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Reçu aujourd’hui — 21 mai 2025

Le jour des Électrons Libres

19 mai 2025 à 03:34

Nous y sommes.

Les électrons sont lâchés et vont tourner autour du noyau du futur pour mener avec vous, sur les réseaux sociaux et sur notre site, la bataille du progrès et de la rationalité. 

Parce que l’intelligence artificielle s’impose comme la plus grande révolution anthropologique et informationnelle que l’humanité ait connue, nous devons accompagner les incroyables promesses qu’elle recèle, mais aussi analyser ses potentielles dérives. 

Parce que notre monde ne cesse de proposer de nouvelles avancées économiques, écologiques, technologiques, industrielles, médicales, astronomiques, intellectuelles et que nos biais de négativité les occultent trop souvent, nous devons promouvoir ce qui se construit, loin des polémiques. Raison pour laquelle, en ce premier jour, nous braquons nos projecteurs sur les drones de Zipline, qui sauvent des milliers de vies en Afrique, en livrant sang, vaccins et médicaments dans des villages isolés. Un véritable changement de paradigme. 

Parce que la liberté est essentielle à l’épanouissement de la créativité humaine, nous devons, à la lumière des leçons de l’histoire, promouvoir ce qui la favorise et combattre ce qui l’étouffe. Cruelle ironie du destin, notre lancement coïncide avec le centenaire de la naissance de Pol Pot, qui, sous couvert d’égalité, a écrasé cet immense potentiel, réduisant chaque être humain à un automate asservi. Nous y revenons en ce premier jour.

Comment ça marche ?

L’actualité se forge sur les réseaux sociaux : nous y diffuserons intégralement tous nos contenus gratuits. Sur notre site, ils seront prolongés par des encarts réservés à nos abonnés désireux d’analyser les sujets en profondeur. Tous nos articles sont accessibles, mais à des niveaux de détail différents.

Passée cette première semaine un peu particulière, nous proposerons un contenu quotidien : deux articles de fond, le mercredi et le samedi ; les autres jours, des brèves qui vont droit au but, ou des graphiques éclairants. Mais aussi des vidéos pédago-ludiques créées à l’aide de l’IA, des tests et des jeux autour des thèmes que nous abordons. La quête du savoir peut se faire dans la joie et le divertissement ! 

Parce que nous espérons embrasser passionnément l’avenir, nous avons concocté une charte rétro-futuriste qui puise dans notre culture de l’action et de la liberté, pour retrouver une fraîcheur trop longtemps étouffée par la facilité catastrophiste.

Régulièrement, des émissions et des débats nous permettront d’aborder chaque sujet avec nos meilleurs spécialistes et d’échanger avec vous.

Les réseaux ne figurent pas seulement le champ de bataille où se commente l’actualité, ils sont aussi le lieu où se construisent des communautés. Nous l’avons tous découvert avec bonheur, puisqu’ils ont largement contribué à nous rassembler. Raison pour laquelle nous voulons en créer une nouvelle qui sourit à l’avenir et rejette le venin distillé par les marchands de peur. Une communauté qui se retrousse les manches pour rendre demain possible, malgré les immenses défis auxquels l’être humain est confronté. Une communauté alimentée par les mots de notre formidable équipe, composée de chercheurs, d’ingénieurs, de médecins, d’économistes, de spécialistes de l’écologie et du développement durable, de développeurs, de juristes, de journalistes et d’acteurs de la French Tech. Pour consolider ces liens, nous vous invitons à nous rejoindre lors d’événements réguliers : un cocktail Électron, des webinaires périodiques et la participation aux Mélior du progrès, trophées célébrant les initiatives les plus remarquables au service de l’humanité.

Alors, rejoignez notre communauté, rejoignez-nous.

Antoine Copra, directeur de la rédaction,
Benjamin Sire, rédacteur en chef,
Philippe Bourcier, coordinateur IA,
Frédéric Halbran, coordinateur développement.

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Les super-pouvoirs des NGT

24 février 2025 à 10:17

On dit qu’ils vont révolutionner l’agriculture. Au point que 1000 scientifiques, dont 35 Nobel, ont supplié le parlement de les autoriser. Mais c’est quoi, ces fameux NGT ? Et quels sont leurs super-pouvoirs ?

Le principe des OGM classiques ? Transférer un gène d’un organisme vers un autre, d’où leur nom, « transgéniques ». Par exemple, le maïs BT a reçu d’une bactérie naturellement présente dans le sol la capacité de produire son propre insecticide.

Les NGT, eux, utilisent la technique qui valut à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna le prix Nobel de chimie, les « ciseaux moléculaires » CRISPR-Cas9, qui permettent de modifier précisément la génétique d’une plante sans introduire de gènes extérieurs. Ce sont donc bien des Organismes Génétiquement Modifiés, dans le sens où l’homme est intervenu, mais pas transgéniques. Ils pourraient apparaître spontanément dans la nature, avec une probabilité plus ou moins importante, par mutation ou par croisements successifs.

Emmanuelle Charpentier, « Électron Libre »

J’approfondis

Pour comparer aux anciennes techniques de sélection, imaginons 3 dés. Il y a deux façons d’obtenir un triple 6 : les lancer et laisser faire le hasard, ou les poser directement sur la bonne face. On gagne beaucoup de temps, mais il faut que ce soit autorisé par les règles du jeu.

