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Aujourd’hui — 8 avril 2025Flux principal

« TrĂšs chĂšre Ă©lectricitĂ© » : ce documentaire plonge dans les failles des marchĂ©s de l’énergie

Par : Ugo PETRUZZI
8 avril 2025 Ă  13:51

Pourquoi les factures d’électricitĂ© ont-elles flambĂ© ces derniĂšres annĂ©es, alors que la production nuclĂ©aire française semblait Ă  l’abri des turbulences internationales ? C’est Ă  cette question que tente de rĂ©pondre le documentaire « TrĂšs chĂšre Ă©lectricitĂ© », diffusĂ© sur France 5. Une enquĂȘte rigoureuse signĂ©e par Olivier Toscer.

Pendant 75 minutes, le documentaire « trĂšs chĂšre Ă©lectricitĂ© » diffusĂ© sur France 5 et visible en replay dĂ©cortique les mĂ©canismes ayant menĂ© Ă  une explosion des prix de l’électricitĂ©, en particulier en 2022. Il interroge la libĂ©ralisation du secteur imposĂ©e par Bruxelles, le fonctionnement du marchĂ© europĂ©en de l’électricitĂ© et les choix stratĂ©giques d’EDF, confrontĂ© Ă  une sĂ©rie de difficultĂ©s techniques et financiĂšres. Avec pĂ©dagogie, le documentaire retrace l’histoire d’un systĂšme pensĂ© pour crĂ©er de la concurrence, mais dont les effets pervers se sont brutalement manifestĂ©s au cƓur de la crise Ă©nergĂ©tique.

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De l’électricitĂ© bon marchĂ© vendue Ă  prix d’or

Au fil des interviews – Ă©conomistes, ancien dirigeant d’EDF (Jean-Bernard LĂ©vy : « ce sont tous les Français qui ont Ă©tĂ© pĂ©nalisĂ©s par l’ARENH » ), syndicalistes, eurodĂ©putĂ©s – se dessine un constat plutĂŽt limpide : les Français paient dĂ©sormais le prix fort pour une Ă©nergie pourtant produite Ă  bas coĂ»t. En 2022, alors que plus de la moitiĂ© du parc nuclĂ©aire Ă©tait Ă  l’arrĂȘt, la France a dĂ» acheter son Ă©lectricitĂ© sur les marchĂ©s europĂ©ens Ă  des prix records, renvoyant au consommateur final la note salĂ©e.

Le documentaire pointe aussi les limites du mĂ©canisme de l’ARENH (AccĂšs rĂ©gulĂ© Ă  l’électricitĂ© nuclĂ©aire historique) qui oblige EDF Ă  revendre une partie de sa production Ă  prix cassĂ© Ă  ses concurrents. Une absurditĂ© Ă©conomique pour l’opĂ©rateur public, lui qui revend Ă  perte des kilowattheures financiers et non physiques, tandis que les fournisseurs alternatifs engrangent parfois des bĂ©nĂ©fices sans produire le moindre kilowattheure.

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Vers une mise en concurrence progressive du secteur de l’électricitĂ©

Sans ĂȘtre militant, le documentaire « trĂšs chĂšre Ă©lectricitĂ© Â» questionne notre souverainetĂ© Ă©nergĂ©tique, la place du service public dans la chaĂźne de valeur de l’électricitĂ© et les consĂ©quences sociales de la dĂ©rĂ©gulation et de la concurrence voulue par l’UE.

Ce documentaire arrive Ă  point nommĂ© alors que l’ARENH prend fin Ă  la fin de l’annĂ©e, qu’EDF cherche Ă  sĂ©duire avec ses Contrats d’allocation de la production nuclĂ©aire (CAPN), un mĂ©canisme purement mercantile. Mais aussi au moment oĂč son PDG Luc RĂ©mont a Ă©tĂ© sĂšchement dĂ©barquĂ©, fruit d’un conflit de vision entre sa vision d’entreprise compĂ©titive contre le rĂ©gime de rĂ©gie que l’État tenterait d’imposer, selon lui.

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Ces rares villes et villages qui gagnent des millions grĂące aux Ă©oliennes

Par : Ugo PETRUZZI
8 avril 2025 Ă  04:17

Au-delà de leur contribution à la transition énergétique, les parcs éoliens compensent leur installation à proximité des communes avec des bénéfices économiques et financiers. Exemple de plusieurs projets en France dont le futur parc flottant en méditerranée à Narbonne.

Les dĂ©veloppeurs du parc Ă©olien flottant de Narbonne, EDF Renouvelables et Ocean Wings, ont remportĂ© l’appel d’offre AO6. Dans les diffĂ©rentes rĂ©unions publiques, comme en tĂ©moigne ce document, Ă  Narbonne le 26 mars 2025, les dĂ©veloppeurs prĂ©voient une sĂ©rie de compensations. Est notamment prĂ©vue la mise en place de diffĂ©rents fonds : 10 millions d’euros de financement ou investissement participatif, 5 millions d’actions territoriales dont 50 % dans les dĂ©partements de l’Aude et de l’HĂ©rault, 25 millions d’euros pour « l’amĂ©lioration et la connaissance du milieu et des mesures environnementales », 400 000 heures d’insertion professionnelle et d’apprentissage.

Ces enveloppes visent Ă  renforcer l’adhĂ©sion locale Ă  un projet de transition Ă©nergĂ©tique, qui prĂ©voit l’installation de 20 Ă©oliennes flottantes en mer, et sera visible depuis Narbonne (32 km de distance), Leucate (38 km) et Agde (25 km). Dans la Somme, un autre modĂšle a vu le jour. Ici, ce sont les 140 foyers de deux communes, LigniĂšres et LaboissiĂšre-en-Santerre, eux-mĂȘmes qui perçoivent directement des retombĂ©es financiĂšres. GrĂące Ă  une convention signĂ©e avec le dĂ©veloppeur, les foyers situĂ©s Ă  proximitĂ© des Ă©oliennes du Moulin reçoivent chaque annĂ©e un chĂšque de 150 Ă  300 euros. Ce partage direct des bĂ©nĂ©fices reste toutefois encore rare en France, mais il pourrait inspirer d’autres territoires.

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À Saint-Brieuc, jackpot pour les communes

En Bretagne, le parc Ă©olien en mer de la baie de Saint-Brieuc, mis en service en 2023, redistribue prĂšs de 10 millions d’euros chaque annĂ©e. Parmi ces recettes fiscales, 4,8 millions vont directement aux cinq communes littorales les plus exposĂ©es visuellement : Erquy, PlĂ©neuf-Val-AndrĂ©, FrĂ©hel, Plurien et PlĂ©venon. Les montants varient selon leur niveau de covisibilitĂ©, jusqu’à plus d’1,3 million d’euros annuels pour certaines. D’autres bĂ©nĂ©ficiaires incluent les comitĂ©s des pĂȘches, l’Office français de la biodiversitĂ© (OFB) et la SNSM. Ces recettes permettent aux communes de rĂ©nover, par exemple, leur salle communale.

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Hier — 7 avril 2025Flux principal

Il faudrait investir des milliers de milliards d’euros pour dĂ©velopper le rĂ©seau Ă©lectrique europĂ©en

Par : Ugo PETRUZZI
7 avril 2025 Ă  04:57

La transition Ă©nergĂ©tique ne se fera pas sans un rĂ©seau Ă©lectrique moderne et dĂ©veloppĂ©. C’est l’analyse rĂ©alisĂ©e par la Cour des comptes europĂ©enne dans un rapport publiĂ© ce 2 avril. L’institution y appelle Ă  des investissements massifs, estimĂ©s entre 1 994 et 2 294 milliards d’euros d’ici Ă  2050, dont 1 871 milliards pour les seules infrastructures Ă©lectriques, afin de soutenir l’objectif de neutralitĂ© carbone de l’UE.

À mesure que l’Union Ă©lectrifie ses usages et intĂšgre davantage d’énergies renouvelables, le rĂ©seau actuel, par endroits vĂ©tuste, montre ses limites. PrĂšs de 50 % des lignes de distribution en Europe ont plus de 40 ans. Et leur modernisation ne suit pas le rythme imposĂ© par la transition Ă©nergĂ©tique. RĂ©sultat : les projets de rĂ©seau prennent souvent plus de temps Ă  aboutir que ceux liĂ©s aux Ă©nergies renouvelables qu’ils sont censĂ©s accueillir. Il faudra donc investir presque 2 000 milliards d’euros dans le rĂ©seau Ă©lectrique Ă  horizon 2050.

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Un risque Ă  ne pas investir

Les auditeurs europĂ©ens pointent plusieurs freins pour expliquer le retard pris, donc le mur d’investissement qui se profile : des retards persistants dans l’octroi de permis, une pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre et de composants et une planification trop cloisonnĂ©e entre États membres. Le risque de rater les objectifs climatiques serait la consĂ©quence d’un dĂ©sinvestissement.

La Cour europĂ©enne des comptes insiste aussi sur les moyens d’optimiser les investissements. Des solutions existent : flexibilitĂ© de la demande, stockage, gestion active du rĂ©seau, ou encore dĂ©veloppement de l’autoconsommation. Une maniĂšre de consommer localement et responsabiliser le consommateur.

