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À partir d’avant-hierLinuxFr.org : les dépêches

GIMP 2.10.38 est sorti

Note : cette dépêche est une traduction de l'annonce officielle de la sortie de GIMP 2.10.38 du 3 mai 2024 (en anglais).

Cette (peut-être dernière) version stable de GIMP 2 apporte des rétroportages très demandés de GTK3, y compris une prise en charge améliorée des tablettes sous Windows. Un certain nombre de corrections de bugs et d’améliorations mineures sont également incluses dans cette version.

Sommaire

Cette actualité répertorie les changements les plus notables et visibles. En particulier, nous ne répertorions pas toutes les corrections de bogues ou améliorations mineures. Pour obtenir une liste plus complète des modifications, vous devez vous référer au fichier NEWS ou consulter l'historique des commits.

Nouvelles fonctionnalités et améliorations

Prise en charge améliorée des tablettes sous Windows

Avant cette version, GIMP prenait uniquement en charge la connexion de tablettes sous Windows via les pilotes WinTab plutôt que les nouveaux pilotes Windows Ink. Pour cette raison, nous avons reçu un certain nombre de rapports concernant des tablettes présentant des problèmes avec des boutons qui ne répondent pas, une sensibilité à la pression incorrecte, un mouvement de brosse retardé et des changements de position à mi-course.

Ces problèmes étaient dus à une limitation de GTK2, car la prise en charge de Windows Ink a été implémentée dans GTK3 par Luca Bacci, contributeur de longue date. Pour cette version, Luca a eu la gentillesse de rétroporter ce support vers GTK2. Vous pouvez désormais basculer entre les pilotes WinTab et Windows Ink (s’ils sont pris en charge par votre ordinateur) dans la boîte de dialogue Préférences sous les paramètres du périphérique d’entrée.

Windows Pointer Input API option in GIMP 2.10.38
Windows Pointer Input API peut être changé maintenant - GIMP 2.10.38

Rétroportages d’autres fonctionnalités de GTK3

Luca a également contribué à plusieurs autres fonctionnalités portées de GTK3 à GTK2. Certaines des améliorations rétroportées incluent la mise à jour de la taille de la boîte de dialogue d’impression afin que les boutons ne soient pas coupés, la résolution de problèmes avec les boîtes de dialogue contextuelles apparaissant derrière les précédentes et plusieurs correctifs concernant la saisie au clavier.

Ces améliorations concernent principalement Windows et sont déjà incluses dans la version de développement 2.99. Cependant, nous sommes très heureux que ces améliorations de la qualité de vie soient désormais disponibles dans cette version stable de GIMP 2.10 !

Corrections de bogues

Crashs récents

Deux crashs fréquemment signalés ont été corrigés. Un changement dans GLib 2.80 a exposé un bogue dans notre processus de fermeture et provoqué un crash à la sortie. Luca Bacci a une fois de plus conçu un correctif pour la version 2.10.38 et la prochaine version candidate 3.0. Un autre crash que certains utilisateurs rencontraient lors de très petites sélections a également été corrigé.

Autres correctifs

Un certain nombre d’autres petits bugs ont été corrigés dans cette version. Parmi eux :

  • Les PNG indexés avec transparence sont désormais exportés avec les bonnes couleurs
  • Anders Jonsson a corrigé les plages d’entrée de plusieurs filtres tels que Waves et Distort
  • Le champ de personnalisation de la barre de titre prend désormais en charge les caractères UTF-8
  • Les commentaires d’images existants ne « fuient » plus dans les images nouvellement créées

Statistiques de sortie

Depuis GIMP 2.10.36 :

  • 16 rapports ont été clos comme CORRIGÉS dans la version 2.10.38
  • 9 demandes de fusion ont été exécutées
  • 81 commits ont été poussés
  • 1 nouvelle traduction a été ajoutée : kabyle
  • 16 traductions ont été mises à jour : biélorusse, portugais brésilien, anglais britannique, danois, géorgien, allemand, grec, hongrois, islandais, italien, norvégien nynorsk, slovène, espagnol, suédois, turc, espagnol

25 personnes ont apporté des modifications ou des correctifs à la base de code de GIMP 2.10.36 (l’ordre est déterminé par le nombre de commits) :

