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À partir d’avant-hierRévolution Énergétique

Cette station de ski teste des panneaux solaires verticaux plutôt qu’horizontaux, mais pourquoi ?

3 février 2024 à 06:03

Photovoltaïque et neige font rarement bon ménage, cette dernière ayant la fâcheuse tendance à recouvrir les panneaux solaires pendant de longs mois en hiver, en particulier en altitude. Pour contourner le problème, la société Helioplant a mis au point une structure photovoltaïque singulière, au design inspiré des arbres.

Non, l’illustration que vous voyez n’est pas le résultat de l’imagination d’une intelligence artificielle à qui l’on aurait demandé de représenter une forêt du futur. Il s’agit en réalité d’une centrale photovoltaïque qui vient d’être mise en service à 2 850 mètres d’altitude, sur le glacier autrichien de Tiefenbach. Cette centrale, commandée par une entreprise de remontées mécaniques, a été conçue par la société Helioplant avec l’espoir d’obtenir un meilleur rendement que les fermes solaires traditionnelles de haute-montagne.

En effet, si la montagne possède des avantages certains pour le photovoltaïque avec, notamment, une puissance solaire plus élevée qu’en plaine, elle a un inconvénient majeur : pendant une partie de l’année, la neige vient recouvrir les panneaux, et donc en altérer le rendement.

Un design inspiré de la nature

Face à ce problème, la société Helioplant a conçu une structure verticale de 7,2 kWc inspirée par les arbres. Celle-ci multiplie les avantages avec une emprise au sol plus contenue ou encore une meilleure intégration au paysage. Mais son principal intérêt réside surtout dans le fait que la neige ne peut s’accumuler sur ses panneaux. De plus, les panneaux étant bifaciaux, ils peuvent produire de l’énergie grâce aux rayons solaires directs ainsi que grâce à la réverbération de ces derniers sur la neige.

Grâce à ce design, Helioplant espère obtenir un rendement 40 % supérieur aux installations photovoltaïques situées dans la vallée voisine. Si les résultats obtenus sont encourageants, l’entreprise Sölden, qui a commandé cette centrale, pourrait étendre le projet de manière considérable.

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Va-t-on assister à un boom du solaire thermique en France ?

3 février 2024 à 15:57

L’énergie thermique du soleil est sous-exploitée en France, pour diverses raisons. Mais cela pourrait changer à l’avenir, si l’on en croit les objectifs fixés par la stratégie française pour l’énergie et le climat.

Le solaire thermique permet de produire et de stocker de l’eau chaude, pour les usages en chauffage et en production d’eau chaude sanitaire dans le secteur résidentiel. Mais il est également utilisé dans l’industrie. Malgré son utilité, il est bien moins exploité en France que dans d’autres pays comme en Allemagne par exemple. Cela s’explique par diverses raisons, notamment la difficulté de mise en œuvre qui nécessite des qualifications avancées des entreprises du secteur ainsi que la concurrence du solaire photovoltaïque, moins cher et mieux connu du grand public.

Objectif de 10 TWh en 2035 pour le solaire thermique

Pourtant, la filière du solaire thermique n’a pas dit son dernier mot et elle entend prendre sa place dans l’avenir du mix énergétique français. C’est en tout cas l’objectif fixé par la stratégie française pour l’énergie et le climat qui a fait l’objet d’une consultation publique fin 2023. Selon le document, les objectifs du solaire thermique vont passer de 1,3 TWh en 2021 à 10 TWh en 2035 avec une étape intermédiaire à 6 TWh en 2030. On peut parler d’un bond gigantesque pour le secteur. En effet, pour se donner une idée de l’évolution, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2028 n’envisageait qu’un objectif de 1,85 à 2,5 TWh pour le secteur.

La PPE3 qui vise la période 2024-2033 et donne les nouveaux objectifs à atteindre, envisage donc de redynamiser le solaire thermique. Selon les termes de la stratégie française pour l’énergie et le climat, « le développement du solaire thermique, du biogaz et de la géothermie représente les défis les plus importants ».

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Des mesures pour inciter au développement du solaire thermique

Pour cela, le texte prévoit certaines mesures communes à toutes les énergies renouvelables thermiques. D’abord, il s’agit de fixer une trajectoire budgétaire pour le Fonds Chaleur. Il est question aussi d’envisager la fin de l’utilisation du fioul dans les bâtiments tertiaires en 2030 et de réduire progressivement l’installation de chaudières à gaz fossile. Pour accompagner les projets, France Rénov’ constitue l’appui des particuliers et propose des aides qui doivent être augmentées et prolongées telles que l’éco-prêt à taux zéro qui sera renouvelé jusqu’en 2027. Les « animateurs chaleur renouvelable » seront généralisés sur le territoire pour soutenir les collectivités et entreprises.

Enfin, un des freins liés au développement du solaire thermique est le manque d’artisans qualifiés dans ce domaine. La stratégie française pour l’énergie et le climat envisage donc de mettre en place un plan pour augmenter les ressources humaines et les compétences pour les métiers de la chaleur renouvelable dont le solaire thermique fait partie.

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Des leviers spécifiques au développement du solaire thermique

D’autres mesures envisagées sont spécifiques au solaire thermique. Il s’agit de généraliser les cadastres solaires thermiques qui permettent de visualiser sur une carte le potentiel de production lié à l’énergie solaire pour un bâtiment. Cela pourrait constituer un levier d’incitation pour le lancement de nouveaux projets, en permettant d’estimer la production possible.

Des appels à projets du Fonds chaleur « grandes installations solaires thermiques » seront également lancés. Enfin, un plan national pour le solaire thermique, à l’image du plan géothermie, devrait être établi pour booster la filière. Longtemps laissé à l’écart au profit du solaire photovoltaïque, le solaire thermique pourrait donc prendre sa revanche au cours de la prochaine décennie pour participer activement à la décarbonation du mix énergétique français.

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Éoliennes en mer : ces centaines de milliards d’euros qu’il faut investir pour les connecter à terre

4 février 2024 à 05:59

Si la course à la construction de parcs éoliens offshore bat son plein à travers l’Europe, celle de l’installation des câbles pour les reliers aux réseaux se révèle tout aussi intense. Et tout aussi chère. Selon un récent rapport, l’addition pourrait s’élever à plus de 400 milliards d’euros d’ici à 2050. 

Le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité (REGRT-E) vient de publier un rapport portant sur le développement du réseau électrique offshore à l’échelle de l’Europe jusqu’en 2050. Ce document rassemble l’ensemble des besoins auxquels l’Europe va faire face pour atteindre la neutralité carbone, tant pour le raccordement des parcs éoliens offshore, que pour la création d’interconnexions entre les pays européens. Outre la définition de ces besoins, le rapport souligne les (très) nombreux défis et les coûts associés à la mise en place de ces réseaux.

En 2020, dans son plan de développement pour les énergies renouvelables marines, l’Europe avait fixé un objectif de 300 GW d’éolien offshore installé d’ici 2050. Mais il semblerait que les pays européens aient pris le sujet à cœur. En compilant les données de chaque pays, REGRT-E est, en réalité, arrivé à un objectif total de 354 GW de puissance installée d’ici 2050, et même 496 GW en incluant le Royaume-Uni et la Norvège. Si ces chiffres témoignent de l’ambition des pays vers la transition énergétique, ils entraînent inévitablement un développement massif des réseaux électriques offshore pour permettre la distribution de l’énergie produite sans compromettre la stabilité du réseau.

Dans ce contexte, RGRT-E estime qu’il faudra déployer, d’ici à 2050, environ 54 000 km de lignes de transmission électrique ainsi que presque 300 convertisseurs à courant continu offshore et terrestres. Montant total de ces travaux : plus de 400 milliards d’euros.

Des enjeux colossaux pour parvenir au raccordement de l’éolien offshore

Si le financement de ces travaux constitue déjà un défi de taille, c’est loin d’être le seul. Dans son rapport, REGRT-E fait mention des différents challenges à surmonter pour atteindre ces objectifs, et en particulier le défi technologique. Pour réaliser ces interconnexions ainsi que le raccordement des parcs éoliens offshore, l’utilisation de liaisons HVDC (ou ligne à courant continu haute tension CCHT) devient peu à peu la norme.

Le développement massif de ces lignes passera nécessairement par la mise en place de disjoncteurs de courants continus spécifiques, sans quoi la stabilité du réseau européen pourrait être menacée. Avec ces disjoncteurs, les capacités d’interconnexions supplémentaires sont ainsi estimées à 13 GW, contre 7,5 GW sans. Au niveau national, la différence est encore plus flagrante puisque les capacités sont estimées à 13 GW avec les disjoncteurs DC contre seulement 2 GW sans. Mais il y a un hic : ces disjoncteurs spécifiques de courant continu ne sont pas encore disponibles à l’échelle industrielle et à un coût raisonnable.

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Pour atteindre ces objectifs, l’Europe devra également augmenter drastiquement la cadence de construction de ces lignes électriques, ce qui devrait avoir un impact sur l’ensemble des chaînes d’approvisionnement qui y sont associées, depuis la construction de navires spécifiques, à la création de ports adaptés, en passant par l’augmentation de l’approvisionnement en matières premières. Enfin, les ressources humaines devront être disponibles pour concevoir, mettre en œuvre et entretenir l’ensemble de ces infrastructures.

