Cela fait longtemps que LinkedIn est un acteur majeur du jeu vidéo, via la quantité incroyable de leaks qu'il procure aux journalistes en manque de scoops, qui n'ont qu'à se baisser et regarder les offres d'annonces des divers studios pour savoir à quoi va ressembler leur prochain projet. C'est donc sans surprise (bon, ok, avec un peu de surprise quand même) qu'on apprend que la plateforme préférée des gens carriéristes et de ceux qui font semblant de l'être de peur de se faire virer va bientôt proposer des jeux. Pas des AAA à gros budget, attention, plutôt des puzzle games qui « encourageront le réseautage et les conversations ». Soit probablement l'équivalent middle management des jeux de ferme avec lequel on était jadis spammé sur Facebook, une phrase dont la simple lecture a dû abaisser de deux degrés la température de votre sang. LFS.

En règle générale, lorsqu’une actualité en lien avec l’e-sport tombe du téléscripteur de la rédac, je m’empresse d’aller la déposer sur le bureau d’Ivan, notre hooligan local, seul de l’équipe à avoir le moindre intérêt pour les événements sportifs. Mais là c’est trop beau pour être vrai. Figurez-vous que les finales nord-américaines d’Apex Legends (car une telle chose existe) ont dû être reportées suite à un hack incroyable : plusieurs compétiteurs ont en effet été victimes d’un piratage qui activait des outils de triche (wallhack, aimbot et autres cheats) à distance sur leur machine, les contraignant à arrêter de jouer pour ne pas être disqualifiés. Ou, pour le dire autrement, des pirates les ont forcés à tricher, ce qui est à la fois hilarant et très curieux à regarder (cpc.cx/ApexHack). LFS.

C’est à une expérience amusante que se sont livrés les gens de Keywords, célèbre boîte de service aux développeurs de jeu vidéo (elle a par exemple bossé récemment sur Alan Wake 2, Baldur’s Gate 3 et Tears of the Kingdom). À titre d’expérience, ils ont tenté de créer un jeu uniquement à l’aide de générateurs IA. Après avoir fait leur choix parmi les 400 outils les plus puissants du marché, ils ont confié aux générateurs la tâche de produire scripts, graphismes, sons et assets (on ne sait pas si le code et game design ont été confiés aux machines). Leur conclusion est sans appel : si l’IA peut s’avérer utile pour aider les développeurs à créer du contenu, elle ne peut pas à l’heure actuelle remplacer à 100 % un être humain, la qualité n’étant tout simplement pas au rendez-vous. Cela confirme l’intuition du PDG d’Owlchemy Labs, pour qui l’IA n’est pas assez pilotable pour produire des assets de jeu vidéo cohérents. Quant à savoir si cela empêchera des éditeurs cupides de les utiliser quand même pour pondre des jeux moins bons à pas cher, c’est une autre question, à laquelle on a tous la réponse. LFS.

Si vous pensez que la crise de la santé mentale des jeunes qu’on a connue après le Covid était terrible, dites-vous que ce n’était qu’un début : début mars, un patch bugué de Minecraft a effacé tous les mondes des malheureux qui l’ont installé en utilisant l’app Xbox Windows, plongeant des millions de préados dans le plus total désespoir. LFS.

Le lancement de Star Wars Battlefront: Classic Collection ressemble de plus en plus à celui du morceau de sopalin qu’on jette à la poubelle d’un air dégoûté après l’avoir utilisé pour ramasser le vomi du chat. Le « remaster » de deux premiers Battlefront de Pandemic Studios, sortis à l’origine en 2004 et 2005, non contents de souffrir d’un paquet de vieux bugs (dont certains corrigés par la communauté depuis vingt ans) et d’en ajouter de nouveaux, utilise de plus du contenu créé par des moddeurs qui, comble du foutage de gueule, n’ont pas été crédités. Résultat, Aspyr, le studio responsable du remaster, déjà bien occupé à patcher son caca, a dû en plus créer à l’arrache un modèle 3D de remplacement pour le personnage d’Asajj Ventress, après qu’un moddeur du nom d’Iamashaymin a fait remarquer que son travail avait été utilisé gratuitement en se raclant la gorge très fort. LFS.

Il y a quelques semaines, je me suis levé avec un air en tête : « On joue dans un chambara, la fierté, la loi, tuent comme un bon vieux Kurosawa, la main sur le katana, même si la peur m'assaille, je partirai comme un samouraï. » Oui, Nioh me manquait.

