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Voici la consommation réelle d’un chauffe-eau thermodynamique en automne

Par : Hugo LARA
18 décembre 2024 à 05:57

En exploitant les calories contenues dans l’air ambiant pour chauffer l’eau, le ballon d’eau chaude thermodynamique promet d’importantes économies. Mais qu’en est-il réellement ? Nous avons mesuré précisément les consommations d’un modèle récent au cœur de l’automne, durant le mois de novembre. Le résultat est surprenant, malgré des températures particulièrement froides.

Apparu il y a quelques années, le cumulus thermodynamique est un système de production d’eau chaude sanitaire particulièrement sobre en énergie. Son principe de fonctionnement est simple : grâce à une pompe à chaleur, il extrait les calories de l’air ambiant pour chauffer de l’eau, stockée dans un ballon. Une résistance classique placée dans le ballon peut également prendre le relais de façon occasionnelle, en appoint. Il est plébiscité en raison de sa grande sobriété énergétique comparé à tous ses concurrents : le chauffe-eau électrique traditionnel et le chauffe-eau à gaz, principalement.

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Bi-bloc ou monobloc : deux types de chauffe-eaux thermodynamiques

Il existe deux types de ballons d’eau chaude thermodynamiques : monobloc ou bi-bloc (aussi appelé « split »). Le monobloc consiste en un appareil tout-en-un intégrant le ballon et la pompe à chaleur. Ce dernier exploite les calories de l’air ambiant d’une pièce intérieure, qui doit donc être non chauffée artificiellement (garage, cave). Le bi-bloc sépare le ballon, placé à l’intérieur, de la pompe à chaleur, qui est placée à l’extérieur. Elle exploite logiquement les calories de l’air extérieur. Le choix du modèle s’effectue en fonction de la configuration de chaque logement (présence ou non d’un local non chauffé, risque de nuisances sonores, facilité d’accès à une gaine d’aération, règlements de copropriété, etc.)

Nous avons profité de la panne d’un chauffe-eau électrique traditionnel de 150 L détruit par le tartre pour le remplacer par un modèle thermodynamique bi-bloc. Une aubaine, d’autant que l’opération n’a pas entraîné de surcoût majeur par rapport à un remplacement à l’identique. Grâce aux subventions locales et nationales ainsi qu’à la prime CEE, le coût pose comprise du ballon d’eau chaude thermodynamique s’est élevé à 1 140 € pour un prix de départ de 3 300 €. Pour information, nous aurions payé autour de 800 € pose comprise en optant pour un cumulus traditionnel.

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Notre test du ballon d’eau chaude thermodynamique split

Le ballon d’eau chaude thermodynamique qui nous a été installé est un Thermor Aeromax 3 de 270 L donné pour un coefficient de performance (COP) de 3,37 à une température extérieure de +7 °C. Cela signifie que, pour 1 kWh d’électricité consommée, l’appareil est censé restituer 3,37 kWh d’énergie thermique lorsque l’air ambiant est à +7 °C. Ce COP se dégrade progressivement lorsque la température extérieure baisse et s’améliore lorsqu’elle augmente. La plage de fonctionnement de la pompe à chaleur est indiquée entre -15 et +37 °C. L’appareil dispose d’une puissance totale de 3 250 W, répartis entre la pompe à chaleur (1 450 W) et la résistance d’appoint (1 800 W).

Le ballon (unité intérieure) et l’écran de contrôle du chauffe-eau thermodynamique / Images : Révolution Énergétique – HL.

Par défaut, la résistance n’est utilisée qu’en appoint, lorsque la température extérieure ne permet plus à la pompe à chaleur de fonctionner correctement, ou en cas de besoin urgent d’une grande quantité d’eau chaude. Il est possible de modifier le mode d’utilisation de la résistance via l’écran de contrôle intégré au ballon ou l’application smartphone, entre autres réglages. Nous avons choisi un mode qui empêche tout démarrage de la résistance, une température de consigne de l’eau à 55 °C (ajustable entre 50 et 55 °C), ainsi qu’un cycle mensuel anti-légionelles à 65 °C.

La plage horaire de fonctionnement, également configurable, est placée par nos soins entre 11 et 19 h (une plage minimale de 8 h est imposée), afin de bénéficier d’un air extérieur à bonne température. Pour rappel, il est déconseillé de faire fonctionner un chauffe-eau thermodynamique de nuit, même lorsqu’on dispose d’un contrat heures pleines / heures creuses, car les températures nocturnes plus basses réduisent naturellement le rendement de l’appareil.

