Devinez le graphique #3
Solution
Le graphique représente les dépenses militaires des membres européens de l'OTAN, en valeur absolue (hors inflation, bâtons) et en part du PIB (courbe).
Le graphique représente les dépenses militaires des membres européens de l'OTAN, en valeur absolue (hors inflation, bâtons) et en part du PIB (courbe).
Chère abonnée, cher abonné,
J'inaugure un nouveau format de contenu : Plus. Il s'agit d'un format dans lequel je partage avec vous les coulisses de mon travail de vulgarisation scientifique, et en particulier ce qui se prépare.
Petite originalité, c'est un format qui sera au moins en partie audio, par le biais de notes vocales. C'est le cas du numéro d'aujourd'hui, pour lequel il y a également une transcription texte.
C'est un format qui se veut sans prétention, et qui me permet de rester en contact avec vous. Il est réservé aux personnes ayant un abonnement payant. Si ça n'est pas déjà le cas, n'hésitez pas à vous abonner à l'une des formules payantes pour y avoir accès. Les formules payantes vous permettent également de soutenir mon travail.
Au programme de la note vocale d'aujourd'hui : la logistique de la newsletter, les articles sur la littérature scientifique qui arrivent, les prochains épisodes du podcast, le fait que je veuille prendre le temps de creuser les sujets que je couvre, et l'intérêt de la communication asynchrone.
N'hésitez pas à me faire part de vos retours sur ce nouveau format !
Bonne écoute,
Olivier
En janvier 2024, quelques minutes après son décollage de Portland (Oregon), un Boeing 737-9 de Alaska Airlines a perdu une porte condamnée.
Depuis, les médias relatent un nombre inquiétant d'incidents impliquant des avions de Boeing.
Pour autant, y a-t-il un problème généralisé avec les avions de Boeing ?
Dans une récente vidéo, Xavier Tytelman explique que l'importante couverture médiatique des incidents impliquant des avions de Boeing est en réalité trompeuse.
Certains incidents sont dûs à une maintenance défaillante, qui n'est pas le fait de Boeing. D'autres sont dûs à des problèmes sur les moteurs, qui ne sont pas construits par Boeing. Enfin, des incidents identiques à ceux connus par des avions de Boeing, mais impliquant des avions de Airbus, ne font l'objet d'aucune couverture médiatique particulière.
De mon point de vue, cette série d'incidents ressemble à un biais de confirmation : un certain nombre de médias cherchent les incidents impliquant des avions de Boeing. Et forcément, ils en trouvent. Compte tenu du nombre important d'avions en circulation, et du nombre important de vols chaque jour, même si le taux d'incident est quasiment de 0 %, il y aura forcément quelques incidents chaque semaine.
Boeing a semble-t-il un authentique problème de contrôle-qualité de ses chaînes de production. Des questions se posent également sur l'inefficacité de la régulation américaine : faute de moyens, les autorités de régulation ont en effet délégué des pans entiers de la régulation de Boeing à… Boeing. Ce qui peut créer un (évident) problème dans l'implémentation et le suivi des régulations par Boeing.
Ces problèmes sont sérieux, et doivent être traités comme tel. Pour autant, couvrir le moindre incident, y compris lorsque Boeing n'y est pour rien, contribue à propager une lecture trompeuse de la situation, et alimente les peurs des passagers des compagnies aériennes.
N'oublions pas que l'aérien, comme le ferroviaire, sont des modes de transport largement plus sûrs que la voiture.
Chère abonnée, cher abonné,
Voici ce que j'ai publié au cours de la semaine sur ma newsletter.
J'ai notamment publié la première partie d'une enquête sur une loi conspirationniste votée par le Sénat du Tennessee visant à interdire les chemtrails.
Par ailleurs, vos retours sur le premier numéro du Point ont été excellents. Merci ! Je continue à expérimenter avec le format, ainsi qu'avec la revue de presse.
Je vous souhaite un excellent week-end, et une bonne lecture.
Olivier
Le graphique représente le risque des modes de transport dans l'Union Européenne, mesuré par le nombre de décès par milliard de kilomètre-passagers (dans l'UE-27 lors de la période 2011-2015).
Vous, ou l'un de vos proches, avez peut-être été récemment prélevé de plusieurs dizaines d'euros par une énigmatique "Société française d'assurance multirisques", ou SFAM.