Pour finir, ces réseaux électriques impliquant presque systématiquement plusieurs pays en même temps, leur déploiement nécessitera une coopération sans faille entre les gouvernements concernés, les différents gestionnaires d’électricité ainsi que le secteur de l’industrie pour pouvoir atteindre une approche systémique de l’ensemble.

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Rénover l’ensemble du réseau électrique européen

Outre les besoins liés aux déploiements de réseaux offshore, l’électrification des usages, dans une optique de décarbonation de l’énergie, va nécessiter une rénovation d’ampleur de l’ensemble du réseau électrique européen, et en particulier les réseaux locaux de distribution. Ceux-ci devront, en effet, pouvoir supporter la recharge de véhicules électriques ou encore la production d’électricité via des installations photovoltaïques à l’échelle des particuliers.

La commission européenne a donc dévoilé, en novembre 2023, un plan d’action visant à accélérer le développement de ces réseaux électriques. Ce plan d’action en 14 points vise à améliorer la planification à long terme des réseaux pour un coût estimé à 584 milliards d’euros d’ici 2030.

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Combien de batteries stationnaires Tesla a-t-il installé en 2023 ?

4 février 2024 à 16:07

En 2023, Tesla a installé une capacité record de stockage d’énergie par batteries stationnaires. Plus du double que ce que la société californienne avait réalisé en 2022 !

Tesla ne propose pas que des véhicules électriques. La société californienne développe aussi une offre de solutions de stockage stationnaire d’électricité. Et l’activité prend de l’ampleur au sein de l’entreprise. Les chiffres publiés récemment sont éloquents. En 2023, Tesla a déployé quelque 14 724 MWh de stockage par batterie. Un record pour la société d’Elon Musk.

Pour se faire une idée, disons que cela ne représente tout de même pas plus de l’équivalent de 150 000 voitures électriques équipées de batteries de 100 kWh. Mais il est intéressant de noter que les capacités totales de stockage d’électricité stationnaire installées en Allemagne ne dépassaient pas les 11 200 MWh — soit 11,2 GWh — en fin d’année dernière. Autre point de comparaison, en 2019, Tesla avait déployé dix fois moins de capacités. En 2022 encore, la société n’avait déployé pas fait mieux que 6,5 GWh.

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Les usines de batteries Tesla tournent à plein régime

Pour soutenir cette croissance à grande vitesse, l’entreprise d’Elon Musk a construit une usine dédiée à Lathrop (Californie). Sa capacité de production annuelle est de l’ordre de 20 GWh, mais les équipes annoncent une montée en puissance au cours de l’année. Fin 2024, l’usine pourra produire 40 GWh de solution Megapack — des batteries de 3 MWh qui complètent la gamme des Powerwall (13,5 kWh) domestiques et des Powerpack (jusqu’à 232 kWh) commerciaux — par an. Une usine du même niveau de capacité de production doit ouvrir ses portes à Shanghai dans les mois qui viennent. Et Tesla pourrait bien en installer une autre en Europe dans un futur proche.

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Une croissance prête à dépasser celle des voitures électriques

Le développement de l’activité de stockage d’électricité a été tel en 2023 que la prédiction d’Elon Musk de le voir devenir plus important que celui de l’activité voitures électriques de Tesla dès 2024 pourrait bien se réaliser. La branche énergie de la société a ainsi vu croître ses revenus de 10 % au cours de l’année écoulée. Alors même que la division production solaire est en perte de vitesse. En 2023, le chiffre d’affaires de Tesla Energy a atteint les 6 milliards de dollars. C’est quatre fois plus qu’en 2019. Mais celui de son activité automobile reste de plus de 80 milliards de dollars.

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400 panneaux solaires incendiés par des opposants à une centrale photovoltaïque ?

5 février 2024 à 10:10

Depuis quelques mois, l’ambiance devient irrespirable du côté de la Montagne de Lure. Le projet photovoltaïque de Cruis, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est l’objet de vives tensions entre Boralex, le porteur de projet, et des opposants écologistes qui y voient une menace directe pour la biodiversité locale. Après de nombreuses manifestations, les revendications sont montées d’un cran, puisque qu’un stock de panneaux solaires aurait été volontairement incendié. 

Dimanche 28 janvier, le chantier du parc photovoltaïque de Cruis a vraisemblablement été la cible d’un incendie d’origine volontaire, entraînant la destruction de 400 panneaux solaires entreposés sur le site, rapporte le média local BFM DICI. Alors qu’une enquête vient d’être ouverte par la gendarmerie pour « destruction par incendie », cet événement ne fait que renforcer les tensions qui entourent ce projet depuis septembre 2022. Vivement contesté par des opposants qui le considèrent comme une atteinte à la biodiversité locale, le projet a fait l’objet d’une importante mobilisation de la part des écologistes. Cette escalade des tensions avait conduit, courant 2023, à l’arrestation de deux militantes.

D’une emprise de 17 hectares pour une puissance de 14,8 MWc, la future centrale photovoltaïque, portée par la société Boralex, est située sur une ancienne parcelle forestière qui avait été victime d’un feu de forêt en 2004. Si l’entreprise et certains élus locaux ont assuré que la parcelle n’avait que peu d’intérêt pour la biosphère du fait d’un sol très caillouteux, celle-ci ne fait pas moins partie d’une zone classée réserve de biosphère par l’Unesco. Elle abriterait près de 88 espèces protégées. Et si la société avait bien reçu, en 2020, une dérogation permettant la construction de la centrale, d’autres espèces protégées ont été découvertes depuis.

Les panneaux solaires incendiés / Image : BFMTV DICI.

Préservation de la biodiversité ou production d’énergie solaire, faut-il choisir ?

Les énergies renouvelables sont-elles incompatibles avec la biodiversité ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser face à de tels projets. Pourtant, il semblerait que les centrales photovoltaïques ne soient pas si néfastes pour la biodiversité qu’on ne pourrait le penser. D’abord, leur structure légère permet de ne pas utiliser de béton, ou très peu, contrairement aux parcs éoliens par exemple. Plusieurs études, aux États-Unis comme en Europe, tendent à montrer que ces infrastructures auraient même un impact positif, laissant intact les structures d’habitat de nombreuses espèces tout en servant de refuge pour d’autres. Ils seraient particulièrement prisés des insectes, reptiles, amphibiens et même de certaines espèces d’oiseaux des champs qui viennent y faire leurs nids.

Malgré ces avantages, un équilibre doit être trouvé entre installations de production d’énergie renouvelable et espaces protégés. Or, la montagne de Lure ferait l’objet d’une sur-concentration de projets photovoltaïques. Les porteurs de projets y sont attirés par le faible prix des terrains associé à un excellent ensoleillement. Pour les communes, ce type de projet génère également des ressources financières parfois difficiles à refuser. Ainsi, on compte autour de la montagne de Lure plus d’une vingtaine de projets photovoltaïques dans un rayon de trente kilomètres, comme celui d’Omergues, de Fontienne, ou encore de Peyruis.

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Quel bilan pour le premier système de production d’hydrogène en mer au monde ?

5 février 2024 à 11:58

La start-up nantaise Lhyfe a soufflé la première bougie de la phase de test de son électrolyseur flottant, un dispositif unique au monde. C’est l’occasion de faire un premier bilan des performances de la plateforme Sealhyfe.

Dans le cadre de son plan « France 2030 », l’État mise sur l’hydrogène vert pour décarboner son industrie et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le pays souhaite ainsi devenir un leader mondial de l’hydrogène décarboné d’ici 2030. L’hydrogène « vert » ou « décarboné » est produit par l’électrolyse de l’eau en décomposant l’eau (H20) en dioxygène (O2) et dihydrogène (H2). Une entreprise française mise sur la production d’hydrogène vert en mer. Il s’agit de Lhyfe, une société nantaise qui a lancé en 2022, Sealhyfe, la première plateforme pilote de production d’hydrogène vert en mer au monde.

Après 16 mois de fabrication et 8 mois de tests à quai, la plateforme a rejoint un site d’essai aux côtés de l’éolienne Floatgen, au large du Croisic. L’expérience en mer visait à prouver qu’il était possible d’obtenir une production fiabilisée d’hydrogène vert, dans un milieu marin isolé, sur une plateforme flottante, exposée à la houle.

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14 mois d’expérimentation pour la plateforme Sealhyfe

En tout, 14 mois d’expérimentation se sont déroulés entre septembre 2022 et novembre 2023. Un premier bilan a ainsi pu être réalisé à la suite de cette phase de test. L’analyse des performances du système a été rendue possible grâce à des instruments de mesure embarqués qui ont également permis de piloter le site à distance pendant que le dispositif se trouvait en mer.

« L’expérimentation a également permis de confirmer la capacité du système à gérer la variabilité de l’énergie éolienne dans les conditions spécifiques de l’offshore », indique le communiqué de presse de l’entreprise. Elle ajoute que « les performances obtenues ont été aussi élevées qu’à terre, confortant la fiabilité de l’installation », sans toutefois s’étendre sur des données importantes, telles que la quantité d’hydrogène produite, ni le bilan énergétique et environnemental de l’opération. La firme note que la plateforme a prouvé sa robustesse, en subissant 5 tempêtes significatives, dont Ciaran en octobre 2023 qui a provoqué des vagues de 10 mètres de hauteur et des vents de plus de 150 km/h.