Enfin, pour le contexte, l’unité extérieure est placée contre une façade orientée nord dans un logement individuel occupé par 4 personnes, situé dans les Bouches-du-Rhône, à 250 m d’altitude.

L’unité extérieure du chauffe-eau thermodynamique / Image : Révolution Énergétique – HL.

Les consommations réelles du chauffe-eau thermodynamique split

Pour enregistrer les consommations détaillées, nous avons placé deux compteurs sur la ligne dédiée à l’appareil : l’un pour obtenir une courbe de puissance, l’autre pour relever la consommation quotidienne. Au terme des 30 jours d’enregistrement, le résultat est cinglant : le ballon d’eau chaude thermodynamique a consommé 3,2 fois moins d’électricité (59,64 kWh) que le précédent cumulus électrique à résistance (189,6 kWh), à période équivalente. C’est, à peu de chose près, comparable au COP (3,37) promis par la fiche technique, alors que la consommation d’eau mitigée a été supérieure de 700 L.

En comparant la consommation quotidienne à la température moyenne quotidienne, nous observons qu’elle a logiquement tendance à augmenter lorsque le thermomètre baisse. Toutefois, cela n’est pas systématique, car la consommation d’eau chaude affecte très significativement la consommation d’électricité. Ainsi, une journée très froide n’entraînera pas nécessairement une consommation élevée si, la veille, peu d’eau chaude a été délivrée. En moyenne, sur ce mois de novembre, le cumulus thermodynamique aura absorbé 1,99 kWh d’électricité par jour pour alimenter principalement une douche réglée à 38 °C (189 litres d’eau mitigée par jour en moyenne).

Le chauffe-eau thermodynamique a donc tenu ses promesses durant ce mois d’automne, en divisant par plus de 3 la consommation d’électricité pour la production d’eau chaude sanitaire. Sur un mois, nous avons réalisé une économie de 19,95 euros sur la facture électrique, en considérant le passage de l’option heures pleines / heures creuses à l’option base suite à l’installation de l’appareil. Nous relèverons la consommation du chauffe-eau thermodynamique dans quelques mois, au cœur de l’hiver, pour scruter ses performances lors de températures plus glaciales.

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À partir d’avant-hierFlux principal

Voici la consommation réelle des guirlandes lumineuses de noël

Par : Hugo LARA
11 décembre 2024 à 15:47

Indispensables à la féérie des fêtes de fin d’année, les guirlandes lumineuses consomment nécessairement de l’électricité. Mais qui sait vraiment quelle quantité ? Nous avons mesuré précisément la consommation de deux guirlandes, l’une équipée de LEDS et l’autre de vieilles ampoules à incandescence. Rassurez-vous, leur utilisation, même prolongée, n’aura aucun impact significatif, ni sur votre facture, ni sur votre bilan carbone.

Clignotantes, fixes, blanches ou multicolores : les guirlandes lumineuses font partie des décorations de Noël désormais incontournables. Certains en profitent pour transformer leur habitation en véritable attraction temporaire, quand la plupart d’entre nous se contente de quelques guirlandes autour du sapin ou le long d’un balcon.

S’il existe une très large variété de guirlandes lumineuses dotées de fonctionnalités et technologies d’ampoules différentes, et donc de consommations différentes, nous avons souhaité nous faire une idée de l’ordre de grandeur. Pour cela, nous avons branché deux guirlandes sur un compteur de précision.

Quelle consommation pour la ville la plus illuminée d’Europe à Noël ?

Avec son célèbre marché de Noël, Strasbourg serait la ville d’Europe déployant la plus grande densité d’illuminations durant les fêtes. Si elle a remplacé l’ensemble de ses éclairages par des modèles à LEDS en 2010, la puissance installée des illuminations gérées par la municipalité atteindrait tout de même 125 kW, dont environ 0,5 kW pour le grand sapin. C’est l’équivalent de 83 radiateurs électriques de salon : finalement assez peu au regard de la trentaine de kilomètres de guirlandes et du millier de sites mis en lumière. En 2018, la consommation des illuminations s’est élevée à 56 565 kWh sur toute la période des fêtes, soit à peu-près l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’une dizaine de Français.

