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Prix de l’électricité : et si l’on supprimait l’option base au profit des heures creuses ?

Par : Hugo LARA
15 novembre 2024 à 16:37

En offrant un prix de l’électricité fixe quel que soit l’horaire de la journée, l’option base n’incite pas les abonnés à décaler leur consommation aux moments où le réseau est le moins sollicité. L’option heures pleines / heures creuses censée récompenser les utilisateurs qui font cet effort, n’est plus aussi avantageuse qu’auparavant. Et si l’on supprimait purement et simplement l’option base pour créer une vraie incitation chez tous les consommateurs d’électricité, sans les pénaliser ?

Avez-vous déjà observé la courbe de consommation nationale d’électricité ? Elle fluctue brutalement, en s’effondrant la nuit puis en décrivant des pics en milieu et fin de journée. Les centrales électriques jouent donc aux équilibristes, afin que la quantité d’électricité produite soit toujours égale à celle consommée. Ce mode de fonctionnement ne permet pas d’exploiter au mieux le potentiel de celles qui génèrent l’électricité la moins carbonée, comme les centrales nucléaires et solaires.

La nuit, les réacteurs nucléaires réduisent leur puissance alors qu’ils pourraient fonctionner à plein régime 24h/24 sans impact majeur sur leur consommation de combustible. Le jour, du printemps à l’automne, les centrales solaires voient parfois leur production bridée faute de débouchés. Enfin, ce sont les centrales hydroélectriques, mais également celles au gaz fossile, au fioul et au charbon qui sont mises à contribution pour réagir rapidement aux fluctuations de la consommation nationale. Si les premières sont bas-carbone, une grande part utilisent un stock d’eau qui gagne à être économisé.

Stocker l’électricité, l’échanger avec les pays voisins et décaler ses consommations

Un gaspillage auquel il est pourtant possible de remédier. Si le stockage d’énergie de grande ampleur comme les stations de pompage-turbinage (STEP) et batteries représente un moyen efficace, il nécessite des investissements colossaux et beaucoup de volonté politique. Les échanges d’électricité avec les pays voisins permettent aussi d’exporter efficacement les excédents et d’importer en cas de déficit, mais questionnent notre souveraineté énergétique, en plus d’exiger également de grands investissements dans les lignes transfrontalières. Reste la flexibilité : inciter les consommateurs à « lisser » la courbe de consommation nationale, en reportant la mise en marche d’appareils énergivores aux moments les plus adaptés. Une flexibilité idéalement non punitive.

Exemple d’un jour où la production d’électricité solaire est écrêtée faute de consommation / Image : RE.

En France, les particuliers en sont timidement incités à travers l’option heures pleines / heures creuses proposée sur chaque contrat de fourniture d’électricité. Elle s’oppose à l’option base, qui, elle, offre un tarif de l’électricité immobile, quelle que soit l’heure de la journée. Toutefois, l’option heures pleines / heures creuses souffre actuellement d’un manque d’attractivité, car elle impose un prix d’abonnement plus élevé et un tarif du kilowattheure en heures pleines plus couteux qu’en option base. Deux inconvénients pour accéder à un maigre avantage : un prix du kilowattheure durant les huit heures creuses quotidiennes 17,8 % moins cher qu’en base.

Écart de prix par rapport à l’option base

kWh en heures pleines

+ 7,3 %

kWh en heures creuses

– 17,8 %

Abonnement annuel HP/HC 9 kVA

+5,1 %

Les heures creuses actuelles, avantageuses seulement si l’on possède un ballon d’eau chaude classique

Pour économiser significativement avec l’option heures pleines / heures creuses, il est donc indispensable de reporter au moins 60 % de sa consommation totale durant les plages d’heures creuses. Ces huit heures quotidiennes à prix relativement bas sont généralement placées entre 22 h et 6 h du matin, mais elles peuvent varier d’un abonné à l’autre. Il n’est donc pas toujours possible de connaître à l’avance les plages d’heures creuses qui nous seront attribuées à la souscription d’un contrat HP/HC.

Cette option est surtout avantageuse pour les utilisateurs de ballon d’eau chaude électrique classique « à accumulation ». Cet appareil extrêmement gourmand en énergie peut facilement être configuré pour se déclencher automatiquement durant les heures creuses. Comme il représente une part importante de la consommation totale d’un foyer, planifier son démarrage sur cette plage tarifaire permet parfois de la rentabiliser sans contraintes. L’intérêt de l’option HP/HC s’évanouit dès lors que l’on chauffe son eau par un autre moyen (ballon d’eau chaude thermodynamique, chaudière, réseau central…), ou que l’on consomme peu d’eau chaude sanitaire.

