Dans le grand tourbillon de la vie foisonnante du jeu vidéo indé, Canard PC n’avait pas fait la recension de Bloodroots, le précédent jeu de Paper Cult. Sorti en 2020, le hack ’n’ slash sauce western avait été bien reçu. Pour des raisons évidentes (un CDI, la loyauté, la peur) je ne vais pas vous renvoyer vers un média concurrent, mais citer cette évaluation Steam prise au hasard : « Je recommande ce jeu à ceux que la violence réconforte. »

Il paraît qu’on retrouve forcément les graines du chef-d’œuvre d’un artiste dans ses premiers essais. Il y aurait du Seigneur des Anneaux dans les dictées de CP de Tolkien. Du Titeuf dans Victor. Du Questions pour un champion dans « De retour de vacances ». Y a-t-il donc du King’s Field dans Elden Ring ? Menons l’enquête sur le terrain, ce prix Albert Londres ne va pas tomber du ciel.

Il y a des idées qui, aussitôt formulées, paraissent évidentes. De celles qu’on se maudit de ne pas avoir eues avant, pour embrasser la richesse. Alors on gratte son Super Banco, et sa mélancolie, devant le Rendez-vous des Amis.

Si vous êtes du genre à arracher un cerisier à la pelleteuse à chaque fois que vous faites un clafoutis, sachez qu’il existe d'autres moyens. Pensez-y, car nous n’avons pas de planète B.

Faelduum se meurt, envahi par des forces obscures. Heureusement, l’Inquisition, dont nous sommes un des bras armés, veille pour accomplir la volonté du Prêtre Roi contre les sorcières. Mais les méchants sont-ils toujours ceux qu’on pense ? Pas sûr. Par exemple, on blâme toujours le Moyen Âge, alors que c’est surtout à la Renaissance qu’on brûlait des sorcières. Bravo, Michel-Ange, c’est du propre.

En 1956, Fritz Bauer est nommé procureur général à Francfort. Il monte alors une escouade de procureurs en début de carrière. Plus que leur jeunesse ou leur dynamisme linkedinien, c’est leur absence de lien avec le régime nazi qui l’intéresse. 

Lorsqu’on évoque quelqu'un qui est sorti de notre vie depuis longtemps, on utilise souvent le passé, à tort. « Jean-Jacques avait le vin mauvais », dites-vous de ce tonton, perdu de vue en 2008. De l’autre côté de cette curieuse temporalité alternative, Jean-Jacques est bien vivant, et parle aussi de vous au passé. Il jure à sa conseillère pénitentiaire d'insertion : « J’avais un neveu, il peut m'héberger si je sors ! »

Je suis bien embêté. Je pourrais vous copier-coller quasiment tel quel l'article de Perco, qui s’était penché, en juillet 2024, sur l’accès anticipé de Cataclismo. Fort heureusement, en tant que journaliste affilié au SLIP (Syndicat des Littéraires Intermittents Professionnels), je sais que je peux compter sur l’amnésie d’un lectorat qui ne fait de toute façon que regarder les images. Ah zut. Là aussi, ça sera pareil.

Le jeu vidéo est connecté à son époque. Endless Legend est sorti en 2014, année du premier décès d’un glacier des suites du réchauffement climatique, l’islandais Okjökull. Endless Legend 2 prend place sur la planète Saiadhan, engloutie par des eaux laissant poindre une surface à peu près équivalente à celle de la future île de Bretagne.

Je me réjouissais, à voix haute, de collectionner des grenouilles toutes plus choupettes les unes que les autres. C’est alors qu’un triste sire allergique au bonheur – à celui des autres, principalement – me lança du haut de son bureau en mezzanine et de toute sa pédanterie de pisse-froid : « En fait t’aimes l’eugénisme quoi. » Au fait, bienvenue à la rédac, Kocobé !

Le motion gaming de salon n’a pas attendu les prouesses de mémé sur Wii Sports (2006), et encore moins vos meilleurs perfect sur fond de Kylie Minogue dans Just Dance (2009). En 2003, déjà, des corps bougeaient devant la webcam de la PlayStation 2, l'EyeToy.

Le monde d’aujourd’hui va à 100 km/h. Le temps que vous lisiez ce chapo, les États-Unis ont déménagé sur Mars, Jul a sorti quatorze doubles albums, et le CAC40 est en forte hausse suite à l'entrée en bourse tonitruante des Restos du Cœur. Alors qui a encore le temps de passer 200 heures sur Civilization VII ?

En 2016, Canard PC eut la disruptive idée de faire brasser « pour le fun » une bière, La Tête dans le Fût, pour la vendre à ses lecteurs alcooliques épicuriens. Si vous trouvez déjà ça pas banal, attendez de voir le volume touillé : 1 000 litres (UNE TONNE de binouze). Aujourd’hui, lors des réunions « Développement & Perspectives » hebdomadaires, l’anecdote revient souvent. Ivan ne manque jamais de relever, ému, la marge commerciale nette d'environ 17 € dégagée par cette opération d’envergure inédite.