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Le problĂšme du financement

Mais pour cela, il faut lever un dernier verrou : le financement. Si certains gestionnaires de rĂ©seau comme le français RTE parviennent Ă  mobiliser des capitaux, d’autres restent confrontĂ©s Ă  un accĂšs au crĂ©dit limitĂ©. La Cour rappelle que des rĂšgles de rĂ©munĂ©ration claires et stables sont essentielles pour rassurer les investisseurs tout en garantissant, bien sĂ»r, des tarifs acceptables pour les consommateurs. En tĂ©moigne la rĂ©cente hausse du TURPE, la composante du rĂ©seau dans la facture d’électricitĂ© des français. En France, un effort de 100 milliards d’euros d’ici 2040 est prĂ©vu pour adapter le rĂ©seau national Ă  l’électrification et aux Ă©nergies renouvelables (plan SDDR RTE).

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À partir d’avant-hierFlux principal

Éoliennes et radars militaires : ce nouveau dĂ©cret veut Ă©viter les brouillages

Par : Ugo PETRUZZI
5 avril 2025 Ă  05:58

Le gouvernement français vient de prĂ©ciser les rĂšgles d’implantation des Ă©oliennes Ă  proximitĂ© des installations militaires. Ce projet de dĂ©cret, accompagnĂ© d’un projet d’arrĂȘtĂ© d’application, fixe des distances minimales et des critĂšres techniques pour limiter les interfĂ©rences Ă©lectromagnĂ©tiques avec les radars et autres dispositifs de surveillance.

Le projet de dĂ©cret proposĂ© par le gouvernement au Conseil supĂ©rieur de l’énergie (CSE) vise Ă  encadrer l’implantation des Ă©oliennes Ă  proximitĂ© des bases militaires. Il s’inscrit dans un cadre juridique prĂ©cisĂ© par une dĂ©cision du Conseil d’État du 6 novembre 2024. Cette derniĂšre imposait au gouvernement d’édicter des rĂšgles claires afin d’encadrer l’implantation des Ă©oliennes en lien avec les installations militaires.

« Les Ă©oliennes, par leur trĂšs forte signature radar, peuvent rĂ©duire fortement le champ Ă©lectromagnĂ©tique prĂ©sent Ă  l’arriĂšre. Cette rĂ©duction de champ va gĂ©nĂ©rer une zone oĂč le radar voit ses capacitĂ©s de dĂ©tection dĂ©gradĂ©es » explique le projet de dĂ©cret. Les nouvelles rĂšgles Ă©tablissent une zone d’exclusion stricte sous les 5 km autour des installations militaires. Dans un rayon de 5 Ă  10 km, il faudra prouver qu’aucune dĂ©gradation du signal n’est constatĂ©e sur les radiophares omnidirectionnels trĂšs haute frĂ©quence (VOR).

Au-delĂ , toute implantation sera soumise Ă  une Ă©tude de compatibilitĂ© au cas par cas. Des seuils spĂ©cifiques sont Ă©galement prĂ©cisĂ©s, notamment pour les Ă©oliennes de moins de 200 mĂštres de hauteur qui seront considĂ©rĂ©es comme acceptables si elles se situent Ă  plus de 70 km d’un radar.

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Une cohabitation sous conditions

Les projets de dĂ©cret et d’arrĂȘtĂ© dĂ©finissent plusieurs critĂšres d’évaluation, prenant en compte :

  • La distance entre les Ă©oliennes et les installations militaires.
  • Le type d’infrastructure concernĂ©e (radars, radiophares omnidirectionnels, etc.).
  • La possibilitĂ© de mesures de compensation, telles que l’arrĂȘt temporaire des Ă©oliennes en cas de besoin militaire.

En cas d’incompatibilitĂ© avĂ©rĂ©e, le projet pourra ĂȘtre refusĂ© par le ministĂšre des ArmĂ©es. Autrement, des Ă©oliennes en mer pourront par exemple ĂȘtre temporairement arrĂȘtĂ©es sur demande du ministĂšre, avec compensation.

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L’exemple du parc de Dissay-sous-Courcillon

Le parc Ă©olien de Dissay-sous-Courcillon montre la difficile conciliation entre impĂ©ratifs militaires et dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables. SituĂ© Ă  32 km du centre de dĂ©tection et de contrĂŽle de Cinq-Mars-La-Pile, Ouest-France relĂšve que ce projet a Ă©tĂ© retoquĂ© en raison des perturbations qu’il engendrerait sur un radar stratĂ©gique. MalgrĂ© des propositions de bridage des Ă©oliennes par le promoteur, la justice pourrait confirmer le veto du ministĂšre des ArmĂ©es.

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PrĂšs de la moitiĂ© de l’électricitĂ© europĂ©enne a Ă©tĂ© produite par les renouvelables en 2024

Par : Ugo PETRUZZI
1 avril 2025 Ă  09:59

Les Ă©nergies renouvelables ont couvert 46,9 % de la production d’électricitĂ© nette dans l’Union europĂ©enne l’an dernier. En hausse de 2,6 points par rapport Ă  2023, les donnĂ©es publiĂ©es par Eurostat confirment la progression de l’éolien, de l’hydraulique et du solaire.

46,9 % : c’est la part de l’électricitĂ© produite dans l’Union europĂ©enne (UE) par les renouvelables en 2024. Parmi elles, l’agence europĂ©enne des statistiques Eurostat constate que l’éolien se dĂ©marque avec 39,1 % de la production renouvelable totale. L’hydroĂ©lectricitĂ© suit de prĂšs avec 29,9 % et enfin le solaire reprĂ©sente 22,4 %. À elles trois, elles participent Ă  se substituer aux Ă©nergies fossiles dans la production d’électricitĂ©.

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De fortes disparités entre pays

La rĂ©partition de cette production reste inĂ©gale au sein de l’UE. Le Danemark affiche le taux le plus Ă©levĂ©, Ă  88,8 % d’électricitĂ© issue des renouvelables. Le Portugal suit (87,4 %) puis vient la Croatie (73,8 %). À l’opposĂ©, Luxembourg (5,1 %), Malte (15,1 %), la RĂ©publique tchĂšque (17,5 %) et Chypre (24,1 %) enregistrent les plus faibles contributions. La France, quant Ă  elle, se classe en 23ᔉ position avec une part infĂ©rieure Ă  30 %, dotĂ©e d’un gros parc hydroĂ©lectrique.

Le paquet lĂ©gislatif « Fit for 55 », Ă©laborĂ© par la Commission europĂ©enne, vise Ă  rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de 55 % d’ici 2030 et Ă  atteindre la neutralitĂ© carbone en 2050. À ce titre, il met Ă  jour la directive sur les Ă©nergies renouvelables, avec un objectif de 42,5 % en 2030, voire l’atteinte de 45 % si possible sous REPowerEU, pour se dĂ©faire des Ă©nergies fossiles.

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Émissions record de CO2, avĂšnement de la voiture Ă©lectrique : les contradictions relevĂ©es par l’Agence internationale de l’énergie en 2024

Par : Ugo PETRUZZI
31 mars 2025 Ă  04:45

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publiĂ© son observation annuelle 2024 du secteur de l’énergie. Elle relĂšve notamment une hausse de la consommation d’énergie (+2,2 %), qu’une voiture vendue sur cinq est Ă©lectrique et des Ă©missions records de CO2.

La consommation d’électricitĂ© a bondi de 4,3 % en 2024, relĂšve l’AIE dans son rapport annuel, avec +1 100 tĂ©rawattheures (TWh) sur le rĂ©seau mondial. Elle s’explique par la multiplication des systĂšmes de refroidissement face aux tempĂ©ratures extrĂȘmes, l’électrification croissante des transports et de l’industrie et le dĂ©ploiement des centres de donnĂ©es et de l’intelligence artificielle.

Alors que la demande en Ă©lectricitĂ© Ă©tait en berne dans les pays dĂ©veloppĂ©s, Ă  rebours de la tendance d’électrification et de dĂ©carbonation, la tendance commence Ă  s’inverser. Aux États-Unis et en France, la demande a renouĂ© avec la croissance.

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Le pétrole en recul, le gaz en hausse

La part du pĂ©trole dans le mix Ă©nergĂ©tique mondial est tombĂ©e, pour la premiĂšre fois depuis longtemps, sous les 30 %. Elle culminait Ă  46 % il y a cinquante ans. En revanche, la consommation de gaz naturel a enregistrĂ© la plus forte progression parmi les Ă©nergies fossiles (+2,7 %, 115 milliards de mĂštres cubes supplĂ©mentaires) portĂ©e par l’Asie. La croissance du charbon ralentit cependant (+1 %).

CĂŽtĂ© Ă©lectricitĂ©, les Ă©nergies renouvelables et le nuclĂ©aire ont couvert 80 % de l’augmentation de la production d’électricitĂ© en 2024. La part combinĂ©e du nuclĂ©aire et des renouvelables dans la production Ă©lectrique mondiale a atteint un pic Ă  40 %. Dans l’Union europĂ©enne, la production solaire et Ă©olienne a dĂ©passĂ© pour la premiĂšre fois celle combinĂ©e du gaz et du charbon. Aux États-Unis, leur part a grimpĂ© Ă  16 %, dĂ©passant celle du charbon, et mĂȘme en Chine prĂšs de 20 % du mix Ă©lectrique.