L'entreprise existe bel et bien, et est connue pour prélever, sans autorisation, d'anciens clients pour des services d'assurance qui n'existent pas. Elle a une importante ardoise à régler auprès de l'Urssaf, et apparement, ses dirigeants se sont dit que prélever sans autorisation les comptes d'anciens clients était une stratégie viable pour rétablir les finances de l'entreprise.
D'après 60 Millions de Consommateurs, voici comment faire si vous êtes victime des pratiques scélérates de cette entreprise :
Vous êtes un ancien client de la Sfam ? Consultez sans tarder vos derniers relevés bancaires. Si vous constatez un prélèvement indu, faites opposition au paiement auprès de votre banque. Bloquez-le avec le numéro de mandat, inscrit à côté du libellé qui figure sur votre relevé. Cela empêchera l’entreprise de vous débiter.
N’hésitez pas non plus à signaler l’entreprise et ses autres marques commerciales (Foriou, Hubside, Celside, Serena, Info Presse) auprès de la Répression des fraudes, sur le site SignalConso. Le plus important est de rester vigilant et de régulièrement regarder ses comptes pour stopper ces prélèvements dès qu’ils surviennent.
En février 2024, une cour canadienne a obligé Air Canada à partiellement rembourser le billet d'avion acheté par l'un de ses clients. Le client avait demandé au bot du support client les conditions dans lesquelles Air Canada rembourse les billets d'avion achetés en urgence lorsqu'un proche décède. Or, le bot a répondu en hallucinant une politique de remboursement qui n'existe pas.
Air Canada a proposé un bon d'achat de 200 dollars canadiens à son client, qui l'a refusé et a porté l'affaire devant un tribunal. Air Canada a combattu la plainte, en argumentant que le client aurait dû se référer aux pages expliquant la politique de remboursement plutôt qu'aux propos du bot. Le juge n'a manifestement pas été réceptif à l'argument, considérant que les propos du bot ont la même valeur juridique que les pages rédigées par des humains.
Suite à ce jugement, Air Canada a semble-t-il rapidement arrêté son bot, dont la mise en place a pourtant été coûteuse. Le bot avait pour objectifs de diminuer les coûts du service client et d'améliorer la qualité du service rendu.
De mon point de vue, ce qui est intéressant dans cette anecdote est la confiance déraisonnable qu'Air Canada a accordé à son bot. Il est documenté, y compris dans la littérature scientifique, que les IA basées sur des large language models comme ChatGPT sont susceptibles d'hallucinations. Elles ont tendance à inventer des informations qui n'existent pas. Or, Air Canada a semble-t-il fait comme si cette limite, pourtant documentée, n'existait pas, ou était suffisamment mineure pour ne pas poser de problème.
Sur Threads, Gergely Orosz évoque une anecdote similaire dans ces deux posts.
I enjoy hearing companies use GenAI / LLMs as experiments (that can fail!) to improve developer productivity.
Lately, I'm hearing more stories of even large companies where leadership is treating it as a (desperate) solution that must succeed in increasing productivity.
Like there's ~$10B company, losing money big time, where they are pushing devs to dump what they know into the wiki; and hope their internal LLM can scoop it up and e.g. launch new features in new regions, autonomously, and without the need to have a dev involved.
Ugh.
En français :
J'aime bien entendre les entreprises utiliser les IA génératives / les LLM comme des expérimentations (qui peuvent échouer !) pour améliorer la productivité des développeurs.
Dernièrement, j'entends de plus en plus d'histoires de grandes entreprises dont les dirigeants traitent les IA génératives comme une solution (désespérée) qui doit réussir à tout prix à améliorer la productivité.
Par exemple, il y a une entreprise de 10 milliards de dollars qui perd beaucoup d'argent et qui pousse les développeurs à déverser tout ce qu'ils savent dans le wiki, en espérant que leur LLM interne puisse récupérer ces informations et, par exemple, lancer de nouvelles fonctionnalités dans de nouvelles régions [du monde], de manière autonome et sans avoir besoin d'impliquer un développeur.
Ugh.
Quiconque ayant déjà demandé à une IA générative de générer du code informatique sait que le code généré doit être revu méticuleusement. Souvent, c'est du code qui ressemble à du code qui tourne, mais qui ne tourne pas. Ou c'est du code qui tourne, mais qui ne fait pas ce qu'il est censé faire.
