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Reçu aujourd’hui — 19 mai 2025

[TEST] DOOM: The Dark Ages bouscule nos habitudes, mais écrase toujours la concurrence

Par :Estyaah
19 mai 2025 à 17:05

Il y a tout juste un an, l’annonce de DOOM: The Dark Ages avait été une véritable surprise. Le retour de la licence légendaire d’id Software, sans doute la plus importante pour le genre du FPS, était forcément une bonne nouvelle, surtout après un excellent DOOM en 2016, puis un DOOM Eternal magistral, qui avait su se réinventer. Cependant, en janvier dernier, ce fut la douche froide : outre un gameplay manette malheureusement classique chez Bethesda, ce nouveau DOOM laissait entrevoir des affrontements très lents, qui n’auraient pas choqué les pensionnaires de l’EHPAD Les Camélias entre deux épisodes de Derrick. Pour couronner le tout, on pouvait voir des passages dans un mecha et même à dos de dragon en TPS. L’horreur. Heureusement, le cœur du jeu est toujours le même : décimer les légions de l’Enfer dans un déferlement de violence et de sang. Il est certes différent de son aîné, mais dire qu’il est mou serait une erreur.

Genre : DOOM | Développeur : id Software | Éditeur : Bethesda Softworks | Plateforme : Steam, Battle.net, Xbox Game Pass | Prix : 79,99 € | Configuration recommandée :  Ryzen 7 5700X, Core i7 12700K, 32 Go de RAM, RX 6800 / RTX 3080 | Langues : Français, anglais… | Date de sortie : 15/05/2025 | Durée de jeu : de 15 à 20 heures

Test effectué avec une version Steam fournie par Gamesplanet.

DOOM The Dark Ages 26
DOOM The Dark Ages 18

Une histoire à dormir debout

DOOM: The Dark Ages est censé être un préquel à DOOM de 2016. Mais à moins d’être allé sur le wiki, impossible de faire le lien, ni avec les épisodes d’avant chronologiquement, ni avec ceux d’après. Chaque cinématique est certes très bien produite et correctement doublée (au moins en français), mais l’histoire est d’un nanardesque porté au rang d’art. Les dialogues sont soit incompréhensibles, soit risibles, et il y a des blancs interminables entre chaque échange. En plus, ça se permet parfois d’oublier de raconter pourquoi on passe d’un environnement à un autre. On voit que l’équipe a même abandonné sur quelques niveaux, pour lesquels seule une voix dans le communicateur vient nous expliquer ce qu’on fout là. Pour achever le tout, la fin n’explique pas du tout comment on se retrouve dans un sarcophage au début de DOOM 2016, ce qui laisse penser que les prochains DOOM teasés par Hugo Martin, le Game Director, seront une suite directe à The Dark Ages. Quoi qu’il en soit, on n’est pas là pour ça. Nous, ce qu’on veut, c’est tuer tuer tuer.

DOOM: The Dark Ages - Bullet hell
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Tortue ninja et bullet hell

La musique, certes pas aussi bonne que celle de Mick Gordon pour Eternal, est tout de même bien cool et porte notre personnage dans sa frénésie meurtrière. Pensez à baisser tous les autres curseurs pour l’entendre, le mixage de base n’est pas top.

Si DOOM Eternal nous envoyait virevolter en l’air avec un système d’arme spécifique à utiliser pour chaque ennemi, retour sur le plancher des vaches dans The Dark Ages. Vous l’avez lu partout, les développeurs souhaitaient que l’on se sente comme un tank implacable. Fini le double saut, on accueille avec joie le bouclier. Celui-ci permet de se protéger des attaques en absorbant les dommages pendant un certain temps. Mais cette fonctionnalité est presque annexe, puisque tout se base sur les parades. Sur le champ de bataille, on peut considérer le jeu comme un bullet hell, avec des projectiles relativement lents, mais plutôt nombreux. Ceux qui sont verts peuvent être renvoyés, ce qui étourdit notre adversaire, nous laissant le temps de l’achever à coups de lance-roquette. Pareil pour les attaques au corps-à-corps, qui sont aussi indiquées avec ce code couleur. Une fois notre ennemi en piteux état, il rentre en surbrillance violette, indiquant qu’on peut l’achever avec un g(l)ory kill, heureusement beaucoup plus court que dans l’opus précédent. Pour l’occasion, les monstres iconiques de la saga ont été remaniés en profondeur : Pinky, Imp, Cyberdemon… Tous ont des capacités en adéquation avec la nouvelle mécanique de parade, et le lancer de bouclier est encouragé. Cette capacité permet notamment de trancher la piétaille en deux ou immobiliser les plus gros ennemis pendant quelques instants, avec une animation délicieusement gore. Même les soldats, qui possèdent maintenant des pavois, sont dangereux : il faut les mitrailler pour faire chauffer le métal avant de pouvoir le faire voler en éclat.

Pour autant, les déplacements sont la clef de la survie, car on peut facilement se faire acculer. On possède la faculté de sprinter, et surtout, un dash grâce au bouclier, tant qu’une cible est à portée. J’ai trouvé ce nouveau système très original, franchement sympa à utiliser et bien loin des présentations toutes molles à la manette. Contrairement à ce qu’on imaginait, c’est très nerveux, frénétique et les combats sont toujours jouissifs, notamment grâce à ses armes.

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Le maître du FPS

On ne va pas tourner autour du pot, le gunplay de DOOM: The Dark Ages est excellent. Les armes donnent toutes une très bonne impression de puissance, que ce soit le double shotgun, le lance-pieux, ou même le fusil à plasma. Le feedback est exemplaire, avec un sound design bien violent, des morceaux de chair se détachant des ennemis et des membres explosant à l’impact. En plus, on peut modifier notre arsenal. Les cartes sont remplies de bonus sous forme d’or, de gemmes ou de cristaux, qui permettent d’acheter des améliorations, dont certaines ont des synergies avec le bouclier ou l’attaque de mêlée. On sent qu’ils avaient plein d’idées, car le second niveau de chaque arme propose de débloquer deux capacités en même temps, mais on ne peut en activer qu’une à un instant T. Tout est parfaitement maîtrisé pour renforcer à chaque fois le sentiment que notre héros est une machine implacable, et c’est très satisfaisant.

DOOM: The Dark Ages - Dragon
DOOM: The Dark Ages - mecha 1
DOOM: The Dark Ages - mecha 2

Les errements du DOOM Slayer

Entre deux massacres sanguinolents à pied, id Software innove encore, mais cette fois-ci, sans doute pas pour le meilleur. Tout d’abord, le mecha. Certains niveaux spécifiques nous placent aux commandes d’un robot géant, pour affronter des titans. Les combats sont très simples, puisqu’il faudra spammer le clic gauche jusqu’à éviter une attaque, puis appuyer sur le bouton droit. Et c’est tout. Heureusement, ces phases sont généralement assez courtes, donc on n’a pas trop le temps de trouver ça chiant. Par contre, le dragon, c’est non. On imagine bien un fan de Halo chez les grands pontes de Microsoft, menacer d’annuler le projet s’ils n’intégraient pas un passage dans un véhicule aérien. Manifestement, ils ne savaient pas faire, car les combats n’ont strictement aucun intérêt. N’imaginez pas de dogfights, notre cyberdragon est verrouillé sur la cible (qui elle, est toujours fixe), et on ne peut qu’esquiver les attaques en utilisant haut, bas, gauche ou droite, pour ensuite répliquer de plus belle. Pour le coup, là, on se fait chier, car c’est complètement naze. Mais comme pour celles en mecha, ces séquences restent tout de même anecdotiques, et ne souillent donc pas tant que ça l’image globale du titre.

DOOM - The Dark Ages - carte
DOOM: The Dark Ages - Difficulté
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Ouverture sur le monde

Si certains niveaux sont des couloirs, la plupart proposent de grandes zones ouvertes, dans lesquelles on peut réaliser nos objectifs dans le sens que l’on souhaite. C’est donc encore du nouveau pour DOOM, et on peut dire qu’il s’en sort pas mal. Si l’on se focalise sur l’action, tout se fait dans un enchaînement très naturel, parfois uniquement entrecoupé de quelques puzzles utilisant notre bouclier. Cependant, les développeurs ont placé une myriade de petits bonus à dénicher çà et là. Et comme ils sont affichés sur la carte lorsqu’on n’est pas très loin, ils encouragent beaucoup à tout fouiller, surtout lorsqu’ils servent à améliorer notre équipement. Mais le problème, c’est qu’on arrive à un moment où tous les démons ont été réduits à un tas de chair sanguinolent, et qu’il ne reste plus qu’à parcourir la map de long en large, entièrement vide. Si cela permet de rallonger la durée du jeu, ça casse tout de même un peu le rythme. D’un autre côté, ce n’est pas indispensable, d’autant plus si on fait partie de l’Élite, comme vous, illustre lecteur.

Souffrez comme vous voulez

La difficulté « normale » (Fais-moi mal) ne vous est pas destinée. Elle a clairement été ajustée pour les joueurs manette dans leur canapé. Aucune raison pour autant de crier au scandale, passez à Ultraviolence, voire Cauchemar, si vous aimez roter du sang. J’ai personnellement choisi Ultraviolence, ce qui m’a mis dans des situations parfois très tendues, et fait refaire plusieurs passages. Il m’a fallu une bonne quinzaine d’heures pour en parvenir à bout – en ayant passé du temps à faire quelques niveaux à 100 % –, mais surtout avec l’envie relancer le jeu au cran supérieur. D’autre part, un menu entier est dédié au réglage de la difficulté, ce qui est franchement admirable : dégât des ennemis, vitesse des projectiles, fenêtre de parade, vitesse globale du jeu… Tout est paramétrable. Donc faites pas chier, choisissez ce qui vous plait. Pour les plus hardcores, on peut même sélectionner Ultracauchemar, qui vous fera recommencer toute la campagne à la moindre mort.

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Un moteur qui domine

DOOM: The Dark Ages est une vitrine technologique : l’id Tech 8 fait des merveilles, tout en conservant de bonnes performances. Malheureusement, il laissera de côté les joueurs n’ayant pas de carte graphique capable de traiter le ray tracing, mais pour les autres, le résultat est saisissant. C’est beau, fluide, sans aucun stutter ou calculs de shaders, et les chargements sont ridiculement courts. Presque choquant lorsque l’on est habitué à l’Unreal Engine 5. Avec le DLSS qualité et la frame gen, je dépasse les 100 FPS en 1080p sur un pc portable équipé d’une 4060, sans pour autant avoir d’input lag. Sur un PC fixe doté d’une RTX 4090, en 4K, DLSS qualité, preset Ultracauchemar (équivalent à Cauchemar pour l’instant) et sans framegen, le framerate oscille entre 120 et 144 FPS. Attention cependant, le path tracing, généralement très gourmand, n’est pas encore présent dans le jeu. Il devrait être déployé dans un futur patch. Du côté des rouges, les perfs sont également très bonnes. Mais si vous n’avez pas accès au FSR 4, le XESS d’Intel fournit de meilleurs résultats que le FSR 3, comme l’indique Digital Foundry.