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+ 25 % de ventes de véhicules électriques

La mobilitĂ© Ă©lectrique poursuit son expansion, avec une voiture sur cinq vendue dans le monde dĂ©sormais Ă©lectrique. Les ventes ont progressĂ© de plus de 25 % en 2024, notamment en Chine, oĂč elles ont enregistrĂ© une hausse de prĂšs de 40 %. Si la transition Ă©nergĂ©tique s’accĂ©lĂšre, les Ă©missions de CO2 liĂ©es au secteur Ă©nergĂ©tique ont, elles, atteint un niveau record en 2024 (+0,8 %). Les tempĂ©ratures extrĂȘmes de l’annĂ©e ont contribuĂ© pour moitiĂ© Ă  cette augmentation des Ă©missions.

L’AIE note que le dĂ©ploiement des Ă©nergies bas-carbone permet d’éviter l’émission de 2,6 milliards de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 7 % des Ă©missions mondiales.

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Terres rares et mĂ©taux stratĂ©giques : pour gagner en souverainetĂ©, l’Europe dĂ©voile 47 projets

Par : Ugo PETRUZZI
29 mars 2025 Ă  06:04

Bruxelles a dĂ©voilĂ©, mardi, une liste de 47 projets stratĂ©giques visant Ă  sĂ©curiser l’approvisionnement de l’Union europĂ©enne en terres rares et mĂ©taux stratĂ©giques. « Soyons clairs : nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe » martĂšle StĂ©phane SĂ©journĂ©, commissaire europĂ©en chargĂ© de la prospĂ©ritĂ© et de la stratĂ©gie industrielle.

Extraction, raffinage, recyclage : l’Union europĂ©enne (UE) dĂ©voile 47 projets europĂ©ens couvrant l’ensemble de la chaĂźne de valeur des minerais. Le but : permettre Ă  l’UE de rĂ©duire sa dĂ©pendance aux importations, notamment en provenance de Chine.

Parmi les métaux concernés, le lithium occupe une place centrale, avec 22 projets dédiés. Utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques, ce métal est actuellement majoritairement importé. « Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain », a averti le commissaire européen chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné.

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L’Europe souhaite couvrir, d’ici 2030, au moins 10 % de ses besoins en extraction, 40 % en transformation et 25 % en recyclage pour 17 matiĂšres premiĂšres stratĂ©giques, dont le nickel, le cobalt, le manganĂšse et le graphite. L’UE souhaite aussi Ă©viter qu’un seul pays tiers ne reprĂ©sente plus de 65 % de ses besoins. 13 États membres sont laurĂ©ats, dont la France qui devrait accueillir huit projets. Parmi eux, deux sites d’extraction de lithium, Ă  Beauvoir (Allier) pour le groupe Imerys et en Alsace pour Eramet.

« Il n’y a pas de dĂ©carbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricitĂ©. Pas d’industrie de dĂ©fense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systĂšmes de ciblage – et pour lesquelles nous dĂ©pendons Ă  100 % de la matiĂšre raffinĂ©e chinoise » explique le commissaire.

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Des permis accélérés et un soutien financier pour les mines

Pour ces projets, l’UE promet une simplification administrative. Les dĂ©lais d’octroi des permis ne dĂ©passeront pas 27 mois pour l’extraction et 15 mois pour le raffinage et le recyclage, contre cinq Ă  dix ans actuellement. Le financement est Ă©galement sĂ©curisĂ© : deux milliards d’euros seront mobilisĂ©s en 2025 via la Banque europĂ©enne d’investissement. Ces projets bĂ©nĂ©ficieront aussi d’un soutien Ă  la mise en relation avec des acheteurs industriels.

L’UE tire les leçons de sa dĂ©pendance passĂ©e dont la guerre en Ukraine a montrĂ© l’intĂ©rĂȘt stratĂ©gique. « Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois », depuis le retour de Donald Trump, a reconnu StĂ©phane SĂ©journĂ©. En complĂ©ment de ces projets, l’UE prĂ©voit d’annoncer dans les semaines Ă  venir une liste d’initiatives situĂ©es hors de son territoire, notamment en Ukraine et au Groenland. Un second appel Ă  projets intra-europĂ©en est aussi prĂ©vu cette annĂ©e.

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Panneaux solaires : voici l’énorme baisse des tarifs de rachat de l’électricitĂ© par EDF

Par : Ugo PETRUZZI
28 mars 2025 Ă  15:24

Le gouvernement a publiĂ©, le 27 mars, un arrĂȘtĂ© modifiant le dispositif de soutien au petit photovoltaĂŻque sur bĂątiment. Applicable dĂšs le 28 mars, il rĂ©duit considĂ©rablement les aides publiques pour un secteur qui en a dĂ©sormais moins besoin.

L’arrĂȘtĂ© photovoltaĂŻque S21 dĂ©finissant le soutien public au petit photovoltaĂŻque a Ă©tĂ© publiĂ© le 27 mars par le gouvernement. C’est lui qui segmente les aides suivant la puissance des installations. Pour les centrales solaires infĂ©rieures Ă  9 kilowatts crĂȘte (kWc), l’arrĂȘtĂ© supprime tout bonnement la possibilitĂ© de vendre sa production en totalitĂ© (sans autoconsommation). Ceux qui voudraient opter pour l’autoconsommation avec vente du surplus devront composer avec un tarif nettement rabotĂ© : de 0,1269 €/kWh le trimestre dernier, il passe Ă  0,04 €/kWh. Une baisse de plus de 68 % qui rend cette option sans intĂ©rĂȘt face Ă  l’autoconsommation totale, sans contrat auprĂšs d’EDF OA.

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La prime Ă  l’autoconsommation est Ă©galement rĂ©duite Ă  peau de chagrin, passant de 210 €/kWc Ă  80 €/kWc pour les centrales jusqu’à 3 kWc et de 160 €/kWc Ă  80 €/kWc pour les centrales de plus de 3 kWc jusqu’à 9 kWc.

PrĂ©sentĂ©e comme un moyen d’offrir aux particuliers une meilleure rĂ©silience face aux fluctuations des prix de l’électricitĂ©, la dĂ©cision de baisser le soutien public a suscitĂ© des rĂ©actions mitigĂ©es. La filiĂšre solaire plaidait pour que ces baisses n’interviennent qu’aprĂšs l’instauration d’une TVA rĂ©duite Ă  5,5 % en octobre 2025.

Tableau des tarifs d’achat de l’électricitĂ© solaire au deuxiĂšme trimestre 2025 / CRE.

Les centrales de plus grande puissance bĂ©nĂ©ficient d’un sursis

Les installations solaires d’une puissance supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  9 kWc et infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  36 kWc bĂ©nĂ©ficient de tarifs inchangĂ©s pour l’instant, en vente totale (0,1295 €/kWh) comme en autoconsommation avec vente du surplus (0,0761 €/kWh). Pour les centrales de 100 Ă  500 kWc, le tarif d’achat baisse lĂ©gĂšrement Ă  0,95 €/kWh jusqu’à fin juin 2025, avant d’ĂȘtre soumis Ă  un mĂ©canisme de dĂ©gressivitĂ©.

Par ailleurs, un systĂšme d’appel d’offres simplifiĂ© sera mis en place Ă  partir du second semestre 2025, afin de mieux contrĂŽler le volume des projets et d’en garantir la maturitĂ©. Un dispositif de caution bancaire de 10 000 euros sera Ă©galement instaurĂ© pour s’assurer du sĂ©rieux des porteurs de projet. Pour les collectivitĂ©s, une dĂ©libĂ©ration municipale remplacera cette caution.

MalgrĂ© les consultations menĂ©es avec les acteurs du secteur, notamment via la Commission de RĂ©gulation de l’Énergie (CRE) et le Conseil SupĂ©rieur de l’Énergie (CSE), cet arrĂȘtĂ© inquiĂšte toujours les professionnels.

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Un frein pour le dĂ©veloppement de l’énergie solaire ?

Enerplan et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) redoutent un frein au développement des installations sur toitures et ombriÚre. En particulier, la dégressivité des tarifs, effective dÚs la publication du texte pour les installations de 9 à 100 kWc, est perçue comme un risque pour la rentabilité des projets.

Le ministre de l’Énergie, Marc Ferracci, dĂ©fend cette trajectoire. « Cet arrĂȘtĂ© illustre la mĂ©thode Ă  laquelle je tiens : garder le cap de la trajectoire pluriannuelle de l’énergie, veiller Ă  l’impact sur les finances publiques, Ă©changer avec les filiĂšres et sĂ©curiser, Ă  l’issue de cette concertation, le dĂ©veloppement du photovoltaĂŻque indispensable Ă  la sĂ©curisation de notre Ă©nergie et Ă  notre souverainetĂ© », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Avec l’arrĂȘtĂ©, l’exĂ©cutif met en avant d’autres dispositifs de soutien, comme les rĂ©cents appels d’offres pour le photovoltaĂŻque au sol et sur bĂątiment, qui ont dĂ©jĂ  dĂ©signĂ© plusieurs centaines de mĂ©gawatts crĂȘte de capacitĂ©.

