Y aurait-il un nouveau Doom ? Après les succès critiques et commerciaux du reboot de 2016 et de Doom Eternal, c’était presque certain. A-t-on besoin d'un nouveau Doom ? Face à l'abondance de boomer shooters à laquelle on a droit depuis quelques années, on pouvait en douter. Doom : The Dark Ages, en tout cas, veut faire son possible pour renouveler la formule.

Je suis un être simple. Donnez-moi quelques monstres bien tordus, un ou deux animaux mutants, et je suis heureux. Alors cette année, entre le retour des chiens aveugles dans Stalker 2 et les mantes religieuses crados de Slitterhead, j’étais déjà aux anges. Mais avec Zoochosis, j’ai atteint l’illumination.

On se moque beaucoup de Bethesda et de sa tendance à sortir une nouvelle version de Skyrim tous les ans (même s’ils se sont un peu calmés maintenant qu’ils vont devoir sortir un correctif de Starfield tous les six mois) mais Microsoft ne vaut pas beaucoup mieux. Entre les redux, les remakes et les éditions collector, chaque épisode de Age of Empires aura au moins eu droit à deux ou trois versions. Rebelote avec Age of Mythology Retold.

Dans la courte liste des titres qui auraient mérité de changer à jamais l’histoire du jeu vidéo mais n’ont pas eu de descendance, on trouve The Longing. Un jeu qui prenait le contrepied de tous les autres puisque le but y était précisément de ne rien faire, de tuer le temps en attendant que la situation se résolve toute seule, comme dans les rêves les plus fous d’Henri Queuille. Avec While Waiting, la relève a peut-être fini par arriver.

Il y a quelques jours, j'ai reçu un mail d'Ellen Replay. Il contenait la clé Steam d'un jeu, assortie d'un message laconique : « Ça va te plaire, ça se passe dans la zone. » N'étant pas d'un naturel particulièrement gangsta, je n'ai pas immédiatement compris pourquoi notre bien-aimée rédac' cheffe avait pensé à moi. Puis j'ai découvert le nom du jeu : Chornobyl Liquidators. Je ne partais pas pour les barres HLM de Saint-DeRallyMannis mais pour celles de Prypiat, en 1986. Et, surtout, pour des barres de rire.

Parmi les vagues de jeux qui viennent sans fin s’écraser sur la jetée de nos boîtes mails de journalistes, à qui il arrive par moments de sentir un peu la marée pas très fraîche, certains se distinguent. Assez différents pour que, dès le premier screenshot, on sache qu’on va les suivre et écrire dessus. Et puis il y a ceux qui, dès la première image, nous font hurler « OK, c’est bon, je veux y jouer ». Hibernaculum est de ceux-là.

Il ne sera pas dit que Canard PC, « le kolkhoze du père Ivan » comme on le surnomme, n'est pas démocratique. Quand la foule, massée à mes pieds dans le chat Twitch, a hurlé en chœur « il faut que tu testes Wrath, c'est pour ceux qui aiment les vieux FPS », je lui ai obéi. Pourtant, je n'avais pas envie de jouer à Wrath, qui semblait être un peu trop un vieux FPS, sans grand-chose de neuf. Qui avait raison, de la foule ou de moi-même ? En despote éclairé, je répondrais : les deux.

Récemment, on a reçu à la rédac un lot de cartes postales accompagné d'un mot qui nous enjoignait à faire un don pour aider les personnes en situation de handicap. Car ces cartes, figurez-vous, avaient été peintes avec la bouche par des artistes sans bras. Sitôt acquise cette information, impossible de les voir de la même façon : qu'on les aime ou pas, la première pensée était « Wow, ça a été peint avec la bouche ! ». Selaco, c'est la même chose. Impossible en le voyant de ne pas penser « Wow, ça a été fait avec le moteur de Doom ! ».

