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À partir d’avant-hierFlux principal

Une sécheresse perturbe le transit du canal du Panama

Comme le montre la Figure 1, le lac Gatun est un composant essentiel du canal du Panama.

Figure 1

Or, comme le montre la Figure 2, le niveau de l'eau dans le lac Gatun connaît un niveau historiquement bas.

Figure 2. Source : @piie sur Bluesky.

En réalité, il s'agit du niveau le plus bas mesuré depuis 1965. En cause, une importante sécheresse en Amazonie, que la déforestation contribue à faire empirer.

Le niveau d'eau bas a contraint la Panama Canal Authority à réduire le transit quotidien de 36 bateaux à 24, ainsi que le tirant d'eau maximum (le tirant d'eau est la "profondeur" avec laquelle la coque d'un bateau peut s'enfoncer dans l'eau).

La réduction du transit a un impact négatif sur de nombreux secteurs, tels que l'énergie, les porte-conteneurs ou le transport du grain.

Because of historically low water levels at Gatun Lake, the Panama Canal Authority has reduced daily traffic from 36 to 24 vessels & limited allowable draft size, affecting energy product carriers, container vessels, & ships transporting grain from the US.

@piie sur Bluesky

Ce type de perturbation va devenir de plus en plus fréquente à mesure que les effets du réchauffement climatique vont se manifester. Le Canal du Panama, comme de nombreuses autres infrastructures, a été conçu pour un climat différent de celui qui est en train de s'installer.

Le débunking : pour ou contre ?

Dans une intéressante vidéo publiée sur Nota Bonus le 20 mai 2023, vidéo que j’ai récemment découverte, Benjamin Brillaud offre une réflexion intéressante sur le débunking.

Faut-il débunker ? Si oui, qui ? Et comment ? Quels sont les avantages et les inconvénients du débunking ? Peut-on utiliser d’autres méthodes pour lutter contre la désinformation et la mésinformation ?

Pour ma part, je n’ai jamais été un grand producteur de débunking. Ça m’est arrivé d’en écrire, et j’ai quelques brouillons de débunking en économie de l’environnement dans des états variés d’avancement. Pour autant, c’est un exercice qui ne m’attire plus. Il est peu probable que je publie un jour ces brouillons.

Du point de vue des finances de la newsletter, publier des débunkings est sans doute une meilleure stratégie que de ne pas en publier. Comme le dit Benjamin dans la vidéo, le débunking a une apparence de confrontation qui attire. Mais ça n’est pas une « ambiance » que je veux favoriser sur la newsletter.

À la place, je préfère adopter l’approche pédagogique dont Benjamin parle également, même si elle fait moins de vues : transmettre des savoirs, issus de sources de qualité, sur des thèmes où la désinformation et la mésinformation prolifèrent, le tout dans une ambiance calme et apaisée.

Pour autant, je ne nie pas l'intérêt du débunking. Je dis encore moins qu’il ne faut pas en faire. Le débunking est utile. Je partage l’opinion de Benjamin lorsqu'il explique qu’opposer débunking et pédagogie n’a guère de sens. Les deux approches ont leur intérêt, et se complètent.

À l’avenir, j’aimerais explorer davantage la littérature scientifique qui étudie l’efficacité du débunking. J’avais déjà publié un premier article de vulgarisation à ce sujet, à partir d’un working paper de science économique. Je souhaite continuer.

💎 #111 - Des preuves de l’efficacité du débunking
Et aussi : la réforme du marché carbone européen, les dérives des influenceurs financiers et des questions sur les capacités industrielles occidentales dans la guerre en Ukraine
Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova

Au-delà des analyses de praticiennes et praticiens de la médiation scientifique et du débunking, analyses qui sont bien sûr utiles, il me semble important d’avoir des réponses plus systématiques. Des réponses que seule la méthode scientifique permet d’obtenir.

J’ai d’ores et déjà mis de côté un certain nombre de références scientifiques. Attendez-vous à ce que je publie de prochains articles sur le sujet. Si ça n’est pas déjà fait, ne les manquez pas en vous abonnant à ma newsletter.

