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Énergie : une centrale nucléaire stoppée en France !

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La centrale nucléaire de Cattenom en Moselle met en pause son réacteur numéro 1 pour une durée de cent jours. Cette décision, loin d’être une conséquence d’incidents techniques, répond à une surproduction d’électricité en France.

Centrale nucléaire de Cattenom : une surproduction d’électricité inédite

La France connaît actuellement une baisse significative de sa consommation d’électricité. Ce printemps 2024, la production issue des énergies renouvelables telles que les éoliennes et les panneaux solaires a largement suffi à répondre aux besoins, engendrant une surproduction notable. En conséquence, la centrale de Cattenom se voit contrainte de suspendre l’activité de son réacteur numéro 1. Jérôme Le-Saint, directeur de la centrale, précise sur France 3 Lorraine : « C’est une question de gestion optimisée du combustible et de calendrier de maintenance. »

Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, l’arrêt temporaire du réacteur n’entraîne aucun chômage partiel parmi le personnel. « La gestion de la production se fait au niveau national et il n’y a pas d’inquiétude pour l’emploi », assure un membre du Comité Social et Économique (CSE). Cette période sera utilisée pour avancer des opérations de maintenance initialement prévues.

Aucune répercussion sur les prix à priori

L’arrêt de ce réacteur, ainsi que celui d’autres centrales en France (Tricastin et Dampierre-en-Burly), pose la question de son impact sur le marché de l’énergie. Cependant, grâce à la performance des énergies renouvelables ce printemps, aucune tension n’est anticipée sur les prix ou la disponibilité de l’électricité. Cet arrêt est perçu non comme une contrainte, mais comme une opportunité d’ajuster les capacités de production aux réalités de la consommation.

Cet arrêt pourrait bien être une répétition générale pour d’autres interruptions planifiées. « Nous avons cent jours pour préparer la centrale à l’hiver prochain », indique Jérôme Le-Saint. Cette gestion anticipative pourrait devenir un modèle pour d’autres centrales en Europe.

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Nucléaire : EDF investit 8 milliards d’euros pour ses réacteurs EPR2

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EDF s’engage dans l’avenir de l’énergie nucléaire avec Framatome par un contrat monumental de 8 milliards d’euros destiné à équiper les nouveaux réacteurs EPR2. Ce partenariat stratégique souligne l’ambition de la France de renforcer sa capacité énergétique et sa souveraineté.

EDF : un contrat astronomique pour préparer le terrain de ses réacteurs EPR2

EDF et Framatome ont signé un contrat historique de 8 milliards d’euros pour les équipements des réacteurs EPR2. Ce partenariat illustre la volonté d’EDF de préparer le terrain pour une transition énergétique durable. Ces investissements comprennent l’acquisition de six cuves et de générateurs de vapeur essentiels à la production d’énergie. Ces composants, qui sont au cœur de la production nucléaire, jouent un rôle vital dans l’efficacité et la sécurité des nouvelles installations.

L’annonce de ce contrat a été accueillie avec enthousiasme par les syndicats et les travailleurs. Selon Alexandre Crétiaux de la CFDT à Les Échos, cette commande garantit une activité soutenue pour les usines de Framatome pour les deux prochaines décennies, rappelant le dynamisme des années 1980. Ce projet devrait également stimuler des investissements significatifs et des recrutements au sein de la supply chain nucléaire, renforçant ainsi l’écosystème industriel français dans ce secteur stratégique.

Un fort engagement dès 2024

Les générateurs de vapeur seront produits dès mai 2024 à Saint-Marcel, tandis que les cuves démarreront en novembre 2024 au Creusot. Cette anticipation technique montre la capacité de Framatome à planifier et à exécuter des projets d’envergure. Cela est essentiel pour respecter les délais de mise en service des réacteurs tout en garantissant les standards de sécurité les plus stricts.

Le financement de ces infrastructures majeures est assuré par les fonds propres d’EDF, avec un engagement initial de près de 2 milliards d’euros. L’engagement total atteindra 3 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année 2024. Ces chiffres soulignent l’importance de l’autofinancement dans les stratégies à long terme d’EDF.