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Pourquoi l’option base n’est pas pertinente

Ainsi, l’option base est souvent plébiscitée par les foyers, d’autant plus s’ils se chauffent à l’électricité (radiateurs ou pompe à chaleur, à l’exception des rares et couteux radiateurs à accumulation capables de stocker la chaleur durant les heures creuses). Avec l’option base, ces foyers se retrouvent sans aucune incitation à lisser leur consommation. Le prix de l’électricité est identique, même s’ils lancent la pyrolyse de leur four électrique en même temps que la recharge de leur voiture électrique, un cycle de lave-linge et de lave-vaisselle un soir d’hiver glacial à 19h30. Pile au moment où le réseau électrique national sue à grandes gouttes pour maintenir l’équilibre, en activant les coûteuses et polluantes centrales thermiques et en important de l’électricité potentiellement très carbonée de pays voisins.

Du printemps à l’automne, l’option base n’incite pas non plus les consommateurs à exploiter le pic de production des centrales solaires. L’électricité y est pourtant bas-carbone en plus d’être terriblement bon marché, voire gratuite. Supprimer purement et simplement l’option base pourrait donc être une solution afin de créer une « tradition », un réflexe ancré chez tous les consommateurs d’électricité. Aujourd’hui, seuls les très gros consommateurs ayant souscrit à une puissance supérieure à 15 kVA sont bannis de l’option base. Mais cela représente une faible part des ménages.

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Réfléchir à une nouvelle formule pour les heures creuses ?

Concrètement, l’option base serait remplacée par une nouvelle formule de l’option heures pleines / heures creuses, où le prix de l’abonnement serait identique à l’option base, tout comme le prix du kilowattheure en heures pleines. Le tarif du kilowattheure en heures creuses pourrait être maintenu au niveau actuel. Six mois par an, d’avril à septembre, une plage d’heures creuses méridienne serait ajoutée, en plus de l’habituelle plage nocturne.

Il s’agit d’une forme d’incitation efficace à décaler ses usages, sans risques ni contraintes, que l’on peut retrouver ailleurs dans le monde, comme au Québec. Chaque consommateur aurait tout à gagner à programmer le démarrage de ses appareils en heures creuses, sans être pénalisé s’il ne le fait pas. Particulièrement dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat, il est probable qu’une grande part des ménages adopterait le réflexe. Les pouvoirs publics n’auraient plus à demander aux foyers de faire un effort l’hiver sans aucune contrepartie.

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On a testé un kit solaire de balcon Ecoflow pendant un an : voici le résultat

Par : Hugo LARA
9 octobre 2024 à 14:46

N’importe quelle surface exposée au soleil peut être exploitée pour produire facilement de l’électricité, même en pleine ville. Comment ? Avec un simple kit solaire prêt-à-brancher. Quelques panneaux, un onduleur, deux câbles et une prise suffisent pour injecter des kilowattheures photovoltaïques chez soi. Nous avons testé un petit modèle à panneaux flexibles de la gamme proposée par Ecoflow, dont la facilité d’installation et d’exploitation est assez épatante.

Lorsque la marque américaine nous a proposé de tester son kit solaire, nous nous sommes d’abord demandés où pourrions-nous bien l’installer. Car dans notre imaginaire, produire de l’électricité solaire nécessitait jusqu’à peu d’investir dans une lourde centrale en toiture. Des tuiles à retirer pour fixer les rails, de lourds panneaux à hisser, de fastidieux câblages jusqu’au tableau électrique général…

Nos inquiétudes se sont rapidement dissipées en observant les caractéristiques du kit solaire qu’Ecoflow nous a proposé de tester. Pensé pour être utilisé sur un balcon, l’ensemble s’adapte à une grande variété de sites, urbains ou non, sans avoir à réaliser de travaux. Il suffit de disposer d’une prise à proximité et de quelques vis ou colliers de serrage pour commencer à produire de l’électricité solaire.

