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Reçu aujourd’hui — 31 octobre 2025

ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

31 octobre 2025 à 09:36
CSARaté
ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

Le Danemark a annoncé l’abandon par l’Union européenne du projet controversé Chat Control. Celui-ci prévoyait d’obliger les messageries à contrôler ce que les utilisateurs partagent, en s’appuyant sur la lutte contre les contenus à caractère pédosexuel.

Finalement, le Danemark, qui préside actuellement l’Union européenne, a décidé de retirer la surveillance des messageries du texte du projet de règlement européen « établissant des règles en vue de prévenir et de combattre les abus sexuels sur enfants » (ou CSAR, pour Child Sexual Abuse Regulation).

Une surveillance obligatoire abandonnée

Le ministre de la Justice danois, Peter Hummelgaard, a expliqué ce jeudi 30 octobre « que l’obligation de recherche [sur les contenus pédopornographiques] ne fera pas partie de la nouvelle proposition de compromis de la présidence de l’UE et que la recherche de matériel pédopornographique restera volontaire pour les géants de la technologie ».

Depuis trois ans, le projet proposait d’obliger les créateurs de messageries à scanner les images et adresses URL avant qu’elles ne soient envoyées, directement sur les terminaux des utilisateurs de messageries, notamment chiffrées. Il était devenu « l’une des priorités phares » du Danemark pour sa présidence.

Mais récemment l’Allemagne avait douché les espoirs d’un accord sur le sujet. « Le contrôle injustifié des conversations en ligne doit être tabou dans un État de droit », avait notamment déclaré Stefanie Hubig, ministre fédérale allemande de la Justice et de la Protection des consommateurs. Et le parti danois Modérés, au pouvoir actuellement, s’est récemment prononcé contre.

Selon Euractiv, la présidence de l’Union européenne a envoyé, en parallèle, un document de travail aux représentants des pays de l’UE pour recueillir leurs avis sur le projet de texte expurgé donc du passage sur Chat Control et arriver ainsi à un compromis.

« Un triomphe » mesuré pour l’ancien député européen Patrick Breyer

« Cette nouvelle approche est un triomphe pour le mouvement en faveur de la liberté numérique et un grand pas en avant pour la préservation de notre droit fondamental à la confidentialité de notre correspondance numérique », affirme l’ancien député du Parti pirate allemand, Patrick Breyer, qui s’est vivement opposé à ce texte. « Elle permettrait de protéger le chiffrement sécurisé et donc de garantir la sécurité de nos smartphones ».

Si l’obligation de contrôler les contenus est abandonnée, le Danemark espère maintenir la possibilité de le faire pour les messageries qui le désirent. Le dispositif juridique européen actuel qui le permet va arriver à expiration en avril 2026 et la présidence de l’Union européenne compte le renouveler dans son texte.

« Même lorsqu’elle est mise en œuvre volontairement par des fournisseurs de services de communication tels que Meta, Microsoft ou Google, la surveillance des chats reste totalement aveugle et se traduit par une surveillance massive et indiscriminée de tous les messages privés échangés sur ces services », commente Patrick Breyer.

L’ancien eurodéputé continue à critiquer d’autres parties du texte en cours de discussion, considérant qu’un article introduisant un âge minimum de 16 ans pour installer certaines applications interdirait l’utilisation aux adolescents de WhatsApp, Snapchat, Telegram, Instagram ou TikTok, mais aussi des jeux comme FIFA ou GTA. Selon lui, un autre article bloquerait aussi toute communication anonyme puisqu’il obligerait l’identification de l’utilisateur des messageries via une pièce d’identité ou reconnaissance faciale.

Avec le retrait du dispositif Chat Control, la présidence danoise pourrait néanmoins trouver un compromis au sein de l’Union européenne et préparer le texte pour entrer dans la phase de négociations avec le Parlement européen, explique Euractiv.

ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

31 octobre 2025 à 09:36
CSARaté
ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

Le Danemark a annoncé l’abandon par l’Union européenne du projet controversé Chat Control. Celui-ci prévoyait d’obliger les messageries à contrôler ce que les utilisateurs partagent, en s’appuyant sur la lutte contre les contenus à caractère pédosexuel.

Finalement, le Danemark, qui préside actuellement l’Union européenne, a décidé de retirer la surveillance des messageries du texte du projet de règlement européen « établissant des règles en vue de prévenir et de combattre les abus sexuels sur enfants » (ou CSAR, pour Child Sexual Abuse Regulation).

Une surveillance obligatoire abandonnée

Le ministre de la Justice danois, Peter Hummelgaard, a expliqué ce jeudi 30 octobre « que l’obligation de recherche [sur les contenus pédopornographiques] ne fera pas partie de la nouvelle proposition de compromis de la présidence de l’UE et que la recherche de matériel pédopornographique restera volontaire pour les géants de la technologie ».

Depuis trois ans, le projet proposait d’obliger les créateurs de messageries à scanner les images et adresses URL avant qu’elles ne soient envoyées, directement sur les terminaux des utilisateurs de messageries, notamment chiffrées. Il était devenu « l’une des priorités phares » du Danemark pour sa présidence.

Mais récemment l’Allemagne avait douché les espoirs d’un accord sur le sujet. « Le contrôle injustifié des conversations en ligne doit être tabou dans un État de droit », avait notamment déclaré Stefanie Hubig, ministre fédérale allemande de la Justice et de la Protection des consommateurs. Et le parti danois Modérés, au pouvoir actuellement, s’est récemment prononcé contre.

Selon Euractiv, la présidence de l’Union européenne a envoyé, en parallèle, un document de travail aux représentants des pays de l’UE pour recueillir leurs avis sur le projet de texte expurgé donc du passage sur Chat Control et arriver ainsi à un compromis.

« Un triomphe » mesuré pour l’ancien député européen Patrick Breyer

« Cette nouvelle approche est un triomphe pour le mouvement en faveur de la liberté numérique et un grand pas en avant pour la préservation de notre droit fondamental à la confidentialité de notre correspondance numérique », affirme l’ancien député du Parti pirate allemand, Patrick Breyer, qui s’est vivement opposé à ce texte. « Elle permettrait de protéger le chiffrement sécurisé et donc de garantir la sécurité de nos smartphones ».

Si l’obligation de contrôler les contenus est abandonnée, le Danemark espère maintenir la possibilité de le faire pour les messageries qui le désirent. Le dispositif juridique européen actuel qui le permet va arriver à expiration en avril 2026 et la présidence de l’Union européenne compte le renouveler dans son texte.

« Même lorsqu’elle est mise en œuvre volontairement par des fournisseurs de services de communication tels que Meta, Microsoft ou Google, la surveillance des chats reste totalement aveugle et se traduit par une surveillance massive et indiscriminée de tous les messages privés échangés sur ces services », commente Patrick Breyer.

L’ancien eurodéputé continue à critiquer d’autres parties du texte en cours de discussion, considérant qu’un article introduisant un âge minimum de 16 ans pour installer certaines applications interdirait l’utilisation aux adolescents de WhatsApp, Snapchat, Telegram, Instagram ou TikTok, mais aussi des jeux comme FIFA ou GTA. Selon lui, un autre article bloquerait aussi toute communication anonyme puisqu’il obligerait l’identification de l’utilisateur des messageries via une pièce d’identité ou reconnaissance faciale.

Avec le retrait du dispositif Chat Control, la présidence danoise pourrait néanmoins trouver un compromis au sein de l’Union européenne et préparer le texte pour entrer dans la phase de négociations avec le Parlement européen, explique Euractiv.