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Un projet européen de production d’hydrogène vert en mer

Selon Matthieu Guesné, fondateur et PDG de Lhyfe, l’expérimentation est un succès. « Nous pouvons désormais nous appuyer sur notre expérience de nos sites à terre et d’un site en mer pour concevoir nos prochains sites de production d’hydrogène vert » explique-t-il dans un communiqué. Forte de cette expérimentation, Lhyfe va pouvoir améliorer son système et intégrer les données recueillies au sein du projet HOPE.

Porté par Lhyfe et un consortium de 9 partenaires, ce projet vise la commercialisation de l’hydrogène vert produit en mer. Le projet a été retenu par la Commission européenne dans le cadre du partenariat européen pour les technologies de l’hydrogène (« clean hydrogen partnership »). À ce titre, il bénéficie de 20 millions d’euros de subventions européennes ainsi que 13 millions d’euros supplémentaires de la part de la Belgique. L’objectif de Hope est de produire dès 2026 jusqu’à 4 tonnes par jour d’hydrogène vert en mer. Transporté à terre via un pipeline, il sera ensuite compressé puis livré aux clients.

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Éolien flottant : l’énorme investissement du port de Marseille pour les assembler par dizaines

5 février 2024 à 15:56

Porté par la réussite du projet éolien en mer Provence Grand Large, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) se rêve en plaque tournante de l’industrie de l’éolien flottant en Méditerranée. Il va investir 550 millions d’euros pour réaliser une plateforme dédiée à cette filière sur 120 hectares. Un signe supplémentaire que le port prépare son avenir sans pétrole. 

L’installation réussie des trois éoliennes du projet Provence Grand Large (PGL) et leurs flotteurs uniques au monde pourrait être le début d’une longue série de projets éoliens offshore construits à Marseille. Des rumeurs circulaient sur le sujet, mais c’est désormais officiel : le port de Marseille-Fos va s’équiper pour devenir un acteur majeur de l’éolien offshore. Dimanche 28 janvier, dans un entretien donné à l’hebdomadaire La Tribune, l’ancien ministre Christophe Castaner, désormais président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, a annoncé le lancement d’un vaste projet pour le déploiement de l’éolien offshore pour un montant total estimé à 550 millions d’euros.

Appelé Deos, celui-ci devrait porter sur environ 75 hectares à terre, et 45 hectares en mer pour la construction d’une plateforme et de zones de stockage dédiées à la filière. Cette plateforme devrait être associée à près de 1 000 mètres linéaires de quais dédiés, et permettre la construction d’éoliennes, mais également la maintenance lourde d’une vingtaine d’unités par an. Avec ce projet, ce sont près de 500 000 tonnes de vrac et 15 000 tonnes d’acier supplémentaires qui devraient arriver sur le port de Marseille-Fos.

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Marseille-Fos : d’un port pétrolier à un port multi-énergies

Après des dizaines d’années principalement marquées par l’activité pétrochimique et gazière, le port de Marseille veut et doit préparer son avenir. Avec le projet Deos, selon Christophe Castaner, le GPMM souhaite se forger une importance stratégique au niveau régional, national et même international pour le développement des énergies renouvelables. Depuis les années 1930 et l’implantation de la raffinerie BP de Lavéra, le pétrole tenait un rôle central dans les activités du port de Marseille-Fos. Malgré une baisse de cette activité à partir des années 2000, Marseille-Fos était encore le troisième plus grand port pétrolier au monde en 2011, alimentant jusqu’à 7 raffineries.

Si les activités du port se sont progressivement diversifiées depuis une vingtaine d’années, cette diversification s’est récemment accélérée avec les impératifs de la transition énergétique. Marseille multiplie ainsi les projets d’envergure. On peut citer l’usine de panneaux photovoltaïques Carbon, dont la mise en service est prévue en 2025, et qui devrait produire l’équivalent de 5 GW de panneaux par an, employant, à terme, près de 10 000 personnes.

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On retrouve également des projets de production d’hydrogène, dont certains sont portés par des acteurs incontournables de la filière des hydrocarbures, comme Géosel avec son projet HyVence. Un électrolyseur de 600 MW devrait également voir le jour sur les bassins ouest du port, et fournir jusqu’à 84 000 tonnes d’hydrogène bas-carbone par an.

Pour parfaire sa transformation, le port devra néanmoins travailler sur ses modes de production d’énergie. En effet, la multiplication de ces industries est essentielle pour développer les énergies renouvelables, mais n’en reste pas moins très énergivore. L’électrolyseur de 600 MW précédemment cité devrait consommer, à lui seul, autant que 150 000 appartements équipés de chauffages électriques en plein hiver. Face à ces besoins, les projets de centrales photovoltaïques urbaines, comme celui du GPMM, ou celui du marché d’intérêt national des Arnavaux, ne seront pas suffisants. Pour résoudre cette équation, l’hypothèse d’une nouvelle centrale nucléaire équipée de réacteurs EPR a même été évoquée par le président de la République en juin dernier.

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On vous offre des panneaux solaires si vous habitez dans ces départements : vrai ou faux ?

6 février 2024 à 11:00

📣 La phrase : « L’état finance à 100 % les installations solaires dans de nombreuses communes»

🗞️ La source : campagnes publicitaires affichées sur divers médias en ligne et sites de streaming, dont nous ne pouvons inclure les liens.

ℹ️ Le contexte : généralement ciblées vers les internautes intéressés par l’énergie et la rénovation, de nombreuses publicités promettent l’installation de centrales solaires sans aucuns frais pour les particuliers résident dans certaines collectivités, grâce à des financements publics.

⚖️ Le verdict : ❌ l’affirmation est fausse, aucune aide nationale ni locale ne permet aujourd’hui de financer en totalité une installation photovoltaïque.

C’est une publicité que l’on croise fréquemment sur internet quand on a l’habitude de consulter des sites relatifs à l’énergie. Mais elle se décline aussi sous forme d’appels téléphoniques avec des messages enregistrés qui vantent la possibilité de bénéficier de panneaux solaires gratuitement dans certains départements, villes ou régions. En effectuant une recherche sur internet, on tombe en quelques clics sur des offres similaires qui promettent des panneaux solaires 100 % financés. Qu’en est-il vraiment ?

Capture d’écran d’un des nombreux sites publicitaires promettant des panneaux solaires entièrement financés par les collectivités.

Des conditions farfelues

Parmi la myriade de sites que nous avons identifié, mais dont nous ne relaierons pas les noms ici afin de ne pas encourager leur référencement, l’un des plus actifs promet que « l’État finance à 100 % les installations solaires dans de nombreuses communes ». « Le gouvernement innove avec un programme solaire de pointe » affirme-t-il. Il s’agit des panneaux aérovoltaïques, qui combinent le photovoltaïque et le solaire thermique. En effet, ils produisent de l’électricité, comme des panneaux classiques, et de la chaleur, insufflée dans la maison grâce à un ventilateur.

Il est promis « une économie colossale atteignant jusqu’à 85 % sur les factures, mais également un potentiel revenu de 3 000 euros grâce à la revente d’électricité à EDF ». Tout cela avec un coût initial de… zéro euro. Bref, on pourrait ne plus payer de facture grâce à des panneaux solaires gratuits qui nous permettraient de générer 3 000 euros de revenus, sans que l’on sache s’il s’agit d’une rente décennale, annuelle ou mensuelle.

Selon le site, l’installation serait entièrement prise en charge pour les propriétaires qui respecteraient les conditions suivantes :

  • Avoir plus de 70 euros de facture mensuelle.
  • Vivre dans une commune éligible.
  • Être propriétaire de sa maison.
  • Avoir la validation d’un expert RGE.

Qu’en est-il vraiment ?

➡️ Concernant le montant de la facture mensuelle, aucun dispositif n’aide n’est actuellement conditionné au montant de la facture d’électricité. D’autant qu’il n’est pas précisé à quoi correspond le montant de 70 euros. S’agit-il du montant des mensualités estimées dans le cas (le plus courant) d’une facturation annuelle ? Ou bien, faut-il vraiment consommer l’équivalent de 70 euros par mois et dans ce cas, est-ce que cela vise uniquement les consommations ou l’abonnement est-il inclus ?

➡️ S’agissant des communes éligibles, les aides les plus importantes sont nationales, comme nous allons le voir ci-après.

➡️ La qualité de propriétaire est le critère le plus sérieux de la liste puisqu’il s’agit effectivement d’une condition pour obtenir des aides.

➡️ Enfin, concernant la validation d’un expert RGE (Reconnu garant de l’environnement), cela semble sous-entendre que « l’expert » valide le chantier. Or, la plupart des aides exigent l’intervention d’un artisan (et non un expert) RGE pour la réalisation du chantier, afin d’obtenir les aides a posteriori, et non l’inverse.

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L’article se termine en proposant de vérifier nos droits. En cliquant, nous sommes basculés vers un autre site, qui nous demande si nous sommes propriétaires de notre logement, s’il s’agit d’une maison ou d’un appartement, le mode de chauffage ainsi que le code postal. Ensuite, le site affirme avoir trouvé un professionnel RGE près de chez nous. On nous demande évidemment notre adresse e-mail pour nous communiquer ses coordonnées, puis nous envoyer un devis.