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Nucléaire : TechnicAtome croule sous les commandes

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Peu connue du grand public, TechnicAtome joue pourtant un rôle pivot dans la stratégie énergétique et de défense de la France. Cette entreprise spécialisée dans les programmes de chaufferie à propulsion nucléaire est aujourd’hui au centre de projets d’envergure nationale tant dans le domaine de la défense que civile.

 

TechnicAtome pilier de la défense nucléaire français

C’est une excellente nouvelle pour l’industrie nucléaire française. TechnicAtome, spécialiste dans le secteur de la chaufferie nucléaire navale, croule sous les commandes. Cette dernière affiche un carnet de commandes de 1,8 milliard d’euros d’ici à 2030, ce qui équivaut à une hausse de 6,8% par rapport à l’année précédente. « Depuis 2020, nous enregistrons une croissance de l’ordre de 10% de notre chiffre d’affaires et une hausse de 5% en moyenne de nos effectifs, à 2 100 personnes en 2023 », résume Loïc Rocard, le PDG de TechnicAtome. Cette progression de ses activités est principalement alimentée par des contrats signés avec l’État pour la construction de 9 réacteurs à propulsion nucléaire d’ici à 2050. La France étant l’un des seuls pays disposant de la technologie et de la technique liée à la maintenance des chaufferies à propulsion nucléaire. De ce fait, elle ne vit que des commandes françaises de l’État.

Parmi ces réacteurs, trois sont destinés aux trois prochains sous-marins nucléaires (SNA) de classe Barracuda, quatre aux sous-marins lanceurs d’engins de troisième génération (SNLE 3G) et enfin deux pour le prochain porte-avions qui remplacera le Charles-de-Gaulle qui est en service depuis 1998. Des premiers essais en mer sont prévus d’ici à 2036-2037.

 

Des commandes du CEA pour le civil

Bien que 83% des activités de TechniAtome soient destinées au secteur de la défense, ses commandes ne se limitent pas à celui-ci. TechniAtome s’est en effet associé avec Framatome, le CEA et EDF, qui détient par ailleurs plus de 9% du fleuron français, dans le projet Nuward qui vise à développer des petits réacteurs compacts SMR.

Le CEA a par ailleurs attribué la charge de la rénovation de son centre de recherche nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône) qui existe depuis les années 1960 et qui dispose du plus grand réacteur à fusion nucléaire expérimentale au monde.

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EDF : les saisines du médiateur explosent en 2023

EDF : les saisines du médiateur explosent en 2023

Le secteur énergétique français a été marqué en 2023 par une vague inédite de réclamations adressées au médiateur d’EDF, Olivier Fontanié. Cette augmentation, qui s’élève à 37% par rapport à 2022, est liée en particulier aux difficultés rencontrées par les consommateurs et les entreprises pour payer leurs factures, dans un contexte de hausses des prix de l’énergie.

Qui est le médiateur d’EDF et quel est son rôle ?

Le médiateur d’EDF, actuellement Olivier Fontanié, joue un rôle central en tant qu’intermédiaire impartial entre l’énergéticien et ses clients. Sa mission est de traiter les litiges non résolus par les services classiques de l’entreprise, offrant ainsi une dernière voie de recours pour les clients insatisfaits. En 2023, selon le rapport publié le 18 avril 2024, le médiateur a enregistré un nombre record de 7.470 saisines, en hausse de 37%.

La saisine du médiateur est une démarche que les clients peuvent entreprendre après avoir épuisé les voies de résolution habituelles d’EDF. Mais avant de pouvoir saisir le médiateur, le client doit avoir soumis une réclamation initiale à EDF et laissé un délai raisonnable sans obtenir de réponse satisfaisante.

 

Pourquoi une hausse des saisines en 2023 ?

La majorité des litiges en 2023 étaient liés à des augmentations de tarifs et des difficultés financières exacerbées par la fin annoncée du bouclier tarifaire. Les saisines provenant des entreprises concernaient principalement des difficultés à obtenir des réponses à leurs réclamations ou à honorer les contrats signés en période de prix élevés.

Le médiateur a noté une hausse exceptionnelle des demandes des professionnels, tandis que les augmentations étaient plus modérées chez les consommateurs individuels. Malgré la complexité des cas, 84% des réclamations acceptées ont été résolues à l’amiable, souvent dans un délai moyen de 64 jours.