Configurable, le kit que nous avons reçu se compose de 4 panneaux souples particulièrement légers (2,3 kg pièce) d’une puissance de 100 Wc et dotés d’œillets à ses extrémités pour faciliter leur fixation. Un onduleur compact de 800 W dotés de ports connectables en un clic permet de transformer le courant continu des panneaux en courant alternatif injecté sur le réseau électrique. Deux sets de câbles permettent de brancher l’ensemble. L’un relie les panneaux à l’onduleur, l’autre relie l’onduleur à la prise domestique. Il suffit d’orienter les panneaux, de les fixer fermement sur leur support improvisé (nous avons choisi des vis avec rondelles, mais des colliers de serrage peuvent aussi faire l’affaire) et de brancher l’ensemble pour commencer à produire. Rien de plus.

Fiche technique du kit solaire Ecoflow Powerstream 400 Wc

Puissance installée

4 × 100 Wc

Type de branchement

À brancher sur une prise domestique

Type d’installation

À fixer sur garde-corps ou tout autre support léger

Type de kit

Panneaux et onduleur séparés

Longueur du kit

105,5 cm

Largeur du kit

244,8 cm

Profondeur du kit

2,5 cm (panneaux)

3,3 cm (onduleur)

Poids du kit

9,2 kg (panneaux)

3 kg (onduleur)

Compteur d’énergie

Oui, communiquant

(intégré à l’onduleur Powerstream)

Puissance max de l’onduleur

800 W

Prix

Kit panneaux souples 400 Wc + onduleur PowerStream 800 W

Batterie Delta 2 Max (optionnelle)

Smart plug (optionnel)

943 € (705 € en promo)

 

1 799 € (1 599 € en promo)

36 €

Garantie

3 ans (panneaux)

10 ans (onduleur)

2 ans (câbles)

Installation du kit solaire flexible Ecoflow 400 Wc

Dans le cadre de notre test, mené dans le Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), le support improvisé est le pan de toiture orienté ouest-sud-ouest (260°) incliné à 35°, d’un kiosque de jardin en bois. Les quatre panneaux flexibles de 100 Wc chacun sont maintenus à la structure du kiosque grâce à des tasseaux, vis et rondelles (non fournies) passées dans les œillets intégrés à chaque coin. Ces panneaux en silicium monocristallin sont composés de 182 cellules, recouvertes d’une couche de fibre de verre renforcé. S’il parait très robuste, le revêtement présente des aspérités qui ont tendance à accrocher les poussières et autres souillures. Nous avons dû les nettoyer après chaque épisode de pluies sableuses (fréquents dans le sud), avec de l’eau de pluie décantée, en frottant vigoureusement avec un balai.

Les câbles fournis permettent de relier facilement les panneaux entre eux (en parallèle), puis de les centraliser jusqu’à l’onduleur. Il n’y a pas de risque d’inverser les polarités grâce aux connecteurs traditionnels MC4 déjà montés sur les extrémités de câbles. Seule l’extrémité à connecter à l’onduleur Powerstream est équipée d’une prise propriétaire Ecoflow, qui semble robuste et plus sécurisée (une fois branchée, elle nécessite un accessoire spécifique fourni pour être retirée du port). Les câbles sont relativement courts, imposant une installation côte-à-côte des panneaux et pas plus d’un mètre jusqu’à l’onduleur. Cela permet d’obtenir un aspect très plat de l’installation, l’onduleur pouvant étant installé sous la structure.

Nous branchons le kit à une prise préexistante dans le kiosque, servant jusque-là à alimenter toute sorte d’appareils extérieurs : nettoyeur haute pression, éclairage, sono. Par précaution, nous avons préalablement vérifié l’intégrité physique de la prise et son câblage, en 2,5 mm². L’onduleur, fixé sous une poutre au moyen de simples vis, est masqué par une petite décoration. À noter que les câbles extra plats sont à-priori conçus pour pouvoir être coincés dans le joint de fermeture d’une fenêtre, évitant ainsi des travaux de perçage. Nous n’avons pas pu vérifier cette fonctionnalité, mais cela nous paraît délicat, selon le type d’ouverture.

Quatre sessions de nettoyage, principalement suite à des pluies sableuses, ont été nécessaires, sur une année / Images : RE – HL.

Gérer la production du kit solaire

La suite est simple : nous n’avons plus rien à faire. Dès le branchement effectué, l’onduleur vérifie automatiquement la présence d’une tension conforme provenant du réseau et autorise la production d’électricité. Il convertit les 20 V continus des panneaux en 230 V alternatifs, qui sont injectés dans le réseau. La production que vous ne consommez pas immédiatement est envoyée sur le réseau national, bien sûr sans aucune rémunération. Pour remédier à cela, deux choix : optimiser au maximum l’autoconsommation, par exemple, en programmant ou automatisant le démarrage d’appareil aux heures les plus ensoleillées. Autrement, l’onduleur Powerstream est capable de gérer la recharge d’une batterie Ecoflow, comme la Delta 2 Max qui nous a été envoyée avec le kit (mais est optionnelle, vendue 1 599 € en promotion).