Ces sites choisissent très souvent un nom de domaine ambigu, afin d’être facilement confondus avec des sites gouvernementaux ou des sites d’information spécialisés. Au pied de la page d’un de ces sites publicitaires, un paragraphe écrit en petits caractères nous informe que « ce site est une publicité et les informations fournies sont à titre indicatif uniquement et ne doivent en aucun cas être considérées comme des conseils professionnels ou des garanties de résultats. Bien que nous nous efforcions de fournir des informations précises et à jour, nous ne pouvons garantir l’exactitude, l’exhaustivité ou la pertinence de ces informations. En utilisant ce site, vous acceptez que nous ne soyons pas responsables des conséquences découlant de l’utilisation des informations présentées ici. » Nous voilà rassurés. Démêlons maintenant le vrai du faux.

Quelles sont les aides réellement destinées aux panneaux solaires ?

Au vu de ce genre de « publicité », il apparaît nécessaire de faire le point sur les aides qui existent réellement en matière de photovoltaïque. Car il est parfaitement impossible d’obtenir des panneaux solaires gratuitement au moyen d’aides publiques. Sinon, nous serions tous équipés depuis longtemps ! En revanche, il est possible d’obtenir des aides pour faire baisser la facture d’un projet solaire. La plupart sont nationales et ne dépendent donc pas de votre département. Les voici :

➡️ La prime à l’autoconsommation. Elle concerne les panneaux solaires et dépend de la puissance du parc, de ses caractéristiques (revente totale ou du surplus) ainsi que de son implantation. Son montant change tous les trimestres. Par exemple, pour une installation de moins de 3 kWc, le montant sera de 370 euros/kWc alors qu’il sera de 200 euros/kWc pour une installation d’une puissance comprise entre 9 et 36 kWc (chiffres du 4ᵉ trimestre 2023, source : EDF ENR). En cas d’autoconsommation totale ou de revente totale de la production, il n’est pas possible d’obtenir cette prime.

➡️ MaPrimeRénov’ et Coup de pouce chauffage pour des panneaux solaires thermiques. Cela ne vise donc pas les panneaux solaires, mais seulement les modèles thermiques qui produisent de l’eau chaude. En plus, il doit s’agir d’un système combiné (eau chaude + chauffage) MaPrimeRénov’ accorde une prime qui peut aller jusqu’à 11 000 euros en fonction des ressources du foyer, mais elle est plafonnée à 90 % du montant total des travaux. Cette aide est cumulable avec le Coup de pouce chauffage qui propose 4 000 euros pour les ménages modestes. Pour les autres, le montant est ramené à 2500 euros (Source : Hellio).

➡️ Les aides régionales accordées pour les projets de panneaux solaires. Des dispositifs locaux existent également pour encourager à l’investissement photovoltaïque. La région Grand Est propose une aide qui peut aller jusqu’à 500 euros/kWc pour les dépenses engagées et jusqu’à 70 % pour les études de projet. Mais cette aide est réservée aux entreprises, aux associations et aux communes. Les particuliers ne sont pas éligibles. Un dispositif visant les parcs solaires thermiques existe aussi en Occitanie, mais là encore, il ne concerne pas les particuliers. Il n’est donc pas vrai de dire que les particuliers peuvent faire financer leur projet solaire grâce à des aides régionales.

Des aides qui ne couvrent jamais la totalité du coût des travaux

En outre, quelles que soient les aides obtenues, elles ne couvrent jamais la totalité du montant total du chantier. Il est difficile de chiffrer le coût d’une installation solaire tant le montant varie selon les caractéristiques du projet. Pour se donner une idée, Hello Watt indique une fourchette allant de 8 500 euros à 23 000 euros, ce qui montre bien la difficulté de donner un chiffre précis. Avec des panneaux aérovoltaïques qui sont plus onéreux que les modèles classiques, il faut compter entre 11 000 et 30 000 euros, pose comprise. (Source : Quelleenergie.fr)

Et dans tous les cas, malgré les aides, il y a forcément un reste à charge pour les particuliers. On l’a vu, même avec MaPrimeRénov’, il est impossible d’obtenir plus que 90 % du coût total des travaux. C’est déjà conséquent et comme on l’a dit, cela est réservé aux foyers les plus modestes. De plus, les aides ne sont pas forcément versées au début du chantier. Pour la prime à l’autoconsommation, par exemple, son paiement est réalisé un an après la signature du contrat de rachat par EDF OA. Les consommateurs doivent donc régler la totalité des travaux. C’est la raison pour laquelle l’éco-PTZ existe. Il permet de bénéficier d’un prêt sans intérêt qui couvre le montant des travaux.

Les revenus générés grâce à la revente de l’électricité

La publicité nous fait miroiter 3 000 euros de revenus grâce à la revente de notre électricité. Qu’en est-il ? Selon EDF ENR, il est possible de revendre annuellement pour environ 3 000 euros d’électricité, voire jusqu’à plus de 4 000 euros pour une maison située à Nice. Pour cela, il faut une puissance de centrale de 21,25 kWc, ce qui est très élevé. Et un élément très important doit être pris en compte pour atteindre ces sommes :  il faut être en revente totale. C’est-à-dire qu’il faut revendre au réseau l’intégralité de l’électricité produite par ses panneaux solaires.

Il est donc faux de dire, comme dans la publicité, qu’on pourra générer de tels revenus tout en faisant diminuer sa facture d’électricité jusqu’à 85 %, ce qui suppose une autoconsommation. La production d’un parc solaire peut permettre de faire baisser sa facture d’électricité et de générer quelques revenus en cas de revente du surplus de production. Mais pas dans les proportions indiquées dans la publicité.

En outre, il est difficile de calculer la baisse réelle de la facture d’électricité grâce à la présence de panneaux solaires puisque tout dépend des équipements et des usages du foyer. Si le logement est chauffé à l’électricité, la consommation est plus élevée et il sera plus difficile de couvrir les besoins en chauffage grâce aux panneaux solaires (il y a moins de soleil en hiver).

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Prendre ses précautions avant de s’engager avec une entreprise

Pour éviter les arnaques, il est utile de rappeler quelques consignes de prudence. Méfiez-vous déjà des démarchages à domicile ou par téléphone. En plus, soyez très prudents dès lors qu’on vous annonce une offre trop alléchante. Lisez bien le devis et faites-en établir plusieurs avant de signer. Vérifiez bien que la somme indiquée intègre le matériel et la pose (main d’oeuvre). Souvent, les sommes données par les entreprises sont calculées, déduction faite du montant des aides, ce qui peut être trompeur. Cet outil en ligne très pratique permet de vérifier si votre devis est conforme au prix du marché.

Les infox de l'énergie, c'est quoi ?

ℹ️ Dans cette rubrique, nous enquêtons sur les affirmations polémiques dans le domaine de l’énergie et de la transition énergétique. Sans parti pris, nous démêlons le vrai du faux parmi les informations publiées dans les médias, sur les réseaux sociaux et les déclarations de personnalités publiques. Nos sources sont précisées dans les hyperliens intégrés dans l’article. Vous avez un doute sur une affirmation, avez repéré une potentielle infox ? Contactez-nous via le formulaire. N’hésitez pas à donner votre avis dans la section des commentaires au pied de cette page.

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Voici le premier concept de centrale hybride nucléaire et solaire

6 février 2024 à 16:03

Combiner les avantages de l’énergie nucléaire et de l’énergie, est-ce possible ? C’est ce que semble proposer Holtec International, qui vient d’annoncer la première centrale hybride, destinée à utiliser les deux sources d’énergie. Au-delà des effets d’annonce, analysons leur solution en détail.

Holtec a été fondée en 1986 aux États-Unis, avec de grandes ambitions dans le domaine de l’innovation et de l’énergie. La société s’est tout d’abord spécialisée dans la recherche de solutions face à certains problèmes opérationnels des centrales, comme la lutte contre les vibrations et la corrosion. Elle a ensuite creusé sa place dans le matériel de stockage et transport des combustibles nucléaires usés. Plus récemment, elle s’est lancée depuis 2010 dans la conception de petits réacteurs modulaires, les fameux SMR, pour Small Modular Reactor.

Dans le cadre de ces développements, Holtec a récemment communiqué sur un concept original : celui de centrale hybride nucléaire et solaire, qu’il appelle Combined Nuclear/Solar Plant (CNSP). La société envisage de pouvoir fournir grâce à cette innovation de l’électricité en base ou en suivi de charge, tout en éliminant l’intermittence de l’énergie solaire.

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La combinaison de trois briques énergétiques

Pour parvenir à cet objectif, la société combine trois systèmes. Le premier d’entre eux est un modèle de petit réacteur nucléaire dénommé SMR-300. Il s’agit d’un réacteur à eau pressurisée capable de produire 300 MW sous forme d’électricité, ou 1 050 MW sous forme de chaleur pour des procédés industriels. Ce réacteur semble avoir le vent en poupe, car Holtec a annoncé en décembre dernier le lancement du projet de construction de deux unités sur le site de la centrale nucléaire de Palisades, dans le Michigan.