  • 7 développeurs : Alx Sa, Jehan, Luca Bacci, Jacob Boerema, Lukas Oberhuber, lillolollo, Øyvind Kolås
  • 19 traducteurs : Kolbjørn Stuestøl, Sabri Ünal, Bruce Cowan, Yuri Chornoivan, Vasil Pupkin, Anders Jonsson, Rodrigo Lledó, Jürgen Benvenuti, Sveinn í Felli, Andi Chandler, Juliano de Souza Camargo, Ekaterine Papava, Balázs Úr, Martin, Philipp Kiemle, Alan Mortensen, Dimitris Spingos, Marco Ciampa, Yacine Bouklif

Contributions sur d’autres dépôts du GIMPverse (l’ordre est déterminé par le nombre de commits) :

  • La branche gimp-2-10 de gimp-macos-build (scripts de build macOS) a eu 30 commits depuis la version 2.10.36 par 2 contributeurs : Lukas Oberhuber, Bruno Lopes.
  • La version flatpak est composée de 11 commits par 3 contributeurs : Jehan, Hubert Figuière et Bruno Lopes.
  • Notre site Web principal a eu 42 commits depuis la sortie du 2.99.18 par 4 contributeurs : Jehan, Alx Sa, Andre Klapper et Lukas Oberhuber.
  • Notre site Web du développeur a enregistré 34 commits depuis la version 2.99.18 par 6 contributeurs : Bruno Lopes, Jehan, Alx Sa, bootchk, Alpesh Jamgade et Robin Swift.
  • Notre documentation 2.10 a eu 35 commits depuis la version 2.10.36 par 8 contributeurs : Alan Mortensen, Anders Jonsson, Rodrigo Lledó, Jacob Boerema, Kolbjørn Stuestøl, Marco Ciampa, Andi Chandler et Vittor Paulo Vieira da Costa.

N’oublions pas de remercier toutes les personnes qui nous aident à trier dans Gitlab, rapportent des bugs et discutent avec nous d’éventuelles améliorations. Notre communauté est également profondément reconnaissante envers les guerriers d’Internet qui gèrent nos différents canaux de discussion ou comptes de réseaux sociaux tels que Ville Pätsi, Liam Quin, Michael Schumacher et Sevenix !

Remarque : compte tenu du nombre de composants dans GIMP et son univers, et de la manière dont nous obtenons des statistiques via les scripts git, des erreurs peuvent se glisser dans ces statistiques. N’hésitez pas à nous dire si nous avons manqué ou mal catégorisé certains contributeurs ou contributions.

Nouvelles de l’équipe et processus de publication

Idriss, contributeur du GSoC 2023, a récemment obtenu un accès « développeur » sur le référentiel source principal, pour le travail formidable qu’il a continué depuis lors.

Ville Pätsi, contributeur de très longue date (plus de 20 ans !), sur divers sujets (design, thématisation et plus) a obtenu l’accès « reporter » à Gitlab pour aider au tri et à l’organisation directement dans le tracker.

Autour de GIMP

Des nouvelles des miroirs

Depuis nos dernières nouvelles, 3 nouveaux miroirs accueillent GIMP :

  • Clarkson Open Source Institute, États-Unis
  • FCIX, Suisse
  • Tomás Leite de Castro, Portugal

Cela nous amène à un total de 49 miroirs répartis dans le monde.

Les miroirs sont importants, car ils aident le projet en partageant la charge de dizaines de milliers de téléchargements quotidiens. De plus, en disposant de miroirs répartis à travers le monde, nous garantissons que tous aient un accès rapide au téléchargement de GIMP.

Sponsors d’infrastructure et de matériel

Nous avons amélioré la page sponsor avec 2 sections :

  • "Infrastructure Sponsors" répertorie les sponsors qui aident GIMP au niveau de l’infrastructure :

    • CircleCI et MacStadium rendent possible notre plateforme d’intégration continue macOS.
    • Arm Ltd. sponsorise et administre plusieurs exécuteurs « Aarch64 » sur Windows pour notre version ARM 64 bits pour Windows ; et Microsoft avait offert des frais uniques pour leur Microsoft Store.
  • "Hardware Sponsors" répertorie les sponsors qui ont fait don de matériel aux contributeurs pour les aider dans leur travail de développement :

    • Arm Ltd. a récemment fait don d’un kit de développement Windows 2023 pour prendre en charge notre récent support Aarch64/Windows.
    • Purism a fait don d’un Librem Mini en 2021.