Guirlande LED vs guirlande à incandescence : les relevés de consommation

La première est une guirlande longue de 30 mètres équipée de 1 000 LEDS blanches fixes, achetée en 2024 pour une vingtaine d’euros. Sa puissance est indiquée pour seulement 7 W. La seconde est un vieux modèle de guirlande longue de 4 mètres, dotée de 42 ampoules clignotantes à incandescence, qui vous rappellera probablement votre enfance si vous avez grandi dans les années 1980 ou 1990. Sa puissance nominale n’est pas connue.

Nous avons fait fonctionner les deux modèles durant deux heures. Sans surprise, la guirlande LED obtient la consommation la plus faible : elle est 2,5 fois inférieure à son homologue à incandescence, malgré 24 fois plus de points lumineux et un éclairage fixe. Utilisée 6 heures par jour pendant 30 jours, la guirlande LED consommera seulement 1,3 kWh contre 3,2 kWh pour le modèle à incandescence.

Guirlande récente

(1 000 LED fixes)

Guirlande ancienne

(42 ampoules à incandescence clignotantes)

Consommation sur 2 h

14,58 Wh

35,7 Wh

Puissance moyenne

7,29 W

17,85 W

Consommation totale pour une utilisation 6 h/jour pendant 30 jours

1 312,2 Wh

3 213,2 Wh

Coût pour une utilisation 6 h/jour pendant 30 jours (tarif bleu base)

0,33 €

0,81 €

Consommation totale si 20 % des logements en France utilisent une guirlande lumineuse (soit 7,44 millions de logements)

9 762,77 MWh

23 906,21 MWh

Soit l’équivalent de la production d’un réacteur nucléaire de palier CP pendant :

10 h 51

26 h 34

Dans les deux cas, leur coût d’utilisation total sur la période des fêtes est bien inférieur à 1 euro. Il n’est donc pas indispensable de remplacer vos vieilles guirlandes à incandescence, si elles fonctionnent toujours, par un modèle à LEDS, sauf pour des raisons de sécurité. En effet, en générant plus de chaleur que des LEDS, les ampoules à incandescence ont un risque un peu plus élevé d’incendie, notamment au contact de certaines décorations et flocages appliqués sur les sapins.

Nous avons également estimé la consommation des deux guirlandes à grande échelle. En se basant sur un taux d’équipement en illuminations de 20 % du total des logements français, soit 7,44 millions de logements, la différence est bien plus significative. Alors que la guirlande LED impliquerait une hausse de la consommation de 9 763 MWh durant les fêtes, la guirlande à incandescence atteindrait 23 906 MWh. Pour générer autant d’électricité, il faudrait mobiliser un réacteur nucléaire de palier CP (900 MWe) pendant près de 11 h pour la première, contre plus de 26 heures pour la seconde.

Mobiliser une petite centrale hydroélectrique

L’appel de puissance est estimé à 54,2 MW pour les LEDS, mais 132,8 MW pour les ampoules rétro. Ce n’est pas grand-chose à l’échelle du réseau national, qui dispose de 87 600 MW de puissance installée pour le nucléaire et l’hydroélectricité à eux seuls. Ces illuminations mobiliseraient toutefois l’équivalent d’une petite centrale hydroélectrique, comme celle de Sainte-Tulle II (55 MW) pour les LEDS ou celle de Sainte-Croix (141 MW) pour les guirlandes à incandescence.

Dans tous les cas, l’impact des guirlandes de Noël est très faible et ne pourrait motiver aucune restriction sérieuse pour raisons environnementales ou d’économie d’énergie. Profitez-en !

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Prix de l’électricité : et si l’on supprimait l’option base au profit des heures creuses ?

Par : Hugo LARA
15 novembre 2024 à 16:37

En offrant un prix de l’électricité fixe quel que soit l’horaire de la journée, l’option base n’incite pas les abonnés à décaler leur consommation aux moments où le réseau est le moins sollicité. L’option heures pleines / heures creuses censée récompenser les utilisateurs qui font cet effort, n’est plus aussi avantageuse qu’auparavant. Et si l’on supprimait purement et simplement l’option base pour créer une vraie incitation chez tous les consommateurs d’électricité, sans les pénaliser ?

