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Linus Torvalds: comment éviter que RISC-V ne reproduise les erreurs du passé?

Lors de leur keynote à l'Open Source Summit 2024, Linus Torvalds et Dirk Hohndel ont échangé sur l’avenir des architectures matérielles libres, en particulier RISC-V. Linus, avec son franc-parler habituel, a partagé ses craintes et ses espoirs concernant l’évolution de RISC-V et le rôle crucial que peuvent jouer les communautés open source pour éviter les erreurs passées, notamment dans le développement des plateformes comme ARM et x86.

Linus estime qu’il existe un risque majeur que RISC-V répète les erreurs commises par les architectures précédentes, comme lorsqu’ARM est devenu une plateforme serveur et a ignoré en partie les leçons apprises lors du développement de l’architecture x86, notamment en matière de sécurité. Cependant, il reconnaît également que grâce à l’expérience accumulée, ces erreurs ont été corrigées plus rapidement. La question cruciale est à présent de savoir si RISC-V saura tirer parti de cette expérience collective pour éviter ces écueils ou s’il devra traverser les mêmes cycles d’apprentissage douloureux.

Leçons du passé et rôle des logiciels libres

Les erreurs évoquées par Linus sont multiples. Il parle notamment des problèmes de compatibilité et d’interopérabilité qui ont compliqué l’adoption de nouvelles architectures matérielles. Il mentionne également le manque de communication entre les concepteurs de matériel et les développeurs de logiciels, créant un fossé qui ralentit l’innovation et entraîne des inefficacités. Enfin, il rappelle que les délais nécessaires pour corriger les erreurs matérielles sont bien plus longs que pour les logiciels, ce qui peut freiner l’évolution des nouvelles technologies.

Cependant, l’open source présente une opportunité unique pour surmonter ces obstacles. Une architecture matérielle ouverte comme RISC-V permet une transparence totale, où les développeurs de logiciels peuvent intervenir dès les premières phases de conception pour s’assurer que les erreurs du passé ne se reproduisent pas. Cette collaboration précoce entre développeurs matériels et logiciels est essentielle pour anticiper et résoudre les problèmes avant qu’ils ne deviennent des obstacles majeurs.

L’open source a déjà prouvé sa valeur dans le domaine des logiciels en offrant une flexibilité et une adaptabilité incomparables. Cette même philosophie appliquée au matériel peut accélérer l’innovation et permettre de répondre plus rapidement aux besoins du marché. De plus, une communauté ouverte permet de partager les connaissances et les meilleures pratiques, réduisant ainsi les risques de répéter les erreurs passées.

Sécurité et architecture matérielle open source

Un point crucial soulevé par Linus concerne la sécurité, en particulier les défis posés par les failles matérielles et les attaques par canal auxiliaire. Ces vulnérabilités résultent souvent des optimisations dans le silicium, comme l'exécution spéculative, qui peuvent être exploitées pour compromettre la sécurité des systèmes.

Linus a exprimé sa frustration face à la nature secrète des processus de gestion des failles de sécurité dans le domaine du matériel. Il a souligné que cette opacité empêche de travailler en toute transparence sur ces problèmes intéressants et techniques. Une architecture matérielle open source, comme RISC-V, pourrait potentiellement atténuer ces frustrations en permettant une collaboration ouverte dès le début, facilitant ainsi la détection et la correction rapide des vulnérabilités.

L’open source offre également un modèle de confiance basé sur la transparence et la vérification par les pairs. Dans le contexte de la sécurité, cela signifie que les failles peuvent être identifiées et corrigées plus rapidement grâce à une surveillance continue et à une coopération étroite entre les développeurs de matériel et de logiciels.

La vision d’un avenir open source pour le hardware

L’un des points forts de l’open source est sa capacité à démocratiser l’accès à la technologie. Avec des projets comme RISC-V, il est possible de voir émerger des solutions matérielles qui ne sont pas seulement le produit de quelques grandes entreprises, mais le fruit d’une collaboration globale. Cela peut mener à des avancées significatives non seulement en termes de performances, mais aussi de coûts et d’efficacité énergétique, en offrant des alternatives viables aux architectures propriétaires.

Linus Torvalds a également évoqué l’évolution des pratiques du développement du matériel. Il y a dix ans, il était difficile de passer de x86 à une autre plateforme, mais aujourd’hui, grâce à l’open source, la transition est beaucoup plus fluide. Les utilisateurs finaux ne se soucient plus de savoir si leur serveur fonctionne sur un processeur Intel, AMD ou ARM ; ce qui compte, c’est que l’infrastructure logicielle soit solide et interopérable.

Pour que RISC-V réalise pleinement son potentiel, il est donc crucial que les communautés du logiciel et du matériel libres continuent de favoriser une culture de partage et de collaboration. Les développeurs de logiciels doivent être encouragés à s’impliquer dans le processus de conception matérielle, et vice versa. En travaillant ensemble, ils peuvent s’assurer que les erreurs du passé ne se reproduisent pas et que les nouvelles technologies répondent aux besoins réels du marché.

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Une version Ubuntu 24.04 pour la SBC Milk-V Mars sous Risc-V

30 mai 2024 à 09:15

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Depuis 2021 Canonical propose des versions d’Ubuntu à destination de l’architecture RISC-V. Aujourd’hui c’est au tour d’une version officielle d’Ubuntu 24.04 Server de venir s’implanter sur la Mars-V et son SoC StarFive JH7110. Une puce qui propose quatre cœurs RISC-V.

Evidemment, cette version du système d »exploitation Linux sera également compatible avec d’autres solutions RISC-V et que tout l’écosystème devrait en profiter. Pour le moment, Canonical ne propose pas de gestion du circuit graphique de ces puces et c’est donc bien la version serveur du système qui sera déployée. On pourra piloter la carte Milk-V à distance mais aucune solution de gestion d’affichage directe ne sera possible. Cela reste une avancée pratique pour certains usages et devrait justement permettre à plus de monde de s’impliquer dans le développement d’un meilleur support matériel.