Si vous voulez voir DOOM: The Dark Ages en action, voici quelques extraits de gameplay. Il y a d’abord des séquences plutôt au début du jeu, puis une autre vers le dernier tiers du jeu :

L’indétrônable DOOM Slayer

DOOM: The Dark Ages renouvelle la saga encore une fois. Moins aérien que son aîné et basé sur la parade, il n’en reste pas moins frénétique, pour peu qu’on sélectionne la difficulté adéquate. Les combats sont toujours aussi jouissifs, avec sans doute le meilleur gunfeel du genre. On sent la maîtrise d’id Software dans les FPS, même lorsqu’ils innovent et lorgnent du côté du bullet hell. Le bouclier est d’ailleurs très agréable à utiliser. Ils n’ont clairement pas le même génie quand il s’agit de faire des passages en mecha, qui n’ont aucune profondeur sans pour autant être désagréables, ou pire, des séquences en TPS à dos de dragon, dont le gameplay est superficiel et franchement pourrave, mais heureusement jamais très longs. On pourra également noter un scénario anecdotique, mais on n’est pas vraiment là pour ça. Côté technique, c’est plutôt impressionnant, car les performances sont étonnamment bonnes pour un rendu franchement chouette, même sur des machines de milieu de gamme. Oui, DOOM: The Dark Ages est différent des précédents opus, mais il reste un incontournable pour tout fan de FPS.

Si DOOM: The Dark Ages vous tente, notre partenaire Gamesplanet propose 11 % de réduction avec le code promo NOFRAGDOOM, ce qui fait l’édition standard à  71 €, et l’édition premium à 97 € jusqu’à la fin du mois. Vous pouvez même gagner encore quelques euros supplémentaires en passant par le site US, toujours avec notre code promo.

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Reçu avant avant-hier

[TEST] The Talos Principle: Reawakened : sympa à découvrir, mais presque impossible à finir

Par :Estyaah
12 mai 2025 à 13:46

Sorti en 2014, The Talos Principle avait surpris les joueurs. En effet, c’était un puzzle game développé par Croteam, uniquement connu pour Serious Sam à cette époque. Étonnamment, les mécaniques de gameplay étaient vraiment chouettes, et le lore, basé sur des réflexions philosophiques, était assez bien mis en œuvre. Onze ans, un DLC et une suite plus tard,  Croteam, qui a un peu perdu la main pour les fast-FPS, s’est dit qu’il était temps de sortir un remaster : The Talos Principle: Reawakened. En plus d’un changement de moteur, ils ont ajouté un « petit » chapitre inédit, ainsi que des commentaires de développeurs. Mais si c’est indéniablement un beau produit pour les nouveaux joueurs, il propose tout de même quelques défis pour les anciens – et pas des moindres.

Genre : Puzzle game | Développeur : Croteam | Éditeur : Devolver Digital | Plateforme : Steam | Prix : 39,99 € | Configuration recommandée :  Ryzen 7 / Core i5 3 Ghz, 16 Go de RAM, RX 6800 / RTX 3070  | Langues : Français pour le contenu d’origine, anglais sous-titré français pour le reste | Date de sortie : 10/04/2025 | Durée de jeu : une bonne vingtaine d’heures minimum pour l’histoire de base et le DLC, et jusqu’à l’explosion du cerveau pour In The Beginning

Test effectué avec une version Steam fournie par l’éditeur.

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Copié/collé, mais avec du ray tracing

The Talos Principle: Reawakened est un remaster plutôt sage : le scénario est un copié-collé du jeu d’origine. On incarne un androïde qui se réveille dans un monde bourré de puzzles et d’énigmes, avec une voix spectrale nous dictant nos actions. Mais très rapidement, on peut consulter des terminaux informatiques, qui nous permettent de découvrir qu’on consulte une base de données construite juste avant une sorte d’apocalypse, survenue une dizaine de milliers d’années auparavant. De nombreuses questions philosophiques sont soulevées, et c’est assez bien écrit pour être très intéressant. De même pour le gameplay et les puzzles : ils sont exactement les mêmes qu’en 2014. Si on veut du changement, il faut regarder du côté du moteur graphique, qui passe du Serious Engine 4 à l’Unreal Engine 5. Les textures ont évidemment été retravaillées, et le ray tracing ajouté. Si certains panoramas sont très réussis, notamment grâce aux rayons de soleil, on sent parfois que ce n’est pas à la hauteur, peut-être à cause d’un manque de détails, qui auraient ajouté un peu de crédibilité aux décors. Côté performances, pas de mystère, il faut une machine récente. Mais même avec un PC portable doté d’une RTX 4060, j’ai atteint les 100 FPS en 1080p, ray tracing complet, réglages en moyen, DLSS qualité et génération de frames x2. Enfin, des commentaires des développeurs sont disséminés un peu partout. Ils sont plutôt intéressants, mais deviennent rapidement agaçants si l’on souhaite se concentrer sur les puzzles. J’aurais donc préféré un gros fichier MP3 à côté, que j’aurais pu écouter quand je fais le ménage, ce qui demande, a priori, un peu moins de ressources cognitives.

Petit coup de polish

Je ne vais pas m’étendre sur les puzzles du jeu d’origine et du DLC, car encore une fois, rien n’a bougé depuis onze ans. J’ai beaucoup apprécié l’expérience, qui propose une difficulté progressive et quelques passages un peu plus tendus, notamment pour récupérer les étoiles. En revanche, il arrive que l’on rencontre des tetrominos, jeu que je déteste, donc je n’ai pas spécialement passé de bons moments lorsqu’il fallait les résoudre. Heureusement, il n’y en a pas tant que ça. De petites améliorations de la qualité de vie – notamment la possibilité de mettre des pauses dans l’enregistreur – font de ce The Talos Principle: Reawakened la meilleure manière de découvrir le titre pour les nouveaux joueurs, et sont tout aussi plaisantes pour les vétérans, qui auront sans doute oublié quelques passages.

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Combustion des neurones

Le chapitre inédit, In The Beginning, est quant à lui d’une difficulté abyssale. Il propose 18 puzzles, dont 16 ont été construits en collaboration avec des membres de la communautéa priori des autistes de haut niveau. Alors que la barre avait déjà été relevée pour le DLC Road to Gehenna, on arrive ici dans une autre catégorie. J’ai commencé par l’environnement égyptien, la fleur au fusil, inconscient de ce qui allait me tomber dessus. Mais dès le premier puzzle, je me suis retrouvé à regarder les différents éléments comme une poule devant un couteau, alors que j’avais une vingtaine d’heures du jeu d’origine dans les pattes. J’ai parcouru les autres énigmes, jusqu’à en trouver une qui me paraissait plus abordable. Il m’a fallu une petite heure pour la résoudre. De retour dans le hub, j’ai tenté l’univers médiéval, pour finalement trouver des configurations qui m’ont semblées un peu plus accessibles, mais nécessitant tout de même d’innombrables allers-retours et réinitialisations pour atteindre l’objectif. Je n’ai pas eu le courage de toutes les faire, mais les joueurs en recherche des défis les plus ardus devraient être contents. Comptez de 30 à 40 minutes pour les moins durs, et jusqu’à la rupture d’anévrisme pour les plus compliqués. Si se sentir démuni face à des énigmes peut s’avérer frustrant, la satisfaction d’avoir trouvé la solution avec cette si grande difficulté est particulièrement douce.

Un remaster qui réveille le cerveau

The Talos Principle: Reawakened est un très bon remaster. Le moteur Unreal Engine 5 est plutôt bien maîtrisé par Croteam, et produit un rendu parfois très joli, tout en conservant des performances acceptables si l’on possède une machine récente. Côté gameplay, le jeu d’origine et son DLC sont copiés à la lettre, avec toutefois de petites améliorations de qualité de vie appréciables. C’est donc toujours aussi bien, avec une difficulté progressive, très agréable. Les développeurs ont également ajouté des commentaires dans tous les coins, mais qui deviennent un peu chiants, surtout quand on est concentré sur une énigme. Enfin, l’ajout d’un chapitre inédit, principalement à destination des vétérans, franchit une sacrée marche en termes de difficulté. C’est extrêmement dur, mais très satisfaisant lorsque l’on parvient à résoudre les puzzles. De là à justifier l’achat du remaster pour 40 € uniquement pour ça, peut-être pas, mais c’est indéniablement une bonne pioche pour les nouveaux joueurs fans du genre.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

[TEST] Blue Prince : un mélange de genres qui n’enfonce pas les portes ouvertes

Par :Estyaah
1 mai 2025 à 19:05

Annoncé en mars 2024, Blue Prince était passé complètement sous nos radars. Et lorsque l’on avait aperçu les quelques vidéos de présentation, on n’avait pas vraiment déterminé s’il s’agissait d’un jeu en vue subjective ou d’une succession de tableaux. Mais quelques jours avant la sortie, on est tombés sur des extraits de gameplay à la première personne, noyé sous les critiques dithyrambiques de toute la presse spécialisée. Mais alors, est-ce réellement le puzzle-game de l’année, ou simplement une lubie de Grands Journalistes en mal de reconnaissance intellectuelle ? Pas facile à dire : Blue Prince ne pourra pas plaire à tout le monde, en partie à cause de ses mécaniques de rogue lite, et aussi par ses énigmes parfois un peu obscures, pourtant très gratifiantes à résoudre.

Genre : Puzzle-game rogue lite | Développeurs : Dogubomb | Éditeur : Raw Fury | Plateforme : Steam, Xbox Game Pass | Prix : 30 € | Configuration recommandée : i5 4690K / Ryzen 5 1500x, 16 Go de RAM, GeForce 1080 GTX / RX 5700 | Langues : Anglais uniquement (nécessite un bon niveau) | Date de sortie : 10/04/2025 | Durée de jeu : au moins une quinzaine d’heures

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Test effectué sur une version Steam fournie par l’éditeur.

Blue Prince debut
Blue Prince Darkroom Rogue lite Blue Prince Library Narration Blue Prince Parlor Enigmes puzzles
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La plan du manoir, évoluant au fil des tirages des nouvelles pièces.

