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Aujourd’hui — 23 septembre 2024Technique

Comment les énergies bas-carbone réduisent considérablement l’extraction minière

23 septembre 2024 à 04:55

Les énergies renouvelables sont gourmandes en matériaux. L’argument est régulièrement brandi par les sceptiques de la transition énergétique. Chiffres à l’appui. Mais un rapport suggère aujourd’hui que les énergies bas-carbone sont, au contraire, plutôt sobres en la matière. Explications.

La consommation de matériaux par le secteur de l’énergie et l’exploitation minière associée sont des sujets qui ont tendance à fâcher. Dans un rapport de 2021, l’Agence internationale de l’énergie elle-même le reconnait, « les énergies renouvelables requièrent généralement plus de minéraux pour leur construction que leurs homologues à combustibles fossiles. Une centrale éolienne terrestre nécessite par exemple neuf fois plus de ressources minérales qu’une centrale à gaz. Ainsi, depuis 2010, la quantité moyenne de minéraux nécessaire à une nouvelle unité de production d’électricité a augmenté de 50 % à mesure que la part des énergies renouvelables dans les nouveaux investissements a augmenté. »

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Une empreinte matière mise à jour

L’argument est de taille pour ceux qui veulent s’opposer au déploiement des énergies solaire et éolienne. Mais qu’en est-il réellement de l’impact de la production renouvelable sur l’extraction minière ? Un rapport du Breakthrough Institute a fait le point il y a quelques semaines. Il en ressort que l’empreinte matière des centrales thermiques au charbon est catastrophique. 20 fois plus importante que celle de l’éolien terrestre, par exemple. Les experts du Breakthrough Institute estiment en effet qu’il faut excaver pas moins de 1 200 tonnes de roche pour produire un seul gigawattheure (t/GWh) au charbon. C’est même 80 fois plus que ce qu’il faut pour produire de l’électricité nucléaire.

Comment expliquer de telles différences dans les chiffres ? De plusieurs manières, selon les auteurs du rapport. D’abord, parce que leurs conclusions se basent sur les chiffres les plus récents. En effet, les énergies solaire et éolienne sont aujourd’hui moins gourmandes en matériaux qu’il y a seulement 10 ans. On peut désormais comparer leurs besoins à ceux des centrales nucléaires qui demandent le plus de matériaux. Ainsi le photovoltaïque présente une intensité matière de 1,8 t/GWh, l’éolien en mer, de 2 t/GWh, l’éolien à terre, de 7,1 t/GWh et le nucléaire, de 0,6 à 1,4 t/GWh. Soit des valeurs 10 à 15 fois plus basses pour le solaire et environ 30 % moindre pour l’éolien que celles qui circulent encore largement sur les réseaux sociaux. Des valeurs pourtant justes au moment de la publication d’une étude du Département de l’énergie américain (DOE) dont elles sont tirées. L’étude est désormais un peu datée.

Intensité minière par source de production d’électricité / Graphique : Breaktrough institute, traduit par RE.

Quantité de matière excavée versus quantité de métaux utilisés

Mais la différence se fait surtout sur la grandeur considérée. Le rapport du Breakthrough Institute s’intéresse en effet à la quantité de roche excavée et non pas seulement à la quantité de matière utilisée. Car les deux ne sont pas égaux. Loin de là, parfois. Ainsi, les centrales nucléaires ne nécessitent l’excavation que de 30 et 23 % de la masse de roche nécessaire pour produire, respectivement, un gigawattheure d’électricité solaire à grande échelle ou un gigawattheure d’électricité éolienne terrestre. Parce que plus il faut aller chercher profondément un minerai et moins sa teneur en métal est grande, plus les quantités à excaver sont importantes. Pour produire une tonne de fer, par exemple, vous aurez à déplacer moins de roche que pour produire la même tonne de cuivre ou d’argent.

Autre point à souligner : le nucléaire consomme seulement 10 à 34 % de la masse de matériaux critiques par gigawattheure que ce que consomment les technologies solaire ou éolienne. Un bon point face à la potentielle volatilité des chaînes d’approvisionnement en ce type de matières premières.

Enfin, ces chiffres doivent également être analysés au regard des innovations mises en œuvre par toutes et chacune des filières de production d’une électricité bas-carbone. En effet, derrière l’usage de cuivre, d’acier, de nickel, de lithium, d’argent ou encore d’uranium se cachent encore des opportunités de réduction d’impacts. Grâce à un recyclage plus poussé, à des approches minières innovantes ou à des améliorations dans l’efficacité de l’utilisation de ces matériaux. Un ensemble de mesures qui pourrait du même coup aider à limiter les consommations d’énergies — encore souvent fossiles — liées à l’extraction des matériaux.

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Hier — 22 septembre 2024Technique

Record mondial d’émissions pour le méthane, ce gaz à effet de serre ultra puissant

Par : Ugo PETRUZZI
22 septembre 2024 à 06:08

Le rythme de croissance des émissions de méthane a atteint un rythme record, bien que les solutions techniques pour les réduire soient déjà matures.

Le méthane (CH4), puissant gaz à effet de serre, continue d’augmenter dans l’atmosphère malgré les engagements internationaux pour en réduire les émissions. Selon un nouveau rapport du Global Carbon Project, publié dans la revue Environmental Research Letters, les concentrations de méthane ont atteint des niveaux records en 2023. En janvier, elles étaient de 1 931 parties par milliard (ppb), un taux inégalé depuis au moins huit cent mille ans. « Le méthane augmente plus rapidement en termes relatifs que tout autre gaz à effet de serre majeur et est aujourd’hui 2,6 fois plus élevé qu’à l’époque préindustrielle », détaillent les auteurs de l’étude.

Le méthane est responsable d’environ un tiers du réchauffement climatique. S’il persiste moins longtemps dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone (9 ans contre plusieurs centaines d’années pour le CO2), son pouvoir de réchauffement est bien plus élevé : 80 fois supérieur sur vingt ans et 30 fois à un horizon de cent ans. Le rythme de croissance des concentrations de méthane s’est accéléré au cours des cinq dernières années, un phénomène alarmant alors que les effets du dérèglement climatique se multiplient.

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Des émissions anthropiques

Les émissions anthropiques de méthane proviennent majoritairement des activités humaines, notamment l’élevage et la riziculture (40 %), les fuites lors de l’exploitation des énergies fossiles (36 %) et la gestion des déchets (17 %). En 2020, les émissions mondiales ont atteint près de 400 millions de tonnes, une hausse de 20 % en vingt ans. Les principaux émetteurs sont la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Brésil et la Russie. Seule l’Europe a réussi à réduire ses rejets au cours des deux dernières décennies.

La trajectoire actuelle est catastrophique : elle mène à un réchauffement global de plus de 3 °C d’ici la fin du siècle, bien au-delà des objectifs de l’accord de Paris. Les chercheurs appellent à une réduction drastique des émissions de méthane et rapidement. Des solutions existent déjà, notamment dans le secteur pétrolier et gazier qui pourrait réduire ses émissions de 40 % sans coûts supplémentaires.

En 2023, « environ 40 % [des émissions de méthane du secteur gazier et pétrolier] auraient pu être évitées sans coût net, la valeur du méthane capté » et commercialisé étant supérieure aux dépenses pour colmater les fuites, explique l’Agence internationale de l’énergie. Capter le méthane des décharges pour le convertir en énergie est également une solution viable. Fin 2021, plus de 150 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Cependant, de grands émetteurs comme la Chine, l’Inde et la Russie n’ont pas rejoint cet accord.

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À partir d’avant-hierTechnique

Énergies renouvelables : la France se fait encore taper sur les doigts par l’Union Européenne

17 septembre 2024 à 15:01

Il n’y a toujours pas de terrain d’entente entre l’Union européenne (UE) et la France, concernant la stratégie de décarbonation du mix énergétique. Tandis que la France veut faire valoir sa stratégie de décarbonation incluant le nucléaire, l’UE, elle, ne jure que pas les énergies renouvelables, créant des tensions entre les deux. 

À l’occasion de la présentation d’un rapport annuel sur le déploiement des énergies renouvelables en Europe, la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, a une nouvelle fois rappelé que la France n’avait pas encore rempli ses objectifs pour espérer atteindre les 42,5 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. Et pour cause, la France, qui s’était fixée, en 2009, un objectif de 23 % d’énergies renouvelables d’ici à 2020 ne l’a toujours pas etteint 4 ans après.

À l’inverse, Kadri Simson a mis en avant plusieurs pays faisant figure de bons élèves dans la transition énergétique, comme la Suède (66 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique), la Finlande (47,9 %) ou encore la Lettonie (43,3 %). « Certains membres dont la France n’ont pas encore rempli les objectifs. La Commission continue de dialoguer avec les autorités françaises afin de combler ce retard et que la France respecte ses engagements » a déclaré la commissaire.

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Au coeur du débat, la différence entre énergie renouvelable et énergie décarbonée

Cette querelle entre l’Union européenne et la France n’est pas nouvelle, l’UE a rappelé plusieurs fois à la France qu’elle était tenue de respecter ses engagements en matière d’énergies renouvelables. Mais voilà : la France a changé son fusil d’épaule depuis 2009, et vise la décarbonation grâce au nucléaire, plutôt que le recours exclusif aux énergies renouvelables. D’ailleurs, c’est ce moyen de production d’énergie qui permet à l’hexagone d’avoir l’un des plus faibles impacts carbone de l’Europe.

Pour témoigner de ses ambitions, la France a remis à Bruxelles, en juillet derrière, son plan national intégré énergie-climat (PNIEC), dans lequel elle dévoile sa stratégie pour atteindre ses objectifs à l’horizon 2030. Dans ces 300 pages, la France explique viser une réduction de 30 % de sa consommation énergétique finale, et précise vouloir atteindre 58 % d’énergie décarbonée en 2030, et 71 % en 2035. Malgré ces arguments, l’Europe reste insensible, et continue de prôner le déploiement des énergies renouvelables sans tenir compte des autres moyens de décarbonation. Un surprenant aveuglement, d’autant que le taux de déploiement d’énergies renouvelables n’est pas nécessairement corrélé à un faible niveau d’émission de CO2. L’Allemagne en est un exemple : avec 59 % de production électrique renouvelable en 2023, son intensité carbone s’est élevée à 400 g eq.CO2/kWh. À l’inverse, la France, avec un taux de production d’origine renouvelables de 28 %, revendiquait 58 g eq.CO2/kWh.