Autres « détails », la gestion du PCIe de la carte Milk-V n’est pas encore finalisée. Si il est possible de piloter un stockage NVMe PCIe, aucune carte Wi-Fi ni aucune solution pour utiliser un circuit graphique externe ne sera fonctionnelle pour le moment. Dernier point sensible, l’absence de gestion des ports USB 2.0 de la carte même si les ports USB 3.0 sont bien actifs.

Le communiqué de presse : 

Londres, Royaume-Uni – Le 30 mai 2024 – Canonical, un leader de l’Open Source et éditeur d’Ubuntu, annonce la disponibilité de l’image optimisée Ubuntu 24.04 pour Milk-V Mars, le premier ordinateur monocarte RISC-V haute performance de la taille d’une carte de crédit fourni par Shenzhen MilkV Technology Co, Ltd.

Milk-V et Canonical ont conclu un accord dans le but d’apporter Ubuntu 24.04 aux nouveaux appareils RISC-V. Milk-V fournira du matériel à Canonical et offrira un système d’exploitation Ubuntu comme principal système supporté à travers des facteurs de forme et des cas d’utilisation, avec un accent particulier sur l’informatique accélérée et l’IA. Avec le soutien des équipes matérielles et techniques de Milk-V, Canonical s’appuiera sur les conceptions RISC-V les plus performantes pour améliorer en permanence Ubuntu et l’écosystème open source plus large pour l’ISA RISC-V. Lorsque de nouveaux produits Milk-V seront disponibles, Canonical collaborera avec Milk-V pour lancer des images Ubuntu de prévisualisation pour les développeurs et prendre en charge les mises à jour de versions. Cette collaboration vise à fournir aux utilisateurs de la plateforme d’architecture RISC-V un système d’exploitation riche conçu pour améliorer le développement et l’expérience des utilisateurs.

RISC-V devient un système d’exploitation compétitif sur de nombreux marchés. Dans cette optique, le portage d’Ubuntu sur RISC-V afin d’en faire le système d’exploitation de référence pour les utilisateurs précoces était un choix naturel.

“Ubuntu est l’un des systèmes d’exploitation les plus classiques et les plus populaires, et Milk-V Mars est un excellent produit SBC pour les développeurs, intégrant un GPU haute performance et des interfaces riches”, a déclaré Ke Yiran, vice-président de Shenzhen MilkV Technology Co. “ Nous sommes ravis de collaborer avec Canonical pour fournir une version optimisée d’Ubuntu sur Milk-V Mars, ce qui accélère l’innovation et la mise sur le marché pour les développeurs”.

“Canonical s’est toujours engagé à soutenir la communauté des développeurs en fournissant le dernier et le meilleur de l’open source à travers divers ISA. Nous sommes ravis de collaborer avec Milk-V pour permettre l’utilisation d’Ubuntu sur la carte Milk-V Mars SBC », a déclaré Gordan Markuš, directeur des alliances Silicon chez Canonical. “Il est vraiment passionnant de voir la carte Milk-V Mars sur le marché avec son prix abordable et ses fonctionnalités robustes, ce qui en fait une solution accessible et conviviale pour les développeurs. Ce partenariat souligne notre volonté de démocratiser l’innovation avec nos partenaires grâce à l’open source et aux standards ouverts.”

L’image système est disponible chez Canonical et un guide est proposé.

Milk-V Mars : une SBC format Raspberry sous SoC RISC-V

Source : CNX Software.

Une version Ubuntu 24.04 pour la SBC Milk-V Mars sous Risc-V © MiniMachines.net. 2024.

Banana Pi BPI-F3 : un SoC RISC-V 8 cœurs sur une SBC

10 mai 2024 à 09:11

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Un peu  de changement dans les habitudes de Banana Pi avec cette BPI-F3 qui n’emploie pas un SoC ARM mais bascule vers une solution RISC-V. La puce employée est une SpacemiT K1x qui développe 8 cœurs 64 Bits.

Avec de 2 à 4 Go de mémoire vive LPDDR4x et 8 à 16 Go de stockage de base en eMMC, son prix évolue entre 72 et 84€ (avec 7.5€ de frais de port) sur AliExpress. Les performances annoncées par le SoC  RISC-V  en simple coeur seraient équivalentes à un SoC ARM Cortex-A55 monocœur à 1.3 GHz. L’objectif de cette carte, comme beaucoup d’autres sous cette architecture seraient plus orientée vers le développement que la production. La puissance développée reste donc encore assez secondaire.

On retrouve cependant un assez beau panel de fonctionnalités avec un SpacemiT K1x avec des capacités de décodage et d’encodage UltraHD et 2 TOPS de performances en calcul d’IA. Mais c’est surtout sur des éléments secondaires que la puce se distingue et en particulier le fait qu’elle propose 5 lignes PCIe 2.1 qui lui permet de proposer sur la BPI-F3 un connecteur mini PCIe et un port M.2 2242.

Ajoutez à cela un ensemble très large de connecteurs variés allant du lecteur de cartes MicroSDXC au double port Ethernet Gigabit, des capacités d’alimentation en POE,  des ports classiques en MIPI CSI et DSI, des USB,  un module Wi-Fi et Bluetooth et même un lecteur de cartes SIM. Le  tout dans une carte de 14.8 cm de large pour 10 cm de profondeur qui propose 26 GPIO et une alimentation pour un ventilateur.

Banana Pi BPI-F3 : un SoC RISC-V 8 cœurs sur une SBC © MiniMachines.net. 2024.

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