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Les prix de l’électricitĂ© baissent mais restent volatiles en Europe

Par : Ugo PETRUZZI
26 mars 2025 Ă  06:00

En 2024, le marchĂ© europĂ©en de l’électricitĂ© a connu des prix plus bas qu’en 2023, atteignant en moyenne 81 euros par mĂ©gawattheure (€/MWh), selon le rapport de l’Agence de coopĂ©ration des rĂ©gulateurs de l’énergie (ACER).

La baisse des prix de l’électricitĂ© par rapport aux sommets de la crise Ă©nergĂ©tique de 2022 est certaine, constate le rĂ©gulateur europĂ©en : ils sont passĂ©s de 227 Ă  81 €/MWh. Mais cette tendance cache leur volatilitĂ©, alimentĂ©e par l’intermittence des Ă©nergies renouvelables et l’influence persistante du gaz sur la formation des prix. L’augmentation de la production d’énergies renouvelables, combinĂ©e au retour en puissance du parc nuclĂ©aire français, a permis de rĂ©duire la dĂ©pendance aux combustibles fossiles.

En 2024, les Ă©nergies renouvelables ont reprĂ©sentĂ© 34 % de la production d’électricitĂ© en Europe. Elles ont permis de faire chuter les prix, en particulier au printemps et en Ă©tĂ© avec les pleines capacitĂ©s de production solaire et Ă©olienne. En revanche, l’abondance d’électricitĂ© intermittente a aussi eu pour effet d’augmenter le nombre d’épisodes de prix nĂ©gatifs. Ces derniers, oĂč les producteurs doivent payer pour injecter leur Ă©lectricitĂ© sur le rĂ©seau, ont augmentĂ© de 50 % par rapport Ă  2023. Il illustre la difficile adĂ©quation entre l’offre et la demande avec les renouvelables, faute de flexibilitĂ© suffisante sur le rĂ©seau.

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Une volatilitĂ© exacerbĂ©e par le gaz et l’absence de stockage

MalgrĂ© la baisse des prix moyens, l’ACER souligne que le gaz joue toujours un rĂŽle important dans l’équilibre du marchĂ© de l’électricitĂ©. En effet, les centrales Ă  gaz restent indispensables lors des pĂ©riodes de forte demande oĂč de faible production renouvelable, maintenant une corrĂ©lation entre les prix du gaz et ceux de l’électricitĂ©.

En 2024, les prix du gaz sont descendus Ă  34 €/MWh en moyenne, mais les tensions sur l’approvisionnement et les fluctuations du marchĂ© international ont entraĂźnĂ© des hausses ponctuelles rĂ©percutĂ©es sur l’électricitĂ©. L’absence actuelle de flexibilitĂ© du systĂšme Ă©nergĂ©tique reste encore un point faible. Le stockage d’électricitĂ©, via les batteries ou le pompage-turbinage, est encore trop limitĂ© pour absorber les surplus renouvelables et pallier les creux de production.

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DĂ©velopper les interconnexions

Aussi, le dĂ©veloppement des interconnexions entre pays europĂ©ens, qui permet une meilleure rĂ©partition de l’électricitĂ© disponible entre les besoins des pays, « doit encore progresser » selon l’ACER. L’ACER pointe un autre problĂšme : la forte variabilitĂ© des prix de l’électricitĂ© au sein d’une mĂȘme journĂ©e. En 2024, les fluctuations dĂ©passant 50 €/MWh entre le prix le plus bas et le plus haut ont Ă©tĂ© observĂ©es lors de 70 % des journĂ©es de l’annĂ©e. Cette instabilitĂ© complique la prĂ©visibilitĂ© des coĂ»ts pour les consommateurs et les industriels.

L’agence europĂ©enne appelle donc Ă  accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement des solutions de flexibilitĂ©. Sans ces mesures, l’Europe pourrait se retrouver dans une situation oĂč l’électricitĂ© est abondante et bon marchĂ© Ă  certains moments, mais hors de prix lors des pics de consommation.

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Nouveau nuclĂ©aire, prix de l’électricitĂ© : pourquoi Luc RĂ©mont n’a pas Ă©tĂ© reconduit Ă  la tĂȘte d’EDF ?

Par : Ugo PETRUZZI
24 mars 2025 Ă  15:59

AprĂšs deux ans et demi Ă  la tĂȘte d’EDF, Luc RĂ©mont a Ă©tĂ© brutalement Ă©cartĂ© par l’exĂ©cutif. Dans une interview accordĂ©e au Figaro, le dirigeant revient sur les dĂ©saccords profonds qui ont menĂ© Ă  cette dĂ©cision.

L’annonce du dĂ©part de Luc RĂ©mont de la tĂȘte d’EDF, officialisĂ©e le 21 mars, a sonnĂ© comme un coup de tonnerre, fruit d’une diffĂ©rence de vision avec l’État. Le point de rupture ? Une divergence de vision sur la gestion de l’entreprise. « Nous avons fondamentalement une vision diffĂ©rente de ce que doit ĂȘtre EDF et de la maniĂšre dont cette entreprise doit ĂȘtre dirigĂ©e », confie-t-il dans une interview confidences au Figaro.

Alors que le gouvernement pousse pour un contrĂŽle plus strict des prix de l’électricitĂ©, M. RĂ©mont dĂ©fendait une approche plus industrielle et compĂ©titive. « EDF doit ĂȘtre performante et compĂ©titive. Une part importante de l’État considĂšre qu’elle doit fonctionner comme une rĂ©gie. Je ne crois pas que ce soit la voie de la performance », regrette-t-il.

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En froid avec certains industriels

« Tant que l’entreprise Ă©tait, comme je l’ai trouvĂ©e Ă  mon arrivĂ©e, en situation d’urgence, cette diffĂ©rence d’apprĂ©ciation n’était pas une prioritĂ© pour l’État. DĂšs lors qu’EDF s’est redressĂ©e – en deux ans, la production a progressĂ© de 30 %, la situation Ă©conomique s’est amĂ©liorĂ©e, la dette est stabilisĂ©e -, les enjeux d’avenir se sont posĂ©s et ont rĂ©vĂ©lĂ© des tensions. Je les pensais solubles », s’est-il trompĂ©.

AccusĂ© par le PDG de Saint-Gobain d’avoir « fait un bras d’honneur Ă  l’industrie française » en mettant des volumes d’électricitĂ© aux enchĂšres, Luc RĂ©mont rĂ©fute vigoureusement. « EDF n’a pas de leçon de patriotisme industriel Ă  recevoir, en particulier de la part d’une entreprise qui vit depuis des dĂ©cennies de politiques publiques Ă  la rĂ©novation et Ă  l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tiques », visant directement Saint-Gobain.

Il rappelle que l’entreprise a ƓuvrĂ© pour garantir un prix stable et compĂ©titif. « EDF est lĂ  pour rendre service aux Français dans des conditions d’équitĂ©. Nous avons pris des engagements trĂšs forts fin 2023 pour sortir du schĂ©ma de l’Arenh, qui tuait EDF, et mettre en place des contrats de long terme. Des milliers d’entreprises y ont adhĂ©rĂ© », assure-t-il.

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Un programme nuclĂ©aire sous-financĂ© ?

Autre point de crispation : le financement du nouveau programme nuclĂ©aire français, notamment la construction des six rĂ©acteurs EPR2. « L’État français en fait significativement moins. J’ai demandĂ© des choses simples : un prĂȘt d’État non bonifiĂ©, pour limiter le volume des Ă©missions obligataires d’EDF. J’ai aussi souhaitĂ© un « pacte de confiance Â» sur les prĂ©lĂšvements de l’État sur EDF, et que l’on prĂ©voie une compensation en cas d’impact important de mesures sur EDF. Je n’ai pas Ă©tĂ© entendu. Â»

Dans un dernier rĂ©quisitoire, l’ancien PDG livre sa vision du mix Ă©nergĂ©tique : « nous devons sĂ©curiser la production pilotable, notamment nuclĂ©aire et hydraulique, et ajuster le dĂ©veloppement des Ă©nergies intermittentes ». « Je pars comme je suis arrivĂ©, sans rien demander », pensant au challenge qu’a reprĂ©sentĂ© la mission de redresser les comptes d’EDF. Son successeur pressenti, Bernard Fontana, actuel directeur de Framatome et d’Arabelle Solutions, devra dĂ©sormais composer avec les mĂȘmes dĂ©fis et la pression d’un État dĂ©sireux de reprendre la main sur l’énergĂ©ticien public.

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Luc RĂ©mont Ă©vincĂ© de la prĂ©sidence d’EDF, qui pour lui succĂ©der ?

Par : Ugo PETRUZZI
21 mars 2025 Ă  16:20

C’était une rumeur persistante ces derniers jours, c’est dĂ©sormais officiel : Luc RĂ©mont quitte la prĂ©sidence d’EDF.

AprĂšs un peu plus de deux ans Ă  la tĂȘte du groupe EDF, Luc RĂ©mont ne sera plus son PDG. Il a Ă©tĂ© reçu ce vendredi 21 mars par le ministre de l’Économie, Éric Lombard. L’État, actionnaire unique de l’énergĂ©ticien, a tranchĂ© en faveur d’un changement de gouvernance avant l’échĂ©ance thĂ©orique de son mandat, prĂ©vue cet Ă©tĂ©.