Rogue lite jusqu’au bout des pieds

Blue Prince est certes un jeu de puzzles, mais c’est avant tout un rogue lite. La justification scénaristique, pouvant être vue comme anecdotique dans les premières minutes, est finalement très cohérente avec l’univers. Mais pour le comprendre, il va falloir passer quelques heures à se balader dans ce manoir aux pièces mouvantes. Chaque jour débute avec un compte de pas que l’on dépense en traversant les pièces, avec pour but ultime d’atteindre la 46ᵉ salle. À chaque ouverture de porte, trois plans sont tirés au hasard d’une réserve cachée, mais qu’il est possible d’étoffer de manière temporaire dans une run, ou permanente grâce à des bonus. On en choisit un, ce qui dessine immédiatement la salle correspondante, avec ses particularités. Mais lorsque l’on ne peut plus en poser, que le compteur de pas tombe à zéro, ou que l’on dépasse une certaine heure, la journée s’achève. Et le lendemain, tout recommence à zéro. C’est parfois très frustrant, surtout lorsque l’on s’approche de la résolution d’une énigme, mais qu’on n’a pas eu la chance de tirer un plan permettant d’aller dans la bonne direction. Sans doute conscients de cet aspect, les développeurs proposent de « sauvegarder et continuer » pour une nouvelle journée, ou « sauvegarder et quitter », pour faire retomber la pression. Une façon, sans doute, d’encourager à vivre le jeu par petites sessions étalées sur une longue période, et aller chercher un dictionnaire anglais-français pour nous aider à déchiffrer quelques textes, d’un niveau assez élevé.

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Une narration à votre service

Blue Prince est certes un jeu de puzzles, mais c’est aussi un walking sim narratif. Vous incarnez le petit-neveu du feu propriétaire d’un manoir étrange, qu’il vous lègue si vous parvenez à découvrir la 46ᵉ pièce. Le twist, c’est que pour l’atteindre, il faut tirer au hasard trois plans à chaque nouvelle porte rencontrée, puis choisir quelle pièce sera dessinée lors de son ouverture. Et évidemment, il est quasiment impossible d’y parvenir en une seule fois : le nombre de salles traversées est retreint, et parfois, aucune de celles « draftées » ne permet d’avancer plus loin, ce qui précipite la fin de journée et une remise à zéro de l’agencement de la bâtisse. Bien que limitée par le nombre de pas qu’il est possible de faire ou la disposition des salles, notre exploration nous mène à découvrir une histoire disséminée aux quatre coins du manoir. Attendez-vous à un peu de lecture, et surtout, à buter sur quelques mots, car tout est en anglais – un peu soutenu. Néanmoins, quand on parvient à dépasser cette difficulté, on découvre un univers cohérent et très fouillé, empreint de mélancolie et de mystères.

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Qui a mis des énigmes dans mes puzzles ?

Difficile de le nier, Blue Prince est bien un jeu de puzzles. Tout d’abord, avec un nombre de pas limité, on nous demande, à chaque ouverture de porte, de choisir la prochaine salle parmi trois propositions, de manière à former un chemin vers une mystérieuse 46ᵉ pièce, but ultime du jeu. Au fil des tirages, vous rencontrerez des lieux renfermant littéralement des puzzles, parfois presque extradiégétiques, tandis que d’autres seront cachés jusque dans les nombreux textes et images disséminés dans le manoir. Ces derniers demanderont notamment un niveau d’anglais plutôt solide, car ils reposent sur des jeux de mots ou leur graphie. On comprend donc bien pourquoi le jeu n’est pas traduit en français. Mais pour ceux que ça n’effraie pas, la récompense vaut l’effort : quelle satisfaction lorsque l’on réussit à faire la connexion entre les différents éléments trouvés au hasard !

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Blue Prince Secret Passage Histoire Blue Prince Boiler Room Cerveau Blue Prince Courtyard Play again
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Quelle histoire !

On tombe régulièrement sur des notes des précédents habitants et des employés de la maison. On y découvre leur vie et leur région, mais pas uniquement. Entre les lignes, on a souvent un indice ou même la solution à une énigme. Et si le décor raconte aussi une histoire, on se rend progressivement compte qu’il n’est pas agencé au hasard. Chaque tableau, photo ou sculpture peut avoir son importance pour progresser dans l’aventure. C’est très ingénieux, et on sent que les développeurs ont réalisé un travail colossal. Jason Schreier, journaliste pour Bloomberg, rapportait que le jeu était techniquement terminé depuis quatre ans, mais que Tonda Ros, le game director, avait profité de toutes ces années avant la sortie pour l’équilibrer. Ce n’est pas pour autant toujours limpide, et la prise de notes et de captures d’écran est quasiment obligatoire pour faire le lien entre les indices.

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Petits détails et gros cerveaux

Outre les énigmes liées à la langue et les jeux de mots, on croise aussi des puzzles très concrets. Par exemple, le jeu de fléchettes demande de jongler avec les opérateurs mathématiques. Si l’on rigole un peu de la facilité du tableau lors de la première visite, on aura la surprise de voir la difficulté – et le nombre d’opérations – augmenter chaque jour. La résolution s’avère finalement très gratifiante. D’autres sont très bien intégrés à l’univers, comme la chaufferie ou le système de pompes. Mais ce sont surtout les énigmes plus subtiles qui nous marquent, car presque toutes les pièces regorgent de détails utiles à leur résolution. Il est parfois ardu de savoir s’il s’agit simplement de lore ou si une information est nécessaire, mais plus on avance, plus on se rend compte du travail titanesque des game designers pour équilibrer tout ça et distiller des indices de manière progressive. N’hésitez pas à griffonner quelques mots sur un bout de papier si quelque chose vous interpelle, il y a de bonnes chances pour que cela serve plus tard.

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Le récapitulatif du parcours de la journée.

Same player plays again

Certaines salles possèdent plusieurs portes, afin de continuer la progression, tandis que d’autres sont des placards, cagibis ou voies sans issue. Mais quasiment toutes proposent des effets immédiats, des objets ou des combinaisons avec d’autres salles du manoir. Comme dans tout bon rogue lite, on peut rapidement être galvanisé par les synergies débloquées, ou le loot récolté, permettant d’aller encore un peu plus loin. On trouvera, par exemple, une pelle permettant de déterrer des clefs et de la monnaie, ou encore un maillet pour forcer les petits coffres que l’on croise parfois. Mais comme pour la disposition des pièces, ne vous y attachez pas trop, car tout est perdu à la fin de la run. On débloquera cependant quelques bonus permanents, mais rien pour court-circuiter le tirage aléatoire des plans. Ce qui fait le plus progresser est l’apprentissage des nouvelles mécaniques, des interactions entre salles ou des nouveaux objets et la découverte d’une myriade de détails. Vous pourrez faire travailler votre mémoire, mais Blue Prince ne pourrait pas être une meilleure publicité pour Clairefontaine ou Notion. J’ai personnellement opté pour une solution numérique, ainsi qu’Excel et la touche « Impression écran ».

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Un sacré coup de crayon

Blue Prince possède une direction artistique très réussie. L’équipe a choisi Unity comme moteur, et le cel shading pour un effet dessiné franchement convaincant, aussi beau sur un ordinateur portable 15″ en 1080p qu’en 4K sur un écran 32″. Les performances sont très correctes, surtout que le rythme du jeu ne nécessite pas spécialement plus de 60 FPS. On rappelle que l’on est dans un walking sim d’exploration, et qu’il vaut donc mieux avancer lentement pour ne rater aucun détail. D’autre part, la finition est parfaite, puisque je n’ai rencontré aucun bug, ce qui est assez rare pour être souligné. Dommage qu’autant de soin n’ait pas été apporté à la musique, beaucoup trop discrète.

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Un autre rythme

Du côté des déplacements, rien de notable à signaler : c’est un walking sim classique, donc très accessible. Pour une fois, on peut tout à fait concevoir que le jeu soit également agréable à jouer à la manette (n’oubliez pas de vous laver les mains ensuite, évidemment). Pas de bunny hop, il est possible uniquement de marcher ou courir, sans jamais décoller du sol. La vitesse de déplacement n’est pas très rapide, mais ce n’est pas gênant, car les pièces sont plutôt restreintes et regorgent d’éléments à observer. Au contraire, si l’on peut être tenté d’avancer un peut plus rapidement dans des salles déjà connues, ce serait une erreur, car il y a presque toujours un petit truc caché dans un coin. Heureusement, la direction artistique est à la fois belle et très lisible, même sur de petits écrans, ce qui encourage d’autant plus à prendre son temps pour en profiter. On regrettera juste de ne pas être un peu plus accompagné par de la musique, puisqu’elle n’est présente que sporadiquement lors du passage dans certaines pièces.

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Une énigme de plus : mais où est donc la musique ?

Très solide sur quasiment tous ses aspects, notamment artistiques et techniques, Blue Prince se prend malheureusement les pieds dans le tapis du côté de la musique. Assez étonnamment, on la remarque surtout lorsqu’elle est absente, ce qui revient assez souvent quand on prend son temps pour explorer. Seules quelques pièces déclenchent le lancement d’un petit morceau. Alors oui, ils sont bien, mais pourquoi y en a-t-il si peu ? On peut contrebalancer en mettant sa propre musique de son côté, mais comme il n’y a qu’un seul curseur pour régler le volume, on se tapera forcément les petits gimmicks musicaux, gâchant notre cinquième écoute successive de Les Sardines, alors qu’on aurait voulu uniquement les effets sonores. Ces derniers jouent principalement un rôle de récompense lorsque l’on interagit avec certains éléments ou que l’on ramasse des objets, au fil de nos fouilles obsessionnelles dans les moindres recoins du manoir.

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Si vous souhaitez voir Blue Prince en mouvement, allez-donc regarder ces extraits de gameplay, garantis sans spoiler :

Blue Prince 16

Un concept incroyable, une réalisation impeccable

Blue Prince est extraordinaire, au sens littéral. Il mélange puzzle game et rogue lite avec brio, alors qu’on ne savait même pas que c’était possible. Mais il peut laisser de côté les joueurs n’appréciant pas réellement l’une des deux mécaniques. D’un côté, l’aspect aléatoire est parfois frustrant lorsque l’on tente de résoudre une énigme et qu’on n’a pas la chance d’avoir la disposition de pièce adéquate, ou que les plans que l’on a tirés au hasard ne permettent pas d’avancer jusqu’à cette fameuse antichambre, alors qu’on avait enfin réussi à l’ouvrir. Cependant, une run n’est jamais complètement vaine, car on apprend toujours quelque chose, même si l’on n’a pas l’impression d’avoir beaucoup avancé. D’un autre côté, les puzzles et énigmes peuvent quelquefois être retors, ce qui pourrait en rebuter plus d’un, surtout si leur niveau d’anglais est un peu juste. Mais la satisfaction de les résoudre est assez galvanisante et donne un petit goût de reviens-y. Ça tombe bien, il faut au minimum une quinzaine d’heures pour voir les crédits, mais il est possible d’en passer beaucoup plus, et de toujours découvrir de nouvelles choses. Si vous aimez les énigmes, il serait vraiment dommage de passer à côté.