En effet, la majorité des réclamations a été jugé irrecevable. Sur les 7.470 saisines enregistrées en 2023, seulement 1.652 ont ou vont passer entre les mains du médiateur d’EDF. In fine, seulement 23% des dossiers particuliers et 19% des dossiers professionnels auront pu bénéficier de l’aide du médiateur d’EDF pour trouver une résolution amiable qui convienne aux deux parties.

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Nucléaire : utiliser l’épargne des Français pour financer les EPR ?

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La facture d’EDF pour la construction des six nouveaux réacteurs EPR prévus d’ici à 2035 est déjà de 30 % supérieure à son budget initial. Pour financer la relance nucléaire, le gouvernement envisage d’utiliser une partie de l’épargne des Français déposée sur le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS).

 

Explosion du budget prévisionnel des nouveaux EPR

Le revirement d’Emmanuel Macron en faveur de la filière nucléaire en 2022 a marqué un tournant dans la politique énergétique de la France. Après une période de cinq ans caractérisée par un ralentissement de cette filière, le président a annoncé en grande pompe la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2. Une bonne nouvelle pour EDF, mais celle-ci se heurte à une problématique de taille : le financement de la relance nucléaire. À 100% propriété de l’État, cette dernière, en charge de la construction de ces nouvelles petites centrales, a indiqué que son budget prévisionnel de 2021 était passé de 51,7 milliards à 67,4 milliards d’euros en mars 2024.

Des dépassements budgétaires qui s’expliquent principalement par la hausse des coûts de construction, des études d’ingénierie, ou encore les frais de maîtrise d’ouvrage. Le cas de la petite centrale de Flamanville, projet pilote de la relance nucléaire française, qui doit être raccordé au réseau national dès cet été 2024, est symptomatique des défis de la filière nucléaire : initialement prévu pour 3,3 milliards d’euros, son coût a quadruplé, atteignant désormais 13,2 milliards d’euros, pour un retard de 12 ans dans son développement.

L’épargne des Français pourrait financer un tiers du programme

L’État français ne se trouve actuellement pas en capacité de financer les nouveaux EPR. Celui-ci ayant enregistré un déficit budgétaire record en 2023 (5,5 % de son PIB), le gouvernement songe à utiliser l’épargne des Français pour aider à financer les nouveaux EPR. Il faut dire qu’avec un encours cumulé de 571,5 milliards d’euros fin février 2024 pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) représentent une manne financière conséquente. Éric Lombard, à la tête de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), considère cette option comme « logique », étant donné l’importance de ces investissements pour la souveraineté énergétique et la décarbonation de la France. La seule réserve émise par le directeur de la CDC est, selon ce dernier, de s’assurer que les investissements dans le nucléaire n’entravent pas d’autres priorités nationales, 59,5 % des montants gérés par la CDC étant alloués au financement des logements sociaux (le reste est géré par les banques et est essentiellement destiné aux PME).

Si d’un côté, cette stratégie pourrait accélérer la transition énergétique française, de l’autre, elle demande une transparence absolue et une gestion rigoureuse des fonds investis. « Si on finance par exemple un tiers du programme nucléaire, cela représentera quelques milliards d’euros par an… c’est quelque chose qui est tout à fait absorbable par l’épargne des Français », affirme Éric Lombard, mettant en avant la capacité d’absorption de l’épargne nationale.

 

 

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Nucléaire : nouveaux réacteurs EPR, EDF explose son budget prévisionnel

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La facture d’EDF pour la construction des six nouveaux réacteurs EPR a largement dépassé le budget prévisionnel. Le producteur d’électricité français pointe du doigt la hausse des coûts de développement et de construction du projet.

 

Le budget prévisionnel des nouveaux EPR français en hausse de 30 %

Le projet de construction des six nouveaux réacteurs EPR2, piloté par EDF, affiche désormais un budget prévisionnel qui donne le vertige : 67,4 milliards d’euros, un chiffre qui dépasse largement le budget de 51,7 milliards initialement annoncés en 2021. Cette escalade des coûts, selon les informations de nos confrères des Echos, serait essentiellement due aux études d’ingénierie – qui se sont avérées plus complexes que prévu – ainsi qu’à la hausse des coûts de construction (équipements et mise en service) des nouveaux réacteurs EPR.