Nous ne l’avons toutefois pas utilisée au-delà de quelques jours, car cette batterie (2 kWh de capacité) n’avait, chez nous, qu’une faible utilité en usage stationnaire, du fait d’un excellent taux d’autoconsommation (91,6 %). D’autant que cette batterie, qui doit être reliée à l’onduleur par un câble extrêmement court, est particulièrement lourde (difficile de la fixer sous notre kiosque) et ne résiste ni à l’eau ni aux températures extrêmes de l’été comme de l’hiver. Nous l’avons plutôt utilisée comme substitut de groupe électrogène, afin d’alimenter ponctuellement divers appareils au fond du jardin, en la rechargeant manuellement aux horaires ensoleillés.

L’index injection du compteur Linky concerné par l’installation, l’onduleur fixé sous le kiosque et les panneaux flexibles en toiture / Images : RE – HL.

Plus de 100 euros d’électricité économisés sur une année

La présence d’une pompe de piscine de 900 W, déclenchée en journée, a permis de nous assurer une autoconsommation maximale de la production. À noter qu’à la lecture de l’index d’injection du compteur Linky, nous constatons que 44 kWh ont été offerts au réseau sur un an (soit une moyenne de 3,67 kWh/mois). Cela correspond certainement aux quelques jours d’absence, ou la pompe de piscine était disjonctée et la consommation « de fond » du logement était nettement inférieure à la production des panneaux. Car l’onduleur est, en l’état, incapable d’adapter la production à la consommation. Il injecte la totalité sur le réseau, que l’on consomme ou non.

Sur une année complète, nous avons donc produit un total de 526,32 kWh, le mois de juillet étant le plus rentable, avec 68,04 kWh. Le record de production sur une seule journée s’élève à 2,78 kWh, atteints le 31 mai. Le facteur de charge de notre installation s’élève donc à 15,02 %, légèrement supérieure à la moyenne française (environ 14 %), mais un peu faible pour le sud-est de la France, ou l’on peut espérer dépasser 20 % les années très ensoleillées.

L’économie réalisée se chiffre à 119,8 € sur l’année, le contrat d’électricité du logement équipé étant au tarif réglementé option base. La petite centrale solaire a couvert 6,1 % des besoins en électricité de cette maison, pourtant chauffée par une pompe à chaleur. L’installation (hors batterie) devrait donc être rentabilisée en environ 6 ans, sous réserve que le prix de l’électricité reste élevé. La mise en place, à l’avenir, d’heures creuses solaires ou une baisse notable des prix de l’électricité pourrait repousser la rentabilité d’au moins 2 à 3 années supplémentaires.

Une appli smartphone plutôt bien conçue

Les « smart plugs », prises connectées en option à brancher sur l’alimentation des appareils énergivores, n’y changent pas grand-chose. C’est bien l’ajout d’une batterie Ecoflow qui permet d’absorber les excédents, à condition qu’elle soit correctement réglée via l’application smartphone (choix des plages de charge et décharge possible). Cette application Ecoflow est d’ailleurs plutôt bien conçue, fluide et sans bugs. Elle permet de gérer tous les appareils Ecoflow, dans notre cas, l’onduleur. On y retrouve les statistiques de production enregistrées par l’onduleur (connecté en Wifi) : puissance instantanée, production par heure, jour, mois, année… À noter que les données de production sont stockées par l’onduleur en cas de coupure de connexion, même prolongée, et consultables sur l’appli au rétablissement de la connexion.

Nous regrettons simplement l’absence d’une courbe de puissance sur 24 heures au pas de la minute, qui serait utile pour identifier d’éventuels ombrages, vérifier la bonne orientation des panneaux et connaître l’horaire exacte du pic de puissance. De même, une fonction « records » gagnerait à enregistrer les valeurs maximales.

Côté matériel, nous aurions apprécié un compteur de consommation du logement (tore à placer sur l’arrivée ou sur le port TIC du Linky, par exemple) communiquant avec l’onduleur. Cet appareil pourrait empêcher, si l’utilisateur le souhaite, d’injecter de l’électricité gratuitement sur le réseau, et de connaître en temps réel son taux d’autoconsommation.

