Il faudrait investir des milliers de milliards dâeuros pour dĂ©velopper le rĂ©seau Ă©lectrique europĂ©en
La transition Ă©nergĂ©tique ne se fera pas sans un rĂ©seau Ă©lectrique moderne et dĂ©veloppĂ©. Câest lâanalyse rĂ©alisĂ©e par la Cour des comptes europĂ©enne dans un rapport publiĂ© ce 2 avril. Lâinstitution y appelle Ă des investissements massifs, estimĂ©s entre 1 994 et 2 294 milliards dâeuros dâici Ă 2050, dont 1 871 milliards pour les seules infrastructures Ă©lectriques, afin de soutenir lâobjectif de neutralitĂ© carbone de lâUE.
Ă mesure que lâUnion Ă©lectrifie ses usages et intĂšgre davantage dâĂ©nergies renouvelables, le rĂ©seau actuel, par endroits vĂ©tuste, montre ses limites. PrĂšs de 50 % des lignes de distribution en Europe ont plus de 40 ans. Et leur modernisation ne suit pas le rythme imposĂ© par la transition Ă©nergĂ©tique. RĂ©sultat : les projets de rĂ©seau prennent souvent plus de temps Ă aboutir que ceux liĂ©s aux Ă©nergies renouvelables quâils sont censĂ©s accueillir. Il faudra donc investir presque 2 000 milliards dâeuros dans le rĂ©seau Ă©lectrique Ă horizon 2050.
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Les auditeurs europĂ©ens pointent plusieurs freins pour expliquer le retard pris, donc le mur dâinvestissement qui se profile : des retards persistants dans lâoctroi de permis, une pĂ©nurie de main-dâĆuvre et de composants et une planification trop cloisonnĂ©e entre Ătats membres. Le risque de rater les objectifs climatiques serait la consĂ©quence dâun dĂ©sinvestissement.
La Cour europĂ©enne des comptes insiste aussi sur les moyens dâoptimiser les investissements. Des solutions existent : flexibilitĂ© de la demande, stockage, gestion active du rĂ©seau, ou encore dĂ©veloppement de lâautoconsommation. Une maniĂšre de consommer localement et responsabiliser le consommateur.
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Mais pour cela, il faut lever un dernier verrou : le financement. Si certains gestionnaires de rĂ©seau comme le français RTE parviennent Ă mobiliser des capitaux, dâautres restent confrontĂ©s Ă un accĂšs au crĂ©dit limitĂ©. La Cour rappelle que des rĂšgles de rĂ©munĂ©ration claires et stables sont essentielles pour rassurer les investisseurs tout en garantissant, bien sĂ»r, des tarifs acceptables pour les consommateurs. En tĂ©moigne la rĂ©cente hausse du TURPE, la composante du rĂ©seau dans la facture dâĂ©lectricitĂ© des français. En France, un effort de 100 milliards dâeuros dâici 2040 est prĂ©vu pour adapter le rĂ©seau national Ă lâĂ©lectrification et aux Ă©nergies renouvelables (plan SDDR RTE).
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