Le modèle de centrale solaire thermique conçu par Holtec constitue la seconde brique. Ce système, baptisé HI-THERM HSP (pour Hybrid Solar Power, en français Énergie solaire hybride), est une centrale solaire spécifiquement conçue pour fonctionner avec une deuxième source de chaleur. Holtec indique que le système se base sur des techniques innovantes, mais, malheureusement, n’est pas très disert sur ces mêmes innovations.

Image de synthèse d’une installation hybride solaire – nucléaire / Visuel : Holtec International.

Une chaudière innovante à la jonction du nucléaire et du solaire

Le troisième système n’est pas des moindres, il s’agit du Green Boiler, que l’on pourrait traduire par « chaudière verte ». Il est décrit par le constructeur comme un dispositif « trois-en-un ». Il remplit en effet trois fonctions : stockage massif de chaleur, réception de chaleur à haute température, et génération de vapeur surchauffée et à haute pression. Cette dernière fonction est destinée à alimenter une turbine à vapeur pour entraîner un générateur d’électricité.

Dans le cadre du concept de centrale hybride, le Green Boiler sera alimenté en chaleur aussi bien par la centrale nucléaire que par la centrale solaire thermique, en fonction notamment de la production solaire intermittente. Il s’agit là d’une innovation notable, en effet, car le générateur de vapeur n’est généralement pas découplé de la chaudière. Le concept proposé par Holtec présente un autre avantage non négligeable : il peut être intégré dans une centrale préexistante, par exemple, une centrale au charbon. Dans ce cas, le Green Boiler peut être installé en remplacement de la chaudière, mais peut alimenter en vapeur au système de génération électrique déjà installé, qui n’aura donc pas à être remplacé.

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Pas d’information précise sur les performances globales

Avec sa centrale hybride innovante, Holtec se positionne en concurrent des systèmes de stockage électrique par batteries, généralement utilisés pour compenser l’intermittence de sources d’énergie renouvelables. Le stockage est en effet ici thermique, et le Green Boiler va servir de capacité-tampon entre l’installation nucléaire et l’installation solaire. Toutefois, l’entreprise ne donne pas de détails sur le mode de fonctionnement du réacteur nucléaire, qui devra probablement, malgré tout, moduler sa puissance pour suivre les variations de production de la centrale solaire.

Holtec n’indique pas non plus les parts respectives des sources solaire et nucléaire dans la production d’énergie. On peut supposer qu’elle dépendra fortement de la surface disponible pour la centrale solaire, ainsi que de sa localisation géographique. Le constructeur indique que la combinaison des deux concepts est très favorable pour améliorer le rendement thermodynamique global de l’ensemble du système – généralement bas pour les centrales nucléaires – mais, encore une fois, il ne fournit pas de données chiffrées. Le concept est donc très intéressant, mais il nous sera nécessaire d’en savoir plus.

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100 % renouvelables : l’Allemagne veut le réussir avec des centrales à gaz convertibles à l’hydrogène

7 février 2024 à 05:59

Pour réussir sa transition énergétique, l’Allemagne a désormais un plan. Elle comptera sur plusieurs gigawatts de centrales électriques au gaz « hydrogen ready », malgré la controverse.

Pour concilier développement des énergies renouvelables avec décarbonation et sécurité d’approvisionnement de son système électrique sans recourir à l’énergie nucléaire, Allemagne a fait le choix du gaz. Plus exactement, de centrales thermiques « hydrogen ready », comprenez « prêtes pour l’hydrogène ». Le chancelier Olaf Scholz l’annonçait il y a presque un an maintenant. L’objectif était alors de construire entre 17 et 21 gigawatts (GW) de nouvelles centrales électriques. Mais autour de cette sorte de frénésie hydrogène, les choses s’étaient rapidement compliquées. Une question de rentabilité des projets et de subventions, d’abord. Puis, de crise budgétaire.

Après des mois de discussions acharnées, en ce début février 2024, le chancelier allemand, son ministre de l’Économie et son ministre des Finances semblent enfin s’être mis d’accord sur les éléments essentiels d’une nouvelle stratégie en matière de centrales électriques. Une stratégie destinée à attirer les investissements dans des « centrales électriques modernes, très flexibles et respectueuses du climat ». Et dont dépendra aussi, affirment-ils, la possibilité de fermer la dernière centrale à charbon d’Allemagne d’ici 2030.

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De nouvelles capacités de centrales au gaz fossile convertibles à l’hydrogène

Cette stratégie prévoit que dans de « brefs délais », un appel d’offres sera lancé pour de nouvelles capacités allant jusqu’à 4 fois 2,5 GW de centrales électriques au gaz. Celles-ci pourront, dans un premier temps, fonctionner au gaz fossile. Toutefois, entre 2035 et 2040, elles devront impérativement avoir été converties à un hydrogène « de toutes les couleurs, mais autant que possible vert ». En parallèle, le gouvernement soutient également la recherche et le développement sur les technologies de capture et de stockage du carbone qu’il espère sans doute être en mesure de greenwasher les centrales thermiques à gaz fossile qui n’auraient finalement pas été si « hydrogen ready » que ça.

La planification et l’approbation des systèmes seront accélérées. Et les nouvelles centrales électriques doivent être construites sur des sites dits « de desserte du système ». Principalement aux carrefours de grands complexes industriels à forte intensité énergétique. Le financement du plan par le fond pour le climat et la transformation de l’économie pourrait s’élever à environ 16 milliards d’euros sur les 20 prochaines années.

Pour contourner le problème de rentabilité des investissements, le gouvernement allemand a aussi entamé des pourparlers avec la Commission européenne. Son idée qui devrait être présentée d’ici cet été : créer un marché de capacité. De quoi permettre de récompenser les opérateurs pour le maintien de la capacité de leurs centrales électriques en toutes circonstances.

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Cette bouée est une multiprise géante pour éoliennes en mer

7 février 2024 à 11:41

La construction du projet pilote EolMed, un parc éolien en mer français, a franchi avec succès une première étape majeure. En effet, l’installation d’un hub électrique flottant (ou FEH  pour « floating electrical hub ») en Méditerranée, au large de Gruissan dans l’Aude, vient d’être achevée.

Installé à environ 18 km des côtes de Port-La-Nouvelle, le hub électrique flottant jouera un rôle central dans le fonctionnement du parc éolien EolMed. Il servira de point de connexion pour les éoliennes, centralisant l’énergie produite avant de la transmettre via un câble d’exportation. Ce câble achemine l’électricité du parc éolien vers le réseau électrique terrestre

C’est l’entreprise Bourbon Subsea Services qui a été chargée de remorquer la structure sur le site de production. Cette entreprise se chargera également du transport des éoliennes le moment venu. Le hub électrique est une imposante bouée de 16 mètres de diamètre pesant plusieurs centaines de tonnes. Il a été remorqué jusqu’à son emplacement grâce à un remorqueur releveur d’ancre et un robot sous-marin téléopéré (ROV) fourni par Bourbon. Ces ROV sont des véhicules sous-marins contrôlés à distance.

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Une mise en service reportée à 2025

Rappelons que le projet pilote EolMed, soutenu par l’ADEME, est développé par l’entreprise Qair, et inclut plusieurs investisseurs tels que TotalEnergie et BW Ideol. Son objectif est de tester la viabilité économique de l’installation d’éoliennes en mer flottantes à plus grande échelle, tout en contribuant à l’émergence de la filière éolienne en mer en Occitanie.

Les travaux de construction, entamés en mai 2022, prévoient l’installation de trois éoliennes Vestas V164 d’une puissance unitaire de 10 MW. Ces éoliennes seront montées sur des flotteurs en acier à une profondeur d’environ 60 mètres. Le parc éolien est estimé produire près de 110 GWh d’électricité par an, suffisant pour répondre aux besoins en électricité de 50 000 habitants du département de l’Aude.

Si la mise en service était initialement prévue pour 2024, elle est désormais reportée au troisième trimestre de l’année prochaine. L’installation des flotteurs en acier est prévue pour juin 2025. Une fois opérationnelles, les éoliennes devraient fonctionner pendant au moins 20 ans avant d’être démantelées ou prolongées.

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Grâce à Tesla, ce mur pare-explosion de batteries conçu en France va connaître la gloire

7 février 2024 à 16:00

Il y aura désormais un petit bout de France dans les prochains Mégapack, ces batteries de 3 MWh fabriquées par Tesla ! Le constructeur américain vient, en effet, de commander pour 10 millions d’euros de panneaux pare-explosion à une PME française située près d’Angers, et compte les installer dans ses futures batteries.

STIF, une entreprise angevine (ou presque), vient de signer un contrat à 8 chiffres avec un nouveau client, et pas n’importe lequel : Tesla. La commande, d’un montant de 10 millions d’euros, porte sur la fabrication et la livraison, par STIF, de plusieurs milliers de panneaux anti-explosion destinés aux Mégapack de Tesla, ces BESS (Battery Energy Storage Solution) d’une capacité de 3 MWh qui ont la taille approximative d’un conteneur maritime. Pour mener à bien ses engagements, l’entreprise du Maine-et-Loire va devoir mettre les bouchées doubles, car Tesla espère atteindre une cadence de 40 GWh d’unités produites par an d’ici la fin de l’année 2024, et ce, rien que pour son usine de Lathrop, en Californie.

