Bien sûr, vous vous en moquez parce que vous jouez sur PC et vous ne pensez qu'à votre tronche, mais sachez que les nintendophiles (c'est ainsi qu'on les qualifie dans le DSM-5) sont fort malheureux. Les pauvres viennent en effet d'apprendre que la remplaçante de la Switch, astucieusement baptisée Switch 2, n'arrivera dans nos échoppes qu'en mars 2025, ceci afin d'éviter de courir le risque d'une « pénurie de composants », dixit Monsieur Nintendo. Les consoleux seront toutefois confortés par cette bonne nouvelle : d'après une rumeur persistante, une nouvelle Xbox devrait arriver dès cet été. Elle sera similaire aux Xbox Series actuelles, sauf qu'elle coûtera un peu moins cher, qu'elle sera blanche et qu'elle ne disposera pas d'un lecteur optique. On n'arrête pas le progrès. LFS.

D’après Circana, boîte spécialisée dans les études de marché, les acheteurs de consoles sont de plus en plus vieux. Plus précisément, car que serait une étude de marché sans chiffres, entre 2020 et 2024 la part de consoles achetées par des 18-24 ans serait passée de 15 à 7 %, tandis que sur la même période la part des achats réalisés par des gens âgés de 55 ans et plus augmentait de 17 à 23 %. Plusieurs hypothèses sont proposées, car que serait une étude de marché sans hypothèses : attachement aux consoles de la génération qui a grandi avec une NES ou une Master System, consoles de salon de plus en plus achetées par les darons pour leurs enfants, ou encore, plus intéressant, désintérêt de la jeune génération pour ces plateformes, les loupiots ayant tendance à préférer le jeu sur smartphone ainsi que les jeux sociaux sur PC, comme Minecraft ou Fortnite. Le rêve d’ackboo, un monde où les jeunes préfèrent le PC aux consoles, aura donc fini par se réaliser. Sauf qu’au lieu de jouer à Hearts of Iron, ils jouent à Roblox. LFS.

L’argent salit toutes les belles choses. Après le rock, le punk, le post-punk et le post-post-punk, le hacking de Doom vient de rejoindre la longue liste des contre-cultures récupérées par les grosses mains invisibles du capitalisme. Si jusqu’ici réussir à faire tourner Doom sur des plateformes de plus en plus exotiques ou absurdes était un jeu innocent d’ingénieurs et de gros nerds désœuvrés, cette fois-ci, et pour la première fois, une entreprise vient de s’y coller. En avril prochain, les tondeuses-robots de marque Husqvarna recevront une update officielle permettant de jouer à Doom sur leur écran de contrôle. Non content de salir à jamais ce qui n’était qu’un jeu innocent, ces gros cochons ont de plus joué les gros rapiats, puisque le patch comprendra uniquement la version shareware du jeu. C’est qu’ils n’allaient pas non plus débourser de l’argent, les bougres. LFS.

Vous vous souvenez sans doute qu’en décembre dernier, Twitch avait annoncé cesser ses activités en Corée du Sud, annonce qui avait à l’époque semblé très curieuse quand on sait l’importance du jeu vidéo dans ce pays, un peu comme si on apprenait que la FIFA cessait ses activités au Brésil. À l'origine de cette décision, le coût prohibitif de la bande passante dans le pays de Samsung et de la chirurgie esthétique : Twitch (qui appartient à Amazon, entreprise à la trésorerie toujours précaire) avait d’ailleurs commencé par réduire la résolution des streams coréens à 720p afin de limiter la facture. C’est en raison de cette baisse de qualité, ainsi que pour l’interruption sans préavis de ce qui était considéré comme un service de VoD, que la commission des télécommunications sud-coréenne vient de présenter à Twitch une amende de, tenez-vous bien, 320 000 dollars. Autant vous dire que si demain vous apprenez qu’Amazon a fait faillite, vous saurez qui en est responsable. LFS.

