La première fois que j’ai testé For A Crown, c’était dans un bar avec cinq amis autour de la table. Évidemment, personne n’avait prévenu le barman de l’augmentation du volume sonore mais surtout, personne n’avait mis en garde les pauvres gens qui essayaient juste de boire un verre un jeudi soir à côté de nous. C’est un miracle que nous n’ayons pas été virés.

Si nous avons déjà eu l'occasion d'aborder pas mal d’outils, de techniques et de méthodes de peinture dans cette rubrique, il est temps de les mettre en application sur un cas aussi concret qu'extrêmement spécifique. Aujourd'hui, nous allons parler bichromie et problèmes de peau.

En plein mois de février, après le travail, j’ai convié mes amis à une soirée jeux de plateau, en leur expliquant qu’on allait être plongé dans le noir quasi total pendant des heures. Figurez-vous qu’ils sont tous venus.

Voilà deux ans que j’ai découvert Zenith chez Playpunk. Deux ans que j’en parle régulièrement dans les pages du magazine, en me demandant « Mais pourquoi ils le sortent pas, c’est prêt depuis longtemps, bordel ! ». J’y jouais aussi sur Boardgamearena.com et, depuis que j’ai ma boîte, j’y joue avec tout le monde, même avec Madame Lemerlu ma concierge, à qui je ne demande même pas son avis.

On était un peu passé à côté du test de Fateforge, un joli bébé de quatre kilos financé sur Kickstarter et sorti chez nous l’été dernier. La boîte française est désormais entre nos mains et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est imposante. Il fallait voir ma tête quand Perco s’est ramené avec son cabas plein à craquer, qui faisait des bruits de pions et de cartes quand il se baladait.

Vous le savez si ce n’est pas la première fois que vous lisez Canard PC : parfois, ça nous arrive d’aimer des trucs un peu bizarres. On a consacré deux pages dans le dernier hors-série à un jeu de gestion du parc d’éoliennes du Venezuela et là, vous tenez devant votre visage une page consacrée à un jeu où l'on gère une PME qui fait des conserves de poisson en Espagne. Eh oh, c’est vous qui avez payé pour ce magazine hein, c’est pas moi.

À moins de traîner dans les sphères rôlistes obscures et bien informées, il y a fort à parier que le nom de Jean-Baptiste Mazoyer (JBM par la suite, je suis ric-rac sur les signes) ne vous dise rien. Et c’est très bien comme ça en fait. Si je m’écoutais, je vous garderais dans l’ignorance la plus crasse, histoire d’être sûr de continuer à trouver des places pour ses spectacles. Qui partent déjà bien vite. Et ce papier risque de ne rien arranger. Que voulez-vous, je suis un abruti qui aime ses lecteurs.

Adeptes de l’horreur indicible et du masochisme, soyez les bienvenus ! H. P. Lovecraft et ses compères nous auront enseigné la terreur, la vraie, celle qui retourne les boyaux et conduit insidieusement à la folie. Car oui, la série des Cthulhu : Death May Die fait clairement appel aux plus masos d’entre nous, ceux qui salivent d’être débordés par des hordes de monstres immondes, ceux qui adulent l’angoisse glaçante d’explorer des lieux effrayants avec leur esprit prêt à basculer, ceux qui jouissent de subir plusieurs défaites de suite sur le même scénario… Venez, mes sœurs et frères, nous parlons le même langage.

Il y a votre voiture qui refuse de démarrer, spécifiquement le jour où c’était déjà un peu dur de sortir du lit. Il y a le vidéoprojecteur de la salle de réunion, qui ne vous obéit jamais. Il y a vos collègues, qui ont l’air de tous avoir mieux compris que vous comment on fait pour devenir un être humain normal et heureux. Et pourtant, n’en doutez pas, le monde est plein de magie.

Depuis que j’ai découvert les romans de Becky Chambers, je me suis pris de passion pour le style du solarpunk. À l’opposé du cyberpunk, ce mouvement décrit un monde où l’humanité a réussi à dépasser ses clivages et ses problèmes technologiques pour développer une société harmonieuse. En gros, des Bisounours écolos de l’espace soucieux de la nature. Et parfois, entre deux guerres stellaires et les mondes pollués jusqu’à la racine, ça fait du bien.

Dans les jeux de société, c’est souvent l’usine, et pourtant on ne travaille pas. Tel un conseil d’administration, on prend des décisions qui reposent sur l'idée de faire travailler des meeples pas vraiment considérés comme des personnes, que l’on rémunère vaguement d’un sou ou d’un point de nourriture. Totalement irréaliste.

Mon petit Perco, je te présente mes excuses. Je me permets de te l’écrire ici parce que je sais que tu vas lire ce papier, et je suis navré que vous autres, lecteurs, deviez assister à ça, mais c’est important.

Il y a des jeux qui attirent votre attention par leurs mécaniques. Qui, sur le papier, vous intriguent par leur promesse d’un gameplay certes classique, mais avec un petit twist bien senti. Et puis quand vous recevez la boîte, vous vous retrouvez submergé, ébloui, ébouriffé par la qualité du matériel. Wondrous Creatures est de cette trempe, et il se paie aussi le luxe d’être un excellent jeu.

Vous pensiez que les singes aimaient les bananes ? Manqué ! Ils préfèrent les pêches, du moins dans The Shadow Theater : La Légende du Roi Singe. Dans ce jeu de stratégie, vous et votre adversaire allez devoir nourrir un maximum de singes – lesquels font office de marqueurs de points – pour l’emporter. En gros. Parce qu’en vérité, c’est quand même un peu plus subtil qu’un jeu comme Hop La Banana.

Pour ma part, je me suis un peu lassée de L'Appel de Cthulhu. Jouer dans l’univers créé par H. P. Lovecraft est toujours aussi délicieusement perturbant, mais à un moment, j’en ai eu assez de passer du temps à créer des personnages pour les voir devenir fous à lier, ou mourir dans d’atroces souffrances au bout d’un ou deux scénarios. Eh bien, la petite chose fragile que je suis a trouvé une solution : Cthulhu Origines.

Combien de fois se fera-t-on avoir ? Des années qu’on se répète comme un mantra que des illustrations aguicheuses n’engendrent pas nécessairement un bon jeu. Le livre, la couverture, tout ça… Mais Meng Chunlin, véritable as des pinceaux, emballe du déjà-vu dans un paquet cadeau irrésistible. Alors, on craque.

Il y a plusieurs mots pour désigner le phénomène. L’Innommable. L’Indicible. Le « Un peu chelou, mais on ne va pas en faire un fromage non plus ». Mais quel que soit le terme qu’on choisisse d’employer, la réalité est là : je suis venue vous parler d’une nouveauté sortie en 2018.

Avec Le Château blanc, l’éditeur espagnol Devir s’est forgé une réputation robuste : la promesse de jeux experts compacts et tendus. Localisé par Iello, leur dernier-né Salton Sea propose un ingénieux système économique : notre argent se matérialise par nos cartes action, et en dépenser implique d’y renoncer.

Joueur et joueuses de France, il est l’heure de montrer aux Allemands qu’ils sont désormais totalement dépassés en ce qui concerne les jeux de plateau. Et quoi de mieux que de le faire avec l’un de leurs propres jeux, venu de Cologne ?

Si vous êtes comme moi un fan de cartes et de jeux fluides et efficaces, le nom de Paolo Mori associé au deckbuilding suffit à émoustiller vos papilles délicates. Cet auteur italien enchaîne les hits familiaux (Captain Flip) et ceux plus corsés (Libertalia, Le Match du siècle) en associant épure des mécaniques et plaisir ludique immédiat.