Avez-vous déjà observé la courbe de consommation nationale d’électricité ? Elle fluctue brutalement, en s’effondrant la nuit puis en décrivant des pics en milieu et fin de journée. Les centrales électriques jouent donc aux équilibristes, afin que la quantité d’électricité produite soit toujours égale à celle consommée. Ce mode de fonctionnement ne permet pas d’exploiter au mieux le potentiel de celles qui génèrent l’électricité la moins carbonée, comme les centrales nucléaires et solaires.

La nuit, les réacteurs nucléaires réduisent leur puissance alors qu’ils pourraient fonctionner à plein régime 24h/24 sans impact majeur sur leur consommation de combustible. Le jour, du printemps à l’automne, les centrales solaires voient parfois leur production bridée faute de débouchés. Enfin, ce sont les centrales hydroélectriques, mais également celles au gaz fossile, au fioul et au charbon qui sont mises à contribution pour réagir rapidement aux fluctuations de la consommation nationale. Si les premières sont bas-carbone, une grande part utilisent un stock d’eau qui gagne à être économisé.

Stocker l’électricité, l’échanger avec les pays voisins et décaler ses consommations

Un gaspillage auquel il est pourtant possible de remédier. Si le stockage d’énergie de grande ampleur comme les stations de pompage-turbinage (STEP) et batteries représente un moyen efficace, il nécessite des investissements colossaux et beaucoup de volonté politique. Les échanges d’électricité avec les pays voisins permettent aussi d’exporter efficacement les excédents et d’importer en cas de déficit, mais questionnent notre souveraineté énergétique, en plus d’exiger également de grands investissements dans les lignes transfrontalières. Reste la flexibilité : inciter les consommateurs à « lisser » la courbe de consommation nationale, en reportant la mise en marche d’appareils énergivores aux moments les plus adaptés. Une flexibilité idéalement non punitive.

Exemple d’un jour où la production d’électricité solaire est écrêtée faute de consommation / Image : RE.

En France, les particuliers en sont timidement incités à travers l’option heures pleines / heures creuses proposée sur chaque contrat de fourniture d’électricité. Elle s’oppose à l’option base, qui, elle, offre un tarif de l’électricité immobile, quelle que soit l’heure de la journée. Toutefois, l’option heures pleines / heures creuses souffre actuellement d’un manque d’attractivité, car elle impose un prix d’abonnement plus élevé et un tarif du kilowattheure en heures pleines plus couteux qu’en option base. Deux inconvénients pour accéder à un maigre avantage : un prix du kilowattheure durant les huit heures creuses quotidiennes 17,8 % moins cher qu’en base.

Écart de prix par rapport à l’option base

kWh en heures pleines

+ 7,3 %

kWh en heures creuses

– 17,8 %

Abonnement annuel HP/HC 9 kVA

+5,1 %

Les heures creuses actuelles, avantageuses seulement si l’on possède un ballon d’eau chaude classique

Pour économiser significativement avec l’option heures pleines / heures creuses, il est donc indispensable de reporter au moins 60 % de sa consommation totale durant les plages d’heures creuses. Ces huit heures quotidiennes à prix relativement bas sont généralement placées entre 22 h et 6 h du matin, mais elles peuvent varier d’un abonné à l’autre. Il n’est donc pas toujours possible de connaître à l’avance les plages d’heures creuses qui nous seront attribuées à la souscription d’un contrat HP/HC.

Cette option est surtout avantageuse pour les utilisateurs de ballon d’eau chaude électrique classique « à accumulation ». Cet appareil extrêmement gourmand en énergie peut facilement être configuré pour se déclencher automatiquement durant les heures creuses. Comme il représente une part importante de la consommation totale d’un foyer, planifier son démarrage sur cette plage tarifaire permet parfois de la rentabiliser sans contraintes. L’intérêt de l’option HP/HC s’évanouit dès lors que l’on chauffe son eau par un autre moyen (ballon d’eau chaude thermodynamique, chaudière, réseau central…), ou que l’on consomme peu d’eau chaude sanitaire.

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Pourquoi l’option base n’est pas pertinente

Ainsi, l’option base est souvent plébiscitée par les foyers, d’autant plus s’ils se chauffent à l’électricité (radiateurs ou pompe à chaleur, à l’exception des rares et couteux radiateurs à accumulation capables de stocker la chaleur durant les heures creuses). Avec l’option base, ces foyers se retrouvent sans aucune incitation à lisser leur consommation. Le prix de l’électricité est identique, même s’ils lancent la pyrolyse de leur four électrique en même temps que la recharge de leur voiture électrique, un cycle de lave-linge et de lave-vaisselle un soir d’hiver glacial à 19h30. Pile au moment où le réseau électrique national sue à grandes gouttes pour maintenir l’équilibre, en activant les coûteuses et polluantes centrales thermiques et en important de l’électricité potentiellement très carbonée de pays voisins.