Comme pour Air Canada et son bot de service client, croire qu'une technologie aussi sujette à halluciner puisse servir à développer de nouvelles fonctionnalités sans intervention humaine relève de la pensée désidérative. Les IA génératives seront peut-être capables d'écrire du code fiable à 100 %, ou de ne pas halluciner des politiques de remboursement qui n'existent pas. Mais dans sa forme actuelle, la technologie n'en est pas capable.
Comme je l'écrivais l'été dernier, les IA génératives méritent mieux que des paniques morales.
Mais elles ne méritent pas non plus d'être traitées comme des solutions miracles, en oubliant leurs limites pourtant largement documentées. Le risque est alors de commettre des erreurs parfois coûteuses, pourtant faciles à éviter. Je présume qu'Air Canada ne sera pas la seule organisation à prendre ce genre de décision.
Chère abonnée, cher abonné,
Je suis très heureux de partager avec vous le premier numéro du Point.
Le Point est un nouveau format que j'ai prévu de publier chaque samedi, normalement à 10 h (heure de Paris). Chaque numéro liste ce que j'ai publié au cours de la semaine dans la newsletter. J'expérimentale également une revue de presse ainsi qu'une section musicale.
Compte tenu du volume important d'articles et de Notes que je publie, l'un des objectifs du Point est de vous permettre de recevoir un email récapitulatif par semaine, plutôt qu'un email pour chaque article ou chaque Note. Vous êtes un certain nombre à m'avoir demandé cette option, la voici désormais disponible.
Vous pouvez paramétrer les emails que vous recevez dans votre compte.
Si vous avez connu les numéros du Fil que je publiais sur L'Économiste Sceptique, la revue de presse du Point s'en rapproche. La différence est que la revue de presse du Point couvre davantage de thématiques, est mieux organisée, et ne porte pas sur la littérature scientifique. J'ai prévu de partager la littérature scientifique dans des Notes ainsi que dans des articles.
Enfin, la section musicale me permet de partager sans prétention la musique que j'écoute en ce moment.
En fonction de vos retours et de la simplicité à maintenir la revue de presse et la section musicale, il est possible que ces deux sections du Point évoluent — voire disparaissent si l'expérimentation n'est pas concluante. Par contre, le récapitulatif hebdomadaire est un format pérenne, qui n'est pas expérimental.
L'accès au Point nécessite un abonnement à l'une des formules payantes de ma newsletter.
Bonne lecture !
Olivier
J'apprends sur Bluesky que le psychologue et économiste américano-israélien Daniel Kahneman est décédé à l'âge de 90 ans.
Au cours de sa longue carrière scientifique, Daniel Kahneman a contribué à montrer que les mécanismes psychologiques influencent substantiellement les décisions humaines, dont les biais cognitifs. Psychologue de formation, ses travaux ont participé à fonder l'économie comportementale, une branche de la science économique à la frontière avec la psychologie.
Il a reçu le Prix Nobel en 2002.
Mes condoléances à sa famille ainsi qu'à ses proches.
En juillet 2023, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), une association luttant contre la haine en ligne, a publié une série de rapports prétendant que X, anciennement Twitter, ne modère pas, ou très peu, certains discours de haine. En réponse, Elon Musk a annoncé que X allait porter plainte contre le CCDH, au prétexte que les rapports seraient fallacieux et destinés à nuire à X en faisant fuir les annonceurs.
Je me permets de noter que le comportement dérangé de Elon Musk, le fait qu'il propage constamment des théories conspirationnistes et des idées d'extrême-droite, et le délabrement de la plateforme depuis qu'il a racheté Twitter en octobre 2022, sont des explications sans doute convaincantes à la fuite des annonceurs. Mais là n'est pas le sujet.
Le juge fédéral Charles R. Brayer a rendu son jugement aujourd'hui : la plainte de X est classée sans suite (via Best of Dying Twitter sur Threads). En parcourant la décision du juge, la décision n'a semble-t-il pas été difficile à prendre…
Pour le juge, il ne fait aucun doute que l'objectif de la plainte de X n'était pas de tenter de faire réparer un dommage que le CCDH aurait causé à X, mais de faire taire le CCDH — et potentiellement, les autres groupes ou individus susceptibles de critiquer la plateforme. Pour le juge, l'objectif de la plainte était de nuire à la liberté d'expression du CCDH. On notera l'ironie de la situation : alors que Elon Musk se présente comme un défenseur de la "liberté d'expression", un juge classe sans suite la plainte de son entreprise parce que l'objectif de la plainte est de… limiter la liberté d'expression d'un tiers.