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Ce parc éolien terrestre a été ravagé par un puissant cyclone (vidéo)

12 septembre 2024 à 04:59

Alors qu’elle devait entrer en service en octobre, une centrale éolienne terrestre basée au sud de la Chine a été dévastée par le super typhon Yagi – le plus puissant à avoir frappé l’Asie depuis janvier 2024. Malgré des efforts déployés par le développeur du projet, une grande partie des éoliennes n’a pas pu résister à la violence de la tempête.

Après avoir fait des ravages sur l’île de Luzon aux Philippines, le super typhon Yagi a poursuivi sa trajectoire vers la Chine. Le vendredi 6 septembre à 16 h 20, il a touché terre dans le golfe de Mulan, à Wenchang, dans la province de Haïnan, île située au sud du pays. Avec des vents violents supérieurs à 230 km/h, et des pluies torrentielles, la tempête n’a pas épargné la ville de Wenchang qui fait état d’au moins 4 morts, 95 blessés, et des dommages matériels importants. La centrale éolienne terrestre de l’entreprise chinoise Huaneng Haïnan Power Generation a été l’une des infrastructures les plus touchées. Selon des rapports, au moins six éoliennes du parc ont été endommagées, certaines totalement détruites. Les dégâts sont majeurs, et les pertes enregistrées sont probablement très élevées.

Il est à noter que la ferme éolienne de Wenchang est en cours de modernisation en vue d’étendre sa capacité. Initialement mise en service en 2009 avec une puissance de 48 MW, cette installation comportait 32 éoliennes de 1,5 MW chacune. Dans le cadre du projet actuel d’extension, 30 de ces turbines sont en train d’être remplacées par 16 éoliennes plus grandes d’une puissance unitaire de 6,5 MW pour atteindre un total de 104 MW. Cependant, les images diffusées révèlent que les appareils détruits étaient ceux qui avaient été nouvellement installés, en attente de leur mise en service prévue pour octobre.

Des préparations insuffisantes ?

En prévision de la tempête, la société avait inspecté les bases des mâts et mobilisé des équipes spécialisées pour vérifier le bon fonctionnement du système de drainage. Cependant, comme l’a prouvé le niveau des dégâts, ces mesures étaient insuffisantes. Selon Qin Haiyan, secrétaire général de l’Association chinoise de l’énergie éolienne, les dommages pourraient avoir été accentués par le fait que le site était hors service. Cela aurait empêché les éoliennes d’activer leur système anti-typhons. En outre, bien que les nouvelles turbines puissent théoriquement résister à des vents jusqu’à 50 m/s, les vents de Yagi ont dépassé cette limite en atteignant 62 m/s. Sur LinkedIn, un membre a suggéré que l’entreprise aurait dû démonter les pales avant l’arrivée de la tempête pour minimiser les risques.

Quoi qu’il en soit, l’impact de Yagi illustre bien la nécessité pour les entreprises de renforcer leurs mesures de sécurité face à l’intensification des catastrophes naturelles due au changement climatique. Dans le secteur de l’éolien, plusieurs opérateurs redoublent déjà d’efforts en matière de recherche et développement afin de mieux affronter ces déchaînements de la nature. Pour sa part, l’entreprise chinoise Mingyang Smart Energy a conçu une éolienne flottante en V qui aurait fait ses preuves lors du passage du super typhon grâce à sa technologie d’alignement automatique à la direction du vent.

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L’industrie française est-elle réellement plus carbonée qu’en Allemagne ?

11 septembre 2024 à 05:01

L’industrie française émet 31 % de CO2 de plus que l’industrie allemande. Voilà la conclusion que l’on pourrait tirer à la lecture des données récoltées en 2021 par l’organisme Eurostat. Face à ce constat un peu simpliste, un Think tank industriel a fait un travail d’analyse de ces données, montrant en réalité que les industries des deux pays sont très proches. Surtout, les chiffres obtenus montrent à quel point la route vers la décarbonation reste longue.

Lorsque l’on consulte les données recueillies par Eurostat concernant les émissions de CO2 des secteurs industriels français et allemands, on constate que l’Allemagne émet nettement moins de CO2 que la France, lorsque ces émissions sont rapportées à la valeur créée en euros. L’industrie française émet 380 g CO2/€ de valeur ajoutée (VA) tandis que l’Allemagne émet 290 g CO2/€ de VA. Pourtant, derrière ces chiffres se cache une vérité plus complexe, récemment détaillée par le Think tank industriel français « La fabrique de l’industrie ». Celui-ci explique, en effet, que ces émissions ne correspondent qu’au scope 1 des industries françaises et allemandes, c’est-à-dire à leurs émissions directes. Toujours selon le Think tank, lorsque l’on compare le scope 2 de ces mêmes industries, on constate que la France est alors 4 fois moins émettrice de CO2. Le cumul des deux scopes donne ainsi des émissions très proches, de l’ordre de 371 g CO2/€ VA pour la France, contre 359 g CO2/€ VA pour l’Allemagne.

Une histoire de scopes

Pour parvenir à classifier et comptabiliser les émissions de CO2 d’une organisation, un système de scopes a été mis en place. Ces derniers permettent de mesurer et d’attribuer les émissions de CO2 en fonction de leur origine, et de leur impact sur les activités de l’entreprise. Dans une industrie, le scope 1 correspond aux émissions directes liées aux activités de l’entreprise. Il peut s’agir des combustibles fossiles utilisés dans des chaudières, des fours ou encore des véhicules appartenant à l’entreprise. Le scope 2 correspond aux émissions indirectes également liées à l’énergie. Il s’agit de la consommation d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetée par l’entreprise, mais produite ailleurs. Enfin, le scope 3 correspond aux émissions de gaz à effets provenant des activités en amont et en aval de l’entreprise. Il prend en compte des opérations comme l’extraction des matières premières, le transport ou encore la gestion des déchets.

La difficile comparaison des émissions de CO2 entre deux pays

Pour aller plus loin, « La fabrique de l’industrie » a également mis en avant l’ensemble des limites et biais qui peuvent venir fausser ce type de comparaison. D’abord, la manière de comptabiliser les émissions de CO2 n’a pas encore été uniformisée entre les pays, ce qui peut entraîner des différences significatives. Pour prendre en compte l’ensemble des émissions de CO2 d’une industrie, il serait également nécessaire de prendre en compte les émissions de scope 3, mais là encore, il n’existe pas de stratégie de mesure commune qui permettrait de faire des comparaisons fiables. Outre les différences de mesures, les industries françaises et allemandes ont chacune leurs spécificités, ce qui génère des biais de composition sectorielle. Par exemple, il y a une plus grande concentration de valeur ajoutée dans l’industrie française dans les segments les plus émissifs comme la métallurgie. Ces segments plus émissifs représentent 21 % de l’industrie française, contre 15,5 % de l’industrie allemande.

Enfin, on peut également noter un biais de gamme : en moyenne, l’industrie allemande crée plus de valeur économique par unité de production, ce qui a tendance à faire baisser artificiellement la quantité d’émissions de CO2 par unité de production. Cette différence est particulièrement visible dans l’industrie automobile : les voitures allemandes coûtent, en moyenne, plus cher que les voitures françaises.

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L’électrification, clé de voûte de la décarbonation industrielle

Derrière ces chiffres se cachent des différences clés entre les deux pays. L’Allemagne affiche, par exemple, une longueur d’avance sur les carburants alternatifs, ou encore sur l’économie circulaire. À l’inverse, le nucléaire reste un très net avantage pour la France, qui bénéficie d’un mix électrique bien plus vertueux que son voisin. Si cette production nucléaire permet de faire baisser les émissions de scope 2 de la France, elle devrait également constituer un avantage pour les années à venir, car l’industrie européenne dans son ensemble est amenée à s’électrifier de plus en plus. D’ailleurs, les deux pays se sont déjà engagés dans cette voie. Pour soutenir leur décarbonation, la Commission Européenne a approuvé une aide de 2,2 milliards d’euros à l’Allemagne, et de 4 milliards d’euros à la France dans ce sens.

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Michel Barnier, un nouveau premier ministre pro nucléaire, mais anti-éolien ?

6 septembre 2024 à 14:42

La nomination de Michel Barnier comme Premier Ministre va-t-elle mettre un coup d’arrêt aux projets éoliens en cours ? La question pourrait se poser. Le Républicain de 73 ans, convaincu par l’importance du nucléaire et du solaire, semble, en revanche, plus réticent au développement massif de l’éolien.

Enfin ! C’est ce que les français ont dû se dire en apprenant qu’Emmanuel Macron avait choisi son Premier Ministre, après presque deux mois d’hésitation. En choisissant Michel Barnier, Emmanuel Macron marque « la fin du nouveau monde » et le retour de figures historiques du paysage politique français. Membre des Républicains, Michel Barnier est entré en politique en 1973. Depuis, il a occupé les postes de député, commissaire européen et même négociateur en chef pour l’Union européenne sur le sujet du Brexit. Il a également occupé le poste de ministre de l’Environnement en 1993. Défendant l’idée d’une « croissance qualitative », il s’est distingué par la création de la Commission nationale du débat public (CNDP), aujourd’hui largement sollicitée lors de grands projets d’infrastructure. Il a aussi instauré le principe de précaution ainsi qu’un système de fiscalité écologique.

Malgré ces positions, relativement en avance pour l’époque, certains lui reprochent aujourd’hui un certain attentisme sur la question environnementale, en particulier face à l’urgence des enjeux climatiques.

Priorité au nucléaire pour relever le défi climatique

Pas particulièrement bavard sur le sujet, Michel Barnier a tout de même plusieurs fois rappelé son avis au sujet du nucléaire, notamment lors de la Primaire des Républicains de 2021. Favorable à la relance du secteur du nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs, il avait déclaré : « Il faut être clair et dire la vérité aux Français, nous ne relèverons pas le défi climatique sans le nucléaire. C’est une chance que nous ayons cette souveraineté nationale. Il est fondamental de la préserver ». Au-delà de cette volonté de construire de nouveaux réacteurs, Michel Barnier s’était également déclaré favorable à la relance du projet de réacteur de quatrième génération ASTRID. Pour finir, il avait affirmé vouloir maintenir les réacteurs nucléaires actuels le plus longtemps possible.

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Énergies renouvelables : oui, mais

Selon Michel Barnier, la transition énergétique passera donc par le nucléaire, mais également la biomasse, l’efficacité énergétique et surtout l’énergie solaire. Il tient d’ailleurs cette position depuis plus de 25 ans, ayant participé à la création de l’Institut national pour l’énergie solaire en 1998, un centre de recherche et de formation destiné à accélérer le développement du photovoltaïque.

