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Voici la consommation réelle d’un climatiseur réversible premier prix en hiver

Par : Hugo LARA
6 février 2025 à 05:52

Pour se chauffer à l’électricité sans se ruiner, la pompe à chaleur air/air, aussi appelée « climatiseur réversible », peut être une bonne solution. Mais quelle est sa consommation réelle d’électricité en plein hiver ? Pour le savoir, nous avons installé un petit compteur électrique sur le modèle de pompe à chaleur le moins cher du marché. L’appareil, destiné à chauffer une pièce de 25 m² très mal isolée, a subi des températures extérieures allant jusqu’à –6,5 °C. Voilà le résultat.

Convecteurs électriques ou pompe à chaleur ? Pour chauffer cet ancien débarras de 25 m² chichement isolé et récemment transformé en pièce à vivre, nous n’avions que deux options dans la balance. D’un côté, investir 300 euros dans deux radiateurs électriques connectés de 1 500 W très gourmands en électricité. De l’autre, acheter un climatiseur réversible premier prix à installer soi-même, vendu 700 euros, mais nettement plus sobre.

Chauffer une pièce mal isolée avec une pompe à chaleur : et pourquoi pas ?

Si la seconde option est 2,3 fois plus coûteuse que la première à l’achat, nous avons souhaité privilégier les économies d’énergie en choisissant la pompe à chaleur (PAC). D’autant que la pièce à chauffer est une véritable passoire thermique : traversante, elle est équipée de deux grandes baies en simple vitrage dont le remplacement par des modèles plus isolants est chiffré entre 6 500 et 9 000 euros selon les devis. Autant dire que c’est inenvisageable. Nous nous sommes donc contentés de doubler les murs intérieurs et le plafond à la laine de roche, pour réduire les pertes autant que ce que notre budget le permettait.

Installée par nos soins en une journée grâce à des liaisons frigorifiques étanches ne nécessitant pas de tirage au vide, la PAC a rapidement délivré ses premières calories. Il s’agit d’un modèle annoncé avec une puissance thermique maximale de 3 700 W en production chaleur, pour une puissance électrique de 1 650 W (groupe extérieur seul), selon la fiche technique.

Attention à la loi !

S’il est tout à fait légal d’installer soi-même une pompe à chaleur, la mise en service, qui consiste à libérer le gaz frigorigène dans le circuit, ne doit être effectuée que par un professionnel qualifié. Ce dernier doit disposer d’une attestation d’aptitude à la manipulation des fluides frigorigènes. Dans notre cas, un proche frigoriste a réalisé gratuitement l’opération, qui est extrêmement simple et rapide. Elle consiste à vérifier l’étanchéité du circuit et à ouvrir une vanne. Si vous n’avez pas la chance d’avoir un frigoriste dans votre entourage, la mise en service vous coûtera entre 150 et 500 €, selon l’appétit du professionnel. Veillez à bien intégrer ces frais dans votre calcul de rentabilité.

Côté confort, la PAC air/air semble nettement plus efficace que des radiateurs électriques. L’unité intérieure souffle un débit d’air chaud soutenu, qui permet de faire passer la température de la pièce de 6 à 19 °C en 40 minutes. Surtout, la température augmente là où en a besoin : proche du sol, et non au plafond, à l’inverse des convecteurs qui ont tendance à stratifier les couches d’air.

Seul bémol jusqu’ici : le volume sonore provenant de l’unité extérieure. Premier prix oblige, elle nous paraît bien plus bruyante que les groupes extérieurs de PAC air/air de grandes marques. Le compresseur, à l’origine du bruit, ne fonctionne toutefois pas en continu et l’intensité de la nuisance est proportionnel à la température extérieure. Nous planifions d’ailleurs le démarrage uniquement en journée, de 7 h à 20 h. La PAC ne fonctionne jamais de nuit, la pièce n’étant occupée qu’en journée.