D'un point de vue juridique, les procédures destinées à faire taire les critiques par l'intimidation, ou en forçant leurs auteurs à des dépenses d'avocat considérables, s'appellent des procédures bâillons (SLAPP en anglais). Or, la Californie a des lois qui protègent la liberté d'expression contre les procédures bâillons. Si j'ai bien compris la décision du juge, c'est au titre de l'une de ces lois qu'il a classé sans suite la plainte de X.
Pour finir, je vous propose la pépite avec laquelle le juge introduit sa décision :
Sometimes it is unclear what is driving a litigation, and only by reading between the lines of a complaint can one attempt to surmise a plaintiff’s true purpose. Other times, a complaint is so unabashedly and vociferously about one thing that there can be no mistaking that purpose. This case represents the latter circumstance. This case is about punishing the Defendants for their speech.
En français :
Parfois, il n’est pas clair ce qui motive une procédure, et ce n’est qu’en lisant entre les lignes d’une plainte que l’on peut essayer de deviner le véritable objectif d’un plaignant. D’autres fois, une plainte est si éhonteusement et si bruyament centrée sur un seul élément qu’il ne peut y avoir aucun doute sur son objectif. Cette affaire représente la dernière situation. Cette affaire vise à punir le défendeur [le CCDH] pour ses propos.
Si le détail de la décision vous intéresse, vous trouverez le fichier PDF ci-dessous. Notez cependant qu'il s'agit d'un long document, qu'il est technique, et qu'il nécessite des compétences pointues en droit américain pour être correctement compris.
D'après des données compilées par le Washington Post, Donald Trump utilise des propos de plus en plus radicaux dans ses discours pour décrire les émeutiers qui ont attaqué le Capitole le 6 janvier 2021.
Après les avoir qualifiés de "prisonniers politiques", ce qu'ils ne sont pas, Donald Trump appelle désormais les émeutiers des "otages", ce qu'ils ne sont pas non plus.
En plus de ces qualifications fallacieuses, Donald Trump promet également une amnistie des émeutiers.
→ www.washingtonpost.com via Michael Clemens sur Bluesky
En plus de l'évident problème moral que pose la rhétorique de Donald Trump, la radicalisation de son discours est sans doute une mauvaise stratégie politique. J'ai vu passer au moins deux sondages récents qui montrent qu'une large majorité des américains condamnent l'émeute, ce qu'illustre la Figure 2.
Pire, la Figure 3 montre que la majorité des sympathisants républicains désapprouvent l'émeute. Y compris les sympathisants MAGA ("Make America Great Again"), qui sont pourtant les sympathisants républicains les plus alignés sur Donald Trump.
Un second sondage, que je n'arrive pas à retrouver, montrait que seulement un tiers des sympathisants républicains avaient une vision positive des émeutiers (il me semble que la question posée était "diriez-vous que les personnes ayant participé au 6 Janvier sont des patriotes ?").
Les émeutiers du Capitole sont particulièrement impopulaires dans l'électorat américain. Les défendre comme le fait Donald Trump va à l'encontre de l'opinion publique, ce qui pourrait coûter cher dans les urnes. Le Parti républicain continue par exemple de payer très cher la suppression de la protection fédérale de l'avortement par la Cour Suprême dont il est à l'origine.
Les propos de Donald Trump sont d'autant moins une bonne stratégie politique que les démocrates ont tout intérêt à utiliser sa rhétorique contre lui dans leur communication. Et compte tenu de l'impopularité des émeutiers dans l'opinion publique américaine, on peut se dire que la stratégie sera probablement efficace.
Sur Bluesky, le CNES a partagé une spectaculaire photographie du Taj Mahal, prise depuis l'espace par l'un des deux satellites Pléiades.
Le Taj Mahal en Inde, observé par un satellite Pléiades à près de 700 km d'altitude ! Ce mausolée de marbre blanc est considéré comme un joyau de l'architecture moghole. La longue bande noire située au nord du bâtiment est un méandre de la rivière Yamuna.