« Il n’y aura jamais de suite à mon jeu et c’est très bien comme ça. » Ce n’est pas Notch qui a prononcé cette phrase en finissant sa troisième boîte de Valium mais Alexander Karpazis, directeur créatif de Rainbow Six Siege. Critiquant ces jeux « qui enchaînent les suites mais ont complètement lâché l’affaire » tout en précisant qu’il ne « donnerait pas de noms » pour ne pas faire de peine à Call of Duty et à Overwatch, il explique dans un argumentaire ma foi plutôt convaincant qu’un game as a service comme son jeu n’a pas besoin de suite et qu’il peut durer « pour toujours » tant que les équipes et les joueurs seront au rendez-vous pour le renouveler. Neuf ans après la sortie de Rainbow Six Siege, on a envie de lui donner raison et de ravaler un peu nos critiques contre les GAAS, qui après tout valent sans doute mieux que les suites sans âme bricolées pour ramener des thunes. LFS.

Pendant que vous (et moi, hein, on ne va pas se mentir) passons nos journées à nous tourner les pouces dans nos bureaux chauffés d’employés du tertiaire, il y en a qui bossent vraiment. Par exemple la community manager d’Arrowhead qui, débordée elle aussi par le succès de Helldivers 2, a envoyé tellement de DM de support technique à des joueurs coincés dans les files d’attente que Discord a fini par la ban, persuadé qu’il s’agissait d’un bot. LFS.

D’après plusieurs sources plus concordantes qu’un chant polyphonique corse, des versions « pre-release » Android et PC des Sims 5 se baladeraient dans la nature. C’est ballot pour Electronic Arts et aussi pour nous, car le moins qu’on puisse dire est que les dataminers n’ont pas tiré grand-chose de cette version. Tout juste apprend-on que la version PC utilisera la protection anti-copie Denuvo (probablement pour protéger les DLC, la version de base du jeu étant cette fois-ci free-to-play) et que son moteur 3D ne sera pas Frostbite, comme on aurait pu s’y attendre, mais l’Unreal Engine. Écoutez oui je sais ce n’est pas terrible comme scoop mais dites-vous que vous pourriez être en train de faire quelque chose d'encore plus ennuyeux, je ne sais pas, vous pourriez être vraiment en train de jouer aux Sims. LFS.

Entre le DLSS de Nvidia, le FSR d'AMD et le XeSS d'Intel, les développeurs suent. Pour l'instant, ils doivent implémenter séparément chacune de ces nouvelles technologies d'optimisation graphique, ce qui coûte du temps, de l'argent, et explique pourquoi des jeux récents (Starfield, Star Wars : Jedi Survivors, Resident Evil 4...) ont fait l'impasse sur l'une ou l'autre. Alors Microsoft s'est dit « vous savez quoi les pépères, on va simplifier ce bazar ». Arrive donc DirectSR, développé en partenariat avec les trois larrons des GPU. Cette nouvelle fonctionnalité DirectX sera introduite fin mars à la GDC 2024 et offrira une méthode unifiée pour l'intégration de ces technologies, sans les remplacer. Cela devrait faciliter le boulot des programmeurs, mettre fin au favoritisme Nvidia ou AMD sur certains jeux, et clarifier un peu le menu des options graphiques. A.

Nintendo a sifflé la fin de la récré pour l'émulateur Switch Yuzu, qui avait notamment acquis une grosse popularité chez les utilisateurs de Steam Deck. Ses créateurs viennent d'en stopper le développement, ont retiré tous les fichiers de leur site web et ont accepté, après seulement quelques jours de négociation, de payer 2,4 millions de dollars au constructeur japonais afin d'éviter un procès. Il faut signaler qu'il y avait une véritable société derrière Yuzu, Tropical Haze LLC, qui récoltait plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois via un Patreon donnant accès aux versions les plus avancées de l'émulateur. Cela a dû beaucoup énerver Nintendo. A.