En revanche, il s’est montré plutôt critique sur l’une des énergies renouvelables les plus utilisées actuellement : l’éolien. Sans être fondamentalement opposé à ce moyen de production, il a évoqué plusieurs fois son inquiétude concernant les potentiels dégâts sur la biodiversité, mais pas seulement. Il a aussi pointé l’impact des parcs éoliens offshore sur le paysage, évoquant notamment le futur parc de l’île d’Yeu, ou il aurait, sans surprise, pour habitude de se rendre en vacances. Enfin, avant même la construction du Parc de Saint-Brieuc, il avait qualifié le projet d’échec en pointant du doigt l’inefficacité du débat public et avait même déclaré dans une interview accordée à Ouest-France : « Nous avons besoin des énergies renouvelables, mais pas n’importe comment. Pas comme les éoliennes en baie de Saint-Brieuc qui n’ont pas de sens ». Michel Barnier prône, en effet, une planification et une concertation locale plus stricte qui permettrait de mieux prendre en compte les objectifs des populations locales.

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Comment mesurer ses émissions de gaz à effet de serre ?

2 septembre 2024 à 04:42

Pour gagner la bataille contre le réchauffement climatique, nous allons tous devoir limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Mais nous ne serons efficaces que si nous parvenons à bien identifier les postes sur lesquels agir. Pour cela, un préalable : mesurer nos émissions de CO2. Et quelques experts sont là pour nous y aider.

Nous le savons désormais. Les gaz à effet de serre (GES) que nous émettons dans l’atmosphère sont responsables du réchauffement climatique en cours depuis quelques décennies. Mais avant de vouloir réduire ces émissions, il peut être intéressant de les mesurer. Afin de mieux cibler les efforts à consentir.

Précisons d’abord que pour ainsi dire tout ce que nous faisons — nous déplacer, nous chauffer ou nous rafraîchir, manger, nous amuser — génère des émissions de gaz à effet de serre. Plus ou moins importantes. Et par gaz à effet de serre, les experts entendent ici ceux visés par le protocole de Kyoto. Il y a bien sûr le fameux dioxyde de carbone (CO2) que tout le monde connait maintenant. Mais le méthane (CH4) figure aussi sur la liste. Ainsi que le protoxyde d’azote (N2O) et une série de gaz fluorés (HFC, PFC, SF6 et NF3). Pour simplifier les choses, tous sont convertis en « équivalents CO2 » en fonction de leur pouvoir réchauffant.

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L’empreinte carbone moyenne des Français

Selon les chiffres publiés par les spécialistes de la question, l’empreinte carbone d’un Français est de l’ordre de 9 tonnes de CO2 équivalent (tCO2e) par an. Sachant qu’elle dépassait les 11 tCO2e en 1995 et que pour limiter le réchauffement climatique aux fameux +1,5 °C, il faudrait la ramener à seulement 2 tCO2e par an. Mais comment nos émissions de gaz à effet de serre sont-elles mesurées ?

Notez d’abord que pour les Français que nous sommes, les émissions de GES se répartissent presque à parts égales entre quatre grands postes : les transports, l’alimentation, le logement et les services. Mais cela peut varier d’un Français à l’autre. Les émissions de CO2 ont en effet tendance à augmenter avec le niveau de revenu, par exemple. Elles seraient de l’ordre de 7 tCO2e par an pour un revenu inférieur à 750 euros par mois et plutôt de 12 tCO2e pour un revenu supérieur à 6 500 euros.

Mais ce ne sont que des moyennes. Alors pour savoir où vous vous situez personnellement, il y a d’abord la possibilité de compter sur celui que les experts appellent le facteur d’émission monétaire. Il donne une idée de la quantité de CO2 émise en fonction du prix d’un bien ou d’un service. C’est ce qui rend possible l’évaluation d’une empreinte carbone à partir des dépenses enregistrées sur un compte en banque.

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Des émissions de gaz à effet de serre en fonction des dépenses et des modes de vie

C’est l’option choisie par l’application Carbo. Une fois votre compte synchronisé, une analyse est menée automatiquement sur tous vos règlements par carte et sur tous vos virements pour leur associer un niveau d’émissions de gaz à effet de serre. L’application peut être paramétrée en fonction de votre mode de vie. Comprenez que si une dépense « livraison de repas » est enregistrée, elle ne se verra pas attribuer le même poids si vous avez déclaré être un adepte des fast-foods traditionnels ou être plutôt végétarien.

Toutefois, pour calculer plus précisément son empreinte carbone, mieux vaut se pencher sur les facteurs d’émissions dits physiques de chacune de vos activités. Comprenez, la quantité de CO2 équivalent émise en moyenne par unité de produit ou de service consommé. Ainsi, un trajet en avion coûtera-t-il 285 grammes de CO2 équivalent (gCO2e) par passager alors que le même trajet en train — en France — en coûtera moins de 10 gCO2e.

Mais tous ces calculs peuvent s’avérer assez fastidieux. D’autant qu’ils peuvent faire intervenir vos émissions directes, comme celles de votre voiture à essence — ce que l’on appellerait le scope 1 dans le jargon du bilan carbone des entreprises —, mais aussi vos émissions indirectes, comme celles liées à votre consommation d’électricité ou à l’achat de vêtements — que l’on classerait dans les scopes 2 et 3 du bilan carbone d’une entreprise. On pourrait même envisager d’y ajouter vos émissions négatives ou évitées — comme un scope 4 —, comme celles qui résulteraient d’un arbre que vous auriez planté dans votre jardin.

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Les calculateurs en ligne

Pour vous aider à voir plus clair, il existe heureusement plusieurs outils en ligne gratuits qui permettent de mesurer — de manière plus ou moins sommaire — vos émissions de gaz à effet de serre. La liste suivante n’est pas exhaustive :

  • Le calculateur carbone pour mesurer ses émissions de gaz à effet de serre. Il y a par exemple le calculateur carbone proposé par la Fondation GoodPlanet. Il permet d’évaluer les émissions de l’un de vos voyages ou celles d’une année entière. Le tout s’appuyant sur la méthodologie Bilan Carbone® de l’Ademe et les réponses que vous apporterez à quelques questions ciblées. Concernant par exemple les consommations énergétiques de votre logement ou vos déplacements.
  • Mesurer ses émissions de GES avec l’Ademe. L’Ademe propose aussi son propre calculateur d’empreinte carbone. Avec Nos Gestes Climat, 10 minutes suffisent pour obtenir une estimation de vos émissions de gaz à effet de serre. Toujours à partir de réponses à des questions relatives à vos habitudes de consommation. Avec la possibilité de rentrer dans quelques détails. Le tout de manière assez visuelle. Et avec une idée de l’impact que quelques « gestes climat » peuvent avoir sur votre empreinte carbone.
  • Évaluer ses émissions de CO2 pour dessiner un meilleur avenir climatique. L’association Avenir Climatique, lancée notamment par Jean-Marc Jancovici, permet également de tester son impact carbone en ligne. Toujours sur le même principe de questions/réponses portant que le logement, les transports, l’alimentation, les biens et les services, mais aussi la finance et le service public.
  • Mieux comprendre ses émissions de gaz à effet de serre. Le cabinet de conseil spécialiste des enjeux énergie et climat, Carbone 4 — encore une émanation de Jean-Marc Jancovici —, lui, donne non seulement accès à un calculateur des émissions de gaz à effet de serre baptisé MyCO2, mais aussi, à des webinaires qui permettent de mieux comprendre les résultats et d’agir efficacement en conséquence.
  • Vos émissions de gaz à effet de serre en fonction du secteur. Enfin, il existe des applications thématiques. Qui mesurent par exemple plus spécifiquement les émissions de GES liées à votre épargne. C’est le cas de l’application Rift. Avec plusieurs milliers de produits financiers et d’établissements référencés, elle mesure l’empreinte carbone de votre capital. Elle aide aussi à identifier des produits plus vertueux, notamment.

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Les émissions de CO2 de la Chine en baisse, une première depuis la pandémie

30 août 2024 à 04:39

Malgré une demande en énergie qui poursuit sa croissance et des industries qui plébiscitent le charbon, la Chine a réussi à réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2). La prudence reste de mise, mais le pays semble enfin placé sur la bonne voie.

La Chine est le pays au monde qui émet le plus de dioxyde de carbone (CO2). Alors, lorsqu’on lit que, pour la première fois depuis la levée de la politique « zéro Covid », les émissions de la Chine ont baissé, on ne peut que se réjouir. Mais à y regarder de plus près, l’heure n’est peut-être pas encore venue de sabrer le champagne. Car la baisse n’a été enregistrée que sur le deuxième trimestre 2024. Et elle n’a pas dépassé les 1 % !

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Des énergies renouvelables en masse

Alors, pourquoi le souligner ? Parce que plusieurs indicateurs laissent penser que la Chine est enfin engagée sur la bonne pente en matière de réduction de ses émissions de CO2. Sur les six premiers mois de l’année 2024, le pays a, par exemple, poursuivi sa politique de déploiement massif de moyens de production d’énergies renouvelables. La Chine s’est ainsi enrichie de 102 gigawatts (GW) de capacités solaires et de 26 GW de capacités éoliennes. C’est respectivement 31 % et 12 % de plus qu’au premier semestre 2023 — une année déjà record en la matière. Et cela a permis au pays de couvrir, sur la période, plus de la moitié de l’augmentation de la demande en électricité avec ces énergies renouvelables.

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Le recul du pétrole

En parallèle, la demande en produit pétrolier continue de baisser. De 3 % au deuxième trimestre 2024. D’une part parce que la part des véhicules électriques dans les ventes cumulées de véhicules au cours des 10 dernières années ne cesse de croître, passant de 7,7 % en juin 2023 à 11,5 % en juin 2024. D’autre part parce que le volume des nouvelles constructions est en baisse. Et avec elle, la production de ciment et d’acier, sources majeures de demande en produits pétroliers.

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En Chine, une intensité carbone toujours élevée

L’ennui, c’est que la consommation d’énergie continue d’augmenter à un rythme un peu fou. De 4,2 % sur le deuxième trimestre 2024. C’est beaucoup plus qu’avant la pandémie. Et c’est d’autant plus inquiétant que cette augmentation est principalement due à des industries qui engloutissent du charbon pour produire.

Résultat, l’intensité carbone de la Chine demeure élevée. Trop pour respecter l’engagement que le pays avait pris pour 2025. L’objectif était en effet de réduire les émissions de CO2 par rapport au PIB de 18 % entre 2020 et 2025. Et pour être en phase avec cet objectif, la Chine devrait faire descendre son intensité carbone de 7 % cette année. Or elle n’a reculé que de 5,5 % au deuxième trimestre 2024.