Si Blue Prince vous intéresse, sachez que notre partenaire Gamesplanet propose une réduction de 10 %, ce qui fait le jeu à 27 €.

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Blue Prince Call it a day2

[TEST] KARMA: The Dark World : une incroyable aventure dans les méandres de la pensée

27 avril 2025 à 19:00

Après avoir testé la démo de KARMA: The Dark World, je n’étais pas spécialement emballé pour faire le titre en entier. Probablement dû à un manque de temps et une fatigue mentale pesante. J’étais déjà assez torturé à mon taf, alors me triturer le cerveau le soir sur un énième walking sim psychologique, non merci. Seulement, au fond de moi, j’étais curieux de savoir si ce titre allait tout de même réussir à se démarquer des autres. Je vais vous l’avouer tout de suite, après avoir fini le jeu, je ne suis pas près de l’oublier.

Genre : Walking sim horrifique & psychologique | Développeur : POLLARD STUDIO LLC | Éditeur : Wired Productions, Gamirror Games | Plateforme : Steam, GoG | Prix : 24,99 € | Configuration recommandée :  i7-10700K / Ryzen 7 5700X, 16 Go de RAM, Intel ARC A750, NVIDIA GeForce RTX 2080 / AMD Radeon RX 6700 XT | Langues : Anglais, interfaces et sous-titres en français | Date de sortie : 27/03/2025 | Durée de vie : 5-7 heures

Test effectué avec une version Steam.

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What the hell is this about?

L’histoire se déroule en 1984 dans une réinvention dystopique en Allemagne de l’Est. Le studio est allé directement s’inspirer de 1984 de G. Orwell, traitant du totalitarisme, de la surveillance de masse et du lavage du cerveau. Dans cette sombre aventure, vous incarnez Daniel McGovern, un agent du bureau de la pensée travaillant pour la Leviathan Corporation, une gigantesque entreprise qui contrôle la vie de toute la population. Vous allez devoir enquêter sur un vol commis par un membre du personnel et fouiller ses souvenirs les plus profonds. Malheureusement, ce qui semble être une simple enquête de routine va vite se transformer en une descente aux enfers.

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Une narration efficace, mais pas que

Sans spoiler, j’ai vraiment aimé l’histoire que raconte ce titre au travers de nombreux éléments tous aussi réussis les uns que les autres. Au fil de l’aventure, je me suis posé de nombreuses questions existentielles, à plusieurs reprises, et c’est en grande partie grâce à un scénario complexe, mais terriblement bien ficelé, qui se dévoile petit à petit tel un puzzle. Même si le titre ne révolutionne pas par son gameplay, il arrive à nous maintenir en tension grâce à son ambiance superbement travaillée, tout droit sortie d’une œuvre de David Lynch. Graphiquement, c’est très beau et la direction artistique m’a tout simplement ébahi. Le studio a fait un superbe travail sur cet aspect. Certaines scènes sont saisissantes et d’autres oppressantes. L’Unreal Engine 5 y est pour beaucoup, et les tableaux que nous montrent KARMA sont juste superbement travaillés. Je n’ai pas rencontré le moindre problème technique, ce qui a grandement participé à l’immersion. Sachez cependant que certaines mécaniques de jeu ont pu me la (et les) briser.

Durant l’aventure, vous allez devoir élucider plusieurs énigmes. Globalement, elles ne sont pas très compliquées. Avec un peu d’observation et de lecture de textes, je réussissais assez rapidement à les résoudre. Mais d’autres manquent d’indices, et ne sont pas si intuitives qu’il n’y parait. Si vous ne faites pas une action en particulier – script oblige –, vous pouvez rester bloqué plusieurs minutes, ce qui peut provoquer de la frustration, de l’incompréhension et ensuite, de l’ennui. Il faudra parfois prendre du recul pour ne pas tomber dans l’agacement si vous ne parvenez pas à comprendre. Par exemple, vous trouverez sur votre chemin des petites boites bonus avec des suites logiques à résoudre, qui elles, ne sont pas faciles du tout. Heureusement, elles sont optionnelles et ne servent qu’à garnir vos succès Steam.

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Une musique qui, en ce lieu, paraît irréelle

Geng Li, l’un des membres du studio, est à l’origine de nombreux frissons provoqués par sa musique poignante et renversante. Je me revois encore à la fin du jeu, regardant les noms du studio défiler sous une musique pleine de mélancolie et de souffrance. Tout y est. L’ambiance sonore est vraiment bien travaillée et on ne peut que saluer le boulot des artistes derrière tout ça. Certains passages musicaux m’ont absolument touché. Les doublages en anglais sont également de bonne qualité, ajoutant aux personnages une crédibilité sans faille.

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Et le gameplay dans tout ça ?

Comme KARMA: The Dark World est un walking sim, il ne déroge pas aux nombreuses règles qui l’identifient comme tel. Puzzles, hide and seek, capture d’image via un appareil photo ; les habitués du genre regretteront certainement un manque d’innovation. La vitesse de marche est plutôt lente, même avec la touche Shift enfoncée, le sprint n’augmentant que très peu votre vitesse. À certains moments, vous allez devoir « courir » pour échapper à quelque chose, mais le jeu reste assez clément en termes de difficulté et si vous venez à mourir, le jeu se charge automatiquement pour refaire la scène. Concernant les actions possibles, c’est minimaliste. La touche F va nous permettre d’interagir avec les objets, et le clic droit, de zoomer. Mais je n’ai pas trouvé d’utilité particulière à cette fonction. Ces mécaniques sont bien les aspects les moins intéressants du jeu, car elles n’apportent aucune nouveauté dans le genre et c’est bien dommage.

Indubitablement une réussite

Malgré un gameplay trop classique et une durée de vie (si on retire les cinématiques) assez courte, KARMA: The Dark World parvient à nous happer grâce à sa narration incroyable et de son intrigue parfaitement maitrisée. J’ai été bluffé par la qualité d’écriture et l’ambiance suffocante qui règne à certains moments de l’aventure. Ajoutez à cela une bande son qui m’a profondément touché, renforçant l’aspect tragique et douloureux de cette dystopie. Je ne peux que vous recommander ce titre, qui, pour moi, est une expérience poignante, dont on ne sort pas indemne une fois terminé.

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[TEST] Kingdom Come: Deliverance II : de prince à roi, il n’y a qu’un pas

Par :Estyaah
18 avril 2025 à 19:34

Apres un Kingdom Come: Deliverance qui aveiet convencut les joeors, malgré une realisation dung aultres temps & des combats très rigoureus, les Tchèques de Warhorse Studios sont retornés sur la suite artiser, Kingdom Come: Deliverance II, mais avecques des deniers bien plus encores. Cela se senteit sur tout du coste de la communication, qui moltepliait les anonces & representations avecques les comediens pris comme essamples por le gieu. Por autant, on nestoit points soucieux sur ço que la compaignee estoit capable de produire, a veüt de lor parcours. Il ne restoit plus qu’à croisier les deitz por que les grosses lacunes du premiers opus söent corrigiées, tot en conservant à moins les qualités descripture. Mais plus on sapprochieit de la date de publication, plus on estoit confiants. Certes, il y a encores des soucis menors, mais cest indubitable : Kingdom Come: Deliverance II est une excellente oevre, & sans dote le meillor gieu de role à la première persone jamais realisé.

Genre : RPG | Développeurs : Warhorse Studios | Éditeur : Deep Silver (Embracer Group) | Plateforme : Steam, GoG, Epic Games Store | Prix : 60 € | Configuration recommandée : i7-13700K, 7800X3D, 32 Go de RAM, RTX 4070, RX 7800 XT | Langues : Tchèque, Français, Anglais… | Date de sortie : 04/02/2025 | Durée de jeu : jusqu’à 120 h

Test effectué sur une version Steam fournie par notre partenaire Gamesplanet.

Kingdom Come Deliverance II - Chemin menant au château de Trosky, que l'on aperçoit en haut d'une colline.
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Quelle descoverte !

Kingdom Come: Deliverance II n’est pas comme les autres RPG. C’est un long périple, quelquefois fastidieux, mais extrêmement attachant. Quel jeu peut se vanter de toujours surprendre le joueur après une centaine d’heures, au détour d’un chemin, à la vue d’un panorama d’une crédibilité incroyable ? Le CryEngine a repris du service pour ce deuxième volet, mais on sent que l’équipe artistique s’est démenée pour en tirer le meilleur. Les performances sont admirables, et le rendu est parfois extraordinaire, surtout en pleine nature, grâce à une modélisation superbe et une gestion de la lumière magistrale. À de très nombreuses reprises, alors que je voyageais à cheval entre deux villages, j’ai mis pied à terre pour admirer la composition. Quelques arbres par-ci, un bosquet par-là, le tout sur un terrain aux reliefs très réalistes, qui font inévitablement penser à nos campagnes, même si l’action se déroule ici beaucoup plus à l’est, en Bohème. On sera également amenés à visiter des places fortes, des châteaux et une grande cité, tous admirablement réalisés. On sent que les développeurs ont énormément apporté d’attention aux détails, alors qu’ils ont tout de même créé un vaste monde ouvert, divisé en deux cartes. Ils l’ont peuplé de personnages qui font globalement illusion et apportent de la vie à l’univers, bien qu’ils ne brillent pas spécialement par leur « intelligence ». Il est assez facile d’exploiter leurs faiblesses, et leur comportement est typique du jeu vidéo, mais ce n’est pas choquant, ni réellement gênant.

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Kingdom Come Deliverance II - Un livre

Une belle estoire

La narration est sans doute la pièce maîtresse de Kingdom Come: Deliverance II. L’histoire débute a priori quelques jours ou semaines après les événements du premier épisode – dont je n’avais fait que l’introduction de quatre heures. Pas d’inquiétude, tout est compréhensible même si vous débutez par cet épisode. Il vous manquera uniquement quelques références peu importantes. La quête principale comporte son lot de rebondissements et de cinématiques de très bonne facture, et nous met rapidement dans une position classique du jeu vidéo : on a tout perdu, et il faut remonter la pente. Si cette aventure est très bien réalisée, la myriade de quêtes secondaires est peut-être la plus grande réussite du titre. Ce qui le différencie de la quasi-totalité de la production vidéoludique, c’est qu’il y a quasiment toujours un imprévu, même pour la moindre des rencontres. C’est bien écrit et j’ai souvent été surpris par les retournements de situations. Les dialogues sont pleins d’humour, mais ce n’est pas trop lourd – en tout cas, à mon goût. J’ai vraiment été transporté, et j’ai pris plaisir à incarner notre héros Henry. J’ai été tiraillé par des choix à faire ou révolté par certains événements. Certes, on voit qu’on est dans un jeu vidéo : les animations ne sont pas parfaites, les échanges dans les dialogues manquent parfois de naturel ou sont un peu trop hachés, et on ne peut pas toujours choisir la nuance que l’on voudrait. Mais on s’y croit quand même et on ressent réellement des émotions.