Les développeurs indés sont trop timorés. Pourquoi se contenter de jeux d’horreur low poly façon PS1 ou de pixel art façon Super Nintendo ? Pourquoi ne pas remonter plus loin et tenter des jeux en technicolor ? en noir et blanc ? ou bien des jeux muets, dont les graphismes sembleraient avoir été fixés sur une bobine de 1910 qui aurait traîné un siècle dans une cave humide ? Christoph Frey, un dév' moins lâche que les autres, a relevé le pari.

Pendant que tout le monde était tranquillement en vacances à regarder passer les nuages pour oublier l'état de l'industrie du jeu vidéo, la catastrophe continuait. Dernière victime en date, Humble Games, éditeur spécialisé dans les (tout) petits jeux indépendants, qui a subi fin juillet une « restructuration », au sens où la vache emmenée à l'abattoir est « restructurée » par le personnel. Car même si Humble assure promis-juré-craché qu'il ne s'agit pas d'une liquidation et que la coupe franche vise à « assurer la stabilité et le soutien des projets en cours », 36 personnes vont néanmoins se retrouver sur le carreau. Quant aux développeurs de Bõ: Path of the Teal Lotus, dernier jeu édité par Humble avant le changement, ils ont carrément lancé un Patreon pour s'assurer que leur jeu aura le soutien financier nécessaire durant les semaines qui suivent sa sortie, qu'Humble n'est manifestement plus en mesure d'assurer. Une simple « restructuration », donc. LFS.

Quand les archéologues de Steam fouilleront dans les ruines de l'empire de Gabe, ils trouveront plusieurs strates et autant d'ères. Tout d'abord celle des early access, inaugurée en 2013, qui en quelques années a fait de ce nouveau mode de distribution la norme pour les développeurs de jeux indés. Vint ensuite celle des démos, qui depuis que les Steam Next Fest règnent en maîtresses et que le nombre de wishlists est devenu la mesure du futur succès d'un jeu, sont redevenus l'outil promotionnel crucial qu'elles étaient à l'époque des « démos jouables » dans les années 1990. C'est donc sans surprise que Steam a annoncé cet été l'arrivée de nouveaux outils destinés à faciliter la vie des développeurs de démos autant que celle des joueurs. Entre autres nouveautés, il sera désormais possible d'ajouter des démos à sa bibliothèque Steam sans avoir à les télécharger et d'écrire des reviews indépendantes de celles du jeu principal. LFS.

Toujours aussi décidé à voler à Dead by Daylight le titre de « plus grande poubelle à licences du monde », Fortnite vient de signer un partenariat avec Tesla afin qu'il soit possible d'y conduire un cybertruck – en échange de quelques piécettes tout de même, il s'agit d'une skin payante, il n'y a pas de petits profits – et, sans surprise, des groupes de joueurs se sont donné la mission de réduire en cendres tous les cybertrucks croisés en jeu. Là où ça devient très drôle, c'est qu'ils n'ont même pas eu à le faire, enfin pas tout de suite, car dans un retournement si ironique qu'on le croirait écrit par l'enfant caché d'Alanis Morissette et de M. Night Shyamalan, les cybertrucks virtuels se sont mis à faire planter le jeu peu de temps après leur déploiement, à tel point qu'Epic a dû temporairement les désactiver. LFS.

C'était le bon moment : les cadres dirigeants étaient en vacances aux Maldives, les grands patrons sur leurs yachts (sauf le démissionnaire Bobby Kotick, occupé par sa cure annuelle en Suisse durant laquelle les employés d'une clinique secrète réajustent chaque été le masque en plastique qui dissimule son origine extraterrestre). Les petites mains du jeu vidéo, échaudées par le jeu de massacre des dix-huit derniers mois, ont donc profité de la fin juillet pour se syndiquer en masse. Quelques jours seulement après que 240 employés de Bethesda ont formé leur syndicat (le premier dans une entreprise acquise lors les grands rachats de Microsoft), 500 de ceux de Blizzard leur ont emboité le pas. Une bien belle initiative, même si le nom du syndicat de Blizzard, WoW Gamemaker's Guild, montre que ces gens-là passent décidément trop de temps à lire de la fantasy, mais bon, on a évité « les elfes de la nuit pour la justice sociale », c'est déjà ça. LFS.  