NommĂ© en novembre 2022, Luc RĂ©mont a rapidement Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  des relations houleuses avec l’État, notamment sur la question hautement sensible du prix de vente de l’électricitĂ© nuclĂ©aire​. L’État, dĂ©sireux de contrĂŽler plus Ă©troitement les tarifs pratiquĂ©s par EDF, a vu en Luc RĂ©mont un dirigeant trop indĂ©pendant, en dĂ©saccord avec certaines orientations gouvernementales.

Ces tensions se sont Ă©galement traduites par des diffĂ©rends sur la lenteur du programme de construction des six nouveaux rĂ©acteurs EPR2​. Face Ă  ces divergences de vision, la situation s’est envenimĂ©e au fil des mois, jusqu’à devenir « explosive », selon une source citĂ©e par le journal Contexte​. Si officiellement Luc RĂ©mont a Ă©tĂ© « remerciĂ© pour l’excellent travail accompli » et que son mandat n’est « simplement pas renouvelĂ© » a appris Contexte, la rapiditĂ© de la dĂ©cision laisse penser que l’exĂ©cutif voulait reprendre la main sans attendre l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale prĂ©vue en juin​.

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Bernard Fontana pressenti pour prendre les rĂȘnes

Pour lui succĂ©der, le choix de l’exĂ©cutif s’est portĂ© sur Bernard Fontana, actuel directeur gĂ©nĂ©ral de Framatome et d’Arabelle Solutions, deux filiales d’EDF​. IngĂ©nieur de formation, il dirige Framatome depuis 2015 et est reconnu pour sa connaissance du secteur nuclĂ©aire. La nomination de Bernard Fontana devra toutefois ĂȘtre validĂ©e par l’AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat, conformĂ©ment Ă  l’article 13 de la Constitution​.

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Oiseaux protégés tués par des éoliennes : accusé par des associations, EDF passe bientÎt au tribunal

Par : Ugo PETRUZZI
21 mars 2025 Ă  15:59

La surmortalitĂ© d’oiseaux protĂ©gĂ©s, notamment le faucon crĂ©cerellette, serait-elle attribuĂ©e aux 31 Ă©oliennes du parc d’Aumelas situĂ©es dans l’HĂ©rault ? Le tribunal de Montpellier devra trancher.

France nature environnement (FNE) Occitanie-MĂ©diterranĂ©e, constituĂ© partie civile, accuse EDF Renouvelables et ses partenaires de « destruction d’espĂšces protĂ©gĂ©es » et rĂ©clame des indemnisations Ă  hauteur de 500 euros par oiseau tuĂ© ainsi que le versement de 168 000 euros au Plan national d’action pour le faucon crĂ©cerellette. L’association estime que 150 Ă  300 de ces petits rapaces auraient trouvĂ© la mort depuis la mise en service du parc Ă©olien, ralentissant de 22 % la croissance de leur population dans la rĂ©gion.

2 millions d’euros pour effaroucher les oiseaux

Lors de l’audience de dĂ©cembre, le parquet avait requis des sanctions lourdes : 750 000 euros d’amende, dont 500 000 avec sursis, contre chaque sociĂ©tĂ© exploitant les Ă©oliennes incriminĂ©es, ainsi que six mois de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende (dont 100 000 avec sursis) Ă  l’encontre de l’ancien PDG d’EDF Renouvelables, Bruno Bensasson. Une suspension temporaire de l’activitĂ© du parc avait Ă©galement Ă©tĂ© demandĂ©e.

EDF Renouvelables, qui conteste toute responsabilitĂ©, met en avant les mesures d’effarouchement installĂ©es pour rĂ©duire les collisions. « Depuis 2020, nous avons investi deux millions d’euros pour mettre Ă  niveau ces dispositifs, avec comme rĂ©sultat qu’il y a eu quatre impacts mortels en 2022 et 2023 et deux en 2024 », plaide un porte-parole du groupe. EDF affirme Ă©galement que la population de faucons crĂ©cerellettes dans la zone connaĂźt une croissance annuelle de 12 % depuis la mise en service du par cet seulement 4 Ă  5 impacts de faucon crĂ©cerellette par an.

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Pas le premier jugement

EDF et ses filiales ont, par le passĂ©, dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ©s au civil en 2021 par la cour d’appel de Versailles pour la mort de 28 faucons crĂ©cerellettes percutĂ©s par les Ă©oliennes d’Aumelas. La justice avait relevĂ© l’inefficacitĂ© du systĂšme d’effarouchement mis en place en 2014, alors qu’une directive europĂ©enne interdit toute destruction d’espĂšces protĂ©gĂ©es sans dĂ©rogation prĂ©fectorale.

L’affaire d’Aumelas n’est pas la seule. La mĂȘme juridiction de Montpellier doit rendre sous peu une dĂ©cision concernant le parc Ă©olien de Bernagues, lui aussi situĂ© dans l’HĂ©rault. Dans ce dossier, l’exploitant Énergie renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, est mis en cause pour la mort d’un aigle royal. Par ailleurs, la cour d’appel de NĂźmes a dĂ©jĂ  ordonnĂ©, le 7 dĂ©cembre 2023, la dĂ©molition de ce parc en raison d’un permis de construire invalide, une dĂ©cision actuellement contestĂ©e devant la Cour de cassation.

Le dĂ©libĂ©rĂ© prorogĂ© au 7 avril laisse EDF et ses opposants dans l’expectative. Pour FNE, le retard ne fait que prolonger une situation oĂč la biodiversitĂ© continue de subir des dommages. De son cĂŽtĂ©, EDF espĂšre faire valoir son engagement en faveur de l’attĂ©nuation des impacts environnementaux, tout en Ă©vitant une jurisprudence qui pourrait peser sur le dĂ©veloppement de l’éolien en France.

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Les panneaux solaires seront-ils bientÎt bridés pour soulager le réseau électrique ?

Par : Ugo PETRUZZI
20 mars 2025 Ă  05:45

Avec le déploiement rapide du photovoltaïque, le réseau de distribution électrique doit accueillir toute cette production décentralisée tout en maintenant la stabilité du réseau. Pour que le développement du réseau coûte moins cher tout en rémunérant le consommateur, une nouvelle offre pourrait voir le jour.

Une Ă©tude menĂ©e par deux chercheurs de Mines Paris – PSL, soutenue par l’État dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), dĂ©sormais intĂ©grĂ© Ă  France 2030, et opĂ©rĂ© par l’ADEME, s’est intĂ©ressĂ©e Ă  la flexibilitĂ© de la production solaire. Elle a Ă©tudiĂ© les Offres de raccordement alternatives avec modulation de puissance (ORA-MP). Ces dispositifs permettent aux distributeurs d’électricitĂ© de mieux gĂ©rer les flux de production tout en limitant les gigantesques investissements dans le renforcement des infrastructures.

Vers une plus grande flexibilité

Traditionnellement, raccorder un producteur photovoltaĂŻque impose d’évaluer si le rĂ©seau peut absorber sa puissance maximale Ă  tout moment. Or, cette approche conduit parfois Ă  des investissements disproportionnĂ©s pour des pics de production ponctuels. L’ORA-MP propose une alternative : en Ă©change d’un raccordement facilitĂ©, les producteurs acceptent une modulation temporaire de leur puissance injectĂ©e lorsque le rĂ©seau est saturĂ©. Cette approche offre plusieurs avantages aux distributeurs d’électricitĂ©. D’une part, elle rĂ©duit les besoins en travaux de renforcement, dont le coĂ»t oscille entre 60 et 200 euros par mĂštre (€/m) de cĂąble en milieu rural et atteint parfois 1 000 €/m en zone urbaine (cĂąble souterrain).

D’autre part, elle amĂ©liore l’équilibre du rĂ©seau en Ă©vitant les surtensions locales et les congestions sur les lignes moyenne et basse tension. Et ce, pour mieux intĂ©grer les Ă©nergies renouvelables sans dĂ©grader la qualitĂ© de fourniture d’électricitĂ©.

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Un impact mesuré pour les producteurs et les consommateurs

CĂŽtĂ© producteurs, l’ORA-MP implique Ă©videmment certaines concessions : 70 % de la puissance maximale est garantie en permanence, mais l’injection peut ĂȘtre temporairement rĂ©duite en cas de contrainte rĂ©seau. L’énergie non injectĂ©e est cependant plafonnĂ©e Ă  5 % de la production annuelle pour Ă©viter un manque Ă  gagner trop important. Pour les consommateurs, l’effet est moins direct. Une gestion plus souple du rĂ©seau permet d’accueillir plus d’énergies renouvelables Ă  moindre coĂ»t, limite la rĂ©percussion des investissements sur les tarifs d’électricitĂ©, notamment son transport (taxe TURPE). Aussi, en Ă©vitant des congestions, l’ORA-MP contribue Ă  maintenir une tension stable, essentielle pour les appareils Ă©lectroniques des industriels et des foyers.

Alors que la France ambitionne d’atteindre 100 GW de solaire d’ici 2050, ces offres deviennent intĂ©ressantes pour accĂ©lĂ©rer la transition Ă©nergĂ©tique. VoilĂ  une offre qui pourrait ĂȘtre ciblĂ©e, en tenant compte des contraintes locales du rĂ©seau et pouvant possiblement remplacer les tarifs de rachat d’électricitĂ© S21 qui, eux, n’en tiennent pas compte.

