Mois de juin, mois des bulletins. Un truc qui m’a toujours énervée, c’est cette notion de félicitations et d’encouragements, dont certains profs tenaient à affirmer qu’ils représentaient les efforts accomplis, alors que des lignes étaient tracées à 14 et 16 dans l’immense majorité des cas. Une hypocrisie du système scolaire de prétendre se préoccuper du travail et pas seulement des résultats. Au-dessus du dernier jeu de Shem Philips et SJ McDonald, j’y repense.

La vie d’indé est loin d’être une sinécure alors, pour une fois, réjouissons-nous : le remarquable The Operator, très apprécié de Sébum, se paye le luxe de s’écouler à 44 000 exemplaires en un mois. Bravo à Bastien Giafferi pour avoir effectué une belle opération critique et commerciale ! K.

Si l’été, les doigts de pieds se retrouvent souvent en éventail, dans Anger Foot, ils peuvent également atterrir avec une énergie cinétique remarquable dans la tronche de nos ennemis.

Le rapport à l’histoire si particulier de Kingdom Come : Deliverance semble avoir déclenché une véritable passion chez les Tchèques, qui y voient un excellent ambassadeur mondial de leurs racines.

« Ah ouais, le Monopoly, je connais »… C’est le quotidien des joueurs, qui peinent encore à convaincre que, depuis 20 ans, tout a changé. Cette modernité, il faut la prouver tous les jours et, avec Back Stories, on peut enfin égaler le… point & click. Ça tremble chez Rockstar, qui envisage d’annuler GTA 6.

Je sais que ça va heurter vos cœurs en tungstène de métalleux à qui on ne la fait pas. Je sais que le monde dans lequel nous vivons n’est pas propice à l’émerveillement et à la romance. Je ne le ferais pas si ce n’était pas important, mais pendant une page, s’il vous plaît, prenez Pasión de las Pasiones au sérieux.

World of Goo est revenu. Il a fugué pendant 16 ans, je pensais ne plus le revoir. J’avais fait mon deuil, espérant juste que, quelque part, des enfants l’avaient adopté. Je lui ai servi une gamelle, je l’ai caressé, et tout m’est revenu. Il n’a pas tant changé et – peut-être – moi non plus ?

Vous savez qui gagne plus d’argent que vous ? The Pokémon Company. Et vous savez qui veut gagner encore plus d’argent ? Aussi The Pokémon Company (et vous, j’imagine, mais on ne parle pas de vous, là). Alors que chaque année voit le nombre de cartes à collectionner vendues battre de nouveaux records (11,9 milliards de cartes imprimées sur l’année fiscale 2023-2024), voilà que vient d’être annoncée la date de sortie de Pokémon TCG Pocket, la version numérique iOS et Android de ce passe-temps onéreux qui n’a absolument rien à voir avec de la spéculation, juré. C’est ainsi à partir du 30 octobre que vous pourrez commencer votre collection, ouvrir des paquets virtuels, échanger avec d’autres personnes, ou tout simplement faire des parties entre deux microtransactions. Tout ça, directement depuis votre poche qui ne se remplira pas, contrairement à celles de The Pokémon Company. K.

L'info, tout juste extraite des tripes de la Gamescom, est encore chaude : le studio Okomotive revient. Après les très bons Far : Lone Sails et Far : Changing Tides, il prépare un simulateur de berger en trois dimensions, Herdling, où l'on guidera de majestueux bovidés à travers des montagnes féériques. Ce ne sera donc pas un Far breton.

SCHiM m’a été instantanément sympathique, peut-être parce qu’on y incarne une espèce de petite grenouille qui ne peut se promener que dans les ombres des objets qui l’entourent, et que nous étions en pleine canicule au moment où je testais le jeu. Moi aussi, j’avais envie de bondir d’ombre en ombre, à l’abri de la chaleur et des regards (parce que qui aurait envie de subir le jugement d'autrui quand il se transforme progressivement en flaque humaine ?).

Il y a des grands mythes qui ne veulent pas mourir. Par exemple, certains pensent encore que les carottes améliorent la vision nocturne. Que Napoléon était tout petit. Que les taureaux sont attirés par la couleur rouge. Et puis il y a le studio américain Obsidian, qui raconte sur la chaine Youtube Iron Lords que son prochain jeu, Avowed, ne tournera pas à plus de 30 fps sur console, parce que « c'est un jeu solo à la première personne, alors vous n'avez pas besoin de 60 fps ». Et ils sont contents en plus ! Ils fanfaronnent que cela leur a permis de rajouter plein « d'effets spéciaux graphiques ». Wow, génial, on va en prendre plein les mirettes pendant la séance diapo. Avowed, leur nouveau RPG-action se déroulant dans l'univers de Pillars of Eternity, devrait donc sortir le 18 février 2025 sur console, mais aussi sur PC, où vous pourrez y jouer à 60 fps et plus, comme Dieu l'a voulu. A.