Toujours aussi taquins (sans doute en raison des bulles d'azote qu'ils ont dans le cerveau à force de pratiquer la plongée), les développeurs de Subnautica ont glissé quelques screenshots du futur Subnautica 2 dans la base de données du premier jeu, assorties de commentaires du genre « Tiens ? Qu'est-ce que c'est que cette espèce de poissons ? Je ne l'ai jamais vue ». Il va sans dire que les joueurs sont désormais en train de fouiller toute la base à la recherche d'autres surprises comme des gros chiens, alors que la logique voudrait qu'ils le fassent comme des poissons-chats. LFS.

Si ça ne va pas fort pour l'industrie du jeu vidéo depuis quelque temps, la presse spécialisée ne se porte guère mieux. Tandis que plusieurs rédacteurs de Second Wind, le média lancé par des anciens de The Escapist, ont démissionné après avoir accusé leur patron Nick Calendra de n'avoir fait que reproduire le management toxique des grosses boîtes, le vénérable Game Informer (33 ans d'existence tout de même) ferme lui carrément boutique. Son propriétaire GameStop a, du jour au lendemain, viré les treize employés et effacé tout le contenu du site web. Et lorsque les employés ont tenté, en dernier recours, de poster un message d'adieu à leurs lecteurs sur le compte Twitter du magazine, GameStop a tout simplement supprimé le compte en question. En effet, lorsqu'on veut s'assurer que quelqu'un a bien compris qu'on le méprise, autant insister plusieurs fois. LFS.

Nous autres rumeurologues (c'est une spécialité après l'école de journalisme, un peu comme proctologue après médecine) appelons ça « une belle bête » : la page de Red Dead Redemption sur le PlayStation Store a brièvement fait mention de l'existence d'une version PC dans la description du jeu. Le message a très vite été effacé, mais assez pour faire renaître l'espoir chez les gens qui en ont encore quelque chose à faire du premier RDR. LFS.

« Ça doit être un record mondial ! », s'est immédiatement exclamé un internaute. Mais vous connaissez les internautes, toujours à s'enthousiasmer comme de petits chiots fous. En ce qui me concerne, j'ignore s'il s'agit d'une première, mais cela reste remarquable : le film Borderlands a débuté sa carrière sur Rotten Tomatoes avec un score parfait de 0 %. LFS.

C'est votre premier jour au FBI. Ou plutôt au FDI, son équivalent fictionnel dans The Operator. Oubliez tout de suite vos rêves de courser les criminels Glock au poing, vous avez été assigné au projet operator. Votre boulot consiste à prendre les appels des agents de terrain et à les assister dans leurs enquêtes. Bref, un bon boulot de planqué, équivalent policier de mon boulot de journaliste 2.0, qui consiste à paraphraser Reddit en regardant passer les nuages par la fenêtre.

Si les MMO ont mauvaise presse depuis WoW, ce n'est pas tant pour leur côté addictif ou la lourde part de responsabilité qu'ils portent dans la transformation du jeu vidéo moderne en travail à la chaîne abrutissant. C'est aussi parce qu'ils sont trop casual : de bêtes jeux incrémentaux dans lesquels, pour peu qu'on soit prêt à farmer pendant des heures, on ne peut que progresser. De ce point de vue au moins, Dune : Awakening, dans lequel je suis mort de soif après trois minutes de jeu, marque une rupture.

J'arrivais devant le stand de 2K où était présenté Civilization 7, traînant ma démarche blasée de vieux briscard de la Gamescom. Devant mes cicatrices et ma claudication, les jeunes influenceurs s'écartaient en murmurant : « Il paraît que c’est sa douzième, que plus rien ne peut le surprendre. » Je le pensais aussi. Et pourtant, contre toute attente, j'ai réussi à être surpris par un Civ.