L’importante croissance du vélo à Londres

J’ai trouvé cet intéressant graphique dans un récent article de Laura Laker sur Bloomberg :

Figure 1 – Nombre de déplacements quotidiens en voiture individuelle (à gauche) et à vélo (à droite) à Londres. Données : Transport for London. Graphique : Bloomberg.

La Figure 1 montre que depuis les années 2000, le nombre de déplacements quotidiens à vélo à Londres a été multipliée par 4. D’environ 300.000 déplacements en 2000, il y a désormais entre 1.1 et 1.3 million de déplacements quotidiens à vélo selon les années.

Sur la même période, les déplacements quotidiens en voiture individuelle se sont lentement érodés, passant de 10.9 millions de déplacements à 9.2 millions de déplacements.

Bien sûr, il ne s’agit de données que pour une ville. Ces données illustrent cependant bien la tendance de fond de transformation des modes de transport urbains.

www.bloomberg.com

Un Café sur l'économie de la défense

26 février 2024 à 14:53

Combien coûte la défense nationale chaque année ? Qu’est-ce qu’implique l’augmentation du budget de l’armée pour les autres dépenses publiques, comme l’éducation, la justice, la santé ou encore l’environnement ? Comment l'invasion de l'Ukraine par la Russie modifie-t-elle la trajectoire du budget de la défense, en France mais aussi en Europe ?

Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces questions, et d’autres, sont devenues des questions d’actualité. En plus de fournir un soutien militaire à l’Ukraine, l’hostilité de la Russie oblige les pays européens à se doter de forces armées robustes, afin de renforcer leur dissuasion.

Je vais enregistrer dans les prochains jours un Café portant sur l'économie de la défense, où nous aborderons ces questions — et d’autres. Mon invité sera Julien Malizard, chercheur en économie de la défense, titulaire-adjoint de la Chaire Économie de défense à l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN).

Accueil - Chaire Économie de défense - IHEDN
Produire & soutenir, fédérer & diffuser, être une interface
Chaire Économie de défense - IHEDNBertrand Demandre

Si vous avez des questions sur l’économie de la défense que vous aimeriez que je pose à mon invité, n’hésitez pas à m’en faire part — par exemple, en publiant un commentaire sous cette Note.

Pour rappel, les Cafés sont un format où pendant environ une heure, j’échange avec une personne experte sur l’un des thèmes que je couvre dans ma newsletter. Auparavant, les Cafés étaient enregistrés en public. Pour des raisons logistiques, j’ai récemment annoncé qu’ils seront désormais diffusés en différé.

L'émission sera diffusée plus tard dans l’année sur mon site. Pour ne pas la manquer, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter.

Des données illustrent que X, anciennement Twitter, a un sérieux problème de bots

17 février 2024 à 11:07

Quiconque utilise encore X en aura fait l'expérience : la plateforme est submergée par des acteurs inauthentiques — concrètement, des bots. Qui n'a pas eu des quantités industrielles de "Hannah" dans ses notifications au cours des derniers mois ?

Pour autant, les anecdotes personnelles ne suffisent pas pour affirmer que X a un problème généralisé d'activité inauthentique. Pour faire une telle affirmation, il est nécessaire de recourir à des données. Une entreprise spécialisée vient de publier de telles données. Ce qu'elles montrent est aussi choquant que catastrophique.

La semaine dernière, aux États-Unis a eu lieu le Super Bowl. Il s'agit d'un évènement majeur de football américain. L'édition de cette année a battu des records d'audience. Y compris sur X, c'est en tout cas ce qu'a déclaré l'entreprise. Pour autant, dans quelle mesure l'activité sur X lors du Super Bowl était réellement de l'activité humaine ?

D'après CHEQ, une entreprise spécialisée dans la détection de trafic inauthentique et la lutte contre la fraude publicitaire en ligne, pendant le Super Bowl de 2024, le trafic provenant de X à destination des sites Internet de ses clients était constitué de bots à hauteur de 75 %. Vous avez bien lu : les trois-quarts du trafic provenant de X à destination du site Internet des clients de CHEQ était inauthentique.