Sensor Tower a récemment publié des données sur le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de l'application mobile de X, anciennement Twitter. Les données montrent qu'aux États-Unis, le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de l'application mobile a diminué d'un peu moins de 25 % depuis que la plateforme a été rachetée par Elon Musk.
Au niveau mondial, les données de Sensor Tower montrent une baisse du nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de X de 15 %.
La Figure 1 montre une tendance générale à la baisse : les applications mobiles de TikTok et Instagram voient également le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs diminuer. Pour autant, X est la plateforme qui connaît, et de loin, la baisse la plus importante. La baisse s'est accélérée à l'été 2023, lorsque Elon Musk a renommé Twitter en X.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une variable directement comparable à celle mesurée par Sensor Tower, X prétend avoir 250 millions d'utilisateurs quotidiens actifs. Si la donnée est vraie, elle montre une stagnation depuis que Elon Musk a racheté la plateforme : Twitter rapportait à l'époque avoir 258 utilisateurs quotidiens actifs monétisables (qui est encore une variable différente).
À ma connaissance, les seules données qui ne montrent pas une diminution substantielle du nombre d'utilisateurs de X sont celles de X, de Elon Musk et de Linda Yaccarino.
Sans dire qu'elles sont nécessairement fausses, de mon point de vue, les données publiées par X ne sont pas crédibles. Dans la mesure où l'entreprise n'est plus cotée en bourse, elle ne prend aucun risque juridique à publier des données manipulées, voire fausses. Les données publiées par X vont à rebours de toutes les autres. Elon Musk comme Linda Yaccarino sont réputés pour tordre la réalité pour la faire correspondre à ce qu'ils aimeraient qu'elle soit. Enfin, les anecdotes montrant que des communautés entières ont quitté la plateforme s'accumulent.
Pour ma part, le nombre d'abonnés à mon compte Twitter francophone @EcoSceptique a commencé à diminuer depuis octobre 2022. Depuis 2016, je n'ai jamais connu un tel phénomène.
Pour finir, je serais curieux d'avoir d'autres données sur l'activité sur la plateforme que celles mesurant les utilisateurs actifs.
Par exemple, sur Mastodon, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs diminue (Figure 3a), ce qui pourrait laisser penser que la plateforme devient une sorte de ville fantôme. Or, le nombre de publications se maintient à un niveau élevé (Figure 3b), ce qui fait augmenter le nombre moyen de publications par utilisateur mensuel actif et contredit l'hypothèse de la ville fantôme.
En admettant que les données sur le nombre d'utilisateurs publiées par X, Elon Musk et Linda Yaccarino soient vraies, que disent les autres données d'activité comme le nombre de publications quotidiennes ou mensuelles ? Si j'avais à parier, je suppose que ces dernières montrent, elles aussi, une réduction de l'activité sur X.
Comme le montre la Figure 1, le lac Gatun est un composant essentiel du canal du Panama.
Or, comme le montre la Figure 2, le niveau de l'eau dans le lac Gatun connaît un niveau historiquement bas.
En réalité, il s'agit du niveau le plus bas mesuré depuis 1965. En cause, une importante sécheresse en Amazonie, que la déforestation contribue à faire empirer.
Le niveau d'eau bas a contraint la Panama Canal Authority à réduire le transit quotidien de 36 bateaux à 24, ainsi que le tirant d'eau maximum (le tirant d'eau est la "profondeur" avec laquelle la coque d'un bateau peut s'enfoncer dans l'eau).
La réduction du transit a un impact négatif sur de nombreux secteurs, tels que l'énergie, les porte-conteneurs ou le transport du grain.
Because of historically low water levels at Gatun Lake, the Panama Canal Authority has reduced daily traffic from 36 to 24 vessels & limited allowable draft size, affecting energy product carriers, container vessels, & ships transporting grain from the US.
— @piie sur Bluesky
Ce type de perturbation va devenir de plus en plus fréquente à mesure que les effets du réchauffement climatique vont se manifester. Le Canal du Panama, comme de nombreuses autres infrastructures, a été conçu pour un climat différent de celui qui est en train de s'installer.
Dans une intéressante vidéo publiée sur Nota Bonus le 20 mai 2023, vidéo que j’ai récemment découverte, Benjamin Brillaud offre une réflexion intéressante sur le débunking.