Test du kit solaire Ecoflow 400 Wc : notre verdict

ℹ️ En toute transparence

➡️ Cet essai a été réalisé librement par un journaliste de Révolution Énergétique.

➡️ Le produit testé nous a été envoyé gratuitement par la marque, à son initiative et sans contreparties.

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Cette nouvelle offre d’électricité à super heures creuses est-elle vraiment économique ?

Par : Hugo LARA
7 octobre 2024 à 15:51

Dédiée aux utilisateurs de voitures électriques, la nouvelle offre à « super heures creuses » proposée par Ilek propose un tarif du kilowattheure particulièrement bas au cœur de la nuit. Cependant, elle impose un certain nombre de contraintes pour parvenir à économiser réellement.

Sur les marchés, le prix de l’électricité varie considérablement d’une période de la journée à l’autre. Le kilowattheure se négocie à un prix élevé lors des pics de consommation, le matin et le soir. Il est bien plus abordable, voire très peu cher en milieu de journée et durant la nuit. Ainsi, les offres d’électricité heures pleines / heures creuses proposent aux clients de tirer profit de cette fluctuation.

Si tout le monde connaît le traditionnel contrat heures pleines / heures creuses d’EDF via le tarif réglementé, il existe une multitude d’offres à tarif différencié selon l’horaire ou la période de l’année. Notamment chez les fournisseurs alternatifs, comme les offres « heures éco » et « Charg’heures » de TotalEnergies, ou encore « Elec’car » d’Engie. Les plus aguerris connaissent également l’option Tempo et ses six tranches tarifaires. Depuis le 7 octobre, une nouvelle offre s’est ajoutée au catalogue, avec le contrat « Voiture Électrique » d’Ilek, qui propose des « super heures creuses » en plus des heures pleines et heures creuses habituelles.

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Quatre heures chrono pour recharger sa voiture électrique et lancer les machines

Cette offre, restrictive puisqu’il faut attester sur l’honneur être possesseur d’un véhicule électrique pour y souscrire, promet un tarif particulièrement bas entre 3 et 7 h du matin. Un créneau de quatre « super heures creuses » ou le kilowattheure est à 0,13 €, soit 45 % moins cher que les heures creuses du tarif réglementé. Si cette tranche tarifaire est particulièrement économique, le prix du kilowattheure sur les autres tranches reste identique au tarif réglementé : 0,21 €/kWh sur les quatre heures creuses et 0,27 € sur les seize heures pleines. L’unique avantage de cette offre est donc concentré sur un étroit créneau de quatre heures, au cœur de la nuit, ou il sera impératif de lancer la recharge de son véhicule électrique en plus des autres appareils consommateurs.

Une organisation rigoureuse est donc nécessaire, outre la souscription à une puissance souscrite très élevée, imposée par un fonctionnement simultané de tous les appareils énergivores de la maison. D’autant que le prix de l’abonnement est salé : comptez 38,47 € mensuels pour une puissance souscrite de 12 kVA, lorsque le même palier au tarif réglementé est à 20,13 €. À lui seul, l’abonnement de l’offre « voiture électrique » d’Ilek représente donc un surcoût annuel de 220 €.

Tranche horaire

Coût TTC (€/kWh)

Super heures creuses

de 3h01 à 7h

0,1286

Heures creuses

de 1h01 à 3h00 et de 13h01 à 15h

0,2068

Heures pleines

de 7h01 à 13h et de 15h01 à 1h

0,27

 

Puissance souscrite (kVA)

Coût mensuel TTC (€)

6

23,7

9

32,93

12

38,47

15

43,97

18

48,62

24

58,45

30

62,28

36

74,14

Mieux qu’Engie et TotalEnergies, mais moins bien que l’option Tempo d’EDF

La nouvelle offre « voiture électrique » d’Ilek semble ainsi peu avantageuse, en comparaison de l’option Tempo, par exemple. Cette dernière, commercialisée par EDF dans le cadre du tarif réglementé, offre un tarif du kilowattheure en heures creuses oscillant entre 0,13 et 0,16 €. Les heures pleines s’affichent entre 0,16 et 0,19 €/kWh, à l’exception des 22 jours rouges hivernaux ou le tarif d’heures pleines passe à un exorbitant 0,76 €/kWh. L’abonnement mensuel est considérablement moins cher : 19,44 € pour une puissance souscrite de 12 kVA.