Si vous êtes l’heureux possesseur d’un ou plusieurs enfants et d’un ou plusieurs comptes Steam, vous serez ravi d’apprendre que Valve vient de lancer une nouvelle fonctionnalité, les « familles Steam ». Derrière ce nom qui pourrait être celui d’une sitcom se cache une mise à jour de ce qu’on appelait jadis le « partage familial » et qui offre plein de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité de mettre en commun tous les jeux des comptes d’une même famille, de bénéficier de fonctions de contrôle parental, qui vont de l’interdiction de jouer à certains titres à une limitation du temps de jeu. Enfin, si un joueur est banni pour triche alors qu’il jouait à un titre emprunté à un autre membre de la famille, les deux seront interdits d’accès au jeu, ce qui devrait donner l'occasion de sympathiques discussions autour de la table familiale. LFS.

Dans une scène d’une rare beauté qui n’est pas sans rappeler la conclusion de Melancholia de Lars Von Trier, un groupe de joueurs du nom de Team 0% s’est mis en tête de finir tous les niveaux de Super Mario Maker avant la fermeture des serveurs. Le chouette Mario en kit, sorti sur 3DS et Wii U en 2015, va en effet bientôt (le 9 avril 2024 pour être précis) passer l’arme à gauche. Tout cela serait à la fois un peu triste et très mignon si les joueurs en question n’étaient pas en train de se casser les dents en masse sur « Trimming the Herbs », niveau si difficile que, selon les gens de la Team 0% qui s’entraînent nuit et jour, seule une dizaine de personnes de leur communauté sera capable de la mémoire musculaire et de la précision nécessaires pour en venir à bout. En attendant qu’ils y parviennent, on leur souhaite bon courage, et aussi de trouver une autre occupation une fois que le jeu aura fermé, ça leur fera du bien. LFS.

À chaque Noël elles sont là, étincelantes dans leur emballage d’or et d’argent. Les papillotes. À chaque fois leur papier brillant m’ensorcelle, j’en prends une ou deux, je les ouvre, je les dévore. Dragon’s Dogma 2, lui aussi, est enveloppé de couleurs chatoyantes.

À l’heure où j’écris ces lignes, mais cela aura sans doute encore augmenté au moment où vous les lirez car ainsi va le business, Helldivers 2 a vendu huit millions de copies et Balatro un million, ce qui montre qu’on peut encore faire un carton inattendu dans le jeu vidéo à condition d’avoir énormément de bol, d’ailleurs à la place des développeurs d’Arrowhead et de LocalThunk je jouerais au Loto. LFS.

À la Game Developers Conference (GDC), le PDG de Larian a annoncé ce que tout le monde attendait : vu le pognon ramassé (et mérité) par Baldur’s Gate 3, le studio belge va bien évidemment… passer à autre chose ! Pas de DLC, pas de Baldur’s Gate 4, nada. Étonnant. Sans doute pour profiter un peu des Caraïbes ou de Maubeuge, les deux destinations préférées de la jet-set, avant de repartir dans l’univers de Divinity pour un projet, je cite : « différent de ce que vous pensez » mais qui « reste familier », ce qui nous fait une belle jambe. Cette décision admirable de ne pas chercher à surfer sur la rentabilité va sans doute inspirer Hasbro, qui possède WotC, donc la licence. À moins qu’ils ne cherchent activement un nouveau studio en hurlant : « Faites-nous la suite, encore, encore des sous !!! », mais ce serait être mauvaise langue. P.

Le 28 mars, Diablo 4 a été ajouté au Game Pass, histoire de ne pas avoir acheté Activision Blizzard pour rien. Les abonnés étaient contents. Pour que le bonheur reste fugace, il est accompagné d’une rasade d’huile de ricin : il faut toujours installer Battle.net, le lier à son compte Microsoft, et sacrifier un nouveau-né. Les deux premières étapes ont déçu. P.

Le studio The Chinese Room, pourtant déjà bien occupé depuis qu’il a repris les rênes de l’arlésienne Vampire : The Masquerade : Bloodlines 2, semble avoir un peu de temps libre pour finir un autre jeu. Ils viennent d’annoncer la date de sortie de Still Wake The Deep, un FPS narratif d’horreur sur une plateforme pétrolière nommée Beira D, au large de l’Écosse. Un terrain de jeu limité, mais dont ils promettent qu’il changera beaucoup tout au long de l’aventure. Je suis sûr que j’ai déjà deviné le twist : à la fin, on découvre que Connor ou Duncan MacQuelquechose était en réalité en plein delirium tremens, tanguait après avoir confondu le jus de pomme de la cantine avec du whisky 20 ans d’âge, et qu’il a massacré tout un troupeau de moutons sur la terre ferme. Ce sera pour le 18 juin. P.