Télécharger GIMP 2.10.38

Vous trouverez toutes nos builds officielles sur le site officiel de GIMP (gimp.org) :

  • Flatpaks Linux pour x86 et ARM (64 bits)
  • Installateur Windows universel pour x86 (32 et 64 bits) et pour ARM (64 bits)
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Intel
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Apple Silicon

D’autres paquets réalisés par des tiers devraient évidemment suivre (paquets des distributions Linux ou *BSD, etc.).

Et ensuite ?

C’est clairement l’une des plus petites versions de la série 2.10, et elle pourrait être notre dernière. Nous verrons, même si nous savons aussi que certaines personnes restent bloquées plus longtemps que d’autres sur des séries plus anciennes (en particulier lors de l’utilisation des distributions Long Term Support (LTS) de systèmes d’exploitation de logiciels libres), si nous pourrions donc faire (si nous pensons que c’est nécessaire), une version 2.10.40 avec des corrections de bogues juste avant ou juste après la sortie de GIMP 3.0.0, en guise de conclusion.

Dans tous les cas, nous arrêtons désormais le rétroportage des fonctionnalités de la série 2.10. Ces améliorations de la prise en charge des tablettes graphiques pour Windows sont suffisamment importantes pour qu’elles aient dû être intégrées ; mais à partir de maintenant, nous voulons nous concentrer uniquement sur la sortie de GIMP 3.0.0.

Maintenant, vous vous demandez peut-être quand cela se produira-t-il ? Très bientôt ! Nous sommes sur le dernier sprint vers la release candidate. Cela inclut de nombreuses corrections de bugs, mais également des modifications de l’API en cours. Nous vous tiendrons au courant !

N’oubliez pas que vous pouvez faire un don et financer personnellement les développeurs de GIMP, comme moyen de redonner et accélérer le développement de GIMP. L’engagement communautaire permet au projet de se renforcer ! 💪🥳

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Revue de presse de l’April pour la semaine 10 de l’année 2024

Par : echarp
11 mars 2024 à 14:45

Cette revue de presse sur Internet fait partie du travail de veille mené par l’April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

[Next] Le CNRS veut que ses logiciels libres génèrent des revenus

✍ Martin Clavey, le vendredi 8 mars 2024.

Le logiciel libre a une place importante dans l’univers de la recherche publique. De nombreux chercheurs contribuent à des projets du libre ou en créent. Le CNRS veut maintenant aider ses chercheurs à intégrer leurs logiciels dans une «logique de satisfaction d’objectifs économiques viables» avec un programme de financement appelé «OPEN».

[Le Monde Informatique] Priyanka Sharma (General Manager CNCF): «En France il y a une communauté open source vibrante»

✍ Dominique Filippone, le vendredi 8 mars 2024.

Un mois avant la première édition en France de la Kubecon Europe, la directrice exécutive de la Cloud Native Computing Foundation, qui gère Kubernetes, revient sur les projets et ambitions et apporte son regard sur l’évolution de la place de l’open source dans les entreprises.

Et aussi:

[Le Temps] Au Tribunal fédéral, l'informatique se passe des géants américains (€)

✍ Grégoire Barbey, le jeudi 7 mars 2024.

La plus haute autorité judiciaire du pays a fait le choix de la souveraineté numérique pour son infrastructure informatique. Une approche qui tranche avec d’autres institutions publiques et privées

[ZDNet France] Canonical fête ses 20 ans: comment Ubuntu a changé le monde de Linux

✍ Steven Vaughan-Nichols, le mercredi 6 mars 2024.

La société mère d’Ubuntu, qui équipe aujourd’hui des millions d’ordinateurs de bureau, de serveurs et d’instances cloud, continue de rechercher l’équilibre entre la fourniture de ‘Linux pour les humains’ et sa responsabilité croissante sur le marché mondial de la technologie.

[Le Monde.fr] Open data publique: «On voit les limites dès que les données pourraient remettre en cause le pouvoir établi» (€)

✍ Raphaëlle Aubert et Léa Sanchez, le mardi 5 mars 2024.