Du printemps à l’automne, l’option base n’incite pas non plus les consommateurs à exploiter le pic de production des centrales solaires. L’électricité y est pourtant bas-carbone en plus d’être terriblement bon marché, voire gratuite. Supprimer purement et simplement l’option base pourrait donc être une solution afin de créer une « tradition », un réflexe ancré chez tous les consommateurs d’électricité. Aujourd’hui, seuls les très gros consommateurs ayant souscrit à une puissance supérieure à 15 kVA sont bannis de l’option base. Mais cela représente une faible part des ménages.

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Réfléchir à une nouvelle formule pour les heures creuses ?

Concrètement, l’option base serait remplacée par une nouvelle formule de l’option heures pleines / heures creuses, où le prix de l’abonnement serait identique à l’option base, tout comme le prix du kilowattheure en heures pleines. Le tarif du kilowattheure en heures creuses pourrait être maintenu au niveau actuel. Six mois par an, d’avril à septembre, une plage d’heures creuses méridienne serait ajoutée, en plus de l’habituelle plage nocturne.

Il s’agit d’une forme d’incitation efficace à décaler ses usages, sans risques ni contraintes, que l’on peut retrouver ailleurs dans le monde, comme au Québec. Chaque consommateur aurait tout à gagner à programmer le démarrage de ses appareils en heures creuses, sans être pénalisé s’il ne le fait pas. Particulièrement dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat, il est probable qu’une grande part des ménages adopterait le réflexe. Les pouvoirs publics n’auraient plus à demander aux foyers de faire un effort l’hiver sans aucune contrepartie.

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On a testé un kit solaire de balcon Ecoflow pendant un an : voici le résultat

Par : Hugo LARA
9 octobre 2024 à 14:46

N’importe quelle surface exposée au soleil peut être exploitée pour produire facilement de l’électricité, même en pleine ville. Comment ? Avec un simple kit solaire prêt-à-brancher. Quelques panneaux, un onduleur, deux câbles et une prise suffisent pour injecter des kilowattheures photovoltaïques chez soi. Nous avons testé un petit modèle à panneaux flexibles de la gamme proposée par Ecoflow, dont la facilité d’installation et d’exploitation est assez épatante.

Lorsque la marque américaine nous a proposé de tester son kit solaire, nous nous sommes d’abord demandés où pourrions-nous bien l’installer. Car dans notre imaginaire, produire de l’électricité solaire nécessitait jusqu’à peu d’investir dans une lourde centrale en toiture. Des tuiles à retirer pour fixer les rails, de lourds panneaux à hisser, de fastidieux câblages jusqu’au tableau électrique général…

Nos inquiétudes se sont rapidement dissipées en observant les caractéristiques du kit solaire qu’Ecoflow nous a proposé de tester. Pensé pour être utilisé sur un balcon, l’ensemble s’adapte à une grande variété de sites, urbains ou non, sans avoir à réaliser de travaux. Il suffit de disposer d’une prise à proximité et de quelques vis ou colliers de serrage pour commencer à produire de l’électricité solaire.

Configurable, le kit que nous avons reçu se compose de 4 panneaux souples particulièrement légers (2,3 kg pièce) d’une puissance de 100 Wc et dotés d’œillets à ses extrémités pour faciliter leur fixation. Un onduleur compact de 800 W dotés de ports connectables en un clic permet de transformer le courant continu des panneaux en courant alternatif injecté sur le réseau électrique. Deux sets de câbles permettent de brancher l’ensemble. L’un relie les panneaux à l’onduleur, l’autre relie l’onduleur à la prise domestique. Il suffit d’orienter les panneaux, de les fixer fermement sur leur support improvisé (nous avons choisi des vis avec rondelles, mais des colliers de serrage peuvent aussi faire l’affaire) et de brancher l’ensemble pour commencer à produire. Rien de plus.