Ce dernier est installé sur une façade orientée nord, pas idéale, car non exposée directement au soleil, mais il n’y avait pas le choix. Un léger givre se forme sur les ailettes de l’échangeur, le matin, lorsque la température est négative, mais finit par disparaître quelques heures après le lever du soleil.

Quelle performance par temps glacial ?

Durant le mois de janvier, la température la plus basse subie par notre appareil atteint –6,5 °C. Nous avons mesuré la courbe de puissance de la PAC ce jour, le plus froid de l’hiver pour l’instant, dans cette localité proche d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Elle montre une forte puissance électrique au démarrage : 1 380 W en moyenne et 1 961 W en pic, jusqu’à une température extérieure de 3 °C.

Au fur et à mesure que la température extérieure, mais également intérieure, augmente, la puissance de la machine réduit. En milieu de journée, par 8 °C, elle est d’environ 730 W. Elle s’établit en moyenne à 998 W sur l’ensemble de la journée, ce qui reste assez faible au regard de la température moyenne ce jour, qui est de 1,8 °C. Cette journée que nous pouvons considérer comme glaciale pour une localité du sud-est de la France, la PAC a consommé un total de 12,97 kilowattheures (kWh), soit 2,53 € au tarif actuel de l’électricité (0,195 €/kWh).

Plus économe que des radiateurs électriques, vraiment ?

Une performance que nous pouvons comparer aux 23,4 kWh consommés par les deux convecteurs électriques récents de 1 500 W utilisés le même jour pour chauffer une pièce de taille similaire, mais mieux isolée, au sein du même logement. En se basant sur ces relevés, nous pouvons estimer le coefficient de performance (COP) de notre pompe à chaleur premier prix autour de 2 lors de cette froide journée. Cela signifie que, pour 1 kWh d’électricité consommée, environ 2 kWh de chaleur ont été restitués.

L’affichette technique de l’unité extérieure / Image : RE – HL.

Le mois de janvier n’a pas été très froid dans l’ensemble, avec une température moyenne de 8,2 °C durant la plage de fonctionnement de la PAC. Le jour le plus doux, avec 14,1 °C, l’appareil n’a consommé que 3,77 kWh. Lorsque nous comparons nos deux radiateurs électriques à la PAC sur l’ensemble du mois, on trouve cependant une nette différence. Les deux convecteurs connectés ont consommé 739,79 kWh (soit 144 euros d’électricité) contre 254 kWh (soit 49 euros) pour la PAC. Cette fois, le COP s’élève à 2,9. Il est, en réalité, probablement supérieur puisque la pièce où les radiateurs sont installés est bien mieux isolée que celle où se trouve la pompe à chaleur. Selon la fiche technique de l’appareil, le COP à +7 °C doit normalement se situer à 4.

Le choix de la pompe à chaleur air/air plutôt que de radiateurs électriques semble avoir été le bon, pour l’instant. Le surcoût à l’achat, 400 euros dans notre cas, pourrait être amorti en moins de deux hivers. Il reste à vérifier la tenue dans le temps de cet appareil premier prix, qui n’a pas été installé par un professionnel.

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Voici la consommation réelle d’une pompe à chaleur air/eau sur un an

Par : Hugo LARA
4 février 2025 à 15:39

Elle est parfois jugée peu efficace pour chauffer efficacement de grands logements, accusée de faire exploser les factures d’électricité, mais au-delà des polémiques, que consomme réellement une pompe à chaleur air/eau ? Pour le savoir, nous avons installé un compteur électrique sur un modèle produisant de l’eau chaude sanitaire et assurant le chauffage intégral d’une maison de 150 m². Le résultat est tout bonnement surprenant.

Lorsqu’il faut remplacer une vieille chaudière au fioul, la pompe à chaleur (PAC) est souvent le choix privilégié. Il faut dire qu’avec les aides financières monumentales accordées à ce mode de chauffage, le tarif devient imbattable. C’est ce dont a bénéficié le logement où nous avons installé notre petit compteur électrique. Ce foyer a payé seulement 5 784 euros pour se débarrasser d’une chaudière au fioul au profit d’une PAC air/eau de 16 kW. Un rabais de 9 000 euros permis grâce à l’obtention d’une prime Ma Prime Rénov’ et d’une prime CEE.