Dans un entretien au «Monde», le sociologue Samuel Goëta dresse un bilan de l’ouverture des données publiques en France.

Et aussi:

[Next] Orange condamnée à 860 000 euros pour contrefaçon et violation de la licence libre GNU GPL

Le mardi 5 mars 2024.

Après plus de douze ans de procédure, rapporte l’association April, Orange vient d’être condamnée pour contrefaçon. Elle a violé les termes de la licence GNU GPL v2, et donc le droit d’auteur d’Entr’ouvert, société coopérative autrice de la bibliothèque libre de gestion d’identité LASSO (Liberty Alliance Single Sign On).

Et aussi:

[Place Gre'net] Échirolles va accueillir AlpOSS, rendez-vous dédié à l'Open Source

✍ Florent Mathieu, le lundi 4 mars 2024.

Échirolles accueille AlpOSS le 21 mars 2024, première édition d’un rendez-vous dédié aux solutions numériques Open Source.

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Des cycles, des applis et des données

Avec son plus d’un quart de siècle, il serait temps que LinuxFr se penche sur un sujet qui concerne la population en situation de procréer, soit quelques milliards d’individus, et qui concerne aussi à peu près tout le monde puisqu’il est question de données privées sensibles ; soit encore plus de milliards de personnes. Vous l’avez probablement deviné, il sera donc question des cycles féminins, des applis sous licences libres pour Android servant à le suivre et des données qu’elles récoltent, et également de suggestions d’alternatives.

Théorie de manchots avec des protections hygiéniques entre les ailes le dernier a un ordiphone

Sommaire

Le cycle féminin, de la complexité de la gestion du temps

Un petit rappel qui peut être utile. Le cycle féminin, qui débute au premier jour des règles, est, le plus souvent, de vingt-huit jours, presque comme celui de la Lune qui est d’un peu plus de vingt-sept jours. Il est marqué, à mi-parcours, par une ovulation qui rend les femmes fécondables. Cette coïncidence a fait écrire des âneries, notamment à Aristote :

 Les menstruations ont tendance à se produire naturellement pendant la lune décroissante […]. Car cette période du mois est plus froide et plus humide à cause de la déperdition et de la disparition de la Lune.1

Les cycles peuvent, en fait, être plus ou moins longs selon les femmes, durer plus ou moins longtemps et être plus ou moins abondants. Et cela change au cours du temps. Un cycle est considéré comme court lorsqu’il dure moins de vingt-deux jours, et long lorsqu’il dure plus de trente-cinq jours2. Un retard de règles peut être le signe d’une grossesse, de problèmes de santé ou du début de la ménopause. La survenue des menstruations plus tôt dans le cycle peut être aussi source d’inquiétude. Surveiller son cycle n’est donc pas inutile. Une jeune fille peut être fécondée dès l’apparition de ses règles, entre onze et treize ans généralement. La grossesse la plus précoce que l’on connaisse est celle de Lina Medina qui a eu un enfant à cinq ans et demi et avait été réglée à trois ans et elle n’est pas la seule petite fille à avoir subi une grossesse précoce.

Tout cela s’applique aux femmes qui ne bénéficient pas de contraception orale. Les autres peuvent, ou non, selon les contraceptifs, avoir des saignements.

Des données sensibles

Le suivi des menstruations concernant un très vaste public, de (très) nombreuses applications existent pour ordiphone : on peut en retrouver quelque chose comme une centaine sur le Play Store, voire plus. Elles proposent toutes basiquement un calendrier où noter les jours des règles avec la possibilité de paramétrer l’ajout d’autres informations :

  • abondance des règles,
  • relations sexuelles, protégées ou non,
  • symptômes physiques,
  • symptômes mentaux

Ce qui fait beaucoup, beaucoup de données très sensibles si elles sont soigneusement et régulièrement remplies. Des données qui peuvent intéresser des entreprises ou des pouvoirs publics, qui ne se font pas faute de les utiliser.

Ainsi, en 2019, des applis partageaient gentiment à des fins de revenus publicitaires les données sur Facebook, sans autorisation des personnes concernées. Certaines femmes pendant certaines périodes de leur cycle pouvant être plus susceptibles d’être influencées par des messages publicitaires bien choisis.