Fiche technique du kit solaire Ecoflow Powerstream 400 Wc

Puissance installée

4 × 100 Wc

Type de branchement

À brancher sur une prise domestique

Type d’installation

À fixer sur garde-corps ou tout autre support léger

Type de kit

Panneaux et onduleur séparés

Longueur du kit

105,5 cm

Largeur du kit

244,8 cm

Profondeur du kit

2,5 cm (panneaux)

3,3 cm (onduleur)

Poids du kit

9,2 kg (panneaux)

3 kg (onduleur)

Compteur d’énergie

Oui, communiquant

(intégré à l’onduleur Powerstream)

Puissance max de l’onduleur

800 W

Prix

Kit panneaux souples 400 Wc + onduleur PowerStream 800 W

Batterie Delta 2 Max (optionnelle)

Smart plug (optionnel)

943 € (705 € en promo)

 

1 799 € (1 599 € en promo)

36 €

Garantie

3 ans (panneaux)

10 ans (onduleur)

2 ans (câbles)

Installation du kit solaire flexible Ecoflow 400 Wc

Dans le cadre de notre test, mené dans le Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), le support improvisé est le pan de toiture orienté ouest-sud-ouest (260°) incliné à 35°, d’un kiosque de jardin en bois. Les quatre panneaux flexibles de 100 Wc chacun sont maintenus à la structure du kiosque grâce à des tasseaux, vis et rondelles (non fournies) passées dans les œillets intégrés à chaque coin. Ces panneaux en silicium monocristallin sont composés de 182 cellules, recouvertes d’une couche de fibre de verre renforcé. S’il parait très robuste, le revêtement présente des aspérités qui ont tendance à accrocher les poussières et autres souillures. Nous avons dû les nettoyer après chaque épisode de pluies sableuses (fréquents dans le sud), avec de l’eau de pluie décantée, en frottant vigoureusement avec un balai.

Les câbles fournis permettent de relier facilement les panneaux entre eux (en parallèle), puis de les centraliser jusqu’à l’onduleur. Il n’y a pas de risque d’inverser les polarités grâce aux connecteurs traditionnels MC4 déjà montés sur les extrémités de câbles. Seule l’extrémité à connecter à l’onduleur Powerstream est équipée d’une prise propriétaire Ecoflow, qui semble robuste et plus sécurisée (une fois branchée, elle nécessite un accessoire spécifique fourni pour être retirée du port). Les câbles sont relativement courts, imposant une installation côte-à-côte des panneaux et pas plus d’un mètre jusqu’à l’onduleur. Cela permet d’obtenir un aspect très plat de l’installation, l’onduleur pouvant étant installé sous la structure.

Nous branchons le kit à une prise préexistante dans le kiosque, servant jusque-là à alimenter toute sorte d’appareils extérieurs : nettoyeur haute pression, éclairage, sono. Par précaution, nous avons préalablement vérifié l’intégrité physique de la prise et son câblage, en 2,5 mm². L’onduleur, fixé sous une poutre au moyen de simples vis, est masqué par une petite décoration. À noter que les câbles extra plats sont à-priori conçus pour pouvoir être coincés dans le joint de fermeture d’une fenêtre, évitant ainsi des travaux de perçage. Nous n’avons pas pu vérifier cette fonctionnalité, mais cela nous paraît délicat, selon le type d’ouverture.

Quatre sessions de nettoyage, principalement suite à des pluies sableuses, ont été nécessaires, sur une année / Images : RE – HL.

Gérer la production du kit solaire

La suite est simple : nous n’avons plus rien à faire. Dès le branchement effectué, l’onduleur vérifie automatiquement la présence d’une tension conforme provenant du réseau et autorise la production d’électricité. Il convertit les 20 V continus des panneaux en 230 V alternatifs, qui sont injectés dans le réseau. La production que vous ne consommez pas immédiatement est envoyée sur le réseau national, bien sûr sans aucune rémunération. Pour remédier à cela, deux choix : optimiser au maximum l’autoconsommation, par exemple, en programmant ou automatisant le démarrage d’appareil aux heures les plus ensoleillées. Autrement, l’onduleur Powerstream est capable de gérer la recharge d’une batterie Ecoflow, comme la Delta 2 Max qui nous a été envoyée avec le kit (mais est optionnelle, vendue 1 599 € en promotion).