Comme le rappelle en effet EDF, le budget de 2021 ne prenait pas en compte les frais liés à la maîtrise de l’ouvrage. Le gouvernement doit encore finaliser le plan de financement des nouveaux EPR, plan qui permettra de déterminer le prix du mégawattheure qui sera produit par les nouveaux réacteurs EPR. Leur mise en service est prévue d’ici à 2025.

 

Les projets internationaux d’EDF ne sont pas épargnés

Les dépassements budgétaires d’EDF ne s’arrêtent pas aux frontières françaises. Les projets d’EPR d’EDF à l’étranger, comme ceux en cours au Royaume-Uni, ont également subi des hausses considérables de leurs coûts initiaux. Par exemple, la construction de l’EPR de Hinkley Point C outre-Manche a vu son estimation grimper, passant de 25-26 milliards à 31-35 milliards de livres.  La filière nucléaire française, après 5 ans de mise à l’arrêt, peine à répondre aux nouveaux objectifs fixés par le gouvernement depuis sa relance, initiée en 2022 par Emmanuel Macron. Manque de personnel qualifié, échéances restreintes… les dépassements budgétaires mettent en lumière les défis auxquels est confronté le secteur nucléaire français.

Pour redresser la barre, EDF mise sur l’optimisation de ses processus et sur la renégociation de certains contrats clés, dans le but de limiter l’impact financier de ces dépassements. L’issue de ces négociations sera déterminante, non seulement pour la trajectoire énergétique du pays, mais aussi pour le porte-monnaie des Français.

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Réacteurs nucléaires : la cadence infernale que promet EDF

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EDF, par la voix de son PDG, annonce la construction de deux réacteurs par an dès 2030.

L’Europe se rallie au nucléaire : une aubaine pour EDF

L’Europe renoue de plus en plus avec l’énergie nucléaire. Luc Rémont, PDG d’EDF, voit dans cet élan un signal fort pour accélérer la production d’électricité nucléaire. Avec l’objectif de déployer deux réacteurs annuellement après 2030, EDF souhaite tirer parti de son expertise pour répondre efficacement à cette demande grandissante. Mais au-delà de l’ambition, le groupe français se heurte à un défi de taille : maîtriser les coûts tout en garantissant la fiabilité de ses installations.

Le nucléaire reste un terrain miné par les incertitudes financières. Luc Rémont admet qu’aucun chiffrage précis n’est encore arrêté pour les futurs réacteurs. Toutefois, il maintient que le développement du nucléaire reste économiquement viable, malgré une dette conséquente et des dépassements budgétaires sur les projets en cours.

Le chantier de Flamanville a pris du retard 

Le programme nucléaire d’EDF repose en grande partie sur la technologie EPR, conçue pour marquer le renouveau du secteur en Europe. Malgré les retards et les surcoûts, notamment illustrés par le chantier de Flamanville, Luc Rémont reste confiant. Il évoque les succès passés et la capacité d’EDF à relever de tels défis. Cependant, l’heure est à la rationalisation : pour tenir ses promesses, EDF mise sur l’optimisation et la standardisation de ses fameux réacteurs EPR2.

En visant une production accélérée, EDF ne se positionne pas seulement comme un acteur majeur en France, mais ambitionne aussi de renforcer la présence du nucléaire en Europe. La collaboration avec d’autres pays et la concurrence sur des appels d’offres internationaux témoignent de l’ambition globale du groupe.

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Dissuasion nucléaire : l’Armée et EDF relancent la production de tritium

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Avec la polarisation du monde, la France vise à assurer sa capacité de dissuasion nucléaire. Le ministère des Armées a publié un communiqué, lundi 18 mars 2024, annonçant une collaboration entre EDF, le ministère de la Défense et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Cette collaboration vise à relancer la production de tritium, un gaz rare requis dans la fabrication d’armes de dissuasion nucléaire.

 

 

Une collaboration hautement stratégique entre EDF et l’Armée

Le tritium, bien que discret dans le paysage médiatique, est un maillon essentiel de la dissuasion nucléaire, garant de la sécurité nationale. L’annonce de la collaboration entre EDF et le ministère des Armées pour la production de tritium à la centrale de Civaux (Vienne) marque un tournant majeur dans la stratégie de dissuasion nucléaire française. Le tritium, isotope radioactif de l’hydrogène, joue en effet un rôle clé dans l’efficacité des armes nucléaires. Sa production est très complexe et réglementée, ce qui nécessite des infrastructures spécifiques et un savoir-faire technique avancé, domaine dans lequel EDF excelle.

