus ouverts. D’autre part, les développeurs du studio ont déjà publié un premier patch destiné à régler quelques problèmes, notamment le fait que les ennemis pouvaient détecter le joueur, pourtant théoriquement invisible et inaudible. Un peu gênant pour un jeu d’infliltration. Apparemment, certains rencontrent aussi des problèmes de performance, que l’on peut facilement attribuer à l’utilisation de l’Unreal Engine 5, mais qui sont en cours d’investigation au studio Resurgence. De notre côté, on a testé quelques dizaines de minutes pour constater un framerate un peu juste sur une machine d’entrée de gamme, nécessitant de baisser les options graphiques, mais aucun soucis sur un PC équipé d’une carte graphique de bourrin. Il est encore beaucoup trop tôt pour nous prononcer sur le jeu, mais il en ressort tout de même un fort sentiment d’amateurisme, principalement du côté graphique. Le feeling sur les premiers affrontements semble correct, mais il faudra qu’on essaye encore un peu. Et surtout, que l’on expérimente au-delà des niveaux tutoriaux, dans lesquels on n’a pas encore tout notre équipement.

En attendant, si vous voulez vous faire une idée, Transience est à –10 % sur Steam pour sa sortie, soit 17 € jusqu’au 18 décembre. N’hésitez pas à rusher un peu la première mission, histoire de voir si c’est mieux après et savoir si ça vaut le coup de continuer ou de vous faire rembourser !

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De nouveaux extraits de gameplay pour Transience avec une IA lobotomisée

À l’approche de la sortie Transience, prévue pour le 4 décembre, l’influenceur BigfryTV et son studio RESURGENT ont dévoilé de nouveaux extraits de gameplay de leur FPS d’action et d’infiltration. Autant le gunplay a l’air solide et les environnements sont plutôt réussis, autant l’IA ennemie n’a pas l’air du tout au point. Cette dernière est longue à la détente et ne réplique quasiment pas aux tirs du joueur. Lorsque la slow-motion est activée, on peut comprendre que les ennemis ne puissent pas réagir à temps, mais certains passages (1, 2, 3 ou 4) sont un peu abusés même avec la présence d’un silencieux. Et les ragdolls de nos adversaires sont marrantes à voir, surtout ceux qui sont victimes d’un empoisonnement (1 et 2). Malgré tout, on est toujours aussi impatients de pouvoir y jouer, même si on est conscients que l’IA ne sera pas le point fort du jeu.

Transience est toujours prévu pour le 4 décembre prochain. En attendant sa sortie, vous pouvez l’ajouter à votre liste de souhaits Steam, si vous êtes intéressés.

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Le FPS d’action/infiltration indépendant Transience sortira le 4 décembre

On en parlait en début de mois, BigfryTV, influenceur canadien et responsable du studio RESURGENT qui développe Transience, nous avait montré un peu de gameplay de son FPS d’action/infiltration inspiré de Project I.G.I., Splinter Cell et Max Payne. Il y a deux jours, dans une nouvelle vidéo, il a enfin annoncé la date de sortie du jeu : ce sera le 4 décembre. Il sera vendu au prix de 20 $ pour la version standard, et 30 $ pour la version supporter, qui donnera accès à un artbook et à la soundtrack. Selon le billet Steam accompagnant l’annonce, le jeu proposera 9 missions au cours desquelles on pourra jouer l’infiltration ou y aller comme un bourrin. On aura accès à un ensemble d’équipements plus ou moins tactique, inspiré de bons titres d’Ubisoft (Rainbow Six, Splinter Cell…). D’après la vidéo, la durée du jeu, uniquement solo, devrait osciller entre 8 et 12 heures.

L’influenceur rappelle à de nombreuses reprises qu’ils sont une petite équipe de développeurs indépendants, mais qu’ils ont tenté d’y mettre toute la qualité possible. Il sait très bien qu’une partie des joueurs va essayer de lui retomber sur le coin de la gueule, compte tenu de son habitude de chier – à raison – sur les projets de merde. À la rédaction, on est plutôt enthousiastes, sans trop en attendre du côté des IA, qui ont l’air bien débiles – ce qui devrait permettre de jouer sur la discrétion sans que ce soit trop dur. On verra bien ce qu’il donne à la sortie.

En attendant le 4 décembre, vous pouvez ajouter Transience à votre liste de souhaits depuis sa page Steam. À noter qu’il y aura une promo de lancement, baissant le prix à 17 $ pendant une semaine.

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Un peu plus de gameplay pour Transience

La dernière vidéo publiée par BigfryTV offre un aperçu approfondi du gameplay solo d’infiltration de Transience. Inspiré par des classiques comme Project IGI et Splinter Cell, le jeu se veut un retour aux sources du genre, avec une approche méthodique, réaliste et immersive. Mais cette nouvelle présentation, bien que riche en contenu, soulève aussi des interrogations sur l’état d’avancement du projet à l’heure actuelle.

Dans cette vidéo de 30 minutes, BigFry, développeur et influenceur à l’origine de Transience, commente une mission complète en mettant en avant les mécaniques principales du jeu :

  • Infiltration libre : le joueur peut choisir son approche, entre infiltration discrète et assaut frontal. L’environnement semi-ouvert permet de planifier ses mouvements, avec des points d’entrée multiples.
  • IA ennemie réactive : bien que perfectible, l’intelligence artificielle tente de coordonner ses actions, de fouiller les zones suspectes et de réagir aux sons.
  • Interface minimaliste : pas de HUD surchargé, pas de marqueurs omniprésents. L’immersion est au cœur de l’expérience.
  • Système de gadgets : caméras portables, brouilleurs, drones… l’arsenal technologique rappelle les grandes heures de Rainbow Six.

Les commentaires sous la vidéo sont globalement enthousiastes et saluent l’ambiance, le réalisme des mécaniques comme l’absence de régénération de santé, les munitions limitées, le bruit des pas… où tout pousse à la prudence.

La passion de Bigfry, très transparent sur son processus, ses doutes, ses choix de design et ses ambitions n’empêche pas de remarquer quelques défauts comme les mouvements du personnage et des ennemis qui manquent de fluidité, les graphismes qui s’éloignent des standards actuels, l’IA parfois incohérente — certains ennemis réagissent de manière étrange ou restent figés après une alerte —, et le gameplay assez lent, qui peut sembler trop méthodique.

Même si on est toujours enthousiastes et intrigués, néanmoins, comme on nous le rappelle plusieurs fois, il ne faut pas avoir d’attentes trop élevées : ce ne sera pas un AAA. Le jeu s’adresse clairement à un public de niche, amateur de FPS tactiques exigeants et de gameplay à l’ancienne. Mais si les promesses sont tenues, il pourrait bien devenir une pépite pour les fans du genre.

En attendant de voir Transience s’exfiltrer vers sa sortie, vous pouvez toujours l’ajouter à votre liste de souhaits depuis sa page Steam.

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