Les batteries stationnaires, des solutions de stockages explosives

Si Tesla commande des panneaux anti-explosions, c’est parce que les incendies provoqués par une batterie au lithium ayant surchauffé, s’ils sont peu fréquents, peuvent avoir des conséquences dramatiques. Du fait de leur composition chimique, ces batteries génèrent des incendies dont les températures peuvent atteindre 1 000 °C. Récemment, l’explosion d’une batterie domestique de 30 kWh, en Allemagne, a littéralement détruit la maison qui l’abritait. En 2021, c’est un Mégapack de Tesla qui avait pris feu dans la plus grande batterie stationnaire au monde, sans faire de victime.

Face à ce constat et face aux besoins pour stocker les surplus de production des énergies renouvelables à travers le monde, STIF a décidé, en 2022, de s’orienter vers la conception et la fabrication d’équipements de protection dédiés à ce type d’installation. L’entreprise propose ainsi des panneaux anti-déflagration, des déflecteurs, etc. Au vu de ce contrat avec Tesla, ce changement de cap semble déjà porter ses fruits. L’entreprise, qui a récemment été introduite en bourse, vise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros d’ici 2027.

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Ce panneau solaire à haut rendement est garanti 40 ans

8 février 2024 à 05:45

La garantie des panneaux solaires varie habituellement de 10 à 20 ans, bien que certaines marques puissent offrir jusqu’à 25, voire 30 ans pour leurs modèles les plus récents. AEG, une entreprise allemande spécialisée dans le domaine de la technologie solaire, repousse encore plus loin les limites en annonçant le lancement de modules photovoltaïques bénéficiant d’une garantie de 40 ans. Ces produits devraient être disponibles sur le marché courant premier semestre 2024.

Le modèle en question porte la référence AS-M1089B-GA (M10)/HV et se distingue principalement par sa technologie bi-verre qui contribue à sa longévité. Traditionnellement, les panneaux solaires sont composés d’une face avant en verre et d’une face arrière en film plastique, une configuration qui les rend vulnérables aux aléas climatiques tels que la grêle (les gros grêlons) et les vents violents. Mais depuis quelques années, la technologie bi-verre est apparue. Au lieu d’utiliser un film plastique à l’arrière, ces panneaux intègrent une seconde couche de verre. Ce choix de conception encapsule les cellules solaires entre deux couches de verre, offrant ainsi une protection supérieure et prolongeant significativement la durée de vie du module.

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Un rendement élevé et des performances presque linéaires

Les nouveaux modules solaires d’AEG intègrent la technologie All-back-contact ou ABC, qui révolutionnerait la conception traditionnelle des panneaux solaires. En déplaçant les contacts électriques à l’arrière des cellules, cette technologie libère entièrement la face avant, permettant ainsi une absorption optimale de la lumière. Ce procédé augmenterait la surface active pour la conversion d’énergie et confère aux modules une esthétique épurée grâce à leur finition noire uniforme. Ces améliorations permettent aux modules AEG d’atteindre un rendement jusqu’à 23,3 % à en croire les promesses de l’entreprise. Ce chiffre est assez élevé sachant que la fourchette typique est de 8 à 24 % pour les panneaux solaires. De plus, les cellules équipant le modèle sont de type N, qui, contrairement aux cellules P, sont beaucoup plus efficaces.

Le modèle propose une plage de puissance allant de 445 à 455 Wc. Selon AEG, la puissance effective durant la première année devrait maintenir au moins 99 % de sa puissance nominale, avec une dégradation annuelle maximale de seulement 0,4 % les années suivantes. Cela signifie qu’après 40 ans, la performance devrait rester à 83,4 % de la puissance initiale.

Il est important de noter que AEG n’est pas la première marque à proposer des panneaux solaires avec une garantie de 40 ans. L’entreprise Maxeon Solar Technologies basée à Singapour, par exemple, propose également des modules avec une garantie similaire depuis 2022. Ses produits promettent une puissance de sortie maintenue à 88,3 % après 40 ans. Cette concurrence souligne l’engagement croissant de l’industrie vers des solutions solaires durables et de hautes performances.

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Pourquoi le réseau électrique français n’a jamais été aussi bas-carbone depuis plus de 70 ans

8 février 2024 à 14:08

Réseau de transport d’électricité (RTE) a publié son bilan électrique 2023. Il révèle notamment une consommation en berne, mais une hausse de la production de nos moyens bas-carbone (nucléaire, éolien, solaire et hydraulique). Résultat, les émissions de gaz à effet de serre de notre système électrique ont atteint leur niveau le plus bas depuis le début des années 1950.

« Il y a un an, nous étions au cœur d’un hiver difficile, un hiver marqué non pas par une, mais bien par trois crises énergétiques. Des crises indépendantes, mais simultanées qui avaient mis en tension notre système électrique. Une crise d’abord de l’approvisionnement en gaz à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a provoqué une envolée des prix. Une crise ensuite de la production nucléaire française. Elle a alors atteint un minimum depuis 1988. Enfin, une crise de la production hydraulique du fait de faibles précipitations. Elle aussi a atteint un minimum depuis 1976. » C’est le rappel que Thomas Veyrenc, directeur général en charge de l’économie et de la prospective chez RTE, le gestionnaire du réseau de transport français, a tenu à faire en introduction de la présentation du bilan électrique 2023.

Retrouvez les principaux chiffres du bilan électrique 2023 dans notre tableau interactif ⬇️

Un nouveau recul de la consommation en 2023

« Aujourd’hui, la situation est très différente et notre système électrique a trouvé un nouvel équilibre » a-t-il ajouté. Nouvel équilibre, car les chiffres montrent que la situation demeure très différente, en revanche, de ce qu’elle était « avant la crise », à la fin des années 2010.

D’abord, la consommation d’électricité en France a continué de diminuer. Elle a reculé de 3,2 % par rapport à 2022 pour atteindre les 445,4 térawattheures (TWh) — après retraitement des effets liés à la météo. C’est même moins qu’en 2020, année marquée par la crise sanitaire. Et un recul de 6,9 % par rapport à la période d’avant-crise (moyenne 2014-2019). Les experts de RTE l’expliquent par une mobilisation continue en faveur des économies d’énergie et par une conjoncture macroéconomique dégradée.

Une forte progression de la production d’électricité

Dans le même temps, la production d’électricité en France a progressé. En 2023, notre pays a produit 494,3 TWh. C’est 11 % de plus qu’en 2022. Mais cela reste notamment inférieur à la production de 2020 qui avait atteint les 500 TWh en pleine crise sanitaire.

Cette hausse est en partie due au redressement de la production nucléaire qui est remontée à 320,4 TWh. Soit 41,5 TWh de plus qu’en 2022. Le niveau de production est toutefois resté en dessous de celui de la période avant-crise. La moyenne d’alors était de 394,7 TWh. Ce qui montre qu’après avoir été bousculé par les contrôles et les réparations liés au phénomène de corrosion sous contrainte et par la densification des arrêts dus aux visites décennales ainsi que par la perturbation des plannings de maintenance à la suite de la crise sanitaire, le parc nucléaire français n’est pas encore revenu à son fonctionnement nominal. L’enjeu des années à venir sera de retrouver de meilleurs niveaux de disponibilité et de production.

La production hydraulique est, quant à elle, revenue à un niveau conforme à ses moyennes historiques après une année 2022 marquée par une très faible pluviométrie. Avec une production de 58,8 TWh, elle se situe tout de même en dessus de la moyenne de 61,7 TWh enregistrée pour la période 2014-2019. Le résultat d’un début d’année encore plutôt sec.

Des niveaux records pour les productions éolienne et solaire

Ensemble, les productions éolienne et solaire ont fait mieux que l’hydraulique pour la deuxième année consécutive avec une production de 72,2 TWh. C’est près de 15 % de la production totale d’électricité en France.

L’éolien, surtout, a connu une excellente année. Il a battu son record de 2020 avec 48,7 TWh produits. Dépassant du même coup largement le volume de production des centrales au gaz fossile (30 TWh). Les effets conjugués de conditions météo favorables et d’un parc installé qui a poursuivi sa progression. L’éolien en mer commence aussi à apporter sa contribution. En 2022, il n’avait produit que 0,6 TWh. En 2023, avec trois parcs installés dont un totalement en service, il a grimpé à 1,9 TWh. Il est à noter aussi que l’éolien a pu contribuer à la sécurité d’approvisionnement lors des saisons froides, permettant de limiter le recours aux centrales alimentées par les combustibles fossiles. En janvier, mars et novembre 2023, la production éolienne a en effet avoisiné les 6 TWh.

Le photovoltaïque a connu une année record du côté de la production, avec 21,5 TWh, et du côté de l’installation de nouvelles capacités, de l’ordre de 3,2 GW contre 2,7 les deux années précédentes. Les experts de RTE remarquent que les capacités installées n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics. Les retards, toutefois, correspondent à quelques mois de développement pour le solaire — au rythme moyen d’installation sur les cinq dernières années — et à environ un an et demi de retard en ce qui concerne l’éolien terrestre. Pour l’éolien en mer, environ deux parcs additionnels seraient nécessaires.

Les énergies fossiles en chute libre

L’autre bonne nouvelle du Bilan électrique 2023, c’est que le volume de production thermique fossile (gaz, fioul et charbon) a baissé de 34 % par rapport à 2022. Seulement 32,6 TWh produits au cours de l’année 2023. Le plus bas niveau depuis 2014. Le charbon n’a ainsi compté que pour 0,2 % du mix électrique de la France.