Aux États-Unis, depuis la révocation du droit à l’avortement3 les données collectées par ces applications font craindre qu’elles ne causent des préjudices aux femmes les plus vulnérables. Et les applis peuvent, ont intérêt à, ou ne refuseront pas de collaborer avec la police pour traquer les femmes susceptibles d’avorter.

Une quinzaine d’experts onusiens estiment que la pénalisation de l’avortement dans quatorze États états-uniens :

pourrait conduire à des violations des droits des femmes à la vie privée, à l’intégrité et à l’autonomie corporelles, à la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction, à l’égalité et à la non-discrimination et à la protection contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que contre la violence fondée sur le genre.

Ce qui concerne des millions de personnes.

Les mêmes experts constatent que :

ces interdictions d’avortement dans de nombreux États américains se sont accompagnées d’une érosion constante et rapide du droit à la vie privée, les forces de l’ordre s’appuyant de plus en plus sur des données électroniques pour traquer les personnes souhaitant avorter ou celles qui les aident et les encouragent à le faire. La plupart de ces données peuvent être consultées sans mandat.

Ce qui vaut spécifiquement pour l’avortement aux USA, vaut pour tout et partout, notamment l’érosion constante du droit à la vie privée. Par exemple, Google admet que les utilisateurs de Chrome peuvent être suivis dans le mode Incognito. Et on rappellera qu’en France, les services de police judiciaires peuvent accéder aux ordiphones à notre insu et qu’on a l’obligation de donner le code de déverrouillage d’un ordiphone sous certaines conditions4.

Basiquement, comme d’habitude :

  • on donne le moins possible de données,
  • on choisit ses applis, logiciels, réseaux sociaux, magasins en ligne, etc.,
  • on protège ses données.

Et, accessoirement (⁉) on lit régulièrement LinuxFr ou ces questions sont souvent traitées, notamment avec les étiquettes vie_privée, pistagedonnées personnelles, ainsi que dans la section sécurité.

Les applis de suivi des menstruations pour Android sur F-Droid

S’il paraît nécessaire de recourir à une appli de suivi des menstruations, les critères de choix doivent être, d’une part, qu’elle ne collecte aucune donnée, et, d’autre part, que l’on puisse la télécharger de préférence anonymement.

Sur F-Droid, il y a quatre applis5, dans l’ordre alphabétique BlueMoon, Drip, Log 28 et Periodical, on les retrouve aussi sur le Play Store. Elles sont sous licence GNU-GPL et LGPL. Toutes les quatre permettent d’ajouter beaucoup d’informations sur la santé physique ou mentale et les relations sexuelles. Ces informations ne sont pas nécessaires pour le suivi des menstruations. Elles affirment toutes que les données ne sont stockées que sur le téléphone et ne sont en aucune façon collectées. Seule Periodical est traduite en français, les trois autres sont en anglais.

BlueMoon : menstruation et contrôle de la fertilité

Des quatre applis, c’est celle qui exige la version d’Android la plus récente puisqu’elle n’est accessible qu’à partir des versions 8.

Captures d’écran de l’appli de suivi des menstruations BlueMoon

BlueMoon prétend suivre les menstruations et la sexualité des utilisatrices. L’écran d’ajout d’une info propose clairement le choix entre les règles, où on précise l’abondance du flux (trois niveaux), et la sexualité. Dans le second cas de figure, l’appli propose d’indiquer le type d’activité (solo, partenaire, groupe) et demande quel type de contraception, à choisir entre huit propositions. Dans les paramètres de l’appli, on peut configurer la surveillance de la prise de pilules contraceptives : cela se manifeste par une notification vous rappelant de la prendre.

Il est possible de sauvegarder et de restaurer les données, mais dans un format propre à l’application. On peut aussi les supprimer.

Fiche technique

  • Android 8.0 et plus
  • Licence GNU GPL v3
  • Version 1.0.4 (5), février 2024
  • Développé par Nibs Grob
  • La fiche sur le site F-Droid
  • Le dépôt de l’appli.

Drip : une esthétique sobre, un mot de passe et des notifications

Drip est peut-être l’appli la plus aboutie des quatre en termes de fonctionnalités. L’objectif de l’appli, telle qu’elle se définit elle-même :

rappelez-vous que vous n’avez pas besoin d’une appli pour comprendre votre cycle ! Cependant, drip veut vous aider et faciliter le suivi de vos règles, plus facile et plus sûr.

