Dans cinquante ans, on commentera les jeux de Tobias Springer comme on disserte aujourd’hui sur l'œuvre des peintres flamands. On l’appellera « le maître du minimalisme » ou « le géomètre d’Aachen ». Au vernissage de la rétrospective Springer au Grand Palais en 2083, vous direz à vos arrière-petits-enfants : « J’y étais, vous savez. Je me souviens quand Shapez 2 est sorti. Je me souviens du test d’Izual. Quel bel homme, ce Izual. »

Je choisis toujours très mal mes jeux de vacances. En 2022, pendant que mes volets bloquaient le soleil de juillet, je suis resté vissé aux steppes grisâtres de Rimworld. En août 2023, tout le monde se baignait dans les eaux bleues de Dave The Diver et je construisais une usine terne dans Gunsmith. Mais cet été, j’ai enfin touché le fond. Loin du soleil, reclus dans mon antre, j’ai codé.

Palimpsest, The Eagle’s Path, Tiptop Detective... Ces célébrations de Pentiment, Assassin’s Creed et Disco Elysium ne sont pas des livres ni des blogs mais des zines, des petits magazines amateurs diffusés sur Internet ou imprimés sur ce matériau d’un autre âge, le papier. Une pratique confidentielle, mais dont on a voulu parler à Canard PC. Entre dinosaures, on se comprend.

Sous les projos (Le thermomètre DLC) : Les Sims 4. Après les enfants, la vie à la campagne et les propriétaires bâilleurs, Les Sims 4 continue la tradition des extensions qui simulent des trucs horribles de la vraie vie. Son nouveau DLC, bourré de contenu et de nouvelles mécaniques, est consacré aux rencontres amoureuses.

Tous les jeux devraient être vendus 3 €. On a un capital sympathie énorme, quand on est vendu 3 €. Aucun jeu à 3 € n’est « nul » : il « vaut ses 3 € ». Aucun jeu à 3 € n’est « bon » : il est « extraordinaire pour le prix ». Comme Tradesman : Deal to Dealer.

Hier encore, on s’attroupait autour de Game Boy colorées dans la cour de récré, en cherchant l’épée magique qui permettrait à Link de sauver la princesse. Aujourd’hui, on est béats devant un tableau de bord abscons, dans le bunker d’un jeu qui s’appelle Planetenverteidigungskanonenkommandant. La vie a changé. En beaucoup, beaucoup mieux.

Sous les projos : Starfield. Surprise ! Le 9 juin, en plus de l’annonce de son nouveau DLC prévu pour l’automne, Starfield a sorti une mise à jour un peu spéciale, celle du creation club. Et par « un peu spéciale », je veux dire « mal pensée et hyper clivante ». Une mise à jour digne de Starfield, en somme.

Eh non, Dragon Age : Dreadwolf n’existe plus. Il s’est renommé The Veilguard après dix ans d’un développement compliqué, marqué par les retours au point zéro et les départs successifs de tous ses chefs de projet. Mais cette fois, c’est la bonne. Le jeu s’est montré à la lumière et a même une fenêtre de sortie : automne 2024.

Savez-vous pourquoi les moines se sont retrouvés à brasser de la bière, vers la fin de l’Antiquité ? Eh bien moi non plus. Ça vous fera un truc à Googler ce soir, tiens. Vous vous coucherez moins bête.

En 2009, on était jeunes et insouciants, on sortait d'Assassin’s Creed 2 et on voulait juste un Assassin’s Creed au Japon médiéval, vous vous souvenez ? Aujourd’hui, je ne suis plus jeune. Je ne suis plus insouciant. Je dois payer un loyer, trouver des idées de repas et bloquer un par un les démarcheurs qui me harcèlent au téléphone. Mais j’ai enfin mon Assassin’s Creed au Japon.

Cette année, le grand raout de l’industrie du jeu vidéo est orphelin : l’E3, le grand salon qui faisait rêver petits et grands depuis 1995 avec sa moquette épaisse mais douteuse, est enfin mort et enterré. Cela n’a pas empêché les éditeurs, et surtout les indés, d’enjamber son cercueil bardé de LED pour annoncer moult jeux.

J’ai beaucoup trop joué à la démo du nouveau jeu de Tom Francis, un tactical avec des forces spéciales tirées de Donjons & Dragons. C’est la première fois depuis des années que je prends autant mon pied sur un XCOM-like. En même temps, dedans on affronte Steve, un sorcier-agent de la circulation qui invoque des voitures fantômes.

Il faut du courage, pour sortir un jeu de gestion d’usine en 3D l’année où la version 1.0 de Satisfactory va descendre des cieux. Moi-même, j’ai foncé sur Foundry le visage cramoisi en beuglant « MAIS C’EST QUOI CE SOUS-SATISF… » et puis le jeu m’a proposé d’automatiser la production de plaques de fer, donc bon, je m’y suis mis, on est civilisés.

Ça a été, votre mois ? Parce que pour les développeurs d'Escape From Tarkov, pas du tout.

En février, j’avais passé vingt merveilleuses minutes à pouffer devant la démo de Duck Detective : The Secret Salami, qui laissait entrevoir des persos mignons, de l’enquête rigoureuse et une parodie hilarante. Le 23 mai, il a enfin été temps de voir si le jeu tenait ses promesses.