Ilek fait toutefois mieux que ses concurrents TotalEnergies et Engie, qui proposent des offres réservées à la recharge de véhicules électriques à des tarifs parfois ahurissants. Comptez 0,28 €/kWh en heures pleines et 0,15 € en heures « super creuses » pour l’offre « Charg’heures » de TotalEnergies. Engie propose un indécent 0,31 €/kWh en heures pleines et 0,17 €/kWh en heures creuses pour son offre « Elec’Car ».

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L’incroyable vidéo du dynamitage d’une centrale au charbon d’EDF

Par : Hugo LARA
23 septembre 2024 à 10:58

L’énergéticien national démolit progressivement ses dernières centrales au fioul et charbon. Des usines équipées de très hautes cheminées, dont l’abattage est toujours spectaculaire. Pour le dynamitage de l’ancienne centrale de La Maxe (Moselle), EDF a sorti les grands moyens afin d’immortaliser l’évènement. Tournées au drone, les images sont dignes d’une superproduction hollywoodienne.

Durant 44 ans, la centrale thermique de La Maxe en Moselle a produit de l’électricité en brûlant du charbon. Ses deux unités de 250 MW ont généré un total de 80 TWh, pour un facteur de charge d’environ 42 % sur l’ensemble de sa vie. EDF a définitivement éteint la flamme en 2015, la mise en conformité avec une nouvelle directive antipollution imposée par l’Union européenne étant jugée trop coûteuse. Depuis, l’électricien s’attèle à la déconstruire. Une opération estimée à 40 millions d’euros, dont 25 % devraient être couverts par la revente des matériaux recyclables.

Le processus, qui doit s’étendre jusqu’en 2031, a franchi un cap symbolique avec l’abattage de la cheminée monumentale haute de 162 m. L’opération menée le 15 septembre a été immortalisée d’une manière assez spectaculaire, grâce à un drone offrant une vue panoramique sur la chute et traversant le panache de poussière (voir la vidéo ci-dessous). Un moyen original de vanter le savoir-faire d’EDF en matière de démantèlement d’infrastructures.

En 2023, l’énergéticien avait dû faire face au dynamitage raté de la gigantesque cheminée de l’ancienne centrale au fioul d’Aramon dans le Gard (250 m). Pour d’autres édifices, comme les quatre cheminées de l’ex-centrale au fioul de Martigues dans les Bouches-du-Rhône (140 m), EDF procède par grignotage. Une technique moins spectaculaire, mais indispensable lorsqu’il est impossible d’utiliser des explosifs.

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On a visité le plus grand site de stockage de déchets nucléaires en surface au monde

Par : Hugo LARA
8 septembre 2024 à 05:47

De l’arrivée du camion au stockage en alvéole de béton, Révolution Énergétique a suivi le parcours d’un colis de déchets radioactifs de « faible et moyenne activité à vie courte » (FMA-VC) pris en charge par le centre de stockage de l’Aube. Ce site opéré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) est le plus vaste de la planète. Immersion.

Les déchets radioactifs, notamment produits par nos centrales nucléaires, se déclinent en différentes catégories, selon leur « activité » (leur niveau d’émission de radioactivité) et leur « période » (la durée nécessaire à leur décroissance). Ces déchets peuvent être :

à vie très courte (VTC), si sa demi-vie est inférieure à 100 jours

 à vie courte (VC), si sa demie-vie est inférieure ou égale à 31 jours

à vie longue (VL) si sa demie-vie est supérieure à 31 jours

☢️ de très faible activité (TFA)

☢️ de faible activité (FA)

☢️ de moyenne activité (MA)

☢️ de haute activité (HA)

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En fin de vie, chaque déchet doit ainsi rejoindre un site de stockage approprié à sa catégorie. Pour confiner les déchets « FMA-VC », de faible et moyenne activité à vie courte, la France dispose du plus grand site du monde : le site de stockage de l’Aube (CSA), mis en service en 1992. Géré par l’ANDRA, ce centre de 95 hectares dont 30 sont réservés au stockage, peut recevoir des déchets radioactifs en vrac ou déjà conditionnés. Les déchets en vrac sont conditionnés sur place, dans un atelier étanche à l’air, où ils sont placés dans un fût métallique, compactés, puis immobilisés dans une matrice de béton coulé dans le fût. Ils rejoignent ensuite une alvéole, sorte de vaste bâtiment cubique aux épaisses parois de béton armé.