Nous ne l’avons toutefois pas utilisée au-delà de quelques jours, car cette batterie (2 kWh de capacité) n’avait, chez nous, qu’une faible utilité en usage stationnaire, du fait d’un excellent taux d’autoconsommation (91,6 %). D’autant que cette batterie, qui doit être reliée à l’onduleur par un câble extrêmement court, est particulièrement lourde (difficile de la fixer sous notre kiosque) et ne résiste ni à l’eau ni aux températures extrêmes de l’été comme de l’hiver. Nous l’avons plutôt utilisée comme substitut de groupe électrogène, afin d’alimenter ponctuellement divers appareils au fond du jardin, en la rechargeant manuellement aux horaires ensoleillés.

L’index injection du compteur Linky concerné par l’installation, l’onduleur fixé sous le kiosque et les panneaux flexibles en toiture / Images : RE – HL.

Plus de 100 euros d’électricité économisés sur une année

La présence d’une pompe de piscine de 900 W, déclenchée en journée, a permis de nous assurer une autoconsommation maximale de la production. À noter qu’à la lecture de l’index d’injection du compteur Linky, nous constatons que 44 kWh ont été offerts au réseau sur un an (soit une moyenne de 3,67 kWh/mois). Cela correspond certainement aux quelques jours d’absence, ou la pompe de piscine était disjonctée et la consommation « de fond » du logement était nettement inférieure à la production des panneaux. Car l’onduleur est, en l’état, incapable d’adapter la production à la consommation. Il injecte la totalité sur le réseau, que l’on consomme ou non.

Sur une année complète, nous avons donc produit un total de 526,32 kWh, le mois de juillet étant le plus rentable, avec 68,04 kWh. Le record de production sur une seule journée s’élève à 2,78 kWh, atteints le 31 mai. Le facteur de charge de notre installation s’élève donc à 15,02 %, légèrement supérieure à la moyenne française (environ 14 %), mais un peu faible pour le sud-est de la France, ou l’on peut espérer dépasser 20 % les années très ensoleillées.

L’économie réalisée se chiffre à 119,8 € sur l’année, le contrat d’électricité du logement équipé étant au tarif réglementé option base. La petite centrale solaire a couvert 6,1 % des besoins en électricité de cette maison, pourtant chauffée par une pompe à chaleur. L’installation (hors batterie) devrait donc être rentabilisée en environ 6 ans, sous réserve que le prix de l’électricité reste élevé. La mise en place, à l’avenir, d’heures creuses solaires ou une baisse notable des prix de l’électricité pourrait repousser la rentabilité d’au moins 2 à 3 années supplémentaires.

Une appli smartphone plutôt bien conçue

Les « smart plugs », prises connectées en option à brancher sur l’alimentation des appareils énergivores, n’y changent pas grand-chose. C’est bien l’ajout d’une batterie Ecoflow qui permet d’absorber les excédents, à condition qu’elle soit correctement réglée via l’application smartphone (choix des plages de charge et décharge possible). Cette application Ecoflow est d’ailleurs plutôt bien conçue, fluide et sans bugs. Elle permet de gérer tous les appareils Ecoflow, dans notre cas, l’onduleur. On y retrouve les statistiques de production enregistrées par l’onduleur (connecté en Wifi) : puissance instantanée, production par heure, jour, mois, année… À noter que les données de production sont stockées par l’onduleur en cas de coupure de connexion, même prolongée, et consultables sur l’appli au rétablissement de la connexion.

Nous regrettons simplement l’absence d’une courbe de puissance sur 24 heures au pas de la minute, qui serait utile pour identifier d’éventuels ombrages, vérifier la bonne orientation des panneaux et connaître l’horaire exacte du pic de puissance. De même, une fonction « records » gagnerait à enregistrer les valeurs maximales.

Côté matériel, nous aurions apprécié un compteur de consommation du logement (tore à placer sur l’arrivée ou sur le port TIC du Linky, par exemple) communiquant avec l’onduleur. Cet appareil pourrait empêcher, si l’utilisateur le souhaite, d’injecter de l’électricité gratuitement sur le réseau, et de connaître en temps réel son taux d’autoconsommation.

Test du kit solaire Ecoflow 400 Wc : notre verdict

ℹ️ En toute transparence

➡️ Cet essai a été réalisé librement par un journaliste de Révolution Énergétique.

➡️ Le produit testé nous a été envoyé gratuitement par la marque, à son initiative et sans contreparties.

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Cette nouvelle offre d’électricité à super heures creuses est-elle vraiment économique ?