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Le pic des émissions de CO2 de la Chine atteint ?

La bonne nouvelle reste que les experts chinois misent, pour le second semestre 2024, sur un ralentissement de la croissance aussi bien de la demande d’électricité — de 8,1 % en premier semestre à 5 % seulement — que de la demande en gaz — de 8,7 % au premier semestre à quelque chose entre 6,5 et 7,7 %. Si ces projections s’avèrent correctes, la Chine devrait pouvoir annoncer une baisse de ses émissions de CO2 à la fin de cette année 2024. Il se pourrait même que le pic des émissions du pays le plus émetteur au monde soit alors enfin derrière lui. Alors que Pékin s’était engagé à atteindre ce pic… d’ici 2030. Et en maintenant un taux de croissance des énergies renouvelables comparable à celui d’aujourd’hui, la Chine pourrait même réussir à réduire ses émissions de CO2 de 20 à 25 % d’ici 2035 !

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L’Allemagne a-t-elle foiré sa transition énergétique ?

Entre 1990 et 2023, l’Allemagne a réduit ses émissions de CO2 d’environ 30 %, mais demeure pour autant le plus grand émetteur de l’Union européenne. En vue d’atteindre la neutralité carbone, le pays mise sur les énergies renouvelables et l’hydrogène comme piliers de sa stratégie. Cependant, certaines de ses décisions politiques ont été critiquées pour leur manque d’efficacité.

L’Allemagne ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. Pour ce faire, elle prévoit de réduire ses émissions de CO2 de 97 % par rapport aux niveaux de 1990, tandis que les 3 % restants devront être compensés par des techniques de captage et de stockage de carbone, ainsi que par l’utilisation de puits de carbone naturels. D’ici 2030, le pays vise à diminuer ses émissions de 65 %, et de 88 % en 2040. Ces objectifs seront principalement atteints par la décarbonation du secteur électrique, grâce aux énergies solaire et éolienne. Les autres sources comme l’hydroélectricité, en revanche, ne joueront qu’un rôle mineur en raison du manque de ressources exploitables sur le territoire. Outre l’électricité, des stratégies sont également en place pour décarboner d’autres secteurs clés tels que les transports, le chauffage et diverses industries dépendantes des énergies fossiles. Toutefois, l’approche allemande en matière de transition énergétique a souvent été la cible de critiques, certains la qualifiant même d’absurde en raison de ses nombreux défis et incertitudes.

Sortir du charbon et intégrer massivement les renouvelables

L’un des objectifs majeurs de l’Allemagne est de sortir du charbon d’ici 2038, ou idéalement en 2030, avec la possibilité de convertir les installations existantes pour y utiliser d’autres sources d’énergie comme la biomasse. Entre 2021 et janvier 2023, le pays envisageait de réduire de 10 GW la puissance de son parc, mais la crise du gaz induite par le conflit en Ukraine l’a contraint à remettre en service des centrales précédemment fermées.

En parallèle à sa sortie du charbon, l’Allemagne s’est engagée à développer massivement les énergies solaire et éolienne en visant un mix électrique composé à 80 % de renouvelables d’ici seulement 2030. D’autres secteurs seront également électrifiés pour, à terme, fonctionner avec des énergies renouvelables. Par exemple, dans le transport, l’objectif est d’avoir 15 millions de véhicules entièrement électriques en circulation d’ici la fin de la décennie. Dans le secteur du chauffage, il est prévu de promouvoir l’installation de pompes à chaleur en remplacement des chaudières traditionnelles, avec un objectif de 6 millions d’unités en 2030, contre 1,8 million en 2023.

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Compter sur l’hydrogène et les gaz dits climatiquement neutres

En alternative aux combustibles fossiles, l’Allemagne souhaite investir massivement dans l’hydrogène vert, ainsi que dans d’autres gaz climatiquement neutres comme le biométhane. Ces éléments seront majoritairement utilisés dans des secteurs difficiles à électrifier tels que la sidérurgie, l’aviation, ou encore le transport maritime. Bien que le pays ne soit pas encore capable de produire de l’hydrogène vert à grande échelle, plusieurs projets pilotes sont en cours. Le gouvernement a également dévoilé une stratégie pour anticiper les besoins futurs. Il prévoit effectivement l’installation d’électrolyseurs d’une puissance totale de 10 GW d’ici 2030 pour produire environ 800 millions de tonnes d’hydrogène (28 TWh) cette même année. En parallèle, le pays compte créer des partenariats internationaux afin de pouvoir importer de l’hydrogène vert. Ce nouveau carburant est également prévu pour alimenter les centrales à gaz actuelles lorsque viendra le temps pour l’Allemagne de sortir du gaz.

Sécuriser l’approvisionnement grâce au gaz ?

La question de la sécurité d’approvisionnement est l’une des plus épineuses pour un pays qui souhaite fonctionner en grande majorité aux renouvelables. Rappelons que suite à l’accident de la centrale de Fukushima au Japon, l’Allemagne a accéléré sa sortie du nucléaire. Elle a fermé ses dernières centrales en avril 2023. Si cette décision a été rassurante pour une partie des citoyens allemands, elle a fortement augmenté la dépendance du pays aux énergies fossiles et importations de pays voisins. En effet, il s’avère inconcevable de dépendre exclusivement des énergies renouvelables, qui sont par nature intermittentes. C’est pourquoi, une fois sortie du charbon et ultérieurement du gaz, l’Allemagne devrait déjà avoir développé des alternatives pilotables bas-carbone pour pallier la variation de production du solaire et de l’éolien. Ce qu’elle n’a pas vraiment prévu pour l’instant.

Le stockage énergétique, bien qu’utile, ne suffira pas à lui seul, surtout que les technologies actuelles comme les batteries sont encore coûteuses et nécessitent de grandes quantités de matériaux. De plus, avec la montée en puissance anticipée des véhicules électriques, des pompes à chaleur et des électrolyseurs pour l’hydrogène, la demande en énergie sera plus élevée que jamais. Face à cette situation, le gouvernement allemand a donc décidé de se tourner vers le gaz naturel comme solution présentée comme transitoire. Un appel d’offres a été lancé cette année pour la construction de nouvelles centrales d’une puissance totale de 10 GW. Ces installations devront être adaptées à un fonctionnement à l’hydrogène, car elles seront supposément converties en centrales à hydrogène entre 2035 et 2040.

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Transport d’énergie : un des principaux défis de l’Energiewende

L’expansion des énergies renouvelables en Allemagne fait actuellement face à un obstacle important : le manque de capacité du réseau de transport électrique. Actuellement, il existe un déséquilibre notable, car le rythme de construction de nouvelles centrales renouvelables dépasse largement celui du développement des réseaux de transport.

À cela s’ajoute le problème lié à la répartition géographique des centrales éoliennes. Celles-ci sont concentrées dans le nord du pays, tandis que les principaux consommateurs d’électricité, notamment les grandes industries, se trouvent principalement dans le sud et dans l’ouest. Face à l’augmentation rapide des installations éoliennes (terrestres et en mer), il est de plus en plus difficile d’acheminer l’électricité, faute de lignes électriques. Si le pays a déjà prévu de renforcer son réseau de transport avec 26 000 km de lignes électriques supplémentaires d’ici 2045, la réalisation des projets se heurte à des contraintes administratives et à des oppositions locales. Le retard des projets est jusqu’ici estimé à six ans. En conséquence, le risque de congestion des réseaux électriques (où le volume du trafic dépasse la capacité de l’infrastructure) devient de plus en plus élevé. Par ailleurs, les coûts associés à la stabilisation du réseau s’élèvent déjà à un milliard d’euros par an, une somme qui tend à augmenter.

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Les difficultés liées au choix pour le gaz et l’hydrogène

En tournant le dos au nucléaire, l’Allemagne envisage donc de progresser vers la neutralité carbone en utilisant des centrales à gaz comme solution intérimaire. Toutefois, la rentabilité des nouvelles installations pose problème, car elles ne seront sollicitées que lorsque les énergies renouvelables ne pourront pas assurer l’approvisionnement complet. De plus, la majorité du fonds d’aide de 20 milliards d’euros prévu pour soutenir les exploitants a été supprimée par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe en 2023.

À cela s’ajoute l’incertitude qui plane sur la disponibilité suffisante de l’hydrogène vert. En effet, la réalisation des électrolyseurs de 10 GW demeure incertaine. De plus, la capacité de production des pays fournisseurs n’est pas encore tout à fait connue, tout comme le prix. Actuellement, des études estiment que le coût de l’hydrogène d’ici 2030 sera entre 3 à 6 fois plus élevé que celui du gaz naturel. Parallèlement, l’Allemagne doit aussi préparer une infrastructure d’importation et de transport efficace de l’hydrogène. Il est envisagé de convertir le réseau gazier existant, mais un réseau de transport supplémentaire sera nécessaire.

Face à ces obstacles, de nombreux analystes suggèrent que la réouverture des centrales nucléaires pourrait être la solution la plus réaliste pour l’Allemagne si elle souhaite atteindre ses objectifs climatiques à temps. D’autant plus qu’une grande partie de la population semble avoir changé d’avis concernant son opinion sur le nucléaire. Dans tous les cas, si l’Allemagne continue de s’intéresser à l’atome, c’est désormais vers la fusion nucléaire qu’elle porte son attention.

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Cette mine géante pourrait alimenter toute l’Europe en lithium, mais la population n’en veut pas

21 août 2024 à 04:55

Le lithium est aujourd’hui une substance stratégique, c’est devenu une évidence. Trouver des sources d’approvisionnement est donc un enjeu majeur non seulement de la transition énergétique, mais également des stratégies des blocs économiques. Une mine géante en Serbie devait alimenter l’Europe en lithium. Mais à quel prix ? Sa création est aujourd’hui menacée par une intense opposition locale.

Le projet de la vallée du Jadar, dans l’ouest de la Serbie, est conséquent. À terme, en effet, la mine de lithium est susceptible de couvrir 90 % des besoins de l’Europe. Cela explique l’importance des échanges diplomatiques qui entourent sa création. Le 19 juillet 2024, en effet, Aleksandar Vučić, le président de la Serbie, Olaf Scholz, le chancelier allemand et Maroš Šefčovič, le commissaire européen à l’Énergie ont signé un accord portant sur les accès des États de l’Union européenne (UE) aux matières premières serbes, dont notamment le lithium. L’objectif est bien sûr pour l’UE de moins dépendre des importations en provenance d’Amérique ou d’Asie. La France mène d’ailleurs ses propres projets de mines de lithum en parallèle.