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Un nouveau projet de surgĂ©nĂ©rateur nuclĂ©aire en France ? L’idĂ©e germe au sommet de l’État

Par : Ugo PETRUZZI
19 mars 2025 Ă  05:49

Le 17 mars 2025, le prĂ©sident de la RĂ©publique a rĂ©uni Ă  l’ÉlysĂ©e le quatriĂšme Conseil de politique nuclĂ©aire (CPN). Cette instance, qui fixe les grandes orientations de la politique nuclĂ©aire française, a permis d’arrĂȘter plusieurs dĂ©cisions stratĂ©giques sur le programme EPR2, le financement du nouveau nuclĂ©aire, l’approvisionnement en uranium et la fermeture du cycle du combustible.

Un conciliabule resserrĂ© pour acter des changements sur le programme EPR2. Initialement prĂ©vue pour 2035 au mieux, la mise en service du premier des six nouveaux rĂ©acteurs devrait finalement intervenir en 2038. Pour rappel, ils seront implantĂ©s Ă  Penly, Gravelines et au Bugey. EDF est dĂ©sormais sommĂ© par l’ÉlysĂ©e de prĂ©senter d’ici la fin de l’annĂ©e un chiffrage engageant sur les coĂ»ts et le calendrier du projet. Mais l’énergĂ©ticien français s’y refuse, arguant la difficultĂ© de chiffrer prĂ©cisĂ©ment ce type de chantier alors que l’ÉlysĂ©e ne veut pas revivre les dĂ©passements de Flamanville.

Pour assurer la construction des EPR2, l’ÉlysĂ©e a confirmĂ© le recours Ă  un modĂšle de financement hybride : l’État garantira un prĂȘt bonifiĂ© couvrant au moins la moitiĂ© des coĂ»ts de construction, suivant un modĂšle dĂ©jĂ  validĂ© par l’Union europĂ©enne pour la centrale tchĂšque de Dukovany. Un contrat pour diffĂ©rence a Ă©tĂ© adoptĂ© pour fixer un prix maximal de 100 euros par mĂ©gawattheure (euro 2024). Ce dispositif devrait permettre d’aboutir Ă  une dĂ©cision finale d’investissement en 2026.

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Un projet Astrid 2.0 pour relancer la filiÚre des surgénérateurs ?

Face aux enjeux de sĂ©curisation des approvisionnements, le CPN a validĂ© une stratĂ©gie de dĂ©veloppement des activitĂ©s miniĂšres d’Orano. Dans la mĂȘme logique, le Conseil a confirmĂ© la poursuite des investissements dans l’aval du cycle Ă  la Hague avec une nouvelle piscine d’entreposage des combustibles usĂ©s qui devrait ĂȘtre mise en service d’ici 2040. Le gouvernement a aussi souhaitĂ© relancer les recherches sur la fermeture du cycle du combustible pour, Ă  long terme, se passer des importations d’uranium naturel. EDF, Framatome, Orano et le CEA devront remettre un programme de travail et une proposition d’organisation industrielle d’ici la fin de l’annĂ©e 2025.

Le Conseil a actĂ© le lancement de travaux prĂ©paratoires sur les rĂ©acteurs Ă  neutrons rapides. Ils permettent de fermer le cycle du combustible. L’idĂ©e de relancer un projet comparable Ă  Astrid, abandonnĂ© en 2019, refait ainsi surface. Le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral pour l’investissement (SGPI) est, quant Ă  lui, chargĂ© de piloter la poursuite de l’accompagnement des petits rĂ©acteurs modulaires, en vue de la mise en service d’un dĂ©monstrateur dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2030.

Les dĂ©tracteurs du CPN accusent son fonctionnement – MĂ©diapart parle d’une « anomalie dĂ©mocratique -, sa cible 100 % nuclĂ©aire (excluant les renouvelables) et la subvention publique dĂ©guisĂ©e, sous forme de prĂȘt Ă  taux zĂ©ro, de 57 Ă  125 milliards d’euros selon l’association Énergies renouvelables pour tous.

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TrÚs flou, voici le nouveau programme énergétique de la France

Par : Ugo PETRUZZI
15 mars 2025 Ă  05:59

La troisiĂšme Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3), soumise Ă  consultation publique jusqu’au 5 avril 2025, dĂ©finit les orientations Ă©nergĂ©tiques françaises pour la pĂ©riode 2025-2035. Ses objectifs ont Ă©tĂ© revus Ă  la baisse par rapport Ă  la prĂ©cĂ©dente copie.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) s’inscrit dans la continuitĂ© de la StratĂ©gie française pour l’énergie et le climat (SFEC) et accompagne la StratĂ©gie nationale bas-carbone (SNBC) et le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3). Elle fixe les objectifs de dĂ©ploiement d’énergie Ă  horizon 2035. Le gouvernement prĂ©voit d’adopter la PPE 3 par dĂ©cret, sans actualisation lĂ©gislative des objectifs Ă©nergĂ©tiques nationaux, ce qui interroge sur sa soliditĂ© juridique. Le Haut Conseil pour le Climat a notamment recommandĂ© de rĂ©tablir la cohĂ©rence entre la PPE et le cadre lĂ©gislatif national.

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PhotovoltaĂŻque, un recul des ambitions

Le projet initial de novembre 2024 fixait un objectif de 54 Ă  60 GW de puissance solaire installĂ©e en 2030. Le 7 mars, la PPE 3 mise en consultation fixe finalement 54 GW et jusqu’à 90 GW Ă  2035. En revanche, la prĂ©vision de production d’électricitĂ© d’origine photovoltaĂŻque (PV) en tĂ©rawattheures (TWh) reste quasiment stable malgrĂ© la baisse des objectifs d’installation. Il est donc prĂ©vu une augmentation du facteur de charge.

L’objectif solaire est dĂ©sormais rĂ©parti par type d’installation : 41 % pour les petites et moyennes toitures, 5 % pour les petites installations au sol, et 54 % pour les grandes installations, dont 38 % au sol et 16 % en toiture. L’un des axes forts de la PPE 3 est le dĂ©veloppement d’une filiĂšre industrielle du solaire en France. L’objectif est de produire jusqu’à 10 GW de composants photovoltaĂŻques d’ici 2035, incluant le silicium, les lingots et wafers, ainsi que les cellules et modules. L’agrivoltaĂŻsme ne fait l’objet d’aucun objectif chiffrĂ© spĂ©cifique, bien qu’il soit mentionnĂ© dans les soutiens PV sol et PV bĂątiment via des appels d’offres.

L’éolien en mer progresse

L’objectif pour l’éolien terrestre est maintenu entre 40 et 45 GW d’ici 2035. L’éolien en mer, en revanche, affiche des ambitions revues Ă  la hausse avec un objectif de 18 GW installĂ©s en 2035. Le gouvernement prĂ©voit des appels d’offres rĂ©guliers pour atteindre ce but. Les objectifs de production d’hydrogĂšne baissent Ă  4,5 GW Ă  2030 et 8 GW Ă  2035.

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Un flou persistant sur le soutien public et la décarbonation du mix

La PPE 3 reste vague sur l’avenir des dispositifs de soutien aux Ă©nergies renouvelables. Aucune garantie n’est apportĂ©e sur les tarifs d’achat et les mĂ©canismes d’aide. Le Conseil supĂ©rieur de l’énergie a rĂ©cemment plaidĂ© pour un maintien des dispositifs actuels, notamment pour les petites installations photovoltaĂŻques, alors que le gouvernement souhaite le revoir Ă  la baisse.

Le gouvernement ne s’engage plus Ă  ne pas construire de nouvelles centrales Ă©lectriques Ă  partir de fossiles, mĂȘme si l’objectif d’arrĂȘter la production d’électricitĂ© Ă  partir du charbon est toujours maintenu pour 2027. La centrale de Saint-Avold a, par exemple, Ă©tĂ© rĂ©cemment reconvertie au gaz et au biogaz. Quant aux objectifs annuels d’économie d’énergie, ils sont aussi revus Ă  la baisse, via les certificats CEE, pour s’établir entre 825 TWh/an et 1750 TWh/an.

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Une feuille de route trĂšs floue

La PPE 3 applique la stratĂ©gie des mobilitĂ©s propres (SDMP) et les objectifs de la SNBC. Elle confirme le plan pour les mobilitĂ©s actives (+60 % d’infrastructures cyclables) et dĂ©taille le fret fluvial. Le texte intĂšgre les avancĂ©es sur l’électrification, le ferroviaire et la loi de finances 2025, adaptant malus CO2 et aides aux vĂ©hicules propres. Une mesure sur les batteries françaises est ajoutĂ©e.

Le Haut conseil pour le climat (HCC) a critiquĂ© la PPE pour ses incohĂ©rences avec les objectifs europĂ©ens et son manque de financements. Il pointe un Ă©cart de 150 TWh avec Fit for 55, l’absence de stratĂ©gie sur la biomasse et le flou sur la mobilitĂ© propre. Le HCC regrette aussi que la PPE 3 n’intĂšgre pas l’aviation et le maritime ni l’impact du climat sur le systĂšme Ă©nergĂ©tique.