EN DIRECT, budget 2026 : Amélie de Montchalin appelle les députés à « un débat approfondi et de qualité »

L’Assemblée nationale examine vendredi matin l’article 3 du projet de loi de finances instaurant une taxe sur les holdings, suivi des amendements de la gauche visant à créer une taxe Zucman sur les hauts patrimoines.

© JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

La ministre de l’action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025.

Le RN n’est fort que de la faiblesse de ses adversaires

La proposition de résolution du groupe de Marine Le Pen visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 a été adoptée à l’Assemblée le 30 octobre. Cet accroc majeur, qui aurait pu être évité, pose un nouveau jalon dans la banalisation du parti d’extrême droite.

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Les députés du Rassemblement national, après un vote lors de l’examen des textes issues de la niche parlementaire du groupe RN, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 30 octobre 2025.

EN DIRECT, Gaza : Israël a rendu 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d’otages

Au total, en échange de 15 dépouilles d’Israéliens, 225 corps de Palestiniens ont été rendus, conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

© Jehad Alshrafi/AP

Des corps de Palestiniens non identifiés, rapatriés d’Israël, sont enterrés dans une fosse commune à Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, le 27 octobre 2025.

Apple augmente fortement ses profits, en dépit du contentieux commercial sino-américain

La marque à la pomme a enregistré une hausse de plus de 20 % de ses bénéfices lors de son exercice fiscal 2024-2025, clos à la fin de septembre, à 112 milliards de dollars.

© MICHAEL M. SANTIAGO/AFP

Dans l’Apple Store de la Vᵉ Avenue, à New York, le 19 septembre 2025.

En Nouvelle-Calédonie, le FLNKS toujours vent debout contre l’accord de Bougival

Le mouvement indépendantiste avait appelé à manifester, vendredi, avant l’arrivée dans l’archipel de la nouvelle ministre des outre-mer. Le FLNKS espère voir se tourner la page de l’accord de Bougival, dont le nom a disparu du texte sur le report des élections provinciales, adopté par le Parlement.

© DELPHINE MAYEUR POUR « LE MONDE »

Hervé Tein-Taouva, commissaire général de l’Union calédonienne, lors de la coutume d’accueil au 45ᵉ congrès extraordinaire du FLNKS, au Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie), le 9 août 2025.

« Chat Control » : le projet européen de surveillance des messageries largement abandonné

La mesure prévoyait d’imposer aux éditeurs de messageries, comme WhatsApp ou Telegram, de scanner les conversations privées de leurs utilisateurs pour lutter contre la pédocriminalité. Très controversée, elle avait notamment été dénoncée par l’Allemagne.

© DAVID GRAY / AFP

Dans la Drôme, les recherches ont repris pour tenter de retrouver un couple emporté par une rivière en crue

« Les recherches ont repris à 8 h 30 avec un hélicoptère, comme hier », dans un périmètre élargi, a fait savoir vendredi matin la préfecture. Une jeune femme avait appelé le 15 au cours de la nuit de mercredi à jeudi pour signaler que son véhicule, à l’intérieur duquel elle se trouvait avec une autre personne, était emporté par l’Aygues.

© CHRISTOPHE AGOSTINIS / « LE DAUPHINÉ » / MAXPPP

Crue de la rivière Aygues après les fortes pluies de la nuit dans le Vaucluse et le sud de la Drôme, à Camaret-sur-Aygues, jeudi 30 octobre 2025.

Priscilhia Logis, atteinte de spina-bifida myéloméningocèle : « Il ne faut laisser personne décider qui on est »

Référente handicap à France Travail pour la Guadeloupe et les îles du Nord, Priscilhia Logis veut lever les idées reçues sur le « frein sociétal » que constituerait, pour trop d’employeurs, le handicap au travail. Rencontre à l’approche de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, qui se déroulera du 17 au 23 novembre.

© SANDRINE GUEYMARD POUR «LE MONDE »

Priscilhia Logis, référente régionale handicap à France Travail, au Gosier (Guadeloupe), le 12 septembre 2025.
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