Après le succès du jeu Harry Potter Hogwarts Legacy en 2023 (22 millions d'exemplaires vendus, high score de l'année), nous eûmes pu penser que Warner Bros. allait continuer sur sa lancée. En fait, pas vraiment. Échaudé par le récent échec de Suicide Squad : Kill the Justice League, l'éditeur américain a déclaré, lors d'une conférence financière, que le marché du jeu vidéo AAA classique était trop volatil à son goût. Du coup, il veut désormais développer sa présence sur le marché du jeu mobile (soupir), du free-to-play (re-soupir) et du game as a service (re-re-soupir), afin de s'assurer des revenus plus constants et prévisibles. Un peu comme tous les autres gros éditeurs ont voulu le faire il y a dix ans, avec le succès que l'on connaît. A.  

Funcom a montré son futur MMO Dune : Awakening avec une nouvelle vidéo « révélation » qui, comme d'habitude, consistait en trente minutes de blabla pour trois minutes de gameplay. Je l'ai regardée, je vous résume ce qu'il faut en retenir. Le jeu exploite l'Unreal Engine 5.2 donc c'est vraiment joli. L'aventure commencera comme un vrai « jeu de survie » (rester hydraté, éviter l'insolation, échapper à un ver des sables) avant de devenir un « jeu de survie politique ». Il y aura de la collecte de ressource (fer, cuivre, etc.) et du crafting à gogo. Le base building sera inspiré de Conan Exiles et amélioré, notamment pour la construction en coop', avec un système de blueprints. Les combats se feront au corps-à-corps, à distance, à bord de véhicules, et les joueurs pourront piloter des ornithoptères. Voilà, si ça vous donne chaud, les inscriptions pour le futur bêta-test se font ici. A.

Trois bonnes nouvelles concernant Frostpunk 2 : il sortira le 25 juillet (en pleine canicule, ça nous rafraîchira un peu), sera disponible sur le Game Pass, et un bêta-test (réservé aux acheteurs de l'Édition Deluxe) se déroulera en avril. A.

Ghost of Tsushima, qui a cartonné sur PlayStation 5 en 2020, arrive sur PC en version director's cut avec tout un tas de raffinements destinés à nos machines de seigneurs. Sur la page Steam du jeu, qui vient d'être mise en ligne, Sony nous promet, en vrac, des options graphiques pour PC haut de gamme, une fréquence d'affichage déverrouillée, le support du format 21:9, des configs triple-écran, du DLSS, du FSR, du XeSS et du DLAA, la possibilité de jouer avec les dialogues japonais et même une gestion impeccable des manettes DualSense à retour haptique. C'est comme s'ils nous susurraient à l'oreille : « Promis, cette fois-ci, on va faire un vrai portage PC bien comme il faut. » Ghost of Tsushima sortira le 16 mai, à un prix « console style » de 60 € (un poil cher pour un jeu d'il y a trois ans, mais bon). A.

En faisant le ménage dans son grenier, Electronic Arts est tombé sur un vieux carton avec ses jeux d'enfance, auxquels il n'avait pas pensé depuis des décennies. Et il s'est dit que finalement, il pourrait peut-être les ressortir sur Steam, histoire de se faire un (petit) billet. Vient donc d'arriver sur la boutique de Valve une série de blockbusters du temps jadis. L'excellent 4X Sid Meier's Alpha Centauri, une pelletée de vieux Command & Conquer, Sim City 3000 et le jeu d'infiltration The Saboteur sont ainsi disponibles à des prix ridiculement bas par rapport à leur version GoG. Notez que les vieux Populous et les deux premiers Dungeon Keepers font aussi partie du convoi, mais à l'heure où j'écris, n'apparaissent pas encore sur la boutique française. A.

