[TEST] My Friendly Neighborhood : de la survie, de l’horreur, de l’humour… et des puppets
Annoncé en 2021 et sorti le 18 juillet, My Friendly Neighborhood nous avait intrigué par son originalité. Développé par les frères Szymanski – mais pas David –, il promettait de mélanger les styles avec de la survie, de l’horreur et de l’humour. Maintenant que nous avons pu nous plonger dans cet univers de puppets, nous pouvons dire que c’est une réussite, notamment pour son ambiance fabuleuse et ses graphismes cartoon plutôt réussis.
Genre : survie, horreur, humour| Développeurs : John Szymanski, Evan Szymanski | Éditeur : DreadXP | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : Quad Core 2.5 GHz, 12 Go de RAM, NVIDIA 980 TI | Prix : 28,99 € | Langues : Anglais, sous-titres en français | Date de sortie : 18 juillet 2023 | Durée de vie : environ 5 heures mais peut être prolongé selon les fins.
Une immersion très rapide
Après une très courte scène d’intro où l’on voit rapidement des chaînes de télévision défiler et quelques plans brefs de la ville, je me retrouve dans ma petite camionnette, tout seul et livré à moi-même. Cette entrée en matière colle plutôt bien à l’originalité du jeu : très peu de blabla inutiles, on est tout de suite jeté dans le grand bain. La seule info à disposition, c’est une demande d’intervention au niveau du toit du studio de télévision, suite à des perturbations sur les ondes. On est donc totalement dans la peau de Gordon, on n’en sait pas plus que lui et on va découvrir le terrain en même temps que lui. Pourtant, les choses se compliquent rapidement quand on sonne au comptoir pour parler à un réceptionniste et qu’on est accueilli par… une chaussette qui parle. Déjà, là, on sent que c’est mal barré pour Gordon. Les choses ne vont pas en s’arrangeant quand on comprend que la chaussette n’est pas de notre côté, et semble tout faire pour ne pas qu’on aille sur le toit pour débrancher l’antenne. La suite de l’aventure consiste à explorer le quartier et ses quelques immeubles disponibles dans ce semi-open world. Le but est d’essayer de progresser un peu à tâtons, en résolvant des énigmes tout en essayant de ne pas se faire agresser par des puppets qui semblent nous en vouloir sans trop de raison.
Un jeu pas forcément évident et parfois rageant
My Friendly Neighborhood étant décrit comme un jeu de survie et d’horreur, je pense qu’il peut être bien de rajouter également que c’est un jeu de réflexion. En effet, le jeu fait plus appel à notre bon sens et à notre logique qu’à nos réflexes reptiliens. Les combats ne font clairement pas partie de ses points forts. On a certes un “pistolet”, mais celui-ci ne balance que des lettres, et ne possède pas un gunfeel franchement mémorable. Du côté du corps-à-corps, on nous flanque d’une clé à molette pour nous défendre, mais malheureusement, les affrontements ne sont pas très fluides. Il y a beaucoup de combats, mais principalement contre des marionnettes. Cependant, on se retrouve quelques fois à se battre contre des boss, qui sont des gros monstres sans trop de forme. Pour les vaincre, il faut la jouer malin, car vous n’avez qu’un nombre de places limité dans votre inventaire, qui est fortement inspiré de la licence des Resident Evil. Vous devrez donc parfois faire le choix entre un objet qui peut-être important plus tard et une potion de soin.
Et le choix peut s’avérer cornélien, car la difficulté est plutôt élevée. Les quatre points de vie de notre personnage peuvent rapidement s’envoler, d’autant plus qu’il n’est pas possible de sauvegarder à tout moment. Il faut, d’une part, trouver une machine de sauvegarde, mais aussi des jetons, dans un hommage aux machines à écrire de Resident Evil – encore lui ! En fonction de notre aisance à parcourir les couloirs du studio, on sera plus ou moins frustré par cette méthode. Heureusement, les développeurs ont pensé à ceux qui voudraient juste profiter de l’ambiance, car un mode de difficulté « Friendly » apporte tout un tas d’options d’accessibilité personnalisables, comme des ennemis plus faibles, des checkpoints plus fréquents, et la suppression des jetons. Après, ce système de sauvegarde est, en lui-même, une des mécaniques du jeu, à vous de voir si vous préférez la conserver afin d’avoir l’expérience prévue initialement par les auteurs.
Une ambiance de folie
Le côté horreur, vachement mis en avant par le studio de développement, est en fait focalisé sur l’ambiance étouffante et stressante. Alors oui, comparée à une histoire de Tchoupi, on peut dire que c’est de l’horreur, mais si vous vous attendez à un titre dans la veine d’Outlast ou Resident Evil, vous allez être déçu. D’autre part, de nombreux traits d’humour viennent ponctuer l’aventure, notamment avec les interventions souvent ambiguës de notre amie ennemie la chaussette. Cela balance assez bien avec le sentiment d’oppression, tout en restant tout à fait cohérent avec l’univers. On est toujours un peu surpris par la suite des événements, ce qui permet de ne jamais s’ennuyer.
Un bon mélange
My Friendly Neighbourhood possède une superbe ambiance, mêlant habilement plusieurs genres. Il manie l’horreur, avec un sentiment d’oppression et un stress permanent, mais parvient également à intégrer une bonne dose d’humour, toujours à propos et parfaitement cohérente avec cet univers de marionnettes déjantées. Une originalité qui transpire également dans le style graphique réussi, et le gameplay loufoque, bien qu’il soit parfois un peu frustrant. Si vous arrivez à passer outre les voix plus que désagréables des puppets, il y a de grandes chances pour que comme moi, vous appréciez l’expérience !
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