The majority of traffic from Elon Musk’s X may have been fake during the Super Bowl, report suggests
These numbers are legitimately shocking.
MashableMatt Binder

Via dalfen sur Mastodon

À titre de comparaison, voici la part de trafic inauthentique mesuré par CHEQ pour d'autres plateformes :

  • TikTok, Super Bowl de 2024 : 2.56 %
  • Facebook, Super Bowl de 2024 : 2.01 %
  • Instagram, Super Bowl de 2024 : 0.73 %
  • Twitter, Super Bowl de 2023 : 2.81 %

J'ai fait deux graphiques pour illustrer l'ampleur du problème. La Figure 1 reprend les données ci-dessus.

Figure 1

La Figure 2 reprend les mêmes données que la Figure 1, et j'ai ajouté les données de X pour 2024.

Figure 2

Il ne me semble pas utile de commenter ce qui différencie la Figure 1 de la Figure 2.

CHEQ a également publié des données portant sur la part du trafic inauthentique pendant le mois de janvier 2024 :

  • TikTok : un peu plus de 2.6 %
  • Facebook : un peu plus de 2 %
  • Instagram : 0.96 %
  • X : 31.82 %

Même en dehors d'évènements majeurs comme le Super Bowl, la Figure 3 montre à quel point X se distingue par le volume considérable de trafic inauthentique qui provient de la plateforme.

Figure 3

Voici comment Guy Tytunovich, le fondateur et PDG de CHEQ, commente les données :

I've never seen anything even remotely close to 50 percent, not to mention 76 percent. I'm amazed… I've never, ever, ever, ever seen anything even remotely close.

Ma traduction :

Je n’ai jamais rien vu de même vaguement proche de 50 %, sans parler de 76 %. Je suis estomaqué… Je n’ai jamais, jamais, jamais, jamais vu quelque chose de même vaguement proche.

Deux importantes précisions méthodologiques. La première est que l'on ne sait pas si les données de CHEQ sont représentatives : les données sont issues d'un échantillon constitué des sites Internet des clients de l'entreprise, plutôt que d'une sélection variée de sites Internet. La deuxième est que les données de CHEQ ne mesurent pas l'activité inauthentique directement sur X. Ce que mesurent les données de CHEQ, c'est la proportion du trafic provenant de X vers les sites de ses clients qui n'est pas authentique.

Ces précisions faites, les données de CHEQ vont néanmoins dans le sens de ce que rapportent de nombreux utilisateurs de X depuis des mois. Si X génère autant de trafic inauthentique vers des sites tiers, cela implique que l'activité inauthentique sur la plateforme est importante.

Les données de CHEQ montrent a minima que l'activité inauthentique sur X a significativement augmenté : à méthodologie relativement constante (les outils de détection de CHEQ) et à échantillon relativement constant (les sites Internet des clients de CHEQ), le trafic inauthentique en provenance de Twitter en 2023, puis de X en 2024, au cours du Super Bowl a été multiplié par… quasiment 27 !

Figure 4

En plus de sévèrement dégrader l'expérience utilisateur, et donc de diminuer encore l'utilité de la plateforme, l'augmentation significative de l'activité inauthentique sur X pose également un problème financier pour l'entreprise. Si des annonceurs achètent de la publicité, comment savoir si la publicité a été vue par des humains ou par des bots ? Acheter de la publicité pour qu'elle soit vue par des bots n'intéressera personne.

La lutte contre l'activité inauthentique était présentée par Elon Musk comme un objectif majeur lorsqu'il a racheté l'entreprise. C'est par exemple dans cet objectif qu'il a dynamité le système de vérification d'identité. Quasiment un an et demi plus tard, il me semble clair que l'activité inauthentique n'a pas disparue de X. Pire : la situation s'est considérablement dégradée. L'effort à faire pour corriger le tir sera sans doute considérable, s'il est un jour entrepris.

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Mise à jour le 17 février 2024 à 14:55 : la Figure 4 est triée dans l'ordre chronologique.

