☕️ Fâché de sa condamnation, X ferme le compte publicitaire de la Commission européenne
La condamnation de X à 120 millions d’euros d’amende pour non-respect du Digital Services Act (DSA), prononcée vendredi par Bruxelles, n’est pas bien passée du côté d’Elon Musk et de ses équipes. Alors que le propriétaire de l’ex-Twitter a vitupéré contre la Commission européenne tout le week-end, appelant à sa dissolution, une mesure de rétorsion inattendue est venue de Nikita Bier, recruté cet été comme responsable du produit (head of product) chez X.
« Votre compte publicitaire a été résilié », a écrit ce dernier, dimanche, sur X, en citant le message d’annonce par lequel la Commission européenne relayait la condamnation du réseau social.

Nikita Bier dénonce le caractère ironique de l’annonce formulée par Bruxelles. Afin de médiatiser sa décision, l’exécutif européen aurait d’après lui réactivé un compte publicitaire inutilisé depuis 2021. Il aurait ensuite exploité une faille dans l’outil de composition des publicités, pour « publier un lien qui trompe les utilisateurs en leur faisant croire qu’il s’agit d’une vidéo et augmenter artificiellement sa portée ». La faille en question aurait depuis été corrigée.
Une chose est sûre : la publication d’origine de la Commission européenne a réalisé une audience nettement supérieure à la moyenne de ses posts des dernières semaines, avec une portée affichée, lundi matin, à 14 millions de vues. Elon Musk et Nikita Bier y ont d’ailleurs largement contribué : le retweet effectué par le responsable produit a, à lui seul, enregistré plus de 5,4 millions de vues…
Cette condamnation historique (la première prononcée sous le régime du DSA) n’a probablement pas fini de faire des vagues. Outre les imprécations de Musk à l’encontre du Vieux Continent, elle a aussi été reprise, et interprétée de façon discutable, dès vendredi par JD Vance, vice-président des États-Unis.
« Des rumeurs circulent selon lesquelles la Commission européenne infligerait une amende de plusieurs centaines de millions de dollars à X pour son inaction en matière de censure. L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des futilités», a publié ce dernier, toujours sur X.
Dans sa décision, la Commission européenne estime que X se rend coupable de trois manquements au DSA : un statut vérifié (coche bleue) octroyé sans vérification aux abonnés payants, un manque de transparence dans le référentiel des publicités expliquant les mécaniques de ciblage, et l’absence d’accès aux données publiques de la plateforme pour les chercheurs.