Le projet Serbe est aujourd’hui mené par Rio Tinto, un groupe minier anglo-australien. La mine du Jadar propulserait le groupe au rang des premiers producteurs de lithium au monde. La Serbie quant à elle, pays enclavé, y trouverait une source de revenus bienvenus. Toutefois, de très importantes manifestations populaires menacent le projet.

Plan du projet de mine de lithium à Jadar en Serbie / Image : Rio Tinto, traduction de l’anglais par Google.

De vives protestations sur un lourd fond géopolitique

Cela fait plusieurs années que le projet est accompagné d’importantes manifestations. Il y a deux ans déjà, les autorités serbes avaient interrompu les négociations avec Rio Tinto, à la suite de la mobilisation de citoyens serbes et d’associations. En cause : principalement la défense de l’environnement, ainsi que le rejet du promoteur du projet, Rio Tinto. La mine sera implantée en effet sur des terres agricoles, et Rio Tinto, en outre, est fréquemment accusé de par le monde de dommages portés à l’environnement.

Les protestations ne se sont pas tues depuis lors. Le 10 août dernier, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se sont rassemblés sur la place Terazije, à Blegrade. Les slogans ont fleuri : « Vous ne creuserez pas. », «  Rio Tinto dégage de Serbie  !  », « Trahison ! », ainsi que les témoignages « Nous ne baisserons pas les bras. La mine ne peut pas être construite sur des terres agricoles ». Au cours d’une allocution le 11 août, Aleksandar Vučić, le président de la Serbie, a dénoncé les blocages de gares et d’autoroutes. Mais il a également ouvert la voie à un référendum sur l’exploitation du lithium. Il s’agit d’un sujet explosif, en effet. Car s’y mêlent des considérations plus vastes. Le 9 août, en effet, le président avait en effet indiqué avoir reçu des informations de la Russie selon lesquelles des puissances occidentales (non précisées) prépareraient un coup d’État en Serbie. Auquel pourraient être mêlées ces manifestations.

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La consommation de pétrole revue à la baisse pour 2025

20 août 2024 à 12:09

Si nous sommes encore très loin d’un véritable déclin du pétrole dans le monde, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a constaté un ralentissement de la croissance de la consommation de pétrole, et a revu ses prévisions en conséquence pour l’année 2025. 

Il n’y a pas de petite victoire : dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la consommation de pétrole sur l’année 2025. Certes, on est encore très loin d’une véritable baisse de la consommation de pétrole, et le déploiement des énergies renouvelables n’est pas encore suffisant pour compenser la croissance de la consommation d’énergie à l’échelle mondiale. Néanmoins, cet indicateur témoigne d’un ralentissement des besoins en pétrole à l’échelle mondiale. Déjà, en 2024, la hausse devrait se maintenir sous la barre du million de barils de pétrole par jour, avec une prévision à 103,06 millions de barils par jour, contre 102,9 millions de barils par jour en 2023. Pour rappel, avant la pandémie, la consommation mondiale s’élevait à 100,6 millions de barils par jour en 2019.

Selon ce rapport, l’Europe fait figure de bon élève, puisqu’il s’agit du seul continent dont la consommation devrait baisser. Alors que celle-ci s’élevait, en 2023, à 14,25 millions de barils par jour (15,1 millions de barils par jour en 2019), elle devrait descendre à 14,1 millions de barils par jour en 2024. Aux États-Unis, les besoins en pétrole devraient rester élevés, notamment causés par la plus forte saison des grands déplacements depuis la fin de la pandémie.

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La Chine, baromètre international de la consommation de pétrole

En réalité, cette hausse de consommation moins élevée que prévu s’explique notamment par des changements importants au niveau de l’économie chinoise, dont les besoins en pétrole sont supérieurs à toute l’Europe réunie. En premier lieu, l’AIE annonce la fin du rebond économique post-pandémie qui limite directement les besoins en pétrole du pays. Mais ce n’est pas tout. Le marché du transport lourd, qui représente une part significative de ces besoins en hydrocarbures, est en pleine transformation. Près de 46 % des camions immatriculés sur l’année 2024 ne devraient pas rouler au gasoil, mais au gaz naturel liquéfié (40 %) et à l’électricité (6 %). Ce changement devrait permettre au pays d’économiser 500 000 barils de pétrole par jour.

Du fait de ces facteurs, la consommation globale de la Chine devrait augmenter de 300 000 barils par jour pour atteindre 16,8 millions de barils par jour (Mbj). Rappelons que malgré un développement fulgurant des énergies renouvelables, la croissance de la consommation de pétrole en Chine sur les dernières années reste rapide. En 2024, le pays devrait consommer 2,7 millions de barils par jour de plus qu’en 2019 (14,1 Mbj).

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Pompe de piscine : comment la rendre plus économe en énergie ?

14 août 2024 à 04:53

Alors que l’été bat son plein, qui ne rêve pas de piquer une tête pour se rafraîchir les idées, entre deux siestes, ou entre deux rendez-vous en télétravail ? Chez Révolution Énergétique, on a décidé de consacrer notre traditionnelle série de l’été pour vous aider à réaliser ce rêve en consommant le moins d’énergie possible.

Avec le chauffage de l’eau, la pompe de filtration constitue le principal poste de consommation énergétique d’une piscine. Alors que la consommation électrique moyenne due à la filtration était en moyenne de 5 600 kWh par an dans les années 80, celle-ci a nettement diminué. Notamment grâce aux évolutions techniques des pompes, ainsi que de la conception des réseaux hydrauliques, qui sont mieux optimisés. Pour aller plus loin et consommer le moins d’énergie possible, nous revenons sur les différents éléments qui permettent de rendre sa pompe de piscine la plus économe possible en énergie.

Pourquoi filtrer l’eau de sa piscine ?

Le système de filtration de la piscine permet de retenir à travers un filtre les particules en suspension dans l’eau. Grâce à sa pompe, il permet également de mettre l’eau en mouvement, et ainsi de répartir de manière homogène le traitement utilisé pour en assurer la propreté. Ce type d’équipement est indispensable pour assurer une qualité de l’eau stable tout au long de la saison d’utilisation de la piscine.

Bien dimensionner la pompe en fonction du bassin

Avant de parler de technique, de technologie ou d’habitudes d’utilisation, le premier élément à respecter consiste à bien dimensionner sa pompe en fonction de la taille de son bassin et de l’utilisation prévue. Un sous-dimensionnement ou un surdimensionnement aurait pour conséquence d’augmenter la consommation énergétique, et pourrait entraîner une usure prématurée des équipements. Pour cela, plusieurs critères entrent en compte. Dans un fonctionnement basique, on considère que la durée de filtration doit généralement être comprise entre 8 heures et 12 heures, plus la température de l’eau et la fréquence d’utilisation sont élevées, plus la durée de filtration est importante. Pour une piscine privée à usage familial, on estime généralement que le renouvellement complet de l’eau de la piscine doit pouvoir être effectué en 8 heures ou moins. Ainsi, pour calculer la bonne puissance de sa pompe, il suffit de diviser le volume total du bassin par ces 8 heures de fonctionnement.

Pour une piscine rectangulaire de 8 mètres de longueur, 4 mètres de largeur et 1,5 mètre de profondeur, le volume correspondant est de 48 mètres cubes (m³). Le débit théorique d’une pompe adaptée sera ainsi de 6 m³ par heure. À ce débit théorique, on peut ajouter une marge de sécurité de 20 % qui prendra en compte les pertes de charge engendrées par le réseau hydraulique. Dans notre cas, de figure, on obtient 7,2 m³/heure.

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La règle T°C/2

Lorsqu’on utilise une pompe de piscine traditionnelle, la durée de filtration journalière peut être calculée grâce à la formule empirique : T°C/2, soit la température de l’eau divisée par deux. Cette formule permet de prendre en compte les besoins supérieurs en filtration quand la température de l’eau est élevée. Par exemple, pour une température de 20 °C, la durée de filtration devra être de 10 heures.

Opter pour une pompe à vitesse variable

Les pompes à vitesse unique ont, pendant longtemps, largement dominé le marché. Mais depuis quelques années, les pompes à vitesse variable font leur apparition, et multiplient les avantages. D’abord, elles peuvent normalement fonctionner à vitesse réduite, ce qui a un impact très important sur la consommation d’énergie. En effet, la puissance consommée par une pompe est proportionnelle au cube de la vitesse de rotation du moteur. Ainsi, réduire la vitesse de fonctionnement de moitié réduit la consommation de 87,5 %.

Prenons l’exemple d’une pompe de 1,5 kW. Dans un cas classique, si on reprend la durée de filtration précédemment calculée, la règle T°C/2 nous indique qu’il faut un fonctionnement pendant 10 heures. L’énergie consommée sera donc de 15 kWh (pour faciliter les calculs, le rendement est négligé et considéré comme identique dans les deux exemples).

Prenons désormais le même exemple, mais avec une pompe à vitesse variable que l’on ferait fonctionner à 50 % de sa vitesse nominale. En doublant la durée de filtration pour avoir un même renouvellement, la durée de fonctionnement sera ainsi de 20 heures. Avec une puissance inférieure de 87,5 % à la puissance nominale, on obtient 0,125 kW. Cela équivaut à 2,5 kWh d’énergie consommée. À cela, on ajoute tout de même 2 heures de fonctionnement à plein régime, notamment pour ramener tous les débris flottants dans le système de filtration. Cela devrait ajouter 3 kWh de consommation.

En comparaison, nous avons donc :

– Pompe monovitesse : 15 kWh
– Pompe à vitesse variable : 5,5 kWh

Plus le bassin est grand, plus la pompe à vitesse variable permettra de faire des économies d’énergie. Outre cet aspect, ce type de pompe a l’avantage d’être beaucoup moins bruyant que les autres types de pompes, et de moins solliciter la tuyauterie de la piscine. En revanche, le revers de la médaille se situe au niveau du prix, puisque ces modèles sont sensiblement plus chers que leurs équivalents à monovitesse.

Par exemple, pour une puissance équivalente de 1,5 cv, la marque Racer propose le modèle Serenity monovitesse à 229 € et le modèle E-Power à vitesse variable affiché à 699 €. Chez le fabricant Hayward, le constat est identique. Pour une puissance de 1 cv et un débit proche, le modèle Powerline monovitesse est affiché au prix de 219 € tandis que le modèle Super pump VSTD à vitesse variable est affiché à 799 €.