Faut-il débunker ? Si oui, qui ? Et comment ? Quels sont les avantages et les inconvénients du débunking ? Peut-on utiliser d’autres méthodes pour lutter contre la désinformation et la mésinformation ?
Pour ma part, je n’ai jamais été un grand producteur de débunking. Ça m’est arrivé d’en écrire, et j’ai quelques brouillons de débunking en économie de l’environnement dans des états variés d’avancement. Pour autant, c’est un exercice qui ne m’attire plus. Il est peu probable que je publie un jour ces brouillons.
Du point de vue des finances de la newsletter, publier des débunkings est sans doute une meilleure stratégie que de ne pas en publier. Comme le dit Benjamin dans la vidéo, le débunking a une apparence de confrontation qui attire. Mais ça n’est pas une « ambiance » que je veux favoriser sur la newsletter.
À la place, je préfère adopter l’approche pédagogique dont Benjamin parle également, même si elle fait moins de vues : transmettre des savoirs, issus de sources de qualité, sur des thèmes où la désinformation et la mésinformation prolifèrent, le tout dans une ambiance calme et apaisée.
Pour autant, je ne nie pas l'intérêt du débunking. Je dis encore moins qu’il ne faut pas en faire. Le débunking est utile. Je partage l’opinion de Benjamin lorsqu'il explique qu’opposer débunking et pédagogie n’a guère de sens. Les deux approches ont leur intérêt, et se complètent.
À l’avenir, j’aimerais explorer davantage la littérature scientifique qui étudie l’efficacité du débunking. J’avais déjà publié un premier article de vulgarisation à ce sujet, à partir d’un working paper de science économique. Je souhaite continuer.
Au-delà des analyses de praticiennes et praticiens de la médiation scientifique et du débunking, analyses qui sont bien sûr utiles, il me semble important d’avoir des réponses plus systématiques. Des réponses que seule la méthode scientifique permet d’obtenir.
J’ai d’ores et déjà mis de côté un certain nombre de références scientifiques. Attendez-vous à ce que je publie de prochains articles sur le sujet. Si ça n’est pas déjà fait, ne les manquez pas en vous abonnant à ma newsletter.
À quoi sert la défense ? Combien coûte l’armée chaque année ? Est-ce que les budgets militaires européens sont réellement en augmentation ? À quels autres services publics faut-il renoncer pour financer le réarmement ?
Alors que la Russie a illégalement envahi l’Ukraine, ces questions, et d’autres, sont devenues des questions d’actualité. En plus de fournir un soutien militaire à l’Ukraine, l’hostilité de la Russie oblige les pays européens à se réarmer, afin de renforcer leur dissuasion.
Découvrez comment un chercheur en science économique répond à ces questions dans cet entretien.
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J’ai trouvé cet intéressant graphique dans un récent article de Laura Laker sur Bloomberg :
La Figure 1 montre que depuis les années 2000, le nombre de déplacements quotidiens à vélo à Londres a été multipliée par 4. D’environ 300.000 déplacements en 2000, il y a désormais entre 1.1 et 1.3 million de déplacements quotidiens à vélo selon les années.
Sur la même période, les déplacements quotidiens en voiture individuelle se sont lentement érodés, passant de 10.9 millions de déplacements à 9.2 millions de déplacements.
Bien sûr, il ne s’agit de données que pour une ville. Ces données illustrent cependant bien la tendance de fond de transformation des modes de transport urbains.
Chère lectrice, cher lecteur,
C'est avec grand plaisir que je vous annonce que depuis le mercredi 7 février 2024, je tiens une courte chronique hebdomadaire de médiation scientifique sur France Bleu Sud Lorraine. J'y aborde des travaux scientifiques qui permettent d'éclairer les sujets d'actualité et les thématiques lorrains.
Je partagerai régulièrement les chroniques sur mon site. Même si vous ne vivez pas en Lorraine, je pense qu’elles peuvent vous intéresser.
Participer à un média est une expérience nouvelle pour moi, que je prends avec curiosité et intérêt. En tant que nancéien et lorrain, c'est par ailleurs un réel plaisir que de participer à un grand média local comme France Bleu Sud Lorraine — qui plus est, un média du service public.
Je précise que je ne suis pas rémunéré pour ces chroniques.
J'en profite pour remercier Olivier Damette, Julien Lhuillier ainsi que toute l'équipe de France Bleu Sud Lorraine pour son chaleureux accueil.
Olivier