La PPE 3 doit encore ĂȘtre soumise Ă  consultation jusqu’au 5 avril puis faire l’objet d’un dĂ©cret et entrera en vigueur, alors que les prĂ©cĂ©dents objectifs n’ont pas Ă©tĂ© atteints. Les objectifs de la prĂ©cĂ©dente PPE Ă©taient, en 2023, une puissance solaire atteinte de 19,3 GW contre 20,6 GW visĂ©s, et d’éolien terrestre de 21,9 GW au lieu de 24,1 GW notamment.

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Toujours trop chĂšre, l’électricitĂ© nuclĂ©aire d’EDF ne sĂ©duit pas les grands industriels

Par : Ugo PETRUZZI
14 mars 2025 Ă  05:58

Avec la fin programmĂ©e du dispositif ARENH en dĂ©cembre 2025, EDF a annoncĂ© la mise en place d’un systĂšme d’enchĂšres pour vendre des contrats d’allocation de production nuclĂ©aire (CAPN) Ă  long terme. Cette initiative vise Ă  stabiliser les prix de l’électricitĂ© tout en assurant le financement des projets nuclĂ©aires de l’électricien national.

Depuis 2010, le mĂ©canisme de l’AccĂšs rĂ©gulĂ© Ă  l’électricitĂ© nuclĂ©aire historique (ARENH) permettait aux fournisseurs alternatifs et aux industriels d’acheter de l’électricitĂ© Ă  un prix fixe de 42 euros par mĂ©gawattheure (€/MWh). Avec sa disparition fin 2025, EDF met en place les CAPN pour proposer son remplacement. Ces contrats, attribuĂ©s via des enchĂšres Ă  l’échelle europĂ©enne, concerneront les entreprises ayant des besoins Ă©nergĂ©tiques supĂ©rieurs Ă  7 gigawattheures (GWh) par an ainsi que les fournisseurs d’électricitĂ© opĂ©rant en France. EDF prĂ©voit ainsi de mettre sur le marchĂ© 10 tĂ©rawattheures (TWh) d’électricitĂ© avec des livraisons Ă  partir de 2026.

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Toujours trop cher selon les entreprises

Si EDF prĂ©sente ces enchĂšres comme une solution pour offrir de la visibilitĂ© aux entreprises, celles-ci dĂ©noncent un tarif trop Ă©levĂ©. Les industriels Ă©lectro-intensifs, notamment dans les secteurs de la mĂ©tallurgie, de la chimie et du verre, s’inquiĂštent de perdre leur compĂ©titivitĂ©. L’association Uniden, qui reprĂ©sente les gros consommateurs d’électricitĂ©, juge cette « attitude incomprĂ©hensible » auprĂšs de l’AFP, estimant que le prix proposĂ© par EDF est trop Ă©levĂ© par rapport aux anciens tarifs de l’ARENH.

EDF avait proposĂ© un tarif de 70 €/MWh sur 15 ans, mais ce prix reste bien supĂ©rieur aux 42 €/MWh dont bĂ©nĂ©ficiaient jusqu’ici les industriels. Ces derniers craignent un impact sur leur compĂ©titivitĂ© face Ă  la concurrence amĂ©ricaine et chinoise, et agitent la menace de dĂ©localisations, notamment dans la chimie.

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Un seul contrat signé

Alors que l’État, actionnaire unique d’EDF, pousse pour la signature de davantage de contrats, le processus reste lent. À ce jour, seul un accord a Ă©tĂ© finalisĂ© avec un industriel de la chimie, et un second serait en passe d’ĂȘtre signĂ©. EDF se veut rassurant et assure que toutes les entreprises concernĂ©es trouveront une solution avant 2026.

Le gouvernement suit de prĂšs l’évolution des discussions et s’interroge sur les effets de ce nouveau mĂ©canisme. L’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a critiquĂ© le projet d’enchĂšres, estimant qu’il risquait « d’affaiblir l’industrie française ».

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Biogaz : il coĂ»terait des milliards en aides publiques pour une efficacitĂ© mitigĂ©e sur la transition Ă©nergĂ©tique

Par : Ugo PETRUZZI
12 mars 2025 Ă  15:44

Dans un rapport publiĂ© en mars 2025, la Cour des comptes dresse un bilan contrastĂ© du dĂ©veloppement du biogaz en France. Si elle en reconnaĂźt les atouts environnementaux et agricoles, les sages s’interrogent sur la cohĂ©rence des objectifs fixĂ©s par l’État et sur le poids croissant du soutien public.

Produit par mĂ©thanisation de matiĂšres organiques, le biogaz prĂ©sente des avantages pour remplacer le gaz fossile. Il permet la valorisation des dĂ©chets agricoles et de fournir un revenu complĂ©mentaire aux exploitants : selon la Cour des Comptes, les agriculteurs impliquĂ©s dans la mĂ©thanisation ont vu leur excĂ©dent brut d’exploitation augmenter de « 40 000 euros Ă  un an Ă  55 000 euros Ă  cinq ans Â».

Fin 2023, la France comptait 1 911 mĂ©thaniseurs, dont 652 injectaient du biomĂ©thane dans le rĂ©seau de gaz. Cette production reste cependant marginale : en 2023, le biogaz reprĂ©sentait 2,4 % de la consommation de gaz en France​.

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Des objectifs flous

Dans le viseur de la Cour, l’incertitude sur les objectifs Ă  long terme. Alors que la France vise la neutralitĂ© carbone en 2050, le rĂŽle exact du biogaz dans le mix Ă©nergĂ©tique reste mal dĂ©fini. En 2030, la production devrait atteindre 50 tĂ©rawattheures (TWh) mais cette trajectoire repose sur des hypothĂšses incertaines, notamment sur la disponibilitĂ© des ressources en biomasse​.

Le rapport souligne que dĂšs 2030, 15 TWh de biogaz pourraient manquer, faute de matiĂšres premiĂšres suffisantes. La concurrence entre usages alimentaires et Ă©nergĂ©tiques de la biomasse pourrait poser problĂšme​. La filiĂšre bĂ©nĂ©ficie d’un soutien financier important : entre 2011 et 2022, les tarifs d’achat garantis ont coĂ»tĂ© 2,6 milliards d’euros aux finances publiques. À cela s’ajoutent les subventions Ă  l’investissement (500 millions d’euros entre 2019 et 2023), des exonĂ©rations fiscales et d’autres aides indirectes​.

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Jusqu’à 27 milliards d’aides d’ici 2037

Le coĂ»t de ce soutien pourrait exploser : d’ici 2037, les engagements dĂ©jĂ  pris reprĂ©senteraient entre 22 et 27 milliards d’euros. La Cour met en garde contre l’impact de cette politique sur les finances publiques et plaide pour une meilleure rĂ©gulation des aides​.

Face Ă  ces critiques, le gouvernement prĂ©voit de remplacer progressivement les tarifs d’achat par un mĂ©canisme de certificats de production de biogaz (CPB). Ce systĂšme, financĂ© par les fournisseurs de gaz et non plus par l’État, doit entrer en vigueur en 2026. Mais la Cour exprime des doutes sur sa viabilitĂ© et son impact sur les prix pour les consommateurs​. Elle recommande Ă©galement de mieux encadrer le dĂ©veloppement des mĂ©thaniseurs, d’amĂ©liorer la planification des ressources en biomasse et de mieux surveiller les effets de la mĂ©thanisation sur les pratiques agricoles​.

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Faute de soutien, Total abandonne un méga projet solaire et de stockage en Guyane

Par : Ugo PETRUZZI
12 mars 2025 Ă  05:54

TotalEnergies a officiellement annoncĂ©, samedi, l’abandon de son projet de centrale photovoltaĂŻque Maya en Guyane française, initiĂ© en 2019. Cette dĂ©cision dĂ©coule de l’actualisation de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) 2025-2035, qui redĂ©finit les prioritĂ©s Ă©nergĂ©tiques du pays.

Dans un communiquĂ© transmis Ă  l’AFP, le groupe pĂ©trolier et gazier français a justifiĂ© son retrait en invoquant l’absence de besoin supplĂ©mentaire en production d’énergie pilotable autour de Cayenne. Cette rĂ©vision de la feuille de route Ă©nergĂ©tique exclut en effet l’ajout de nouvelles infrastructures capables d’ajuster leur production en fonction de la demande, comme celles intĂ©grant des batteries de stockage.

La centrale aurait permis d’injecter jusqu’à 20 mĂ©gawatts (MW) d’énergie bas-carbone sur le rĂ©seau Ă©lectrique de Cayenne, rĂ©duisant ainsi sa dĂ©pendance aux Ă©nergies fossiles, et amĂ©liorant la stabilitĂ© de l’approvisionnement. L’installation prĂ©vue combinait 120 mĂ©gawatts-crĂȘte (MWc) de panneaux solaires et une capacitĂ© de stockage de 240 mĂ©gawattheures (MWh), assurant une alimentation nocturne malgrĂ© l’intermittence du photovoltaĂŻque.