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Utiliser un variateur

Pour faire des économies d’énergies sans pour autant changer sa pompe de piscine, il est également possible d’avoir recours à un variateur de vitesse. Ce dispositif électronique, qui se branche en amont de l’alimentation électrique de la pompe, permet de réguler la fréquence du courant. Cela influe sur la vitesse du moteur, et permet ainsi de réduire la consommation.

Ce type d’appareil doit être adapté à la puissance du moteur de la pompe. Généralement, on conseille de ne pas descendre à une fréquence inférieure à 25 Hz. Sous cette fréquence, les risques de surchauffe du moteur sont plus importants, car le refroidissement par air est moins efficace.

Programmer sa pompe de piscine

Toujours dans l’idée d’optimiser le fonctionnement de sa pompe de piscine, il est important de mettre en place un système de programmation qui permet d’adapter les heures de fonctionnement de la pompe en fonction des besoins. Pour rendre cette opération plus simple, il existe désormais des systèmes de gestion centralisée basés sur une application mobile ou une interface web. Avec ce type d’équipement, le réglage de la pompe est simplifié. Plus encore, certains systèmes permettent d’ajuster automatiquement la vitesse et la durée de fonctionnement de la pompe en fonction de la qualité de l’eau, améliorant ainsi l’efficacité énergétique du système. Ces systèmes de gestion centralisée autorisent parfois l’automatisation de la chimie de l’eau, ainsi que des capteurs de qualité de l’eau.

Utiliser l’énergie solaire

Outre le fait d’optimiser le fonctionnement de sa pompe de piscine, une solution pour faire baisser sa facture consiste à alimenter la pompe en question grâce à des panneaux photovoltaïques. Cette solution est d’autant plus intéressante que les besoins en filtration augmentent généralement pendant les jours les plus ensoleillés. Pour permettre l’alimentation de la pompe via une installation photovoltaïque, il existe deux solutions principales. La première consiste à alimenter directement la pompe grâce à des panneaux qui lui sont dédiés. Dans ce cas de figure, il est tout de même conseillé de prévoir une alimentation de secours depuis le réseau en cas de besoin.

L’autre solution consiste à mettre en œuvre une installation photovoltaïque dédiée à la maison, équipée de batteries ou non. Cette installation permettra également d’alimenter la pompe tout en atteignant généralement un pourcentage d’autoconsommation plus élevé, en particulier lorsque la pompe est moins sollicitée.

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Des milliers d’espèces animales menacées par l’exploitation minière pour la transition énergétique ?

5 août 2024 à 05:00

Le changement d’affectation des terres et la dégradation de l’environnement sont parmi les principales causes de la perte de la biodiversité dans le monde. Et l’exploitation minière cumule les deux.

Il y a quelques jours, des chercheurs de l’université de l’Essex (Royaume-Uni) révélaient les chiffres alarmants de la pollution générée dans nos océans par l’exploitation des combustibles fossiles. Des niveaux d’hydrocarbures jusqu’à plus de 10 000 % plus élevés dans un rayon de 500 mètres autour de plateformes pétrolières ou gazières qu’ailleurs. Et des concentrations en métaux lourds environ 455 % plus élevées. Le tout avec pour conséquence, une diminution à la fois du nombre et de la diversité des espèces présentes dans les environs.

Près de 8 % des vertébrés menacés par des mines

Aujourd’hui, une autre étude, menée par des chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) cette fois, et peut-être la plus complète à ce sujet jusqu’ici, vient enfoncer le clou. Plus de 4 500 espèces dans le monde — soit environ 8 % des vertébrés recensés par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) — seraient menacées. Pas seulement par les forages pétroliers et gaziers. Plus généralement, en fait, par l’exploitation minière.

D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les chercheurs estiment que le plus grand risque pour la biodiversité vient de l’extraction de matériaux essentiels à notre transition énergétique. Le lithium ou le cobalt, par exemple, que l’on trouve dans nos panneaux solaires, nos éoliennes et nos voitures électriques. Parce que ces matières premières, en particulier, se trouvent souvent dans des zones sensibles de la biodiversité mondiale. Et parce que, selon l’Agence internationale de l’énergie, en 2023, la demande de lithium a augmenté de 30 %. Celle de nickel, de cobalt, de graphite ou d’autres terres rares a grimpé de 8 à 15 %. Les énergies propres sont désormais le principal moteur d’une croissance de la demande mondiale.

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Les poissons particulièrement en danger

Les chercheurs soulignent que parmi les espèces de vertébrés étudiées, ce sont les poissons qui se trouvent être les plus menacés par nos activités minières. Viennent ensuite les reptiles, les amphibiens, les oiseaux et enfin, les mammifères. Avec un niveau de menace lié à la fois au lieu de vie et au mode de vie. Ainsi, les espèces qui affectionnent les habitats d’eau douce et les espèces à aire de répartition restreinte sont les plus en danger. Les chercheurs pointent aussi les tropiques comme un épicentre mondial du risque d’extinction d’espèces induit par l’extraction minière.

À noter aussi que la menace ne semble pas se limiter à l’emplacement des mines. La biodiversité est parfois touchée à des distances assez grandes. Parce qu’une forêt est détruite pour construire des voies d’accès — parfois jusqu’à 70 km du site minier dans la région de l’Amazonie — ou parce que les cours d’eau sont pollués par l’exploitation d’une mine. Pourtant, les chercheurs l’assurent, « il serait facile de réduire cette pollution de l’eau douce, par exemple, afin que nous puissions continuer à obtenir les matériaux dont nous avons besoin pour la transition vers une énergie propre, mais d’une manière qui ne cause pas autant de dommages à la biodiversité ».

Exploiter les mines de manière plus durable

Cette étude se concentre sur les vertébrés, mais les chercheurs estiment que d’autres espèces pourraient être menacées par l’exploitation minière. Y compris des espèces de plantes. « Il ne fait aucun doute que nous allons continuer à exploiter des mines », notent les chercheurs. « Mais sachant que la faune est plus sensible à l’exploitation minière dans certaines régions du monde que dans d’autres, notre rapport peut éclairer les choix quant aux endroits où il faut prioriser l’approvisionnement de nos minéraux pour causer le moins de dommages à la biodiversité. Les politiques futures devraient également se concentrer sur la création d’économies plus circulaires, en augmentant le recyclage et la réutilisation des matériaux, plutôt que de simplement extraire toujours davantage. »

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Les data centers consomment plus que les habitants dans ce pays d’Europe

1 août 2024 à 14:57

En Irlande, un mythe veut qu’il y ait plus de moutons que d’habitants. Pourra-t-on bientôt en dire autant sur les data centers ? Pas sûr, mais les centres de données font désormais intégralement partie du paysage, à tel point qu’ils consomment plus que les maisons.

Les data center se multiplient à une vitesse fulgurante en Irlande, et pèsent lourd sur la consommation électrique du pays. Selon un rapport du Central Statistics Office irlandais, en 2023, les centres de données représentaient 21 % de la consommation électrique du pays. C’est plus que les logements situés en zone urbaine, qui consommaient, sur la même période, 18 % de l’électricité du pays. Entre début 2015, et fin 2023, la consommation trimestrielle électrique des centres de données est passée de 290 à 1 661 GWh, soit une augmentation record de 473 % ! Ce chiffre s’explique par une situation très avantageuse pour les spécialistes mondiaux des données, avec de grandes parcelles foncières disponibles à proximité des villes, une main d’œuvre abondante, jeune et de qualité, ou encore, une excellente connexion aux États-Unis ainsi qu’à l’Europe. Surtout, l’Irlande bénéficie d’avantages fiscaux et d’un taux d’imposition sur les entreprises particulièrement bas de 15 %.

La situation ne semble pas prête de s’arrêter là, et de nouveaux projets sont en cours de développement pour venir s’ajouter aux 85 centres de données déjà présents. Selon l’Agence internationale de l’énergie, d’ici 2030, la consommation des centres de données pourrait atteindre 30 % de la consommation totale du pays.

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Un impact direct sur le réseau électrique irlandais

Cette multiplication des data center commence pourtant à peser lourd sur les capacités de production électrique du pays. La situation est telle que la région de Dublin est soumise depuis peu à un moratoire sur la construction de nouveaux sites. L’opérateur du réseau électrique irlandais EirGrid a annoncé qu’il ne validerait aucune nouvelle demande d’agrément avant 2028. Seuls les projets ayant reçu des accords antérieurs au début du moratoire pourront être raccordés au réseau. Dans le même temps, des géants comme Google ou AWS pencheraient sur la mise en place de centres de données autonomes en électricité.

Par ailleurs, le gouvernement irlandais s’est fixé l’objectif d’atteindre les 80 % d’électricité renouvelable d’ici 2030. Mais pour l’heure, le mix électrique du pays est loin d’être un modèle environnemental. Malgré un développement important de l’éolien, qui représentait 27,3 % de la production en 2018, il reste largement dominé par les énergies fossiles à 66 % avec, en tête, le gaz, le charbon et, dans une moindre mesure, le pétrole.

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Fin des moteurs thermiques en 2035 : la petite concession qui pourrait tout changer

31 juillet 2024 à 15:00

L’année 2035 signera-t-elle vraiment la fin du moteur à explosion en Europe ? Rien n’est moins sûr. Malgré l’annonce de la fin des émissions pour les voitures neuves, Ursula von der Leyen vient d’apporter son soutien aux carburants de synthèse, un signal fort pour une filière en plein développement. 

Au printemps 2023, l’Union européenne annonçait avec fracas la fin du moteur thermique, en validant une mesure imposant à toutes les voitures neuves de ne plus émettre de CO2 à partir de 2035. Mais depuis, le sujet déchaîne les passions, et certains pays comme l’Allemagne et l’Italie militent pour éviter la fin pure et simple de ce qui est souvent considéré comme une filière européenne d’excellence. Pour apaiser les tensions sur le sujet, Ursula von der Leyen a récemment affiché son soutien aux carburants de synthèse, qui concilieraient l’objectif zéro carbone sans mettre un terme immédiat au moteur thermique. Elle a d’ailleurs qualifié ces e-fuels « d’exception souhaitable » pour la transition énergétique amorcée.

Si le sujet fait tant réagir, c’est que l’industrie automobile est en pleine révolution. Mais si elle bascule peu à peu vers l’électrique, elle repose encore grandement sur les moteurs thermiques. Selon Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, les voitures électriques n’ont représenté que 14,6 % du total des ventes en Europe en 2023. Certes, la progression est visible par rapport à 2022, où les voitures thermiques représentaient 12,1 % de part de marché. Mais, l’objectif de 20 % de part de marché demandé par l’Europe pour 2025 paraît, pour le moment, difficile à atteindre.