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Des combats de grande arduité

Il est encouragé de parcourir Nexusmods pour façonner l’aventure à sa guise. J’ai par exemple utilisé le mod permettant de supprimer l’animation insupportable pour ramasser les plantes.

Bien que je n’aie pas pu le constater par moi-même, la réputation d’avoir des combats catastrophiques précédait Kingdom Come: Deliverance. Aussi, j’appréhendais un peu cette mécanique, d’autant plus que Warhorse persistait à les définir comme « historically acurate ». Finalement, il s’avère que j’ai énormément apprécié. Au lieu des six possibilités d’attaque du premier, on retrouve trois ou quatre angles – selon le type d’arme –, et c’est donc fatalement moins difficile de contrer les assauts adverses. Les animations et l’impact des coups sur les ennemis donnent une très bonne impression de puissance, et les combats singuliers peuvent parfois durer quelques minutes, avec des entrechoquements de lames aussi exaltants que dans un film de chevaliers. On est dans un RPG, c’est en forgeant qu’on devient forgeron – au sens propre, comme au sens figuré. Les combats sont donc difficiles au début, surtout lorsqu’il y a plus d’un adversaire. Mais ils deviennent assez rapidement gérables, et on peut utiliser des préparations pour augmenter sa force ou son endurance afin d’avoir de meilleures chances. D’autre part, il est possible d’user de discrétion pour assassiner les cibles qui ne nous ont pas remarqué et ainsi réduire leur nombre avant un assaut frontal. Les armes de jet sont également difficiles à manier au début de l’aventure, et il faudra beaucoup pratiquer pour maitriser l’arc, l’arbalète et même le canon à main. Mais si l’on a parcouru le monde pour les quêtes secondaires avant de suivre la trame principale, on explose très facilement tout le monde, même à cinq ou six contre un, ce qui peut parfois briser un peu l’immersion. Cela dit, c’est parfois bien utile d’avoir augmenté ses capacités, notamment en infiltration, puisqu’une séquence obligatoire nécessite de se balader dans un château sous le nez des gardes. Un passage plutôt frustrant, heureusement unique dans l’aventure.

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Cest dens les vielz pots…

Impossible de se tromper, Kingdom Come: Deliverance II est un RPG pur jus, en droite lignée du précédent jeu : on a des dizaines de compétences que l’on améliore en pratiquant, en étudiant des livres, ou en apprenant auprès de PNJ. Il y en a de globales, comme la force, l’agilité ou l’éloquence, et d’autres plus spécifiques, comme le maniement de l’épée, la fabrication ou l’alchimie. Tous les deux niveaux, on gagne un bonus supplémentaire, souvent situationnel. On aura, par exemple, un gain d’endurance au combat, plus de chances d’impressionner ses interlocuteurs, ou encore, permettre à son chien de chasser. Cette mécanique fonctionne bien : on est toujours impatient de découvrir quelle nouvelle capacité on va pouvoir choisir. Malgré un peu plus de 120 heures de jeu, je n’ai pas pu monter l’ensemble des stats. Cependant, certaines arrivent rapidement au niveau max – notamment celle de l’épée –, ce qui facilite grandement quelques phases de gameplay.

Kingdom Come: Deliverance II propose plusieurs activités qui peuvent s’apparenter à des mini-jeux : les dés, l’alchimie et le forgeage. Je ne vais pas vous expliquer le principe des dés, donc passons directement à l’alchimie. Il s’agit d’une méthode très sympa pour réaliser des potions, et j’ai passé pas mal de temps à en fabriquer. Le but est de suivre une recette détaillée dans notre livre, et il faut suivre les instructions. Deux poignées d’ortie, on fait bouillir pendant un sablier, puis on ajoute de la camomille broyée… Vous voyez le principe. A priori, c’est une mécanique reprise du précédent opus, et c’est une très bonne idée, car ça fonctionne parfaitement. Par contre, j’ai beaucoup moins apprécié le travail à la forge, que j’ai trouvé plus répétitif, puisque, je vous le donne en mille, il faut taper à de nombreuses reprises avec son marteau sur la pièce à forger, préalablement chauffée à blanc.

Elle aussi reprise du précédent titre, l’interface est un modèle du genre. La carte est magnifique et l’inventaire est très bien réalisé. Il est à la fois esthétique et compréhensible. D’autre part, les objets que l’on peut ramasser font apparaître un petit label en parchemin, qui n’a évidemment aucun sens du point de vue réalisme, mais qui s’intègre à merveille dans le gameplay.

 

Doulce musique & belles interpretations

Lors de la publication des premières previews, quelques semaines avant la sortie du jeu, la presse et les influenceurs francophones avaient été unanimes : le doublage était à chier. Assez rapidement, l’éditeur Plaion (qui possède Deep Silver) avait indiqué qu’un nouvel enregistrement était en cours, et qu’il serait proposé en partie à la sortie du jeu, puis complètement dans un patch ultérieur. D’un naturel moqueur, j’étais donc plutôt enthousiaste de découvrir la catastrophe le jour de la sortie. Mais j’ai été assez déçu : finalement, le doublage des quêtes du début du jeu avait été corrigé en priorité, et c’était déjà de très bonne qualité. Comme j’ai avancé plutôt lentement dans l’aventure, le patch complet est arrivé avant que je ne rencontre trop d’incohérences. Cependant, il reste quelques PNJ atrocement doublés, mais c’est tellement nul qu’il est difficile de savoir si c’est le produit d’une intelligence artificielle ou celui d’un aphasique sous Lexomil. Heureusement, c’est largement compensé par le très bon travail effectué sur tous les autres personnages, notamment les principaux, dont l’interprétation fait plaisir à voir. Les intonations sont pertinentes et collent parfaitement aux situations, c’est vraiment chouette. De son côté, la musique médiévale est également superbe. Certains morceaux restent en tête – surtout après 100 heures de jeu –, et il m’est souvent arrivé de siffloter quelques airs. On peut d’ailleurs trouver l’OST sur les différentes plateformes de streaming et sur YouTube.

Vive le roy !

Kingdom Come: Deliverance II est une expérience incroyable. Le monde ouvert créé par Warhorse Studio est à la fois très crédible, mais aussi extrêmement beau, surtout en pleine nature, avec la lumière du crépuscule rasant les hautes herbes. Pour autant, il tourne plutôt bien et ne devrait pas poser trop de soucis de performances. Mais si on est attiré par ses atours, c’est pourtant bien sa narration qui nous retient : pleine de rebondissements, de surprises et d’humour, l’histoire nous emporte volontiers, même dans les nombreuses quêtes secondaires. Côté gameplay, on craignait que les mécaniques de combat soient un peu rugueuses, compte tenu de l’attachement des développeurs à la précision historique. Cependant, il s’avère que c’est très plaisant, voire exaltant en duel. Certes, on est dans un RPG, donc mieux vaut développer les compétences des domaines que l’on apprécie pour profiter au mieux du titre. L’inconvénient, c’est que certains passages pourront devenir un peu trop faciles après quelques dizaines d’heures, notamment les affrontements contre plusieurs adversaires, qui prennent une tournure parfois comique. L’immersion reste néanmoins très bonne, notamment grâce à la cohérence de l’univers, uniquement brisée de-ci, de-là par le comportement de quelques PNJ. Et les activités annexes que sont le forgeage et l’alchimie apportent des mécaniques intéressantes, voire amusantes. Tout cela se fait dans une ambiance musicale admirable, et avec des doublages français globalement très réussis, sauf rares exceptions. Si vous avez une centaine d’heures devant vous, n’hésitez pas, lancez-vous, même si vous n’avez pas fait le premier.

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[TEST] Atomfall : Les anglais ne font rien comme tout le monde

Par :Stuka
9 avril 2025 à 17:59

Principalement connu pour la série des Sniper Elite, Rebellion s’essaie au FPS avec Atomfall. Présenté comme un jeu de survie et d’action, la particularité du jeu est que l’histoire se déroule au Royaume-Uni, et plus précisément quelques années après un incident dans une centrale nucléaire, inspiré par l’incendie de la centrale de Windscale en 1957. Évidemment, dans cette version des faits, l’accident en question n’était que le début des emmerdes, et toute la région a été mise en quarantaine. Et c’est à nous, joueur, de comprendre ce qu’il s’est passé et de sortir la zone du statu quo. C’est sur cet aspect exploration et enquête que Rebellion a fourni le plus d’efforts, tout le reste étant finalement très moyen.

Genre : Action-aventure | Développeurs : Rebellion | Éditeur : Rebellion | Plateforme : Steam, Epic Games Store, Xbox Game Pass | Prix : 49,99 € | Langues : Anglais, sous-titres en français | Date de sortie : 27/03/2025 | Durée : Entre 10 et 15h

Test effectué sur la version Steam.

Atomfall Wyndham

Monde ouvert certifié AA

Pour commencer par une note positive, on saluera Rebellion pour leur sens du détail, nous plongeant dans l’Angleterre des années 60. Outre les cabines téléphoniques rouges qui servent à nous donner des indices, l’architecture, la topographie, la nourriture, et les armes à feu sont autant d’éléments qui nous transportent à la frontière de l’Ecosse occupée par l’armée anglaise de l’époque. De la même manière, l’écriture et le doublage – uniquement en anglais – sont d’excellente qualité : les tics de langage, l’accent local, tout y est. Et comme on est pas dans un pseudo-RPG, la prose est concise avec peu d’exposition. Un excellent point selon moi, qui trouve souvent que les dialogues dans les jeux vidéo sont d’un ennui mortel. Là où les choses se gâtent, c’est sur la partie purement technique, et le manque de vie dans les zones habitées.

Atomfall Autochtone
Un autochtone anglois et ses rouflaquettes.

Si Atomfall tourne très, très bien, l’aliasing sur absolument tout ce qui est à plus de 100 m est abominable. En mouvement, on croirait avoir une nuée d’insectes en permanence devant les yeux. Cela ne pose pas problème en intérieur, mais on passe beaucoup de temps à crapahuter dehors, et là c’est inacceptable. Heureusement, il y a moyen de corriger le tir en faisant fi de l’anti-aliasing proposé par le jeu, et en montant la résolution à 115 %. Ce n’est pas parfait, mais déjà nettement plus agréable. Les deux autres problèmes, auxquels on ne peut absolument rien, sont les PNJ qui ne sont finalement que des éléments de décors, et les trop nombreux chargements. Sur le premier point, si ce n’est pas foncièrement gênant pour les personnages avec lesquels ont peut discuter, et qu’on doit donc pouvoir trouver facilement, ceux qui peuplent notamment le village de Wyndham ont deux états principaux : rester plantés comme des piquets, ou déambuler sans but dans un rayon de 5 m. Ah si, parfois ils font semblant d’avoir peur et s’accroupissent, ou courent sur place, lorsqu’un soldat se met à vider des chargeurs de Sten sur des guêpes. L’immersion s’en trouve quelque peu brisée.

