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Pourquoi le monde restera obèse de son pétrole en 2025

30 mars 2025 à 14:34

Rien n’est encore gagné, pour la transition énergétique. Malgré des chiffres records en matière de production d’énergie renouvelable, le pétrole reste le mètre étalon mondial, en matière d’énergie. 

Comme tous les mois, l’Agence internationale de l’énergie vient de publier son rapport sur le marché pétrolier pour février 2025. Riche en enseignements, ce rapport témoigne du déséquilibre qui semble se créer entre l’offre et la demande de pétrole sur l’année 2025.

Ce rapport montre que la baisse du recours aux énergies fossiles n’est pas encore d’actualité. En effet, l’année 2025 devrait être marquée par une hausse des besoins en pétrole estimée à 1,1 million de barils par jour (mbpj). Cette hausse est principalement liée aux besoins grandissants de la Chine, en particulier pour son industrie pétrochimique. La consommation totale devrait donc atteindre 103,9 millions de barils par jour. Cette situation dans le secteur pétrolier ne fait que confirmer les observations faites au sujet de la consommation de gaz : le monde n’est pas encore prêt à se défaire des énergies fossiles.

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Réelle décroissance des besoins, ou situation macroéconomique complexe ?

Néanmoins, il est intéressant de noter que l’offre mondiale devrait augmenter d’autant plus, et surpasser la demande de pétrole à hauteur de 600 000 bpj. Cette différence entre offre et demande pourrait même atteindre 1 million de bp/j si l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) prolonge la hausse de production au-delà du mois d’avril. Parmi ces pays, on peut citer le Kazakhstan qui dépasse ses objectifs de production fixés par l’Opep+, Il en va de même pour l’Iran et le Venezuela qui ont augmenté leur production en prévision de potentielles futures restrictions. Hors Opep+, de nombreux pays produisent également à des niveaux records avec les États-Unis en tête.

Malgré le développement massif des énergies renouvelables à travers le monde, le constat est sans appel : le pétrole reste le facteur décisif d’une économie mondiale tourmentée, et la source de tensions grandissantes entre les puissances économiques actuelles. Les États-Unis, moteurs de cette situation, viennent de menacer d’une hausse de 25 % des droits de douane tout pays qui achèterait du pétrole au Venezuela.

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Les terrains de golf prennent plus de place que les énergies renouvelables

7 mars 2025 à 05:38

Symbole des paradoxes de nos sociétés, les terrains de golf à travers le monde occupent une superficie plus importante que les énergies renouvelables. Du moins, pour le moment. 

Le centre de recherche allemand FZ Jülich vient de publier une étude montrant que dans les 10 pays où il y a le plus de terrains de golf au monde, la superficie de ces derniers dépasse celle des moyens de production d’énergie renouvelable issus de l’éolien et du photovoltaïque. Pour conduire cette étude, les chercheurs ont d’abord utilisé OpenStreetMap pour repérer les quelque 38 400 terrains de golf dans le monde. 80 % d’entre eux sont situés dans les 10 pays qui en comptent le plus avec, sans surprise, les États-Unis en tête (16 000 terrains).  Ils ont ensuite calculé le potentiel d’énergies renouvelables de ces terrains de golf, en les couvrant virtuellement d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Avec un taux de couverture de la superficie à 75 %, la capacité théorique photovoltaïque atteindrait 842 GWc, et la capacité éolienne 659 GWc. La capacité éolienne projetée représente davantage que la capacité éolienne actuellement installée dans ces pays, s’élevant à 646 GWc. En matière de photovoltaïque, la France possède presque autant de puissance solaire déployée que le potentiel de ses terrains de golf, si on considère une couverture technique de 50 %. En ce qui concerne l’éolien, la France possède autant de puissance éolienne que de potentiel avec ses terrains de golf (sans toutefois considérer les limites administratives).

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Une étude symbolique

À travers cette étude, les chercheurs de FZ Jülich n’ont pas pour objectif de convertir tous les terrains de golf en site de production d’énergie renouvelable, mais de mettre en lumière la place réelle, en termes de superficie, qu’occupent les énergies renouvelables dans le monde. D’ailleurs, comparer la capacité de production d’énergie renouvelable aux nombres de terrains de golf n’a pas beaucoup d’intérêt d’un point de vue scientifique. La répartition des terrains de golf est très hétérogène à travers le monde, et fortement influencée par la culture des pays. Par exemple, le Royaume-Uni dispose de plus de 3 000 terrains tandis que la France n’en compte que 750.

Cette étude permet tout de même de mettre en évidence le fait qu’à l’heure actuelle, les énergies éoliennes et photovoltaïques ne représentent finalement pas une place très importante, et que le potentiel d’installation est encore très élevé. Malgré tout, cette publication pourrait donner des idées. Au Japon, dans la préfecture de Hyogo, un terrain de golf a été converti avec succès en centrale photovoltaïque. La Ako Mega Solar Power Plant est équipée de quelque 260 000 panneaux photovoltaïques répartis sur 76 hectares. La centrale produit environ 125 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 29 000 logements.

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L’énergie solaire se déploie 100 fois plus vite que le nucléaire

1 mars 2025 à 15:39

Le déploiement du photovoltaïque et de l’éolien ne cesse d’accélérer, bien aidé par les ambitions décarbonées de la Chine, premier consommateur d’énergie au monde.

Selon une étude menée par la Société internationale d’énergie solaire (ISES), la progression des énergies éoliennes et solaires continue à un rythme effréné, dépassant largement toute autre forme d’énergie. La capacité des éoliennes installées en 2024 est ainsi 25 fois supérieure à la puissance nette installée pour le nucléaire. Mais la différence est encore plus flagrante pour le photovoltaïque. Sur l’année 2024, on compte 100 fois plus de nouvelles capacités de production d’énergie solaire que de nouvelle capacité de production d’énergie nucléaire.

Malgré cette hausse spectaculaire, la production d’électricité issue des centrales photovoltaïques reste inférieure au nucléaire et à l’hydroélectricité avec 1 631 TWh sur l’année 2023 contre 2 686 TWh pour le nucléaire et 4 210 TWh pour l’hydroélectricité. L’éolien est mieux placé, et se rapproche de la production nucléaire avec 2 304 TWh.

En parallèle, les moyens de production d’électricité issus du gaz et du charbon sont stables depuis 2021. Il est ainsi possible que le pic de capacité de production à partir de ces énergies ait déjà été dépassé.

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Utiliser toutes les forces en présence pour réussir la décarbonation

Si nucléaire et renouvelables sont loin d’être incompatibles, l’inertie industrielle du nucléaire pose problème face à l’urgence de la décarbonation. Pour cette raison, le déploiement massif de l’éolien et surtout du photovoltaïque, avec des moyens de stockage associés, constitue la meilleure solution pour stabiliser, puis diminuer les émissions de CO2. Pendant un temps délaissée, l’énergie nucléaire pourrait, dans les années à venir, devenir un atout supplémentaire pour décarboner l’usage d’énergie à l’échelle mondiale.

La Chine, qui représentait 26 % de la consommation énergétique mondiale en 2022, a choisi de ne faire aucun compromis sur les énergies décarbonées, et de compter à la fois sur l’éolien, le photovoltaïque et le nucléaire. En 2024, la moitié des nouvelles installations d’énergies renouvelables ont eu lieu en Chine. Toujours en 2024, 25 des 59 réacteurs nucléaires en cours de construction dans le monde étaient chinois.

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