Le sarcophage est identique pour les déchets arrivants déjà conditionnés dans des cylindres en béton. Ces derniers sont contrôlés puis directement placés dans les alvéoles. Empilés les uns sur les autres, les colis sont progressivement recouverts de gravier pour combler les vides. Une fois l’alvéole pleine, son toit est coulé sur place, formant ainsi un cube de béton aveugle. Elle est ensuite recouverte d’une résine afin de l’étanchéifier. Le sarcophage doit rester étanche durant au moins 300 ans, le temps que la radioactivité qu’il contient décroisse à des niveaux comparables à la radioactivité naturelle.

Des alvéoles de déchets en fûts béton et métal, épaisseur de mur d’une alvéole, allée desservant les alvéoles et écran de contrôle du bâtiment de conditionnement des déchets en vrac / Images : Révolution Énergétique.

Une grande variété de déchets est reçue sur le site de l’Aube, de simples boulons, gravats, blouses jusqu’aux imposants couvercles de cuves de réacteurs nucléaires français remplacés. Pas moins de 55 coupoles d’acier mises au rebu, dans des alvéoles qui leur sont réservées. Le site devra d’ailleurs prendre en charge le couvercle défectueux de l’EPR de Flamanville, récemment démarré.

Conçu pour stocker un maximum d’un million de mètres cubes de déchets, le centre de l’Aube était à fin 2023 rempli à 38 % de sa capacité. Lorsqu’il sera entièrement rempli, en 2062 d’après les calculs, les alvéoles seront recouvertes d’une épaisse couche de terre, sable, terre et de membranes bitumineuses. L’objectif est de renforcer l’étanchéité des alvéoles et de réduire le risque d’une intrusion humaine, durant les trois siècles de surveillance promis par l’ANDRA.

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Voici la consommation réelle d’une pompe à chaleur air/eau en plein été

Par : Hugo LARA
2 septembre 2024 à 14:59

Les pompes à chaleur air/eau produisent de l’eau chaude sanitaire toute l’année et de l’eau chaude destinée aux radiateurs en hiver. Exploitant la chaleur « gratuite » contenue dans l’air ambiant pour fonctionner, leurs performances devraient être remarquables en été. Qu’en est-il réellement ? Nous avons mesuré les consommations d’un modèle installé dans une maison individuelle du sud-est de la France.

Très économes en énergie, les pompes à chaleur (PAC) sont plébiscitées pour décarboner le chauffage et l’eau chaude sanitaire. En France, seules les pompes à chaleur air/eau (comprenez, qui transmettent la chaleur de l’air ambiant à un circuit d’eau) sont subventionnées, car elles ne sont pas réversibles. Elles servent uniquement à chauffer et ne peuvent pas être utilisées pour la climatisation. Ce type de pompe à chaleur est donc privilégié lors d’un remplacement de chaudière. Mais qui connaît la consommation réelle de ce mode de chauffage ?

2 900 euros de fioul chaque année

Pour le savoir, nous avons installé un compteur d’électricité sur l’alimentation d’une pompe à chaleur air/eau d’une puissance de 16 kW thermiques. Une machine récemment installée dans une maison de 150 m² bien isolée, située à 500 m d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette PAC du fabricant français Atlantic, modèle Alfea Excellia HP Duo intégrant un ballon de 190 litres, remplace une chaudière au fioul d’une vingtaine d’années. Malgré son jeune âge relatif, la chaudière était bruyante et parfois malodorante selon les propriétaires. Mais ce sont les factures de fioul qui les ont principalement motivés à opter pour une pompe à chaleur : 2 900 euros pour la dernière année, pour une consommation moyenne quotidienne de 7 litres de ce combustible fossile.

L’opération leur a coûté 7 784 euros, pour un prix de départ TTC de 14 784 euros. Un joli rabais de 7 000 euros permis par le cumul d’une aide « Ma Prime Rénov’ » et d’une « prime CEE ». L’éco-prêt à taux zéro leur permet de régler le reliquat sur 15 ans, soit une quarantaine d’euros mensuels. Ainsi, passer du fioul à la pompe à chaleur n’a nécessité aucun investissement massif pour les propriétaires de cette maison. Une belle opération, puisque le montant réglé correspond à moins de trois années de factures de fioul. Mais qu’en est-il des factures d’électricité, qui ont nécessairement augmenté, les électrons se substituant au fioul ?

Facture finale du remplacement de la chaudière fioul par une pompe à chaleur fournie par les propriétaires.