La lente approbation des mariages interraciaux aux États-Unis

16 janvier 2024 à 21:23
La lente approbation des mariages interraciaux aux États-Unis

Par l'intermédiaire de Paul Krugman sur Threads, j'ai découvert ce graphique.

La lente approbation des mariages interraciaux aux États-Unis
Figure 1

Issu d'une série de sondages de Gallup, le graphique montre la proportion d'adultes qui disent "approuver" les mariages interraciaux entre personnes noires et personnes blanches aux États-Unis.

En 1958, seulement 4 % de la population approuvait les mariages interraciaux. Il aura fallu attendre les années 1990 pour qu'une majorité de la population américaine approuve.

Lorsque l'on sépare les données par groupe racial, les données montrent au moins deux phénomènes.

  • Ce sont surtout les personnes blanches qui ont été lentes à approuver les mariages interraciaux.
  • Même si les personnes noires approuvent majoritairement les mariages interraciaux depuis 1968, la proportion qui approuve était d'une courte majorité à la fin des années 1960.
La lente approbation des mariages interraciaux aux États-Unis
Figure 2

Davantage de détails sont disponibles sur le site de Gallup :

U.S. Approval of Interracial Marriage at New High of 94%
Ninety-four percent of U.S. adults now approve of marriages between Black people and White people. Just 4% approved when Gallup first asked the question in 1958.
La lente approbation des mariages interraciaux aux États-UnisGallupJustin McCarthy
La lente approbation des mariages interraciaux aux États-Unis

Meta ne recommandera pas de contenu politique sur Threads

9 février 2024 à 18:18

C'est ce que l'entreprise vient d'annoncer dans la presse. Adam Mosseri, le PDG d'Instagram, a également publié un fil d'explication sur Threads.

Concrètement, Threads appliquera une étiquette Politique aux comptes qui publient régulièrement du contenu politique. Les publications des comptes étiquetés ne seront pas recommandées aux comptes qui ne les suivent pas.

Les personnes qui souhaitent avoir des recommendations de contenu politique dans leur flux algorithmique pourront activer une option dans les réglages. Par défaut, l'option sera désactivée. Par ailleurs, le contenu des comptes étiquetés qu'une personne suit déjà ne sera pas masqué dans le flux algorithmique.

Pour ma part, je trouve que c'est une excellente décision de la part de Meta, au moins sur le principe. Twitter a été en partie ruiné par des comptes politiques toxiques qui vivent pour récolter des likes, des reposts et des abonnements. Ils ne travaillent pas, peu, ou mal. Ils ont les pires comportements antisociaux. Des articles scientifiques montrent d'ailleurs que les comptes les plus partisans se comportent de manière toxique dans tous les contextes, pas seulement lors de discussions politiques.

The social media discourse of engaged partisans is toxic even when politics are irrelevant
Abstract. Prevailing theories of partisan incivility on social media suggest that it derives from disagreement about political issues or from status competition
OUP AcademicDavid Rand

La contribution de ces comptes au débat paraît bien minime. Si vous faites partie de la communauté sceptique et que vous fréquentez, ou avez fréquenté, Twitter, vous avez certainement une longue liste de comptes en tête pour illustrer ce phénomène.

Les plateformes ont intérêt à réduire la probabilité que ces comptes nuisent aux autres utilisateurs et utilisatrices. Leur rendre la vie difficile, par exemple en n'amplifiant pas leur contenu, va dans cette direction.

Je ne sais pas si cette politique de Meta produira les effets escomptés. Je le souhaite. A minima, elle me semble prometteuse, car elle a le potentiel pour étouffer ces comptes politiques toxiques avant qu'ils ne ruinent Threads comme ils ont ruiné, et ruinent encore, Twitter.

Il faudra cependant prêter attention à son implémentation. Le flux algorithmique de Threads est notoirement mauvais. La modération de Threads est également bien médiocre. Le principe de cette politique est bon. Mais il faudra voir comment Meta traduira concrètement cette décision.