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Le carburant de synthèse, seulement destiné à un marché de niche ?

Dans ce contexte, les carburants de synthèse ont-ils un rôle à jour sur la décarbonation du secteur automobile ? Sur le papier, oui. Principalement synthétisés à partir d’hydrogène vert et de CO2 captés dans l’atmosphère, ils sont entièrement renouvelables, et peuvent alimenter des moteurs thermiques traditionnels sans modification importante. D’ailleurs, ce marché émergent semble plutôt porteur. Rien qu’en France, selon le bureau français des e-fuels, on compte pas moins de 24 projets en cours, répartis dans 18 départements différents.

Mais dans la réalité, les carburants de synthèse souffrent de deux défauts majeurs. Le premier concerne leur prix à court et moyen terme, qui, actuellement, peut flirter avec les 60 €/L. Heureusement, une étude de l’Institut de Postdam, parue en 2020, présente une estimation de l’évolution du coût de production des carburants de synthèse. Selon cette étude, celui-ci pourrait atteindre le coût actuel de l’essence à l’horizon 2050. Le deuxième défaut des e-carburants concerne leur rendement. En effet, énergie renouvelable ou non, l’efficacité d’un moteur thermique reste nettement inférieure au rendement d’un moteur électrique. Selon l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN), le rendement maximal d’un moteur à essence est proche de 36 %, et 42 % pour un moteur diesel. Dans l’automobile, le rendement du moteur électrique est plutôt estimé à 90 %. Ainsi, la quantité d’énergie totale nécessaire à un véhicule thermique pour parcourir une certaine distance sera toujours nettement plus importante que la quantité nécessaire à un véhicule électrique pour parcourir cette même distance.

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Comment la flamme olympique est passée au 100 % électrique

29 juillet 2024 à 10:37

On n’y a vu que du feu ! Allumé à l’issue de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, l’impressionnant chaudron, qui s’est embrasé sous le regard de quelques légendes du sport français, fonctionne exclusivement à l’électricité. 

Voilà sans aucun doute une image qui restera dans l’histoire des Jeux Olympiques : Marie-José Pérec et Teddy Riner bravant une pluie battante pour allumer le chaudron olympique au cœur du jardin des Tuileries, avant qu’il ne s’élève dans le ciel de Paris. Remplie de symboles, cette scène cache une particularité qu’il est difficile de saisir au premier regard : la flamme issue du chaudron est… électrique ! Annoncée par EDF comme le symbole de jeux alimentés exclusivement grâce à des énergies renouvelables, cette flamme ne consomme donc pas de combustible fossile, mais brille grâce à la subtile combinaison de projecteurs et de nuages d’eau brumisée. Ici, pas de véritable prouesse technologique, mais un effet visuel particulièrement réussi grâce au travail conjoint du designer Mathieu Lhanner et des équipes du laboratoire Pulse Design d’EDF.

Une flamme sans combustion

Dans les détails, le chaudron accueille une flamme créée grâce une très forte projection de lumière sur un nuage d’eau. D’abord envisagée pour les JO de Londres, en 2012, cette flamme olympique aura nécessité 3 ans de travail. Le chaudron en lui-même prend la forme d’un anneau de 7 mètres de diamètre, équipé de 40 projecteurs LED pour un total d’environ 4 millions de lumens. Le nuage d’eau, lui, est obtenu grâce à 200 buses de brumisation haute pression utilisant près de 3 mètres cubes d’eau par heure quand le ballon est en vol, et 2 mètres cubes d’eau par heure quand il est au sol. L’eau est en partie récupérée grâce au miroir d’eau habillant la fontaine du jardin des Tuileries.

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Le chaudron olympique, évocation du premier ballon à gaz

Équipé d’un ballon, le chaudron olympique s’élève chaque soir à 60 mètres de hauteur, dans le ciel de Paris. Pour rendre cela possible, les ingénieurs du laboratoire Pulse Design ont dû redoubler d’effort pour respecter des exigences de légèreté, d’intégrité et de sécurité semblables à celles de l’ingénierie aéronautique. Un câble assure son ancrage, mais également l’alimentation en électricité et en eau du chaudron. Avec son ballon, celui-ci évoque, d’ailleurs, le premier vol habité en ballon à gaz, qui s’est tenu dans ce même jardin des Tuileries, le 1ᵉʳ décembre 1783. Ce jour-là, près de 400 000 curieux étaient venus assister à la première mondiale de Jacques Charles et Nicolas Robert. Le ballon, fabriqué en taffeta imperméable recouvert d’une gomme élastique, et rempli d’hydrogène, avait alors porté les deux hommes sur une quarantaine de kilomètres grâce à la force du vent, et atteint une altitude record de 2 200 mètres.

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La France préfère parler d’énergies décarbonées pour son avenir énergétique

17 juillet 2024 à 06:20

La France vient de rendre à Bruxelles son Plan national intégré énergie-climat (PNIEC). Ce texte dévoile les moyens que le pays entend mettre en œuvre afin de parvenir à ses objectifs climatiques à l’horizon 2030. Explications.

Tout comme ses homologues de l’Union européenne (UE), la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Afin d’y parvenir, l’UE a adopté un Pacte vert comprenant plusieurs mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Et chaque État doit remettre à la Commission européenne un document stratégique portant sur ses objectifs en termes d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de GES. Ce texte s’appelle le plan national intégré énergie-climat (PNIEC).

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Une réduction de consommation d’énergie finale de -30 % d’ici 2030

Côté français, une première version du PNIEC avait été remise à Bruxelles fin 2023. Compte tenu des observations de la Commission européenne, une version définitive vient d’être déposée ce mois-ci. En préambule, le texte précise se fonder sur trois documents en cours de révision. Il s’agit de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et du plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).

Sur plus de 300 pages, le PNIEC donne les objectifs français par secteur d’ici 2030 ainsi que pour 2035 s’agissant du secteur énergétique. On y apprend que la France va tendre vers un objectif de réduction de -30 % de consommation énergétique finale en 2030, pour un total de 1 243 TWh. Pour l’instant, nous ne parviendrions pas tout à fait à ce seuil, puisqu’en effet, le texte indique une consommation finale de 1381 TWh.

La réduction des émissions de GES devrait être de 50 % d’ici 2030 par rapport à 1990, alors que l’UE avait fixé l’objectif de baisse à -55 % dans son « Fit for 55 ». Concernant la neutralité carbone en 2050, c’est un « objectif non évalué à ce stade » selon le texte. Dans le détail, la France devrait être en mesure de diminuer les émissions énergétiques du secteur des transports de -24 % en 2030 et -47 % en 2050 par rapport à 2015. La baisse des émissions du secteur des procédés industriels devrait atteindre 35 % entre 2015 et 2030 et -53 % d’ici 2050.

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Énergies décarbonées ou énergies renouvelables ?

Le document joue toutefois sur les mots s’agissant de son mix énergétique. En effet, il est précisé que le pays devrait atteindre 58 % d’énergies décarbonées dans sa consommation finale d’énergie et 71 % en 2035. En parlant d’énergie décarbonée et non d’énergie renouvelable, la France voit plus large et inclut le nucléaire, point fort de son bouquet énergétique. En 2030, la part de consommation finale d’énergie d’origine renouvelable devrait être de 570 TWh. Cela représente 41 % des 1 381 TWh de consommation finale totale prévue. C’est en deçà du seuil de 44 % demandé par la Commission européenne.

S’agissant du mix électrique, il sera décarboné à hauteur de 96 % en 2030 avec 61 % pour le nucléaire et 35 % d’énergies renouvelables, selon le PNIEC. La France entend donc atteindre ses objectifs climatiques grâce au nucléaire principalement. Cette position est cohérente avec le récent discours de la Sorbonne du Président de la République. Au cours de cette allocution d’avril dernier, Emmanuel Macron appelait les États membres de l’UE à « construire l’Europe de l’atome » qui permet d’atteindre les objectifs climatiques et de préserver la souveraineté énergétique européenne. Pour autant, la France compte aussi sur le développement des énergies renouvelables en fixant les objectifs suivants :

  • Pour le photovoltaïque : doubler le rythme annuel de développement des nouvelles capacités afin d’atteindre entre 54 et 60 GW de puissance installée en 2030 et 75 à 100 GW en 2035 ;
  • L’éolien terrestre : maintenir le rythme de développement actuel pour atteindre 33 à 35 GW de puissance installée en 2030 et 40 à 45 GW en 2035. Cela passera notamment par le repowering des installations existantes, c’est-à-dire le remplacement d’installations par des modèles plus performants ;
  • Pour l’éolien en mer : parvenir à 3,6 GW de capacité installée en 2030 ;
  • L’hydroélectricité : augmenter les capacités installées de 2,8 GW d’ici 2035, essentiellement sur la base d’installations existantes.
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L’atome, filière essentielle à la décarbonation française

Du côté du nucléaire, le plan compte sur la mise en service de l’EPR de Flamanville et sur la poursuite d’activité du parc existant. La construction de 6 nouveaux EPR2 est également prévue ainsi que l’étude portant sur 8 EPR2 complémentaires. La France s’appuiera également sur les petits réacteurs modulaires (SMR), avec notamment le lancement d’un prototype de réacteur avancé d’ici 2030, dans le cadre du projet Nuward. Sur ce point, EDF connaît des difficultés et doit modifier en profondeur le design de son mini réacteur, en raison de problèmes techniques.

Sur la sortie des énergies thermiques fossiles, la France s’engage sur la fin de la production d’électricité à partir du charbon en 2027 et la sortie de la dépendance aux énergies fossiles en 2050. Toutefois, le texte rappelle qu’au-delà des horizons 2030-2035 prévus par le plan, les trajectoires seront actualisées par la suite.

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Une batterie de 3 MWh a alimenté la scène du festival de Glastonbury en Angleterre

16 juillet 2024 à 05:41

Durant le festival de Glastonbury en Angleterre, la célèbre scène « Arcadia » a été alimentée par une imposante batterie connectée à un dispositif solaire. Ce système de stockage d’énergie a contribué à renforcer l’engagement écologique de l’événement qui s’efforce depuis plusieurs années de promouvoir des pratiques de plus en plus vertes.