Par : Hugo LARA
7 octobre 2024 à 15:51

Dédiée aux utilisateurs de voitures électriques, la nouvelle offre à « super heures creuses » proposée par Ilek propose un tarif du kilowattheure particulièrement bas au cœur de la nuit. Cependant, elle impose un certain nombre de contraintes pour parvenir à économiser réellement.

Sur les marchés, le prix de l’électricité varie considérablement d’une période de la journée à l’autre. Le kilowattheure se négocie à un prix élevé lors des pics de consommation, le matin et le soir. Il est bien plus abordable, voire très peu cher en milieu de journée et durant la nuit. Ainsi, les offres d’électricité heures pleines / heures creuses proposent aux clients de tirer profit de cette fluctuation.

Si tout le monde connaît le traditionnel contrat heures pleines / heures creuses d’EDF via le tarif réglementé, il existe une multitude d’offres à tarif différencié selon l’horaire ou la période de l’année. Notamment chez les fournisseurs alternatifs, comme les offres « heures éco » et « Charg’heures » de TotalEnergies, ou encore « Elec’car » d’Engie. Les plus aguerris connaissent également l’option Tempo et ses six tranches tarifaires. Depuis le 7 octobre, une nouvelle offre s’est ajoutée au catalogue, avec le contrat « Voiture Électrique » d’Ilek, qui propose des « super heures creuses » en plus des heures pleines et heures creuses habituelles.

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Quatre heures chrono pour recharger sa voiture électrique et lancer les machines

Cette offre, restrictive puisqu’il faut attester sur l’honneur être possesseur d’un véhicule électrique pour y souscrire, promet un tarif particulièrement bas entre 3 et 7 h du matin. Un créneau de quatre « super heures creuses » ou le kilowattheure est à 0,13 €, soit 45 % moins cher que les heures creuses du tarif réglementé. Si cette tranche tarifaire est particulièrement économique, le prix du kilowattheure sur les autres tranches reste identique au tarif réglementé : 0,21 €/kWh sur les quatre heures creuses et 0,27 € sur les seize heures pleines. L’unique avantage de cette offre est donc concentré sur un étroit créneau de quatre heures, au cœur de la nuit, ou il sera impératif de lancer la recharge de son véhicule électrique en plus des autres appareils consommateurs.

Une organisation rigoureuse est donc nécessaire, outre la souscription à une puissance souscrite très élevée, imposée par un fonctionnement simultané de tous les appareils énergivores de la maison. D’autant que le prix de l’abonnement est salé : comptez 38,47 € mensuels pour une puissance souscrite de 12 kVA, lorsque le même palier au tarif réglementé est à 20,13 €. À lui seul, l’abonnement de l’offre « voiture électrique » d’Ilek représente donc un surcoût annuel de 220 €.

Tranche horaire

Coût TTC (€/kWh)

Super heures creuses

de 3h01 à 7h

0,1286

Heures creuses

de 1h01 à 3h00 et de 13h01 à 15h

0,2068

Heures pleines

de 7h01 à 13h et de 15h01 à 1h

0,27

 

Puissance souscrite (kVA)

Coût mensuel TTC (€)

6

23,7

9

32,93

12

38,47

15

43,97

18

48,62

24

58,45

30

62,28

36

74,14

Mieux qu’Engie et TotalEnergies, mais moins bien que l’option Tempo d’EDF

La nouvelle offre « voiture électrique » d’Ilek semble ainsi peu avantageuse, en comparaison de l’option Tempo, par exemple. Cette dernière, commercialisée par EDF dans le cadre du tarif réglementé, offre un tarif du kilowattheure en heures creuses oscillant entre 0,13 et 0,16 €. Les heures pleines s’affichent entre 0,16 et 0,19 €/kWh, à l’exception des 22 jours rouges hivernaux ou le tarif d’heures pleines passe à un exorbitant 0,76 €/kWh. L’abonnement mensuel est considérablement moins cher : 19,44 € pour une puissance souscrite de 12 kVA.

Ilek fait toutefois mieux que ses concurrents TotalEnergies et Engie, qui proposent des offres réservées à la recharge de véhicules électriques à des tarifs parfois ahurissants. Comptez 0,28 €/kWh en heures pleines et 0,15 € en heures « super creuses » pour l’offre « Charg’heures » de TotalEnergies. Engie propose un indécent 0,31 €/kWh en heures pleines et 0,17 €/kWh en heures creuses pour son offre « Elec’Car ».

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