La première conséquence de tout cela, c’est que les émissions de gaz à effet de serre du système électrique français ont atteint, en 2023, un minimum historique : 16,1 millions de tonnes d’équivalent CO2 (MtCO2eq). C’est le niveau le plus bas depuis le début des années 1950. Quel que soit le volume de production. Et c’est 32 % de moins qu’en 2022. Résultat, l’intensité de nos émissions — 32 g d’équivalent CO2 par kilowattheure produit (gCO2eq/kWh) — demeure parmi les meilleures d’Europe. Pour comparaison, celle de l’Allemagne est de l’ordre de 303 gCO2eq/kWh. Par ailleurs, le taux de production d’électricité bas-carbone atteint 92,2 % en France en 2023. Du jamais vu depuis 73 ans.

L’autre conséquence, c’est que la France a retrouvé son rôle d’exportatrice nette d’électricité. En 2022, notre pays avait importé 16,5 TWh d’électricité, mais en 2023, 50,1 TWh ont été vendus à l’étranger. Un solde dans la moyenne de la dernière décennie et qui a permis à la France de réduire sa facture énergétique d’environ 4 milliards d’euros. Une broutille face aux 80 milliards d’euros que devraient nous coûter les énergies fossiles importées l’année dernière. On pourra peut-être se consoler un peu en notant que les exportations d’électricité bas-carbone françaises auront au moins permis aussi d’éviter des volumes non négligeables d’émissions dans des pays comme l’Italie (11 MtCO2eq) ou l’Allemagne (5,4 MtCO2eq). Le tout dans un mix électrique européen dans lequel les sources fossiles ont reculé de 11 % ces dix dernières années.

Échanges commerciaux d’électricité entre la France et les pays voisins en 2023 / Visuel : RTE.

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Le stockage d’énergie enfin reconnu comme indispensable à la transition énergétique ?

8 février 2024 à 16:17

Le stockage d’énergie peine à se faire reconnaître à sa juste valeur dans la transition énergétique. Cela pourrait changer avec les nouvelles ambitions européennes en la matière, qui pourraient faire du stockage la véritable pierre angulaire de ses objectifs climatiques.

Quand on parle de transition énergétique, de décarbonation et de sortie des énergies fossiles, on pense tout de suite aux énergies renouvelables, au premier rang desquelles l’éolien, l’hydroélectricité et le photovoltaïque. Et presque jamais de stockage. Pourtant, le développement des énergies renouvelables, et même du nucléaire, doit nécessairement s’accompagner d’une augmentation des capacités de stockage pour pallier la variabilité de leur production. Ce stockage peut s’effectuer avec différents moyens comme les batteries ou les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP).

Certains pays l’ont bien compris et ont accéléré le développement de leur capacité de stockage, comme l’Espagne qui investit pour financer des systèmes de stockage massif d’énergie. Il n’en va pas de même en France, qui ne ressent pas le besoin immédiat de développer ses capacités de stockage. Pourtant, un tel chantier prend du temps. Et comme nous l’indiquait Yannick Peysson, responsable du programme stockage et gestion de l’énergie à l’IFPEN, dans un précédent article sur le stockage, grand oublié de la transition énergétique, « c’est dès maintenant qu’il faut s’y mettre » pour répondre à la demande de demain.

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Le stockage d’énergie pris en compte par la Commission européenne

Toutefois, les choses pourraient s’accélérer sous la pression de la Commission européenne. Dans un communiqué de presse du 6 février 2024, l’instance recommande une réduction de 90 % des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2040 (par rapport à 1990). Il s’agissait de déterminer l’étape intermédiaire de 2040, avant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Et pour y parvenir, la Commission n’oublie pas le stockage, inclus dans les outils disponibles pour atteindre cet objectif intermédiaire : « le secteur de l’énergie devrait parvenir à une décarbonation complète peu après 2040, sur la base de toutes les solutions énergétiques à émissions nulles et faibles en carbone, y compris les énergies renouvelables, le nucléaire, l’efficacité énergétique, le stockage […] ». Le document ajoute qu’il sera nécessaire de mettre en place « des réseaux plus intelligents », « une flexibilité de la demande et des solutions de stockage ». Le développement des moyens de stockage d’énergie n’est donc plus une option et tous les États membres vont devoir s’y mettre.

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Pourquoi cette grande usine de panneaux solaires en Europe pourrait fermer ?

9 février 2024 à 06:07

Le secteur européen de l’énergie solaire est actuellement confronté à des distorsions du marché. En conséquence, une importante usine de production de panneaux solaires basée en Allemagne, exploitée par Meyer Burger, est sur le point de fermer. Selon l’entreprise, contrairement à l’Europe, les États-Unis offrent un environnement de marché plus propice, devenant ainsi la destination privilégiée pour la poursuite des opérations.

Meyer Burger Technology AG, une société suisse leader dans le domaine des technologies solaires, envisage de fermer son usine de Freiberg, en Allemagne, d’ici avril 2024. Celle-ci est l’une des plus grandes installations de fabrication de panneaux solaires d’Europe. Cette décision stratégique fait suite à une perte substantielle enregistrée en 2023, avec un déficit d’EBITDA (bénéfice avant intérêts, taxes, dépréciation et amortissement) de plus de 133 millions d’euros, malgré un chiffre d’affaires avoisinant les 143 millions d’euros. Par ailleurs, une augmentation de la production couplée à une baisse des ventes a entraîné une surabondance de stock, atteignant 360 MW.

Toutefois, selon un communiqué de l’entreprise, la décision finale ne sera prise qu’à la mi-février 2024. Meyer Burger pourrait reconsidérer sa position si d’ici là, des mesures politiques ou économiques sont adoptées en Europe afin d’instaurer un environnement concurrentiel plus équitable. En cas de fermeture définitive, cette décision affecterait 500 employés. Parmi eux, des spécialistes en ingénierie, technologie et gestion d’approvisionnement pourraient être relocalisés au sein d’autres entités de Meyer Burger.

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Une détérioration de l’environnement du marché européen

Les pertes subies par Meyer Burger sont en grande partie attribuées à la détérioration du marché européen du solaire. « Compte tenu de la détérioration de l’environnement du marché européen, la poursuite de la production solaire européenne à plein régime n’est plus viable pour le moment », a déclaré la société dans son communiqué.

Par ailleurs, les prix des panneaux solaires en Europe ont chuté au cours de l’année 2023, une situation due à l’afflux de produits chinois. Après que les États-Unis ont restreint l’importation de panneaux solaires chinois, la Chine a massivement exporté vers l’Europe. Ces exportations importantes ont entraîné une augmentation considérable des stocks, contribuant à la chute des prix. Difficile, pour les fabricants européens, de rester compétitifs.

En outre, les producteurs européens s’inquiètent des conséquences potentiellement négatives de certaines barrières commerciales imposées par l’UE. Par exemple, le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) impose un coût sur le CO2 émis lors de la production de chaque produit importé. Ce règlement concerne principalement des éléments spécifiques tels que l’hydrogène, le ciment, l’acier et l’électricité. Il permet d’équilibrer les prix des produits européens et de ceux importés. Or, parfois, lorsqu’il est difficile d’évaluer l’empreinte carbone d’un produit, le MACF ne s’applique pas, rendant son importation potentiellement plus attrayante en termes de coût, au détriment des fabricants locaux.

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Se délocaliser aux États-Unis ?

En parallèle à la potentielle fermeture de son usine en Allemagne, Meyer Burger prévoit d’établir sa présence aux États-Unis, conformément à sa stratégie de développement. Le pays est actuellement perçu comme le plus prometteur pour l’industrie solaire, essentiellement en raison des conditions de marché favorables. Depuis l’adoption de l’Inflation Reduction Act en 2022, une loi visant à stimuler l’énergie propre, la production photovoltaïque y bénéficie d’importantes subventions.

Aux États-Unis, les fabricants de panneaux solaires profitent également d’une base de coûts stable. Cette stabilité, touchant la production, les matières premières, la main-d’œuvre et la logistique, permet aux entreprises de planifier de manière plus efficace et de minimiser les risques financiers liés aux fluctuations de coûts.

En outre, le marché américain offre la possibilité de conclure des contrats d’achat à long terme. Meyer Burger, par exemple, possède déjà un carnet de commandes conséquent aux États-Unis, avec des accords d’achat totalisant 5,4 GW. L’entreprise prévoit de lancer la production de modules photovoltaïques dans sa nouvelle usine de Goodyear, en Arizona aux États-Unis, dès le deuxième trimestre 2024.

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En une année, la Chine a installé presque autant de panneaux solaires que l’Europe en 30 ans

11 février 2024 à 08:38

La Chine continue sa course folle vers la décarbonation en installant à tout-va des éoliennes, des centrales nucléaires, et surtout des panneaux solaires. Rien que sur l’année 2023, le pays a mis en service presque autant que la totalité de la puissance photovoltaïque installée en Europe.

Dans la course aux énergies renouvelables, la Chine marque, chaque année un peu plus, sa domination sans partage, et 2023 ne fait pas exception. Sur l’année, le pays annonce avoir installé un chiffre record de 216,88 GWc de panneaux photovoltaïques. C’est 129 GW de plus que sur l’année 2022.