Bibliographie

Mamakos, Michalis, et Eli J Finkel. 2023. « The social media discourse of engaged partisans is toxic even when politics are irrelevant ». PNAS Nexus 2 (10): pgad325. https://doi.org/10.1093/pnasnexus/pgad325.

Bluesky a gagné 550.000 utilisateurs en moins de 24 heures

7 février 2024 à 14:58

Depuis hier, Bluesky ne nécessite plus de code d'invitation pour créer un compte.

Bluesky est désormais accessible à toutes et tous
Il n’est plus nécessaire d’avoir un code d’invitation pour se créer un compte
Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova

Jay Grabber, la PDG de Bluesky, annonce qu'en un peu moins de 24 heures, 550.000 comptes ont été créés sur la plateforme :

2 more hours until we’ve been open for 24 hours — we’ve welcomed 550k newskies, testing every piece of the infra.

D'après ce site, il y a actuellement quasiment 3.8 millions de comptes sur Bluesky.

Figure 1 - Impression d'écran réalisée le 7 février 2024 à 13h50 (heure de Paris)

Par déduction, avant l'ouverture à toutes et tous de Bluesky, il y avait 3.25 millions de comptes. En à peine 24 heures, le nombre d'utilisateurs de Bluesky a donc augmenté de 17 % (!).

Je suis curieux de voir l'évolution du rythme de création de nouveaux comptes au cours des prochaines semaines. Il va probablement se réduire, mais dans quelle mesure ?

C'est en tout cas une période fascinante pour suivre le marché des plateformes sociales, qui évolue rapidement.

Bluesky est désormais accessible à toutes et tous

6 février 2024 à 15:57

Après quasiment un an en beta fermée, le réseau social Bluesky est désormais accessible à toutes et tous.

Si vous n'avez pas déjà un compte sur Bluesky, la méthode pour en créer un est simple : il vous suffit de vous rendre sur bsky.app et de vous laisser guider. D'expérience, Bluesky est un endroit beaucoup plus sain que X, anciennement Twitter.

Vous pouvez m'y retrouver à @olivier.simardcasanova.net.

À tout de suite !

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L'annonce officielle de Bluesky

Les effets de l'école à distance sur la santé mentale des élèves

31 janvier 2024 à 09:51

Lors de la pandémie de COVID-19, de nombreuses écoles sont passées à l'enseignement à distance. Quels effets le passage au distanciel a eu sur la santé mentale des élèves ?

Cette question n'est pas une question d'opinion, mais une question factuelle. Les effets du passage au distanciel ne sont pas une question de point de vue personnel, mais une question de données empiriques.

Un article à paraître dans la revue American Economic Journal: Economic Policy utilise des données suédoises pour offrir un élément de réponse à cette question. Comme le montre la Figure 1, une partie seulement des élèves suédois sont passés à l'école à distance, ce qui permet de constituer un groupe contrôle (les élèves en distanciel) et un groupe témoin (les élèves en présentiel).

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Indicateur de confiance

• Profondeur de lecture : lecture partielle (2/3)
• Proximité scientifique : proximité moyenne (2/3)

En savoir plus →
Figure 1 - Part des élèves en présentiel ("Open") et en distanciel ("Remote") au collège ("Lower-secondary", de 14 à 16 ans) et au lycée ("Upper-secondary", de 17 à 19 ans) lors du printemps 2020 en Suède

Grâce à cette expérience naturelle et comme l'illustre la Figure 2, Evelina Björkegren, Helena Svaleryd et Jonas Vlachos, les trois auteurs de l'article, trouvent que les élèves en distanciel ont utilisé 4.4 % moins souvent les services de soins psychiatriques que les élèves en présentiel. La baisse est principalement due à une diminution des diagnostics et des prescriptions pour des troubles dépressifs et des troubles anxieux.

Un surprenant résultat sur les différences de comportements de compétition entre femmes et hommes

17 janvier 2024 à 15:31

Une vaste littérature en science économique montre que les hommes font en moyenne davantage preuve de compétition que les femmes. L'explication dominante de cette différence est une tendance à la sur-confiance dans leurs capacités des hommes.