Chaque année à Somerset, en Angleterre, des amateurs de musique de tous âges ainsi que des passionnés d’arts et de cultures de divers horizons se rassemblent pour le festival de Glastonbury, l’un des plus grands festivals de musique au monde. L’événement se déroule sur la vaste ferme laitière Worthy Farm, située dans le village de Pilton. L’édition de cette année a eu lieu le 26 au 30 juin, a réuni de nombreux artistes de renommée internationale et accueilli plus de 210 000 festivaliers.

Outre l’image artistique et culturelle qu’il porte, le festival de Glastonbury est aussi reconnu pour son intérêt envers l’écologie et la durabilité, notamment à travers l’adoption de nombreuses pratiques responsables. Cette année, afin de renforcer son engagement, les organisateurs ont introduit une batterie géante à l’échelle du mégawatt, destinée à stocker de l’énergie propre. Celle-ci a servi à alimenter l’emblématique scène Arcadia, une impressionnante structure métallique en forme de libellule. Le dispositif de stockage a été utilisé pendant huit jours incluant les périodes de préparation et les jours de spectacle.

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Un système plus efficace qu’un générateur diesel

Baptisée Flex-ESS1500, la batterie a été conçue par l’entreprise MSP Technology pour Ecotricity, un fournisseur d’énergie bas-carbone au Royaume-Uni. L’exploitant prévoit d’utiliser le système afin de répondre aux besoins en énergie bas carbone des festivals, à commencer par Glastonbury. Composée de six cellules LFP, la Flex-ESS1500 offre une puissance de 1 MW et une capacité de stockage de 3 MWh. Le système a été préchargé chez Ecotricity et a continué à se recharger sur le site grâce à des panneaux solaires installés directement au-dessus de la batterie, et par des générateurs alimentés au HVO (ou « hydrotreated vegetable oil » pour « huile végétale hydrotraitée» ), un biocarburant durable.

Selon MSP Technology, la batterie présente un avantage significatif par rapport aux groupes électrogènes traditionnels. Elle assure notamment une meilleure gestion des fluctuations de la demande de charge. En effet, lors du festival, la demande de puissance pouvait varier brusquement en très peu de temps (parfois, de 250 kW à 750 kW en 20 millisecondes). Étant moins réactifs, les générateurs classiques auraient eu du mal à s’adapter à un tel changement. Cela pourrait se traduire par une combustion inefficace du carburant et par des variations problématiques de tension et de fréquence, ce qui risquerait d’endommager les équipements sensibles. En revanche, la batterie ajustait sa sortie quasi instantanément, avec une variation de fréquence limitée à un centième de hertz. Cela a garanti une stabilité optimale pour l’alimentation électrique du matériel.

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Le festival de Glastonbury : un des plus écolos du monde

Le festival de Glastonbury est considéré comme l’un des événements les plus écologiques au monde. Depuis plusieurs années, les organisateurs ont intensifié l’utilisation d’énergies renouvelables sur le site. Le Worthy Farm est équipé d’installations solaires montées sur le toit de l’étable et d’un digesteur anaérobie qui transforme les matières organiques en biogaz. De plus, comme l’année dernière, Octopus Energy a installé une éolienne temporaire, surnommée Gusty Spinfield. Branché à un système de stockage, l’appareil a fourni assez d’énergie pour alimenter l’équivalent de 300 réfrigérateurs sur les stands de nourritures. En outre, de nombreux générateurs alimentés en HVO ont été répartis sur le site. Il faut savoir que depuis plus d’une décennie, les organisateurs ont testé des alternatives de carburants plus respectueux afin de se défaire totalement du fossile. Grâce à tous ces efforts, l’objectif du festival est de fonctionner exclusivement avec des sources d’énergie renouvelable, un pari déjà relevé l’année dernière.

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Cette future mine de lithium française est reconnue comme projet d’intérêt national majeur

12 juillet 2024 à 04:51

Grâce à un sol riche en lithium dans le Grand-Est et dans le Massif Central, la France pourrait bien regagner en souveraineté sur ce métal important pour la transition énergétique. Pour y parvenir, un projet de mine souterraine dans l’Allier vient d’être reconnu comme « projet d’intérêt national majeur », une nouvelle qui devrait accélérer le processus d’ouverture du site. 

Si la France n’a pas ouvert de nouvelle mine depuis une cinquantaine d’années, la situation est sur le point de changer. Un projet de mine de lithium, qui pourrait ouvrir au cœur de l’Allier, vient d’être ajouté à la liste des « projets d’intérêt national majeur ». Rendu possible par la loi industrie verte d’octobre dernier, ce statut permet notamment d’accélérer les procédures d’implantation. Ce projet, porté par la société Imerys, s’inscrit dans la ligne directrice du gouvernement qui vise la production d’environ deux millions de véhicules électrifiés par an sur le territoire national d’ici 2030. Or, cette mine devrait permettre l’extraction de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, soit l’équivalent de 700 000 batteries de voitures électriques, pendant 25 ans.

Pour atteindre cette production, la mine devrait être implantée sous l’actuelle carrière de Kaolin de Beauvoir. Si tout va bien, à partir de 2028, des galeries seront creusées sous terre, à une profondeur comprise entre 50 mètres et 400 mètres de profondeur. Le minerai sera ensuite traité dans une usine d’extraction à proximité directe de la mine. Le minerai obtenu sera ensuite transformé dans un atelier de chargement situé à Saint Bonnet-de-Rochefort, à une quinzaine de kilomètres de là. Enfin, le minerai obtenu sera transformé en hydroxyde de lithium dans une usine de conversion située à Montluçon. Au total, il faudra extraire 100 tonnes de minerai pour atteindre une tonne de lithium.

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Conférer à la France un atout géopolitique essentiel de la transition écologique

Cette mine, qui serait l’une des plus importantes d’Europe, pourrait devenir un atout majeur de la France en matière de transition énergétique. En effet, le lithium joue un rôle essentiel face aux enjeux de stockage de l’énergie qui accompagnent l’électrification des usages. On le retrouve dans les batteries de nos objets du quotidien, mais également des voitures électriques ou encore des batteries stationnaires (BESS). Si le lithium est présent un peu partout dans le monde, son extraction est principalement concentrée entre l’Australie (47 % de la production), l’Amérique du Sud (30 %) et la Chine (15 %). Avec cette mine, la France deviendrait un producteur de classe mondiale, capable de générer près de 25 % de la production mondiale de 2022. D’ailleurs, on ne trouve pas de lithium que dans l’Allier, puisque des projets d’extraction du précieux métal ont lieu dans le Grand-Est. La technique d’extraction y est cependant différente puisque le lithium se trouve dissous dans des saumures géothermales, c’est-à-dire des eaux souterraines salées.

Au prix d’un impact environnemental ?

Néanmoins, si l’extraction de ce lithium est une aubaine pour la transition énergétique française, elle pose question d’un point de vue environnemental. Extraire le lithium nécessite de très grandes quantités d’électricité. Selon les chiffres de l’entreprise en charge du projet, les 4 sites industriels consommeraient environ 446 GWh par an, soit la moitié de la consommation annuelle du département. Outre cette consommation électrique, le processus d’extraction nécessite énormément d’eau, à raison de 600 000 mètres cubes par an. Sur ce sujet, Imerys s’est voulue rassurante en indiquant que les nappes phréatiques ne seraient pas touchées, et que 90 % de l’eau utilisée serait recyclée. Enfin, la raffinerie, qui permet la conversion du lithium en hydroxyde de lithium, serait alimenté à partir d’une station d’épuration proche du site. Malgré ces nouvelles, à l’issue du débat public qui se tient actuellement et jusqu’au 31 juillet, Imerys devra vraisemblablement montrer patte blanche sur ses objectifs en matière de préservation de l’environnement, et apporter des études environnementales précises aux habitants locaux.

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Comment cette centrale solaire au sol a pu développer une biodiversité inouïe

6 juillet 2024 à 14:51

Les centrales solaires au sol soulèvent régulièrement de vives critiques en raison du vaste espace qu’elles occupent et de leur atteinte supposée à la faune et flore. Pourtant, de nombreuses centrales parviennent à concilier respect de la biodiversité et production d’énergie renouvelable. C’est le cas par exemple du parc solaire situé à Samazan (Lot-et-Garonne).

Comme les éoliennes, les projets de centrales solaires au sol peuvent faire face à de fortes oppositions locales lors de leur développement. Accusés de dénaturer le paysage avec leur emprise au sol, les sites de production photovoltaïque au sol porteraient également atteinte à la biodiversité. En début d’année, le parc photovoltaïque de Cruis, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a subi un incendie, vraisemblablement volontaire, dans un contexte de vive opposition entre les porteurs de projets et les militants écologistes.

Un suivi écologique et des actions en faveur de l’environnement sur le site de la centrale photovoltaïque de Samazan

À Samazan, l’opérateur veut montrer que la production d’énergie renouvelable via les centrales au sol n’est pas incompatible avec le respect de la biodiversité. Construite par Reden Solar en 2021, la ferme solaire a été transformé en un véritable laboratoire vivant de la biodiversité. En pratique, à la suite de la construction de la centrale entretenue grâce à l’éco-pâturage, 32 espèces florales ont été implantées sur la parcelle de 10,2 hectares et près de 70 aménagements ont été créés en faveur de la faune locale : nichoirs et hôtels à insectes, entre autres.

Depuis 2021, un suivi écologique a été réalisé en partenariat avec Cermeco, un bureau d’études en environnement. Il atteste que la biodiversité s’est fortement développée sur le site : sur les 25 espèces recensées l’an dernier, certaines relèvent de la catégorie « quasi menacée » telles que le faucon crécerelle ou l’hirondelle rustique. La présence de 11 espèces de chauves-souris a également été constatée sur place. Du côté de la flore locale, 71 espèces ont été détectées sur le site en début d’année. Enfin, un programme d’études sur les abeilles sauvages a également lieu sur la parcelle.

La centrale de Samazan est dotée d’une puissance installée de 5 MWc pour une production annuelle de 7 220 MWh, soit l’équivalent de la consommation d’environ 8 000 habitants. Selon Reden Solar, avant la construction de la centrale, le terrain était « inutilisé et anthropisé, abritait des espèces végétales communes et les enjeux écologiques y étaient limités ». Le producteur d’énergie entend ainsi prouver que les projets photovoltaïques peuvent s’accompagner d’actions en faveur de l’environnement. Il faut rappeler qu’aujourd’hui, tous les porteurs de projet photovoltaïques doivent mettre en place des mesures permettant de préserver l’environnement. Un observatoire des énergies renouvelables et de biodiversité a même été créé récemment pour centraliser les données recueillies dans ce cadre.

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