La maîtresse, Jacqueline Europe, n’en peut plus. Les petits Théo Apple (3 ans et demi) et Matthéo Epic Games (3 ans) continuent de se battre dans l’école, dans la classe, derrière le gymnase. Le premier casse les jouets du second et se réserve des zones entières de la cour de récréation. L’autre le dénonce avant de lui mettre des coups de pied dans les tibias en l’insultant. Un conseil de classe spécial avait même été monté et tapé du poing sur la table. La famille Apple avait semblé accepter : OK, le petit Epic pourra monter son stand de marchande Epic Games Store sur iOS, le coin réservé avec le toboggan, au moins pour l’Europe. Et bim, dès la maîtresse le dos tourné, ils ont supprimé le compte développeur du petit Epic, l’estimant « indigne de confiance », na ! Une dernière petite menace de Jacqueline Europe et il sera finalement remis en route, mais on a dépassé le ridicule. Jacqueline en est à six valiums par jour. P.

Chez Giantbomb, Jeff Grubb croit savoir que Respawn, dont le FPS Star Wars est annulé, et EA envisagent finalement de retravailler sur Titanfall. Un prototype, une minuscule équipe dirigée par le directeur des deux premiers, dans le même univers, mais « pas Titanfall 3 ». Titanfall : Le visual novel sur les rails donc. P.

La haine a ceci de pratique qu’elle se camoufle sous les habits de la « défense contre [insérer ici une menace inexistante] ». Un groupe de débiles fachos défenseurs de « notre culture » s’est ainsi mis en tête de combattre l’entreprise Sweet Baby Inc. et ses pratiques honteuses de… consulting en traitement de la diversité. Ah, d’accord, Gamergate le retour, avec des joueurs terrifiés par la « wokisation » des jeux, dont ils pensent que le travail de l’entreprise canadienne serait à l’origine (sur Alan Wake II ou Spider-Man 2, par exemple). Leur travail ? Relire et conseiller, à la demande de studios, pour éviter les caricatures, les maladresses culturelles parfois involontaires. Pour les 90 000 membres du groupe Steam sweetbabyinc-detected et les 5 600 de leur discord, c’est grave et le respect des LGBT+, des femmes ou des noirs serait même à l’origine de la crise et des licenciements dans le milieu. La plupart sont trumpistes, évidemment. P.

Les patrons au feu ! Encore une décision scandaleuse qui met en péril l’équilibre de vies humaines en mettant le profit et les investisseurs au premier plan, il suffit ! Révolution ! Ces gougnafiers de dirigeants de Capcom, ivres de pouvoir et de cupidité, ont annoncé augmenter les salaires de tout le personnel de 5 %, et même 30 % pour les nouvelles embauches, dans le but ignoble de séduire et de motiver les talents exceptionnels du milieu et de… attendez, quoi ? Pardon, j’étais en mode automatique « L’industrie du jeu vidéo brûle », je ne m’attendais pas à ça. Eh bien, écoutez, euh… bravo et tant mieux ? Ils m’ont coupé le sifflet là, que faire ? Ah, je sais : quid des équivalents nippons des Pass Navigo et des Tickets restau ? Réponds à ça Capcom. Révolution ! P.

Longtemps, Adult Swim Games a été un éditeur ami des indés. Une division de la marque Adult Swim de Cartoon Network, donc Warner Bros. Discovery, peu active depuis trois ans, au point de se demander s’il n’en restait pas qu’une coquille vide. En réalité, le vide commence maintenant, car Warner commence à simplement effacer tout le catalogue de titres édités sur Steam. Certains développeurs ont déjà vu leur jeu disparaître, les autres s’attendent au même sort, sous 60 jours. La plupart demandent, au moins, à récupérer leurs créations – dont la propriété intellectuelle, souvent, leur appartient encore – pour republier (ce qui ferait tout de même perdre les wishlists, les critiques et les guides existants). Avec professionnalisme, Warner leur répondrait, selon certains témoignages recueillis par Polygon et PC Gamer : « Ah, non. On ne peut pas, à cause de contraintes logistiques et de ressources. Des bisous. » Traduction : il n’y a plus personne, on n’a pas le temps, pas envie. P.