Un working paper de Tünde Lénárd, Dániel Horn et Hubert János Kiss remet en question cette explication.

🧭
Indicateur de confiance

• Profondeur de lecture : lecture superficielle (1/3)
• Proximité scientifique : proximité moyenne (2/3)

En savoir plus →

Comme la littérature scientifique pré-existante, le working paper mesure également que les hommes font davantage preuve de compétition que les femmes. Mais il échoue à établir que la différence est due à une tendance à la sur-confiance des hommes.

Dans une expérience de laboratoire, les chercheurs mesurent trois niveaux de confiance chez les sujets : sur-confiance (le sujet surestime ses performances), sous-confiance (le sujet sous-estime ses performances), et réalisme (le sujet estime correctement ses performances). Si l'explication dominante est correcte, parmi les sujets faisant preuve de sur-confiance, les hommes devraient davantage faire preuve de compétition que les femmes. Or, de manière surprenante, il n'y a pas de différence dans les comportements de compétition entre femmes et hommes parmi les sujets sur-confiants. Il n'y a pas non plus de différence parmi les sujets sous-confiants.

En revanche, parmi les sujets faisant preuve de réalisme sur leurs performances, les hommes font davantage preuve de compétition que les femmes — et la différence est significative.

Le working paper échoue donc à établir que la différence dans les comportements de compétition est due à une sur-confiance des hommes. Le résultat est robuste à différentes spécifications statistiques, suggérant qu'il ne s'agit pas d'un artéfact dans les données expérimentales.

Deux précisions cependant. La première est qu'il s'agit d'un working paper, qui n'a pas fait l'objet d'une revue par les pairs. La seconde est qu'il s'agit d'un seul article. Son résultat devra être répliqué par d'autres articles pour être confirmé, précisé ou réfuté.

Competition, confidence and gender: shifting the focus from
The gender gap in competitiveness is argued to explain gender differences in later life outcomes, including career choices and the gender wage gap. In experimental settings, a prevalent explanation at
Tünde Lénárd & Hubert János Kiss & Dániel Horn

Via Dennis Alexis Valin Dittrich sur Mastodon

Résumé

The gender gap in competitiveness is argued to explain gender differences in later life outcomes, including career choices and the gender wage gap. In experimental settings, a prevalent explanation attributes this gap to males being more (over)confident than females (we call this the compositional channel). While our lab-in-the-field study using data from students in 53 classrooms (N$>$1000) reproduces this finding, it also uncovers a second, potentially more impactful channel of confidence contributing to the gender gap in competitiveness (the preference channel). To disentangle the two channels, we propose a more precise measure of confidence based on whether the subjects’ believed performance rank exceeds, coincides with or falls short of their actual performance in a real-effort task. We label categories of this Guessed - Actual Performance (GAP) difference as overconfident, realistic or underconfident, respectively. Surprisingly, there is no gender difference in competitiveness within the over- and underconfident subgroups, while a significant gender gap exists among the realistic. So, even if both genders had the same level of confidence, a persistent gender gap in preference (or taste) for competition would remain in the realistic group. This finding is robust across all specifications, challenging previous theories about the overconfidence of men being the sole driver of the relationship between confidence and the gender gap in competition.

Bibliographie

Lénárd, Tünde, Hubert János Kiss, et Dániel Horn. 2023. « Competition, Confidence and Gender: Shifting the Focus from the Overconfident to the Realistic ». CERS-IE Working Papers. Institute of Economics, Centre for Economic and Regional Studies. https://ideas.repec.org//p/has/discpr/2327.html.

Elon Musk consomme régulièrement de multiples drogues

7 janvier 2024 à 16:14
Elon Musk consomme régulièrement de multiples drogues

C’est ce que rapportent Emily Glazer et Kirsten Grind dans un article détaillé publié dans le Wall Street Journal. Il y a des rumeurs anciennes et persistantes au sujet d’une possible consommation de drogues par Elon Musk. L’article confirme ces rumeurs. Elon Musk consomme régulièrement de la ketamine, de l’ecstasy, des champignons hallucinogènes, du LSD et de la cocaïne.