Captures d’écran de l’appli de suivi des menstruations drip

Pour marquer un jour : il faut indiquer les saignements (bleedings) en cochant leur intensité, de spotting (traces) à heavy (abondant). Cela s’affichera sur le calendrier avec des couleurs rouges dont l’intensité varie selon l’importance du flux. Il faut le faire pour chaque jour. Il est possible de marquer un jour et de l’exclure du suivi menstruel. L’appli peut, sur demande, envoyer des notifications quelques jours avant la date prévisible des règles.

Les statistiques indiquent les durées minimum et maximum des cycles, l’écart-type et le nombre de cycles.

On peut protéger l’accès à l’appli par un mot de passe, exporter ou importer les données au format CSV et les effacer du téléphone.

Fiche technique

  • Android 6 et plus pour la dernière version, la version 0.1905.29-beta (3) de 2020 est compatible Android 4.1 et plus
  • Licence GNU GPL v3
  • Version 1.2311.14 (25), janvier 2024
  • Développé par Bloody Health GbR
  • La fiche sur le site F-Droid
  • Le site de l’appli.

Log28, pour les vieux ordiphones sous Android 4

Comme pour la précédente : on ajoute des jours en indiquant les saignements. Ici, pas d’indication d’intensité du flux, mais on peut saisir des notes au besoin. La maintenance de Log28 semble en stase : la dernière version date de 2020.

Captures d’écran de l’appli de suivi des menstruations log28

L’écran Overview (Aperçu) indique combien de jours il reste, ou, selon la date, le nombre de jours antérieurs à la date du jour. Il permet de faire défiler horizontalement les informations par jour. Dans Add Info (Ajouter des infos) on peut rajouter des notes et d’autres éléments si on a paramétré l’appli pour ce faire. Par défaut tout est coché, sur les captures d’écran de suivi, je n’ai gardé que les Physicals Symptoms (symptômes physiques) et uniquement Bleeding (saignements).

Dans Calendar (calendrier) on a un aperçu mensuel et on peut faire défiler les mois dans le sens vertical. Et enfin, le menu History (historique) indique les dates de début des cycles, sur la période ainsi que le nombre de jours des règles et celui des cycles. En haut, figurent les moyennes des durées des cycles et des règles. Et c’est tout.

Fiche technique

  • Android 4 ou plus
  • Licence : LGPL 3 uniquement
  • Version 0.6 .2, octobre 2020
  • Développé par Waterbird Software
  • La fiche de l’appli sur F-Droid
  • Le dépôt de l’appli.

Periodical, facile à utiliser et en français

Periodical a le mérite, outre d’être traduite en français, d’être d’une utilisation très simple. Elle s’ouvre sur le calendrier : on appuie sur un jour et elle vous demande s’il faut le marquer comme premier jour des règles. Il n’y a rien d’autre à indiquer ! On peut, bien sûr, « Modifier les détails » pour ajouter d’autres informations, l’intensité par exemple de 1 (léger) à 4 (abondant). L’abondance des flux figure sur le calendrier sous forme de points, de 1 à 4 donc.

Captures d’écran de l’appli de suivi des menstruations Periodical

Le calendrier est en couleurs : rouge pour les jours des règles (comme c’est original  !), bleu pour les jours fertiles et jaune pour les autres. Ça ne peut pas se configurer. Il y a un historique avec les moyennes, un historique détaillé par jour. On peut sauvegarder les données au format json.gz ou les restaurer. Et enfin, l’appli a une aide bien complète et bien faite.

Des quatre, c’est, de mon point de vue, la plus facile à utiliser, mais peut-être la moins réussie sur le plan esthétique.

Fiche technique

  • Android 5 et plus
  • En français, licence GNU GPL v3.0 ou plus
  • Version 1.75 (99), octobre 2023
  • La fiche de l’appli sur F-Droid
  • Le site de l’appli.

À quoi servent ces applis ?

À quoi servent-elles, ou plutôt comment servent-elles ?