Concernant les chargements, ils sont malheureusement omniprésents. D’abord entre chacune des quatre grandes zones extérieures du jeu, mais aussi pour tout un tas d’intérieurs. Si, pour certains, cela peut se comprendre de part leur taille ou encore les puzzles et patrouilles d’ennemis qui s’y trouvent, pour d’autres, c’est pour le moins surprenant. Pourquoi un chargement spécifique pour une cave de 20 m² ? L’avantage, c’est que cela nous donne un moyen efficace d’échapper à l’IA, qui a dû sniffer trop de colle étant petite.

Atomfall Fight
Alors, faut zoomer, mais promis on peut observer ici deux factions en plein débat fort animé.

Survie oui, mais avec du thé et des gâteaux

Puisqu’on vient de mentionner l’IA, autant lui claquer la truffe immédiatement. Les ennemis vous courent dessus bêtement jusqu’à pouvoir vous taper, ou vous tirer dessus. Et c’est tout. Il est ainsi assez simple de tous les amener vers soi en file indienne pour les baffer un à un. Les moments les plus dangereux sont dans les complexes les plus militarisés, où des soldats bien armés sont accompagnés de robots. On est en effet assez fragile, pour peu qu’on ne joue pas en facile, et les robots en questions sont capables de nous infliger des dégâts considérables en une demi-seconde. Il est possible de les détruire au prix d’énormément de munitions, ce qui est souvent peu avantageux.

Il vaut souvent mieux éviter les combats, et c’est d’autant plus simple que, même si les ennemis nous voient de très loin, ils abandonnent assez vite leurs recherches dès lors qu’on se cache. Ainsi, toute la mécanique d’infiltration basique – pas de gameplay émergent ici, soit on est caché, soit on l’est pas – est rapidement trivialisée. D’autant qu’apparemment, tirer au shotgun dans un complexe souterrain ne pose pas problème à beaucoup de monde. Mais justement, tirer sur des gens reste assez sympathique.

Atomfall Fungus
Faut toujours qu’il y ait des cultistes !

Comme expliqué plus haut, l’arsenal disponible est restreint aux armes qu’on s’attend à rencontrer dans l’Angleterre des 60s’ : revolver Webley, Browning Auto-5, FAL, et j’en passe. Elles sont toutes satisfaisantes à utiliser, en particulier les shotguns, grâce à de bons impacts sonores et visuels. Et heureusement, parce que les combats de mêlée sont, eux, particulièrement nazes. On peut taper fort, taper doucement et donner des coups de pieds pour déséquilibrer les ennemis, mais pas moyen de faire de parades. Les affrontements au corps-à-corps peuvent ressembler à un combats de trouillards, où chacun à peur de prendre une claque. Et il est tout à fait possible de se faire stun-lock si on a une arme qui frappe fort, mais lentement, contre un adversaire avec une arme plus rapide et qu’on rate son premier coup.

Après avoir bien râlé, j’avoue que ce défaut vient en partie du fait qu’Atomfall vous propose d’améliorer vos statistiques, parce que tous les jeux ont besoin de ça semble-t-il. Un peu comme pour l’infiltration, c’est assez minimaliste, et les compétences ne sont que des améliorations de capacités existantes. Il est possible de se spécialiser pour la discrétion, le combat à distance, le combat de mêlée, ou les lancers d’utilitaires, bien que je ne pense pas que ce soit une très bonne idée. On préfèrera développer une certaine polyvalence afin de faire usage d’un maximum d’outils à notre disposition. Et au final, cela n’apporte rien en terme de gameplay, et on aurait préféré ne pas avoir un personnage limité artificiellement. Ça nous aurait épargné de tout fouiller pour chercher les compétences en questions, avec les Stimulants qui servent à les acquérir.

Atomfall Headshot
Oui, ce monsieur armé d’une hache s’est dit qu’il allait courir droit vers type avec un FAL pointé sur son crâne.

Par contre, les mécaniques de gameplay qui touchent au crafting et à la survie sont plus réussies. Là aussi, la philosophie de design de Rebellion semble être le « less is more ». Pas de système de faim et de soif, seulement votre barre de vie et des types de dégâts spécifiques, avec des consommables pour les guérir. On fouille les niveaux pour trouver les recettes et composants servant à fabriquer des bandages et des grenades, et on gère notre inventaire à l’espace limité. C’est finalement sur ce dernier aspect que le côté survie se fait le plus ressentir. On est rarement complètement à court de quoi que ce soit, et les ingrédients pour le crafting sont stockés en dehors de notre inventaire, qui lui ne se remplit qu’avec des objets qu’on peut équiper et utiliser. Il faut donc choisir entre ce qu’on veut pouvoir utiliser immédiatement, et ce qu’on peut se permettre de fabriquer une fois en sécurité. C’est par ce moyen que les développeurs maintiennent une certaine pression sur le joueur, évitant qu’il ne nage dans les bandages, cocktails molotov et cartouches. Ce choix de design est assumé, et ne s’adresse pas aux écureuils qui veulent tout ramasser et tout stocker dans un joli coffre ; bien qu’on ait accès en plusieurs endroits à un tube pneumatique permettant d’entasser nos chers possessions. Cela fonctionne parfaitement avec la manière dont sont construits les niveaux, et nous encourage à explorer de nouveaux environnements.

Atomfall inventory
Pas de Tetris, même la gestion de l’inventaire est simplifiée.

FREEDOM !

Le vrai intérêt d’Atomfall réside dans sa narration non-linéaire, et dans la liberté offerte au joueur à explorer ce qu’il veut, quand il veut. Après un tutoriel plié en 5 min pour nous expliquer qu’il faut ramasser des trucs pour fabriquer des soins, qu’il faut aller dans un endroit appeler l’Interchange, et que les ennemis ne nous attaquent pas en dehors de leur camp si on reste assez loin d’eux, on est lâché sur la première carte. De là, il est possible d’accéder directement à toutes les grandes zones du jeu, dans n’importe quel ordre. Pas de marqueur de quête à la noix, on se laisse guider par le level design qui nous amène organiquement vers les points d’intérêt. Tout cela n’est évidemment qu’une illusion, et en-dessous on a bien un système de quête classique, avec des PNJ qui marquent régulièrement des endroits à explorer sur notre carte, et un journal de quête résumant les informations qu’on a déjà collectées. Mais comme le jeu délivre indices et informations avec parcimonie, on a bien moins l’impression de jouer à un simulateur de coursier. La contrepartie est qu’il faut accepter de devoir faire des aller-retours, vu qu’on n’aura pas toujours le bon équipement ou le bon objet pour visiter entièrement une zone. Les développeurs ont d’ailleurs fait en sorte qu’on doive visiter certains complexes deux fois. Cela ne fait pas perdre beaucoup de temps, mais l’absence de voyage rapide pourra en rebuter certains.

Atomfall Map
On vous met tout de même des marqueurs pour bien vous montrer où il faut chercher des trucs.

Et comme on est sur Nofrag, on précisera qu’il est tout à fait possible de finir Atomfall en tuant absolument tout le monde, contrairement à un jeu Bethesda. Si ce n’est sans doute pas la façon la plus intéressante de jouer, on apprécie l’effort des développeurs d’avoir construit une structure narrative capable de convenir au plus sanguinaires d’entre nous. Six fins sont disponibles, selon le personnage auquel on aura choisi de faire confiance, avec comme point commun qu’elles sont toutes décevantes : un PowerPoint avec une voix off qui vous rappelle ce que vous avez décidé de faire. Sans doute un clin d’oeil à Fallout. La vrai différence réside dans la préparation qu’il faut faire pour chacune d’entre elle, puisque cela demandera de visiter des zones spécifiques, dont plusieurs sont optionnelles. On finira donc par résumer le scenario d’Atomfall par le fameux cliché du voyage et de la destination : l’histoire n’a rien d’extraordinaire, mais la manière dont elle est racontée est bien plus captivante. Bref, Rebellion a réussi à rendre un script de série B intéressant.

Un bon jeu Game Pass

Dans l’ensemble, Atomfall est une bonne expérience. La durée de vie relativement restreinte fait que les lacunes, inhérentes à un jeu AA qui veut en faire un peu trop, ne gâchent pas le plaisir de jeu. Malgré l’arbre de compétences peu intéressant, et l’infiltration réduite au strict minimum avec une IA qui ne suit pas, on reste focalisé sur les deux points forts du titre :  l’exploration et la narration. Rebellion fait excellent usage de l’avantage offert par le jeu vidéo pour raconter une histoire. Certes, le récit lui-même est du réchauffé, mais Atomfall procure un réel plaisir de découverte, et suscite notre curiosité pour en apprendre plus sur les évènements qui se sont déroulés à Windscale.

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[PREVIEW] Démo solo de PIONER : pas mal pour un jeu de 2005 !

Par :Estyaah
26 mars 2025 à 12:02

Annoncé en 2021 pour une sortie en version finale dès 2022, PIONER nous avait fait une bonne impression. Ce mélange de S.T.AL.K.E.R., Metro et Escape From Tarkov avec de superbes graphismes et un gunplay intéressant, semblait cocher toutes les cases pour les fans de FPS que nous sommes. Au fur et à mesure des présentations faites par les développeurs, on s’est tout de même rendu compte qu’ils ne manquaient pas d’ambition : en plus de l’aspect post-apocalyptique solo, on nous promettait un monde ouvert multijoueur, lorgnant peu à peu vers un véritable MMOFPS, avec de gros donjons et des guildes. Pour un premier projet d’une équipe initiale de 20 personnes, il y avait de quoi être dubitatif. Il faut croire qu’on avait un peu raison, car il aura fallu attendre trois années supplémentaires pour commencer à avoir du concret : une démo solo réservée à la presse et aux influenceurs. Après avoir passé quelques heures dessus, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il reste encore beaucoup de boulot pour se mettre à la hauteur des jeux actuels.

Genre : MMOFPS / tireur-pilleur | Développeurs : GFA Games | Éditeur : GFA Games (soutenu par Tencent) | Plateforme : Steam | Prix : ?? | Configuration recommandée : i5-8600 CPU, 16 Go de RAM, RTX 2060 | Langues : Russe, Anglais, sous-titres en anglais | Date de sortie : 2025

Test effectué sur une version de test réservée à la presse et aux influenceurs.