À titre de comparaison, l’Europe, qui a également réalisé une année record sur le sujet, n’a installé que 55,9 GWc. Plus impressionnant encore, la Chine a réussi à installer, en une seule année, 80 % de la puissance totale dont dispose l’Europe à la fin 2023. Celle-ci s’élève, en effet, à 263 GWc selon SolarPower Europe. Pour parvenir à de tels chiffres, le pays a pu compter sur des investissements massifs atteignant plus de 87 milliards d’euros.

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La Chine, baromètre mondial du développement des énergies renouvelables

Longtemps critiquée pour ses émissions colossales de CO2, la Chine semble avoir pris la mesure du défi de la décarbonation, et se donne les moyens de le surmonter, malgré une consommation électrique extrêmement élevée (presque 6 millions de GWh en 2016). Les chiffres annoncés par l’Administration nationale de l’énergie chinoise sont le reflet d’une réalité limpide : la Chine est le leader incontesté de la production d’énergie décarbonée dans le monde. Et ce n’est pas près de s’arrêter : dans son rapport prévisionnel s’étendant sur la période 2023-2028, l’Agence internationale de l’énergie rapporte que sur les cinq prochaines années, la Chine devrait installer plus de 2000 GW d’énergies renouvelables. C’est quatre fois plus que l’Europe sur la même période, et cinq fois plus que les États-Unis.

Outre les moyens de production d’énergie non pilotable, la Chine développe aussi des capacités de stockage hors norme en étant, par exemple, le pays disposant de la plus grande puissance de STEP installée et espère atteindre les 270 GW de puissance d’ici 2025. Enfin, côté nucléaire, si le pays était le deuxième mondial en termes de production électrique en 2021, derrière les USA, ce n’est qu’une question d’années avant que le pays prenne la tête du classement grâce à tous ses réacteurs nucléaires en cours de construction.

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Comment produire de l’électricité et du fromage

12 février 2024 à 07:03

La production des fromages de qualité est une activité ô combien importante dans notre pays. Elle peut de plus être reliée à nos sujets favoris : il est possible, en effet, de produire en même temps de la chaleur, de l’électricité, et du fromage ! Comment ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article…

Le Beaufort est un fromage emblématique de la Savoie. D’Appellation d’origine protégée (AOP), il est produit à partir du lait de vaches Tarine et Abondance. Ces races montagnardes s’alimentent dans les alpages des vallées du Beaufortain, d’une partie du Val d’Arly, de la Tarentaise et de la Maurienne.

Ces vaches peuvent-elles contribuer à produire de l’énergie ? / Image : UPB

La production du fromage génère des co-produits organiques. En effet, pour chaque kilogramme de Beaufort, il est nécessaire d’utiliser 10 kg de lait. Les 9 kg restants forment un autre produit : le lactosérum, plus communément appelé le « petit lait ». Le lactosérum est un mélange aqueux, contenant encore de la matière grasse, des protéines et du lactose.

Le lactosérum est traditionnellement valorisé par la fabrication de produits secondaires. En particulier, les matières grasses sont utilisées pour produire du beurre, tandis que les protéines sont utilisées pour produire de la ricotte, l’équivalent français de la ricotta italienne, et de la poudre de protéine. Cette dernière est utilisée comme complément alimentaire pour les enfants, les séniors ou les sportifs de haut niveau.

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Le sucre est valorisé pour produire de l’électricité et de la chaleur

Une fois le petit lait déprotéiné et dégraissé, il reste de l’eau et du lactose, c’est-à-dire du sucre. Et c’est ce sucre qui peut être transformé en biogaz dans une unité de méthanisation, par l’action de bactéries. Le biogaz peut ensuite être utilisé par alimenter un cogénérateur, qui produit non seulement de l’électricité mais aussi de la chaleur. L’électricité est vendue à EDF, tandis que la chaleur peut être utilisée directement dans le procédé, par exemple pour la pasteurisation ou la production d’eau chaud pour le nettoyage.

Comment valoriser le lactosérum / Image : Savoie Lactée, UPB, Valbio

L’Union des producteurs de Beaufort (UPB) a construit Savoie Lactée en 2015 pour mettre en œuvre l’ensemble de ce procédé de valorisation du lactosérum. Pour l’UPB, ce sont en moyenne 200 000 L qui sont traités chaque jour dans l’installation, issus de la production de 650 éleveurs et 9 coopératives fromagères.

Ce lactosérum permet de générer plus de 1,5 millions de m3 de biogaz par an. Ainsi, ce sont de 3,0 à 3,5 GWh/an d’électricité qui sont produits et revendus à EDF, soit l’équivalent de la consommation en électricité de 600 foyers. La production d’électricité est supérieure aux besoins de l’installation. Quant à la chaleur, le cogénérateur permet de couvrir environ 70% des besoins à partir du biogaz. Le complément est assuré par du gaz naturel, notamment lorsque la production est plus la faible au cours de son cycle saisonnier, notamment en automne.

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D’importantes économies à la clé

Le procédé est basé sur deux solutions brevetées de la société VALBIO : le traitement par méthanisation METHACORE, et le traitement GSBR, destiné aux résidus ultimes issus de la méthanisation. L’ensemble de la chaîne conduit à une eau suffisamment pure pour être rejetée sans risque dans l’Isère, c’est-à-dire dans le milieu naturel. Les contrôles environnementaux sont réguliers et rigoureux.

Les résidus de lactosérum était auparavant expédiés par camion pour traitement ; aujourd’hui, le traitement peut se faire localement, permettant de réduire de plus de 90% les besoins de transport. Le cumul passé de 800 000 km à 70 000 km. Pierre-Alexandre Vernerey, responsable du site nous indique : « Aujourd’hui, nous ne pourrions nous passer de l’unité de méthanisation. Elle est en outre autonome du point de vue financier. Nous avons prévu son extension de façon à pouvoir traiter plus de lactosérum».

L’installation Savoie Lactée a ainsi permis d’implanter localement une solution visant non seulement à limiter la pollution, mais à convertir des déchets en ressources et en énergie, et ce dans une perspective locale.

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Un flux record d’hydrogène naturel découvert en Albanie

12 février 2024 à 15:45

Le CNRS le présente comme le flux d’hydrogène naturel le plus important au monde. Il a été découvert en Albanie. Mais il ne devrait pas suffire à pousser l’hydrogène en bonne place dans notre mix énergétique.

De plus en plus de pays rêvent d’un hydrogène produit en quantité pour accélérer leur transition énergétique. L’ennui, c’est que pour l’heure, l’hydrogène est surtout extrait de ressources fossiles dans un processus qui émet des gaz à effet de serre. L’ambition pour le futur, c’est de réussir à en fabriquer massivement grâce à une électricité bas carbone. Renouvelable ou nucléaire. Mais l’opération demeure coûteuse. Alors certains placent leurs espoirs dans celui que les experts ont pris pour habitude d’appeler l’hydrogène blanc.

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La course à l’hydrogène naturel est lancée

L’hydrogène blanc, c’est un hydrogène produit naturellement par notre Terre. Au cours de réactions d’altération des métaux au fond des océans, par exemple. Avec des taux de production possiblement lents, il pourrait ne pas être tout à fait renouvelable. Et puis, l’hydrogène blanc profite à toute une biosphère fragile que nous serions avisés de prendre en compte. Enfin, comme son cousin l’hydrogène vert, il pourrait s’avérer difficile et coûteux à exploiter. Surtout à grande échelle.

Des start-ups se sont pourtant déjà lancées dans le business. Même en France, des demandes de permis d’exploration de l’hydrogène naturel ont été déposées. Les chercheurs, quant à eux, se sont mis en quête de plus de sources. Une équipe de géologues raconte ainsi, dans la revue Science, comment elle a mis la main sur celle qu’elle qualifie de plus grande émanation d’hydrogène au monde dans une mine de chrome, en Albanie.

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De l’hydrogène blanc en quantité au fond d’une mine

D’autres travaux avaient déjà montré l’existence d’un important réservoir d’hydrogène dans la région. Il est apparu il y a des millions d’années, à la faveur de mouvements de la croûte terrestre. Lorsque des morceaux de plaque océanique ont été poussés sur la plaque continentale.

Aujourd’hui, les chercheurs rapportent que de grandes quantités de cet hydrogène blanc presque pur s’infiltrent par des évents et bouillonnent dans les bassins de drainage de la mine. Et par « grandes quantités », les chercheurs entendent quelque 200 tonnes par an depuis au moins six ans. C’est de l’ordre de 1 000 fois plus que ce qui a pu être mesuré sur d’autres sites semblables dans le monde !

Les experts soulignent que les régions dans lesquelles les mêmes mouvements de croûte terrestre se sont produits par le passé sont nombreuses. Il pourrait ainsi être intéressant d’aller y voir de plus près. Toutefois, il reste encore à développer une technologie qui permettrait de capturer ce type d’hydrogène naturel de manière propre et économique. Le ministère américain de l’Énergie y a alloué 20 millions de dollars. Précisant qu’il faudrait se concentrer sur des gisements d’au moins 10 millions de tonnes d’hydrogène blanc. Or celui découvert en Albanie pourrait ne pas dépasser les 50 000 tonnes… Tout de même de quoi, potentiellement, alimenter localement une centrale de production d’électricité au gaz.

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