Une consommation électrique particulièrement faible en été

En consultant le relevé de consommation de l’appareil, la réponse est cinglante. Dès les beaux jours arrivés, la surconsommation d’électricité devient peu significative. Le chauffage est coupé, et la pompe à chaleur ne sert quasiment plus qu’à produire de l’eau chaude sanitaire. De l’eau chauffée grâce aux calories de l’air ambiant, lui-même chaud à cette période de l’année. Avec, pour seul regret, que l’air froid soufflé par l’unité extérieure durant la production d’eau chaude, ne puisse pas être réutilisé pour climatiser le logement.

Ainsi, nous avons relevé seulement 98 kWh (25 euros, au tarif réglementé base) en avril 2024, 61 kWh (15 euros) en mai, et même 46 kWh (12 euros) en juillet. D’autant que les deux occupants n’ont pas quitté leur logement sur cette période, et ont invité famille et amis à plusieurs reprises. Sur le mois de juillet, la consommation moyenne quotidienne s’élève à seulement 1,49 kWh. Le pic de consommation absolu plafonne à 4,4 kWh, un jour de juin ou le logement est occupé par une dizaine de personnes, donc autant de douches. C’est peu, comparé à ce qu’un cumulus électrique traditionnel ou une chaudière au fioul consommerait pour fournir de l’eau chaude à deux personnes et leurs invités.

Nous constatons par ailleurs que la consommation de la PAC représente une faible part de la consommation totale d’électricité du logement. 16 % en avril, 12 % en mai, 9 % en juin, 8 % en juillet et 6,5 % en aout, alors qu’un ballon d’eau chaude électrique classique accapare généralement 40 à 60 % de la facture électrique.

Fonctionnement nocturne

Sans programmation particulière, la pompe à chaleur privilégie par défaut un fonctionnement nocturne. Elle démarre généralement entre 23 h et 1 h, générant un pic de puissance électrique bref, mais assez élevé, jusqu’à 6 kW certains jours, toujours en dehors des heures pleines. Une bonne chose, pour éviter de dépasser la puissance souscrite de son contrat d’électricité, mais également pour ménager le réseau électrique national. Cependant, un fonctionnement nocturne réduit les performances d’une pompe à chaleur, surtout l’hiver. L’air ambiant étant plus froid. L’impact d’un cycle de nuit sur le coefficient de performance (COP) en plein été est certainement peu significatif.

Si nous ne pouvons pas mesurer ce COP en temps réel, la fiche technique de l’appareil promet un COP maximal de 4,15 (à +7 °C pour des radiateurs basse température chauffés à 35 °C). Cela signifie que, pour 1 kWh d’électricité consommée, 4,15 kWh d’énergie thermique peuvent être générés, dans les meilleures conditions. Par ailleurs, le fabricant promet un fonctionnement jusqu’à -20 °C. Toutefois, à une température extérieure de -7 °C, le COP chute déjà à 1,85 pour une eau chauffée à 55 °C.

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Faut-il faire confiance aux consommations relevées par la pompe à chaleur ?

À noter que les consommations que nous avons télérelevées sont issues d’un tore de mesure que nous avons placé sur la phase d’alimentation du tableau électrique dédié à la pompe à chaleur. En effet, Atlantic, le fabricant de la machine, avait expédié à notre demande une passerelle Wifi « Cozytouch », qui permet de piloter l’appareil à distance et de consulter ses consommations via l’application smartphone éponyme. Nous avions cependant noté des aberrations dans certaines valeurs affichées, comme une consommation faramineuse d’électricité (plus de 2 900 kWh sur un seul mois !) et une partie de la consommation imputée au chauffage en plein été (9 kWh chaque mois). Des ingénieurs de la marque nous ont ainsi expliqué que la consommation n’était pas relevée par un compteur intégré à l’appareil, mais simplement estimée par un algorithme à partir de la durée d’utilisation de la PAC. C’est un peu frustrant.

Toutefois, la consommation estivale attribuée au chauffage ne serait pas une erreur, mais correspondrait à une pompe qui assure la circulation de l’eau (non chauffée) dans les radiateurs, pour éviter sa stagnation.

Conso tore
(kWh)
Conso appli Cozytouch (kWh)
Mars 405,27 2 983
Avril 98,07 119
Mai 61,23 58
Juin 47,63 45
Juillet 46,24 36
Aout 45,62 12

 

Comparaison des interfaces de notre appareil de mesure (à gauche) et de l’application Cozytouch (à droite).

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