Considérant les risques juridiques associés à publier un tel article, je suppose que le Wall Street Journal a une enquête en acier, qui résistera à un éventuel procès intenté par Elon Musk.

En plus d’expliquer son comportement erratique et les nombreuses décisions catastrophiques qu’il a pris chez X, anciennement Twitter, ainsi que chez Tesla, la consommation de drogues d’Elon Musk entre en violation à la fois du règlement intérieur des entreprises qu’il dirige, et de la réglementation fédérale aux États-Unis. Les conséquences de la publication de cet article pourraient être considérables pour Elon Musk, qui pourrait perdre la direction de nombre de ses entreprises. Sans parler de possibles poursuites judiciaires.

Que vont faire les conseils d’administration des entreprises d’Elon Musk, et l’État fédéral américain ? D’après moi, c’est ça la question importante désormais. Je ne serais pas surpris qu’il y ait de nouveaux développements, potentiellement majeurs, au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

Elon Musk Has Used Illegal Drugs, Worrying Leaders at Tesla and SpaceX
Some executives and board members fear the billionaire’s use of drugs—including LSD, cocaine, ecstasy, mushrooms and ketamine—could harm his companies.
Elon Musk consomme régulièrement de multiples droguesThe Wall Street JournalEmily Glazer and Kirsten Grind
Elon Musk consomme régulièrement de multiples drogues

Via Michael Tae Sweeney sur Bluesky

De nombreuses publicités sur X, anciennement Twitter, font la promotion d’arnaques aux cryptomonnaies

6 janvier 2024 à 21:21
De nombreuses publicités sur X, anciennement Twitter, font la promotion d’arnaques aux cryptomonnaies

C’est ce que rapporte Lawrence Abrams dans un article sur Bleeping Computer.

Les arnaques que promeuvent ces publicités auraient déjà fait perdre des dizaines de millions de dollars à des personnes qui détiennent des cryptomonnaies.

Il est particulièrement choquant qu’une plateforme comme X contienne un tel volume de publicités qui font la promotion d’arnaques. Soit les systèmes de X, dévastés par les coupes arbitraires décidées par Elon Musk, sont incapables d’identifier qu’il s’agit d'arnaques. Soit X sait qu’il s’agit d’arnaques, mais a tellement besoin de liquidités que la plateforme ferme les yeux sur de telles pratiques. Les deux hypothèses sont plausibles. Et l’une comme l’autre n'est flatteuse ni pour X, ni pour Elon Musk.

X users fed up with constant stream of malicious crypto ads
Cybercriminals are abusing X advertisements to promote websites that lead to crypto drainers, fake airdrops, and other scams.
De nombreuses publicités sur X, anciennement Twitter, font la promotion d’arnaques aux cryptomonnaiesBleepingComputerLawrence Abrams
De nombreuses publicités sur X, anciennement Twitter, font la promotion d’arnaques aux cryptomonnaies

Via Today in X sur Mastodon

Les élus et la science

20 décembre 2023 à 16:38

On a souvent l’impression que les élus sont complètement indifférents aux résultats scientifiques. Mais qu’en disent les données ?

Dans « How Research Affects Policy: Experimental Evidence from 2,150 Brazilian Municipalities », quatre chercheurs ont mené deux expérimentations de terrain au Brésil pour mesurer l’attitude des élus lorsqu’ils sont exposés à la littérature scientifique. C’est cet article que je vous propose de lire ensemble lors du premier Club de lecture.

Le Club de lecture se déroulera le jeudi 21 décembre 2023 de 20h à 21h sur Microsoft Teams. Le lien de connexion Microsoft Teams est disponible à cette adresse.

À demain !

Bibliographie

Hjort, Jonas, Diana Moreira, Gautam Rao, et Juan Francisco Santini. 2021. « How Research Affects Policy: Experimental Evidence from 2,150 Brazilian Municipalities ». American Economic Review 111 (5): 1442‑80. https://doi.org/10.1257/aer.20190830.

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