On s’en doutait depuis des mois : Embracer vend bien Gearbox Entertainment (Borderlands, Homeworld, etc.) à Take-Two Entertainment, pour 460 millions de dollars. Vous voyez, quand on n’est pas dans les affaires, c’est tentant de se dire que ce prix, après les avoir achetés en 2021 pour 1,3 milliard, est une sacrée moins-value. Mais qu’est-ce qu’on y connaît au business, hein ? C’est des affaires de grandes personnes tout ça. Une promesse du PDG Lars Wingefors accompagne cette vente : la « restructuration » (détruire des carrières et des vies, mais en prenant un air contrit) est terminée, plus de ventes. Surtout, plus de rachats de studios, en tout cas c’est « trop tôt » pour y repenser et retomber dans ses vieux démons. C’est sage, je propose qu’Embracer prenne une année sabbatique, ou deux, ou vingt. Oui, vingt ans ce serait bien. P.

Les Français du mal-nommé studio Evil Empire (Dead Cells) ont eu une idée, qu’on aurait plus envie de catégoriser dans « Dieu vous bénisse » que dans « Vade retro Satanas » : une nouvelle conférence. Bon, d’accord, dit comme cela, c’est aussi excitant qu’un nouvel album de Carla Bruni, mais attendez. Le 10 avril, se tiendra, ou se sera tenue, selon l’heure à laquelle vous lisez ces lignes, la « Triple-i initiative », avec le concours d’une quarantaine de studios indépendants considérés comme « petits, mais costauds » et auteurs de gros succès. Le showcase de cette coopérative agricole du jeu bio et bon promet des annonces de Mega Crit (Slay the Spire), Red Hook Studios (Darkest Dungeon 1 et 2) et autres. Surtout, « 45 minutes de bandes-annonces consécutives, sans hôtes ni sponsors, ni rien de superflu », selon Bérenger Dupré, directeur marketing d’Evil Empire. Je me demande bien qui peut être visé. Je vais y réfléchir en grignotant mes Doritos. P.

Poisson d’avril ou pas ? Difficile d’être certain, mais le 2 avril, tout avait encore l’air réel. Tinybuild Riga annonce Duckside avec une bande-annonce et une autre pour les bases de gameplay. Un jeu de survie en monde persistant avec PvP, PvE, artisanat et construction de bases, on connaît. Sauf que là, on joue des canards. Des canards avec des arcs, qui se construisent des abris, mais des canards tout de même. Comment voulez-vous qu’on ne l’évoque pas ? Souvenez-vous que Placid Plastic Duck Simulator existe réellement, rien n’est impossible. Des PNJ humains vous y chercheront des noises, mais cette fois les volatiles auront leur chance. Il est déjà possible de s’inscrire à un playtest qui débutera le 18 avril. Un Rust-like très primaire, dans lequel on vole librement dès le départ… Voler dans les airs, je précise, car voler les autres reste le b.a.-ba du genre. P.

GTA 6 pourrait être reporté en 2026, selon Kotaku, Bloomberg rappelle que « oui, peut-être, tous les jeux sont toujours en retard et c’est normal » et, en fait, personne n’en sait trop rien. J’imagine des joueurs, furax, hurler et jurer qu’ils n’achèteront donc pas le jeu. Si Rockstar demande : « Sérieusement ? », tous vont baisser la tête et marmonner : « Si… on va l’acheter quand même ». Tout est normal donc. P.

Il existe tellement d’excellents jeux narratifs qu’il ne suffit plus de promettre au joueur qu’il va vivre une histoire « touchante » qui laisse la part belle à l'exploration avec des personnages aux relations « complexes », où il sera question de lever le voile sur un « lourd secret de famille » ou un « mystère impénétrable » : c’est déjà plus ou moins le point de départ de 90 % des jeux narratifs.

Le studio Evil Empire, décidément bourré d’énergie et de projets (voir la news « Les cow-boys et les indies ») serait, selon le site insider-gaming, en train de préparer activement un nouveau jeu Prince of Persia avec Ubisoft. The Rogue Prince of Persia serait un roguelite, « mis à jour et adapté selon les retours des joueurs, en permanence », on verra bien. Pas encore d’annonce officielle, mais il se pourrait qu’il arrive en accès anticipé dès cette année. Il faut dire que Motion Twin, qui édite le hit d’Evil Empire, a cessé toute mise à jour de Dead Cell, et fait grincer les dents de certains des développeurs. Côté Ubisoft, entre ça, la sortie récente de Prince of Persia : The Lost Crown, et l’arrivée, un jour, de Prince of Persia : Sands of Time Remake, ce ne sont clairement pas des paillettes qu’ils veulent dans les yeux, mais du sable. P.