Ce n’est pas de l’inspiration, c’est de l’hyperventilation

« S.T.A.L.K.E.R. ? Non, ça ne me dit rien. » répondrait sans doute un développeur à la question de l’inspiration pour PIONER. Loin d’être uniquement des clins d’œil, les reprises directes du légendaire titre de GSC Game World se voient un peu partout. Notamment dès la présentation de l’univers du jeu, ravagé par une catastrophe nucléaire. Comme par hasard, on est dans une zone isolée du reste du monde (l’originalité ici est qu’on est sur une île), et des tas de gens qui n’ont rien à perdre vont tenter leur chance pour faire fortune en chassant, on vous le donne dans le mile, des artefacts. Ah oui, il y a aussi des mutants et des zombies, tant qu’à faire. Par contre, on pourra féliciter l’équipe de GFA Games pour leur originalité : on ne dispose pas de boulons à jeter devant soi pour détecter les anomalies, mais de morceaux de métal en forme de « E ». Ça n’a strictement rien à voir. Sinon, on croisera plein de personnages, différentes factions qui s’affrontent et dont on pourra plus ou moins rejoindre les rangs, etc. Je ne vais pas vous faire tout le topo, si vous avez joué à S.T.A.L.KE.R., vous connaissez déjà.

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C’est prévu pour 2005, c’est ça ?

Alors que les vidéos laissaient entrevoir de superbes paysages avec une direction artistique plutôt réussie, il s’avère que même pour une démo solo, les différents environnements que l’on nous permet de traverser sont très inégaux. Certes, on sent qu’il y a eu du travail sur les détails dans certaines zones restreintes, mais le désert, la plus grande partie de la carte, est moche et chiant. On ne s’attardera pas trop sur les options graphiques, sans doute limitées par l’état d’alpha, car le seul moyen de ne pas avoir d’image floue ou aliasée en 4K, était de pousser ce qu’on imagine être le supersampling au maximum. D’un autre côté, même en imaginant un peu plus de finesse sur les textures, cela ne changerait pas grand-chose aux animations faciales, dignes des jeux de bac à solde du début des années 2000. L’IA n’est pas en reste, avec des comportements sans doute parmi les pires que l’on ait pu rencontrer ces vingt dernières années : au lieu de rester à couvert pour tirer, ils vont se placer au milieu de nulle part, pour attendre leur tête. Encore une fois, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, les développeurs ont annoncé qu’ils travailleront dessus, suite aux retours sur la démo.

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Malheureusement, la liste des problèmes est longue. Les dialogues avec les personnages sont interminables et parfaitement inintéressants, on spamme une touche pour les passer, mais il y a un atroce délai de quelques secondes. Mais fermez vos gueules ! On n’en a rien à battre ! L’histoire est complètement débile, alors n’imposez pas ça aux gens ! Du coup, forcément, on veut juste avancer et on en arrive aux combats, également ratés. Le feeling est très décevant, sans doute en partie à cause du sound design des armes vraiment nul. En plus, pourquoi nous mettre des armes de merde entre les mains pour une démo ? Pourquoi se faire chier pendant trois heures avant d’avoir un truc potable (et encore, c’est une AK déglinguée), puisqu’on est censé pouvoir se faire une idée de la qualité globale du titre ? On a l’impression qu’ils donnent le bâton pour se faire battre. C’est le même sentiment que l’on aura lorsque la mission principale nous enverra dans un bunker labyrinthique, peuplé d’ennemis qui nous chargent dès qu’on passe des triggers et dont les attaques sont imparables. Un magnifique moment de gameplay, qui nous renvoie aux heures les plus sombres de l’histoire vidéoludique. Pourquoi nous infliger ça ?

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Une autre profonde déception est l’aspect tireur-pilleur arcade, pourtant assez peu en adéquation avec la difficulté proposée, qui vient nous casser les couilles. Nos adversaires encaissent les balles comme si elles étaient en mousse, même dans la tête. Il ne manquerait plus qu’une barre de vie ! Heureusement qu’ils sont cons comme des manches. Notre santé, elle, remonte toute seule – ça, à la limite, OK –, mais il y a surtout un putain de cercle qui se remplit pour montrer qu’on a bientôt fini de recharger. On n’est pas dans un TPS, Jean-Dimitri ! Elle sert à quoi, déjà, ton animation de rechargement ? D’autre part, entre les points « d’intérêt », il faut marcher de longues minutes dans des environnements insipides, et on se fait franchement chier. Ça, c’est sans compter les trajets à refaire à chaque mort qui nous fait réapparaître à 500 ou 600 mètres de la mission. Passionnant. Bref, c’est nul, et les développeurs vont devoir cravacher pour redresser la barre, si tant est qu’ils en aient l’envie.

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Quelques fulgurances surnagent dans cet océan de médiocrité

Pour ne pas dire que du mal de PIONER, on va tenter de s’attarder sur les points positifs de cette démo solo d’un jeu multijoueur. Il faut bien l’admettre, la direction artistique est réussie. Le début de l’aventure montre un univers onirique et sombre, avec des créatures magiques flottant dans le ciel, des reflets étranges et plein de petits détails. C’est assez impressionnant, et on retrouvera cette maitrise très ponctuellement à l’ouverture de la nouvelle zone. Côté technique, l’utilisation de l’Unreal Engine 4 permettra sans doute au jeu de fonctionner correctement, même sur des machines modestes. Voilà, je crois qu’on a fait le tour des trucs bien.

Revoyez vos attentes à la baisse

Alors qu’on était très enthousiastes d’enfin voir arriver PIONER, cette démo solo nous a bien refroidis. On a été déçus de trouver une copie des concepts de S.T.A.L.K.E.R. sans réellement apporter d’originalité, des visuels globalement très datés malgré une direction artistique ponctuellement admirable, des missions avec un game design pourri, des dialogues interminables et inintéressants, une IA complètement débile, un gunplay très décevant, un sound design ridicule, et sans doute encore d’autres trucs qu’on a oubliés… Il n’y a donc pas grand-chose pour rattraper le titre, qui s’oriente beaucoup vers un looter-shooter, avec des ennemis sacs à PV et des armes de différentes qualités, à améliorer. Si tout n’est pas perdu, on doute vraiment qu’une sortie – même en accès anticipé – en 2025 soit possible, ou même souhaitable, au vu de l’ampleur du travail qu’il reste à accomplir pour avoir un titre au minimum satisfaisant.

[DOSSIER] Retour sur les walking sim de 2023 et 2024

Par :Estyaah
18 mars 2025 à 08:33

Comme vous le savez sans doute, NoFrag ne vibre pas uniquement pour les explosions sanguinolentes et l’éparpillement de viscères au plafond. Il nous arrive parfois de poser les armes et contempler le décor. On vous propose çà et là quelques tests, quand le calendrier le permet et que ça n’encombre pas trop la homepage. Depuis maintenant quelques années, j’avais envie de faire un petit dossier, afin d’approfondir un peu le sujet, mais sans prendre trop d’espace. Voici donc enfin un article sur une sélection de walking sim sortis entre 2023 et aujourd’hui.


Si lire des phrases avec des mots est pour vous un calvaire, voici une vidéo qui présente les jeux traités un peu plus bas dans ce dossier :

Au cas où vous les auriez ratés, voici les walking sim que l’on avait déjà testé, du meilleur au moins bon :

The Invincible, vaguement interactif, mais prenant et contemplatif // Steam // Prix : 30 € // Date de sortie : 06/11/2023
While We Wait Here, une expérience courte, mais tristement belle et réussie // Steam // Prix : 5 € // Date de sortie : 23/10/2024
Red Tape, l’enfer administratif est pavé de mauvaises intentions // Steam // Prix : 6 € // Date de sortie : 14/02/2023
Étéc’est ben beau pis original, mais un poil redondant // Steam // Prix : 24,5 € // Date de sortie : 23/07/2024
Inner Ashes, un voyage émotionnel à la frontière de la mémoire // Steam // Prix : 6 € // Date de sortie : 30/06/2023
Killer Frequency, de bonnes idées, mais une réalisation ratée // Steam // Prix : 25 € // Date de sortie : 01/06/2023

Les walking sim, qui n’ont pas eu droit à leur test dans nos colonnes, mais qui m’ont intéressé ces deux dernières années :

THRESHOLD

Genre : Narration, horreur psychologique

THRESHOLD

Développé en solo par Julien Éveillé, aussi développeur chez Crytek, THRESHOLD est un walking sim aux accents horrifiques proposant une expérience courte, mais intense et dérangeante. La direction artistique, inspirée de graphismes PSone, participe à l’ambiance particulièrement glauque. L’histoire se déroule au sommet d’une montagne, et notre but est de réguler la vitesse d’un train, qui semble infini. Un personnage ambivalent nous guidera pour réaliser cette tâche, et on pourra un peu explorer la zone – relativement restreinte. Il s’agira principalement de se déplacer d’un endroit à un autre pour interagir avec des éléments ou discuter avec notre guide. Il faudra environ une heure pour parvenir au bout de l’expérience, mais on est très encouragé à relancer une run. En effet, on aura envie de découvrir le moindre détail caché par le développeur et tester certains choix. Il faut aussi savoir que la difficulté est liée au pays que l’on sélectionne au début de l’aventure, mais rien n’indique lequel permet d’avoir une expérience plus douce qu’un autre. J’ai beaucoup apprécié le jeu, au point de l’élire meilleur walking sim 2024 lors des NoWards.

THRESHOLD sur NoFrag // Steam // Prix : 10 € // Date de sortie : 19/11/2024

Mouthwashing

Genre : Narration, horreur psychologique

Mouthwashing

Publié par Critical Reflex, le même éditeur que THRESHOLD, Mouthwashing est un peu le blockbuster de la catégorie. Il a été vendu à plus de 300 000 exemplaires en 2024, et sans doute quelques milliers de plus sur les premiers mois de cette année. Je ne l’ai testé qu’en janvier, mais je dois avouer que j’aurais sans doute un peu hésité pour l’élection du meilleur walking sim 2024 si je l’avais essayé avant. Lui aussi propose une direction artistique utilisant un effet PSone et une ambiance plutôt malsaine. Côté scénario, j’ai beaucoup apprécié le fatalisme qui s’installe rapidement dans ce vaisseau en perdition, et une narration qui avance et revient dans le temps de manière très habile. Difficile de trop en parler sans tout dévoiler, mais Mouthwashing est une très belle réussite, que ce soit scénaristiquement, techniquement ou artistiquement. L’histoire se boucle en un peu moins de deux heures trente, mais elle est bien marquante. Je la classe parmi les meilleures expériences vidéoludiques de 2024.