Avons-nous vraiment besoin d'un nouveau jeu Delta Force ? Certes, le premier épisode de cette franchise, en 1998, fut révolutionnaire, avec son moteur 3D en voxel et ses terrains de jeu gigantesques. Mais un quart de siècle plus tard, à quoi Delta Force peut-il ressembler ? Apparemment, à un shoot militaro-militaire multijoueur, free-to-play et générique. Le jeu nous renverra sur l'affaire Black Hawk Down de 1993, puis en 2035 pour incarner un soldat bardé d'équipements tacticools. Je tiens à copier/coller le pitch du jeu : « Faites l'expérience de la guerre totale. Écrasez vos ennemis sur terre, mer et dans les airs en commandant des chars d'assaut, des navires de guerre, des hélicoptères Black Hawk et tout ce qui se fait mieux. Lâchez-vous ! » C'est de la poésie. Si vous souhaitez vous lâcher dès aujourd'hui, vous pouvez vous inscrire au playtest du jeu depuis sa page Steam. A.

J’ai beau avoir la réputation d’un colosse insensible au regard de glace, le grand retour des jeux d’infiltration à l’isométrique me fait chaud au cœur. Pour ça, on peut remercier le studio Mimimi et son Desperados 3, qui a ramené à la vie un genre oublié depuis la fin des années 2000.

Avec son jeu de cartes à collectionner (JCC), FFG est clairement du côté obscur du portefeuille. Comme tous les JCC, me direz-vous.

Pour jouer au jeu de ses rêves, le mieux, c’est encore de le créer. Pour ma part, ce serait un RPG dans l’univers rural de l’Ouest de la France. Le héros, un maraîcher en guerre avec sa banque (et capable de parler aux animaux), aurait pour mission de rallier les différentes factions, des éleveurs laitiers aux pousseurs de maïs (même certains chasseurs repentis, car ce serait avant tout un jeu humain), pour aller détruire le château du Seigneur des Ténèbres (situé à Machecoul). L’aventure se jouerait à la GTA, et le volet construction à la Frostpunk. Si un éditeur lit ces mots, merci de contacter la rédaction.

Si les MMO ont mauvaise presse depuis WoW, ce n'est pas tant pour leur côté addictif ou la lourde part de responsabilité qu'ils portent dans la transformation du jeu vidéo moderne en travail à la chaîne abrutissant. C'est aussi parce qu'ils sont trop casual : de bêtes jeux incrémentaux dans lesquels, pour peu qu'on soit prêt à farmer pendant des heures, on ne peut que progresser. De ce point de vue au moins, Dune : Awakening, dans lequel je suis mort de soif après trois minutes de jeu, marque une rupture.

J'étais enthousiaste lorsque ce jeu de gestion de ferme prometteur a été présenté à la Gamescom. We Harvest Shadows a tout pour me plaire : un jeune citadin nommé Garrett s'exile dans une ferme des Appalaches pour passer le restant de ses jours en isolation totale. C'est un peu mon objectif de vie. Alors il arrose des plants de tomates, abat des arbres, construit des poulaillers, élève des animaux... Le bonheur rural en quelque sorte. Sauf qu'il y a un piège. Lorsque la nuit tombe, We Harvest Shadows se transforme en jeu d'horreur, avec des monstres angoissants, des visions d'épouvante, des séances de shoots, et promet de nous faire vivre « un drame horrifique » qui bousillera la santé mentale du héros. Étant bien trop sensible et peureux pour ce genre d'aventure, je passe mon tour, mais vous pouvez d'ores et déjà essayer la démo du jeu disponible sur sa page Steam. A.

Steam a battu son record de fréquentation avec 37 millions d'utilisateurs en jeu. C'est l'équivalent de la population de la Pologne ou du Canada. Ce pic est dû en grande partie à l'afflux de joueurs chinois sur Black Myth : Wukong. A.

J'arrivais devant le stand de 2K où était présenté Civilization 7, traînant ma démarche blasée de vieux briscard de la Gamescom. Devant mes cicatrices et ma claudication, les jeunes influenceurs s'écartaient en murmurant : « Il paraît que c’est sa douzième, que plus rien ne peut le surprendre. » Je le pensais aussi. Et pourtant, contre toute attente, j'ai réussi à être surpris par un Civ.

Quand quelque chose a l’air trop beau pour être vrai, c’est souvent parce que c’est le cas. Pour The Precinct, qui excite les nostalgiques des « vrais GTA, ah là là ma bonne dame on savait faire des jeux avant la 3D », le doute plane encore. Alors il faut aussi faire le boulot ingrat, la paperasse, et se pencher sur le casier judiciaire du studio.