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Un abandon problématique pour la souveraineté énergétique de la Guyane

Son abandon est un revers pour l’objectif d’autonomie Ă©nergĂ©tique de la Guyane. Selon TotalEnergies, Maya aurait permis de franchir un tiers du chemin vers cet objectif. La centrale devait gĂ©nĂ©rer 32 emplois. Jean-Luc Le West, vice-prĂ©sident de la CollectivitĂ© Territoriale de Guyane (CTG) en charge du dĂ©veloppement Ă©conomique, dĂ©plore auprĂšs de LibĂ©ration « qu’une entreprise qui vient investir en Guyane ne reçoive pas le soutien escomptĂ© », jugeant cette situation dĂ©sespĂ©rante. De son cĂŽtĂ©, Marie-Lucienne Rattier, conseillĂšre territoriale en charge du numĂ©rique, estime que l’abandon de TotalEnergies est comprĂ©hensible si le groupe s’est senti insuffisamment soutenu.

Cette derniĂšre porte un projet de centre de donnĂ©es et de village numĂ©rique sur 10 000 mÂČ, Ă©valuĂ© Ă  480 millions d’euros, qui devait ĂȘtre implantĂ© Ă  proximitĂ© du parc photovoltaĂŻque Maya et bĂ©nĂ©ficier de son approvisionnement Ă©nergĂ©tique stable. L’abandon de Maya menace dĂ©sormais la viabilitĂ© de cette initiative. Cette dĂ©cision s’inscrit dans un contexte plus large de rĂ©orientation de la stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique française. La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) rĂ©visĂ©e et soumise Ă  consultation actuellement baisse les objectifs photovoltaĂŻques avant un dĂ©cret prĂ©vu en avril.

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Pourquoi l’EPR de Flamanville est plus souvent arrĂȘtĂ© qu’en fonctionnement

Par : Ugo PETRUZZI
10 mars 2025 Ă  11:54

Le rĂ©acteur de Flamanville sera arrĂȘtĂ© jusqu’à fin mars, annoncent Les Echos. Sur les 100 premiers jours de mise en service, il aura connu 76 jours d’arrĂȘt.

L’EPR de Flamanville accumule les contretemps. Depuis son raccordement au rĂ©seau Ă©lectrique le 21 dĂ©cembre 2024, l’unitĂ© nuclĂ©aire a connu de multiples arrĂȘts, programmĂ©s ou non. Le dernier en date, initiĂ© le 15 fĂ©vrier, a Ă©tĂ© prolongĂ© jusqu’au 30 mars en raison d’alĂ©as techniques imprĂ©vus.

Selon EDF, ces interventions concernaient initialement un circuit de refroidissement par eau de mer, utilisĂ© uniquement en cas de situations exceptionnelles. Puis, l’arrĂȘt a Ă©tĂ© prolongĂ© le 22 fĂ©vrier pour une intervention sur une sonde de tempĂ©rature du circuit primaire, qui assure la transmission de la chaleur du cƓur du rĂ©acteur au circuit secondaire. Enfin, le 28 fĂ©vrier, EDF a dĂ©cidĂ© d’anticiper des rĂ©glages du groupe turbo-alternateur, afin d’optimiser son fonctionnement. « Ce n’est pas un alĂ©a nuclĂ©aire mais un problĂšme mĂ©canique, liĂ© Ă  des frottements qui entraĂźnent un Ă©chauffement des paliers, qui demandent des rĂ©glages trĂšs fins », explique une source syndicale citĂ©e par Les Échos.

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Une période de « rodage »

Le rĂ©acteur aura ainsi Ă©tĂ© immobilisĂ© 76 jours sur ses 100 premiers jours d’exploitation. Une pĂ©riode de rodage inĂ©vitable, selon EDF, qui rappelle que la montĂ©e en puissance d’un rĂ©acteur de cette envergure nĂ©cessite des ajustements progressifs. « Sur une installation nouvelle, cela n’a rien de choquant. Ils auront d’autres problĂšmes de ce type. C’est toujours embĂȘtant, mais sur des installations neuves, il y a toujours une pĂ©riode de rodage », indique un haut cadre du groupe Ă  l’AFP.

MalgrĂ© ces contretemps, EDF assure que l’objectif d’atteindre 100 % de puissance Ă  l’étĂ© reste inchangĂ©. Une montĂ©e en charge qui devra toutefois composer avec d’autres arrĂȘts programmĂ©s, prĂ©vus pour rĂ©aliser des ajustements supplĂ©mentaires. En parallĂšle, la centrale doit aussi gĂ©rer d’autres opĂ©rations de maintenance sur ses unitĂ©s existantes. L’unitĂ© de production n°1, arrĂȘtĂ©e depuis dĂ©cembre 2024, ne redĂ©marrera que mi-avril 2025, tandis que l’unitĂ© n°2 verra son arrĂȘt repoussĂ© Ă  novembre.

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Quelle fiabilité pour les EPR ?

Le retard de Flamanville soulĂšve des questions sur la fiabilitĂ© du modĂšle EPR alors que la France mise sur cette technologie pour relancer son programme nuclĂ©aire. Avec une construction qui a dĂ©jĂ  pris 17 ans de retard et des coĂ»ts explosant Ă  plus de 13 milliards d’euros contre 3,3 milliards initialement prĂ©vus, ce projet est devenu un symbole des difficultĂ©s industrielles françaises dans le secteur nuclĂ©aire.

Les prochaines Ă©tapes seront scrutĂ©es par les autoritĂ©s. La montĂ©e en puissance de Flamanville Ă  l’étĂ© 2025 constituera un test alors mĂȘme que la France prĂ©voit d’en construire six nouveaux dans les dĂ©cennies Ă  venir.

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Combien d’argent le gestionnaire du rĂ©seau Ă©lectrique français RTE a-t-il gagnĂ© en 2024 ?

Par : Ugo PETRUZZI
6 mars 2025 Ă  05:35

Avec 89 tĂ©rawattheures (TWh) d’exportation d’électricitĂ© vers nos voisins europĂ©ens et 2,5 milliards euros d’investissement, le gestionnaire français du rĂ©seau d’électricitĂ© voit pourtant son chiffre d’affaires baisser.

Le gestionnaire du rĂ©seau Ă©lectrique français, RTE, a prĂ©sentĂ© ses rĂ©sultats annuels de 2024. Dans un contexte de retour Ă  des niveaux de production d’électricitĂ© prĂ©-crise et de stabilisation des prix de marchĂ©, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 5,56 milliards d’euros, en recul de 9 % par rapport Ă  2023. Le rĂ©sultat net s’élĂšve Ă  171 millions d’euros, marquant un fort repli comparĂ© Ă  2023 (417 M€) et 2022 (485 M€).

La production Ă©lectrique française a atteint 536,5 TWh en 2024, des niveaux similaires Ă  l’avant-crise des prix et du nuclĂ©aire. Cette dynamique a favorisĂ© un solde exportateur jamais vu auparavant, de 89 TWh vers les pays voisins. Le prix spot moyen de l’électricitĂ© s’est Ă©tabli autour de 60 €/MWh, stabilisĂ© aprĂšs les fortes fluctuations des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

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Un chiffre d’affaires en baisse malgrĂ© une consommation en hausse

Les recettes d’accĂšs au rĂ©seau – une sorte de pĂ©age — portĂ©es par une hausse de la consommation industrielle (+3 TWh) ont progressĂ© de 4 %, atteignant 4,2 milliards d’euros. Toutefois, la baisse des Ă©carts de prix entre la France et ses voisins a pesĂ© sur les revenus des interconnexions, en recul de 770 millions d’euros. Les coĂ»ts d’exploitation sont restĂ©s Ă©levĂ©s, notamment en raison du coĂ»t des rĂ©serves nĂ©cessaires au maintien de la frĂ©quence et des achats d’électricitĂ© pour compenser les pertes sur le rĂ©seau. La consommation a, elle aussi, repris le chemin de la hausse aprĂšs des annĂ©es en berne.

RTE a poursuivi une politique d’investissement croissante chaque annĂ©e, dĂ©passant pour la premiĂšre fois les 2,5 milliards d’euros (+508 millions d’euros en un an). Cette hausse de 37 % par rapport Ă  2023 s’inscrit dans une trajectoire de 100 milliards d’euros d’investissement Ă  2040 pour intĂ©grer les Ă©nergies bas-carbone et poursuivre les projets d’interconnexion comme le Celtic Interconnector (avec l’Irlande) et golfe de Gascogne (France et Espagne en 2028).

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Hausse de l’endettement

L’augmentation des investissements s’est accompagnĂ©e d’une hausse de l’endettement net de 13 %, atteignant 11,75 milliards d’euros. Pour financer ses projets, RTE a levĂ© 2,25 milliards d’euros sur les marchĂ©s obligataires, incluant une tranche verte de 750 millions d’euros dĂ©diĂ©e aux raccordements d’énergies renouvelables.

Alors que 2024 marquait la fin de la période tarifaire TURPE 6 HTB (2021-2024), RTE a présenté en février 2025 les grandes orientations de son prochain schéma décennal de développement du réseau (SDDR). Ce plan vise à accélérer la transition énergétique, adapter le réseau aux évolutions climatiques et soutenir la réindustrialisation du pays.

Avec une Ă©volution tarifaire validĂ©e par la Commission de rĂ©gulation de l’énergie (CRE) au 1er fĂ©vrier 2025, RTE assure disposer des moyens nĂ©cessaires pour poursuivre la modernisation du rĂ©seau.

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