Mouthwashing sur NoFrag // Steam // Prix : 13 € // Date de sortie : 26/09/2024

Return To Grace

Genre : Contemplation, narration, puzzles

Return To Grace

Return To Grace, avec son scénario dystopique plutôt chouette, boxe dans la même catégorie que The Invincible. Certes, on est plutôt en intérieur, mais la réalisation est tout de même excellente visuellement. On incarne une archéologue seule, perdue sur une planète inhospitalière, en quête d’une IA considérée comme un dieu. Le titre est résolument axé sur la narration, avec l’intervention de différentes personnalités de cette IA, prenant la forme d’un smiley sur le HUD de notre combinaison spatiale. On rencontre parfois des puzzles – toujours assez simples –, mais parfaitement intégrés à la diégèse, que ce soit visuellement ou scénaristiquement. Même si cela fait maintenant un bon moment que j’y ai joué, j’en ai gardé un très bon souvenir, et j’aurais bien aimé qu’il dure un peu plus que deux heures et demie.

Return To Grace sur NoFrag // Steam // Prix : 15 € // Date de sortie : 30/05/2023

Deep Beyond

Genre : Narration, puzzles

Deep Beyond

Deep Beyond s’appuie principalement sur ses graphismes un peu atypiques, mêlant cel shading et couleurs minimalistes. Pour autant, c’est plutôt joli. Côté scénario, c’est complètement débile, avec quelques choix illogiques et des révélations qu’on voit venir à 100 Km. Pour autant, l’aventure n’est pas déplaisante, et on pourra même profiter de deux puzzles simples, mais sympathiques. Comptez environ une heure pour terminer l’histoire et vous taper le front une dernière fois. Peut-être un peu cher pour ce que ça propose.

Deep Beyond sur NoFrag // Steam // Prix : 9 € // Date de sortie : 15/05/2024

Cat Detective Albert Wilde

Genre : Humour, narration

Albert Wilde: Quantum P.I.

Clairement à part dans la sélection, Cat Detective Albert Wilde nous met dans la peau d’un chat détective un peu con, qui tente par tous les moyens de prouver qu’il peut résoudre une enquête – et ainsi gagner un peu d’argent. Visuellement, on passe en noir et blanc, avec un gros grain pour salir l’image et reprendre les codes des films noirs des années 40. Il y a donc un narrateur, mais les situations sont délicieusement absurdes. Cela est renforcé par les autres personnages, presque tous des animaux anthropomorphes. Pour poursuivre notre enquête, on peut aller d’un lieu à un autre plus ou moins librement, et ainsi explorer pour trouver des objets nécessaires à la poursuite de l’aventure, ou de nouveaux personnages. Le gameplay est principalement centré sur les dialogues, mais ils sont vraiment très drôles : cela faisait bien longtemps que je n’avais pas rit devant un jeu. Attention par contre, c’est uniquement en anglais, mais j’ai trouvé ça très accessible malgré mon niveau moyen dans la langue de Mr Bean.

Cat Detective Albert Wilde sur NoFrag // Steam // Prix : 12 € // Date de sortie : 24/01/2025

The End of the Sun

Genre : Exploration, narration, puzzles

The End of the Sun

Initialement prévu pour sortir en 2021, The End of the Sun est un walking sim narratif centré sur le folklore polonais. On y incarne une sorte d’enquêteur ayant la possibilité de naviguer à travers le temps et les saisons pour démêler les intrigues. Des histoires de la vie quotidienne côtoient le surnaturel avec une réalisation parfois très bancale, notamment du côté de la modélisation des personnages et de leur animation, mais finalement, on s’en fiche un peu. On accepte ces défauts et on suit ces scénettes avec plaisir. Les paysages, en revanche, sont très réussis, et on prend plaisir à admirer les rayons du soleil à différents moments de la journée sur ce petit coin de la Pologne. Les développeurs ont choisi Unity pour faire tourner leur jeu, et leur travail de ce côté-là mérite le respect. On se balade plus ou moins librement dans un monde ouvert pour interagir avec des feux de camps, actifs à certaines saisons uniquement. Chacun propose quelques puzzles à résoudre, allant d’un simple clic pour révéler le souvenir, à la recherche d’un objet dans la zone, voire la résolution d’une énigme avec des symboles. Ces dernières sont parfois un peu élaborées, mais sans jamais être réellement bloquantes. Le gameplay est donc globalement très bon. J’ai toutefois regretté quelques séquences de backtracking qui n’étaient pas vraiment nécessaires. Heureusement, la vitesse des déplacements est correcte pour un jeu de ce type. Il m’a fallu environ six heures pour le terminer, sans jamais me lasser.

The End of the Sun sur NoFrag // Steam // Prix : 24,5 € // Date de sortie : 29/01/2025

Back Then

Genre : Narration, horreur psychologique

Back Then

Si on s’était bien marrés sur Cat Detective Albert Wilde, dans Back Then, l’ambiance est plutôt à la déprime. En effet, à l’instar d’Inner Ashes, le thème principal du jeu est la maladie d’Alzheimer. Côté technique, on sent malheureusement le manque de moyens, avec des visuels qui font parfois un peu trop amateur, et des textures avec des rendus trop « plastique », typique de l’Unreal Engine. De même, le level design est quelques fois un peu hasardeux, avec de petits manques de cohérences. Les déplacements sont lents et tout à fait justifiés scénaristiquement, mais peut-être aurait-il été pertinent d’éviter de faire des allers-retours pour rien. Heureusement, la narration – pour peu qu’on soit un minimum sensible au sujet –, saisit quand même aux tripes. Cependant, plusieurs passages lorgnent beaucoup trop du côté horrifique pour moi, je n’ai donc pas particulièrement apprécié l’expérience. Si par contre, vous n’êtes pas hermétique au genre, je suppose que cela peut renforcer les émotions déjà bien poussées par les dialogues en voix off, très bien doublés (en anglais).

Back Then sur NoFrag // Steam // Prix : 6 € // Date de sortie : 08/12/2023

REPUNK

Genre : Rogue-lite, Exploration, narration

REPUNK

REPUNK, c’est le rogue-lite des walking sim. Malheureusement, c’est chiant comme la mort. En effet, lâché sur Mars comme un vulgaire Matt Damon, vous avez 48 minutes pour atteindre votre objectif. Mais vous êtes limité en oxygène, et le froid peut vous tuer. Heureusement, vous disposez d’un véhicule roulant qui recharge votre combinaison. Évidemment, il n’y a aucun intérêt à tracer en ligne droite : sur votre minimap, vous voyez toutes sortes de merdouilles, représentant des bâtiments abandonnés ou des structures étranges. Vous y trouverez des audio logs ou des textes, que vous pourrez lire dans votre moyen de transport, et qui révéleront de sombres secrets. Il y a plusieurs fins possibles, mais toutes celles que j’ai pu faire étaient ennuyeuses. Et malheureusement, ce n’est pas particulièrement beau non plus, ce qui aurait pu compenser les longs trajets inintéressants entre les tas de béton extraterrestres. Bref, j’ai pas aimé, et j’aurais préféré un bouquin plutôt que de devoir trouver les pages aléatoirement dans une immense zone vide. À noter que le jeu est entièrement traduit en français, et que comme pour chaque traduction, il dispose de textes exclusifs à la langue, en plus de ceux de base adaptés de l’anglais.

REPUNK sur NoFrag // Steam // Prix : 13 € // Date de sortie : 17/06/2024

Les autres walking sim qui ne sont pas encore sortis, mais dont les démos m’ont bien plu :

Hail to the Rainbow

Genre : Exploration, combat, horreur

Hail to the Rainbow

Mettre Hail to the Rainbow dans un dossier sur les walking sim est sans doute un peu de la triche, car le jeu propose beaucoup plus que ça. Outre des passages d’exploration, il y a aussi un peu de combat, et des séquences de cache-cache à la Alien Isolation. Mais les phases contemplatives semblent tout de même être au centre de cette aventure post-apocalyptique se déroulant en Russie. L’ambiance un peu années 80, emprunte de nostalgie et de tristesse, a l’air formidable, et c’est très beau. J’ai énormément apprécié la démo, malgré une phase de gameplay horrifique que j’ai détesté – ce n’est pas mon genre favori. C’est dire à quel point le reste m’a emporté. Dans tous les cas, à la rédac, on est plusieurs à l’attendre impatiemment.

Hail to the Rainbow sur NoFrag // Steam // Date de sortie : inconnue

The Berlin Apartment

Genre : Narration

The Berlin Apartment

The Berlin Apartment est centré sur une seule chose : un appartement à Berlin (bien vu, l’aveugle !), que l’on va visiter à différentes époques pour découvrir la vie de ses habitants. La direction artistique est très jolie, avec son effet dessiné franchement réussi. Il n’y a pas forcément beaucoup plus de choses à dire, mais la démo est sympa, et laisse présager d’un bon petit walking sim narratif.

The Berlin Apartment sur NoFrag // Steam // Date de sortie : inconnue

Eclipsium

Genre : Narration, horreur psychologique, puzzles

Eclipsium

Eclipsium se démarque par son esthétique très particulière. Même s’il pourrait faire penser à un style PSone, c’est tout de même beaucoup plus fin. Certes, il y a de gros pixels, mais c’est à la fois coloré et inquiétant. Notre main droite prend une place non négligeable sur notre écran et met en valeur les animations parfois étranges lors des interactions. C’est très chouette. La démo nous plonge dans un univers surréaliste horrifique, certainement inspiré de Lovecraft, avec quelques séquences de puzzle. Cela fait un moment qu’on suit le projet, qui nous avait marqué dès son annonce. On commence à être impatients de voir la version finale, mais pour l’instant, aucune date de sortie n’a encore été annoncée.

Eclipsium sur NoFrag // Steam // Date de sortie : inconnue

Despelote

Genre : narration, exploration

Despelote

Despelote est un walking sim développé par un petit studio équatorien depuis de nombreuses années. Sa proposition est pour le moins originale, puisqu’on incarne un enfant, fan de football, qui suit l’équipe nationale pendant une compétition. Même si l’on n’est pas du tout sensible au sujet, l’approche, centrée sur la vie quotidienne des gens « normaux », semble très bien réalisée. J’étais déjà enthousiasmé par les présentations, mais la démo du dernier Steam Néo Fest m’a complètement convaincu. Les graphismes, très particuliers, mêlent une palette de couleurs restreinte sur des textures issues de photographies et un effet « papier » pour les personnages. Ils collent parfaitement à l’ambiance à la fois joyeuse et insouciante de l’enfance, mais avec tout de même une petite pointe de nostalgie. On se balade souvent avec un ballon dans les pieds, et la mécanique fonctionne plutôt pas mal. Le projet est très cool et c’est un petit studio d’un pays pas franchement reconnu pour sa production vidéoludique, donc je suis impatient de pouvoir toucher à la version finale, prévue pour le 1er mai 2025.

Despelote sur NoFrag // Steam // Date de sortie : le 1er mai 2025


Comme ce sont les soldes Steam jusqu’au 20 mars, la plupart des jeux traités ici sont en promo, n’hésitez pas à aller voir si vous hésitiez pour un titre un peu trop cher.

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