Car les fruits et les légumes que nous consommons ont tous été lentement modifiés génétiquement. Ils sont à des années-lumières de leur état d’origine naturel. Chaque grain de maïs, par exemple, était piégé à l’intérieur d’une coque non comestible aussi résistante qu’une coquille de noix et les épis étaient beaucoup plus petits. Aujourd’hui, les grains sont nus et restent longtemps sur l’épi. Dans la nature, ces caractéristiques les rendraient plus vulnérables aux oiseaux qui se nourrissent des graines. Pour notre alimentation, c’est au contraire une avancée majeure.

Les choux actuels, brocoli, kale, vert ou de Bruxelles sont tous issus d’une même plante, sur laquelle il n’y avait pas grand-chose à manger. On pourrait lister tous les légumes présents dans notre assiette : aucun n’existerait sous cette forme sans des siècles d’intervention humaine.

Pour créer un NGT, il faut avoir étudié précisément les caractéristiques d’une plante et identifier le gène intéressant. On peut alors aller plus loin et plus vite que la sélection classique, et de manière très précise. Pour agir sur 3 points essentiels : diminuer les besoins d’engrais et de pesticides, améliorer la qualité de notre alimentation et adapter les cultures au changement climatique.

Les premières applications existent et sont déjà commercialisées à travers le monde. Elles se concentrent sur la qualité nutritionnelle des aliments, comme une tomate enrichie en antioxydants ou un soja au profil d’huile plus favorable. Les possibilités semblent infinies. Des plantes que l’homme a cessé de cultiver pourraient même réapparaître sur nos étals.

Diminuer les pesticides

Pour les cultures les plus courantes, comme le blé, les chercheurs s’efforcent d’améliorer ou de préserver les rendements tout en réduisant l’usage d’engrais et de pesticides. Cet enjeu est crucial : avec une population mondiale croissante, augmenter la productivité par hectare est essentiel pour éviter d’empiéter sur les terres préservées pour la nature. Actuellement, la déforestation est responsable de 50 % de la perte de biodiversité, bien plus que le réchauffement climatique (6 %).

Les plus grandes menaces
pour la biodiversité

Source : Living Planet Report

Des chercheurs ont ainsi trouvé un moyen de réduire la quantité d’engrais azotés nécessaires à la culture des céréales. D’autres sont sur la bonne voie pour remplacer les pesticides. Des céréales résistantes à un virus de type « Jaunisse », transmis par les insectes, ont notamment été développées. Jusqu’en 2018, les néonicotinoïdes étaient un moyen de lutte efficace. Depuis leur interdiction, les agriculteurs doivent appliquer plusieurs insecticides. Obtenir des variétés tolérantes aux virus serait un moyen efficace de limiter leur utilisation.

D’autres NGT permettent de se passer de fongicides, ces pesticides qui empêchent le développement de champignons. Comme le blé immunisé contre l’oïdium, qui a été approuvé le 5 mai 2024 par les autorités chinoises.

Quel bilan pour les OGM ?

J’approfondis

Améliorer notre alimentation

Les NGT peuvent aussi nous aider à mieux nous nourrir, pour un meilleur prix, en alliant rendement et qualité nutritionnelle. Une farine blanche contenant 3 fois plus de fibres, autant qu’une farine complète, a été développée aux États-Unis. Le manque de fibres dans notre alimentation est vu comme une des causes de cancer liées à notre mode de vie. En Angleterre, des essais portent sur des blés moins riches en Acrylamide, un composant qui s’avère cancérigène en cas de surcuisson. 

S’adapter au changement climatique

Un des principaux axes de développement est évidemment l’adaptation des cultures au réchauffement climatique. Éviter les pénuries ou les trop grandes augmentations de prix en cas de mauvaises récoltes est un des enjeux majeurs des prochaines décennies. Des plants de blé aux racines plus longues ont par exemple été conçus pour être plus résistants à la sécheresse. De nouvelles conditions qui amènent parfois les agriculteurs à privilégier des variétés moins productives, plus chères et consommatrices de terres. L’édition génomique permet de concilier les deux. Et de se protéger des aléas.

En Europe, un assouplissement encore fragile ?

Le Parlement européen a voté pour assouplir les règles sur les plantes créées avec les Nouvelles Techniques Génomiques. Malheureusement, certains amendements risquent de freiner leur adoption.

Les NGT ne pourront pas être utilisées en agriculture biologique, alors qu’elles pourraient réduire le recours aux pesticides. C’est d’autant plus surprenant que l’agriculture bio utilise depuis longtemps des variétés issues de la mutagenèse aléatoire (provoquée par des radiations ou des produits chimiques). Les variétés modernes d’orge de printemps, de tournesols oléiques ou même le pamplemousse rose sont issus de cette technique, qui a prouvé ses avantages pour l’environnement et les consommateurs.

La législation distingue deux types de NGT : les NGT1, qui subissent des modifications génétiques mineures, similaires à la sélection conventionnelle, et sont exemptées des règles les plus strictes, et les NGT2, issus de modifications plus complexes. Ces derniers devront être identifiés par un étiquetage spécifique. Une mesure qui pourrait être exploitée par les « marchands de peur », qui préfèrent l’émotion au consensus scientifique. Alliée aux exigences spécifiques de surveillance et de traçabilité, cette obligation pourrait pénaliser les petites entreprises qui veulent les développer ou les utiliser.

Limiter le potentiel des NGT, c’est augmenter le coût de l’alimentation pour les Européens, réduire la compétitivité des agriculteurs, renoncer à des solutions écologiques et fragiliser notre sécurité alimentaire. Un progrès a été fait. Espérons que certains détails et l’instrumentalisation des peurs par certains activistes ne ruinent pas les immenses bénéfices attendus.

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