Le ministère des Armées précise que cette opération s’inscrit dans une démarche de longue haleine, initiée dès les années 1990. « Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense », indique le communiqué officiel. Une convention tripartite entre l’État, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et des énergies alternatives) et EDF définira les contours de cette mission, ainsi que les normes de gouvernance et de sécurité pour chacune des parties.

 

Le défi de la production de tritium

La production de tritium a longtemps été mise à l’arrêt en France. Jusqu’aux années 60, c’était le site de Marcoule (Gard) qui en avait la charge, mais celui-ci a été démantelé en 2009. Or, le cycle de vie du tritium nécessite une production régulière pour maintenir les stocks nécessaires à la dissuasion nucléaire. « Tout stock est réduit de moitié au bout de 12 ans, les trois quarts au bout de 25 ans, 99,5 % au bout d’un siècle », rappelle le ministère des Armées. « La centrale de Civaux a été choisie parce qu’il s’agit de la centrale en service la plus jeune du parc et qu’elle présente donc une capacité de poursuite de sa durée d’exploitation qui est maximale », explique Étienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire chez EDF.

 

Deux réacteurs de la centrale nucléaire seront mis à disposition pour cette nouvelle mission. Leur rôle sera d’irradier des matériaux contenant du lithium. Ces matériaux, une fois irradiés, seront ensuite transférés vers un site du CEA qui finalisera le processus de fabrication du tritium. Étienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire chez EDF, précise que cette activité annexe ne perturbera pas la mission principale de la centrale, qui reste la production d’électricité. Au vu des enjeux de sûreté et de la nécessité de modifier les paramètres de fonctionnement des réacteurs, la production de tritium ne sera pas immédiate. La centrale de Civaux doit dans un premier temps envoyer un dossier détaillant les modifications et les aménagements prévus sur ses deux réacteurs. Ce dossier sera examiné par l’Autorité de sûreté nucléaire, le gendarme du nucléaire, et l’IRSN, son expert technique, pour des premiers tests prévus d’ici à 2025.

 

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Nucléaire : des investissements massifs à venir à l’usine de la Hague

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L’usine de La Hague s’apprête à vivre une révolution. Emmanuel Macron et son conseil de politique nucléaire a annoncé des investissements massifs, promettant de redéfinir l’avenir énergétique de la France.

 

La Hague va recevoir un important coup de pouce

Au cœur de la Manche, l’usine de La Hague, opérée par Orano, se prépare à une nouvelle ère. Le conseil de politique nucléaire du 16 février 2024, présidé par Emmanuel Macron, a annoncé un plan d’investissement conséquent pour les décennies à venir. En choisissant de poursuivre le retraitement et le recyclage du combustible nucléaire, la France se projette jusqu’à 2100, anticipant les besoins des nouveaux réacteurs prévus d’ici à 2040-2045.

La décision d’injecter des « investissements importants » dans l’usine de La Hague souligne l’importance stratégique du site dans le paysage énergétique français. Cette injection de capitaux, visant à moderniser et à étendre les capacités de l’usine, reflète l’engagement de la France envers un modèle de cycle fermé. Ce modèle, qui prévoit le traitement et le recyclage des combustibles usagers, s’inscrit dans une vision durable de l’utilisation de l’énergie nucléaire.

Quel avenir pour le site de Melox ?

L’usine de la Hague, lancée à la fin des années 1970, approche de sa fin de vie théorique autour de 2040. La nécessité d’un « grand carénage » se fait sentir pour répondre aux inquiétudes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernant la saturation des capacités d’entreposage. Parallèlement, la question de l’avenir du site de Melox, spécialisé dans la fabrication de combustible Mox, se pose aussi.

Au-delà de La Hague, le gouvernement Macron pose les jalons d’une stratégie nucléaire renouvelée, avec un œil sur les petits réacteurs innovants (SMR) et le projet Nuward d’EDF. Ces initiatives, couplées aux investissements à La Hague, témoignent d’une volonté de faire du nucléaire un pilier central de la transition énergétique française.

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