Elles sont, bien évidemment, utilisées pour suivre le flux et pour prévoir les dates, plus ou moins exacte, des prochaines règles et, par conséquent, faire les courses nécessaires afin de ne pas être pris au dépourvu. On peut aussi, par contrecoup prendre certains rendez-vous, médicaux notamment, en fonction, ou encore des jours de congé.

Elles peuvent aussi être utiles pour les informations de santé en permettant de repérer rapidement un retard des règles et, selon les cas de figure : s’en réjouir, s’en inquiéter, consulter, etc.

Elles sont susceptibles d’être utilisées dans un but procréatif : repérer les jours les plus fertiles du cycle. Pour un couple dont un (ou les deux) membre se déplace souvent, cela peut être utile pour programmer les déplacements dans la mesure du possible.

Peut-on les utiliser à des fins contraceptives ? Non si on ne se base que sur les dates d’ovulation ! Enfin pas si on ne veut vraiment pas avoir d’enfant. En revanche, oui si on a besoin d’un suivi de la prise de pilule.

Et des alternatives

Suivre ses menstruations n’est pas indispensable, mais, si on en ressent le besoin, une appli n’est pas le seul moyen. Avec ces alternatives, plus ou moins élaborées, les risques de dispersion des données dans la nature numérique sont quasiment nuls.

On peut faire ça « à l’ancienne » donc sur du papier. Les diaristes peuvent utiliser leur journal : « cher journal, aujourd’hui les anglais ont débarqué, et ça fait un mal de chien. » On peut utiliser un calendrier, ou un agenda. Ça se fabrique et se vend toujours.

Si vous n’avez pas de calendrier imprimé sous la main, ni envie d’en acheter un, vous pouvez télécharger et imprimer par exemple :

  • un calendrier fait avec Inkscape, la version d’origine est en anglais et vous la modifierez en même pas quinze minutes avec Inkscape en faisant un Rechercher-Remplacer pour le texte et en passant par l’éditeur XML pour les polices (ce logiciel est une merveille),
  • un calendrier annuel pour Calc, à personnaliser car il est en allemand, il s’imprime sur une feuille A4,
  • un pack de calendriers pour Calc. Prendre le fichier « calendrier_perpetuel_annuel_v16 ». La liste des années s’arrête à 2014 mais on peut la modifier et ça fonctionne très bien pour les années à partir de 2024.

Et, si on préfère passer par l’ordinateur, les calendriers sous Calc ci-dessus peuvent servir. Mais si, en plus, on veut pouvoir s’amuser avec les données avec des calculs et la possibilité d’ajouter des diagrammes, vous pouvez récupérer ce classeur de Suivi des menstruations qui ne fait que ça et ne s’occupe pas des symptômes ou de votre vie sexuelle. En prime, il est utilisable avec Collabora Office pour Android (pas super confortablement). Il est très certainement améliorable et vous pouvez aussi le « détourner » pour d’autres usages après tout. Il est possible de le compliquer pour rajouter tout ce que vous voulez, donc les symptômes, le budget, etc. Il repose principalement sur des plages, des styles et des formules et des formats conditionnels.

Pour finir, je tiens à remercier celles et ceux qui, sur Mastodon, m’ont donné des pistes pour la rédaction de cette dépêche.


  1. Citation reprise par Marie Desange, Cycles menstruels et cycles lunaires : il y a bien un lien mais pas celui que l’on croit, Presse santé, 25 août 2021. 

  2. Si vous voulez en savoir plus sur la question, Cycle menstruel (règles) : calcul, durée, ovulation, schéma du site Le Journal des femmes, est vraiment bien fait. 

  3. Le droit à l’avortement consiste à pouvoir interrompre volontairement une grossesse sans que cela soit un délit, à pouvoir bénéficier de soins médicaux pour ce faire sans avoir à justifier quoi que ce soit ni dépendre d’une autorisation, et à ne pas risquer de poursuites pénales en cas de fausse couche. Amnesty International considère que c’est un soin de santé de base. Les grossesses sont à chaque fois des risques pour les mères : une femme meurt toutes les deux minutes pendant la grossesse ou l’accouchement. 

  4. Sur le sujet de la surveillance et la démocratie, je vous renvoie à article d’Asma Mhalla Techno-politique de la surveillance de la revue Le Grand Continent. 

  5. Tout au moins, je n’ai repéré que ces quatre là. 

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