L’abandon du fioul a-t-il pour autant entraîné une explosion de leur facture d’électricité ? En toute logique, lorsqu’on remplace le pétrole par l’électricité pour produire de la chaleur, l’on consomme davantage d’électrons. Rien de plus normal, puisqu’on substitue une énergie par une autre. Toutefois, l’utilisation d’une pompe à chaleur permet généralement de rester compétitif : les factures de fioul économisées compensent largement la hausse de celles d’électricité. Cette maison de 150 m² bien isolée située au sud des Alpes-de-Haute-Provence achetait en moyenne pour 2 900 euros de fioul chaque année. En 2024, la deuxième année suivant le remplacement de la chaudière au fioul par une PAC, l’appareil a consommé 639 euros d’électricité. Une économie annuelle de 2 261 €, tout bonnement ahurissante.

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Le relevé de consommation mois par mois

Notre compteur a donc relevé une consommation totale de 3 280,27 kWh sur l’année. La courbe de consommation mois par mois révèle logiquement une très forte hausse de la consommation durant la saison froide. D’avril à octobre, la PAC n’est pas utilisée pour alimenter les radiateurs, mais uniquement pour produire de l’eau chaude sanitaire. Il faut noter que le mois de septembre est particulièrement bas, avec seulement 10,4 kWh. Il ne s’agit pas d’un record de sobriété des occupants. Ces derniers se sont absentés de leur logement durant le mois complet. Une absence qui n’a pas d’impact significatif sur le résultat annuel, le mois de septembre étant presque aussi chaud que le mois de juin. La dizaine de kilowattheures consommés correspond ainsi au circulateur de la pompe à chaleur, qui évite la stagnation d’eau dans le circuit.

En optant pour une pompe à chaleur en remplacement d’une chaudière au fioul, ce logement semble donc avoir réalisé une excellente opération. À ce rythme, l’investissement de 5 784 euros consenti par les propriétaires devrait être amorti en seulement 2,5 ans. Mais au-delà de l’avantage économique, ce couple réduit également ses émissions de CO2 d’une manière assez radicale. Les 2 600 litres de fioul jadis brûlés annuellement rejetaient 8 452 kg de CO2 équivalent. Les 3 280 kWh d’électricité désormais consommés par la PAC n’émettent indirectement que 105 kg de CO2 équivalent, grâce à un réseau électrique national français très décarboné. Dans leur cas, l’impact carbone est divisé par 80. Plutôt impressionnant.

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Une pompe à chaleur efficace par grand froid ?

Il faut toutefois remarquer que cette maison est située dans une localité du sud des Alpes-de-Haute-Provence qui bénéficie d’un climat relativement doux. La température moyenne en janvier, mois le plus froid, est d’environ 5 °C et les gelées nocturnes, bien que systématiques en hiver, ne dépassent que très rarement -5 °C. Ce climat permet à la pompe à chaleur d’afficher une consommation électrique évidemment plus faible que si elle était installée dans l’extrême nord-est de la France.

La fiche technique du modèle mesuré, une Atlantic Alféa Excellia Duo HP AI de 16 kW, annonce d’ailleurs un coefficient de performance (COP) de 2,6 à une température extérieure de 7 °C et une température d’eau de 55 °C. Cela signifie que pour 1 kWh d’électricité consommée, cette pompe à chaleur restitue 2,6 kWh d’énergie thermique. À une température extérieure de -7 °C, qui devient très rare année après année, le COP chute à 1,85. Son fabricant garantit un départ d’eau à 60 °C jusqu’à une température extérieure de -20 °C, ce qui permet à la PAC d’assurer sa fonction même lors d’une improbable, mais rude vague de froid.

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